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lundi 6 décembre 2021

De choses et d’autres - Benoît Hamon, la cohabitation permanente

Fin de la série des chroniques de l’uchronie. Avec un postulat de départ : il y a cinq ans, un autre candidat a remporté la présidentielle. Pour terminer en apothéose, Benoît Hamon.

« Un socialiste pour succéder à un socialiste. Normal pourrait-on penser. Sauf que la victoire de Benoît Hamon c’est un peu ce que redoutait le plus François Hollande. En coulisses, l’ancien président enrage. S’il avait su… Alors, en parfait stratège de parti, il pilote les investitures aux législatives, privilégiant les barons locaux moins conciliants avec le jeune loup de la gauche bombardé à l’Élysée. Et le PS, moins d’une semaine après son triomphe, retombe dans ses travers les plus dramatiques : courants et divisions. 

Après un second tour très compliqué, la gauche a une petite majorité. La machine à diviser fonctionne à plein régime et dès l’élection du président de l’Assemblée nationale, Martine Aubry, candidate soutenue par le président est battue par un certain Christophe Castaner, élu par l’opposition de droite et du centre et 45 % des députés estampillés socialistes. Moins de deux mois après son élection, Benoît Hamon se retrouve en cohabitation avec une partie de son propre camp. François Hollande devient dès lors un Premier ministre omniprésent, marginalisant Benoît Hamon obligé de se contenter d’inaugurations de gymnases et de skateparks. Un François Hollande qui continue sa politique des cinq années précédentes et, tel un Poutine francophone, se prépare à retrouver l’Élysée en 2022. »

Dans la réalité indéniable, Benoît Hamon a quitté la politique et travaille au sein d’une organisation non gouvernementale d’aide aux migrants. François Hollande a lui aussi quitté la scène politique. Mais on ne sait pas encore ce qu'il va faire en 2022. 

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le samedi 31 décembre 2021

dimanche 5 décembre 2021

De choses et d’autres - Jean Lassalle tutoie les sommets

Suite des chroniques à la mode uchronie. Avec un postulat de départ : il y a cinq ans, un autre candidat a remporté la présidentielle. Aujourd’hui Jean Lassalle.

« Le montagnard au sommet. Difficile d’aller plus haut pour Jean Lassalle, parti de très bas et qui finalement l’emporte au second tour de la présidentielle. Il a su, en bon grimpeur, gérer son effort. Notamment dans la dernière ligne droite, multipliant les idées originales lui permettant de se distinguer de tous les autres candidats, tellement tristes et formalistes. Une fois au pouvoir, il a continué à être partout où on ne l’attend pas. Rapidement il décide de déménager. 


Terminé l’Élysée et Paris, il investit le château de Pau, sur les traces d’Henri IV. De même tous les ministères sont dispatchés hors de la capitale. Les armées à Toulon, l’Agriculture à Rodez, l’Industrie à Lille. Il n’oublie pas ses racines en implantant le ministère de la cohésion des territoires dans sa ville de Lourdios-Ichère (138 habitants) où il est devenu maire à 21 ans. Cette décentralisation à marche forcée passe très bien dans la population, moins chez les hauts fonctionnaires. Par contre, il ne parvient pas à changer l’hymne du pays. Les Français restent attachés à la Marseillaise et peu séduits par l’interprétation d’Aqueros Mountagnos par le président. Une performance a cappella qui est quand même devenue une des vidéos les plus vues de 2020 dans le monde entier. »

Dans notre réalité indéniable, Jean Lassalle, toujours aussi déterminé, laboure le pays pour trouver ses 500 signatures. Le chemin est long, mais le montagnard, très résistant, aime marcher.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le jeudi 30 décembre 2021

samedi 4 décembre 2021

De choses et d’autres - Marine Le Pen mise tout sur ses chats

Troisième épisode des chroniques à la mode uchronie. Avec un postulat de départ : il y a cinq ans, un autre candidat a remporté la présidentielle. Après François Fillon et Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen.

« Le Pen à l’Élysée : il aura fallu sept candidatures d’affilée, cinq du père et deux de sa fille pour que l’extrême droite accède au pouvoir en France. Malgré une forte mobilisation dans la rue, le Front National remporte les législatives. Un boulevard s’ouvre à la première femme élue présidente de la République.

Pourtant, rien ne se passe comme prévu. L’amateurisme des députés transforme les travaux de l’Assemblée en chaos complet. Sans relais dans les forces économiques ni au niveau européen (excepté la Hongrie d’Orban), Marine Le Pen se sent impuissante. Sortant de moins en moins du palais présidentiel, elle trouve réconfort et espoir auprès de ses chats qui profitent du grand parc de la République.

Des chats qui prennent de plus en plus d’importance au point que la France se retrouve à la pointe du combat pour reconnaître le fait que les animaux sont doués de sensibilité. Il a même été un temps envisagé la création d’un ministère chargé du bien-être des animaux, mais le lobby des chasseurs a usé de son influence pour tuer dans l’œuf le projet.

Reste que depuis qu’elle publie de nouveau des photos d’elle en compagnie de ses matous, la cote de Marine Le Pen a grimpé de 15 points. »

Dans la réalité indéniable, Marine Le Pen a toujours des chats, mais elle se montre beaucoup plus discrète, craignant une image de « mémère à chats » qui nuirait à sa stature internationale.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le mercredi 29 décembre 2021

vendredi 3 décembre 2021

De choses et d’autres - Mélenchon fait le buzz

Suite des chroniques à la mode uchronie. Avec un postulat de départ : il y a cinq ans, un autre candidat a remporté la présidentielle.

« Mélenchon président. L’Europe en a tremblé durant deux mois. Mais rapidement la France rouge a ressoudé les autres nations autour de l’Allemagne. Négociations impossibles à mener, comme promis, des référendums ont été organisés pour sortir de l’Union. La fin de l’état de grâce pour le président puisque les Français, visiblement versatiles, ont refusé de quitter le cocon douillet de l’Europe. Dans une impasse, Jean-Luc Mélenchon a fait le grand écart, abandonnant son projet de VIe république et endossant pleinement les habits de président de la République omnipotent.

Sa fragile majorité à l’Assemblée l’oblige à gouverner à coup de 49.3 pour imposer un smic à 1 400 € et le maintien de la retraite à 62 ans. Une mue qui lui a permis de relancer sa carrière de tribun. Tel un Castro du vieux continent, il a multiplié les interventions, en France comme à l’étranger.

Sur les antennes, de France Télévisions (société dirigée par François Ruffin), il a son émission tous les samedis soir où tel une résurrection de Michel Polac, il multiplie les clashes et les buzz qui font parler le lundi au bureau lui permettant chaque semaine de grimper dans les études d’opinion. »

Dans la réalité indéniable, Jean-Luc Mélenchon est de nouveau candidat à la présidentielle. Selon les derniers sondages, il est à 10 %, soit 9 % de moins qu’en 2017.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le mardi 28 décembre 2022

jeudi 2 décembre 2021

De choses et d’autres - Le (presque) Tsar

Pour cette dernière semaine de chroniques de l’année 2021, pourquoi ne pas s’essayer à l’uchronie. Avec un postulat de départ : il y a cinq ans, un autre candidat a remporté la présidentielle. 

« Comme tous les sondages l’avaient annoncé, François Fillon a largement remporté le second tour avec 53 % des voix. Première mesure du candidat des Républicains, la nomination de son épouse, Pénélope, au poste de secrétaire générale de l’Élysée. Côté diplomatie, coup de théâtre. La première visite du président élu n’est pas pour la chancelière allemande mais pour Vladimir Poutine. Et dans la foulée, la France annonce qu’elle s’approvisionnera désormais en majorité avec du gaz russe. Quand les premiers cas de Covid sont apparus en 2020, toujours dans le cadre de cette collaboration de plus en plus active, France et Russie ont mis leurs moyens de recherche en commun pour trouver un vaccin. Depuis, 100 % de la population est vaccinée et protégée. Même si les derniers médias encore indépendants doutent de la réalité de cette propagande gouvernementale et diffusent des images d’hôpitaux débordés après la grande réforme du service public qui s’est soldée par la suppression de 180 000 postes de fonctionnaires. »

Dans notre réalité indéniable, François Fillon n’est plus homme politique, risque la prison ferme mais vient aussi d’intégrer le conseil d’administration du géant russe de la pétrochimie, Sibur.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le lundi 27 décembre 2021

mardi 12 mai 2020

Thriller - L’alternative ottomane


Et si les Turcs, en 1683, avaient remporté la victoire lors du siège de Vienne ? Raymond Khoury transforme cette simple interrogation en vaste roman d’histoire spéculative, avec un peu de fantastique et beaucoup d’action. Un pavé idéal pour se changer totalement les idées car pas une ligne, pas une description, n’est le reflet de notre réalité mais celle, créée de toutes pièces par ce romancier à l’imagination débordante. 
Le secret ottoman fait partie de ces quelques livres sortis moins d’une semaine avant le début du confinement. Cela fait donc plus de 6 semaines que les exemplaires dorment dans les rayons des librairies fermées. Mais désormais vous pouvez de nouveau vous rendre dans ces temples de la culture pour acquérir ce roman qui mérite d’être découvert. 

Voyageur du temps

Le récit se déroule à deux époques différentes. En 1682 à Istanbul et à Paris en 2017. En quelques pages, on comprend que ce texte va nous entraîner dans une épopée étrange et totalement nouvelle. Dans la chambre du sultan de l’empire ottoman, Mehmed IV, un homme recouvert de tatouages apparaît. Il explique au souverain ce qu’il doit faire pour faire tomber Vienne dans le siège qu’il prépare pour l’été prochain. Les férus d’Histoire savent que le sultan a été battu lors de ce siège, scellant le déclin des Ottomans. Mais s’il avait remporté la victoire, que serait devenu notre monde ?
Réponse dans les pages suivantes, de nos jours donc, à Paris. Les minarets sont les constructions les plus hautes de la capitale de ce qui devenu une région de l’immense empire ottoman. On découvre cette réalité alternative d’une France passée sous la coupe musulmane depuis le XVIIe siècle dans les pas de Kamal, fer de lance de la police du sultan. Il traque les terroristes qui tentent de déstabiliser le régime. Mais d’autres membres de la police sont là pour mettre fin aux envies de liberté d’un peuple lassé de la rigueur de la charia. Un collègue de Kamal tente de le convaincre du bien-fondé de la politique répressive par cette formule : « Seule la peur peut nous protéger de nos instincts, parce que cette liberté dont ils parlent fait le lit de la corruption et de la décadence. » Bref, une France cauchemardesque, qui a perdu de sa superbe, où tout semble interdit, où les femmes n’ont aucun droit. 

Double réalité

Le lecteur est happé par la description de ce quotidien alternatif à notre réalité. Et on se dit souvent que finalement on a beaucoup de chance de vivre dans ce pays, avec ces lois et ces dirigeants. Mais Le secret ottoman est aussi un thriller d’anticipation. On comprend au bout d’une centaine de pages qui est le visiteur du sultan, avant le siège de Vienne. Ce voyageur du Temps, ayant déchiffré le fameux secret ottoman conservé dans les ruines de Palmyre, est le grand architecte de cette Europe placée sous la coupe du croissant. Mais ce qui a été modifié une fois peut-il l’être de nouveau ? Attention, les voyages temporels amènent toujours quantité d’interactions difficiles à maîtriser. Raymond Khoury s’en tire avec brio, permettant au lecteur de comparer les deux civilisations sans mélanger les époques.   

« Le secret ottoman » de Raymond Khoury, Presses de la Cité, 22 €

jeudi 30 mars 2017

BD : Des dieux et un Messie dans "Gudesonn"



Le principe de base de « Gudesonn », nouvelle série de Convard, Boisserie et Adam (trois scénaristes pour le prix d’un) est très étonnant. Une uchronie assez dingue qui a pour base les religions. Notre monde a été façonné ces deux derniers millénaires par la domination des croyances en un dieu unique. Et si le Messie n’avait jamais imposé le christianisme, si Mahomet n’avait pas annoncé Allah ? Alors les anciennes religions seraient toujours d’actualité. D’un côté les dieux nordiques, de l’autre les grecs ou égyptiens, sans oublier incas et aztèques. Dans ce monde contemporain si différent, la fédération scandinave est toute puissante. Stockholm, sorte de capitale mondiale, a développé le commerce sur toutes les mers. Mais la puissance du Nord s’effrite. Tout doit être fait pour la maintenir. D’autant que des oracles annoncent l’arrivée prochaine d’un Messie, le fameux messager d’un dieu unique qui pourrait changer la face du monde. Réflexion passionnante sur fond de complot, de thriller et de chasse à l’homme, le tout dessiné par Mr Fab, dans un style réaliste, futuriste et efficace.
➤ « Gudesonn » (tome 1), Delcourt, 14,95 €

samedi 7 novembre 2015

BD : La France qui se bat


Encore une histoire d'uchronie. Encore une réécriture de l'Histoire de la seconde guerre mondiale. Souvent, les scénaristes partent du postulat que les Nazis remportent la guerre. Cette fois Jean-Pierre Pécau (scénario) préfère imaginer une France qui ne capitule pas. « Et si la France avait continué la guerre » se déroule durant cet été 40. Alors que les divisions nazis déferlent sur le pays, le gouvernement de Paul Reynaud, replié dans un château de la Loire, décide de respecter la parole donnée aux alliés britanniques. Pétain, chef de file des tenants d'un armistice, est arrêté pour haute trahison, De Gaulle est nommé chef des armées, la première bataille est perdue mais la France ne capitule pas. Le tome inaugural, dessiné par Ukropina, est essentiellement politique. Les événements sont racontés par l'intermédiaire d'un aviateur et de sa compagne, jeune franco-américaine qui n'a pas froid aux yeux. Aux commandes de son avion peint en rose, elle va servir de messagère. Le tome 2 la verra arriver à Toulouse pour tenter de coordonner la contre-offensive tricolore. Passionnant.

« Et si la France avait continué la guerre » (tome 1), Soleil, 14,95 €

vendredi 16 août 2013

BD - "Wunderwaffen" ou les nazis triomphants


Troisième volet de « Wunderwaffen », série de guerre d'uchronie écrite par Richard D. Nolane et dessinée par Maza. Nous sommes en 1946. Le débarquement allié a échoué, les nazis ont eu le temps de mettre au point le moteur à réaction et de se doter d'une flotte aérienne dominatrice. 
Toute l'originalité de cette série tient au fait que les avions en action ont réellement existé. Sous forme de prototypes ou de simples plans. Le souci ensuite, c'est que les héros sont des pilotes allemands. 

Ils n'approuvent pas les idées de Hitler mais sont quand même loyaux. Résultat ils descendent quantité d'avions anglais ou français dans des combats où toute la technologie nazie est glorifiée. On peut craindre que certains nostalgiques du bruit des bottes ne voient que ce côté de la BD. Pourtant dans ce futur imaginaire, la solution finale existe toujours, et les SS ont même trouvé une autre utilisation pour les millions de déportés juifs. En conclusion, vivement que les Alliés remettent l'Histoire en bon ordre et donnent une bonne pâtée à ces tortionnaires sadiques.

« Wunderwaffen » (tome 3), Soleil, 14,50 €

mercredi 28 mars 2012

BD - Les redresseurs du temps de Kris et Duhamel



Depuis Valérian, rares étaient les auteurs de BD ayant osé affronter les paradoxes temporels. Kris au scénario et Bruno Duhamel au dessin ont relevé le défi, se consacrant uniquement aux méandres de l'Histoire sur terre. Dans un futur d'autant plus difficile à définir qu'il est très aléatoire, les Brigades du temps sont chargées d'empêcher toute déviation de la grande histoire de l'Humanité.
Le premier tome débute par l'arrivée de Christophe Colomb en Amérique. Mais à peine un pied posé sur la terre ferme du Nouveau Monde, il est criblé de flèches. Finalement, l'Amérique ne sera pas découverte. Une altération du temps à corriger immédiatement. Sont envoyés dans le passé les deux héros : Montcalm Stuart, tout juste diplômé de l'université Ukronia et Kallaghan Dagobert, un vieux de la vieille.
Humour, aventure, imagination : une série plus que prometteuse.

« Les Brigades du temps » (tome 1), Dupuis, 10,45 €

lundi 16 juin 2008

BD - Long et mystérieux coma


Dix années de coma. Dix années de perdues pour Zack Kosinski. De 10 à 20 ans, il est resté dans un lit médicalisé. Son père, un chercheur, a été quelques temps à son chevet. Puis il a disparu. A 20 ans, Zack se réveille. Le jeune garçon émerge de sa longue absence dans un corps d'adulte, en partie amnésique. Son retour à la vie se déroule sous la férule de son infirmière, la jeune et très belle Tia Brown.

 Zack se pose beaucoup de questions et lentement va découvrir les nombreux mystères existant autour de son cas. Première interrogation, d'où vient la fortune que lui lègue ses parents. Son père a disparu, mais sa mère s'est suicidée. Instalé dans le vaste duplex newyorkais, Zack embauche Tia pour qu'elle s'occupe de lui à plein temps. Et entre les deux jeunes gens, l'amour va compliquer les choses. Au moment où Zack apprend qu'il a des pouvoirs psychiques surnaturels, Tia découvre des micros dans l'appartement. Ils sont espionnés par la CIA... 

Ce troisième volet de la série « Uchronies » de Corbeyran se déroule à New York et est dessiné par Defali avec qui il a déjà travaillé sur « Asphodèle ».

« New York » (tome 1), Glénat, 12,50 €