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vendredi 29 avril 2022

BD - Dessins au fil du fleuve


Certains dessinateurs de BD aiment les festivals. Pas Angoulême, mais les endroits insolites, chargés de sens. Comme le Mapa Buku Festi qui se déroule sur une semaine le long du fleuve Maroni en Guyane française. Une dizaine d’auteurs sont partis à l’aventure et ont raconté ce qu’ils ont vu ou appris de cette région reculée de la France, aux confins du département français, entre Brésil et Suriname. 


Près de 200 pages où alternent petite histoires (Aude Mermilliod, Joub, Thierry Martin), simples carnets (Tripp, Lepage) ou planches plus explicatives (Joub, Nicoby). Une plongée dans l’enfer vert qui en réalité est de toutes les couleurs comme les superbes planches d’Éric Sagot.

« Maroni, les gens du fleuve », Futuropolis, 23 €


mardi 5 avril 2016

BD : Gauguin face à Van Gogh


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 Gauguin, de personnage secondaire dans l'aventure de Luc Leroi, devient héros à part entière de l'album portant son nom dans la collection des "Grands peintres". Patrick Weber et Nicoby s'attaquent à cette légende. Mais au lieu de tenter de retracer toute la vie de ce génie absolu, ils se concentrent sur les quelques mois au cours desquels il a tenté de peindre avec Van Gogh en Arles. Une cohabitation impossible. Gauguin ne supportait pas les natures mortes du Hollandais fou. Ce dernier n'avait qu'une idée, faire mieux que son maître. L'alcool pour l'un, les femmes pour l'autre ont achevé de transformer cette collaboration artistique en cauchemar absolu. La BD permet de mieux comprendre la soif d'horizons nouveaux de Gauguin (Panama, Antilles, Bretagne ou Marquises) et les racines de la folie de Van Gogh. Mieux qu'un cours magistral.
"Gauguin", Glénat, 14,50 euros

samedi 20 juin 2015

BD - Dessinateurs témoins de notre temps

Que cela soit en immersion dans les couloirs de l’Élysée, à bord d’un sous-marin nucléaire français ou au cœur de, la jungle amazonienne de Guyane, ces auteurs de BD rendent ses lettres de noblesse à un genre en pleine renaissance : le reportage dessiné.

Durant une année, Mathieu Sapin a promené son carnet de croquis dans les couloirs de l’Élysée. Après avoir croqué les coulisses de la rédaction de Libération, le dessinateur qui signe également des gags dans Spirou de la série “Pinpin reporter”, raconte le fonctionnement de cette énorme machine, “Le Château”, au service du président de la République. De la première rencontre avec François Hollande, à la crise des attentats vécue de l’intérieur, le lecteur est littéralement au cœur de l’exécutif. Réunions avec les conseillers, rencontre avec les chefs d’État, découverte des coulisses (la cave, les cuisines, le service de protection rapprochée) et même visite présidentielle à l’étranger. Trois jours dans le Caucase où Mathieu Sapin accompagne plus le pool presse que le président. Observateur à l’œil acéré, il parvient même à détecter son principal défaut en cours d’album. Trop critique, il se force à mettre en évidence les bons côtés du vaisseau amiral de la République française.




De vaisseaux il en est également question dans “Embarqué”, long reportage de 175 pages en plusieurs parties. Christian Cailleaux est littéralement tombé amoureux de la mer et de la Marine au cours d’un embarquement à bord de la Jeanne d’Arc. Depuis il s’est beaucoup questionné que les motivations de ces jeunes Français capables de quitter leur pays pour de longs voyages sur toutes les mers du monde. Il a décidé d’aller à leur rencontre, de décrire leur vie, leurs attentes. D’abord à l’école de Mousses de Brest puis à bord. Un voyage à bord de la frégate le Prairial vers les terres australes (Crozet et Kerguelen) et la traversée de la Méditerranée dans la minuscule couchette d’un sous-marin nucléaire. Il alterne planches didactiques et bourrées d’informations avec d’autres pages muettes, aquarelles ou gouaches réalisées dans ces endroits perdus, véritables machines à provoquer le romantisme marin.


Joub et Nicoby ont également pris le bateau pour rejoindre le lieu de leur reportage dessiné devenu “Manuel de la jungle”. Une simple pirogue dans la jungle guyanaise. Après avoir raconté l’histoire de Hara-Kiri et fait visiter l’atelier de Fournier, ils s’attaquent à un tout autre milieu. Accompagnés de deux passionnés de chasse et de forêt, ils découvrent la vie à la dure, au milieu des insectes envahissants, des singes hurleurs et autres bestioles agressives, des serpents aux silures. Mais c’est peu de chose face aux orpailleurs, véritable fléau de cette région. La jungle, c’est leur territoire et mieux vaut les éviter.
Le Château”, Dargaud, 19,99 euros
Embarqué”, Futuropolis, 24 euros
Manuel de la jungle”, Dupuis, 19 euros


dimanche 26 avril 2015

BD - Retour à Belle-Ile


Vanessa Blue est une vedette. De ces actrices au succès insolent, phénomène de mode irrationnel. La jeune femme a débuté dans une telé réalité. Son naturel a séduit le public. Un producteur a décidé de lui donner sa chance dans un feuilleton quotidien. Vanessa est adulée, mais bizarrement insatisfaite. Très inconstante dans ses amours, elle vient de flasher sur un écrivain à la mode. Une sorte de Houellebecq, moins destroy, plus intéressé. Il la persuade d'interpréter le rôle principal de sa future pièce de théâtre « intello ». Elle décide donc de se mettre en congé pour quelques mois de la série et part travailler son rôle dans une retraite paisible sur l'île de Belle-île en Mer
Ce roman graphique de Patrick Weber rend hommage à une île, mais aussi à la quête d'identité de Vanessa. Son choix de villégiature n'est pas innocent. C'est sur cette île qu'elle a vécu ses premières années. Mais sa mère a quitté ce bout de Bretagne quand le père de Vanessa s'est suicidé. Dessiné par Nicoby, le plus Breton des illustrateurs, ce roman graphique met également en parallèle la célébrité factice de notre époque à celle, mondiale et justifiée, de Sarah Bernhardt, la première a avoir popularisé la destination de Belle-île.

« Belle-île en père », Vents d'ouest, 18,50 €

samedi 18 août 2012

BD - Nicoby vante les vertus du chou breton...


Parfois, les dessinateurs de BD ont des opportunités qui ne se refusent pas. Un festival breton propose à Nicoby de passer deux semaines en résidence sur l'île d'Ouessant, dans l'ancien sémaphore d'un phare. 
Une nouvelle accueillie avec scepticisme par sa compagne : « Quand tu pars un week-end en festival, tu bouffes tellement que tu prends un kilo à chaque fois ». Nicoby a la solution : durant ces deux semaines il va faire un régime. A base de choux. Et c'est parti pour une quarantaine de pages, réalisées in-vivo, sur la mer, la pluie, les moutons, la pluie, les choux, la pluie et... les bonbons Haribo (parce-que mine de rien, les choux c'est pas super pour avoir sa dose quotidienne de sucre). 
Avec une science affirmée du gag et de la chute, Nicoby se met en scène dans cette quête de la ligne parfaite. Seul face à ses démons, il va sillonner l'île au guidon d'un vélo et finir dans d'horribles hallucinations en train de dialoguer avec un mouton qu'il verrait bien finir dans son assiette. Même accompagné de choux...

« Nicoby à Ouessant », 6 pieds sous terre, 11 €

vendredi 3 décembre 2010

BD - Choron story

Daniel Fuchs, bouquiniste de son état, a longtemps été un des piliers des éditions du Square. La maison d'édition créée par Georges Bernier, alias Professeur Choron, a connu son heure de gloire avec le succès de Charlie Hebdo. Daniel Fuchs a raconté ses années « bêtes et méchantes » (le slogan de Hara-Kiri) à Joub et Nicoby qui ont transformé ce long témoignage en un roman graphique quasi historique. 

On croise dans ces pages Reiser, Cabu, Siné, Gébé, Chenz et autres Wolinski. Mais le véritable héros reste Choron, génial éditeur, piètre gestionnaire. Daniel Fuchs se souvient de ses débuts. Il a prêté sa bouille ronde et barbue pour quelques fausses pubs et autres romans-photos en plus de chapeauter les ventes. Il ressort de cette épopée un incroyablement bouillonnement, entre génie créatif et destruction de tous les tabous. Hara-Kiri allait très loin dans ses satires, les auteurs encore plus loin en coulisses. Ils prenaient du bon temps, profitant complètement de la libération des mœurs héritée de mai 68. 

Cela donne envie de retrouver cette ambiance insouciante et surtout met en exergue les limites de notre époque redevenue très pudibonde et politiquement correcte.

« Mes années bêtes et méchantes », Drugstore, 17 € 

jeudi 17 juin 2010

BD - Insouciance estivale


Ce roman graphique est idéal pour une lecture estivale. Du moins avant de découvrir les quatre pages finales qui changent radicalement le ton de ce récit signé Nicoby. Mathieu, dans le métro parisien, aperçoit Amélie. Il l'avait rencontrée un été, alors qu'il faisait du camping avec ses parents. L'album est un long flashback racontant dans le détail cet été inoubliable. Mathieu est toujours chaperonné par sa mère. 

Ce n'est pas le cas de Franck et Greg, ni de Marine et Amélie. Ils ne se connaissaient pas avant. Vont apprendre à s'apprivoiser sous le soleil, sur le sable. Le bel été que voilà, avec baisers mouillés, nuits d'amours, premiers frissons de la liberté. 

Nicoby raconte parfaitement ces scènes sonnant étonnamment justes. Son dessin, simple, sans fioriture, éblouit comme un soleil rasant, celui des petits matins après une nuit blanche.

« Vacances », Drugstore, 15 €