samedi 9 juin 2007

BD - Voleurs de momie


Le premier tome de « Smoke City » est la classique introduction racontant la reformation, six années plus tard, d'une bande de cambrioleurs réputés géniaux. C'est Carmen la première qui prend l'initiative « diable en robe moulante », elle vient solliciter Cole, oubliant ses exploits dans l'alcool fort. Ils iront ensuite récupérer Moe, qui a mis ses talents informatiques au service de la police. Puis il feront évader Harper, expert en arts martiaux avant de faire sortir Franklin de l'asile psychiatrique où ce grand psychopathe (et père de Cole) tente de retrouver ses esprits. Un dernier, Hideaki, décline la proposition mais se fait remplacer par sa meilleure élève Miyako. Une fois le groupe reconstitué, ils vont tous aller voir leur commanditaire, M. Law, richissime collectionneur d'art qui désire qu'on lui dérobe une momie. Sa momie. Il s'agit en fait d'une arnaque à l'assurance. Mais l'arnaque n'est peut-être pas là où on le croit. Un polar, qui semble dévier vers le fantastique, écrit par Mariolle et dessiné tout en couleurs d'ambiance par Benjamin Carré. 
("Smoke City", Delcourt, 12,90 €)

mardi 8 mai 2007

Roman - Une fenêtre jaune sur l'inconnu

Cherchant à retrouver son frère et son fiancé disparus dans le désert américain, Cassidy va découvrir une ouverture sur un monde parallèle.



L'imagination de Serge Brussolo n'a pas de limite. On a même l'impression que cet écrivain ne la maîtrise pas complètement. Certains de ses romans, débutant dans une direction, prennent parfois une toute autre orientation en cours de récit. « La fenêtre jaune », thriller inédit paru directement au Livre de Poche, en est l'exemple même.
Cela débute comme un thriller classique. Très américain. Mais au milieu de l'ouvrage, l'ambiance générale change totalement, basculant dans une science-fiction cauchemardesque toujours chère à Serge Brussolo. Cassidy débarque donc au coeur du désert californien. Cette romancière, spécialisée dans la littérature pour la jeunesse, est interpellée quand elle apprend qu'une voiture vient d'être découverte au sommet d'un piton rocheux totalement inaccessible. Une voiture accidentée. Comme si, après un choc, elle avait été projetée à des centaines de mètres d'altitude.

Légendes indiennes
Cassidy n'est pas par hasard dans cette région. Elle est la recherche de son frère et de son fiancé, disparus quelques mois auparavant. Pour tenter de retrouver leurs traces, elle loue la même maison isolée qu'eux. Elle y découvre un capharnaüm mécanique dantesque. Avant de s'évaporer, ils ont mis au point une voiture à turbine surpuissante pouvant atteindre des vitesses extrêmes. Le début de cette enquête, entre constatation policière et légendes indiennes de la région, est très classique. Serge Brussolo insiste simplement sur l'angoisse de cette jeune femme, seule au milieu du désert.
Une solitude qui ne dure pas. Elle croise la route de Ziggy Starboy, un illuminé qui lui explique dans quelles circonstances les deux hommes ont disparu. Sur la longue piste d'une base aérienne militaire abandonnée, certaines nuits, une mystérieuse fenêtre jaune mobile se matérialise. Il est persuadé qu'il s'agit de l'ouverture sur un monde parallèle. Mais pour arriver à la franchir, il faut se déplacer aussi vite qu'elle. Une fenêtre qui fonctionne dans les deux sens. Ziggy a déjà récupéré sur la piste des hommes affublés d'un scaphandre doré. Mais ils sont tous morts quelques heures après leur arrivée. Quand Cassidy découvre ces humains, littéralement momifiés dans une salle spéciale, elle commence à croire Ziggy. Et prend sa décision : elle aussi va tenter de franchir cette fenêtre jaune. Pour retrouver son fiancé, pour ramener son frère.
A la page 110, « D'une détente des cuisses, Cassidy plonge à l'horizontale en direction de la fenêtre jaune. La lumière l'avale ». A la page 111, c'est presque un nouveau roman qui débute.
De l'autre côté de la fenêtre, le monde décrit par Serge Brussolo est totalement différent. Mais mieux vaut ne pas en dire plus. Car c'est bien là, dans cette formidable capacité à nous étonner, que réside tout l'intérêt des romans de cet auteur hors normes. Précisons simplement qu'il est question d'une société fermée, terrorisée, où les cauchemars des enfants sont monnaie courante. Un monde angoissant que vous n'êtes pas prêt d'oublier...
« La fenêtre jaune », Serge Brussolo, Le Livre de Poche, 6,50 €

lundi 7 mai 2007

BD - Une tête pas chère


Il y a à peine un peu plus d'un an, les éditions Futuropolis lançaient la collection 32. 32 pages pour moins de 5 euros. Echec commercial. Mais cela ne décourage pas les éditeurs de trouver des solutions innovantes. Paquet, maison suisse, lance donc en ce mois de mai la collection « Tekap ». Des albums de 30 pages, en couleurs et avec couverture cartonnée pour 5 euros pile poil. Parmi les trois premiers titres, une histoire de pirates par Artur Laperla, auteur du remarquable « Voleurs de chiens ». Au début du 18e siècle, le jeune botaniste Lafleur est envoyé aux Antilles pour y effectuer des recherches. Mais, arrivé sur place, il est enlevé par des pirates. Ils demandent une rançon. L'employeur de Lafleur ne voulant pas payer, il est conduit sur une petite île pour y être exécuté. C'est là que son chemin va croiser celui de Wilson l'enragé, pirate redoutable, victime d'une malédiction. Il ne reste de la terreur des Caraïbes que la tête. Une tête très persuasive qui va sauver Lafleur puis l'entraîner dans des aventures maritimes entre magie vaudou et sanglantes batailles maritimes. 
("La tête de Wilson l'enragé", Paquet, 5 €)

mardi 3 avril 2007

Trop mortel, frissons garantis

L'horreur semble à la mode. Ce « Trop mortel » lorgne lui aussi (comme Dark, voir la note d'hier) vers les classiques du cinéma que sont « Shining » ou « Scream ». Corbeyran, au scénario, aidéd'Amélie Sarn, a mitonné une intrigue aux petits oignons (moignons diront les petits comiques) pour un jeune dessinateur passé par l'animation, Chico Pacheco. Dans un grand lycée perdu dans la montagne, les élèves se disent au revoir alors que les vacances de Noël vont commencer. Tous les élèves sauf quatre, qui vont passer les fêtes à l'internat, encadrés par deux pions, Michel et Kaïsha. Au fil des pages on va découvrir les personnalités et parcours des quatre jeunes. Damien, le plus jeune et le plus timide, ne restera que trois jours. Son père, très occupé a eu un empêchement professionnel. Jess est une gothique, rat sur l'épaule, sa copine Daphné l'admire et tente sans cesse de l'imiter. Enfin Vincent vient de perdre ses parents dans un accident de voiture. C'est lui qui va raconter des histoires effrayantes aux autres. Des légendes qui vont se transformer en sanglante réalité. (Delcourt, 12,90 €)

jeudi 22 mars 2007

BD - Valamon, destin exceptionnel


Reno, jeune dessinateur talentueux, a un seul et gros défaut : il est lent, incroyablement lent. Après avoir débuté dans les pages de Tchô, en racontant les histoires (comiques) des Womoks, il vient de franchir le pas et signe avec Valamon une série réaliste d’héroic-fantasy. Décors, costumes, animaux : il laisse libre cours à l’imagination de sa plume, le tout agrémenté de couleurs qu’il ne laisse le soin à personne d’autre de réaliser. Dans un petit village, Valamon est un jeune homme orphelin recueilli par le prêtre de la communauté. Quand il annonce à son mentor son intention de prendre la relève, ce dernier est fou de joie. Un chevalier par contre désapprouve ce choix car Valamon est un redoutable bretteur. En fait, l’orphelin accepte cette charge religieuse pour devenir un notable, ce qui lui permettra d’épouser la femme qu’il aime, Fassendre. Le jour de la cérémonie, le destin de Valamon va basculer. Il se saisit du poignard de la cérémonie et égorge le haut responsable religieux. Valamon a reconnu l’assassin de son père. C'était il y a 18 ans. Le scénario de Jarry laisse entrevoir des aventures très mouvementées pour un jeune héros en devenir. 
(Delcourt, 12,90 €)

MAJ : le tome 2 n'est jamais paru... 

samedi 3 mars 2007

BD - Virginie, nostalgie de jeunesse


Son premier amour, qui ne se souvient pas de son premier amour ? Généralement c'était sur les bancs de l'école. Des jeux innocents, sans lendemain. Un redoublement, un déménagement... il existe tant de bonnes raisons pour oublier. Kek, alors qu'il avait 9 ans, était très amoureux de Virginie. Et cette dernière le lui rendait bien. A la récréation ils se faisaient des bisous, en cours ils s'échangeaient des mots doux. Et puis le père de Virginie a trouvé du travail à Grenoble. La famille a quitté Dunkerque, Kek s'est retrouvé seul. Mais il pensait régulièrement à Virginie. Bien des années plus tard, comme pour conjurer une malédiction, il s'est mis en quête de cette petite fille. Il a raconté ses recherches sur un blog dessiné qui a rapidement attiré des milliers de visiteurs chaque jour. Un travail de narration rigoureux, une approche dessinée originale : il n'en fallait pas plus pour que Lewis Trondheim remarque et publie cette BD. Cela donne un petit album très romantique pour "une histoire qui sent la colle Cléopâtre". 
(Delcourt, 7,90 €)