mardi 31 juillet 2012

Caprices de star


Samedi, la Cité de Carcassonne accueillait un concert d'Hubert-Félix Thiéfaine. Loin du star system, ce poète moderne est à l'opposé des nouvelles divas aux exigences déroutantes. Pour la première fois, les organisateurs d'un gros festival (le Festi'Val de Marne) osent dénoncer les caprices de certains artistes. Dans une lettre ouverte publiée sur le net, ils s'insurgent contre des clauses jugées abusives. Ils ne donnent pas de noms (dommage...), mais des exemples concrets. Malicieusement, il est expliqué que « les méchants métalleux sont de vrais petits gourmands » et d'énumérer toutes les barres chocolatées, viennoiseries ou laitages de marque exigées dans la loge. Un ventre plein est gage de bon concert, mais pas avec n'importe quoi. Celui-là du thym frais, cet autre du pain 100% épeautre, le dernier préfère des sardines... Côté boissons, c'est l'escalade. Tout en soulignant que « le droit du travail interdisant la consommation d’alcool, aucune demande d’alcool ne devrait apparaître dans les contrats » les organisateurs du festival donnent des exemples :« 48 bières, 3 bouteilles de whisky, 6 bouteilles de bon vin et de la vodka ! » ou ces « 70 bières, 2 bouteilles de vodka et 1 bouteille de bon champagne » soit 6 litres d’alcool pour 3 personnes. Et puis il y a les intimidations, « n’oubliez pas de fournir la table de ping-pong, sinon l’annulation du concert peut avoir lieu » ou une « grande bassine remplie de glaçons » pour un rocker adepte de la médecine douce façon Rika Zaraï...
Chronique "ça bruisse sur le net (même l'été)" parue lundi 30 juillet en dernière page de l'Indépendant.

lundi 30 juillet 2012

Croisade et folie religieuse dans "Furioso" de Chiavini


Lorenzo Chiavini, furioso, croisades, religion, futuropolis
Roman graphique de plus de 130 pages, « Furioso » de Lorenzo Chiavini est une intelligente réflexion sur la folie des hommes quand la religion prend le pouvoir. Au temps des premières croisades, les Chrétiens tentent de reprendre le dessus sur les Musulmans. Un évêque sénile en bénissant la foule avec la sainte lance ayant blessé le Christ, la fait tomber. Elle se plante dans le thorax de Berto, un modeste chasseur de rats. Immédiatement la foule l'acclame, persuadée que la lance vient de désigner le nouveau Sauveur. Chez les Musulmans, tout est mis en œuvre pour retrouver Ferragus. Ce général, vaillant au combat, a déserté. Il vivrait nu dans la forêt, mangeant de la viande crue avec une meute de loups. Berto d'un côté, Ferragus de l'autre. Deux symboles pour vaincre. Mais ces deux hommes tentent de se dérober à leur destin. En vain car des femmes vont influer sur le cours de l'histoire.

« Furioso », Futuropolis, 20 €

dimanche 29 juillet 2012

Les Jeux Olympiques de Londres sur tous les écrans

Le rouleau compresseur des Jeux olympiques 2012 est annoncé. Durant deux semaines, il va tout écraser sur son passage. En direct live absolu et partout grâce aux nouvelles technologies. Vous pourrez toujours faire du sport par procuration bien installé dans votre canapé devant votre télé. Fabriquer du gras chez soi à base de chips, cacahuètes, bière et soda pendant que d'autres transpirent sang et eau est un des derniers luxes permis dans notre société du « évitez de grignoter entre les repas »... Mais avec la diffusion de l'ensemble des épreuves sur le net (notamment sur le site de FranceTV), vous pourrez tout regarder en direct sur vos smartphones et autres tablettes. Même à la plage, dans les embouteillages ou au cours d'un repas en amoureux (soyez discret dans ce dernier cas).

Avant même la cérémonie officielle, quelques affaires ont défrayé la chronique. Une athlète grecque a été exclue de sa délégation pour cause de tweet raciste. Cette triple-sauteuse a mordu trois fois avant même le début du concours. Dans le tournoi de foot féminin, les Coréennes du Nord ont refusé de jouer durant une heure : le drapeau n'était pas le bon. Se retrouver associé, au royaume de l'affairisme capitaliste, au drapeau de la Corée du Sud, l'ennemi absolu, il y a de quoi être en colère. Colère bénéfique puisqu'elles ont battu la Colombie 2 à 0. Message pour les organisateurs : au prochain match des Françaises, hissez le drapeau allemand...
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET (MÊME L'ÉTÉ)" parue en dernière page de l'Indépendant du vendredi 27 juillet

Marineman de Ian Churchill, héros des mers


Marineman, Ian Churchill, glénat, comics
Marineman, le super-héros venu des mers, a été imaginé par Ian Churchill dès son enfance. Ce n'est qu'après avoir rodé son dessin en signant des aventures de Hulk, Supergirl ou des X-Men qu'il a pu enfin lancer son personnage. Maîtrisant tout de A à Z, Churchill a mis tout son cœur et son talent dans cette première création personnelle. Le résultat est époustouflant. Steve Océan, sorte de commandant Cousteau moderne, anime des émissions à la télévision pour sensibiliser le public à la richesse des mers. Mais ce géant blond cache un secret. Il peut respirer sous l'eau. Mutant venu du fond des océans, il se transforme en Marineman pour sauver des hommes en danger. Les 200 pages de ses premières aventures donnent quelques clés sur son origine. Couvé par l'armée américaine, il apprendra qu'il est un peu comme une prise de guerre, une expérience machiavélique heureusement détournée de son objectif initial. C'est un peu tiré par les cheveux, mais le graphisme tout en muscles rattrape certaines ficelles un peu trop grosses...

« Marineman » (tome 1), Glénat, 16,95 €


samedi 28 juillet 2012

Une charmante rebelle dans "Snuff" de Nihoul et Lemmens


Snuff, Nihoul, Lemmens, Delcourt
Ethan Fargo, l'improbable héros de cette série décalée de Nihoul et Lemmens est bien mal en point. Ce cinéphile, grand fan des comédies musicales, est tombé par hasard sur la copie d'un snuff movie dans son vidéo club préféré. Depuis les ennuis s'amoncellent à vitesse grand V. Dans les premières pages du second épisode, il est recherché par la police du petit état du Matamayas en Amérique centrale. Acculé dans une impasse, il croit sa dernière heure venue mais il est sauvé in extrémis par Ines, capitaine de la rébellion. Le rouquin américain va taper dans l'œil de la brune sud-américaine. Mais ce n'est pas parce qu'il la charme que ses ennuis vont s'arrêter. Ensemble ils vont partir au cœur de la jungle tenter de retrouver un certain Delrio, vedette du snuff movie et ancien amant d'Ines. Le scénario de Nihoul est agrémenté d'excellents dialogues, renforçant l'impression d'ovni dessiné, un peu à la Tarantino. Lemmens, au dessin sec et anguleux, est particulièrement à l'aise dans cette jungle oppressante.

« Snuff » (tome 2), Delcourt, 13,95 €


vendredi 27 juillet 2012

Paye ta raie

Raie-pugnant ou raie-jouissant ? Les avis sont partagés face à ce site composé d'un florilège de photos de raies. J'arrête tout de suite les passionnés de faune aquatique : vous resterez sur votre faim si vous vous attendez à découvrir des raies mantas ou léopard dans leur milieu naturel. De même, les apprentis coiffeurs n'y trouveront aucun exemple de raie sur le côté... Les raies en questions sont souvent de sortie en été, notamment depuis l'apparition des pantalons taille basse. On s’accroupit, on s'assoit, on se penche... et les personnes placées dans notre dos ont une vue imprenable sur cette fameuse raie que la décence m'empêche de nommer exactement. Les plus audacieux la prennent en photo. Voilà comment on peut se retrouver sur ce site intitulé « Paye ta raie ».

On distinguera deux types de clichés. Ceux où le modèle est conscient de montrer un bout de son anatomie. Généralement cela s'agrémente des cordons d'un string ou d'un début de tatouage. Et puis il y a les autres, des pudiques trahis par un pantalon trop large ou une position inconfortable. Le cycliste à l'arrêt au feu rouge, le bricoleur accroupit en train de câbler un quelconque appareil électrique, la nounou penchée pour se mettre au niveau des enfants. Il y a enfin le grand classique de nos plages, le bermuda alourdi par l'eau, glissant de plus en plus bas. Il arrive alors que la raie se dévoile dans son entièreté, la fameuse raie-publique. Et si l'infortuné baigneur fait demi-tour, elle devient bananière.
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET (MÊME L'ÉTÉ)" parue jeudi en dernière page de l'Indépendant.

jeudi 26 juillet 2012

Hécatombe en Afrique du Sud

Une ancienne top-model, un mercenaire, des dealers, un flic hargneux, un psychopathe, des escrocs : peu de personnages s'en sortent dans ce polar de Roger Smith



Blondie et la mort, Roger Smith, Le cap, métis, thriller, calmann-LévyL'Afrique du Sud a beaucoup combattu une image de marque trop négative. Après l'apartheid, la violence a plombé la réputation de cet immense pays. « Blondie et la mort » roman policier de Roger Smith ne vous sera certainement pas conseillé par l'office de tourisme local. En fait vivre dans les environs du Cap c'est avoir toutes les chances de mourir violemment. De tous les personnages croisés dans le récit, très peu d'entre eux ont la chance d'être toujours en vie une fois passé la dernière page.

La chance de Joe Palmer a tourné. Ce riche entrepreneur, louant les services de ses mercenaires un peu partout dans le monde, a de graves difficultés de trésorerie. Il entend se refaire une santé en vendant des armes à un chef rebelle congolais. Il touche une grosse avance en liquide dans un attaché-case. En rentrant chez lui en compagnie de sa femme Blondie, une ancienne top-model, deux petits dealers les attaquent. Ils ne savent rien pour l'argent, c'est la voiture qui les intéresse. Cela se passe mal, Joe est blessé, les voyous prennent la fuite avec la voiture. Le roman bascule dans le hors norme quand Blondie se saisit de l'arme abandonnée par les assaillants et colle une balle dans la tête de son mari.



Ultra violence

C'est ça l'Afrique du Sud décrite par Roger Smith : une violence latente, permanente qui peut exploser à tout moment sans véritable raison. Billy Afrika le sait bien. Métis, il a été grièvement brûlé en étant jeune. Des enfants, comme lui, l'ont battu, jeté dans un trou et aspergé d'essence avant d'y mettre le feu. Il a survécu, mais en garde sur tout le corps un cuisant souvenir.

Billy est mercenaire. Il est furieux. Sa solde n'est pas arrivée. Il va directement demander des comptes à son employeur, Joe. Dans l'immense villa, il ne trouve que Roxy dans le rôle de la veuve éplorée. Elle a fait croire aux policiers que ce sont les dealers qui ont tiré sur son mari. Billy et Roxy, les deux personnages principaux du roman vont faire cause commune. Leur objectif : récupérer la valise. Ainsi Roxy pourra retourner aux USA et Billy toucher son salaire. Mais pour cela ils vont devoir retrouver les dealers de tik, la drogue locale composée à partir de « produits de débouchage de canalisations, de liquide de radiateur et de potion pour le rhume de cerveau. Produits bruts qui ne nécessitent aucune ordonnance. » C'est déjà compliqué, mais ils vont en plus s'attirer les foudre de Piper, un psychopathe de la pire espèce.

D'une violence extrême, ce polar ne vous donnera certainement pas envie d'aller visiter les ghettos du Cap. Selon la description de Roger Smith ce n'est pas une destination touristique, juste l'antichambre de l'enfer...

Michel LITOUT

« Blondie et la mort » de Roger Smith, Calmann-Lévy, 20,50 €


mercredi 25 juillet 2012

Vitesse et guerre dans le troisième tome de "Grand Prix" de Marvano


Marvano, Grand prix, mercedes, allemagne, dargaud
Troisième et dernière partie de « Grand Prix », fresque de Marvano sur le sport automobile avant la seconde guerre mondiale. Après les exploits des autos et des pilotes, la politique prend le dessus. Hitler impose avec force son idéologie nazie. Les tensions avec les Britanniques sont de plus en plus fortes. Rudy, pilote de Mercedes et citoyen anglais est de plus en plus sur la sellette. Il profite pourtant de ses nombreux déplacements en Europe pour jouer à l'espion et participe même à un réseau destiné à sauver des milliers de Juifs persécutés. La BD, de sportive, devient politique, avec une dénonciation claire et nette de la politique de l'autruche menée par Chamberlain. Marvano tisse son intrigue autour des événements historiques, de l'ouverture des premiers camps de concentration à l'annexion des Sudètes. Le dernier grand prix aura lieu à Belgrade. Ensuite, les seuls moteurs vrombissant seront ceux des chars et des avions de la wehrmacht en train d'envahir l'Europe...

« Grand Prix » (tome 3), Dargaud, 13,99 €


mardi 24 juillet 2012

Firewall : lutte contre un virus informatique très agressif


Firewall, Bétaucourt, Dzialowski, grand angle, bamboo
Dans un monde où la technologie est chaque jour plus performante, le terrorisme pourrait évoluer lui aussi vers une dématérialisation du risque. C'est la base du scénario de Firewall, nouvelle série écrite par Xavier Bétaucourt et dessinée par Jean-Jacques Dzialowski. La Louve est une organisation mafieuse très active sur les nouvelles technologies. S'offrant les services des meilleurs pirates informatiques, ces terroristes du 3e type mettent au point un virus numérique capable de s'attaquer directement au cerveau en passant par les relais de téléphonie mobile. Pour tenter de les arrêter, l'agence Firewall forme un duo improbable composé d'une informaticienne de 25 ans et d'un militaire en fin ce carrière spécialisé dans les missions secrètes en milieu ennemi. Tout les oppose et les premiers pas seront tendus, leur seul point commun étant d'être aussi têtu l'un que l'autre. Dessin réaliste bien mis en page (Dzialowski a été formé à l'école des comics), suspense haletant et personnages attachants : Firewall a tout de la bonne BD d'été. Et le tome 2 est annoncé pour fin août.

« Firewall » (tome 1), Bamboo, 13,90 €


lundi 23 juillet 2012

Vive la colo de Aré, Muller et Ghorbani !


Aré, Muller, Ghorbani, colonie de vacances, vents d'ouest
Glissez cette BD dans la valise de vos enfants s'ils partent en colonie de vacances. Il y trouveront certainement l'occasion de relativiser leur malheur. Du moins au début. Les colonies de vacances c'est toujours pénible les premiers jours et trop court à la fin. Aré et Muller, les scénaristes, ont puisé dans leurs souvenirs pour fournir un gag par page à Ghorbani, le dessinateur. Ils ont entre 8 et 12 ans, pas encore adolescents, plus tout à fait bébé, ils vont passer quinze jours dans un centre aéré de la côte basque. Cet enchaînement de gags est construit chronologiquement. Découverte des enfants, voyage en train, installation, premières sorties... le lecteur est plongé au corur de la vie de cette colonie de vacances. Le ressort comique est essentiellement fourni par les animateurs : un directeur très autoritaire, un adjoint obséquieux et des moniteurs particulièrement cool, bien décidés de profiter aux aussi des vagues de l'Atlantique et des veillées autour d'un feu. C'est très sympa, distrayant, efficace et bien vu. De la belle ouvrage.

« Trop bien la colo ! » (tome 1), Vents d'ouest, 10,45 €


dimanche 22 juillet 2012

Jeunesse violente dans ce thriller de Jussi Adler Olsen

Carl Morck, policier danois, rouvre une affaire de double meurtre. Un faux coupable se serait dénoncé pour couvrir les agissements violents de plusieurs fils de bonne famille.



Jussi Adler Olsen, danemark, thriller, albin michel, profanationQuand on est riche et de bonne famille, se distraire est parfois compliqué. Internes dans une institution privée, six amis vont découvrir que la violence est un excellent fournisseur d'adrénaline. Tabasser des faibles, tuer des animaux, pour eux, c'est un loisir comme un autre... Bénéficiant d'une quasi impunité grâce aux millions et aux relations de leurs parents, ils vont aller crescendo dans leur dérive jusqu'à tuer plusieurs personnes. C'est le double meurtre d'un frère et d'une sœur qui a failli les faire tomber. Mais l'un d'entre eux se dénonce et depuis quelques années croupit en prison et paye pour toute la bande.

Affaire classée ? Pas pour Carl Morck dont c'est justement le fond de commerce. Ce flic danois d'élite est à la tête du plus petit service du pays. Il doit se contenter d'un assistant, Assad, un Syrien, touche exotique dans un thriller très noir.

Le premier roman policier de Jussi Adler Olsen, « Miséricorde » paru en 2011, présentait ce duo peu banal. On les retrouve dans leur bureau au sous-sol, plongé dans cette affaire apparu par enchantement sur leur bureau.

Morck est le prototype du flic bourru et qui n'en fait qu'à sa tête. Il aime travailler en solitaire. Il ne voit pas d'un très bon œil l'arrivée d'une secrétaire dans son service. D'autant que Rose est assez atypique : « Une coiffure ébouriffée ultra-courte et noire, des yeux de jais et des vêtements plus sombres que sombres. La créature que Morck avait devant lui était effarante. » Mais comme elle n'a pas sa langue dans sa poche et qu'elle est particulièrement débrouillarde, elle va autant séduire qu'exaspérer son chef.



La folie de Kimmie

Malgré les ordres de sa hiérarchie lui ordonnant de ne pas enquêter sur ce double meurtre, Morck va creuser et retrouver les jeunes étudiants suspectés à l'époque. Ils sont tous devenus des notables, riches et très influents. Un styliste, le patron de plusieurs cliniques, un trader... Morck s'attaque à forte partie. Manque Kimmie, la seule fille de la bande. Elle a disparu depuis dix ans. Elle vivrait dans la rue. Kimmie personnage principal, pivot du roman dont l'auteur décrit longuement la lente descente aux enfers. Kimmie, la seule s'étant repentie, la plus humaine malgré sa folie irrémédiable.

L'humanité, c'est un concept inconnu aux trois rescapés. Ils se retrouvent régulièrement pour des chasses spéciales dans le domaine de l'un d'entre eux. Ils massacrent des faisans et surtout ont à chaque sortie un gibier exceptionnel qui sort de l'ordinaire. « Tous retinrent leur souffle avec le tireur tandis qu'il épaulait son arme et appuyait sur la gâchette. Il tira un peu bas, ce qui rompit le cou de la bête et la décapita. Il pensait que l'animal tomberait raide mort, mais il continua à courir sans sa tête pendant quelques secondes avant que son cadavre ne trébuche sur le sol inégal. Un spectacle désopilant. » Une ultime partie de chasse compose le final du roman dans laquelle chasseurs et gibiers s'affrontent dans un déchaînement de violence.

« Profanation » fait partie de ces thrillers qui vous tiennent en haleine du début à la fin. Entre scènes d'action et parties plus psychologiques, il est d'une rare richesse. Morck, Assad et Rose reviendront dans une nouvelle enquête. Car pour couronner le tout, Jussi Adler Olsen maîtrise parfaitement le côté feuilleton de son œuvre.

Michel LITOUT

« Profanation » de Jussi Adler Olsen (traduction de Caroline Berg), Albin Michel, 22,90 €


samedi 21 juillet 2012

Bretons à pédales

Vélomaniacs, Garréra, Julié, Bamboo, cyclisme, bretagne
Avant le début de la saison, le coach des cyclistes des Vélomaniacs décide d'un stage de remise en forme. Direction la Bretagne, le pays du vélo par excellence. Des mouettes, des averses, des menhirs et des Bigoudines aussi... Jean-Luc Garréra, le scénariste, a exploité au maximum ce déplacement en terre celte, multipliant les gags sur l'opposition entre des cyclistes habitués au soleil et un milieu humide, voire carrément aquatique. Il est beaucoup question de marée dans ces planches toujours dessinées par Alain Julié. Et quelle soit montante ou descendante, elle surprend toujours les Vélomaniacs et les met dans des situations périlleuses. Un album thématique et régionaliste pour donner un coup de fouet à une série qui est pourtant loin de tourner en rond.
« Les Vélomaniacs » (tome 8), Bamboo, 10,60 €

vendredi 20 juillet 2012

Les Jeux olympiques à la sauce Simpson


Jeux olympiques, simpson, groening, jungle
Si vous vous posez des questions sur l'origine des jeux olympiques, vous n'apprendrez pas grand chose dans cet album hors série des Simpson, mais la version Bart et Homer ne manque pas d'intérêt. Bart est aculé. Il risque de passer ses vacances en classe de soutien s'il n'obtient pas une très bonne note à son dernier devoir : « Raconte l'histoire des Jeux Olympiques de façon créative ». Trop fainéant pour se documenter, il décide de se tourner vers son père, le roi de la débrouille. Le devoir va prendre la forme d'une vidéo, tournée avec l'aide de la famille. Ils y répondront à des questions incongrues comme « Pourquoi les premiers athlètes concouraient tous nus ? » ou « Le bowling a-t-il été une épreuve olympique ? » Les réponses, totalement délirantes, sont dans le ton de l'univers créé par Matt Groening. Bonus, vous trouverez au centre de l'album une double page de Sergio Aragonès présentant la ville de Londres cet été en plein Jeux Olympiques.

« Les Simpson en route vers l'or », Jungle, 10,45 €


jeudi 19 juillet 2012

Cauvin et Bercovici : sportifs, mais pas trop...


Cauvin, Bercovici, sports de compétition, dupuis
Quand Cauvin et Bercovici, les créateurs des Femmes en blanc, décident de s'attaquer aux sports de compétition, on est sûr que le grand gagnant sera le rire. Scénariste prolixe ayant exploré quasiment tous les univers, Raoul Cauvin se tourne vers le sport vers le tard. Fringant septuagénaire, il passe au crible de son humour acerbe quelques disciplines sportives parmi les plus en vue. A tout seigneur tout honneur, il débute par le football. Il analyse notamment les blessures causées par ce sport, de l'entorse à la pubalgie (« qui contraint la victime à imiter la démarche de John Wayne ») en passant par le célèbre coup de boule, peu commun mais toujours spectaculaire... Parmi les sports à éviter, la boxe et le rugby en prennent plein les dents. Des histoires courtes, sur un comique de répétition, mis en images par Bercovici, l'homme aux 100 albums en 35 ans de carrière... Il se serait dopé lui, que cela n'étonnerait personne !

« Sports de compétition », Dupuis, 10,60 €


mercredi 18 juillet 2012

Anquetil, idole mal aimée

Paul Fournel signe un portrait subjectif et passionné de Jacques Anquetil, un géant du cyclisme mondial.



Paul Fournel, Jacques Anquetil, Seuil, cyclisme, poulidorLa Caravelle. Jacques Anquetil, dans les années 50 et 60, a hérité de ce surnom. Ce cycliste français filiforme, spécialiste du contre la montre, allait vite, très vite. Aussi vite que cet avion, fierté de la technologie française de l'époque. Paul Fournel a une dizaine d'années quand il découvre ce coureur d'exception. Le gamin vient de trouver son idole, son modèle. Paul Fournel a doublement fait du vélo, ses jambes pédalent, son esprit et son imagination réécrivent les exploits d'Anquetil. 60 ans plus tard, il raconte dans cette biographie très subjective le parcours hors norme de ce sportif de légende, imbattable mais toujours devancé dans le cœur des Français par son malheureux rival, Poulidor.

Alors que le Tour de France après une première semaine très roulante va aborder la première épreuve de vérité (un contre la montre, ce lundi), ce livre de Paul Fournel parle d'une époque où les cyclistes étaient les seigneurs de la route. Des idoles, faisant vibrer des milliers de spectateurs. Dans les années 50, ce sport va se professionnaliser. Les équipes nationales vont être abandonnées au profit des marques. La France est à la pointe, notamment depuis l'arrivée sur le circuit de Jacques Anquetil. Ce Normand, grand, blond, dur à l'effort, aime par dessus tout l'épreuve du contre la montre. Sa légende il va la construire dans le Grand Prix des Nations et quelques étapes du Tour de France. Son secret : repousser les limites de la souffrance. Pour lui, s'entraîner c'est avoir mal. Et pour gagner, il faut encore aller plus loin dans la douleur.



« Pédalant comme un forcené »

Paul Fournel, gamin de dix ans déjà passionné de vélo, est « petit et rond ». L'opposé d'Anquetil. Il s'identifie pourtant au cycliste. « La Caravelle a traversé mon enfance cycliste dans une mystérieuse majesté. Trop jeune pour comprendre, j'étais bien assez vieux pour admirer. Je dévorais des yeux ce champion avec ses allures d'étoile sur pointes et je faisais d'inlassables tours de la maison pédalant comme un forcené avec mes jambes grassouillettes, les pieds en canard. » Ce livre hommage retrace les grandes étapes de la carrière d'Anquetil, analyse son rapport avec la compétition, les médias, le dopage. Rien n'est laissé dans l'ombre. Ce n'est pas un panégyrique, le temps a fait son office. Et Paul Fournel a quand même beaucoup mis de lui dans ce texte parfois aussi sec et brutal qu'un démarrage de finisseur.

Parmi les grands exploits, les records de l'heure. En 1956, à Milan, le Français s'attaque au plus beau des titres. « Anquetil va tourner en rond, en cage, pendant une heure, sans bouger, au bout de la souffrance. Une heure à fond dans l'absolu du vélo. Pour Jacques, rien n'est plus beau que le record de l'heure. On ne peut pas y faire deuxième. C'est tout ou rien. »

De l'éternel deuxième il en est aussi beaucoup question dans ce livre. Poulidor ne gagne pas. Mais Poulidor est adulé des foules. Anquetil gagne, mais n'est pas aimé. Paradoxe français, qui place Paul Fournel, à l'époque, dans le « mauvais camp »...

Ce livre permet aussi de remettre à sa place un coureur peut-être un peu trop intelligent. Il n'a pas caché qu'il courrait pour l'argent. C'est riche et sa famille à l'abri du besoin qu'il a quitté la compétition. Là aussi il était un précurseur salué par la plume de Paul Fournel.

Michel Litout

« Anquetil tout seul », Paul Fournel, Seuil, 16 €


mardi 17 juillet 2012

La grande évasion d'Esteban


Esteban, Terre de feu, Matthieu Bonhomme, Dupuis
Esteban est la série fétiche de Matthieu Bonhomme. Ce dessinateur réaliste virtuose s'est illustré en illustrant les aventures du Marquis d'Anaon sur des scénarios de Vehlmann. Là, c'est seul qu'il anime les péripéties de cet Indien de Patagonie, embarqué sur un baleinier au début du siècle. Alors que les trois premiers titres sont réédités, le quatrième, la nouveauté, se déroule presque exclusivement à terre, dans un pénitencier à l'extrême sud de l'Amérique. L'équipage du baleinier est emprisonné. Esteban décide de faire évader ses compagnons. Il va réussir à se faire embaucher comme gardien dans cette zone de non droit. Il devra tromper la vigilance des soldats pour mettre au point un plan d'évasion. Les marins, habitués aux rudesses des éléments, supportent les brimades. Esteban a plus de difficulté à endosser l'uniforme de tortionnaire. Une superbe leçon de vie par un auteur à suivre que l'on retrouvera à la rentrée dans un tout autre exercice : un western avec Lewis Trondheim au scénario !

« Esteban » (tome 4), Dupuis, 12 €


lundi 16 juillet 2012

Super héros négatifs dans "Dakota" de Dufaux et Adamov


dakota, super héros, adamov, Jean dufaux, Glénat
Dans un futur proche, Jean Dufaux imagine un monde parfait. Un monde dominé par les super héros. Ils ont pris le pouvoir après avoir protégé la piétaille. Et leur pouvoir leur est monté à la tête, transformant la terre en vaste apartheid. D'un côté les quelques mutants, invincibles et quasi immortels, de l'autre les collapses, nom générique donné à tout humain banalement normal. Cela pourrait être le Paradis, c'est un véritable enfer. Pour maintenir ce nouvel ordre, la Direction territoriale veille. Tout collapse voulant sortir du rang est sanctionné d'une crise cardiaque foudroyante. Dakota, blonde, belle, athlétique, est sergent à la DT. Elle traque les collapses rebelles. Mais parfois elle doit faire face à des super héros rejetant cet ordre établi. Dans ce premier titre dessiné par Adamov, elle croise la route de Flaming Lips (femme fatale aux baisers enflammés) et Dragman (son pouvoir, c'est la séduction...). Ils militent pour l'extermination pure et simple des collapses. Mais s'ils disparaissaient, les super héros deviendraient inutiles... Une série de science-fiction loin des clichés des comics américains. Dufaux parvient encore et toujours à étonner le lecteur.

« Dakota » (tome 1), Glénat, 13,90 €


Trolls bien !


trolls de troy, arleston, mourier, soleil
Petit troll deviendra grand. Et grand troll deviendra petit... Dans le précédent album des aventures des Trolls de Troy, les personnages imaginés par Arleston et Mourier, victimes d'un sort, sont devenus minuscules. Tous sauf Roken, le plus idiot des trolls, et c'est peu dire. Ils sont donc en position très délicate dans les premières pages de ces 46 planches très denses. Sur des dragons, dans la forêt, perdus dans le carnaval d'Eckmul, sur une grande roue... les décors varient, l'esprit reste le même : gags, jeux de mots et situations cocasses. On retrouve tout ce qui a fait le succès de cette série : la duplicité des méchants, la bêtise de certains trolls et les réflexions absolument irrésistibles de Waha, la jeune humaine persuadée d'être une troll. A deux reprises, elle tire ses amis d'un mauvais pas en se creusant la tête, « C'est la magie de quand on réfléchit, ça ». Et cela marche à tout les coup « avec un peu de concentritude... » Dommage, la fin est un peu bâclée (dix pages de plus auraient évité certaines ellipses). Par contre niveau dessin, Mourier est au top. Je ne sais pas quelle potion magique il prend, mais ce dessinateur est un génie.

« Trolls de Troy » (tome 16), Soleil, 13,95 €


Livres de poche : 10/18, un demi-siècle d'originalité

Le format poche n'est pas réservé aux reprises. 10/18 a construit son succès en publiant des textes originaux.

livre de poche, 10/18, pocketUn demi-siècle. En cette année 2012, deux acteurs majeurs de l'édition poche fêtent leurs 50 ans. Si Pocket se contente de proposer des reprises de succès, tous genres confondus, 10/18 a su trouver une voie différente. Originalité et originaux sont les deux forces de cette marque chère à de nombreux lecteurs. L'arrivée en 1980 de Jean-Claude Zylberstein à la direction éditoriale va renforcer l'image de 10/18. Il créé le Domaine étranger où seront proposés les meilleurs textes d'aujourd'hui et d'hier en provenance de toute la planète.

Il permet également à des auteurs populaires français de trouver un second public. La réédition des Nouveaux mystères de Paris de Léo Malet remet Nestor Burma à la mode. Dans le même genre, 10/18 ressortira les polars d'André Héléna, l'écrivain populaire audois, notamment la très culte trilogie noire.

Surtout, la collection Grands détectives a proposé des textes inédits, offrant aux lecteurs de nouveaux horizons. Anne Perry dans l'Angleterre victorienne, Arthur Upfield dans le Bush australien, Alexander McCall Smith au cœur de l'Afrique Australe (avec les enquêtes de Mma Ramotswe) ou Tarquin Hall dont les polars se déroulent en Inde...

Et le succès aidant, les auteurs français ont fait leur apparition dans la collection. On relèvera notamment le succès de la série de Claude Izner se déroulant dans le Paris de la fin du 19e siècle.

10/18, plus qu'une simple marque de livres de poche, est une véritable maison d'édition. Pour preuve, depuis deux ans, quelques titres sortent... en grand format. Le chemin inverse du parcours habituel d'un livre.



_________________________________


Pocket : auteurs en fête



livre de poche, 10/18, pocket50 ans, cela se fête. Les éditions Pocket ont célébré leur demi-siècle la semaine dernière à Paris dans une prestigieuse réception au Couvent des Récollets. En 1962, Presses de la Cité se lance dans le livre de poche. Presses Pocket va rapidement s'imposer pour devenir aujourd'hui le numéro 1 du secteur. Pocket jeunesse, une filiale, est également un acteur incontournable du genre.

Des dizaines d'auteurs étaient présents (de Jean Teulé à Maxime Chattam pour ne citer que les plus gros tirages) pour saluer le dynamisme de la marque. Des auteurs mais également tous ceux qui sont du début à la fin de la chaîne, fabricants, correcteurs, commerciaux, diffuseurs... Et tous ont pu repartir avec un souvenir personnalisé : un photomaton en noir et blanc du plus bel effet.


vendredi 13 juillet 2012

L'immense succès du petit livre de poche

 Apparu en 1953 en France, le livre de poche, de petite révolution des habitudes de lecture, est devenu un mode incontournable de consommation de la littérature. Pratique, peu encombrant, pas cher : le concept est plébiscité par toutes les générations depuis un demi-siècle. Et à l'heure du numérique, il fait plus que de la résistance.



A la plage, dans les transports en commun ou les salles d'attente : avoir un livre de poche avec soi c'est tromper l'ennui, transformer des heures inutiles en vaste découverte des histoires du monde. Facile à glisser dans un sac ou une poche, peu fragile, d'un coût réduit : le concept est originaire des USA et été popularisé en France au début des années 50 par Hachette. Un lancement laborieux (il était suspecté de « tuer » la littérature), puis un succès éclatant, multipliant les tirages de romans devenus véritablement accessibles par tous. Rapidement les autres maisons d'édition ont voulu occuper le marché. J'ai Lu, Presses Pocket, Folio : le secteur a ses propres marques et couvre plus de 50 % de la production grand format. Avec l'avantage d'un prix divisé par quatre et beaucoup plus de points de vente, notamment toutes les grandes surfaces.

Le livre de poche a radicalement modifié la façon de choisir ses lectures. Le prix modique permet de se décider plus facilement. C'est aussi l'apparition de couvertures accrocheuses, composées comme des affiches de films. Le résumé en dernière page a tout de l'appel publicitaire pour encourager l'achat. Mais le livre de poche n'est pas une simple opération commerciale mettant l'accent sur le packaging. Sinon, le succès ne serait toujours pas au rendez-vous plus de 50 ans plus tard. Le format de poche c'est un peu la seconde vie d'un roman. L'occasion pour une œuvre de trouver d'autres lecteurs et parfois de relancer la carrière d'un auteur passé inaperçu.

Enfin l'apparition du livre de poche a été une bénédiction pour les gros lecteurs. A budget égal, vous avez quatre fois plus à lire et côté encombrement (les collectionneurs), c'est la solution idéale.

Le seul bémol contre ce format vient avec l'âge : les caractères sont forcément plus petits et donc plus difficiles à lire. Mais même à ce niveau des progrès ont été réalisés. Souvent les éditeurs font le choix d'augmenter la pagination...

Michel Litout

_________________________________________________

LES TOPS DE L'ETE



« Les carnets secrets de Miranda » de Julia Quinn (J'ai Lu)

livre de poche, points, folio, pocket, 10/18, babelAlors que la petite Miranda se désolait de ses taches de rousseur et de sa grande bouche, Nigel, le frère aîné de son amie Olivia, a su lui rendre confiance en elle. Ce jour-là, la fillette est tombée éperdument amoureuse... Dix ans plus tard, Miranda, qui fait ses débuts dans le monde, est toujours convaincue qu'il est l'homme de sa vie. Mais comment toucher ce cœur claquemuré dans la haine ?



« Les vacances d'un serial killer » de Nadine Monfils (Pocket)

livre de poche, points, folio, pocket, 10/18, babelEn quittant sa fabrique de boulettes sauce lapin pour l'été, Alfonse s'imaginait pépère au soleil de la mer du Nord... On n'a pas fait 100 bornes que sa femme, mégère aux fausses allures de starlette, et ses gosses, deux ados décérébrés, lui tapent sur le pompon. Et que dire de sa belle-mère et de sa roulotte pourrie qui casse l'esthétique de la bagnole ? Roman hilarant, à déguster obligatoirement en vacances !



« L'impossible pardon » de Randy Susan Meyers (Le Livre de Poche)

livre de poche, points, folio, pocket, 10/18, babelMalgré l’interdiction formelle de sa mère, Lulu, dix ans, ouvre la porte à son père. L’homme, ivre et hors de lui, poignarde sa femme et blesse la petite Merry, six ans. Alternant les récits des deux sœurs sur une trentaine d'années, ce roman bouleversant aborde avec force et nuance les questions de la survie, de la culpabilité et de la lente reconstruction de ces enfants meurtries.



« Les heures secrètes » de Elisabeth Brami (Points)

livre de poche, points, folio, pocket, 10/18, babelPierre n’y croit plus vraiment. Veuf, il a fermé sa librairie de la rue Mouffetard et doute de sa capacité à redonner du sens à sa vie. Seules les visites à Léa, son imprévisible belle-mère, illuminent sa vie. En toute complicité, en l’aidant à affronter les blessures de son enfance, l’énergique vieille dame parviendra-t-elle à le convaincre qu’il n’est jamais trop tard pour aimer ?





« Nous, les noyés » de Carsten Jensen (10/18)

livre de poche, points, folio, pocket, 10/18, babelDu port de Marstal, les hommes libres se lancent à la conquête des furies océanes. Contre les flots noirs et les terres proscrites, contre le deuil, trois générations de marins affrontent depuis 1848 leur destinée épique. Au seuil de leurs limites, de leurs forces et de leurs rêves, ils gravent, de continent en continent, l'horizon flamboyant d'une odyssée humaine. Une saga danoise par un auteur prometteur.



« Just kids » de Patti Smith (Folio)

livre de poche, points, folio, pocket, 10/18, babelC’était l’été de la mort de Coltrane, l’été de l’amour et des émeutes, quand une rencontre fortuite à Brooklyn guida deux jeunes gens dans la vie de bohème, sur la voie de l’art. Patti Smith et Robert Mapplethorpe avaient vingt ans ; elle deviendrait poète et performeuse, il serait photographe. Avec pudeur et émotion, Patti Smith retrace l'ascension de deux gamins inséparables qui insufflèrent la même énergie à leur vie qu’à leur art.



« Les talons hauts rapprochent les filles du ciel » d'Olivier Gay (Le Masque)

livre de poche, points, folio, pocket, 10/18, babelUn serial killer rôde dans les rues de Paris. Plusieurs filles sont retrouvées assassinées de manière atroce dans leur appartement. Leur seul point commun ? Elles fréquentaient toutes le milieu de la nuit et les clubs à la mode. John-Fitzgerald, parasite par excellence, dragueur paresseux et noctambule, va se retrouver au cœur d'une enquête de plus en plus dangereuse, avec l'aide de ses conquêtes d'un soir et de ses amis toxicomanes.



« Meurtre en la majeur » de Morley Torgov (Babel)

livre de poche, points, folio, pocket, 10/18, babelQuand l'un des nombreux parasites qui constituent l'entourage de Robert et Clara Schumann est assassiné dans d'étranges circonstances, l'inspecteur Hermann Preiss de Düsseldorf tente de résoudre le mystère, ainsi que l'énigme d'un "la" qui s'obstine à sonner faux sur le piano du maestro. Un roman policier canadien de la collection Babel Noir dans laquelle vous pourrez aussi retrouver « Millénium ».



____________________________________________

Folio, 40 ans, 5000 titres




livre de poche, points, folio, pocket, 10/18, babel
Parution en poche a souvent été synonyme de littérature populaire. Avec souvent une arrière-pensée péjorative. Le format a acquis ses lettres de noblesses en 1972 avec le lancement de Folio par les éditions Gallimard. La maison d'édition était du lancement du Livre de Poche en 1953. Mais à la recherche effrénées d'une totale indépendance, la famille Gallimard a repris les titres de son catalogue pour les proposer dans une collection de poche jouant ouvertement la qualité littéraire. Résultat des tirages mirobolants pour des œuvres faisant partie du patrimoine français. Record absolu pour « L'étranger » de Camus avec 6,6 millions d'exemplaires. Une quinzaine de titres (de Ionesco à Gide en passant par Orwell ou Goscinny) dépassent les 2 millions d'exemplaires.

En 40 ans, le catalogue Folio ne cesse de s'enrichir. Aujourd'hui ce sont plus de 5000 titres qui ont connu une version poche. Dans tous les genres c'est le meilleur qui est publié. Car à côté de la collection générale (reprenant des romans français et étrangers), on peut retrouver des polars (avec nombre de « Série Noire »), la science-fiction (tout le catalogue Denoël) et la littérature jeunesse (Folio Junior). Dernière création en date, Folio 2€ proposant des livres à petits prix, dont certains inédits.

Depuis janvier, Folio fête ses 40 ans. Chaque mois un titre du catalogue est réédité sous une élégante jaquette anniversaire accompagné d'un bonus. En mars, par exemple, « Candide ou l’Optimisme » de Voltaire paraît dans une édition exceptionnelle illustrée par Quentin Blake. La trentaine de dessins, en noir et blanc et en couleurs, n'étaient parus jusqu'ici que dans une édition de luxe au Royaume-Uni. Et ne manquez pas en juin « Sa majesté des Mouches », le chef-d'œuvre de William Golding, est accompagné, dans cette édition au tirage limité, d'une préface inédite de Stephen King.

_____________________________________

Point.2, l'autre format poche



livre de poche, points, folio, pocket, 10/18, babelDepuis avril 2011, un nouveau format de livre de poche a fait son apparition dans certaines librairies. « Point Deux » (ou Point.2) est, selon le slogan de l'éditeur, « le plus portable des livres ». D'un format deux fois plus petit qu'un poche normal, l'innovation vient du fait que les pages ne se tournent plus de droite à gauche, mais de bas en haut. Papier ultra léger, reliure flexible au point qu'il reste naturellement ouvert quand il est posé, il tient dans une seule main. L'encombrement est véritablement minimal. Une cinquantaine de titres sont déjà proposés. Un nouveau concept de lecture, comme pour prouver que les éditeurs croient toujours à l'avenir du papier...


jeudi 12 juillet 2012

Zen au soleil


Callède, Charlot, Campoy, Karma salsa, Dargaud
Peut-on être zen tout en écoutant de la salsa ? Cette étonnante interrogation vient à l'esprit du lecteur de « Karma Salsa », écrit par Callède et Charlot et dessiné par Campoy. Dans un pays imaginaire des Caraïbes, brûlé par le soleil, Ange, sort de prison. 20 années d'enfer pour le meurtre d'un flic. Ils sont nombreux à l'attendre car il aurait dérobé 2 millions à un caïd de la pègre locale. Mais Ange a bien changé. De tueur sans foi ni loi il est devenu une sorte de moine bouddhiste. Zen en toute circonstance. Enfin presque. Quand il apprend que la femme qu'il aimait est morte et qu'il a une fille de 19 ans, il change ses plans et va tenter de récupérer le magot pour lui assurer un avenir radieux. Nerveux, violent, dépaysant : un album idéal pour les vacances.

« Karma Salsa » (tome 1), Dargaud, 13,99 €


mercredi 11 juillet 2012

Une saga islandaise par Dufaux et Aouamri au Lombard


Jean Dufaux, Saga Valta, Islande, Aouamri, Lombard
L'Islande, pays froid et rustre, est le cadre de la nouvelle série fantastique de Jean Dufaux. Une saga pleine de magie, de bravoure, de félonie et de morts. Pour illustrer cet ambitieux projet, le scénariste de Giacomo C, Murena ou Djinn s'est adressé à un virtuose du muscle et de l'action. Mohammed Aouamri abandonne pour quelques temps la belle Pelisse de la Quête de l'oiseau du temps pour se consacrer aux aventures du Viking Valgar de Valta. A la recherche de sa femme bien aimée, il va tomber dans un piège fomenté par Hildegirrd. C'est cette dernière, belle et ensorcelante, qui donne tout son sel à cet album promis à un beau succès.

« Saga Valta » (tome 1), Le Lombard, 13,50 € (il existe une édition luxe en noir et blanc à 20,50 €)



mardi 10 juillet 2012

Violette, la pin-up burlesque de François Amoretti

Violette, Grrrl, François Amoretti, Ankama, pin-up
Attention messieurs, si vous ouvrez cette BD de François Amoretti, vous avez toutes les chances de tomber raide amoureux de Violette, le personnage principal. Cette blonde aux yeux langoureux est bassiste dans un groupe de rock. Petite amie du chanteur et compositeur de Grrrl spécialisé dans le rockabilly, elle est pulpeuse et tatouée. Deux atouts dans son autre métier, plus alimentaire, celui de mannequin pour dessous féminins. Violette crève l'écran et la scène. Elle est en couverture et quasi présente dans toutes les planches. Et de moins en moins vêtue car elle se lance dans une troisième carrière : stripteaseuse. Rien de graveleux dans cet album. Au contraire, tout en étant très sexy cela reste étonnamment classe.
« Burlesque Girrl » (tome 1), Ankama, 11,90 €