vendredi 30 août 2013

BD : Paris, la ville souterraine du final de "Catacombes"

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La capitale est une des plus belles villes du monde. Une cité millénaire aux multiples secrets. Paris et ses catacombes sont les véritables vedettes de cette série écrite par Jack Manini et dessinée par Michel Chevereau. L'histoire se déroule à deux époques différentes, au cours de ces moments où le quotidien se transforme en Histoire : la Libération et Mai 68. En 44, Jeanne, résistante, disparaît dans ces souterrains abandonnés et dangereux. 24 ans plus tard, en pleine révolution étudiante, son fils Antoine cherche toujours à comprendre ce qui est arrivé à sa mère. La troisième et dernière partie laisse de côté le pan « fleur bleue » du récit pour explorer le côté obscur des catacombes. Entre fantastique, légende urbaine et vengeance, si l'intrigue s'appuie sur un rebondissement déjà maintes fois utilisé (gémellité), elle déroute par sa fin à mille lieues du politiquement correct.

« Catacombes » (tome 3), Glénat, 13,90 €

jeudi 29 août 2013

BD : Afrique décimée dans "Nu-Men" de Fabrice Neaud

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La bande dessinée de science-fiction a encore de beaux jours devant elle. Notamment quand des auteurs comme Fabrice Neaud s'en emparent. Dessinateur réaliste exigeant, il s'est illustré en dessinant, sur plusieurs années, son journal que l'on pourrait presque qualifier d'intime. Dans « Nu-Men » il projète toute notre société dans une cinquantaine d'années. La surpopulation, notamment de l'Afrique, a été en partie résolue par l'apparition de nouvelles maladies. Un virus combinant le sida et ebola a fait le vide autour de lui. Dans ce futur très technologique, les militaires et les chercheurs sont main dans la main. Ils ont mis au point une combinaison permettant à des soldats d'élite de faire des sauts dans le temps et l'espace. Sur ce décor, trois personnages sont mis en lumière. Anton, soldat bodybuildé, Suzy, une fillette aux pouvoirs infinis et Emma, un médecin, prise entre le marteau et l'enclume. Une série brillantissime à mettre en parallèle avec le « Aâma » de Frederik Peeters.

« Nu-Men » (tome 2), Soleil Quadrants, 13,95 €

mercredi 28 août 2013

Livres : Japons made in France par Amélie Nothomb et Thomas B. Reverdy

Si Amélie Nothomb nous emmène dans le Japon de son enfance, Thomas B. Reverdy explore un pays marqué par la catastrophe de Fukushima.

Le Japon fascine toujours autant les écrivains français. Deux exemples en cette rentrée littéraire avec le nouveau roman d'Amélie Nothomb et celui de Thomas B. Reverdy. Si le premier est très subjectif, emmenant le lecteur dans les pas d'une star de la littérature revenant sur les lieux de son enfance, le second, implacable de réalité, montre un pays écartelé entre traditions et malédiction scientifique.
Nothomb, amélie, thomas, reverdy, flammarion, albin michel, roman, rentrée littéraire« La nostalgie heureuse », titre du roman d'Amélie Nothomb, est la traduction d'une notion typique au japonais. L'écrivain a passé son enfance au Japon. Fille de diplomate, elle maitrise la langue et les mœurs de ce pays si étonnant pour l'esprit cartésien d'un Occidental de base. Elle a puisé dans ses souvenirs pour signer quelques uns de ces romans emblématiques, « Stupeurs et tremblement » ou « Ni d'Eve ni d'Adam ». A l'occasion du tournage d'un documentaire sur cette célèbre plume francophone, la télévision française veut la mettre en scène sur les lieux de son enfance. C'est ce tournage qui est raconté, sans détours, dans un récit méritant de moins en moins le titre de roman.
Amélie Nothomb raconte comment elle vit réellement ce retour au Pays du Soleil levant, à mettre en parallèle avec les images qu'elle offre à la caméra. Elle joue un rôle. Son rôle d'écrivain fantasque et hyper sensible. En réalité elle est souvent indifférente à ces décors et surtout perdue. Pour avoir des séquences encore plus fortes, la réalisatrice filme ses retrouvailles avec sa nounou. Une vieille dame un peu gâteuse. Elle ne sait même pas que son pays a été frappé par une catastrophe nucléaire sans précédent. Et l'auteur de la laisser dans l'ignorance. « Si son cerveau n'a pas enregistré le drame, c'est que sa capacité de souffrance était saturée. A quoi bon infliger Fukushima à cette femme qui a vécu les bombardements de la Seconde Guerre mondiale ? » La ville martyre est incontournable. Il faut y filmer l'écrivain. Mais c'est au-dessus des forces d'Amélie Nothomb, malade physiquement face à « des moignons de maisons qui se dressent dans le néant. »
Le Japon de 2012 (année du voyage) n'a plus rien à voir avec le pays de l'enfance, réinventé dans les souvenirs d'une romancière beaucoup plus sensible que l'image propagée auprès du public. Finalement, tout à l'air factice, même cette « nostalgie heureuse »...

Le pays interdit
Nothomb, amélie, thomas, reverdy, flammarion, albin michel, roman, rentrée littéraireLe Japon de Thomas B. Reverdy est lui beaucoup plus réel. Mais tout aussi dramatique. Fukushima a causé des mutations profondes dans ce pays. « Les évaporés », titre du roman, ce sont ces hommes et femmes qui disparaissent du jour au lendemain. Dettes, chômage... les raisons sont souvent économiques. Ils préfèrent changer de vie et d'identité plutôt que d'infliger l'infamie à leur famille. Kaze, employé dans une société de courtage financier, quitte son foyer en pleine nuit. Il n'emporte qu'une valise. Il rejoint les parias dans une banlieue sordide. Sa fuite st causée par les menaces de la mafia. Il a été un peu trop curieux sur certains transferts de fonds. Dans sa nouvelle vie, il devient ferrailleur, il vide les caves de maisons inhabitées. Mais les Yakusas retrouvent sa trace.
Il part donc au nord, dans cette zone interdite où nul ne le retrouvera. Il deviendra un de ces ouvriers chargé de « nettoyer » la zone ravagée par le tsunami et contaminée par la fuite. « Ils allaient faire ce qu'ils faisaient déjà à Tokyo, ils seraient même mieux payés pour le faire : débarrasser les choses que personne ne voulait toucher. » L'histoire de Kaze est vécue à travers la recherche de Yukiko, sa fille, revenue des USA avec Richard, un détective privé chargé de retrouver le père « évaporé ». La richesse du roman est dans cette triple évocation. La vision japonaise est donnée par Kaze, l'occidentale par Richard alors que Yukiko, immigrée de retour au pays, nuance l'impression d'ensemble. Un roman remarquable de finesse dans l'analyse des sentiments des uns et des autres.
Michel LITOUT
« La nostalgie heureuse », Amélie Nothomb, Albin Michel, 16,50 €

« Les évaporés », Thomas B. Reverdy, Flammarion, 19 €


mardi 27 août 2013

BD : Amérique musulmane dans "Jour J, Colomb Pacha"

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Et si... Si les musulmans avaient conservé l'Espagne avant l'Inquisition. Christophe Colomb, au lieu de chercher des fonds auprès de la Reine d'Espagne, aurait affrété des caravelles pour Allah. La série Jour J de Pécau et Duval, les scénaristes attitrés, propose une des uchronies les plus originales de la collection. Colomb, converti et rebaptisé Abdel, prend possession des Amériques au nom d'Allah le miséricordieux. Mais comme dans la véritable Histoire, les autochtone ne se laissent pas faire. Ils ne font pas le poids face aux fusils des colons. Mais les scénaristes compliquent encore le récit en faisant intervenir un troisième groupe, preuve que l'Amérique, tout en n'étant pas encore découverte, était très fréquentée. Violent et parfois presque trop manichéen, cet album est dessiné par Emem. Il abandonne les décors futuristes de Carmen McCallum pour un Nouveau Monde sauvage et vierge. Ses corps-à-corps sont étonnants de virilité et de brutalité.

« Colomb Pacha, Jour J », Delcourt, 14,30 €

jeudi 22 août 2013

BD : Anastasia, tsarine déchue

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Les soubresauts de la révolution russe est une mine pour les scénaristes maniant le romantisme avec dextérité. Patrick Cothias et Patrice Ordas en font partie, c'est indéniable. En juillet 1918, Lénine fait exécuter toute la famille du tsar. Seule Anastasia, une des filles, échappe à la mort. Du moins dans le récit imaginé par les auteurs français. Placée sous la protection du comte Félix Vodoline, il la fait passer pour une lointaine cousine. Au fil des mois, la BD, dessinée par Nathalie Berr, raconte comment la belle héritière se rapproche du fier noble alors que les Rouges volent de victoire en victoire. Protéger Anastasia devient de plus en plus compliqué. Vodoline envisage une fuite en Allemagne. Retrouver une autre femme persuadée d'être Anastasia. Les passages où intervient cette dernière sont très réussis, Nathalie Berr semble parfaitement maîtriser l'imagerie de la folie.

« Nous, Anastasia R. » (tome 2), Bamboo Grand Angle, 13,90 €

mercredi 21 août 2013

BD : L'odeur du foot dans "IRS Team" de Desberg et Bourgne

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Si vous croyez que le foot, comme l'argent, n'a pas d'odeur, n'ouvrez pas le premier tome de cette nouvelle BD écrite par Desberg. On retrouve Larry B. Max, le héros de la série principale, totalement accaparé par une affaire de blanchiment d'argent autour du ballon rond. Il forme une équipe d'élite, le fameux Team, pour s'attaquer à un milieu où brasser des milliards est monnaie courante. Dans son équipe, deux « infiltrés » permettent de mieux cerner les pratiques courantes de ce petit monde persuadé d'avoir tous les droits en dehors des lois. Un jeune footballeur brésilien et une charmante call-girl, une WAG (wife and girlfriend) de star sportive dont raffole les tabloïds. Mais l'action se déroule aussi autour des agents de joueurs ou des représentants des fédérations nationales. Aldin, un tueur à gages implacable, est l'arme idéale pour faire passer certains messages. Larry, lui, tente de démasquer le cerveau de cette organisation. Une mission risquée. Marc Bourgne, au dessin, se met largement au niveau d'un Vrancken créateur graphique des personnages.

« IRS Team » (tome 1), Le Lombard, 12 €

mardi 20 août 2013

BD : Dessinateurs inspirés dans l'Atelier Mastodonte

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Raconter le quotidien d'un atelier de dessinateurs de BD n'est pas nouveau. Le Gang Mazda a fait les beaux jours des pages de Spirou. Dans ce même hebdomadaire, depuis plus d'une année, l'Atelier Mastodonte fait rire et sourire les amateurs de 9e art. A la base c'est une idée de Lewis Trondheim, l'homme qui a toujours trois projets sur le feu. Il propose à des collègues de le rejoindre dans ce local où l'émulation et l'esprit de camaraderie bonifiera les projets de chacun. Yoann, Alfred, Tébo, Bianco, Pedrosa... il y a du beau monde chez Mastodonte. Ils signent à tour de rôle des gags en demi planche, se répondant comme dans l'illustre Tac au tac. Le mélange des personnalités permet de toucher toutes les sensibilités. Poésie avec Bianco, écolo avec Pedrosa, pince sans rire avec Lewis, totalement délirant avec Julien Neel et sa marionnette, Ramuald, véritable vedette américaine de l'album. Sans oublier les « invités », de Bouzard à Stan et Vince en passant par Delaf et même Bilal qui dessine la couverture.

« L'atelier Mastodonte », Dupuis, 14,50 €

lundi 19 août 2013

Livres : Maternités douloureuses dans "Chambre 2" de Julie Bonnie


Chaque accouchement est une histoire différente. Béatrice travaille dans une maternité et raconte ces expériences cachées derrière les portes des chambres.

chambre 2, julie Bonnie, belfond, maternit, rentrée littéraire 2013Premier roman entre réalisme et poésie, « Chambre 2 » de Julie Bonnie parle de maternité. De femmes surtout. Ces mères, heureuses, angoissées, désemparées, qui entrent dans leur chambre seules et en ressortent avec le « fruit de leurs entrailles ». La narratrice, Béatrice, est auxiliaire de puériculture. Un travail comme un autre. Un travail normal. Encore adolescente, Béatrice est devenue danseuse nue dans un spectacle de musiciens déjantés. La scène, la communion avec le public... Elle a tiré un trait dessus. « Je ne danse plus, je n'explose plus. Je travaille en blouse. Comme tout le monde ici. Je suis interchangeable (…) Je suis un numéro. C'est ce que je suis venue chercher. Devenir tellement normale que personne ne connaîtra ma folie. » Est-elle véritablement folle ? Le lecteur ne cesse de se poser la question tout au long de ce roman cru et sensuel.

Bébé perdu
La femme normale commence sa tournée par la chambre 2. Un rituel, une obligation. Depuis des années une femme délire sur son bébé perdu. Maternité ou asile psychiatrique... Ces êtres à fleur de peau font obligatoirement penser à Béatrice à celle qu'elle a été, dans sa jeunesse. La découverte d'un univers musical et d'une liberté totale. Amoureuse de Gabor, le musicien, elle danse pour lui. Rien que pour lui. Le coup de foudre est réciproque. Béatrice part en tournée avec le groupe et monte sur scène. Elle danse, de plus en plus nue, améliorant au jour le jour son numéro. Des années de vagabondage, avec des enfants à la clé, malgré la vie sur les routes.

Expériences personnelles
Julie Bonnie a beaucoup puisé dans son expérience pour ce premier roman forcément un peu autobiographique. Elle aussi a connu la scène. En première partie de Louise Attaque, avec le groupe Cornu. Elle décrit parfaitement la communion régnant entre les différents membres du groupe, obligés de partager les bons comme les mauvais moments. Et comme son héroïne, un jour, elle a abandonné sa carrière artistique pour travailler dans une maternité. Elle y a croisé des centaines de mères, mais n'en a conservé qu'une petite dizaine dans ce récit très imagé. Le mélange entre le travail à la maternité et les souvenirs de tournée est distillé habilement. Jusqu'à la bascule, l'événement de trop qui ouvre les yeux à Béatrice. Elle trouve enfin sa place dans ce monde sans pitié.
Plus que le parcours d'une femme, « Chambre 2 » explore les multiples voies empruntées par une seule et même personne. Unique... et multiple. Femme et mère comme cette scène inoubliable du second accouchement de Béatrice.
Michel LITOUT

« Chambre 2 », Julie Bonnie, Belfond, 17,50 €

samedi 17 août 2013

BD : Sport et argent, la mauvaise alliance de "Dunk"

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Denis Robert, journaliste d'investigation à l'origine de la découverte de l'affaire Clearstream, a mis entre parenthèse son métier de base, le temps de signer quelques romans d'anticipation. « Dunk », paru en 2009 chez Julliard, est aujourd'hui décliné en série BD avec Franck Biancarelli au dessin et Denis Robert himself à l'adaptation. Dans ce futur proche, tous les peuples se passionnent pour le sport. Et les jeux d'argent qui vont avec. Les mafias ont également compris tout l'intérêt de ce vaste mouvement de numéraires. Mieux que la drogue, le contrôle des sportifs devient très lucratif. Le héros, Steve Moreira est un basketteur émérite. Ce soir, il doit faire perdre son club. Il oublie la consigne. Remporte la partie mais le paie cash : tabassage en règle, genou en mille morceaux. Steve va devoir réviser son plan de carrière. Cela tombe bien, un milliardaire lui fait une proposition alléchante. Pas très optimiste cette histoire. Une toute petite élite semble jouer avec les millions d'Humains. Mais est-ce encore de l'anticipation ?

« Dunk » (tome 1), Dargaud, 13,99 €


vendredi 16 août 2013

BD : "Wunderwaffen" ou les nazis triompahants

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Troisième volet de « Wunderwaffen », série de guerre d'uchronie écrite par Richard D. Nolane et dessinée par Maza. Nous sommes en 1946. Le débarquement allié a échoué, les nazis ont eu le temps de mettre au point le moteur à réaction et de se doter d'une flotte aérienne dominatrice. Toute l'originalité de cette série tient au fait que les avions en action ont réellement existé. Sous forme de prototypes ou de simples plans. Le souci ensuite, c'est que les héros sont des pilotes allemands. Ils n'approuvent pas les idées de Hitler mais sont quand même loyaux. Résultat ils descendent quantité d'avions anglais ou français dans des combats où toute la technologie nazie est glorifiée. On peut craindre que certains nostalgiques du bruit des bottes ne voient que ce côté de la BD. Pourtant dans ce futur imaginaire, la solution finale existe toujours, et les SS ont même trouvé une autre utilisation pour les millions de déportés juifs. En conclusion, vivement que les Alliés remettent l'Histoire en bon ordre et donnent une bonne pâtée à ces tortionnaires sadiques.

« Wunderwaffen » (tome 3), Soleil, 14,50 €

jeudi 15 août 2013

BD : Cosmik Roger, seul dans l'espace

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L'astronaute le plus con de la galaxie tire sa révérence. Dans le 7e et dernier recueil de ses histoires courtes prépubliées dans Fluide Glacial depuis une bonne décennie, il cherche une femme pour distraire ses longues traversées solitaires. Roger, toujours en pleine quête d'une planète habitable, va de déception en déception. Trop grosse, trop alien, trop tentaculaire, trop grande... Mo (scénario) et Julien CDM (dessin) multiplient les rencontres, toutes plus improbables les unes que les autres. Des onze histoires on peut avoir le coup de cœur pour celle intitulée « Lendemain de cuite ». Réveil douloureux pour notre héros. Gros mal de crâne après une soirée très arrosée dans son bar préféré, « Au rendez-vous des anneaux ». Il découvre dans le lit une créature oblongue dotée de bonne dizaine de tentacules et autant d'yeux. Il a trop bu, il ne se souvient de rien. Mais par sympathie accepte de remettre le couvert au petit matin. Et c'est le drame ! La vraie conquête de la veille, canon et normale, était partie acheter des croissants, laissant Roger seul avec son... animal de compagnie. La dernière histoire raconte la mort de Roger. Bien pourrie, comme sa vie. Mais la BD, elle, est bidonnante. On le regrettera.

« Cosmik Roger » (tome 7), Fluide Glacial, 10,80 €

mercredi 14 août 2013

BD : à la recherche de "Jade" dans le Tibet libre

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Dans les années 50, au Tibet, les Chinois décident d'annexer ce pays montagneux recouvert de neiges éternelles, de forêts profondes et regorgeant de richesses minérales souterraines. Dans ce cadre historique, Ulysse Malassagne, auteur complet né dans le Cantal, plonge son héros, Harry, jeune Anglais fougueux, dans une course-poursuite effrénée. Aidé d'un jeune Tibétain, il est à la recherche de Jade. Cette mystérieuse déesse tibétaine est censée protéger son peuple. Si elle tombe aux mains de Chinois, cela en serait fini de la résistance. Par monts et par vaux, à cheval, en jeep ou à pied, les deux amis vont déjouer les pièges des troupes d'occupation et retrouver la grotte abritant Jade, mystérieuse et étonnante. Un roman graphique de 100 pages, trépidant, avec quelques références philosophiques et beaucoup d'action. En fin de volume, Malassagne, en quelques pages, retrace le passé de ce pays qui a cessé d'être indépendant depuis plus d'un demi-siècle.

« Jade », Glénat, 14,95 €

mardi 13 août 2013

BD : Maudite maladie synonyme de "Carton blême"

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Dans un futur proche, la surpopulation des pays riches pose de plus en plus de problèmes. L'explosion de la délinquance provoque une véritable crise de la police. Les autorités trouvent une solution même si elle est des plus discriminante. Chaque citoyen passe un examen médical et son état de santé est défini selon un barème précis. Si vous avez un résultat supérieur à 20 %, vous avez un carton bleu et pouvez appeler la police en cas d'agression. En dessous de 20 %, le carton blême ne vous protège plus. A quoi bon intervenir pour quelqu'un dont les chances de survie sont si faibles ? Adaptée d'un roman de Pierre Siniac par Jean-Hugues Oppel, cette BD est dessinée par Boris Beuzelin. Il noircit cette société terrifiante. Un serial killer, le tueur au marteau, a parfaitement compris l'avantage des cartons blêmes. Cela fait de la chair à meurtre facilement repérable. Mais si les dés étaient pipés ? Un cauchemar dans l'abomination...

« Carton blême », Casterman, 18 €

BD : Zombies à toutes les sauces avec "Revival"

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Le succès de « Walking Dead » a forcément donné des idées à quelques auteurs. Mais « Revival » de Tim Seeley et Mike Norton est tout sauf une resucée du best-seller de Kirkman. Il ne s'agit pas d'invasion zombie mais de renaissance de quelques morts dans une zone géographique très limitée. Une petite ville du Wisconsin, tranquille, pépère. La première renaissance a eu lieu dans la morgue, en présence d'une journaliste. Le corps, en feu, s'est échappé de l'incinérateur. D'autres sont sortis de terre et sont retournés travailler, comme si de rien n'était. Certains mystiques parlent de miracles, d'autres plus prosaïques de maladie et mettent la zone en quarantaine. Dana Cypress, policière, est chargée de surveiller les agissements des morts-vivants. Cela se complique quand elle découvre que parmi eux se trouve sa jeune sœur, fraîchement assassinée. Dana, en plus de la protéger, va se lancer à la recherche de son meurtrier. Les quatre premiers chapitres plantent le décor. La suite ne saurait tarder car la série est toujours en cours aux USA.

« Revival » (tome 1), Delcourt, 15,50 €

dimanche 11 août 2013

BD : Compostelle, chemin mystique

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La bande dessinée historique est de nouveau à la mode. Lancée dans les années 80 par les éditions Glénat avec le magazine Vécu comme vecteur, elle a petit à petit disparue des rayonnages des libraires. Mais le formidable potentiel ne pouvait que de nouveau inspirer les scénaristes. Et la BD historique a retrouvé des lettres de noblesse grâce à son sérieux et son travail de vulgarisation. Nouvel exemple avec « Campus Stellae » qui, en quatre tomes, permet de découvrir les quatre plus connus des chemins de Compostelle traversant la France. Le premier chemin, du Puy à Moissac, passe par l'Aveyron. Une bonne partie de l'intrigue se déroule, au XIIIe siècle, entre Aubrac, Espalion et Conques. Pierre-Roland Saint-Dizier a imaginé la quête d'un trésor ramené d'une croisade. Pour le trouver, il faut déchiffrer des énigmes écrites dans des coquilles de pèlerins. Les réponses sont à deviner sur des monuments religieux comme le célèbre tympan de Conques. Alternant habilement intrigue et découverte architecturale, cette série séduira le plus grand nombre. Au dessin on retrouve Andréa Mutti, grand professionnel italien dont c'est la première incursion dans la BD historique. Il s'en tire à merveille.

« Campus Stellae » (tome 1), Glénat, 13,90 €


vendredi 9 août 2013

BD : Marcas, flic et maçon

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Succès éditorial au Fleuve Noir, les aventures de Marcas, flic et Franc-Maçon a désormais son adaptation en BD. Giacometti et Ravenne supervisent eux-même le scénario qui est prédessiné par Ullcer puis finalisé par Parma. L'efficacité est au rendez-vous pour des péripéties mouvementées. Le second volume de la première enquête voit Marcas fuir face aux tueurs de la société occulte (et nazie) de Thulé. Il sauve sa peau mais sa collègue, Jade, de la DGSE, est capturée. Marcas va donc en faire une affaire personnelle. En plus de l'action pure, il y a toutes les théories qui ont fait le succès des livres de Giacometti et Ravenne, notamment le rituel de l'Ombre qui donne son titre à l'album. Et si la BD ne vous suffit pas, le dernier roman mettant en scène le commissaire Marcas vient de paraître début juin chez Pocket, « Le Temple noir ».

« Marcas » (tome 2), Delcourt, 14,30 €


jeudi 8 août 2013

BD : "Douce France" ou la réécriture de l'Histoire

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Quand les témoins directs de certains événements historiques disparaissent, il ne reste plus que quelques vieillards à la mémoire vacillante pour témoigner. Ils oublient. Ou carrément réécrivent l'Histoire. C'est le thème central de ce roman graphique écrit par Simon Rochepeau et dessiné par Lionel Chouin. Christian, le personnage principal de l'album, est conducteur de travaux. Il vient d'être embauché par une multinationale du BTP pour construire un Mémorial de la Résistance. Vitrine du groupe, le bâtiment doit beaucoup aux souvenirs de Raymond Langlade, le chef du Maquis de Saint-Yves, localité où sera construit le Mémorial. Christian, jeune et ambitieux, tombe en admiration pour ce vieil aristocrate, symbole de la France qui s'est levée contre l'oppresseur. Mais entre ce que raconte Raymond et ce qu'il a fait, il y a quelques nuances. Notamment quand il était fonctionnaire pour le gouvernement de Vichy et qu'il planifiait les rafles des Juifs français. On retrouve en filigrane de cette BD l'affaire Bousquet et l'aveuglement d'une certaine jeunesse idéaliste.

« Douce France », Futuropolis, 19 €

mercredi 7 août 2013

Livre : La belle et le bourreau racontés par Didier Decoin


En racontant l'histoire de Ruth Ellis, la dernière femme pendue par la justice anglaise, Didier Decoin va beaucoup plus loin que le simple fait divers.

ruth ellis, pierrpoint, bourreau, londres, pendue, grasset, decoinUn homme. Une femme. Albert Pierrepoint et Ruth Ellis. Le roman de Didier Decoin, inspiré de faits réels, raconte à distance la seule et unique rencontre entre la jeune femme blonde et l'austère patron d'un pub londonien. Ruth croise le chemin d'Albert le 13 juillet 1955. Dans une prison. Quelques minutes plus tard Ruth est morte, pendue par Albert, exécuteur en chef du royaume britannique.
Cette fin inéluctable puisque partie intégrante de l'histoire de l'Angleterre, n'est que la conclusion de deux trajectoires magnifiquement racontées par l'écrivain français.
Ruth Ellis n'a jamais eu la vie facile. Violée dès son plus jeune âge par un père alcoolique, elle a cru à l'amour d'un beau soldat canadien venu à Londres pour libérer l'Europe du joug nazi. Quand il apprend qu'elle est enceinte, il préfère retourner de l'autre côté de l'Atlantique retrouver femme et enfants officiels... Seule, abandonnée, un bébé sur les bras, en pleine période de rationnement, elle décide de s'appuyer sur la seule chose qui ne l'a jamais trahie : son physique. Elle répond à une petite annonce et met toutes les chances de son côté. « Elle est ce soir particulièrement élégante dans une robe noire au décolleté discrètement souligné de strass, qui rehausse la blondeur de ses cheveux et en particulier la guiche qui boucle sur son front, adorable accroche-cœur qu'elle a fixé avec de l'eau très sucrée. » Elle devient danseuse et entraîneuse dans des clubs louches. Elle est coquette, fière de de sa chevelure d'un blond absolu. En réalité, c'est une simple prostituée qui essaie de survivre dans un monde dominé par les pulsions des mâles.

La bonne longueur de corde
Albert Pierrepoint a pris la succession de son père. Exécuteur. Bourreau. Il pend avec précision. Il fait tout pour que la mort soit quasi instantanée. En ces lendemains de seconde guerre mondiale, il est chargé de pendre les criminels nazis. Il va régulièrement et Allemagne et tue des dizaines de condamnés au cours de journées intenses. Il est froid, sans émotion. Un véritable robot. Sans faille. « En me fondant sur la table officielle établie par le Home Office à partir des calculs de James Berry, lequel avait officié comme exécuteur de 1884 à 1891, je décidai donc de passer au cou d'Irma Grese une corde longue de très précisément deux mètres et 23 centimètres. » Irma Grese a 22 ans. Albert s'en moque.
L'essentiel du roman est consacré à Ruth. Comment après des années et des années de souffrance, elle tombe amoureuse d'un pilote de course sans le sou. Elle se ruine pour lui. Perd son travail. Lui ne s'intéresse qu'à ses bolides. Et à la moindre contrariété bat sa maîtresse. Jusqu'à la faire avorter. Un jour, Ruth en a assez. Manipulée par un prétendant, elle abat son amant au sortir d'un pub.
La dernière partie du roman est d'une force étonnante. Albert s'humanise. Hésite même à se charger de cette exécution. Ruth semble soulagée. Derrière les murs de la prison elle est enfin à l'abri de ces hommes qui, de son père à son dernier amant, ont jouit de son corps avant de l'utiliser comme un vulgaire punching-ball.
Un homme. Une femme. La mort. Une tragédie...
Michel LITOUT

« La pendue de Londres » de Didier Decoin, Grasset, 18,90 €

BD : Les Aztèques conquérants de Kris et Duhamel

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Ukronia est une agence chargée de surveiller le temps. Et surtout du bon déroulement de l'Histoire de l'Humanité. La découverte du voyage dans le temps a donné des idées à certains esprits tordus. Des manipulateurs tentés de modifier le passé. Avec les conséquences irréversibles pour l'avenir. Les brigades du temps sont chargées de veiller au grain. Dans le second tome de cette série de Kris et Duhamel, on retrouve les deux agents débutants (un blanc-bec orphelin et un solide Écossais) en pleine mission en Amérique centrale. Ils doivent absolument remettre l'Histoire sur de bons rails. L'arrivée de conquistadores ne s'est pas soldée par l'asservissement des Aztèques. Au contraire ce sont ces derniers qui montent une grande armada et vont se lancer à la conquête de l'Europe... Une mise en perspective de la folie du pouvoir, avec une bonne dose d'humour. Duhamel dessine des milliers de guerriers en armes. Sans compter les temples, forêts vierges et autres galions. Le travail fourni pour boucler ces 46 pages représente l'équivalent de 77 albums de Bastien Vivès...

« Les brigades du temps » (tome 2), Dupuis, 12 €

lundi 5 août 2013

Livre : Sang et or en Guyane


Un village perdu au fond de la forêt guyanaise. La lie de l'humanité s'y retrouve et l'appât de l'or fait disjoncter les consciences.

humbert, guyane, caïman, presses de la citéIl n'existe plus beaucoup d'endroits sur la planète où la nature a gardé sa pureté originelle. La forêt amazonienne est un de ces sanctuaires. Mais plus pour longtemps. A Brésil la déforestation est intensive. Et même la Guyane française, pourtant mieux protégée, subit de plein fouet les dégâts causés par les Garimpeiros, les orpailleurs clandestins, polluant les cours d'eau à grand renfort de mercure.
« Le bar du Caïman Noir », roman de Denis Humbert a pour cadre ce département français du bout du monde et plus spécialement la commune de Regina, au sud de Cayenne, loin de la rutilante et moderne base de Kourou. Regina, moins de 600 habitants disséminés sur une superficie largement supérieure au plus grand département de France métropolitaine.
Construit comme une symphonie à plusieurs voix, le récit est raconté en grande partie par le médecin du secteur, le docteur Charpentier, jeune toubib en rupture. Il a accepté ce poste pour mettre un océan entre lui et la ville de province où il aurait dû reprendre le cabinet de son père. Aussi pour tenter d'oublier la femme qui l'a quitté.

Paradis originel
Les premiers temps, il s'est laissé grisé par cette impression de bout du monde où tout est possible. « En se posant ici, il avait cru à une rémission. Au début, il s'était dit que le paradis, ce délicieux fantasme, avait dû ressembler à cet endroit. Il était finalement possible de s'immerger dans une nature retrouvée; l'eau, l'air, la forêt inviolée, les oiseaux et les fleurs, la lourde chaleur de matrice originelle, les milliers d'espèces d'insectes et de plantes encore inconnues. » Rapidement il redescend sur terre. « Il avait découvert derrière le décor luxuriant suffisamment de souffrance et de misère pour nourrir son goût de sacrifice et son besoin d'expier les fautes qu'il n'avait pas commises. » Très torturé le médecin. Et les événements qui vont agiter Regina ne vont rien arranger.
En plus du toubib, l'auteur suit les destins de Thomas, un métro, magouilleur de première, porte-flingue de politiques corrompus. Il s'est fait prendre la main dans le sac. Ses appuis lui ont permis de changer d'identité. Mais exit les strass et signes de richesse. Il vivote à la tête de ce bar miteux ou sa serveuse, Sofia, une Brésilienne en situation irrégulière, arrondit les fins de mois en se prostituant. Caporal Bob, ancien légionnaire, assure le service d'ordre.
Frantz est un métis indien. Il vit dans sa tribu à une heure de pirogue par le fleuve. Mais il voit son peuple s'éteindre, bouffé par la télévision et le poison déversé par les orpailleurs dans le fleuve. Toxines que les enfants ingurgitent quotidiennement en mangeant les poissons pêchés. Tous les intervenants se retrouvent pour la scène finale. Sanglante et violente.
Pour donner un peu plus de corps à cette tragédie forestière, l'auteur y a rajouté deux personnages extérieurs : une scientifique et un consultant en entreprise. Ils font un peu cheveu sur la soupe. Mais Denis Humbert semblait vouloir insuffler un note d'espoir et d'amour dans ce décor moite et désespérant de réalisme.
Michel LITOUT

« Le bar du caïman noir », Denis Humbert, Presses de la Cité, 19 €

dimanche 4 août 2013

BD : Saga inca chez Glénat

inca, granier, bollée, marty, glénat
Les armes chimiques, si décriées en Syrie, ont fait leur apparition il y a des centaines d'années. Et à l'insu des armées les utilisant. Quand les Espagnols débarquent en Amérique du Sud à la recherche d'or, ils se trouvent confrontés aux troupes incas. Des milliers de guerriers redoutables et déterminés. Malgré leurs armures et leurs mousquets, les conquistadores auraient pu être balayés. Mais ils avaient une arme de destruction massive dans leurs bagages : la variole. Une maladie contagieuse qui a décimé les populations locales. Le premier tome de « Inca », saga écrite par Laurent Granier et Bollée et dessinée par Marty reprend cet épisode. Mais l'histoire se consacre aussi sur le destin de Amaru, orphelin retrouvé dans un berceau d'osier, comme Moïse. Un dieu vivant, un empereur, au destin fabuleux. Mais avant de pouvoir protéger son peuple, il devra affronter les foudres de ceux qui veulent sa perte. Une BD entre Histoire et légende fantastique.

« Inca » (tome 1), Glénat, 13,90 €

samedi 3 août 2013

BD : Chasseurs de robot

SAM, Shang Xiao, Marazano, dargaud
La mondialisation touche aussi la bande dessinée. Les auteurs chinois vont-ils envahir le marché de la BD franco-belge ? S'ils sont aussi talentueux que Shang Xiao, le dessinateur de la série de science-fiction « S.A.M. » ce serait tout à fait justifié. Il met en scène un futur apocalyptique imaginé par Richard Marazano. La terre n'est plus qu'un champ de ruines. Les robots se sont rebellés. Ils ont systématiquement tué toute forme de vie. Ne reste plus que quelques petites communautés d'enfants, terrés dans les décombres comme les rats qui constituent leur alimentation de base. Pourtant tous les robots ne sont pas hostiles. Pour preuve l'attitude de S.A.M. à l'égard de Yann. Il n'hésite pas à tuer ses congénères d'acier pour défendre le gamin et ses amis. La cohabitation humains machines est-elle possible ? C'est la question en filigrane de cette BD aux illustrations d'une incroyable richesse. Il est vrai que Shang Xiao est un artiste méticuleux qui fignole ses compositions. Bref, l'inverse d'une certaine image du « made in China », preuve que la BD ne fera jamais comme tout le monde...

« S.A.M. » (tome 2), Dargaud, 13,99 €

vendredi 2 août 2013

BD : Moréa, belle et vénéneuse

moréa, arleston, latil, libessart, soleil
Rien ne va plus pour la belle Moréa. La rousse pulpeuse est toujours immortelle, mais elle est mise sur la touche par ses collègues dragons. Elle a tenté un rapprochement avec les ennemis héréditaire, les anges, mais a payé le prix fort de la trahison de Immaros. Ce dernier, avec un peu de sang de Moréa, a mis au point un virus mortel pour les dragons. Moréa est devenue l'arme fatale qui a provoqué la mort de son ami, le chevalier Terkio. Sur cette trame déjà connue, Latil (qui reprend seul le scénario de la série créée par Arleston) et Libessart au dessin, lancent un nouveau cycle. L'héroïne va devoir partager la vedette avec une nouvelle arrivée tout aussi sexy et intrépide. Bishop est agent de l'ONU. Mais il est loin le temps des casques bleus timorés de l'organisation internationale. Dans ce futur proche, Bishop a tous pouvoirs pour intervenir n'importe où sur la planète. Un attentat en Russie la mettra sur le chemin de Moréa. La rencontre des deux beautés va faire des étincelles et le lecteur ne saura plus où donner de la tête...

« Moréa » (tome 7), Soleil, 10,95 €

jeudi 1 août 2013

BD : les chiens racés des Sisters de Cazenove et William

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Les éditions Bamboo doivent leur succès à des BD humoristiques qui n'ont jamais révolutionné le genre, de Profs aux Gendarmes en passant par « Les Sisters ». Mais la petite maison d'édition provinciale a plus d'ambition que certaines grandes sociétés. Notamment sur le côté éducatif. Ainsi « Les Sisters » de Cazenove et William, après avoir dévoilé les coulisses des relations entre deux sœurs malicieuses, se penche sur les chiens de ces dernières. Une quinzaine de planches, de nombreux dessins humoristiques et surtout des présentations de diverses races de chiens. De l'épagneul breton au boxer sans oublier le caniche et le berger allemand, tous ont droit à des fiches très riches et parfaitement détaillées. Et le sérieux de l'album est assuré par la contribution d'un vétérinaire, le Dr Artis, excellent vulgarisateur. A ne pas manquer pour les fans du genre canin.

« Les toutous des Sisters », Bamboo, 10,60 €