jeudi 30 avril 2020

BD - La bonne fée des jazzmen



Personne, en dehors des réels amateurs de jazz, ne réagit au nom, peu banal, de Pannonica de Koenigswarter. Pourtant il existe quantité de morceaux dédiés à une femme exceptionnelle, dont un tout simplement intitulé « Pannonica », composé par Thelonious Monk. Cette remise dans le contexte musical est signée par Francis Marmande dans une préface savante et admirative à « La baronne du jazz », BD écrite par Stéphane Tamaillon et dessinée par Priscilla Horviller. Un roman graphique de 160 pages couvrant toute la vie de celle qui a longtemps été considérée comme la bonne fée des jazzmen. 


La fortune de sa famille l’a beaucoup aidée. Née Rothschild en Grande-Bretagne, Pannonica perd son père alors qu’elle n’est pas encore adolescente (il se suicide) puis résiste longtemps au mariage. Elle rejette tous les beaux partis qu’on lui propose jusqu’au coup de foudre, au Touquet en France, pour le baron Jules de Koenigswarter. 
Nous sommes dans les années 30, l’antisémitisme fait des ravages en Allemagne. Pannonica n’est pas encore passionnée par le jazz. Mère de famille, elle assiste impuissante à l’invasion de la France, pays où elle vit depuis son mariage. Elle rejoint Londres et s’engage dans la France Libre. A la Libération, elle sera décorée avec son mari par le Général de Gaulle. Après son divorce, elle s’installe aux USA et vit à New York, sortant tous les soirs dans les clubs de jazz, ramenant les musiciens chez elle pour prolonger les concerts. C’est à cette occasion qu’elle rencontre les plus grands, partageant leur lit au passage. La baronne était très libre pour l’époque. Avant tout le monde, elle devine le génie novateur des compositions de Monk. Son musicien préféré, celui avec qui elle sera le plus fidèle comme le raconte avec beaucoup d’empathie cette BD à écouter avec la playlist proposée par Francis Marmande dans son texte introductif. 

« La baronne du jazz », Steinkis, 20 €


De choses et d’autres - Virus volant non identifié

Sur l’origine du coronavirus, dans la somme de toutes les hypothèses un peu farfelues concernant sa naissance, personne encore n’a osé impliquer les extraterrestres.
Cela va peut-être changer dans peu de temps car avant-hier, les militaires américains ont déclassifié trois vidéos où apparaissent des ovnis, ces fameux objets volants non identifiés qui font tant rêver (ou cauchemardé) depuis les années 50. Il existait déjà des extraits de rencontres inexpliquées, mais cette fois, les scènes enregistrées par des avions de la marine américaine sont très récentes.
Une première date de novembre 2004, les deux autres de janvier 2015.
Les pilotes commentent en direct ce qu’ils voient. Rien de bien concluant, si ce n’est que ces hommes habitués à la vitesse, sont totalement estomaqués par la célérité des objets très brièvement aperçus. Les vidéos, en noir et blanc, sont suffisamment nettes pour que l’on se pose des questions. Mais n’apportent pas de réponse.

Exactement comme la pandémie actuelle. Le virus, sans le moindre doute, est partout sur la planète. Il est virulent et redoutable. Mais on ne sait pas d’où il vient et encore moins quand il compte disparaître. Quand à sa provenance, elle n’est a priori pas spatiale.
Dommage, cela aurait permis à nombre de laboratoires comme celui de Wuhan de se dédouaner.
Alors reste l’hypothèse animale. Le pangolin notamment. Qui, à bien y réfléchir est un mammifère pour le moins intrigant. Un peu comme les petits hommes verts supposés piloter les ovnis filmés récemment par les militaires américains.

Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le jeudi 30 avril, 45e jour du grand confinement

mercredi 29 avril 2020

BD - Boule de gomme, le majordome perspicace du baron Mystère




Étrange album que cette première aventure de Mystère et Boule de gomme. Sous l’expression bien connue mais un peu désuète se cachent deux héros du XIXe siècle : le baron Mystère et son majordome, Boule de Gomme. L’histoire est racontée sous forme de lettres à la réalité très enjolivée que le second envoie à sa maman. Il quitte enfin les jupons maternels pour tenter sa chance dans la grande ville. Plein d’illusions, ce petit bonhomme rond et viscéralement optimiste va découvrir que la vie est parfois difficile pour les moins que rien. 


Il finit pourtant par dégoter un travail peu commun : devenir le majordome du comte Mystère. Mystère est un grand aristocrate aux manières coincées et plein de principes. Pour engager Boule de Gomme, il lui fait passer l’épreuve dite de la matelote de lotte. Bien que piètre cuisinier, le chômeur qui se rêve détective privé à la façon de Sherlock Holmes, passe l’obstacle haut la main. Ce drôle de duo, imaginé par Arnaud Le Gouëfflec et Pierre Malma, se retrouve rapidement plongé dans une enquête palpitante car un inconnu a dérobé une partie des secrets consignés par Mystère dans son immense bibliothèque souterraine, là où il hypnotise ses patients pour leur faire oublier ce qu’ils ne veulent plus savoir. À travers une ville étrange, dans des lieux tout aussi bizarres, ils vont tenter de découvrir qui veut connaître ces secrets et pourquoi. C’est gothique, mais avec un trait rond et enfantin.
 Un contraste qui donne encore plus de charme à ce livre qui semble véritablement venu du XIXe siècle. Pourtant il regorge de bonus cachés numériques, actionnables avec l’application delcourtsoleil + qui vous permettra de voir une chouette voler ou savoir qui est Tonton Mastic, un des personnages secondaires les plus intrigants.

« Une aventure de Mystère et Boule de Gomme », Delcourt, 16,50 €

mardi 28 avril 2020

Les dernières nouveautés en VOD au cœur du confinement


Si le déconfinement approche, il ne permettra pas dès le 11 mai à se reconfiner dans une salle de cinéma. Il faut se faire une raison, mai et sans doute juin, après avril, seront trois mois « blancs » pour les fans de 7e art. Pas le moindre blockbuster à se mettre sous la dent, exit les prises de tête avec les films français introspectifs, finies les rigolades en groupe devant les comédies. Ce pan de nos vies, pourtant essentiel dans le bon fonctionnement du vivre ensemble (partager ses émotions, c’est les démultiplier à coup sûr), n’est pas prioritaire dans les plans gouvernementaux. Alors encore une fois, on va faire un tour d’horizon des dernières sorties en VOD (location vidéo à distance), pis-aller décevant par définition.

Première constatation, certains films ne sortiront jamais en salle. L’embouteillage s’annonçant monumental à la réouverture des salles, des distributeurs ont jeté l’éponge au profit des plates-formes de VOD. Il y a eu Forte, comédie française intégrée au menu d’Amazon Prime, mais la suite se passe plutôt sur la VOD. Ainsi Bloodshot, grosse production Sony avec Vin Diesel en vedette n’attire pas les foules dans les salles obscures depuis le 26 mars. Par contre le film est disponible sur toutes les plates-formes avec ce petit mot magique (par la force des choses) qui peut interpeller le chaland : « inédit ». Le chauve aux gros muscles (Vin Diesel…) interprète, un soldat tué en mission, et ramené à la vie par une entreprise qui joue à l’apprenti-sorcier en le transformant en super-humain. Des nanotechnologies coulent désormais dans ses veines (ce qui, on l’admet est mieux que ce foutu virus), ce qui le rend invincible. Mais les petites bestioles techno contrôlent aussi son esprit et ses souvenirs. Ray Garrison va-t-il redevenir humain ? Vin Diesel l’a-t-il jamais été ? De la castagne et un atout charme avec la plastique irréprochable de Eiza Gonzalez.

Biopic pédagogique  et roman de Jane Austen

Autre film qui sort directement sur votre télé, L’extraordinaire Mr Rogers de Marielle Heller avec Tom Hanks. Moins de baston, plus de neurones dans ce biopic de Fred Rogers, un homme de télé américain dont le programme éducatif Mister Rogers’Neighborhood a été suivi par des millions de téléspectateurs entre 1968 et 2001.


Des films que l’on peut voir sur toutes les plates-formes, ce qui n’est pas le cas de The Hunt et d’Emma. Ces deux longs-métrages, privés de sortie en France, sont proposés en exclusivité que Rakuten TV. Société japonaise qui tente de s’imposer sur ce marché compliqué de la VOD, Rakuten, en plus de l’ensemble des titres disponibles partout ailleurs, a quelques exclusivités. Emma, film britannique de Autumn de Wilde, est l’adaptation d’un roman de Jane Austen. Comment la charmante Emma Woodhouse (Anya Taylor-Joy) tente de faire rencontrer aux célibataires de son cercle d’amis leur âme sœur. Une jolie fresque en costumes, typique de cette frange du cinéma anglais.

Pour The Hunt, lui aussi en exclusivité sur RakutenTV, c’est une autre histoire. Pas de gentilles amourettes mais une chasse à l’homme impitoyable. Ce film d’horreur de Craig Zobel (réalisateur de quelques épisodes de Leftlovers et de Westworld) a bénéficié d’un superbe coup de pouce de Trump qui l’a fustigé comme étant l’exemple parfait du « Hollywood gauchiste, raciste au plus haut point. » Dans le film, de riches Américains de l’élite progressiste, chassent des bouseux des états ruraux. Bref, les amis milliardaires des Démocrates contre les électeurs de base des Républicains. C’est violent, pas forcément moral et à prendre au second degré selon le réalisateur et les producteurs.

(Article paru le 28 avril dernier dans les pages "Culture à la maison" de l'Indépendant)

De choses et d’autres - Reconversions post-Covid-19


Selon QAPA, la plateforme de recrutement par l’intérim, plusieurs secteurs sont à la recherche de main-d’œuvre. D’un côté le chômage explose, de l’autre des secteurs ne trouvent pas suffisamment de personnes pour bien fonctionner.
Certains métiers ne servent plus à rien, d’autres sont devenus essentiels. Il va falloir envisager de se reconvertir dans l’urgence.

Ainsi les coiffeurs ne pourront sans doute pas rouvrir leur salon avant des semaines. Pour utiliser leur dextérité à manier des outils coupants, pourquoi ne pas postuler dans le secteur de l’entretien des espaces verts. Tailler une barbe ou tondre une pelouse, rafraîchir une coupe d’été ou élaguer une haie : les ressemblances sont flagrantes.
Les esthéticiennes aussi ont de l’avenir dans les métiers de la nature. Au lieu d’éliminer les poils disgracieux de leurs clientes confinées, pourquoi ne pas entretenir notre terre nourricière en enlevant toutes les mauvaises herbes des champs ? Et sans produit chimique évidemment, c’est meilleur pour la planète.
Le restaurateur, habitué à nettoyer à plusieurs reprises sa cuisine et son plan de travail saura parfaitement devenir agent de nettoyage.
Le facteur, lui, pourrait tout simplement redevenir facteur. À plein temps…
Mais la meilleure des reconversions est réservée aux psychopathes voyeurs. Ce n’est pas un métier, mais ce défaut, d’ordinaire très répréhensible, devrait être particulièrement recherché pour occuper les milliers de postes d’agent de vérification de l’application StopCovid. Fouiller dans la vie privée des gens : ils seraient capables de payer pour le faire en toute légalité.


Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le mardi 28 avril, 43e jour du grand confinement

Cinéma – Le Castillet passe au e-cinéma

Le Castillet de Perpignan, sans doute le plus beau cinéma de la région, est devenu une coquille vide. Les projecteurs sont éteints, les salles fermées et les écrans définitivement blancs. Mais en attendant la décision gouvernementale de réouverture des complexes, l’équipe du Castillet tente de ne pas trop broyer du noir en se lançant aussi dans les séances de e-cinéma géolocalisées.
Dès ce mercredi à 20 h 30, première séance avec le film « Sankara n’est pas mort ». Organisée en collaboration avec la 25e heure, cette séance de e-cinéma vous permet de vivre une vraie séance de cinéma, mais à la maison et pour 5 euros seulement. Une projection suivie d’une discussion en direct avec la réalisatrice du film Lucie Viver.
Ce documentaire suit les pas de Bikontine, jeune poète qui part à la rencontre de ses concitoyens le long de l’unique voie ferrée du pays. « Du Sud au Nord, de villes en villages, d’espoirs en désillusions, il met à l’épreuve son rôle de poète face aux réalités d’une société en pleine transformation et révèle en chemin l’héritage politique toujours vivace d’un ancien président : Thomas Sankara. Pour acheter vos billets, rien de plus simple ! Rendez-vous sur le site : 25eheure.com
Vous n’aurez qu’à suivre les instructions pour réserver votre séance.
Le cinéma Castillet qui propose d’autres séances cette semaine en collaboration avec la 25e heure et la société de distribution Jour2Fête. Le vendredi 1er mai, soirée autour du film J’veux du soleil. Début de la projection du film à 20hsuivie d’un débat avec François Ruffin et Gilles Perret, les réalisateurs de ce documentaire sur le mouvement des Gilets jaunes.
Le lundi 4 mai, soirée autour du film Libre, de Michel Toesca. Le film débute à 20 h et sera là aussi suivi d’un débat avec Cédric Herrou, agriculteur qui aide les réfugiés en provenance du Moyen Orient.
Enfin le mercredi 6 mai à 20 heures, vous pourrez voir le film Papicha, de Mounia Meddour. Le débat dans la foulée se fera en présence de Lyna Khoudri (photo), l’interprète principale de ce film franco-algérien sur l’émancipation des femmes par la mode et la couture.

dimanche 26 avril 2020

VOD DVD - « Official secrets », une espionne britannique un peu trop humaine


Toute vérité est bonne à dire. Même si elle a des conséquences néfaste pour notre avenir. Illustration par l’exemple avec l’histoire de Katharine Gun, jeune Anglaise employée par les renseignements britanniques, qui au moment du déclenchement de la seconde guerre du Golfe a osé braver le secret défense pour dénoncer les pratiques illégales du gouvernement de Tony Blair. Un biopic impeccable, palpitant et très bien renseigné mené par Gavin Hood, réalisateur sud-africain qui a été remarqué par Hollywood qui lui a confié les rênes d’un X-Men. Pas d’effets spéciaux dans «Official Secrets (Wild Side Vidéo) par contre, question ambiance psychologique pesante, il y en a beaucoup plus que dans n’importe quel blockbuster au scénario formaté et sans surprise. D’ailleurs, avant de regarder ce film, n’allez surtout pas vous renseigner sur l’affaire Gun pour bénéficier, vierge de tout indice, de la fin particulièrement surprenante. 

Katharina (Keira Knightley), parle couramment le mandarin. Elle est en poste depuis deux ans aux renseignements britanniques. Elle écoute les conversations téléphoniques des dirigeants chinois et en réfère aux ministères concernés. Une espionne qui vit avec un Kurde irakien demandeur de l’asile politique. Elle est donc particulièrement sensible aux manœuvres de Bush et Blair, dirigeants des USA et de la Grande Bretagne en 2003, pour obtenir l’aval de l’ONU en vue d’une intervention armée contre Saddam Hussein. Au point que les renseignements anglais doivent espionner les diplomates des pays membres du conseil de sécurité afin de faire pression sur eux. Pour Katharina c’est trop. Elle va faire fuiter cette directive dans la presse. Rapidement démasquée, elle risque la prison pour haute trahison. La guerre a eu lieu, la lanceuse d’alerte a échoué, mais on sait aujourd’hui qu’elle avait raison de dénoncer cette guerre qui aujourd’hui est considérée comme inutile et même illégale par certains. Un grand film engagé présenté en décembre dernier au festival du film politique de Carcassonne. 

Chansons, BD, roman : un chanteur perdu multimédia


 Didier Tronchet, avant d’être le créateur à succès de Jean-Claude Tergal, héros de BD qui restera dans les annales comme un des plus débile et donc marrant des personnages de papier, a fait dans le journalisme. Il sait donc ce que c’est que d’enquêter pour découvrir la vérité. Ou retrouver des personnes disparues. Son dernier album paru, « Le chanteur perdu », se lit comme une enquête journalistique sur la disparition d’un interprète pourtant prometteur. Mais Tronchet, qui est déjà passé derrière la caméra pour réaliser un film, a voulu aller un peu plus loin dans cette démarche et propose en plus de l’album classique de 160 pages paru aux éditions Dupuis dans la collection Aire Libre, des compléments sur son site internet. 

Compléments audio

Sur Tronchet.com vous pourrez en plus découvrir avec vos oreilles après avoir fait fonctionné vos yeux le seul et unique album du chanteur perdu sorti au début des années 70, l’enregistrement de son dernier concert à la Réunion et bonus exceptionnel les maquettes de nouvelles chansons, enregistrées avec les moyens du bord, sur une petite île de l’Océan indien, sur un ponton. De plus, Tronchet a transformé le scénario de sa BD en véritable roman, téléchargeable sous forme de PDF sur son site, toujours dans l’onglet « Le chanteur perdu ». 



Mais à la base, donc, c’est une BD. Un roman graphique mêlant fiction et réalité. Tronchet s’est appuyé sur ses propres recherches sur le destin de Jean-Claude Rémy, chanteur à texte, disparu de la circulation après un seul et unique album de 13 chansons. L’auteur devient Jean, Bibliothécaire victime d’un burn-out. Il décide de se délecter de tout l’inutile (télévision, livres, revues) pour tenter de retrouver l’envie. Et bizarrement, ce qu’il en ressort, c’est qu’il est de plus en plus obsédé par les chansons d’un certain Rémy Bé, chanteur découvert quand il était à la fac, jeune lettré révolutionnaire, grâce à un voisin étudiant en gestion. Les textes de ces chansons l’obsèdent. Il décide de le retrouver. 



Seul indice : sur la pochette, le jeune chanteur aux yeux bridés, pose devant le viaduc de Morlaix. Le viaduc des suicidés. Il part donc à Morlaix, sans but précis, sans le moindre indice. Il a un mois de maladie, un mois au cours duquel il entend retrouver le chanteur perdu. 

Comme souvent dans ses œuvres plus sérieuses, Tronchet met beaucoup de lui-même dans cette histoire de quête un peu folle. Folle mais pas impossible pour ce vernis des indices. Un mot dans une chanson lui permet de découvrir quel était le métier du chanteur avant ses débuts sur scène. Une exploration du passé qui va le conduire jusqu’à la sœur de Rémy Bé et finalement son fils qui lui révélera enfin où il s’était retiré. La seconde partie de l’album se déroule donc sur cette minuscule île paradisiaque au large de Madagascar, entre un Jean incognito en vacances dans un des bungalows de la pension du chanteur oublié. 

Beaucoup d’émotion dans cette histoire, sur la difficulté d’oublier ses idoles ou de tourner la page. Mais comme c’est Tronchet qui est aux manettes, cela reste vif et intelligent. Une expérience de vie inoubliable à prolonger avec le dossier en fin d’album et surtout ces chansons, anciennes et actuelles de ce chanteur perdu. 

« Le chanteur perdu » de Didier Tronchet, Dupuis, 23 € (disponible en numérique). Suppléments gratuits sur le site tronchet.com




samedi 25 avril 2020

Série télé - Clés magiques et monde féerique


Joe Hill marche sur les traces de son illustre père. Joe Hill aime le fantastique, la magie, l’horreur et les mondes imaginaires. Normal, toute son enfance a été baignée de cette fantasmagorie puisque Joe Hill, comme son nom ne l’indique pas, est le fils de Stephen King. Pas évident de tenter de faire de l’ombre à son paternel, surtout quand ce dernier est un maître du genre dans lequel on tente de briller. Avec l’adaptation télé de sa BD « Locke & Key », il est sur le point de réussir son pari.

À la base c’est donc une bande dessinée, un comic américain, dont la parution a débuté an 2008 et qui était dessiné par Gabriel Rodriguez. La version publiée par Milady Comics est en cours de réédition chez Hi ! La saison 1 de la série télé en dix épisodes est disponible sur Netflix depuis janvier dernier. Fidèle à l’originale, elle est directement adaptée par Joe Hill avec comme producteur le grand Carlton Cuse (Lost et Bates Motel). La famille Locke, en provenance de Seattle, revient dans la maison ancestrale du Massachusetts. La Keyhouse recèle bien des mystères. Presque un château, avec des clés qui murmurent la nuit, attirant les enfants Locke. Ils sont trois, Tyler, Kinsey et Bode (Connor Jessup, Emilia Jones et Jackson Robert Scott). Le dernier, le plus jeune, est le plus intrigué. Les autres, adolescents en pleine crise amoureuse, n’ont pas encore fait le deuil de leur père, professeur abattu par un élève sans raison valable.

Quand les clés vont entrer en action, la magie de l’histoire va jouer à plein. L’une permet de passer d’un lieu à un autre, une autre vous envoie dans votre subconscient, celle-là vous permet de prendre le contrôle de vos ennemis ou encore vous transforme en fantôme, capable de voler.

Beaucoup de mystère dans cette première saison, d’amourettes aussi. Quant aux origines des clés, il faudra encore un peu patienter ou aller lire les albums de BD…

De choses et d’autres - Une épidémie à la fois

Il a beaucoup plu ces derniers jours dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales. Mais cela semble s’être calmé. Il faisait même chaud hier. Plus de 22°.
Ce préambule météo anodin cache en fait une grande inquiétude de ma part. Vous le savez autant que moi, les fortes pluies suivies de températures clémentes provoquent la recrudescence de moustiques.


Et là, je panique à l’idée que ces fameux moustiques peuvent peut-être transporter le virus et donc nous le transmettre. Le masque, chirurgical ou artisanal ne va pas suffire pour nous protéger. Les petits vicieux vont viser le front ou le haut de l’oreille.
Certains sadiques vont même s’attaquer à nos chevilles, là ou ça démange le plus une fois piqué.
L’option burqa intégrale, malgré la chaleur, risque d’être la dernière solution barrière pour freiner la progression de ce covid-19.
Par contre, si les insectes ailés peuvent transmettre la maladie, plus la peine de respecter le confinement. De toute manière, un moustique arrive toujours à pénétrer dans une pièce fermée, notamment les chambres la nuit quand on a envie de dormir en toute tranquillité.
Alors que je me faisais de plus en plus peur, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai tapé « covid19 + moustique » dans un moteur de recherche. Les réponses, toutes identiques, sont formelles : « Les moustiques ne transmettent pas le covid-19 ». Me voilà rassuré. Par contre, la dengue… Une épidémie risque d’en chasser une autre.



Chronique parue le vendredi 24 avril en dernière page de l'Indépendant, 39e jour du grand confinement

vendredi 24 avril 2020

Sant Jordi aussi est resté chez lui


Hier, 23 avril, partout dans le monde on a fêté la Sant Jordi devenue Journée mondiale du livre et du droit d’auteur depuis 1995 sous l’égide de l’Unesco. Pour la première fois cette Sant Jordi n’a pas donné lieu à de multiples rencontres entre les auteurs et leurs lecteurs, entre les éditeurs et les futurs écrivains, entre les roses et les passionnés de mots. Non, la Sant Jordi 2020 c’était à la maison, avec les livres qu’on a sous la main et peu de fleurs, confinement oblige.

Une tradition qui a cependant continué à exister sur les réseaux sociaux. On a vu fleurir les roses sur les profils Facebook ou Twitter de tous ceux qui aiment la lecture ou ont des racines catalanes. Les conseils de lectures, déjà très présents sur le net, se sont démultipliés pour une journée. Et puis il y a des initiatives plus construites et travaillées comme celles proposées par le réseau des bibliothèques de Perpignan. Temples de la lecture, ces bibliothèques, ainsi que toutes celles de l’agglo, sont fermées au public depuis le début du confinement strict. Mais très rapidement il a été proposé à tous les habitants des 36 communes composant l’agglomération Perpignan Méditerranée un abonnement de deux mois gratuits. Il suffit de remplir un formulaire en ligne pour ensuite avoir accès à l’ensemble des données du réseau disponible à l’adresse internet resolu.net. Au programme soutien scolaire, presse et films en VOD, sans oublier évidemment une large sélection de livres au format numérique.

Enregistrement des mots  de confinés

Les bibliothèques de Perpignan qui pour cette Sant Jordi enfermée ont demandé à tous les lecteurs acceptant de jouer le jeu de participer à deux opérations. La première, consistait à réaliser une œuvre dessinée sur le thème de « Sant Jordi combat le coronadragon ! »

Les photos des dessins ont été publiées sur la page Facebook de l’organisme de même que celles illustrant la seconde opération : « Affichez-vous avec votre livre du moment, votre livre préféré, le livre qui a changé votre vie, pour notre galerie de portraits de lecteurs : ‘Un livre, un auteur et moi’.» Pilule et André, les célèbres clowns, ont été les premiers à présenter leurs livres préférés dans un montage de quatre photos reflétant leur joie de vivre. L’ensemble des contributions a également été mis en ligne hier.

N’oublions pas que dès le début du confinement, les bibliothécaires, en plus de trouver quantité de bonnes solutions pour passer le temps intelligemment, ont demandé aux auteurs en herbe de participer à l’opération « Mots de confinés ». « Nous vous proposons de nous envoyer un texte, un petit « billet » : maux confinés, mots de confinés, anecdotes… parlez-nous de vous, expliquent les bibliothécaires.  Ou bien rêvez un « Et après ! », imaginez « une bibliothèque sans lecteurs », racontez-nous « des lecteurs sans bibliothèque »… inventez ! » Résultat ce sont 50 enregistrements qui sont disponibles sur la chaîne soundcloud du réseau, des textes courts, sorte de mémoire de cette période de confinement permettant de savoir comment vous le vivez, le subissez. Une matière première qui devrait être très utile pour les futurs chercheurs qui se pencheront sur cette période si étrange de notre histoire. Avec on l’espère le bout du tunnel le 11 mai prochain. Les habitués des bibliothèques pourront de nouveau chercher de la lecture directement dans les rayonnages.

BD. Des gags bien huilés pour vieilles bagnoles rouillées


Bloz fait partie de ces dessinateurs qui au bout de longues années de travail peut désormais tout dessiner avec une étonnante maestria. Il a des dizaines d’albums à son actif, des centaines de gags (Les fonctionnaires, Les fondus de motos) et la possibilité de faire ce qu’il veut de ses pinceaux. Le voilà donc sur une nouvelle série qui visiblement lui tient à cœur. Ce passionné de belles mécaniques a une attirance pour les voitures de collection. Certains ont les vieilles revues ou les films du siècle dernier pour faire fonctionner leur nostalgie. Lui, cela semble être les vieilles guimbardes, celles remontant au début de l’automobile ainsi que celles qui rappellent sa jeunesse. Pour présenter ces légendes de l’asphalte, on retrouve les Fondus habituels, passionnés et parfois maniaques. 

Les gags fonctionnent parfaitement, Cazenove et Richez n’ayant plus rien à prouver dans cette mécanique de précision. L’intérêt de l’album réside plutôt dans la représentation des différents modèles. Il y en a pour toutes les générations. Car on a tous une auto « rétro » qui nous parle plus spécialement. Les plus anciens auront leur Aronde (on apprend d’où vient ce nom si particulier) ou les 403, décapotables ou pas. Les quadras auront droit à leur DS et autres R16. 

On voit même passer une GS, même si cette voiture reste une des plus laides produites par la firme aux deux chevrons. Il y a même des « deux chevaux », par ailleurs déjà héroïnes à part entière d’une autre série parue chez Bamboo. Preuve que les voitures anciennes n’ont pas encore terminées de nous faire rêver. 

« Les fondus de voiture de collection », Bamboo, 10,95 €


De choses et d’autres - Du danger de se soigner avec des rumeurs

En situation sanitaire exceptionnelle, garder un peu de bon sens semble au-dessus des capacités de nombre de Français.
Je ne reviendrai pas sur ceux qui ont gobé le canular affirmant que le roquefort protégeait du coronavirus (lire en page 2 de notre édition d’hier). De même pas la peine de revenir sur les déclarations de Trump, toujours aussi à la pointe des innovations médicale qui envisage pour tuer le virus des injections de désinfectant ou un bombardement du corps aux ultraviolets…
Plus sérieusement, le gouvernement été obligé de prendre des mesures d’urgences pour contrer une autre rumeur sur un possible remède contre le covid-19. Une étude aurait démontré que les fumeurs sont moins atteints. Et des chercheurs amateurs de se demander si ce n’est pas tout simplement la nicotine qui protégerait l’organisme.
Conséquence des anxieux se sont précipités sur les substituts nicotiniques en vente libre pour arrêter de fumer. Patches et gommes à mâcher ont été victimes d’une véritable razzia malheureusement pas sans danger. Car trop de nicotine, surtout pour quelqu’un qui n’est pas dépendant, peut être très dangereux.
Résultat les ventes en pharmacie ont été limitées par l’État qui a de plus interdit la vente sur internet. La nicotine, comme la chloroquine, peut se révéler plus dangereuse que le coronavirus. Même si le plus grand danger pour la santé des Français reste leur incroyable naïveté pour ne pas dire bêtise.


Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le samedi 25 avril, 40e jour du grand confinement


jeudi 23 avril 2020

Les « Rêveries » confinées de Ben Caillous


Quand il est dans sa petite cour à Sorède dans les Albères, le matin en buvant son café, Ben Caillous ne cesse d’admirer son oranger couvert de fruits. Des boules de couleur orange qu’il a affublées de deux pattes et d’un bec pour les transformer en petits oiseaux sur les toiles qu’il est en train de réaliser. Ils sont omniprésents dans une série commencée en plein confinement. « Ces petits oiseaux ce sont un peu toutes les pensées qu’on a durant ce confinement, confie le jeune artiste catalan. Ces toiles feront partie d’une série que j’ai intitulée « Rêveries ». Comme maintenant je passe plus de temps à la maison, j’ai davantage de dessins que prévus. » Ben Caillous, comme beaucoup dans le milieu de la culture, redoute les conséquences de ce confinement. « On devait prendre un atelier avec un ami à Céret cet été. On a abandonné. Tous les événements sont annulés. J’espère que le salon de Valmy, vers la fin septembre, sera maintenu. Cela me permettra de montrer les « Rêveries » au public. »
Autre conséquence de l’interdiction de sortir de chez soi et surtout des commerces fermés, l’impossibilité de se ravitailler en matériel. « J’ai ressorti mes vieilles toiles du garage et je fais beaucoup de croquis. Mais je n’ai rien pour encadrer. Si je montre ces travaux, ce sera du brut… » Il faut alors trouver des astuces. « J’ai fait beaucoup de dessin au lavis avec du café. Cela fait de jolis effets sur les carnets de croquis ».

En manque de visages

Le plus dur pour le peintre reste de ne plus pouvoir sortir et de voir des gens. Il aime dessiner des visages, en manque de cette matière première, il a l’impression de s’étioler. S’il lui tarde  de ressortir et de dessiner d’après nature, il sait aussi que le confinement est essentiel puisque sa compagne est infirmière.

Et en éternel optimiste qui aime mettre des couleurs vives dans ses toiles, il espère qu’il ressortira du bon de cet enfermement. « La ville de Saint-Estève m’a contacté pour faire un dessin qui sera ensuite vendu aux enchères pour recueillir des fonds. Et puis au moins tout le monde se comprend et a ce confinement en commun. » Et qui sait, à force de rester face à un mur blanc et vide, un confiné va avoir envie d’accrocher une toile signée Ben Caillous pour égayer ce quotidien monotone.

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« Instants népalais », un livre reporté en juin
En 2015, Ben Caillous est allé en voyage humanitaire au Népal. Un périple au cours duquel il a réalisé de nombreuses aquarelles. De ce carnet de voyage, vu en partie au festival de la bande dessinée de Laroque-des-Albères dans les Pyrénées-Orientales, il en fait un livre, « Instants népalais ». 42 pages reprenant les aquarelles avec des légendes succinctes. La sortie du livre, aux Presses Littéraires, était prévue en mai. Là aussi le confinement a chamboulé la donne. Peut-être en juin…

BD. Fantômes et autres légendes de la fameuse « Clinton Road »


Terre de légendes, les USA regorgent d’endroits où toutes les folies sont imaginables. Des lieux magiques ou hantés, propices aux apparitions et autres enchantements. Clinton Road en fait partie. Une route de 16 km, dans les bois du New Jersey. 
C’est là que Vincenzo Balzano, auteur italien ayant beaucoup travaillé pour les comics américains, place l’intrigue de son roman graphique. 



Tout simplement intitulée « Clinton Road », cette BD de 144 pages, entre thriller et fantastique, suit les pas de John, un ranger de la région. Il roule tous les jours sur cette route et rencontre souvent des gens qui sont à la recherche de ces phénomènes de l’étrange. Il partage ces rencontres avec Sam, le patron du bar situé au bout de Clinton Road. Il rencontre aussi un ermite, vivant dans une cabane au bord d’un lac. 

Il piège des ours et fait peur aux jeunes gens en recherche de sensations fortes. L’univers de John bascule quand il découvre que son fils est lui aussi directement relié aux mystères de Clinton Road. 
Long cauchemar éveillé, ce roman graphique, entièrement réalisé à l’aquarelle, est d’une beauté spectrale.
« Clinton Road », Ankama Editions, 17,90 €



Série Télé - « Outer Banks », de l’or en barre sur Netflix


La mode est aux séries d’ados rebelles. Netflix n’échappe pas au phénomène et propose depuis quelques jours une création originale tournée dans les « Outer Banks », des îles de la Caroline du Nord. Face à l’Atlantique, c’est le paradis des surfeurs. Ça combe bien, les quatre personnages principaux de la série, les membres de la bande des Pogues, adorent taquiner les vagues. 
Lancée comme un publi-reportage pour ce coin béni des dieux, considéré par beaucoup comme un paradis, la série bascule dans la critique sociale et le polar. Critique sociale car dans ces îles, comme partout aux USA, les différences de richesse sont énormes. Les Pogues ce sont les pauvres. Ils ont deux boulots pour s’en sortir. En face, les privilégiés ne travaillent pas et ont deux maisons, deux voitures et deux bateaux… 
John B. (Chase Stokes), est le narrateur. Son père a disparu depuis près d’un an. Âgé de 17 ans, il risque le placement en foyer. Il va entraîner ses potes dans une chasse au trésor commencée par son père. 400 millions de dollars sous forme d’or en barres dormant au fond de la mer dans les entrailles d’un navire. La chasse au trésor, le fil rouge, n’empêche pas de déployer plusieurs arcs romantiques. Car « Outer Banks », destinée aux ados, parle beaucoup de grand amour. Qui aura les préférences de Kie (Madison Bailey) la fille de la bande ? John va-t-il craquer pour Sarah (Madelyn Cline), la fille gâtée de son riche patron ? 
Ce n’est pas le meilleur de l’histoire. Non, le plus appréciable dans ces 10 épisodes, ce sont les paysages sauvages et préservés de ces plages et marais uniques au monde. Bonne nouvelle, la saison 1, loin de boucler l’intrigue, nous promet encore plein de belles images ensoleillées. 

De choses et d’autres - Le virus leur monte à la tête

En plus de faire tousser et d’empêcher de respirer, le covid-19 aurait des effets dévastateurs sur le système nerveux. Des séquelles ont été observées au niveau des neurones de certains malades.
Sans avoir fait autant d’études scientifiques que le professeur Raoult, je pense pouvoir affirmer que certaines personnalités ont visiblement attrapé le virus sans s’en apercevoir. Avec pour seul désagrément de ne plus pouvoir réfléchir correctement.
Prenez Clémentine Autain. Elle tousse pas, elle fume pas, elle est de gauche et pourtant elle ne semble plus avoir toute sa tête en résumant le propos de sa tribune libre publiée dans Libération par cette formule énigmatique :  « L’heure est venue d’accélérer le processus de maturation d’une issue émancipatrice aux crises contemporaines. » On vous le dit, ce virus est redoutable pour la matière grise.

Autre exemple avec Matthieu Delormeau, un des chroniqueurs des émissions de Cyril Hanouna. Celui qui est devenu célèbre après que son patron lui ait mis des nouilles dans le slip, a l’intention de se reconvertir et de devenir commissaire de police dès l’année prochaine. Il ne veut plus faire de télévision, a déjà tout envisagé, mais ne se voit pas « directement ministre, un peu relou, ou préfet, mais c’est chiant… » Donc, la police. Cher M. Delormeau, si vous trouvez un test, faites-le. Et vite.
Mais le pire effet présumé du Covid-19 sur les neurones est suspecté chez ces chercheurs australiens qui se sont lancés dans une savante étude sur un moyen de transmission peut-être sous estimé. Leur mémoire s’intitulera « Le coronavirus peut-il se transmettre par les pets ? »

Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le jeudi 23 avril, 38e jour du grand confinement

mardi 21 avril 2020

BD - Questionnements d’artistes

À quoi servent les artistes ? Lucrèce Andreae se pose la question dans ce gros roman graphique en partie autobiographique alors que Basquiat n’a jamais su y répondre dans sa courte vie brûlée par tous les bouts. 


Clara est artiste. Photographe exactement. Elle se pose beaucoup de questions sur sa démarche après le vernissage de sa nouvelle expo dans cette ville de province. Pile au moment où elle apprend que sa petite sœur, Axelle, est à l’hôpital, immobilisée avec une jambe cassée provoquée par un accident de scooter. 


Clara, à la demande de sa mère, va donc à Paris aider Axelle, bien que cette dernière ne lui ait plus parlé depuis des années. Clara, peureuse et indécise c’est Flipette. Axelle, révoltée et entreprenante c’est Vénère. Des personnalités opposées, incapables de se comprendre. Le roman graphique de plus de 330 pages raconte le long chemin que les deux sœurs vont devoir parcourir pour trouver un semblant de terrain d’entente. Et ainsi s’améliorer. Comme s’il fallait qu’une partie de l’une vienne diluer le caractère principal de l’autre. Avec quelques passages très bien sentis sur l’utilité de l’art dans l’évolution du monde. 



Artiste, il l’a toujours été. Jean-Michel Basquiat, fils d’immigrés haïtiens, a fait des rues de New York sa première galerie. La biographie dessinée signée Julien Voloj et Soren Mosdal raconte son enfance et ses premières performances, juste des tags sauvages signés de l’énigmatique SAMO qui signifierait « Same old shit », expression ordurière pour désigner la routine. 


Basquiat luttant sans cesse contre ses démons, ses fantômes, incapables de garder une petite amie, de rester sobre ou clean. Quand l’argent coule à flots, ses œuvres s’arrachant dans le milieu de l’art contemporain, il en profite pour passer à la vitesse supérieure. Plus de drogue, plus de cauchemars et finalement la mort en août 1988. Superbement dessinée, cette biographie voit intervenir quelques-uns des plus grands influenceurs de la fin du XXe siècle de Debbie Harry aux Talking Heads en passant par Klaus Nomi et l’incontournable Andy Warhol. 

« Flipette et Vénère », Delcourt, 27,95 €
« Basquiat », Soleil, 18,95 €

Série Télé - « Unorthodox » raconte la fuite d’Esther, mariée de force



Mini-série coup de poing en ce moment sur Netflix. Unorthodox raconte la fuite d’une jeune fille de sa communauté juive orthodoxe de New York pour le Berlin libre et créatif. Quatre parties de 55 minutes pour comprendre ce qui a poussé la frêle jeune femme de 19 ans à prendre tous les risques et partir du jour au lendemain, sans le moindre bagage. Esther Shapiro (Shira Haas), Esty pour toutes ses connaissances, est mariée à Yanky. Un mariage arrangé. Elle ne le connaissait pas avant de vivre avec lui. Ils sont tous les deux membres de la communauté juive ultra orthodoxe de Williamburg à New York. La religion, le Talmud, régit toutes actions des uns et des autres. Si les hommes travaillent, les femmes ne peuvent que rester au foyer, avec l’espoir de donner une nombreuse descendance à leur famille. Esther, dont le père est alcoolique et la mère a fui, vivant avec une femme à Berlin, est en quête de reconnaissance. Sa tante arrange le mariage. Elle va enfin être reconnue. Mais à quel prix. Car une fois l’union prononcée, les époux doivent sans délai procréer. Or, la frêle jeune femme, totalement ignorante des choses du sexe, doit subir les assauts de son mari. Elle résiste. Des mois. Au point qu’il décide de divorcer. Pile au moment où elle apprend qu’elle est enceinte, après un rapport abouti, plus du domaine du viol que du plaisir partagé. 
Cette série allemande est tirée de l’histoire véritable de Deborah Feldmann. 
Si le trait est parfois violent sur les traditions rétrogrades des juifs orthodoxes, il n’est jamais dans le jugement. Car il y a quand même une volonté de comprendre les femmes, de leur permettre de s’émanciper. Même si cela les place immédiatement en dehors de la communauté.

De choses et d’autres - Drone de drame


Un cauchemar à l’état pur. Les drones ont pris le pouvoir. Dans de nombreuses villes françaises comme Nice ou Metz, ils tournent au-dessus de nos têtes, nous regardent et même nous apostrophent.
Leur message est clair : « Les déplacements sont interdits sauf dérogation » et « Respectez les distances de sécurité s’il vous plaît ». Un bon point pour eux, ils sont polis. Mais le « s’il vous plaît » n’autorise pas toutes les dérives sécuritaires.
Car ces drones omniprésents sont pilotés par des policiers. En plus de haut-parleurs, les engins bénéficient de caméras capables de vous filmer. Pour ce qui est de la reconnaissance faciale, rien n’est encore précisé, mais à la vitesse où les choses évoluent, il y a fort à parier que ce sera une option plausible après le 11 mai.

Il y a un mois, le Français moyen en bon défenseur des Droits de l’Homme, s’offusquait des pratiques du gouvernement chinois dans l’utilisation de drones ou de logiciel espion. Aujourd’hui, après quatre semaines de confinement, comme si l’absence d’air frais avait nécrosé une partie de notre cerveau, celle justement dédiée aux libertés individuelles, on ne trouve plus grand-chose à redire. Et les rares qui osent encore alerter sur le sujet, se retrouvent immédiatement associés à ceux qui ne feraient pas l’effort personnel nécessaire pour stopper le virus.
Ces drones, que l’on imaginait dans l’avenir taxis, pollinisateurs ou livreurs, ne seront que les oiseaux de mauvais augure annonciateurs de la fin de notre mode de vie, libre et insouciant.


Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le mardi 21 avril, 36e jour du grand confinement

Clap Ciné passe au e-cinéma


Clap Ciné de Leucate et de Canet-en-roussillon proposent ce mercredi leur seconde séance de e-cinéma. Les salles étant fermées depuis plus d’un mois, il fallait trouver une solution pour permettre de garder le lien avec les spectateurs. C’est la société « La vingt-cinquième heure » qui a trouvé la solution en proposant des séances de e-cinéma géolocalisées. Un principe tout nouveau, imaginé pour contrer le confinement dû à la pandémie de covid-19.
Cette salle de cinéma virtuelle est un service de diffusion de films mis en place le 18 mars dernier joignable à l’adresse https://www.25eheure.com/e-cinema. L’accès à la salle de cinéma virtuelle est géolocalisé, seules les personnes situées dans un périmètre variant de 5 à 50 km peuvent y accéder.
La programmation est faite par les exploitants de cinéma et les recettes sont partagées entre exploitant, distributeur et le site hébergeant la salle virtuelle.
Comme pour un film dans une salle physique, les séances sont retransmises en direct, et ne sont plus accessibles à l’issue de la retransmission.  À l’issue de la séance, les spectateurs peuvent poser des questions aux intervenants liés au film diffusé grâce à un dispositif de chat vidéo intégré.
Ce mercredi, à 20 h 15, les cinémas de Leucate et de Canet proposent de réfléchir sur la notion du « vivre ensemble » avec la diffusion du documentaire « Le temps de quelques jours » de Nicolas Gayraud (photo ci-dessus). Sorti en 2014, ce long reportage plonge le spectateur dans le monde confiné de l’abbaye de Bonneval à Espalion dans l’Aveyron.  Les sœurs se confient et surprennent par leurs réflexions sur la société, la consommation, le rapport au temps. Première et unique caméra à entrer au sein de l’ordre cistercien de la Stricte Observance, elle nous fait découvrir des femmes à la philosophie étonnamment moderne en plein cœur d’une abbaye séculaire.

Confinement choisi et conscient
Un film totalement d’actualité en cette période si particulière car les habitantes de Bonneval vivent au quotidien un confinement choisi et conscient. À l’issue du film qui dure 1 h 17, le réalisateur sera en ligne pour répondre aux questions des spectateurs.
Enfin, ces séances de cinéma à la maison sont aussi bonnes pour la planète puisque chaque ticket fait l’objet du reversement d’une contribution carbone dont le montant a été évalué par la société Secoya à 10 centimes.
Cette initiative intervient au moment où le Clap Ciné de Canet-en-Roussillon soufflait sa première bougie le 19 avril dernier.
Les promoteurs de ce beau projet espéraient sans doute des conditions plus favorable pour célébrer cet anniversaire. L’équipe du cinéma espère un retour à la normale et tient à prévenir son fidèle public que la validité des Tickets CE et des cartes d’abonnement sera prolongée d’autant de temps que le cinéma aura été fermé.

lundi 20 avril 2020

Série Télé. Écoutes australiennes au centre de « Pine Gap »



En plus du dépaysement, les séries australiennes sont souvent d’excellente qualité. Pine Gap, dont la saison 1 de 6 épisodes est disponible sur Netflix, ne déroge pas à la règle, notamment en ce qui concerne le scénario. On apprend beaucoup de choses sur le pays, mais aussi la géopolitique en général. Pine Gap est une base ultra secrète située au centre de l’île continent. Depuis les années 60, d’immenses antennes « écoutent » la planète. Espionnent plus exactement. Une base sur le territoire australien mais entièrement financée par les Américains. Dans une partie du monde cruciale car proche du géant chinois. 
Un univers de très haute technologie peuplé de geeks et de militaires. Après avoir présenté le fonctionnement et l’utilité de la base place à l’élément perturbateur : un logiciel espion serait installé à l’intérieur du système informatique de Pine Gap. Qui est le traître ? Américains et Australiens vont de soupçonner et se déchirer. En plus de cette intrigue principale on peut aussi s’intéresser au sort de la terre sacrée des Aborigènes où sont implantées une partie des installations. Terres par ailleurs riches en ressources minérales, ce qui ferait l’affaire de riches investisseurs chinois. À moins que cela ne soit qu’une couverture pour se rapprocher des antennes de Pine Gap. Sans le moindre temps mort et avec des scènes en extérieur à couper le souffle, Pine Gap se laisse regarder et compte dans sa distribution Jacqueline McKenzie, déjà vue dans la série « Les 4 400 ». 

dimanche 19 avril 2020

BD - Aventuriers du passé

Le XIXe siècle a accueilli en son sein quelques-unes des pires guerres. Que cela soit en Amérique du Nord entre Sudistes et Nordistes ou en Afrique du Sud entre Anglais et Boers, à l’arrivée ce sont des milliers de morts pour de petits intérêts politiques.


Alors que Napoléon III au pouvoir en France tente d’étendre son empire, les derniers soldats français présents au Mexique sont pris entre deux feux. Les Mexicains mais aussi les Américains. C’est dans ce contexte que l’on retrouve Félix Sauvage, le soldat imaginé par Yann et dessiné par Meynet. Le 5e titre de la série fait un peu figure de chant du cygne. 
Malgré un héroïsme extraordinaire, Sauvage est abandonné par les politiques. Il doit quitter le Mexique immédiatement avec ses hommes après la signature d’un traité avec les USA récemment réunifiés. Il va préférer abandonner son uniforme et tenter sa chance dans cet Ouest aussi sauvage que lui. Dans ces 48 pages sublimes, il croise de nouveau la route d’Esmeralda devenue danseuse itinérante. Reste à savoir désormais si les auteurs vont se contenter de cette fin ou se lancer sur un nouveau cycle, loin de l’Empire mais au cœur du far-west. 



Autre guerre qui a marqué la fin du XIXe siècle, celle dite des Boers. En Afrique du Sud, les Anglais, comme les Français au Mexique, veulent étendre leur empire. Ils attaquent donc les fermiers installés dans cette Afrique australe si riche, notamment en or. 



Le second tome des « Aventuriers du Transvaal » permet aux lecteurs de retrouver les trois héros de cette série de Bartoll et Kollé. Marlee la Boer, Pit l’Américain et Ortzi le Basque sont sur les traces du trésor de la république du Transvaal. Des tonnes de métal précieux qui serait dissimulé dans les ruines de la légendaire cité d’Ophir. Aventure, légende et histoire font bon ménage dans cette BD au graphisme simple et efficace.

« Sauvage » (tome 5), Casterman, 13,95 €
« Les aventuriers du Transvaal » (tome 2), Glénat, 13,90 €

Roman – Adorable larbin


Elle est riche. Très riche. Il est distrayant. Très distrayant. Entre Delphine Campbell, héritière d’une fortune colossale et Chardin, son homme à tout faire, entre majordome et compagnon platonique, les rapports ne sont jamais simples. Pourtant ils ne peuvent plus vivre l’un sans l’autre. La première s’ennuie sans les reparties de Chardin dans ces dîners trop sérieux, le second ne pourrait jamais se permettre de vivre dans un tel luxe après sa carrière d’acteur raté et de metteur en scène jamais reconnu. Un couple qui ne cesse de se chamailler dans « L’homme des jours heureux », nouveau roman de Jean-Pierre Milovanoff sélectionné pour le prix Midi (lire dans notre supplément magazine du dimanche). 
Ce roman court et incisif est aussi une histoire d’amour impossible. Pas entre Chardin et Delphine, mais entre ce vieux beau de 66 ans, larbin de luxe de l’héritière, et la nièce de cette dernière, Gina, de presque 40 ans sa cadette. Chardin est persuadé que ce sera son dernier amour. Dès la première rencontre, un soir dans les couloirs de l’immense demeure, il est obligé de constater que « les yeux de cette femme le désarçonnent, et aussi sa voix, sa bouche, ses épaules, sa silhouette, sa vivacité, sa douceur, tout finalement ! ». Gina, tout juste séparée, cœur à prendre, qui saura trouver refuge dans les bras de cet homme certes très âgé, mais si attentionné. Il est vrai que Chardin sait se tenir dans le monde. C’est son capital le plus profitable. Même si parfois il se dégoûte. 
Comme quand il s’habille élégamment mais ne peut s’empêcher de se juger sévèrement en se regardant dans la glace : « Crapule, va ! Désœuvré qu’on entretient pour qu’il fasse son numéro ! Bouffon qui témoigne du prestige de sa maîtresse ! N’as-tu pas honte de te démener pour distraire des invités que tu méprises ! » Une lucidité qui ne passe pas la barrière du matériel. 
Oui Chardin est un larbin, un adorable larbin, mais il aime ce statut et l’auteur nous démontre que finalement, on est tous au service de quelqu’un. Lui au moins, a choisi une riche héritière. 

« L’homme des jours heureux » de Jean-Pierre Milovanoff, Grasset, 16 €


Série télé - Le cauchemar américain de « La servante écarlate »

 

Série dramatique futuriste, « La servante écarlate » est surtout le pire cauchemar de ce qui pourrait arriver à l’Amérique si des extrémistes religieux arrivaient au pouvoir. Une série multidiffusée en France. Sur OCS en priorité (où les quatre saisons sont disponibles en replay), puis sur la chaîne de la TNT TF1 Films Séries et enfin sur Amazon Prime (que les trois premières saisons). 
Une exposition maximale pour cette histoire qui au final fait encore plus peur que les pires films d’horreur. Aux USA, la fertilité des femmes chute de façon vertigineuse. Punition divine selon des groupes religieux qui, insidieusement, prennent le pouvoir. Dès lors, la priorité sera d’assurer une descendance. Des illuminés vont trouver un passage de la Bible expliquant qu’un mari, si sa femme ne peut donner la vie, à l’autorisation d’utiliser une servante pour avoir des enfants. 
Voilà comment June (Elizabeth Moss), rebaptisée Defred par ses maîtres, va devenir l’esclave, la servante écarlate, du gouverneur Waterford (Joseph Fiennes). Dans ce monde fascisant, où la délation est obligatoire et les exécutions sommaires la règle, ces femmes n’ont qu’un espoir pour conserver la vie : la donner. Même si cela passe par des viols et des brimades incessants.
 L’Amérique religieuse décrite dans « La servante écarlate », adaptée du roman de Margaret Atwood, rabaisse la femme à la procréation et aux tâches ménagères. Mais June, qui avait une fille avant l’arrivée des extrémistes au pouvoir, entend la retrouver ainsi que sa liberté. Résistance et rébellion vont la guider. 

samedi 18 avril 2020

Cinéma - Les parias du « Code 8 »

 

Depuis le début du confinement, Netflix soigne son offre de cinéma inédit. Cette semaine c’est un film canadien de science-fiction qui débarque sans crier gare et se hisse rapidement dans le tiercé de tête des programmes les plus regardés. « Code 8 » est réalisé par Jeff Chan mais est surtout le projet mené par Robbie et Stephen Amell. Ces deux-là sont cousins et n’ont plus rien à prouver dans leur métier de comédiens. Ils font partie des valeurs sûres de séries prestigieuses comme Flash pour le premier et Arrow pour le second. 
Une notoriété qui ne les empêche pas de passer par le financement participatif pour lancer leur projet Code 8. Un court-métrage dans un premier temps puis ce long-métrage visible sur Netflix après une sortie en VOD et en DVD. Dans un futur proche, des hommes et des femmes ont développé des pouvoirs. Mais ils ne sont pas devenus superhéros, simplement de super travailleurs pour construire des villes à moindres frais. Certains ont voulu utiliser leur pouvoir pour s’enrichir. Résultat c’est toute la communauté de ces « puissants » qui est mise à l’écart.
 Connor (Robbie Amell), qui a la possibilité de contrôler l’électricité, ouvrier du bâtiment, n’arrive plus à joindre les deux bouts. D’autant que sa mère est malade. Alors il va accepter de tremper dans une combine proposée par Garett (Stephen Amell). 
Effets spéciaux léchés, scénario plus politique que spectaculaire, dénonciation du racisme latent et de l’ostracisation des gens différents, Code 8 développe un univers très différent des clichés classiques des films de super héros. Et succès oblige, Jeff Chan et les deux cousins Amell tournent actuellement une série issue reprenant les personnages du film.

vendredi 17 avril 2020

BD - Les androïdes vont-ils au Paradis ?



L’intelligence artificielle est partout. Pas un objet du quotidien dont il n’existe une version dite connectée. Ainsi le savoir virtuel augmente, s’amplifie, va forcément prendre le dessus un jour au l’autre. 
Pour éviter tout dérapage, il suffit de brider l’autonomie de ces cerveaux électroniques. Il suffit… Le tome 7 de la série Androïdes aborde ce sujet et va beaucoup plus loin. Les androïdes en vedette dans cette histoire écrite par Morvan et dessinée par Elia Bonetti ont tous l’apparence de jeunes femmes souriantes. Logique car leur rôle est de recueillir les dernières volontés des Humains venant de mourir. 
Dans ce futur lointain, la Terre a colonisé des centaines de planètes. Et croisé la route d’une autre espèce à l’égo surdimentionné, les Insankatilers. Quand ils débarquent sur une colonie, ils sont sans pitié, tuant des milliers d’habitants. C’est juste après que les Anges n’interviennent. Pour recueillir les mémoires des morts. Des escouades d’androïdes et au milieu d’elles, une qui présente une malfaçon. Normalement, une fois les mémoires pompées, elles sont transférées sur une grand ordinateur et effacées dans le cortex des anges qui redeviennent vierges. 
L’androïde dont on suit l’évolution, conserve ces mémoires et va, petit à petit, emprunter aux humains leurs sentiments. Le récit, déroutant au début, prenant ensuite une direction très « résistance contre oppression », va finalement se conclure sur une note très étonnante. Pas étonnant quand on sait que ce 7e titre de la collection est signé Jean-David Morvan, un des meilleurs scénaristes de SF de la BD internationale actuelle.

« Androïdes » (tome 7), Soleil, 14,95 €