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samedi 28 mai 2022

BD - Campagne électorale dessinée au jour le jour


Véritable exploit des six dessinateurs qui ont suivi la campagne présidentielle de 2022 : ils ont sorti leur BD de 240 pages avant même la nomination du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne. C’est Mathieu Sapin, habitué du reportage politique qui a lancé et coordonné le projet. Mais au lieu d’y aller en solo, il s’est entouré de cinq collègues. Louison pour Anne Hidalgo et Christine Taubira, Dorothée de Monfreid pour Yannick Jadot, Kokopello pour Valérie Pécresse et Jean Lasalle, Lara pour Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel et Morgan Navarro pour Marine Le Pen et Éric Zemmour. 

Le patron s’est réservé le président sortant, Emmanuel Macron. Le tout, raconté chronologiquement, permet de comprendre une campagne du début à la fin. On commence avec les parrainages (au salon des maires), mais aussi les primaires quand il y en a. Kokopello, au passage, a eu chaud car Xavier Bertrand, le favori chez Les Républicains, semblait très hostile au projet. On revit les hauts et les bas de ces six mois, avec crise sanitaire et surtout guerre en Ukraine. On rit parfois, on comprend aussi ces artistes un peu perdus dans un monde politique impitoyable. Mais au final, on en apprend beaucoup plus sur l’élection qu’en visionnant des heures de débat langue de bois sur les plateaux des télés en continu.  

« Carnets de campagne », Dargaud - Seuil, 22.50 €

mardi 12 avril 2022

De choses et d’autres - Va falloir se réinventer !

Le débat de ce soir est très attendu, mais pas autant que le résultat du second tour. Il y a des priorités incontournables. Enfin, pas pour tout le monde. La vie politique française est plus compliquée que deux chiffres (57 % d’un côté, 43 % de l’autre, c’est mon pronostic) et alors qu’on assiste à un choc frontal de deux conceptions de la vie démocratique totalement incompatibles, des politiciens semblent toujours hors sols.

Prenons Les Républicains, par exemple, ils sont peu enclins à entrer dans la mêlée pour les législatives, car beaucoup attendent avant de voir si, par hasard, ils ne recevraient pas un coup de fil de Matignon, dans une semaine, pour se tenir prêt à, si besoin, enfin, vous comprenez… Les ralliements vont être la nouvelle tendance du printemps 2022.

Chez les socialistes, aussi, le téléphone est vérifié toutes les cinq minutes. Pour beaucoup, c’est la dernière chance de continuer à exister. Certains anticipent d’ailleurs, comme Julien Dray, qui vient de créer son propre mouvement intitulé « Réinventez ! » Avec un point d’exclamation ! Important le point d’exclamation. Il représente, sans doute, la moitié du budget facturé par la boîte de communication qui a vendu le nom du mouvement au sénateur socialiste.

Ce dernier affirme, dans Le Point, qu’il n’est « candidat à rien » et ne cherche qu’à aider « la relève ». Alors pourquoi ne pas choisir une solution plus simple : démissionner de ses mandats, prendre sa retraite et aller cultiver son jardin. Car pour que la relève trouve sa place, il en faut, justement, des places libres.

Mais ce raisonnement ne semble pas effleurer l’esprit des politiques de l’ancien monde qui vont tenter de survivre au nouveau monde 2.0

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le mercredi 20 avril 2022

vendredi 11 mars 2022

De choses et d’autres - Le ralliement qui va tout changer (ou pas...)

Il aura fallu attendre d’être à un mois de l’échéance pour que la campagne de la présidentielle s’anime un peu, voire bascule, selon certains observateurs bien informés. Il ne reste plus que quatre semaines pour faire campagne et face à l’indécision de nombre d’électeurs, tout ralliement est bon à prendre.

Surtout, quand il s’agit d’une personnalité qui pèse dans le paysage politique français. Un nom de plus dans ses soutiens et l’ordre du premier tour peut être chamboulé. Celui qui, depuis de longues semaines mobilise les Français, le samedi, dans les rues, pour protester contre « la dictature sanitaire » a jeté son dévolu sur Nicolas Dupont-Aignan. Une aubaine pour le troisième candidat d’extrême-droite (il se dit souverainiste, mais son programme ressemble beaucoup à celui de Zemmour) qui a obtenu ses 500 parrainages, mais manque de visibilité. Chose réparée avec l’arrivée dans sa campagne de… Florian Philippot, le chantre des anti passe sanitaire.

Je serais Marine Le Pen, je tremblerais sur mes 17 % annoncés dans les derniers sondages, face à ce redoutable duo qui devrait terminer… sous les 2 %.

C’est le problème avec les ralliements : on nee sait jamais s’ils sont sincères et véritablement utiles. Car, qui dit ralliement, dit forcément un peu reniement, voire traîtrise. À ce jeu, seuls deux candidats ont trouvé des arguments pour faire bouger les lignes (si l’on oublie l’épiphénomène Philippot) : Zemmour (qui vient de récupérer un sénateur des Républicains) et surtout le président Macron qui devrait mettre tout le monde d’accord avec l’arrivée, dans ses soutiens, d’un ancien président de la République. Et non, ce ne devrait pas être François Hollande.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le jeudi 17 mars 2022

mercredi 23 février 2022

De choses et d’autres - Soutiens introuvables

À moins de 60 jours du premier tour de la présidentielle, il serait temps de savoir qui soutien qui ? Car si depuis quelques semaines la campagne passe essentiellement par des ralliements (Woerth ou Guigou pour Macron, Peltier ou Ravier pour Zemmour…), on ne sait pas encore pour qui voteront les célébrités.

Or c’est un signe important que nombre d’électeurs attendent avec impatience. C’est Giscard en 1974 qui le premier a misé gros sur ces consignes de vote autres que politiques. Son équipe de campagne a publié quantité de listes où les people de l’époque s’engageaient pour le ministre des finances.


C’était très éclectique. On trouvait dans la même publicité Francis Blanche et Johnny Hallyday, Dani et François Nourrissier, Gainsbourg et De Funès. En face, Mitterrand n’avait que les artistes clairement engagés à gauche comme Piccoli, Juliette Gréco ou… Dalida.

Aujourd’hui, les soutiens sont beaucoup moins tranchés. Exactement comme les Français, les artistes ne s’y retrouvent plus entre un Macron qui se revendique autant de la droite que de la gauche, d’une Pécresse qui lorgne vers l’extrême-droite, déjà bien occupée par Zemmour et Le Pen et qui généralement ne remportent que peu de succès en raison de leurs positions clivantes.

Ne parlons même pas de la gauche, là où le cœur de la majorité des people est ancré. Mais comment faire un choix entre la ribambelle de « candidatures utiles », à tel point que pas une seule ne sera au second tour ?

Alors si à 60 jours de la présidentielle vous ne savez toujours pas pour qui vous allez voter, n’attendez pas des consignes de vos stars préférées. Faites-vous votre propre opinion, ça ira plus vite.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le lundi 21 février 2022

lundi 17 janvier 2022

De choses et d’autres - 20 ans et des poussières

 

On n’apprend pas toujours de nos erreurs. La preuve avec cette candidature de Christiane Taubira annoncée samedi. L’élue guyanaise, en 2002, était déjà sur la ligne de départ. Elle a récolté un peu plus de 2 % des voix.
Des poussières me direz-vous. Certes, mais ces 2 % auraient largement suffi à Lionel Jospin pour passer devant Jean-Marie Le Pen et se retrouver au second tour face à Jacques Chirac.
Une division fatale à la gauche plurielle qui avait pourtant toutes les chances de l’emporter tant le bilan du Premier ministre socialiste de cohabitation était bon. 20 ans après, la multiplication des candidatures à gauche va donc précipiter une nouvelle fois le camp progressiste dans une déprime carabinée.



Tout le monde le dit, mais les candidats continuent à se multiplier. Pas comme des petits pains, plutôt comme de la mauvaise herbe qui envahit tout le champ empêchant la récolte. Ce ne sont plus des territoires en jachère mais des champs de mine condamnés pour des décennies.
Il y a cependant une grosse différence avec 2002, la gauche n’a plus aucune chance de l’emporter en 2022. La candidature de Christiane Taubira n’aura aucune influence sur le scrutin. Juste des poussières, comme en 2002, mais qui ne manqueront à personne de son camp cette fois.
Alors au point où en est la gauche, je ne vois plus qu’une solution, qui est d’ailleurs revendiquée par quelques purs et durs : Lionel Jospin doit lui aussi se déclarer candidat : quitte à rejouer 2002, autant conserver le même casting.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le lundi 17 janvier 2022

 

lundi 10 janvier 2022

De choses et d’autres - Un sondage en mauvaise santé


 

Si certains journaux comme Ouest France par exemple ont décidé de se passer de sondages pour cette présidentielle, d’autres vont profiter des créneaux laissés libres pour multiplier les enquêtes d’opinion. Avec parfois des questions assez déconcertantes comme celle posée pour le Journal du Dimanche paru hier : « Quel est le candidat à la présidentielle, selon vous, qui ferait mieux qu’Emmanuel Macron en matière de gestion de la pandémie s’il était au pouvoir ? ». La réponse majoritaire est bien évidemment « Aucun ».

 

Pas si étonnant tant la santé est affaire de spécialistes. Pour trouver meilleur que le banquier Macron, ce n’est pas chez l’avocate Marine Le Pen, le polémiste (quelle drôle de profession, pas très positive et peu constructive) Zemmour, encore moins l’inspectrice du travail Anne Hidalgo qu’il faut chercher des lumières. Qu’auraient-ils pu faire de mieux quand la France était en pleine pénurie de masques et face à l’absence de vaccin en 2020 ? Ils n’auraient même pas pu dénoncer cet état de fait puisqu’en tant que simples candidats, ils n’ont pas accès aux dernières études des scientifiques.

Non, face à cette question légèrement orientée, les Français sont obligés de répondre que personne n’aurait pu mieux gérer la crise sanitaire que le président actuel. Pour avoir une chance de trouver mieux il aurait fallu taper un peu plus haut, du genre De Gaulle ou Mitterrand.

Ou chercher des figures médicales d’envergure comme Pasteur. Le risque bien évidemment c’est que certains aient la tentation de ressortir le dr Douste-Blazy de la naphtaline. Ou pire, de proposer le nom du professeur Raoult à la primaire citoyenne.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le lundi 10 janvier 2022

jeudi 11 mai 2017

De choses et d'autres : La reconnaissance du ventre


Dans ce monde, rien ne sert d’être servile et bûcheur. Prenez François Baroin : obnubilé par le poste de Premier ministre, il jure allégeance à Nicolas Sarkozy. Ça c’était avant les primaires. Son maître à penser dé- boulonné, il rallie François Fillon, ses affaires, ses costumes. Mais toujours avec la promesse d’être à Matignon. Après le premier tour, on aurait pu croire que Baroin tire une croix définitive sur ce poste tant convoité. Que nenni. Il dirige la campagne des législatives pour la droite et assure, si ses troupes l’emportent, de prendre... Matignon. De l’autre côté de l’échiquier il en est un autre qui fait tout pour continuer à exister : Manuel Valls. Battu à la primaire, il serre la main de Benoît Hamon et disparaît. Mais quelques jours avant le premier tour, il sort de sa réserve et appelle à voter Macron. En voilà un qui croit toujours aux sondages. Et à la reconnaissance du ventre. Car une fois à l’Élysée, Macron ne peut que le récompenser. Valls en est persuadé. Quand il annonce avec fanfare et tralala en direct à la radio qu’il va se présenter à la députation sous l’étiquette « Majorité présidentielle », il est humilié par l’état-major d’En Marche ! : pas de passe-droit, qu’il dépose un dossier d’investiture d’abord... Et oui monsieur l’ancien Premier ministre, tel est le monde d’aujourd’hui. Vous travaillez dur et le mieux possible, pensez que votre action va être remarquée, récompensée même. Naïveté que tout cela. A la première occasion vous êtes jeté à la poubelle tel un vulgaire kleenex usagé. Comme dirait Mélenchon, « Les gens, retenez la leçon ! » 

(Chronique parue le 11 mai en dernière page de l'Indépendant)

mercredi 10 mai 2017

De choses et d'autres : Nul et non avenu


Voter blanc à une élection, est un non-choix. Par contre, voter nul demeure une bonne occasion pour un électeur lambda de faire passer un message. Confidentiel, mais grâce à quelques assesseurs de bureau de vote malicieux, certains de ces bulletins ont eu les honneurs des réseaux sociaux ou des chroniques locales. A Grenoble, un électeur a glissé un bulletin de Marine Le Pen mais a rajouté de sa main cette précision pleine d’ironie : « Non, je déconne ».
Un vote nul ce ne sont pas que des insultes rajoutées sur le bulletin d’un candidat que l’on n’aime pas, ce sont aussi des clins d’œil comme cette image de Pikachu ou cette carte de condoléances. Voire un don en nature quand on rajoute un préservatif (dans son emballage d’origine) ou une tranche d’andouille entourée de film plastique.
C’est l’occasion aussi de remettre les choses à leur place comme ce bulletin qui reprend les termes d’une de ces lettres type de refus envoyé à un demandeur d’emploi : « Mme Le Pen, M. Macron, malgré l’intérêt que suscite votre candidature, nous sommes au regret de ne pouvoir répondre favorablement à votre demande, ne disposant pas dans l’immédiat de poste correspondant à votre profil. » Expéditif, mais très proche de la réalité.
Enfin on peut voter blanc et nul à la fois. Comment ? En glissant, comme cet électeur breton, une photo de Michel Blanc dans l’enveloppe. Ça ne sauvera certainement pas la France mais au moins il y a de l’idée et c’est marrant.

(Chronique parue le 10 mai 2017 en dernière page de l'Indépendant)

vendredi 5 mai 2017

De choses et d'autres : classe chahuteuse


Difficile d’établir une analyse politique du débat du second tour. Comment comparer le fond des projets quand la forme prend le dessus ? La « combativité » de Marine Le Pen, selon son camp, ressemblait plutôt à une « agressivité » empêchant toute argumentation sérieuse. L’analogie avec une salle de classe est frappante. A l’opposé cependant de la remarque douteuse de la candidate du FN sur la volonté d’Emmanuel Macron de « jouer à l’élève et au professeur ».
Le leader d’En Marche ! Tenait plutôt le rôle de l’étudiant qui a consciencieusement préparé un exposé. Mais arrivé devant ses camarades, au moment de présenter son travail, se retrouve face à une classe chahuteuse. Avec dans le rôle du cancre, celui qui redouble et n’en a plus rien à cirer de ses notes, une Marine Le Pen intenable. A chaque début d’explication de l’élève Macron, Le Pen lui jetait une boulette de papier, faisait du bruit pour distraire l’auditoire ou multipliait les grimaces dès que le professeur tournait le dos. Car ceux qui en jouaient le rôle, totalement débordés mercredi soir, étaient ces deux pauvres journalistes, tombés dans un véritable guet-apens face à la totale impunité dont semblait se délecter la représentante de l’extrême droite.
Durant deux heures ce ne furent que provocations, ricanements et anathèmes. Avec la volonté affichée de faire sortir de ses gonds le favori. Il a eu du mérite de ne pas craquer. Mais comme le chantait Souchon, « Tar’ ta gueule à la récré ! » 
(Chronique parue le 5 mai 2017 en dernière page de l'Indépendant)

mardi 2 mai 2017

De choses et d'autres : calcul de justice


On se demande parfois combien « coûte » un vol. A partir de quelle somme dérobée risque-t-on la prison ? Il n’y a pas de règle. Seuls les juges sont décisionnaires « en leur âme et conscience » selon l’expression consacrée. Souhaitons à tous les justiciables qu’une récente décision du tribunal correctionnel de Laon dans l’Aisne ne se transforme pas en jurisprudence de calcul. La règle de trois est facile à appliquer dans le cas concret de cet homme condamné à 1 mois de prison ferme après avoir été pris en flagrant délit de vol par des gendarmes. Mauvaise idée aussi d’ouvrir la voiture d’un garagiste travaillant pour la maréchaussée et d’y dérober tout l’argent qui s’y trouvait. Un mois de prison ferme donc pour un butin de... 20 centimes. Même les élèves de primaire peuvent faire la conversion. Exemple de problème : « Vous ne payez pas le parking après avoir garé votre voiture en ville. Vous la laissez deux heures, sachant que le prix de l’heure est fixé à 1,20 euro. Combien de temps allez-vous passer en prison si le juge suit l’exemple de Laon ? » La ré- ponse à la question est proprement hallucinante : pour un « oubli » de 2,40 euros, vous pouvez vous retrouver une année complète derrière les barreaux. Imaginez la longueur de la peine de celui qui voit grand dans le détournement de fonds. Du genre plusieurs centaines de milliers d’euros de salaires d’un emploi fictif (680 000 à la louche). A ce tarif, il devrait être emprisonné durant 2833... siècles. 
(Chronique parue le 2 mai en dernière page de l'Indépendant)

samedi 29 avril 2017

De choses et d'autres : Winter is coming


En des temps reculés, on y aurait forcément vu un signe annonciateur de catastrophe imminente. Comme si un grave danger allait nous menacer sous peu. « Winter is coming » répètent inquiets les personnages de la série « Game of Thrones ». Pourquoi, fin avril, se met-il à faire si froid d’un coup, la neige tombant drue sur la montagne ? L’hiver va-t-il faire un retour sur la France, plonger le pays dans des ténèbres glaciales ? Le jour même où les producteurs de cerise de Céret vont remettre les premiers fruits de l’année au président de la République, un manteau blanc et un ciel gris gâche les couleurs du printemps pourtant presque là depuis quelques semaines. Pour preuve, cela fait trois semaines que j’ai troqué ma veste matelassée pour le blouson léger en scooter. Résultat je suis arrivé au journal frigorifié... 
Une autre qui n’apprécie que moyennement ce retour de manivelle de la météo c’est l’amie belge qui vient passer trois jours à la maison. Persuadée trouver soleil et chaleur, elle est arrivée hier midi avec dans son bagage shorts et sandalettes. Heureusement au départ de Charleroi il faisait presque aussi froid. Sinon cela aurait été un choc thermique redoutable. « Merci pour le temps de m...» s’est-elle exclamée dans un grand éclat de rire à sa descente d’avion. L’avantage avec les gens du Nord : ils sont toujours de bonne humeur. Et surtout ils savent que ce fameux hiver peut faire des siennes, mais que toujours, quoi qu’il arrive, il laisse la place au printemps, à la renaissance et à l’espoir. Et si ce n’est pas en avril, ce sera en mai... 
(Chronique parue le 28 avril en dernière page de l'Indépendant)

mardi 25 avril 2017

De choses et d'autres : Humour d’isoloir


Après le premier tour de la présidentielle l’heure est grave. Mais le bis repetita du cauchemar de 2002 avec la présence du FN au second tour ne doit pas nous empêcher de rire un peu. Quelques électeurs ont profité de leur droit de vote pour faire passer des messages subliminaux destinés à nos zygomatiques. Comme cette enveloppe contenant non pas un bulletin mais un joli billet de 50 euros. Un pactole découvert dans une urne du XVe arrondissement parisien. Avec cette inscription manuscrite, lourde de sens : « Pour Penelope ». Une façon plus imagée et moins agressive de dénoncer les « affaires ». Moins trivial et direct que les nombreux bulletins du candidat de la droite ornés du fameux slogan très partagé sur les ré- seaux sociaux : « Rends l’argent ».
Un peu avant le vote, toujours sur Twitter ou Facebook, certains petits malintentionnés, pour diminuer l’impact du Front national, ont demandé aux électeurs de Marine Le Pen d’entourer son nom afin de bien préciser qu’il la soutenait. Une inscription qui automatiquement rendait le bulletin nul. Il semble que l’astuce n’ait pas pris.
Mais que penser de ce vote pour Jean-Luc Mélenchon déclaré nul après hésitation ? Dans le coin en haut à droite, des traces de rouge à lèvres laissées par la bouche d’une électrice après un baiser appuyé. Déclaration d’amour ? Bisou pour lui porter chance ? Raté, car au final, le candidat de la France Insoumise a perdu un suffrage. 

lundi 24 avril 2017

De choses et d'autres : Le début d’une nouvelle vie


Terminés les enfantillages et les « petits candidats ». La constitution française est ainsi faite. Après un premier choix, sorte de tri sélectif avant valorisation, il n’en reste que deux.
François Asselineau, si calé sur tous les traités et autres textes officiels, doit certainement connaître sur le bout des doigts l’article 7 de la Constitution française. Et le redouter car selon toute logique il marque la fin de son rêve de pouvoir : « Le président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés. Si celle-ci n’est pas obtenue au premier tour de scrutin, il est procédé, le quatorzième jour suivant, à un second tour. Seuls peuvent s’y présenter les deux candidats qui, le cas échéant après retrait de candidats plus favorisés, se trouvent avoir recueilli le plus grand nombre de suffrages au premier tour. » Ils étaient 11 au départ. Il n’en reste que deux. Neuf viennent de passer à la trappe, brutalement, sèchement, comme dans un jeu télévisé récent. De la lumière de l’égalité de parole aux oubliettes de la logique politicienne. Cela semble trivial, mais c’est le mode démocratique choisi par les institutions françaises après l’instabilité gouvernementale qui a plombé la IVe république.
On peut imaginer quantité d’analogies avec des situations du quotidien. Je me risque à établir le parallèle avec celle du début de la vie. Lors de l’acte de reproduction, il y a un ovule (la France) et quantité de spermatozoïdes (les candidats). Mais au final, il n’y en qu’un et un seul qui a le droit de féconder. Espérons que le bébé soit en bonne santé. 
(Chronique parue le 24 avril en dernière page de l'Indépendant)

vendredi 21 avril 2017

De choses et d'autres : Dimanche, pas de blague

Dimanche, c’est nous, électeurs français qui aurons la parole. Alors pas de blague ! Car pour ce premier tour d’une élection cruciale, le temps n’est plus à la rigolade. Voilà des semaines qu’au quotidien j’essaie de trouver des anecdotes marrantes sur les mœurs de l’« animalus politicus ». J’ai parfois eu bien du mal à tourner en dérision des postures ou positions cachant de réelles inquiétudes. A la limite de la schizophrénie quand il s’agit du Front national et de sa candidate. Marine Le Pen a longtemps tenu un discours apaisé. Moins radical. Mais le fond reste le même. Extrémiste et dangereux. La semaine dernière, coiffé de ma casquette de journaliste local, pas de chroniqueur de la vie quotidienne composée « de choses et d’autres », j’ai pu m’en rendre compte pendant son meeting à Perpignan. Des technocrates européens aux islamistes en passant par les migrants, elle a énuméré tout ce quelle voudrait éradiquer elle, présidente. 
Plus qu’une aventure risquée, une victoire de Le Pen serait une véritable catastrophe pour ce beau pays que moi aussi j’aime de tout mon cœur, mais sûrement pas de la même façon que la fille de Jean-Marie. Comme un retour vers un passé sombre que malheureusement beaucoup semblent vouloir occulter. Souvenez-vous des photos des plages d’Argelès en 1939. Si la France n’avait pas ouvert ses frontières du temps de la Retirada, l’Aude et les P.-O. n’auraient pu accueillir les réfugiés espagnols dont les descendants sont à présent nos amis, nos voisins, nos cousins
(Chronique parue le 21 avril en dernière page de l'Indépendant)

jeudi 20 avril 2017

De choses et d'autres : les inconnues de dimanche


Un peu comme une armée de zombies marchant hagards vers les bureaux de vote, va-ton voir des millions d’indécis s’y diriger dimanche en criant non pas « Brain ! Brain ! » mais « Qui ? Qui ? » ? « Qui » mérite leur bulletin en l’occurrence. Car à quatre jours du premier tour, un pourcentage non négligeable de citoyens totalement déboussolés hésite encore entre deux candidats, voire beaucoup plus. Certains ont même affirmé dans des enquêtes d’opinion qu’ils ne se décideront que dans l’isoloir. Pour éviter la formation de longues files d’attente, il faudra peut-être doter les assesseurs de sabliers. Vous ne pourrez rester que trois minutes derrière le rideau. Sinon, allez vous faire cuire un œuf, au-delà de cette limite votre bulletin n’est plus valable. 
Autre inconnue : la météo. Souvent c’est elle qui détermine l’élection. L’augmentation de la température est inversement proportionnelle à celle de la participation. Dimanche, sur toute la France, on annonce un « ciel un peu couvert » au nord et « plein soleil » au sud. Voilà qui ne devrait pas inciter les fameux indécis à se déplacer. Entre choisir le meilleur au sein des prétendants peu convaincants et un pique-nique en famille, beaucoup ne tergiverseront pas longtemps. Par chance, les bureaux restent ouverts jusqu’à 19 h cette année. Même dans les petites communes. L’opportunité de réfléchir sur son choix durant la journée, tout en profitant d’un jour de repos décontracté, et d’accomplir son devoir de citoyen au retour. 
(Chronique parue le 20 avril en dernière page de l'Indépendant)

mercredi 19 avril 2017

De choses et d'autres : Participez !


Derniers jours de campagne électorale. Derniers meetings et surtout pour tous les candidats dernières chances de persuader les électeurs de faire l’effort de se déplacer dimanche. Même si, au vu des débats, on peut se demander s’ils sont les mieux placés pour convaincre les abstentionnistes. « Aujourd’hui » relate l’initiative originale d’un patron de bar dans un village des Côtes d’Armor. Si vous lui présentez dimanche votre carte électorale dûment tamponnée, vous aurez droit à une consommation gratuite. Il espère grâce à ce geste propulser la participation du bureau de vote le plus proche au-dessus des 80 %. Il est encore temps pour tous les cafetiers de généraliser l’opération.
Seul inconvénient, on ne peut voter qu’une fois. Je connais certains citoyens prêts à voter (et boire) 10 fois pour être sûrs de pouvoir encaisser le résultat du premier tour tant ils redoutent certains scénarios impossibles à exclure en raison des scores serrés. Et tant qu’à faire, les boulangers pourraient eux aussi faire un effort et proposer un croissant (voire un pain au chocolat pour ceux qui auraient voulu voir Jean-François Copé, leur meilleur VRP, vainqueur de la primaire de la droite) gratis pour tout vote avant 11 heures.
Si quelques restaurants ou cinémas suivent le mouvement, on pourra, après avoir voté à l’ouverture des bureaux dès 8 h, boire, manger et se divertir sans débourser un centime. Mieux qu’une promesse électorale. 

jeudi 13 avril 2017

De choses et d'autres : futur logement vacant


Dans un mois, un logement va se libérer. Le président de la République française a pris pour habitude d’emménager dans le Palais de l’Élysée. La ou le vainqueur du second tour aura donc la possibilité de louer son actuelle demeure.
Cela a donné l’idée au site Likibu.com, « le 1er comparateur de location de vacances » d’estimer « les prix à la location auxquels pourraient être affichés les biens des candidats à l’élection présidentielle. » En s’alignant sur la moyenne des locations constatées pour les surfaces et lieux déclarés, on s’aperçoit que là aussi les écarts sont grands. Le jackpot et de très loin est remporté par François Fillon. Sa simple maison, présentée par le site comme un manoir, pourrait être louée 510 euros par nuit. Plus de 3 000 m2 habitables et un nombre considérable de chambres. Si le candidat de la droite l’emporte et fait le plein à la location durant les cinq années de son mandat, il pourrait empocher plus de 930 000 euros. De quoi, enfin, mettre un peu de sous de côté. Ou accepter, comme lui demandent des milliers d’internautes, de « rendre l’argent » des salaires des emplois présumés fictif de sa famille.
François Asselineau, propriétaire d’un 200 m2 en plein Paris, pourrait quant à lui récolter 410 euros par jour. Dormir chez Emmanuel Macron au Touquet coûtera au touriste « en marche » 146 € la nuit. Encore faudra-t-il qu’Emmanuel persuade son épouse Brigitte, propriétaire en son nom propre du bien immobilier.
Enfin pour Philippe Poutou la question ne se pose même pas : seul ouvrier candidat, c’est aussi le seul qui ne soit pas propriétaire et loue son logement... 

(Chronique parue le 13 avril en dernière page de l'Indépendant).

lundi 10 avril 2017

De choses et d'autres : Seule la victoire compte


La politique, comme le sport, est une histoire de classement. Une seule place importe : la première. Si au soir du 23 avril prochain, ils ne restent plus que deux en lice - la course par élimination laissera 9 candidats sur le bord de la route - la victoire ne sera en aucun cas fêtée par celui qui, deux semaines plus tard, terminera second. Cruauté de la démocratie et de la majorité, une fois que les urnes ont parlé, un peu moins de la moitié des voix exprimées, celles qui se sont portées sur le perdant, partent à la poubelle et le vaincu aux oubliettes. 
Cela explique sans doute l’acharnement de certains (Mitterrand et Chirac) à se représenter jusqu’à l’obtention de la place tant convoitée. Car à la différence du sport, les occasions de monter au sommet du podium sont beaucoup plus rares en politique, surtout dans une élection présidentielle. 
Hier, Lewis Hamilton a remporté le grand prix de Chine. Il devait être content, mais ce n’est qu’un début. Il gagnera d’autres courses en 2017 et même les années prochaines. L’USAP a battu le Racing à Narbonne. Espoir d’un côté, désespoir de l’autre. Néanmoins rien n’est encore joué pour la qualification ou la descente. 
Au marathon de Paris, l’exploit de Paul Lonyangata et Purity Rionoripo doit surtout à leur situation particulière. Habitués des médailles, chacun devait certainement être plus heureux de la victoire de l’autre. Normal, quoi de plus sympa que de gagner la même compétition que son ou sa compagne. Dommage que l’on ne puisse pas voter pour la première dame, voilà qui pimenterait encore plus cette élection. 
(Chronique parue le 10 avril en dernière page de l'Indépendant.)

vendredi 7 avril 2017

De choses et d'autres : Final à l’arrière-plan


Ce débat à 11 avant le premier tour, inédit, mérite un ultime commentaire. Non sur le plan politique, de moins en moins important malheureusement, mais sur les conclusions, dernier message diffusé à plus de minuit. Face à la caméra, les candidats ont quitté l’improvisation pour tenter de délivrer une péroraison convaincante.
Premier choc avec Marine Le Pen. Pas tant son discours que la personne à l’arrière-plan. Une dame aux cheveux gris peu souriante. Le flou de la profondeur fait qu’elle ressemble trait pour trait à Penelope Fillon. Un sosie, embauché par le Front National pour déstabiliser le candidat Les Républicains ? Non, mais encore une histoire de famille puisqu’il s’agit de Marie-Caroline Le Pen, grande sœur de Marine. Fâchée avec le père, l’aînée a renoué avec sa cadette au point de s’asseoir au premier rang.
J’ai tenté d’écouter ce qu’a dit François « en vertu de l’article XX de la constitution » Asselineau. Mais mon attention a été accaparée par un jeune placé derrière lui, petite barbe bien taillée. Il semble souffrir d’une maladie rare, genre syndrome de la Tourette version clin d’œil. Ses paupières ne cessaient de s’ouvrir et se fermer deux à trois fois par seconde. Inoffensif, mais totalement fascinant.
Benoît Hamon s’est essayé à la poé- sie pour énumérer la diversité des Français qu’il veut rassembler, les Bretons, les Catalans, ceux qui viennent du pays Dogon, des « rives du fleuve Sénégal » ou qui ont « laissé derrière eux l’odeur du jasmin d’Alger ».
Enfin, respect à la « figurante » derrière Emmanuel Macron, au sourire figé du début à la fin, tête penchée, telle une Madone écoutant religieusement son mentor. 
(Chronique parue le 7 avril en dernière page de L'Indépendant)

jeudi 6 avril 2017

De choses et d'autres : Se retrousser les manches


Long ce débat à 11. Très long. Mais pour les chaînes d’info, notamment BFMTV, il fallait continuer dans la foulée à le transformer en événement historique et dé- crypter immédiatement les interventions des uns et des autres. Un « After débat » avec en plateau des journalistes politiques habitués des projecteurs.
Parmi eux, Anna Cabana du Journal du Dimanche n’a pas caché sa stupéfaction face à l’attitude de Philippe Poutou. On sentait que la désinvolture du candidat du NPA, son vocabulaire, jusqu’à ses vêtements l’ont heurtée. On peut ne pas être d’accord avec les propositions d’un candidat. Mais pourquoi juger son apparence plutôt que son programme ? Anna Cabana n’a pas aimé que Poutou ne participe pas à la photo de famille. « Et alors ? » pourrait-il répondre comme d’autres. S’est-il rendu sur le plateau pour se retrouver immortalisé à côté de Marine Le Pen comme Nathalie Arthaud qui doit maudire le tirage au sort ? Sûrement pas. Elle stigmatise le fait qu’il ne porte pas de veste. Voire de costume. Attention, sujet sensible.
Enfin elle a osé cette incroyable critique en affichant une moue de dégoût très perceptible : « Il s’est retroussé les manches ». Rappelons à Mme Cabana que Philippe Poutou, ouvrier, incarne la signification de l’expression. Souvent sur un chantier ou une chaîne de production, on doit effectivement se retrousser les manches. Un monde abstrait pour des journalistes politiques totalement coupés des réalités. 
(Chronique parue le 6 avril en dernière page de L'Indépendant)