mercredi 29 février 2012

Les chroniques de Genikor

Libérez les recherches en génétique et le monde sera dominé par une société, Genikor. « Ad Noctum » en est le catalogue.

Pierre Portrait, Ludovic Lamarque, Ad Noctum, Denoël
Pas vraiment un roman, un peu plus qu'un recueil de nouvelles, « Ad Noctum, les chroniques de Genikor » de Ludovic Lamarque et Pierre Portrait, est un miroir à facettes de notre futur. Un avenir où la génétique s'est affranchie de toutes les barrières éthiques. Une génétique sans limite, au service de l'homme, de ses envies, ses plaisirs, ses folies.

Tout a commencé quand il a fallu trouver des solutions pour arrêter le massacre des soldats. Le monde occidental, entraîné dans une guerre avec la Chine, subit d'importantes pertes. Genikor propose de mettre au point des combattants hybrides. Des machines à tuer. Sans états d'âme. Ce sont les ogres, des satyres créés de toute pièce massacrant femmes et enfants. Une arme de terreur massive. Dans un village, la nuit, une mère venant calmer les pleurs de son bébé, est la première à les apercevoir : « Avec leur fourrure hirsute, leurs babines pendantes, leurs crocs acérés luisants de bave, leur sexe long et courbe comme un sabre de samouraï, elle croit voir surgir les démons des légendes anciennes. » Une de ses chimères, de retour au pays s'échappe. La terreur change de camp.



Chasseur et amants

De toutes les séquences proposées par les deux auteurs, deux sortent du lot. « Hallali » décrit la chasse dans la zone où normalement plus personne de peut vivre en raison des radiations. La société des chasses Zaroff permet à quelques citoyens fortunés de tuer mammouth, manticore (créature légendaire issue de la mythologie perse) ou cro-mag. Dans ce paysage de fin du monde parfaitement décrite, on s'énerve en constatant la bêtise du chasseur. Persuadé de la toute puissance de ses armes, il va se confronter à des êtres n'ayant que leur désespoir pour se défendre. Son accompagnatrice, au contraire, est d'une rare humanité. Elle est quasi en osmose avec son traqueur, un cerbère de Genikor, animal hybride à trois têtes.

Enfin, laissez-vous emporter par l'étonnante histoire d'amour entre Axel et Anne dans « Le cri de la chair ». La nouvelle est constituée de lettres enflammées que s'adressent au quotidien les deux amoureux. Ils sont au service de Carla, leur maîtresse. Carla une ponte de Genikor ayant reçu en cadeau cette merveille de la technologie : un androclone. Il change de sexe en absorbant le produit adéquat. Carla a donc un homme pour la journée, une femme pour la nuit. Axel et Anne. Deux entités pour un même corps, n'étant jamais ensemble, ne communiquant et ne s'aimant que grâce à ces lettres cachées dans les recoins de la chambre. Mais comment va réagir Carla ? Peut-on accepter que son « mari » vous trompe avec sa propre « maîtresse » en sachant que les deux êtres sont la même et unique personne ? C'est plus fort que Roméo et Juliette, mais cela ne finira pas mieux...


« Ad Noctum, les chroniques de Genikor », Ludovic Lamarque et Pierre Portrait, Denoël Lunes d'encre, 20,50 €


mardi 28 février 2012

"Minus" de Rica chez Drugstore : cachez ce monstre !

Minus, Rica, Drugstore
Minus, les personnage principal de cette BD de Rica est tout, sauf recommandable. Jeune adulte, travaillant par obligation, il cache ses sentiments. Ses obsessions exactement. Totalement addict au sexe (merci internet...) il termine parfois la soirée avec des conquêtes féminines. Mais il est obligé de réfréner ses ardeurs. Il trouve la solution en achetant des mannequins criant de vérité. Minus est un monstre. Une bête que chaque mâle aurait tapi au plus profond de son subconscient. L'album nous apprend comment il apprivoise son désir, et la meilleure façon de donner le change. Une BD très dure, à réserver aux adultes, mais qui finalement semble se terminer bien... Mais avec Minus, méfions-nous des apparences.

« Minus », Drugstore, 17,25 €


lundi 27 février 2012

"Nu-men", des soldats musclés dessinés par Fabrice Neaud


Nu-men, Fabrice Neaud, Soleil, Quadrants, soldats musclés
Sociale et politique, cette nouvelle série de science-fiction signée Fabrice Neaud détonne. Il casse tous les codes et au final cela donne un album étrange et attachant. Étrange à cause du héros, Anton, un soldat musclé à la Schwarzenegger, mais avec une intelligence et une humanité plus développées. Dans une Europe du futur toujours en crise, les émeutes se multiplient. La police débordée, fait appel à l'armée. Des militaires également dépassés. Mais il semble que d'autres structures gouvernementales ont des moyens beaucoup plus évolués. Une grande lumière blanche éclaire l'émeute et instantanément une cinquantaine de contestataires disparaissent. Ils seront utilisés comme cobayes humains. Manipulations, endoctrinement, abrutissement des masses : Fabrice Neaud dénonce une société inventée mais qui nous pend quand même au bout du nez.

« Nu-men » (tome 1), Soleil Quadrants, 13,95 €


dimanche 26 février 2012

La quintessence de Ric Hochet dans un remix de Vandermeulen

Ric Hochet, Tibet, Duchâteau, lombard, Vandermeulen
La série Ric Hochet de Tibet et Duchâteau, considérée par certains spécialistes de la BD comme la quintessence du ringardisme, s'offre un happening d'art contemporain. David Vandermeulen a soigneusement découpé des dizaines de cases dans les 78 titres parus et, en les assemblant comme un immense puzzle, en a fait un « remix » détonnant. Ne changeant strictement rien aux dessins ou dialogues (si ce n'est quelques recadrages) il a mis en évidence la dureté de la BD. Dans un premier chapitre, sur une dizaine de pages, Ric encaisse coups de poings, de pied, d'objets contondants et autres armes par destination pour finir pendu. Un premier uppercut au ventre pour le lecteur qui redécouvre une BD qui souvent l'a passionnée enfant. Ensuite c'est Ric qui distribue les mandales et les autres chapitres sont du même acabit : violence extrême à tous les coins de pages.
« Ric Remix », Le Lombard, 15,95 €

samedi 25 février 2012

Amour crépusculaire dans "Notre nuit tombée" de Julie de la Patellière

Comment réagir à la disparition de sa femme. Julie de la Patellière décrit la réaction du mari, perdu dans la solitude de l'appartement désert.

Notre nuit tombée, Julie de la Patellière, Denoël, romanDisparue. Partie le matin travailler à la faculté qui l'emploie comme professeur, Liv n'est jamais rentrée le soir. Marc Chalgrin, le narrateur de ce premier roman crépusculaire signé Julie de la Patellière, passe par tous les états au début du récit. Il a connu Liv aux USA. Peut-être est-elle retournée au pays. Mais pourquoi ne rien lui dire ? Il l'attend, en vain. « A l'aube, il n'y avait toujours personne. L'appartement avait mauvaise mine. Il était chiffonné, cerné. A force, la nuit était vraiment devenue blanche, livide même. » Marc se résout à téléphoner à la police. Qui lui rit au nez.

Les semaines passent. Les mois. En désespoir de cause, il lit les annonces personnelles dans Libération. Peut-être Liv lui laissera un indice. Dans la non-vie qui est la sienne, il se passionne pour ces fragments de vie. Jusqu'à suivre, de loin, certains rendez-vous donnés sur papier.
Recherché
Sans jamais pouvoir s'habituer à la solitude, à l'absence de la femme qu'il aime toujours, il va quitter son emploi, se replier sur lui, ne voir plus personne si ce n'est le kiosquier qui lui vend le journal chaque jour. Et c'est bien dans une annonce de Libération qu'il trouvera enfin un espoir : « Recherche Marc Chalgrin. RDV aujourd'hui 17 heures, square Taras-Chevtchenko. Sans faute ». Marc se réjouit. Puis s'inquiète. « Ça y est. Quelqu'un sait. Quelqu'un a découvert. On va m'apprendre quelques chose de terrible. Ou alors m'accuser... »
Ce roman est un peu comme un de ces rêves dont ne sait pas comment s'en dépêtrer. On voudrait comprendre, mais on est impuissant, comme Marc, perdu dans sa solitude. Qui le recherche ? Qu'est devenue Liv ? Ces interrogations sont lancinantes entre les nombreux retours en arrière décrivant les premières années de bonheur entre les deux étudiants. Avant la disparition...
« Notre nuit tombée » de Julie de la Patellière, Denoël, 17 €

jeudi 23 février 2012

Quand un tueur en série s'acharne sur un ancien flic : Ghost

Andrea Mutti, Cajelli, Ghost, Hostile Holster, Ankama
John Ghostman est au fond du trou. Cet ancien flic du FBI a démissionné après la mort d'un serial killer qu'il pourchassait. Le tueur est mort, mais l'enfant qu'il tenait en otage aussi. John ne se l'est pas pardonné. Depuis, il survit en menant des enquêtes privées sordides, avec le fantôme de l'enfant en permanence à ses côtés. Tout change quand un nouveau tueur fait son apparition dans les bas-fonds de cette grande ville américaine. En plus des cadavres, le fou laisse des messages. Clairement adressés à John. Comme s'il cherchait à le provoquer pour qu'il revienne dans le jeu. Andrea Mutti a écrit et dessiné cette histoire, aidé dans la narration par Diego Cajelli. Cet auteur italien, maîtrisant parfaitement le dessin réaliste académique, a noirci son trait et ses ambiances dans ces 70 pages intégrant la collection Hostile Holster. La chasse au tueur n'a rien de scientifique cette fois. Ghost va utiliser ses pires cauchemars pour retrouver sa trace. Une partie fantastique où l'imagination graphique de Mutti est époustouflante.

« Ghost », Ankama éditions, 15,90 €


mercredi 22 février 2012

"Le chapeau de Mitterrand" et "5e chronique du règne de Nicolas 1er" : romans présidentiels

A deux mois de l'élection présidentielle, lecture croisée de deux livres autour de François Mitterrand et Nicolas Sarkozy.

Les observateurs politique a beaucoup glosé sur la stature présidentielle. Mitterrand, éternel opposant, une fois élu, a parfaitement endossé ces habits. Nicolas Sarkozy a mis du temps pour prendre la mesure de la fonction, passant par une période bling-bling encore dans toutes les mémoires. Mitterrand et Sarkozy, deux présidents et deux personnages centraux du roman d'Antoine Laurain et du pamphlet de Patrick Rambaud.

Antoine Laurain, Patrick Rambaud, Grasset, Flammarion, Le chapeau de Mitterrand, Nicolas 1er, présidentielleEt si la réélection de François Mitterrand en 1988 était due à son chapeau ? Cette hypothèse saugrenue est pourtant au centre de ce roman nous replongeant dans la France de la fin des années 80. Daniel Mercier, petit employé de bureau dine seul dans une grande brasserie parisienne. Il n'en croit pas ses yeux quand il voit le président Mitterrand s'installer à la table à côté. A la fin du repas, le chef de l'Etat oublie son chapeau. Daniel, comme poussé par un mauvais esprit, l'escamote. Le voilà donc avec le chapeau de Mitterrand. Un couvre-chef qui le transfigure. Comme un talisman. Il va enfin avoir le courage de se mettre en avant, de progresser au travail et même de décrocher un poste à responsabilité en province.

C'est lors d'un déplacement en train que Daniel va lui aussi oublier le fameux chapeau dans un compartiment. Il est récupéré par Fanny, partant vers Paris pour rejoindre son amant. Marié, comme de bien entendu. Une relation qui stagne. Avec ce chapeau qui la transforme en garçonne, elle va oser plaquer le malotrus. Un chapeau qu'elle s'empresse d'abandonner sur un banc dans un square.

Il va de nouveau aller de tête en tête (un « nez » inventeur de parfum, un futur collectionneur d'art contemporain...) pour finalement revenir à son légitime propriétaire. Quelques mois avant le premier tour de 1988. Comme un signe... Troisième roman d'Antoine Laurain, « Le Chapeau de Mitterrand » nous interpelle sur notre capacité à nous remettre en question et surtout à réaliser nos rêves. Parfois, un simple accessoire nous libère.

« Intense monarque »

Antoine Laurain, Patrick Rambaud, Grasset, Flammarion, Le chapeau de Mitterrand, Nicolas 1er, présidentiellePatrick Rambaud aborde la fonction présidentielle avec un tout autre regard. Il livre le cinquième épisode de ses chroniques du règne de Nicolas 1er. Un pamphlet toujours aussi mordant, même si l'actualité l'oblige à consacrer plus de pages aux courtisans (ou opposants) qu'au monarque. Il est vrai que ce dernier a beaucoup baissé en terme de coups d'éclats et autres opérations médiatiques. Heureusement Patrick Rambaud se délecte des malheurs de M. De Washington ayant « bousculé une femme de ménage de 32 ans ». Et ne manquez pas le portrait au vitriol de M. De Béhachel, vicomte de Saint-Germain. « Il n'avait aucun humour. C'était sa principale caractéristique. Ce qu'il disait ou faisait relevait de l'implacable ; l'esprit de sérieux le ravageait »... Cette 5e chronique ne marque pas la fin des péripéties de « l'intense monarque » car Patrick Rambaud termine l'ouvrage par ces terribles mots : « A suivre une dernière fois, espérons-le ».

Michel LITOUT

« Le Chapeau de Mitterrand », Antoine Laurain, Flammarion, 18 €

« Cinquième chronique du règne de Nicolas 1er », Patrick Rambaud, Grasset, 14,50 € (Des chroniques récemment adaptés en BD chez Drugstore et le quatrième tome vient de sortir au Livre de Poche).


mardi 21 février 2012

Les secrets de l'île du "meilleur job du monde"

Bec, Fonteriz, australie, meilleur job du monde, soleil
Six mois seul sur une île tropicale, disposant de tout le confort, avec à la clé un salaire de 150 000 dollars. On se souvient de cette offre d'emploi venant d'Australie et qui a fait fantasmé des milliers de candidats. C'est à partir de ce fait réel que Christophe Bec a construit l'intrigue de sa nouvelle série dessinée par Fonteriz. Doug est le jeune gagnant de cette compétition si particulière. Il plaque son boulot et s'envole pour l'île Carpenter appartenant à une riche industrielle. Il sera seul, devra tondre le green du golf, nourrir les oiseaux rares et arroser les plantes. Cela lui laisse pas mal de temps libre pour profiter de la piscine, du lagon et de la salle de sport. Mais il va pourtant découvrir que cette île n'est pas tout à fait comme les autres. Il sera rejoint par un chien, et verra au large une femme nue faire de la pirogue. Devient-il fou à cause de la solitude ou se passe-t-il vraiment quelque chose d'anormal sur ce paradis ? L'angoisse va crescendo ; finalement, ce job n'est pas aussi cool qu'annoncé...
« Le meilleur job du monde » (tome 1), Soleil, 14,30 €

dimanche 19 février 2012

Hervé Morin : un faux puis un vrai abandon dans la course à la présidentielle

J'ai comme l'impression que la campagne présidentielle sera moins marrante à suivre sur internet désormais. L'entrée en lice de Nicolas Sarkozy marque la fin de la récréation. Boutin puis Morin ont jeté l'éponge, malgré leurs multiples déclarations affirmant leur intention "d'aller jusqu'au bout".
Pour Hervé Morin, son retrait s'est passé en deux temps. Une première annonce sur son site, mercredi soir. Il s'est vite avéré que des pirates avaient bidouillé une déclaration -sérieuse au début- déviée rapidement vers la satire. Puis vint hier l'annonce officielle au Figaro.
Hervé Morin et ses décisifs "0%" aura bien fait rire la toile durant ces quelques mois de laborieuse campagne. Premier coup d'éclat quand il se souvient du débarquement des alliés en Normandie. Problème : comment se souvenir d'un fait antérieur de 17 ans à sa naissance ?
La semaine dernière, un maire, pour le soutenir, promène dans un marché deux dromadaires, symboles de "la traversée du désert" du candidat Nouveau Centre.
Ultime éclat avec la fausse déclaration des pirates de mercredi dans laquelle il annonce sa décision de retirer sa candidature, "prise dans ma cuisine en surveillant une blanquette de veau". Et de conclure par son soutien à Nicolas Sarkozy, "le seul à pouvoir assurer l'avenir de la France, et ma réélection comme député de l'Eure." 12 heures plus tard, Hervé Morin cesse effectivement d'être candidat : "Ma détermination ne doit pas tourner à l'obstination" dit-il au Figaro.
(Chronique "Ça bruisse sur le net" parue le vendredi 17 février en dernière page de l'Indépendant)

Showman Killer, l'assassin envouté de Jodorowsky et Fructus

Showman killer, jodorowsky, fructus, delcourt
Revoilà Showman Killer, le nouveau héros imaginé par Alexandro Jodorowsky. Le tueur le plus redouté de la galaxie va-t-il redevenir humain ? On l'avait laissé avec un bébé dans les bras. Et cet enfant, à la demande d'une sorcière tatouée qui semble l'avoir envoûté, Showman va l'élever et le protéger. C'est l'enfant d'or, celui qui pourra sauver le monde des manigances de l'infâme suprahiérophante. Et pour le nourrir, Showman ira jusqu'à se transformer en louve puis en plantureuse humaine aux seins chargés de bon lait nourrisseur. Au dessin, Nicolas Fructus fait encore des prouesses. Pas évident d'illustrer un scénario de Jodorowsky. Cela veut dire que l'on passe derrière Moëbius, Gimenez, Bess, Arno ou Boucq. Mais cet illustrateur formé dans le jeu vidéo, collaborateur de Jean Giraud et Druillet, est plus qu'à la hauteur. Ses couleurs éclatent dans des planches riches en détails. Le héros est toujours aussi charismatique (bien que totalement dénué de sentiments) et si la suprahiérophante ne vous fait pas faire des cauchemars, c'est que votre subconscient est bien noir...

« Showman Killer » (tome 2), Delcourt, 14,20 €


samedi 18 février 2012

Sibylline de Macherot, de si charmants animaux

Sibylline, Macherot, Chlorophylle, dupuis, casterman, lombard, flouzemaker
Le second volume de l'intégrale des récits de Sibylline par Raymond Macherot reprend les histoires publiées dans la revue Spirou de 1969 à 1974. Près de 200 pages de bande dessinée animalière par le maître incontesté du genre. Dans un dossier de présentation, on revient sur l'arrivée de Macherot dans l'écurie Dupuis. Il rencontrait le succès avec Chlorophylle au Lombard. Il lance Chaminou chez Dupuis. Mais son ton plus sarcastique et violent n'accroche pas. Il va donc se rabattre sur ce qu'il faire de mieux. C'est ainsi que nait Sibylline, petite souris vivant en compagnie de Taboum. Chassés de leur maison par le chat Pantoufle, ils s'installent à la campagne et vivent en harmonie en compagnie d'autres animaux, du corbeau Flouzemaker au hérisson Verboten. Dans cette seconde livraison (l'intégrale est prévue en 5 tomes), ne manquez pas Sibylline et le petit cirque et une autre longue aventure, Sibylline contre les pirates dont le scénario est de Deliège, le créateur de Bobo. Ces pages raviront tous les nostalgiques de Spirou et des éditions Dupuis. Même si, paradoxalement, ce sont les éditions Casterman qui font cette fois office de gardiens du Temple...

« Sibylline » (intégrale, tome 2), Casterman, 25 €

vendredi 17 février 2012

L'éducation à l'américaine : au pistolet et avec un ceinturon...

Tommy Jordan, Hannah, Facebook, revolver, USA, juge sadique
Comment éduquer sa fille de 15 ans en pleine crise d'adolescence ? Tommy Jordan, un Américain devenu très célèbre grâce à une vidéo visionnée plusieurs millions de fois sur Youtube, a la solution : exploser son ordinateur portable en le perforant de 9 balles tirées de son pistolet. Hannah a eu le malheur de poster sur son mur facebook un texte dans lequel elle se plaint des nombreuses tâches ménagères que lui imposent ses parents. Tommy, stetson sur le crâne, a dit ce texte devant la caméra. Et à la fin, décide de donner une bonne leçon à sa fille. Il se filme en train de truffer de plomb l'ordinateur d'Hannah. Et de conclure : « Tu pourras avoir un nouvel ordinateur portable quand tu te l'achèteras. Il faut aussi que tu me rembourses les balles parce qu'elles coûtent chacune à peu près un dollar. »

Cette grande leçon d'autorité parentale à l'américaine a déchaîné les passions. Certains approuvaient la démarche de ce père responsable. D'autres s'inquiétaient, craignant que la prochaine fois ce ne soit pas sur l'ordinateur qu'il tire.
Une histoire à mettre en parallèle avec cette autre querelle père-fille. Un honorable juge, reprochant à sa fille de trop surfer sur internet, a préféré l'intimité de sa chambre pour lui expliquer son courroux. Un tabassage en règle à coups de ceinturons qui lui a coûté sa carrière. Sa fille avait branché la webcam de son ordinateur et a diffusé la scène au monde entier...
(Chronique "Ça bruisse sur le net" parue dans l'Indépendant du jeudi 16 février)

Harry Octane, le pilote perdu de Papazoglakis

Papazoglakis, plein gaz, glénat, harry octane, graton
Le lancement de la collection « Plein gaz » de chez Glénat va faire du bruit. Des « Vraoummm » et des « Bwhaaar », comme au grand temps de Michel Vaillant. Il est vrai que les dessinateurs signant les premiers titres sont issus des studios Graton. Ils obtiennent une autonomie, mais ne perdent pas les bonnes habitudes. Papazoglakis par exemple est au générique de Chapman, mais est seul auteur de « Harry Octane ». Cette dernière série mêle milieu de la course automobile et ambiance roman policier. Harry Octane, pilote américain, fait des prouesses en rallye. Jusqu'au jour où il quitte la route, en Sicile, et fauche les spectateurs. Plus de 20 morts, fin de carrière. Il se retrouve professeur dans une minable école de conduite. Pour s'en sortir, il accepte même un boulot presque en dehors de la légalité. Il doit convoyer une héritière rebelle de la côte est aux bords du Pacifique. Trois jours pour traverser le continent, avec quelques méchants aux trousses. Un premier tome sympathique, qui finalement ne laisse pas tant que cela de place aux belles mécaniques. Comme si l'auteur cherchait un alibi pour délaisser les carrosseries métalliques pour celles, plus arrondies, de la belle héritière.

« Harry Octane » (tome 1), Glénat, 13,90 €


jeudi 16 février 2012

La Saint-Valentin sur les réseaux sociaux : une orgie d'amour

saint-valentin, facebook, twitter, litout, lindependant
Ils ont bien réussi leur coup les publicitaires. La Saint-Valentin, la fête des amoureux, connaît un regain de vitalité grâce à internet. Depuis une semaine, on percevait un frémissement, hier c'était l'apothéose, l'overdose même. Partout et à propos de tout, on ne parlait que de ça. Les moutons de la toile avaient les yeux en forme de cœur, les bisous contaminaient tout...
Même des virus ont pris la sympathique forme d'une application à partager sur Facebook pour mettre votre profil aux couleurs de la Saint-Valentin (à dominante rose !). Ne succombez pas à ce bête excès de romantisme, vous le regretteriez...
Qui dit Saint-Valentin dit ébats amoureux. Une étude américaine nous apprend que chez les moins de 35 ans, la classique cigarette d'après l'amour est en train d'être détrônée par les réseaux sociaux. Ils sont 35 % à aller raconter leurs exploits, essentiellement depuis des smartphones. Saluons au passage le format de Twitter (140 signes maximum), idéal pour les éjaculateurs précoces.
Sur Twitter justement, le nouveau jeu à la mode est une petite application qui se charge de trouver votre âme sœur sur le réseau. Je l'ai testé et il ressort que @litout (moi, en l'occurrence) serait amoureux de... @lindependant (le compte du journal, mon boulot quoi). Ça semble complètement idiot, mais finalement mon épouse n'est pas loin de confirmer. A son grand regret, je passe beaucoup trop de temps à travailler.
Sur ce, je met un point final à cette chronique. J'ai un cadeau à trouver moi...
(Chronique "Ça bruisse sur le net" parue dans l'Indépendant du mercredi 15 février)

Grégoire Delacourt raconte les envies de son héroïne

Une vie tranquille, de l'ambition, un foyer, un mari aimant, de l'argent... Quels sont les ingrédients du bonheur ? Tentative de réponse dans ce roman de Grégoire Delacourt.


Grégoire Delacourt, La liste de mes envies, Lattès, l'écrivain de la famille, romanJocelyne Guerbette est mercière à Arras. Un drôle de CV pour être héroïne de roman. Mais Jocelyne, sous la plume de son créateur, Grégoire Delacourt, va vite devenir un de ces personnages de roman qui vont longtemps vous revenir en mémoire. Ces êtres de papier qui pourtant vous semblent plus réels que la voisine ou le collègue avec qui vous parlez tous les jours de choses et d'autres.

Jocelyne est mariée à Jo. C'est le diminutif de Jocelyn. Jocelyn et Jocelyne. Une histoire d'amour simple. La jeune femme, encore apprentie dans la mercerie de son ancien patron, a vite été séduite par ce Nordiste pure souche qui travaille à l'usine Häagen-Dazs. Ils ont eu deux enfants, Romain et Nadine. Et un petit ange, Nadège, morte à la naissance. Depuis cette date Jo a changé. Jocelyne se contente alors du souvenir de cet homme aimant et attentionné.



Porsche Cayenne contre économe

Vingt ans plus tard, Jo va mieux. Il a même des envies. Un écran plat, une Porsche Cayenne, la collection complète des James Bond en DVD. Jocelyne de son côté vivote avec sa mercerie. Pour s'occuper, elle ouvre un blog pour y raconter les trucs de couture d'antan. Elle va réveiller les souvenirs de nombreuses femmes et rapidement, son entreprise virtuelle va permettre de relancer son commerce. Jocelyne, qui est la narratrice du roman, nous raconte aussi comment elle a perdu sa mère, la maladie d'Alzheimer de son père, ses repas avec Danièle et Françoise, les jumelles qui tiennent le salon Coiff'Esthétique, leurs rêves de richesse et de princes charmants. Alors c'est aussi le tour de Jocelyne de faire la liste de ses envies. Et les circonstances vont lui permettre de placer la barre beaucoup plus haut que son mari. Elle sera modeste dans un premier temps, « Un nouveau micro-ondes, un économe, un couteau pour le pain, des boule Quiès (à cause du ronfleur !) » Et puis petit à petit elle changera de braquet, s'intéressera à des objets ou choses dont elle n'a connaissance qu'à travers ses discussions avec les jumelles ou dans les magazines féminins : « Plein de trucs chez Chanel, des sous de côté pour Romain (il finira mal) » Dans sa dernière liste, elle écrira « Acheter une maison avec un grand jardin et une terrasse d'où l'on voit la mer, le Cap Ferrat, où papa sera bien, surtout ne pas demander le prix, juste faire le chèque avec désinvolture. »

Avec « La liste de mes envies », Grégoire Delacourt transforme l'essai de son premier roman, « L'écrivain de la famille ». Il a remporté une multitude de prix en plus d'un beau succès public. Jocelyne, la mercière d'Arras, devrait elle aussi plaire à un important lectorat.

Michel Litout

« La liste de mes envies », Grégoire Delacourt, Lattès, 16 €


mercredi 15 février 2012

Les vraies et fausses morts annoncées sur internet

Dimanche matin, au réveil, mon fil twitter était rempli des ultimes trémolos de Whitney Houston et de ses fans inconsolables. On aurait pu se douter en voyant sa dernière apparition publique dans une discothèque que tout cela allait mal finir. Titubante, elle monte sur scène, prend le micro et tente de chanter de sa voix éraillée par les excès.

Il y a eu beaucoup de « RIP Whitney » et des rigolos qui ont parodié la NASA avec « Allo Whitney, on a un problème... »
J'avais déjà trois refrains de ses tubes en tête et ne savait plus quoi faire pour m'en défaire quand le salut est venu de Facebook. Une amie me prévenait : « Whitney se défonçait, Keanu faisait du sport. La vie est décidément une maladie mortelle. » Et un lien renvoyait sur la page d'un site américain annonçant la mort de Keanu Reeves dans un accident de snowboard... Je découvrais rapidement que c'était une fausse information, un fake. J'aurais dû me souvenir que Keanu Reeves est déjà mort sur internet il y a cinq ans... Son « avis de décès » sur les pistes suisses de la station de Zermatt est issu d'un site spécialisé dans ces mauvaises blagues. Un générateur de fake. Il suffit de rajouter le nom du prétendu mort.
Je n'ai pas résisté à la tentation. Je me suis tué. J'avais le choix entre le naufrage de mon yacht au large de Saint-Tropez ou l'accident de voiture en Australie. J'ai finalement opté pour la disparition dans la forêt au Congo. Ce sera plus simple pour les obsèques...
(Chronique "Ça bruisse sur le net" parue dans l'Indépendant du mardi 14 février)

Hamster drame ou la vie d'une sale bête


sale bête, Krassinsky, Mazaurette, dupuis
Amis des animaux, passez votre chemin. Dans cette série écrite par Mazaurette et dessinée par Krassinsky, le héros est un hamster génétiquement modifié. Dans ce futur proche, vous pouvez commander sur internet votre animal de compagnie, en définir sa couleur, son tempérament et même prendre une option comme « fait la vaisselle »... Pour le cadeau d'anniversaire de la cadette, un couple d'horribles bobos achète un hamster, comme celui de Britney Spears. En cours de fabrication, la chaîne se dérègle et le hamster se transforme en sale bestiole, laide et méchante. Cette BD, c'est comme la Bestiole, on l'aime ou on la déteste. Si vous riez à son mauvais esprit, sa duplicité et ses mauvais coups vous allez l'adorer.

« Sale bête » (tome 1), Dupuis, 10,45 €

mardi 14 février 2012

Timeline sélective sur Facebook pour l'ami Nicolas...

Nicolas Sarkozy, Facebook, Balladur, présidentielle 2012
Chouette, j'ai un nouvel ami sur Facebook. Nicolas. Il habite Paris, a quatre enfants et travaille à la... présidence de la République. Il est même président, Nicolas. Pas encore candidat, mais je sens qu'il va bientôt le devenir en changeant son statut. Il devrait l'annoncer en modifiant le bandeau de sa timeline.
Car c'est un nouveau profil personnel que Nicolas vient d'ouvrir. Il prend l'apparence du journal, tant décrié par les habitués du réseau social. On peut retrouver toutes les dates charnières de mon nouvel ami depuis sa naissance. Ainsi il obtient son bac en 1973, il passe pour la première fois à la télé en 1975. En 1976, les mains dans les poches d'un pantalon très serré, il défile pour demander la reprise des cours à Nanterre et Dauphine.
Ensuite ce sont les premières élections gagnées, la montée des marches du pouvoir jusqu'au poste suprême.
Une timeline sélective comme l'a fait remarquer Guy Birenbaum sur son blog. Nicolas n'a rien retenu de 1995, année de l'élection de Jacques Chirac face à Edouard Balladur. 1999 aurait pu être aussi une année blanche. Mais il a quand même noté le résultat des européennes : 12,82 %, le plus mauvais score de son parti.
A partir de 2002, le journal est très actif. Mais n'y cherchez pas de photos de Cécilia. Par contre Carla est très présente dès 2008. Et très belle comme sur cette photo en noir et blanc de janvier 2009, main dans la main avec son amoureux, dans une rue de Paris. Il a l'air sympa mon nouvel ami. Du moins sur Facebook.
(Chronique "Ça bruisse sur le net" parue en dernière page de l'Indépendant le lundi 13 février)

lundi 13 février 2012

Aglaëe Aglaé : enquêtrice de charme des Maîtres de l'étrange de Li-An

Aglaëe Aglaé, Li-An, Maîtres de l'étrange, Vents d'Ouest
Aglaëe Aglaé. Qu'il est adorable le nom de l'héroïne de cette nouvelle série de Li-An. Et son joli minois devrait en faire fondre plus d'un. Aglaëe est une sorte d'Adèle Blanc-Sec, sans la liberté d'esprit de la créature de Tardi. Elle rêve de participer aux enquêtes du club des Maîtres de l'étrange. Son oncle va lui permettre de participer à l'éclaircissement de l'affaire de l'Ange tombé du ciel. Une jeune femme, les cheveux très courts, est retrouvée la nuque brisée à 100 mètres d'une voie ferrée. Son corps semble tombé du ciel dans la neige fraîche car il n'y a pas une seule trace de pas autour d'elle. Aglaëe, grâce à sa perspicacité, va se mettre sur la piste d'un cirque, d'un singe blanc et de drôles de bonnes sœurs.
Un superbe hommage aux feuilletons populaires du début du 20e siècle.


« Les maîtres de l'étrange » (tome 1), Vents d'Ouest, 13,90 €

dimanche 12 février 2012

Zaya : artiste et tueuse imaginée par Morvan et Huangjiawei

Huangjiawei, Morvan, Zaya, Dargaud
Jean-David Morvan, scénariste de BD très actif, a depuis longtemps franchi les frontières de la France et de l'Europe. Fasciné par le Japon, il a également mis en lumière plusieurs dessinateurs asiatiques. Pour Zaya, il fait découvrir au public français Huangjiawei, un auteur chinois à l'univers graphique incroyablement riche. Zaya est une artiste. Mais avant c'était une tueuse au service de la Spirale, une organisation secrète. Elle va devoir reprendre du service pour éliminer un mystérieux assassin s'attaquant aux pontes de la Spirale.
Violent et beau, ce premier tome de 80 pages vous en met plein la vue. Pourtant il n'y a pas grand chose de lisse (hormis le corps de Zaya) dans ce monde futuriste, un peu comme les BD de Philippe Marcelé, auteur français malheureusement oublié aujourd'hui.

« Zaya » (tome 1), Dargaud, 14,95 €


samedi 11 février 2012

Nadine for ever...

Désolé, une nouvelle fois, je suis obligé de vous parler de Nadine Morano. Quand on suit attentivement les soubresauts des réseaux sociaux, Nadine  Morano est incontournable. Ses interventions à la radio, en télé et même en presse écrite font le buzz. Alors quand elle se lâche sur Twitter, ce sont des milliers de personnes qui sourient, ricanent, se lamentent ou se désespèrent. Car Nadine Morano et le Net c'est un peu comme le PSG et le foot ou Michaël Schumacher et la Formule 1. On est obligé d'en parler, mais rarement avec plaisir.
Notre ministre chargée de l'Apprentissage et de la Formation professionnelle et, ne l'oublions pas, déléguée générale UMP en charge des élections, est triplement à la Une, si l'on oublie sa sortie : « Le problème d'Eva Joly c'est son physique », vieux déjà de trois jours... Elle a diffusé ce tweet adressé à Eric Besson, autre ministre très connecté, relevant plus du domaine de la vie privée que de l'action politique : « Je bulle dans un spa avec des copines et toi tu tweet. Occupe-toi de ta femme un peu. »
Sur Twitter, il semble que de nombreux abonnés au compte de Nadine Morano soient totalement virtuels. Il se pourrait qu'elle « achète » des profils fabriqués par des robots pour faire gonfler son audience.
Enfin elle doit affronter un vent de révolte de quelques twittos qui ont lancé une opération « unfollowMorano ». Il est demandé de se désabonner de son compte... Il va sans dire que cette dernière opération est un échec cuisant. Sur internet aussi l'excès fascine...

(Chronique parue en dernière page de l'Indépendant du Midi le vendredi 10 février)

vendredi 10 février 2012

Kissenger, Mobileryder : des amours de sextoys et de robots

sextoy, iPhone, kissenger, Mobileryder
La sortie mercredi de la Guerre des étoiles en 3D remet en vedette les robots. R2-D2 et C-3PO, les deux héros électromécaniques de la saga de George Lucas ont un rôle central, mais complètement asexué. Dans la réalité, des robots au service de la sexualité de leurs utilisateurs ont vu le jour.
Connaissez vous le Kissenger ? Ce petit robot a la forme d'un lapin (plutôt version crétin que Bugs Bunny) et est doté d'une grosse paire de lèvres en mousse de silicone. Vous le branchez à votre ordinateur, votre chéri(e) en fait de même de son côté avec son exemplaire. Embrassez Kissenger, les lèvres de l'autre lapin reproduiront vos mouvements. Si la maxime affirme que le ridicule ne tue pas, Kissenger démontre le contraire...
Beaucoup plus osé ce sextoy à brancher sur votre iPod ou iPhone. Plutôt destiné à madame, il vibre au rythme de votre musique préférée. Rien de bien révolutionnaire, encore fallait-il y penser...
Par contre le Mobileryder est réservé aux iPhone. C'est une coque dans laquelle vous glissez le smartphone. Mais il est doté d'une extension criante de vérité qui pourrait en faire rougir plus d'une. Le fabricant, malin, n'a pas occulté la caméra et il conseille de l’utiliser en liaison avec la plateforme de discussion FaceTime permettant de faire des appels vidéo. Virtuellement, l'interlocuteur se retrouve au cœur de l'action. Une idée de cadeau de Saint-Valentin franchement plus « glam » qu'un robot... aspirateur.

jeudi 9 février 2012

De Nora Berra à Mallaury Nataf : bourdes en vrac

Mallaury Nataf, Manucure, Nora Berra, Bourdes, SDF
Avant de dire, écrire ou publier quoi que ce soit sur internet, tournez sept fois vos doigts au-dessus de votre clavier. Car aujourd'hui, une erreur en ligne, même durant quelques minutes, a toutes les chances de se retrouver multidiffusée après la correction.
La blague est arrivée lundi à Nora Berra, la secrétaire d'État en charge de la Santé. Sur son blog, elle publie un billet contenant des conseils pour supporter la vague de froid. Elle demande notamment aux « personnes vulnérables » « d'éviter de sortir ». Quelques lignes avant, elle avait listé ces personnes vulnérables : « Nourrissons, personnes âgées, sans-abris ». Sur Twitter, où il faut faire court, quelques empêcheurs de tourner en rond en ont déduit que Nora Berra conseillait aux sans-abris de rester chez eux... Après avoir plaidé « la mauvaise interprétation », Nora Berra a préféré modifier le texte et retirer les sans-abris de la liste des personnes vulnérables...
Une autre qui doit se mordre les doigts, c'est Mallaury Nataf. L'ancienne actrice de sitcom, aujourd'hui SDF et dont on a retiré la garde des enfants, a exposé ses malheurs dans un article du Parisien. Mais ses mains fraîchement manucurées juraient avec son histoire à la Dickens. « Lorsque les gens ne se tiennent plus propres, il n'y a plus de limites, » s'est-t-elle justifiée après coup, sur les nombreux plateaux de télévision où elle a témoigné de son infortune.
Qui osera lui expliquer la différence entre savon de Marseille et french manucure ?

mercredi 8 février 2012

Les secrets de la maison dévoilés dans "La fille de l'eau" de Goerg

La fille de l'eau, Goerg, Architecture, MyMajorCompany BD, Dargaud
Superbe roman graphique signé Sacha Goerg, créateur de la maison d'édition « Le meilleur employé du moi ». Un jeune homme (qui se révèlera être une adolescente désirant masquer son identité), arrive dans une somptueuse maison d'architecte par la rivière dans un pédalo. Recueillie par la maîtresse de maison, elle s'incruste, furète, observe. Elle semble avoir un lien particulier avec cette maison. Une maison imaginée et construite par un artiste à la renommée mondiale. Ils est aujourd'hui décédé et c'est sa femme qui gère son héritage. Justement, le soir, elle reçoit à diner l'ancien agent du sculpteur. Tous, avec la jeune inconnue, la fiancée de l'agent, le fils de l'artiste et un de ses amis, ils vont manger, boire et fumer. Cela va se terminer en exploration de la maison, sculpture dédale qui n'a pas fini de dévoiler tous ses secrets. Cette réflexion sur l'art et la paternité est parfois abscons mais reste toujours intrigante. Un album co-édité par Dargaud et les internautes ayant souscrit à ce projet défendu par MyMajorCompany-BD.

« La fille de l'eau », Dargaud, 18 €


mardi 7 février 2012

La Redoute transforme l'erreur de l'homme nu en campagne publicitaire

chien redoute.jpg
Action, réaction. Sur le net aussi la meilleure façon de se défendre c'est d'attaquer.
Début janvier, La Redoute était frappée de plein fouet par l'énorme boulette d'un de ses photographes. Un homme entièrement nu figurait en arrière-plan d'une photo montrant des enfants courant sur une plage. Un mois plus tard, La Redoute rebondit et lance un grand jeu tournant en dérision l'événement. Dans une allocution on ne peut plus sérieuse, Anne-Véronique Baylac, directrice e-commerce et développement, s'excuse une nouvelle fois auprès des clients et annonce que d'autres erreurs ont été repérées sur les photos mises en ligne. Et de donner comme exemple cette piscine dans laquelle un crocodile batifole en compagnie d'une famille. Elle lance donc un appel aux internautes pour trouver les autres erreurs, leur promettant de les rhabiller gracieusement des pieds à la tête.
En fait il s'agit d'un jeu, débuté le 1er février et prenant fin le 12 février. 14 erreurs ont été volontairement glissées dans le catalogue en ligne. A la clé, un bon d'achat de 200 euros pour les plus rapides.
Une page facebook a été ouverte sur laquelle les erreurs trouvées sont publiées. Comme ce petit chien levant la patte sur un tas de livres posé au pied d'une lampe ou la tronçonneuse coupant le tronc du cocotier sur lequel pose une superbe naïade en maillot de bain. Et vu le nombre d'erreurs déjà découvertes, le jeu a un succès colossal. Comme quoi même la pire des boulettes peut être transformée en jackpot publicitaire.

"Attachée" d'Isabel Fonseca : à la croisée du sexe et des sentiments

Le personnage principal de « Attachée », roman d'Isabel Fonseca, remet en perspective sa vie sentimentale et sexuelle après des années de mariage.

Attachée, Isabel Fonseca, Métailié, sexe et sentimentsUne vie rêvée. Jean, 46 ans, mariée depuis 20 ans à Mark, mère de deux grandes filles autonomes, a tout pour être heureuse. Journaliste freelance, elle vit dans un petit paradis tropical, loin de l'agitation de New York, sa ville de naissance et Londres, celle où elle a rencontré Mark. Devenue une plume dans la presse féminine, ses chroniques de vulgarisation médicale remportent un réel succès. Mark, à la tête d'une agence de publicité, gère ses affaires à distance depuis leur maison-bureau perchée sur les coteaux de Saint-Jacques, une petite île de l'océan Indien. Le début du roman d'Isabel Fonseca est presque trop bucolique. Ce sont des petits signes discrets qui laissent apparaître des fissures dans la vie de Jean. Comme une envie d'autre chose, des regrets tardifs.

Vues sur la maîtresse
Tout bascule quand le facteur apporte le courrier hebdomadaire. Entre les colis de livres, une lettre adressée à son mari. Intriguée par l'écriture, Jean l'ouvre et découvre, stupéfaite, une lettre enflammée d'une certaine Giovana, la maîtresse de Mark. Elle a une réaction très anglo-saxonne. Pas de cris ni se scandale. Simplement elle note le mot de passe d'une messagerie privée réservée à leurs échanges et va se transformer en voyeuse de la trahison de son mari. Jean va découvrir les jeux sexuels très osés de son mari avec cette pulpeuse Italienne.
Après des mois de silence et de souffrance, Jean décide de rentrer en Angleterre pour soigner ce qu'elle croit être un cancer naissant. La seconde partie du roman quitte les paysages luxuriant de Saint-Jacques pour la grisaille londonienne. Là, Jean prendra la décision de quitter Mark, sans jamais oser lui dire. Et c'est elle qui, la quarantaine rayonnante, va le tromper pour une aventure d'un soir. Sans lendemain, mais intense. 
Isabel Fonseca, dans ce roman d'une grande finesse, fait le portrait d'une femme intelligente et cultivée, bloquée personnellement dans une normalité induite par la fidélité. Cette réflexion sur le temps qui passe, comme les amours et la passion, explore toutes les facettes de la psychologie de Jean. Mère, épouse puis enfant quand elle se retrouve, au final, au chevet de son père mourant, dans un hôpital de New York. Une vie remplie mais qui, parfois, semble bien creuse. 

« Attachée » d'Isabel Fonseca, Éditions Métailié, 21 €

lundi 6 février 2012

Écarquillez vos mirettes avec la photo à 360°

photo, 360°, Lavoie, Paris, Bruxellesd, 360 panorama
Vous voulez en prendre plein la vue ? Faites le test de la photo à 360°. Cette technique – l'un des atout de Google Street - est particulièrement impressionnante sur certains sites. Et quand les photographes professionnels s'en mêlent , l'effet est encore plus saisissant. Avec votre souris, vous pouvez faire tourner l'image, comme si vous étiez sur place. Jean-Pierre Lavoie, photographe canadien, s'est consacré à cette spécialité. Ses clichés sont à couper le souffle. Écarquillez vos mirettes et plongez dans le décor. Il propose des monuments célèbres (au pied de la tour Eiffel, l'effet est encore plus saisissant en « levant » la tête), sur la grand place de Bruxelles ou en plein carnaval de Québec.  Il propose également des photos de paysage grandioses.
Grâce aux smartphones, il vous est à présent possible de réaliser une photo à 360°. Une application nommée « 360 panorama » est en vente tant chez Apple que chez Androïd. Une fois installée, vous la lancez, votre appareil se dote virtuellement d'un très grand angle. Il vous suffit de tourner sur vous-même pour capturer l'intégralité du point de vue. On rêve de voir un jour, sans avoir à s'épuiser dans la montée, le panorama complet au sommet du Canigou.
Encore plus vertigineux, à la limite de l'angoisse, vous pouvez dévouvrir le ciel vu de la Terre. Des milliards d'étoiles sur lesquelles vous pouvez zoomer et vous déplacer à l'envi. Une telle immensité nous fait prendre conscience à quel point nous sommes peu de chose.

dimanche 5 février 2012

"La page blanche", mémoire envolée de Boulet et Pénélope Bagieu

la page blanche, Boulet, Pénélope Bagieu, Pénélope, Delcourt
Ce n'est pas mentir que d'affirmer que cette « Page blanche » est l'album le plus attendu de ce début 2012. Il réunit les deux blogueurs les plus influents de la scène BD : Boulet et Pénélope Bagieu. A l'arrivée cela donne un roman graphique de 200 pages, tout en finesse, avec un personnage principal dans lequel tout un chacun peut se reconnaître et y puiser une envie de « s'améliorer ». Une jeune femme perdue dans ses pensées sur un banc à Paris. Elle revient à la réalité. Et ne comprend pas. Sa mémoire semble s'être effacée. Elle ne se souvient plus de son nom, ni de son passé. En fouillant son sac, elle va retrouver son adresse, ses clés, son téléphone portable. Commence alors une sorte d'auto enquête policière. Elle va reconstituer son quotidien, entre travail dans une librairie et sortie avec des amis de son âge. Rien d'exaltant. Une vie banale. A moins de profiter de cette page blanche pour réécrire son existence...

« La page blanche », Delcourt, 22,95 €


samedi 4 février 2012

Fin de fiction dans "Nocturnes" de Clarke au Lombard

Nocturnes, Clarke, Lombard, collection Signé
Quand Clarke, dessinateur de Mélusine, abandonne temporairement la BD d'humour pour le réalisme d'une collection adulte, « Signé » en l'occurrence, il ne fait pas les choses à moitié. « Nocturnes » est un long cauchemar, violent et angoissant. Les premières pages sont très intrigantes. Léo, le personnage principal, sombre et mystérieux, semble errer dans un village isolé. Il rencontre les habitants. Certains, à son contact, s'éteignent. Ce n'est pas exactement la mort. Ils cessent de fonctionner, tout simplement. Et ils sombrent dans l'oubli. Alice, la sœur de Léo, semble la seule à avoir conscience de cet étrange état de fait. Clarke, par de subtiles touches, après nous avoir égaré, livre enfin les clés de l'énigme. Léo est écrivain. Les gens composant son entourage sont des personnages de fiction. Son esprit, son imagination, a tout pouvoir sur leur existence. La BD raconte comment ces êtres de fiction peuvent se rebeller, tenter d'exister malgré leur abandon par leur mentor. Et comme cet album est hors norme, attendez-vous, au final, à un ultime coup de théâtre.
« Nocturnes », Le Lombard, 14,99 €

Mallaury Nataf, la SDF la mieux manucurée de France

Le Parisien a révélé vendredi que l'ancienne actrice de sitcom et vedette de la télé réalité, Mallaury Nataf, est SDF en région parisienne. Un article raconte la lente descente aux enfers de cette mère de famille. Elle expliquait qu'elle était à la rue depuis mars dernier. « Je n’ai plus rien. Mes trois enfants m’ont été retirés. La brigade des mineurs m’a pris le plus petit samedi et l’a placé auprès de l’aide sociale à l’enfance » devait-elle raconter au journaliste du quotidien. Article illustré d'une photo de Mallaury Nataf, emmitouflée dans une parka, bonnet vissé sur le crâne, tenant un gobelet de café fumant.
Seul problème, qui a sauté aux yeux de très nombreux lecteurs s'en étant fait écho sur Twitter et dans les commentaires de l'article mis en ligne : la main de Mallaury Nataf tenant le gobelet semble fraîchement manucurée. Une French manucure même, certainement très rare parmi ses compagnes d'infortune.
Ce petit détail qui cloche n'enlève rien à la détresse de la mère de famille. Mais on s'interroge quand même sur cette mise en scène. Mallaury Nataf est surtout connue pour quelques écarts. Actrice dans les sitcoms d'AB productions, elle a chanté dans la bande à Dorothée. C'est là que sa carrière a décollé, quand le zapping de Canal+ a révélé qu'elle chantait... sans culotte. Ensuite, ses excentricités dans la Ferme Célébrités a beaucoup fait parler. Aujourd'hui elle n'a plus rien. SDF, mais pas jusqu'au bout des doigts...

Le Tueur raccroche

Matz, Jacamon, Casterman, Le Tueur, pétrole, Cuba
« Les gens méritent-ils vraiment d'être aidés ? » s'interroge le Tueur, le héros de la série politiquement incorrecte de Matz (scénario) et Jacamon (dessin). En cours de reconversion dans le pétrole, le Tueur est sur le point d'abandonner son métier de tueur à gages pour devenir un industriel militant pour une meilleure répartition des richesses. Mais, alors qu'il est attablé en terrasse à Paris, il constate que « tout ce que veulent les gens, c'est plus de fric, et dès qu'ils en ont, ils foncent s'acheter des bagnoles de luxe et des fringues de marque. Pourquoi leur demander de voter, alors qu'ils ne comprennent rien à la politique et encore moins à l'économie ? » Un discours radical alors que ses affaires sont de plus en plus menacées. Il est vrai qu'exploiter du pétrole à Cuba n'est pas sans risque. Surtout quand vos associés sont d'anciens trafiquants de drogue. Mais le Tueur a quelques arguments frappants pour imposer son business. En fait, cette BD démontre avec brio que rien ne ressemble plus au capitalisme que la pire des mafia...

« Le Tueur » (tome 10), Casterman, 10,95 €


jeudi 2 février 2012

Dictature numérique mise en cause dans "Little Brother" de Cory Doctorow chez Pocket Jeunesse

Si vous êtes un utilisateur assidu d'Internet et avez une légère tendance à la paranoïa, « Little Brother », roman de Cory Doctorow, va vous terrifier.

Little Brother, Big Brother, Cory Doctorow, Pocket JeunesseMarcus, 17 ans, est un jeune Américain bien dans sa peau, bien dans son temps. Ce lycéen résidant à San Francisco a une passion : les jeux en réalité alternée (Alternate reality game, ARG). Un jeu de rôle, se passant en partie sur internet, mais également dans la vraie vie, sous forme de chasse au trésor avec indices à déchiffrer.
Ce jour-là, Marcus, en compagnie de trois amis, sèche les cours. Ils veulent être la première équipe à découvrir l'indice du jour. Ils sont dans la rue quand tout tremble autour d'eux. Ils croient à un séisme mais c'est en fait un attentat contre un pont. Dans la panique, l'un des gamers est blessé. Pour lui porter secours, Marcus arrête une voiture de police. Le cauchemar débute.
Les policiers, au lieu de secourir le blessé, interpellent les jeunes. Menottés, cagoulés, ils sont conduits dans une prison secrète sur une île dans la baie. Durant deux jours Marcus sera littéralement torturé par des policiers en civils. Le simple fait d'être dans la rue au lieu d'être en cours le transforme en suspect. Les flics ne croient pas à sa version. Ils veulent tout connaître de sa vie numérique : code de sa messagerie, de son téléphone portable.
Sans rien à boire ni à manger, attaché, ne pouvant s'empêcher d'uriner sur lui, c'est un être sale, puant et faible qui finalement craque. Vérifications faites, il est relâché. Mais avec la menace de retourner en cellule s'il raconte ce qui lui est arrivé.

Tous surveillés !
Les premières pages du roman de Cory Doctorow, bien que s'adressant à un public de jeunes adultes, sont très dures. Marcus, malgré un caractère bien trempé, n'est pas préparé à une telle épreuve. Quand il retrouve la liberté et l'air pur du dehors, il craque complètement. Heureusement ses parents sont là pour le soutenir. Ils étaient persuadé qu'il faisait partie des milliers de victimes de l'attentat. Il va expliquer qu'il était bloqué dans un camp de réfugié, de l'autre côté de la ville. Et tenter de vivre de nouveau normalement. Peine perdue.
Sous prétexte de lutter contre le terrorisme, les autorités vont durcir les mesures de surveillance des particuliers. Tout le monde sera pisté grâce aux téléphones portables, aux cartes à puces et autres GPS intégrés dans les voitures.  Marcus, sera un des premiers à prendre conscience que la police, en plus d'outrepasser ses droits, surveille tout le monde, créant une ambiance de paranoïa absolue. Quant aux terroristes, ils courent toujours...
Petit génie de l'informatique, Marcus va tout faire pour garder un embryon de liberté individuelle dans ce monde à la Big Brother. Sans le vouloir, il a va trouver un moyen de contourner la surveillance policière et se retrouver à la tête d'un mouvement contestataire de plus en plus vaste.
Hackers contre Etat : la lutte semble inégale et pourtant, l'envie de préserver les libertés individuelles va faire des miracles.
Ce roman d'anticipation, sorti aux USA en 2008, semble avoir simplement anticipé ce que nous vivons actuellement. Des projets de loi aux USA contre le piratage risquent de considérablement réduire la liberté d'expression.
Les actions récentes contre Mégaupload et autres Anonymous donnent le ton. Finit la rigolade. Il y a danger et Cory Doctorow, l'auteur canadien, est le premier à se mobiliser pour  contrer les projets US. Comme s'il endossait le rôle de son jeune héros, quelques années après l'avoir imaginé.

« Little Brother » de Cory Doctorow, Pocket Jeunesse, 18,80 €

mercredi 1 février 2012

Max et Pablo, histoire de la peinture par Birmant et Oubrerie chez Dargaud

Birmant, Oubrerie, Picasso, Max Jacob, Pablo, Dargaud
Picasso, avant de devenir le peintre phénomène de son époque, a débuté en peignant des tableaux assez anodins. Le jeune Catalan a débarqué à Paris, vivotant dans un milieu fêtard et anarchiste. Ce sont les premiers pas de Pablo que Julie Birmant, la scénariste, raconte dans ce premier tome intitulé « Max Jacob ». Clément Oubrerie, dessinateur de « Aya de Yopougon », aborde pour la première fois un sujet adulte. Car en parallèle de la vie de Picasso, les auteurs dévoilent aussi celle de Fernande Olivier, celle qui sera son modèle et sa maîtresse durant dix ans, de 1902 à 1912.  Fernande, jeune femme ayant mal commencé dans la vie (mariage de force) et qui revit au contact des artistes de Montmartre. C'est Max Jacob qui fera les présentations. Le poète occupe une importance primordiale dans l'évolution de la peinture de Picasso. C'est aussi le propos de cet album instructif, passionnant et passionné.

« Pablo » (tome 1), Dargaud, 16,95 €