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lundi 8 juillet 2024

BD - Les premiers « sans dents » à la mode Rabaté

Les héros de Pascal Rabaté viennent tous de classes sociales très populaires. Limite quart monde parfois. Pour certains ce sont ces fameux « sans dents » qui ont tant coûté à la popularité d’un Président de la République, pourtant de gauche… Des « sans dents » que Pascal Rabaté mettra en scène dans un de ses films. Il n’en était pourtant pas à son coup d’essai. Au début des années 90, il a décliné en trois albums chez Vents d’Ouest, la vie mouvementée de la famille Visons.

Une trilogie qui avait pour titre Les pieds dedans et qui vient de ressortir en format poche et en noir et blanc pour un prix minime. Seul regret, le dessin de Rabaté à ses débuts, précis et très travaillé, n’est pas idéalement mis en valeur dans ce format un peu trop réduit. Reste le fond, et là rien n’a changé. On découvre avec un plaisir non dissimulé l’histoire de cette famille qui cherche par tous les moyens à s’en sortir, tout en en faisant le moins possible.

Des escrocs à la petite semaine, obligés de trouver des combines pour nourrir leurs quatre enfants en attendant que la mère Chartier, leur viager, accepte de casser sa pipe. Dans la première histoire, un héritage inespéré leur tombe dessus. Encore va-t-il falloir écarter le cousin qui lui aussi aimerait emménager dans le pavillon de banlieue pompeusement nommé « Mon rêve ».

Les deux autres histoires sont à l’avenant, avec son lot de magouilles typiquement françaises, comme transvaser dans le supermarché, à l’abri des regards des vigiles, le contenu d’un baril de lessive à bas prix avec des mets luxueux. Des « sans dents » avant l’heure. Et qui sont sans doute encore plus nombreux 30 ans plus tard.

« Les pieds dedans » (édition poche en noir et blanc), Vents d’Ouest, 144 pages, 10 €

mercredi 31 janvier 2024

BD - Quand les enfants esclaves deviennent presque des Dieux


Bénédiction ou malédiction ? Ils sont certains à se poser la question après être devenus des Semi-Déus, des presque dieux aux pouvoirs  magiques dans ce monde imaginé et dessiné par Juliette Fournier et Jean-Gaël Deschard. Dans ce royaume de Sayran, le pouvoir de la reine s'appuie sur les pouvoirs des Semi-Déus, des enfants aux dons extraordinaires. Asmodée en fait partie. 

Pourtant l'histoire de cette fillette n'est pas si heureuse que cela. Sa famille, de simples paysans, affamée après une mauvaise récolte, décide de la vendre contre de la nourriture. Asmodée sera transformée en petit monstre avec d'autres filles et garçons recueillis par le clergé. Elle a la possibilité de prendre l'apparence de qui elle veut. 

Pour l'instant son pouvoir ne sert qu'à réaliser des petits larcins avec une camarade qui a le don de dupliquer, temporairement, des objets. La fillette, pour s'acheter de belles tenues,change d'apparence et revend des objets d'art rares à des marchands cupides. 

Son destin va changer quand elle sera chargée de remplacer une importante personnalité du royaume. 

On apprécie dans cette BD de fantasy l'histoire simple et inventive, sans trop de magie mais toujours merveilleuse malgré tout. Les dessins, doux, finement colorés et très expressifs, apportent un plus dans le côté monde fantastique et onirique de la série. Sans oublier le message politique : les pouvoirs ne sont pas sans conséquence et impliquent une grande responsabilité des bénéficiaires. Un apprentissage qui pour l'instant n'est pas essentiel à Asmodée. 

"Les Semi-Déus" (tome 1), Vents d'Ouest, 56 pages, 11,95 €

lundi 28 août 2023

BD - Pilote US sous influence en Afrique


La guerre froide a beaucoup compliqué la vie politique en Europe. Mais la guerre d’influence entre USA et Union soviétique a également agité quelques pays africains. Le troisième tome de la série Liberty Bessie (Vents d’Ouest, 56 pages, 14,95 €) raconte un de ces épisodes.


Le lecteur retrouve avec plaisir l’héroïne, Bessie, une jeune afro-américaine, fille d’un pilote qui a participé à la libération de l’Europe. Elle-même excellente aviatrice, elle transporte du fret dans son vieux coucou entre Kenya et Éthiopie. C’est là qu’elle va être mise en relation avec des officiers russes chargés de former les futurs pilotes kenyans. Mais en réalité, Natalia, blonde et experte du manche à balai, a pour mission secrète de retourner Bessie et de la pousser à devenir une espionne.
Mais si Bessie a de la rancœur envers son pays où les Noirs sont toujours stigmatisés, elle est avant tout attachée à sa liberté et à retrouver ses ancêtres. Une histoire de Buendia et Djian basée sur des faits historiques réels mais qui vaut surtout pour la personnalité de Bessie. Quant à Vincent, ai dessin, il signe des planches remarquables de la nature africaine et de combats aériens.

vendredi 10 février 2023

BD - Les destins contrariés de « Monsieur Apothéoz » et de ses connaissances


Théo est persuadé qu’il est victime d’une malédiction. Son nom lui porte malheur. Théo Apothéoz, comme son père et son grand-père, ne parvient pas à trouver sa place dans notre société. Des destins brisés. Ce roman graphique écrit par Julien Frey et dessiné par Dawid est foisonnant et plein de surprises. Tout débute par l’enfance de Théo. Dans cette petite ville de province, son père, installé comme boulanger, parvient à survivre malgré un alcoolisme destructeur.

Théo, lui, est amoureux de Camille. Une jeune fille qui joue du violon. Mais après un coup du sort (la malédiction des Apothéoz…), Théo et son père déménagent vers la grande ville. C’est là qu’il vivote de petits boulots dans un appartement hérité d’une tante. Se morfondant après la perte de son amour de jeunesse.

La rencontre avec un auteur de livres en développement personnel va lui donner l’occasion de reprendre sa vie en main. Même si le destin, souvent est cruel et la malédiction contagieuse. Une histoire entraînante, des rebondissements en pagaille, des amitiés fortes, une amour puissant : Monsieur Apothéoz est le prototype du scénario très élaboré et cependant coulant de source.

Le dessin de Dawid est tout en délicatesse. Pinceau léger et couleurs délavées donnent un ton primesautier à cette BD pourtant assez sinistre par bien des sujets abordés.

«Monsieur Apothéoz», Vents d’Ouest, 19 €


vendredi 7 octobre 2022

BD - Titans spatiaux de "Prima Spatia"

Splendide saga de science-fiction lancée par Filippi et Camboni après leur Voyage extraordinaire. Très loin dans les confins de l’espace, des chasseurs capturent des créatures stellaires gigantesques pour en utiliser un fluide aux grands pouvoirs. 

A bord de la Flèche, les temps sont durs. Après avoir sauvé deux naufragées de l’espace, l’équipage parvient à neutraliser un spécimen encore plus grand que tout ce qui a été répertorié. Jackpot. Mais ces êtres ne sont-ils pas doués d’intelligence ? Pourquoi les tuer ?

 Une jolie réflexion sur l’utilité de la chasse et la préservation des espèces. 

« Prima Spatia » (tome 1), Vents d’Ouest, 14,95 €

mercredi 20 juillet 2022

BD - Perceval et la fée

Pour beaucoup de spécialiste c’est le meilleur dessinateur animalier du moment. Federico Bertolucci, dessinateur italien, délaisse pourtant un peu son univers privilégié pour s’attaquer à une histoire fantastique. Remarqué dans les albums Love (sur des scénarios de Brrémaud), racontant les déboires sans la moindre parole d’un chien, d’un lion ou de dinosaures, il s’attaque cette fois à la légende de Perceval.


Exactement la légende oubliée. Perceval n’est encore qu’un gamin vivant avec sa mère dans la forêt. Il chasse et s’invente des exploits en
compagnie de son hermine apprivoisée. Alors que les Saxons débarquent et vont attaquer le roi Arthur. Perceval, qui ne se doute pas qu’il sera un grand chevalier de la Table ronde fonce pour prévenir le monarque. Mais croise sur sa route une petite fée mal en point.

Superbement dessinée, cette histoire prévue en quatre tomes, a tout pour devenir une référence dans le genre du fantastique teinté d’historique. On va suivre l’apprentissage de Perceval et les aléas de la vie du petit peuple de la forêt.

« La légende oubliée de Perceval » (tome 1), Vents d’Ouest, 14,50 €

mardi 29 mars 2022

BD - Indémodable Jules Verne


Nouvelle adaptation d’un roman d’aventures signé Jules Verne. Après Deux ans de vacances, Brrémaud signe le scénario d’Un capitaine de 15 ans. C’est Picaud qui se charge de la transcription graphique de ce récit se déroulant essentiellement sur un petit voilier. 


Partant de Nouvelle-Zélande, le Pilgrim doit rejoindre Boston en passant par le cap de Bonne-Espérance. Mais une fortune de mer fait qu’il ne reste à bord que les passagers, un chien, le cuistot et le mousse, Dick Sand, 15 ans. C’est lui qui est désigné capitaine pour tenter de rejoindre les côtes africaines. Le grand large et l’aventure ont rendez-vous au large des côtes de l’Angola.  

« Un capitaine de quinze ans » (tome 1), Vents d’Ouest, 14,50 €

lundi 14 février 2022

BD - Bibliothécaire de l’Ouest sauvage


La nouvelle héroïne imaginée par Charlot (scénario) et Fourquemin (dessin) se nomme Molly West. Mais ce n’est pas son véritable nom. Cette jeune bibliothécaire itinérante est en réalité originaire de France et se nomme Isabelle Talbot


C’est un orphelin qu’elle a pris sous son aile qui a trouvé sa nouvelle identité, plus en adéquation avec ses activités. Car Molly, dans cet Ouest américain d’après la guerre de Sécession, doit faire face à nombre de malfrats. Un western frais et original avec une héroïne attachante.

« Molly West » (tome 1), Vents d’Ouest, 14,50 €

mercredi 15 décembre 2021

Beau livre - Tueurs masqués


Devenu un genre à part du cinéma d’horreur, le slasher attire des millions de spectateurs, souvent jeunes, dans les salles obscures. Dans ce gros volume richement illustré, vous apprendrez d’où vient cette mode, quels sont les classiques et surtout comment savoir identifier un slasher. 

Généralement le tueur est masqué, il utilise des objets tranchants (pas d’armes à feu) et se retrouve face à une seule survivante, la « Final girl » qui l’emporte in extremis. Entre, ce sont des minutes d’angoisse, des litres de sang et de cris déchirants. A prendre au second degré et avec humour car ce n’est que du cinéma…

« Slashers, attention, ça va couper… », Vents d’Ouest, 35 €

dimanche 22 mars 2020

BD - Londres et Paris d’antan avec Lord Harold et la Cour des Miracles

Deux bandes dessinées historiques pour un dépaysement maximum. Avec un point commun, Londres et Paris ont connu des quartiers gangrénés par la pègre. Comme quoi, les zone de non-droit ne sont pas une nouveauté de ces dernières années.



À Londres en plein XIXe siècle, se rendre à Blackchurch est on ne peu plus dangereux. Pourtant c’est dans ce quartier que le jeune Lord Harold, douzième du nom, se rend pour son premier jour de travail. L’aristocrate anglais, un peu iconoclaste, a décidé de s’engager dans la police. Naïf mais futé, il va découvrir que la vie d’un commissariat dans ce quartier où les malfrats règnent en maître est très éloignée de ce qu’il a appris dans l’école de police. Quand on a un uniforme sur le dos, mieux vaut rester à l’abri au commissariat.



Mais Harold est curieux et ne veut surtout pas abandonner sa quête secrète portant sur un mystère hantant le quartier.
Cette nouvelle série, entre humour, fantastique et réalité sociale d’antan, est signée Charlot. Aux dessins, Xavier Fourquemin plonge le lecteur dans les dédales des bas-fonds sombres et inquiétants de Londres. Tout en nous faisant rire avec les personnages secondaires hilarants que sont Hermès, le chien de Lord Harold et les deux jeunes policiers couards, obligés d’aller patrouiller avec notre intrépide héros la nuit dans Blackchurch. 



Le second titre de cette sélection dominicale se déroule plus tôt dans le temps et sur le continent. Nous sommes à Paris sous le règne de Louis XIV. La police parisienne aidée de l’armée et des Mousquetaires a capturé le roi de la cour des Miracles.
Les Gueux se retrouvent acculés dans leurs derniers retranchements sans tête pendante pour les diriger. Mais cette organisation sait se renouveler. Lors d’une réunion houleuse, un nouveau roi est désigné. Exactement une reine, la Marquise, propre fille d’Anacréon. Piatzszek au scénario et Maffre au dessin signent la seconde partie de cette série prévue en 5 tomes.



L’intrigue va se compliquer avec l’entrée en scène de Gabriel de Rohan, jeune mousquetaire ayant juré de venger son frère, exécuté sur ordre du roi pour complot.
La Marquise, De Rohan et Anacréon vont tout faire pour échapper au nouvel assaut des troupes royales contre le dernier bastion parisien de la cour de Miracles.





« Les enquêtes de Lord Harold » (tome 1), Vents d’Ouest, 14,50 €
« La cour des miracles » (tome 2), Soleil Quadrants, 15,50 €

lundi 16 juillet 2018

BD - Brindille, fée en fuite


Des étincelles, comme autant de lucioles multicolores virevoltent dans cesse au dessus de sa tête. Cette petite fille, que ses sauveurs vont surnommer Brindille, est en fuite. Nue, elle a grimpé au sommet d’un immense mur, pourchassée par un violent incendie. Elle a rampé dans la forêt ne s’arrêtant, épuisée qu’au fond d’une grotte. C’est là qu’un lutin l’a découverte. Vêtue de feuilles d’arbres, elle devra se contenter de cultiver la terre et surveiller les enfants. La chasse, c’est pour les hommes.

Rebelle et désireuse d’apprendre d’où elle vient (elle ne se souvient rien d’avant l’incendie), elle quitte la sécurité du village et participe à la battue. C’est là qu’elle se découvre un don pour dominer les animaux.

Cette nouvelle série écrite par Brrémaud, plonge le lecteur dans un monde végétal féerique. Car peu de doute, Brindille est une fée. Mais dans ce monde étrange elle n’est pas la bienvenue et rapidement une armée de fantômes et autres monstres horribles se met à la pourchasser. Elle recevra l’aide d’un loup. L’occasion pour Bertolucci, le dessinateur de croquer ces animaux qu’il aime tant comme dans son autre série, « Love ». 

➤ « Brindille » (tome 1), Vents d’Ouest, 96 pages, 17,50 €

mardi 13 mars 2018

Bande dessinée : Enfants sauvages


Classique de la littérature jeunesse, « Deux ans de vacances » de Jules Verne est enfin adapté en bande dessinée. Chanoinat et Brrémaud ont remis le texte au goût du jour, Hamo se chargeant du dessin. Quatorze jeunes pensionnaires d’un pensionnat néo-zélandais se retrouvent seuls sur une goélette en plein Pacifique déchaîné. Ils s’échouent sur une île et vont devoir apprendre à survivre dans ce milieu sauvage et hostile. On apprécie le côté Robinson. Les jeunes s’adaptent avec facilité en fonction de leurs compétences. L’organisateur planifie, l’expert en armes à feu chasse et les intellos font classe aux plus jeunes. Un petit monde fragile, notamment quand une nuit, un être vivant attaque le camp et blesse le chien du groupe. Qui est-ce ? Qu’est ce que c’est ? Les vacances forcées vont devenir plus compliquées. La série est prévue en trois tomes qui paraîtront tous cette année.
➤ « Deux ans de vacances » (tome 1), Vents d’Ouest, 13,90 €

dimanche 26 mars 2017

BD : L’écrivain et son double



Rodolphe au scénario, Griffo au dessin : ce sont des valeurs sûres de la BD qui signent le premier tome de « Dickens & Dickens ». Dans le Londres du milieu du XIXe siècle, Charles Dickens, journaliste et romancier, aime se promener de nuit dans Londres. Il remarque un homme qui le suit. Un inconnu qui lui ressemble étrangement. Intrigué il demande à deux détectives, peu regardant sur les manières utilisées, de lui faire comprendre que cette filature doit cesser. Retrouvés égorgés, Dickens prend peur. À juste titre car l’inconnu n’est autre que lui. Réinventant le mythe du double fantôme (doppelganger) et de Dr Jeckyll et M. Hyde, l’histoire imaginée par Rodolphe permet à Griffo de dessiner des ambiances troubles avec fog et redingotes.
➤ « Dickens & Dickens » (tome 1), Vents d’Ouest, 14,50 € 

jeudi 16 février 2017

BD : Le tour de passe-passe du Messie



Grande nouvelle à Jérusalem : le corps de Jésus, crucifié trois jours auparavant, a disparu. Un événement transformant la ville pas encore sainte en ruche bourdonnante. Qui a fait le coup ? Pourquoi ? A qui profite le crime ? Il n’est pas encore question de résurrection, simplement de rapport de force entre colonisé, colonisateur et les religions avec pignon sur rue. En six volumes, au rythme d’un titre par mois, ce feuilleton humoristico-religieux est écrit pat Nicolas Juncker et dessiné par Chico Pacheco. Parmi les protagonistes les apôtres, Barabbas, Judas le Galiléen (meneur de l’indépendance des Palestiniens) et Ponce Pilate, consul romain sentant la situation lui échapper. Bourré de références contemporaines, cette BD joue avec les faits. On apprécie particulièrement les petites guerres entre apôtres opposant les zélateurs du messie à ceux, plus réalistes, qui sont déjà passés à autre chose (en gros imposer la nouvelle religion avec l’aide des Romains). Le second tome sort la semaine prochaine et même si on connaît le fin mot de l’Histoire, l’interprétation déjantée proposée par les auteurs fait que l’on attend avec impatience les épisodes suivants.
➤ « Un jour sans Jésus » (tomes 1 et 2), Vents d’Ouest, 11,50 €

mardi 14 juin 2016

BD : Lennon : du rêve au cauchemar


Nouvelle collection thématique. Sur le concept simple de "J'ai tué... », des scénaristes se penchent sur les grands faits divers d'hier et d'aujourd'hui. Après Marat ou Abel, Rodolphe raconte comment Mark Chapman, un jour de décembre 1980 a tiré sur une légende vivante de la musique. "J'ai tué John Lennon" se focalise sur les derniers jours de ce gros Américain, horriblement frustré, devenu un meurtrier juste pour devenir aussi célèbre que sa victime. Gaël Séjourné s'est chargé de l'illustration de cette descente aux enfers, inéluctable. Chapman est un tueur en puissance qui fait régulièrement des rêves de gloire. Il s'imagine membre des Beatles. Adulé par les fans, riche, l'égal de John Lennon... Rêves qui se transforment en cauchemar. Il n'est rien. Et décide donc de se venger.
"J'ai tué John Lennon", Vents d'Ouest, 14,50 euros

mercredi 16 décembre 2015

BD : Double fin du monde dans "Le Grand Mort"



Triple récit pour une double fin du monde : « Le grand Mort », série écrite par Régis Loisel et Jean-Blaise Djian, dessinée par Vincent Mallié, s'affirme de plus en plus comme le feuilleton BD le plus passionnant de ces dernières années. En plus du trait élégant du repreneur graphique de « La Quête de l'oiseau du temps », l'histoire, sur trois plans différents, est de plus en plus prenante. Et les rebondissements se multiplient. On suit Gaëlle et et Pauline, fuyant Paris en plein chaos pour rejoindre la Bretagne. A pied, elles rejoignent un groupe qui leur prête des vélos. Mais il faut se méfier des rencontres hasardeuses dans ce monde en pleine déliquescence, frappé par une série de séisme qui a détruit toute civilisation. Erwann, de son côté, découvre les pouvoirs de Blanche, la petite métis issue de ses amours avec la prêtresse Macare du Petit Monde. Blanche, sans coeur, tue comme elle respire. Troisième arc narratif, la révolte dans l'autre monde. Les bouleversements sur Terre ne sont pas sans conséquence dans les villages. Tout en s'attachant aux différents personnages, on tremble de plus en plus pour leur avenir, de plus en plus compromis dans ce récit d'apocalypse.

« Le grand mort » (tome 6), Vents d'Ouest, 14,50 €

dimanche 16 août 2015

BD - Des zombies à la pelle


Jean-Luc Istin, grand spécialiste des légendes celtes, abandonne son terrain de prédilection pour se lancer dans l'adaptation du chef-d'œuvre de Romero, « La nuit des morts-vivants ». Classique du cinéma d'horreur, première apparition des zombies, la BD ne garde que la trame du long-métrage. Du jour au lendemain, les morts se relèvent et attaquent les vivants. Quelques rescapés tentent de survivre. Istin a imaginé en fil rouge la tentative de réunification d'une famille séparée. D'un côté le mari et ses deux enfants, dans une grande ville de l'est des USA, de l'autre la mère, bloquée dans un hôtel isolé dans la montagne. 
La seconde partie est plus angoissante. Pendant que des hordes de zombies tentent de pénétrer dans le bâtiment, les quelques réfugiés s'observent. Lizbeth, la plus normale, prend d'énormes risques pour lancer le groupe électrogène. A l'intérieur le directeur de l'hôtel, fou mégalomane, s'amuse avec son fusil alors que Mandy, psychopathe échappée d'un asile, entend des voix qui lui ordonnent de tuer tout ce qui bouge autour d'elle. Bonetti, au dessin, parvient à distiller une ambiance trouble et inquiétante. Vous n'avez pas fini de faire des cauchemars...

« La nuit des morts-vivants » (tome 2), Vents d'Ouest, 14,50 €

mardi 14 juillet 2015

BD - "Ab Irato", l'immortalité à portée de vaccin


Chaque année, notre espérance de vie moyenne s'allonge. Devenir centenaire n'est plus exceptionnel. La difficulté c'est de conserver une bonne santé. Dans cette série de science-fiction écrite et dessinée par Thierry Labrosse, une entreprise pharmaceutique a commercialisé un vaccin de rajeunissement. Cher, rare, il n'est pas à la portée de tout le monde. Une infime minorité peut envisager cette quasi immortalité en échange d'une fortune. 
L'action se déroule en 2111 à Montréal (Labrosse est Québécois) et montre un pays en pleine révolte. La pollution, le réchauffement climatique, transforment la cité en grand marécage. Les pauvres meurent, les riches prospèrent. Riel, le jeune héros, tente de trouver un avenir meilleur mais se retrouve vite au centre d'un complot mené par des rebelles. Action, fantastique, romance : ce troisième et dernier tome d'une série ambitieuse, malgré ses 56 pages, semble trop court. Mais au final cette première BD de Labrosse en solo est une belle réussite.

« Ab Irato » (tome 3), Vents d'Ouest, 14,50 €

lundi 25 mai 2015

BD - Les francs-tireurs de Sherlock Holmes


On ne dira jamais assez comme il est important de laisser le temps à une série pour s'installer. « Les quatre de Baker Street », scénarisée par Djian et Legrand et dessinée par Etien aurait pu disparaître au terme des deux albums classiques de ce genre de production. Par chance, les aventures de ces trois gamins des rues (et leur chat) dans le Londres de Sherlock Holmes a séduit suffisamment de lecteurs pour qu'elle se prolonge au-delà. Non seulement les histoires en ont gagné en qualité, mais le dessin d'Etien s'est affirmé pour atteindre une qualité irréprochable. 
Dans ce tome 6, les trois amis se cachent toujours dans le grenier de Sherlock, lui-même devenu invisible car se faisant passer pour mort. Le détective se dissimule pour terminer de démanteler le réseau de Moriarty. Il a dans son viseur l'homme du Yard, le superintendant Blackstone. Mais ce dernier est lui aussi à la manœuvre et comprend que la meilleure façon de faire sortir Holmes de sa cachette est de débusquer Billy, Charlie et Tom. L'histoire se déroule en grande partie dans le quartier irlandais de Londres, dans ce ghetto où la police n'est pas la bienvenue. Les Anglais non plus...

« Les quatre de Baker Street » (tome 6), Vents d'Ouest, 14,50 €

dimanche 26 avril 2015

BD - Retour à Belle-Ile


Vanessa Blue est une vedette. De ces actrices au succès insolent, phénomène de mode irrationnel. La jeune femme a débuté dans une telé réalité. Son naturel a séduit le public. Un producteur a décidé de lui donner sa chance dans un feuilleton quotidien. Vanessa est adulée, mais bizarrement insatisfaite. Très inconstante dans ses amours, elle vient de flasher sur un écrivain à la mode. Une sorte de Houellebecq, moins destroy, plus intéressé. Il la persuade d'interpréter le rôle principal de sa future pièce de théâtre « intello ». Elle décide donc de se mettre en congé pour quelques mois de la série et part travailler son rôle dans une retraite paisible sur l'île de Belle-île en Mer
Ce roman graphique de Patrick Weber rend hommage à une île, mais aussi à la quête d'identité de Vanessa. Son choix de villégiature n'est pas innocent. C'est sur cette île qu'elle a vécu ses premières années. Mais sa mère a quitté ce bout de Bretagne quand le père de Vanessa s'est suicidé. Dessiné par Nicoby, le plus Breton des illustrateurs, ce roman graphique met également en parallèle la célébrité factice de notre époque à celle, mondiale et justifiée, de Sarah Bernhardt, la première a avoir popularisé la destination de Belle-île.

« Belle-île en père », Vents d'ouest, 18,50 €