mardi 19 mars 2024

En vidéo, “Melchior l’apothicaire”

 


Petit rappel pour les incultes : les pays baltes sont au nombre de trois. Parmi eux, l’Estonie. Capitale Tallinn. Particularité : riche passé et industrie audiovisuelle en plein essor.

Pour preuve la sortie en vidéo chez Condor du premier long métrage des enquêtes de Melchior l’apothicaire. Un polar médiéval de Elmo Nüganen inspiré des romans d’Indrek Hargla (six tomes chez Babel Noir). Le jeune apothicaire est aussi un fin limier. Il est recruté pour découvrir qui a tué un chevalier templier.

Les amateurs de reconstitutions historiques apprécieront ces décors criant de vérité. Melchior, en précurseur de Sherlock Holmes, est secondé par un mystérieux jeune marin pour découvrir les raisons de ce meurtre sur fond de quête de pouvoir et de protection de la religion catholique.
 

lundi 18 mars 2024

BD - Quand la violence déborde des cases

 Beaucoup de noir, un peu de rouge sang : Quelque chose de froid et Brigantus sont deux albums de BD particulièrement violents. Le premier se déroule aux USA durant les années 30, chez les gangsters, le second raconte le périple sanglant de légionnaires romains à la conquête de l’Écosse. 

Froid comme un cadavre

Parmi les nombreuses sorties signées de Philippe Pelaez, Quelque chose de froid sort de l’ordinaire. Il est vrai que le scénariste le plus recherché du moment aborde un genre qu’il connaît particulièrement et aime par-dessus tout : le polar hommage aux films noirs américains.

Et pour illustrer cette histoire de vengeance implacable, il s’est adjugé le concours d’Hugues Labiano, dessinateur toulousain très à l’aise pour rendre ces ambiances sombres et inquiétantes.

En 1936, Ethan Hedgeway revient à Cleveland après un long séjour en prison. Ancien comptable, suspecté d’avoir trahi son patron, Frank Milano, parrain de la pègre de cette ville du nord des USA, Ethan sait qu’il est en sursis. Récemment, les sbires de Milano ont enlevé sa femme puis l’ont libérée… en morceaux. Bien décidé à se venger, Ethan trouve refuge dans un petit hôtel et parvient à déjouer plusieurs tentatives d’assassinats. Il tente de comprendre qui est le plus dangereux entre la police corrompue, la mafia omniprésente et Victoria, ravissante unijambiste qui lui fait du charme.

L’intrigue est sombre, les événements dramatiques. Mais cela ne suffisait pas à Philippe Pelaez qui y a rajouté une angoissante série de crimes dans les bidonvilles de Cleveland. Un fou qui après avoir assassiné ses victimes, les démembre et les décapite. Un album magistral, premier d’une trilogie autour du noir. Les deux auteurs seront aux Rencontres autour de la BD de Gruissan le week-end du 13 et 14 avril. L’occasion de se faire dédicacer le tirage de luxe en noir et blanc proposé en plus de l’édition classique, en couleurs.

Légionnaire ou bête à massacrer

Hermann n’en a pas terminé de nous surprendre. Le dessinateur de Bernard Prince ou Jeremiah, rajoute un univers à sa palette graphique : le péplum. Il a déjà fait du western (Comanche, Duke), des récits historiques (les Tours de Bois-Maury), mais avec Brigantus il plonge ses pinceaux dans l’empire roman.

Sur un scénario de son fils, Yves H., il raconte les déboires de Brigantus, légionnaire romain. Avec ses camarades qui le détestent, Brigantus participe à la conquête de l’île de Bretagne. Ils s’enfoncent de plus en plus au Nord, vers ce qui deviendra l’Écosse.

Mais la résistance des autochtones est de plus en plus farouche. En quelques planches d’une extraordinaire violence, Hermann dessine un Brigantus, féroce colosse sans pitié, tuant des dizaines d’assaillants dans des torrents de sang. Il sera presque le seul survivant. Et une fois à l’abri, dans une caserne romaine, il sera accusé de trahison. Brigantus, héros et banni. La trame ressemble à un western. Mais les décors, landes désolées recouvertes de brouillard, marécages fétides, modifient la donne.

Pas de soleil éclatant, juste du froid et de l’humidité rendant la survie encore plus compliquée. Un premier tome efficace, avec un Hermann qui a un peu modifié son trait en perdant un peu de précision, mais conserve toujours cette force et puissance rarement atteintes par d’autres dessinateurs.

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« Quelque chose de froid », Glénat, 64 pages, 15,50 € (Édition noir et blanc, 29,50 €)

« Brigantus » (tome 1), Le Lombard, 56 pages, 15,95 €

dimanche 17 mars 2024

En DVD et blu-ray - “Iris” redécouvre le désir


Moins comique que Antoinette dans les Cévennes, mais tout aussi profond dans son message, Iris et les hommes s’appuie de nouveau sur le duo gagnant formé par Caroline Vignal (scénariste et réalisatrice) et Laure Calamy (comédienne). 

Après les grands espaces de la Lozère champêtre, c’est un film résolument urbain qui devrait provoquer quelques remous dans certains couples un peu trop installé dans ses habitudes. Ces habitudes, si pratiques et confortables dans le quotidien, mais qui inéluctablement érode, voire annihile totalement, le désir qui a permis, quand ils étaient jeunes et pleins de sève, à Iris (Laure Calamy) et Stéphane (Vincent Elbaz) de devenir mari et femme et parents de deux filles. 

Mais aujourd’hui Iris est triste. Cela fait des années que c’est le calme plat dans la chambre à coucher. Elle aime toujours Stéphane. C’est réciproque. Mais la flamme du désir s’est éteinte. La solution, Iris va la découvrir au hasard d’une rencontre avec la mère d’un élève qui est dans la même classe que sa fille : « Inscrivez-vous sur un site de rencontre. Vous vous sentirez de nouveau désirée ! » Ce qu’Iris fait immédiatement, avec un réel succès. 

Le film, de populaire, aurait pu virer au graveleux. Écueil évité car ce n’est que du point de vue de l’épouse qui cherche à retrouver confiance en elle, son corps, que l’histoire est racontée. Iris expérimente, hésite, échoue, jouit, se remet à sourire. Ce qu’elle résume dans un étonnant point de vue à sa fille adolescente de 16 ans « Il ne faut pas toujours dire non. Dire oui, c’est accepter de vivre. » Et c’est ce message, dire oui à la vie, accepter ses envies et oser, qui risque de faire des remous dans les couples courageux qui auront vu ce film ensemble.

Film français de Caroline Vignal avec Laure Calamy, Vincent Elbaz, Suzanne de Baecque, Laurent Poitrenaux

 

samedi 16 mars 2024

Essai - Lydie Salvayre vénère le dimanche

 Ce texte parfois hilarant, longue réflexion sur la nostalgie des dimanches immobiles qui dérive sur l’inutilité du travail et le droit à la paresse, permet à Lydie Salvayre de mettre les rieurs de son côté. 

Que faites-vous les dimanches ? Êtes-vous de ceux qui attendent impatiemment le lundi et la reprise de la semaine active ou bien, comme Lydie Salvayre, vous aimez vous « réveiller sans l’horrible sonnerie du matin qui fait chuter vos rêves et les ampute à vif. » L’immense majorité aime les dimanches, un jour à part, où il n’y a pas de règle, d’obligation. Et puis le dimanche, normalement, on ne travaille pas. « Nous aimons vaquer dans la maison, en chaussons éventrés et pyjama informe. Et ce total insouci du paraître nous est, à lui seul, une délectation » explique la romancière. Elle se souvient de ces dimanches où, encore jeune, elle restait plongée dans les classiques de la littérature française. Un jour où « nous aimons lanterner, buller ». Bref paresser. Or, selon Lydie Salvayre, « la paresse est ni plus ni moins qu’une philosophie. »

Poursuivant sa réflexion, elle en arrive à se dire que le problème c’est avant tout le travail. Et le petit essai sur la quiétude dominicale se transforme en féroce attaque contre la charge travail qui nous bouffe la vie. « C’est le travail exagéré qui nous use et nous déglingue, au point que nous nous demandons chaque soir si nous pourrons, le lendemain, reprendre le collier, et si nous aurons assez de jus pour poursuivre. » Et de constater, personne ne peut la contredire : « C’est le travail qui prématurément nous fane. C’est le travail qui nous épuise, qui nous brise, qui nous vide… »

Pourtant il existe une solution. Lydie Salvayre se fait la zélatrice du « travail-patience » en opposition au « travail-corvée ». Selon des experts, « quinze heures par semaine de ce travail-patience seraient tout à fait suffisantes ». Beaucoup mieux que les 35 heures !

Ainsi on pourra enfin affronter sereinement le lundi « jour odieux, jour honni, jour maudit entre tous. » Même si les arguments avancés semblent très sérieux, c’est sans oublier un humour de bon aloi avec lequel Lydie Salvayre tente de convaincre ses lecteurs. Elle se met en scène, reconnaît qu’elle va souvent trop loin, qu’elle pousse le bouchon. Mais elle ne fait que suivre la voie des grands anciens, ceux qui avant elle ont combattu ce travail forcément aliénant.

Elle cite Blanqui, le révolutionnaire audois, surnommé « l’Enfermé » car il a passé plus de temps en prison (à ne rien faire…) qu’en liberté. Blanqui qui était ami avec Paul Lafargue, « gendre turbulent de Karl Marx » rédacteur en 1880 d’un « petit traité séditieux qui va défrayer la chronique et quelque peu agacer son illustre beau-père : Le Droit à la paresse. » Car selon lui, le « droit au travail n’est autre qu’un droit à la misère. »

Arrivé à ce niveau de revendication, que même l’extrême gauche actuelle n’ose plus avancer (pourtant il a existé un ministère du Temps Libre dans les années 80 après l’élection de François Mitterrand), comment la bonne fée du dimanche (Lydie Salvayre), va-t-elle se tirer de ce mauvais pas ? Tout simplement en convoquant le plus petit-bourgeois des auteurs français, Marcel Proust en personne. Et dans une nouvelle démonstration éclatante, elle explique que celui qui a écrit A la recherche du temps perdu (16 ans pour accoucher), a tout simplement prouvé que « la paresse est une forme de travail ». Lydie Salvayre connaît cependant bien son public et laisse le dernier mot à… Rabelais.

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« Depuis toujours nous aimons les dimanches » de Lydie Salvayre, Seuil, 108 pages, 16,50 €

vendredi 15 mars 2024

Polar - Mystères et secrets basques dans le nouveau roman de Cécile Cabanac, « À pleurer tout nous condamne »

 Vingt ans après la disparition inexpliquée de sa tante Diane, Alice revient au village, au cœur du Pays basque, pour tenter de dénouer les fils enserrant ce mystère familial. 


 Pour son cinquième roman policier, Cécile Cabanac situe l’action dans une région qu’elle apprécie : le Pays basque. Après la région parisienne, l’Auvergne et le Périgord, c’est dans le Pays basque intérieur, exactement à Saint-Just-Ibarre, un petit village, que cette nouvelle « reine du polar français » déploie son intrigue.

Le personnage principal est attachée parlementaire à Paris. Alice, 25 ans, est au bout du rouleau. Ce matin-là, dans le métro, elle se surprend à vouloir se jeter sous les roues de la rame. Un burn-out carabiné qui la pousse à tout plaquer et partir se réfugier dans la maison familiale de Saint-Just-Ibarre, très éloignée du marigot politique dans lequel elle perd ses repères. L’ancienne maison de sa tante, Diane.

Elle l’a peu connue. Il y a 20 ans, Diane a disparu sans explications. Installée comme médecin de village depuis quelques années, elle vivait seule dans la grande bâtisse. Les gendarmes ont retrouvé des traces de sang dans la cuisine, mais pas de cadavre. Malgré les recherches dans les forêts environnantes et les interrogatoires, Diane n’est jamais réapparue. Une histoire qu’Alice connaît très mal. Sa mère, Annabelle, sœur de Diane, très touchée par cette disparition, refuse d’en parler. Comme pour redonner un but à sa vie, Alice va rouvrir le dossier et questionner les survivants. Mais la jeune fille remue un passé que tout le monde au village semble vouloir oublier.

Sur une trame classique de secrets de village et familiaux, Cécile Cabanac colle la quête obstinée d’une femme forte en situation de faiblesse. Car Alice, déterminée, un peu imprudente malgré les avertissements et les menaces, va lentement mais sûrement découvrir quelques vérités cachées. On apprécie particulièrement le portrait de cette femme, sorte de miroir de Diane.

L’essentiel du roman se déroule de nos jours, mais de courts chapitres permettent au lecteur de comprendre l’état d’esprit de la communauté au moment de la disparition de Diane. L’enquête non officielle d’Alice va devenir plus tendue quand une des seules villageoises prête à l’aider est retrouvée morte chez elle et que Maiana, la fille de la mairesse, meilleure amie de Diane, disparaît elle aussi. Le dernier attrait de ce roman bien ficelé et au suspense parfaitement dosé, réside dans la description de ce Pays basque à la fois extrêmement beau mais parfois peu accueillant comme quand la météo s’affole : « La foudre venait de créer une colonne luminescente et le tonnerre rugissait. L’ambiance était magnifiquement sinistre. Une pluie drue s’abattit, aussitôt accompagnée de nouvelles flèches qui striaient la nuée noire. Les éléments se déchaînaient avec férocité et la jeune femme assistait à ce grand tremblement, les tripes nouées, pleine d’excitation et de peur. »

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« À pleurer tout nous condamne » de Cécile Cabanac, Fleuve Noir, 432 pages, 20,90 €. Le précédent roman de Cécile Cabanac, « Le chaos dans nos veines », vient de paraître en poche chez Pocket, 528 pages, 5,20 €

jeudi 14 mars 2024

Un beau livre : Les plus beaux villages de France


Collioure sera peut-être le village préféré des Français en 2024 (réponse fin juin...), mais ne fait pas partie des plus beaux villages de France. Le guide officiel de cet organisme vient de sortir.

On retrouve 176 destinations de rêve, authentiques et originales. Ils ne sont pas si nombreux que cela dans la région : il y a Lagrasse dans l’Aude et Castelnou, Eus, Evol, Prats-de-Mollo-la-Preste et Villefranche-de-Conflent dans les Pyrénées-Orientales. Un atlas du patrimoine tricolore qui ne peut que vous donner des idées pour les prochaines vacances.

« Les plus beaux villages de France », Flammarion, 200 pages, 18,90 €

mercredi 13 mars 2024

Des poèmes : Il·lusió Col·lisió


Alain Pottier, dit Alpott, aime taquiner les mots. Ce vigneron mais aussi poète propose ses recherches et découvertes dans la collection « Be Fort ». Il·lusió Col·lisió, paru en décembre dernier, est un joli ouvrage reprenant plusieurs dizaines de courts poèmes de cet artiste qui a le Pays catalan chevillé au corps.

Découvrez d’abord 37 nouvelles poétiques richement illustrées de photos artistiques en noir et blanc. Puis explorez un long texte sur la Sicile africaine. Alain Pottier se dévoile un peu plus ensuite dans une autobiographie géographique qui passe par Toulouse, la Guyane ou Paris. Pour clore le tout, un texte sur la tauromachie.

« Il·lusió Col·lisió », Trabucaire, 112 pages, 20 €

mardi 12 mars 2024

Polar - « Le silence des nonnes » après des hurlements d’horreur

 Seconde enquête de la commissaire Priya Dharmesh, flic d’origine réunionnaise imaginée par Marie Capron. Un polar très gore où ça meurt et ça mord… 

Certains romans policiers ne font pas dans la dentelle. Pour dénoncer la noirceur du monde, rien de tel qu’un bon massacre. Une course à l’horreur parfois malsaine. Sauf si elle est doublée d’un humour corrosif. Ou d’un discours politique progressif. Il y a un peu de tout cela dans Le silence des nonnes, second roman ayant pour héroïne le commissaire Priya Dharmesh. Cette petite femme d’origine réunionnaise, célibataire mais sur le point d’adopter la petite Lison (la rescapée de sa première enquête, La fille du boucher), est appelée avec son équipe dans un monastère parisien.

Douze nonnes se sont enfermées dans une pièce et refusent d’en sortir. Une fois la porte ouverte, les policiers découvrent un abominable massacre : « Je suis happée, raconte Priya, narratrice du roman, par la vision des vêtements sanguinolents éparpillés sur les marches de l’estrade. Ils semblent avoir été arrachés par un démon, découvrant des fleurs de chair éventrée sur des peaux diaphanes. […] Des mâchoires béantes vomissent un sang encore frais. Il m’est impossible de dénombrer les corps dans cette imbrication de membres déchiquetés. Partout, des plaies fleurissent dans cette mêlée humaine qui semble s’être livrée à une barbarie inouïe. » Les nonnes se sont entredévorées, victimes d’une drogue de synthèse déclenchant un cannibalisme irrépressible. Les créateurs de ce poison, deux jeunes idéalistes, sont capturés par la CIA qui va tenter d’utiliser le produit pour déclencher le chaos en Europe.

On retrouve parfois des airs de San-Antonio de la grande époque dans ce polar extrême. Le machiavélisme des méchants semble le seul adversaire de Priya. Sa détermination à faire triompher la vérité sera rudement mise à l’épreuve quand les politiques lancent la machine à fabriquer du récit, l’autre nom des mensonges d’État.

Un polar mené tambour battant, entre action, horreur et critique sociale. Du grand art qui distrait et fait réfléchir.

« Priya - Le silence des nonnes », Marie Capron, Viviane Hamy Éditions, 352 pages, 21,90 €

lundi 11 mars 2024

Un album jeunesse : Raptors rigolos


Ils ont des dents affûtées et sont toujours affamés. Parmi les dinosaures, les carnivores sont souvent caricaturés comme de très méchants bougres. Séverine de la Croix a décidé de les transformer en petits rigolos dans cette nouvelle série pour les plus jeunes. Les Férociraptors, surnom des vélociraptors, sont trois : Prune, Cassis et Myrtille.

Dans cette première aventure dessinée par Julien Flamand, ils tentent de dérober (pour le manger), l’œuf d’un autre dinosaure. Mais s’attaquer à un futur bébé de ptérodactyle, de tricératops voire de T-rex est très risqué. On rit bien de leurs déboires, notamment quand ils doivent se contenter, au final, de l’œuf de coco.

« Les férociraptors », Jungle Splash !, 40 pages, 8,95 €

dimanche 10 mars 2024

Des poèmes de jeunesse signés Philippe Salus


Ancien journaliste, Philippe Salus s’est reconverti dans l’édition. Il a publié les ouvrages des autres mais ces poèmes sont de lui. Des œuvres de jeunesse qu’il a décidé de sortir de l’oubli. « Poèmes lointains, rémanences de l’adolescence et de la jeunesse d’un auteur aujourd’hui sexagénaire », selon sa propre définition, ils sont illustrés de photos de Bruno Grégoire.

L’auteur a présenté son livre dans le cadre de la manifestation « Printemps des poètes », le dimanche 17 mars à la librairie Victor et Madeleine à Canet-en-Roussillon.

« Poèmes pour ne pas dormir », Philippe Salus, Obsidiane, 64 pages, 14 €


samedi 9 mars 2024

Francis Cabrel, Ibrahim Maalouf, Olivia Ruiz... Pour les 20 ans de son album "L'Amour parfait", Cali revisite ses chansons avec de nombreux artistes


Premier morceau, C'est quand le bonheur, est confié à Francis Cabrel. "Avec Francis Cabrel on ne se voit pas beaucoup mais c'est un camarade. J'ai eu la chance de faire la préface de sa biographie et il y a quelques années on avait chanté tous les deux sa chanson "Encore et encore" qui est très rythmique et on l'avait faite piano-voix. Il m'avait dit à l'époque "J'adore cette version car je redécouvre mes mots". Alors je lui ai proposé C'est quand le bonheur, et j'ai redécouvert mes mots. Je me suis rendu compte qu'il se l'était complètement appropriée. Il l'a tellement incarnée que les gens me disent, c'est une chanson de Cabrel en fait."  

Calogero - Elle m'a dit. "À l’origine c'est une voix féminine qui chante, mais j'entendais trop Calogero le faire. Il a été d'accord car il adore la chanson." 

Stephan Eicher - Pensons à l'avenir ."Il y a 20 ans, Stephan Eicher m'avait dit qu'il adorait cette chanson. Je lui ai proposé et j'ai pleuré car il m'a fait un beau cadeau.". 

Charlelie Couture - Il y a une question. "Il m'a fait une Charlelie, magnifique. Il part dans d'autres mélodies avec sa voix éraillée."

Ibrahim Maalouf - J'ai besoin d'amour. "Sur cette chanson, ce n'est pas un chanteur qui me répond mais la trompette d'Ibrahim Maalouf."  

Olivia Ruiz - Dolorosa. "Olivia crache toute sa fougue dans cette chanson d’amour cruelle."

Dominique A - Tes désirs font désordre. "Sur fond de boîte à rythmes il prend possession de mes mots amers et cyniques qui ne lui ressemblent pas."

Adamo - C'est toujours le matin. "Adamo c'est le plus gentil, le plus tendre des chanteurs. On a passé une journée en studio magnifique. Il y a 20 ans je chantais pour une fille, là on est un duo de garçons alors on a transformé la chanson : c'est mon meilleur ami et c'est moi qui lui vole sa femme, c'est moi le traître, le félon."

Benabar - Le grand jour. "Avec Bénébar, nous nous sommes amusés comme les deux acolytes, que nous sommes dans la vraie vie, sur une chanson faussement cruelle."

David Linx - Fais de moi ce que tu veux. "Ce chanteur de jazz, saupoudre le titre d’une sobriété inattendue."

Bernard Lavilliers - Différent. "Lavilliers m'a fait un beau cadeau. À la fin de la chanson, je lui ai demandé de déclamer le poème de John Donne, le poème inscrit au Perthus, au passage emprunté par les Républicains espagnols." 

Elliott Murphy - Tout va bien. "Elliott Murphy c'est la même génération de Springsteen. À 74 ans il fait encore des tournées à fond. Je l'ai croisé dans la rue et je me suis presque agenouillé pour lui demander s'il était d'accord d'aller chanter avec moi. Ce sont des petits miracles pour moi".

Peter Kingsbery - L'Amour parfait a state of grace. "T'imagines, la voix de Cock Robin ! Il m'a fait une version adaptée en anglais. Sa voix suave et subtile offre à l’album un final tout en grâce."

Sans oublier deux titres en bonus, Pascal Obispo pour Les choses défendues et Coco Caliciuri, la fille de Cali, qui chante avec son père une seconde version de L'amour parfait.

vendredi 8 mars 2024

Un témoignage : Le cinéma, 50 ans de passion

 


Nicolas Seydoux a longtemps présidé Gaumont. Il livre dans ce récit le témoignage d’un des patrons de cet art, également secteur économique essentiel en, France. Il revient sur son parcours, les grands succès (Le Grand Bleu, Intouchables…) mais surtout raconte les hommes et femmes qu’il a eu la chance de croiser.

Des portraits parfois intimistes des grands du cinéma français comme Alain Poiré, Luc Besson, Jean Reno ou Daniel Toscan du Plantier. Il ne se met pas spécialement en avant, se présentant simplement comme un patron désireux de faire fructifier cette marque exceptionnelle aussi ancienne que ce cinéma qui a fait sa renommée mondiale.

« Le cinéma, 50 ans de passion », Nicolas Seydoux, Gallimard, 450 pages, 27 €

jeudi 7 mars 2024

Un album jeunesse : Les cheveux de papa

 

Ce petit livre malicieux de Jörg Mülhe plaira à tous les jeunes papas qui ont des problèmes de calvitie naissante. Comment expliquer à ses enfants qu’on perd déjà des cheveux, comme Papi, même si lui est vieux, très vieux ?

L’auteur de cet album imagine que les cheveux de papa sont des petits rigolos ayant soif d’aventures, bien décidés à découvrir la vie par leurs propres moyens. Ainsi, un matin, dans la salle de bains, ils ont quitté le crâne de papa et se sont envolés par la fenêtre.

Il a bien essayé de les rattraper, mais ils ont toujours été plus rapides. Mais qui sait, peut-être reviendront-ils un jour ?

« Les cheveux de papa », L’École des loisirs, Pastel, 68 pages, 12 €

mercredi 6 mars 2024

Cinéma - Le “Bolero”, l’œuvre qui éclipse la vie de Ravel

 Gros plan sur la vie de Maurice Ravel, compositeur du Bolero, filmé par Anne Fontaine et interprété par Raphaël Personnaz. Un film sur un air devenu universel. 


Cinq fois candidat au prix de Rome. Cinq échecs. Pourtant Maurice Ravel (Raphaël Personnaz) était déjà considéré comme un très grand compositeur. Cela donne lieu dans Bolero, film d’Anne Fontaine, à une scène finalement assez joyeuse. Avec quelques amis dont Cipa Godebski (Vincent Perez), ils trinquent « à l’échec ! »

Maurice Ravel, éternel perdant ? Il se serait contenté de cette étiquette, mais en 1928, pour la danseuse Ida Rubinstein (Jeanne Balibar), il compose un morceau de 17 minutes : le Bolero, devenu depuis l’air de musique le plus connu dans le monde.

Pour raconter la vie de Maurice Ravel, Anne Fontaine a donc décidé de placer le Bolero, et sa création, au centre du film. Longtemps, Ravel repousse ce travail de commande. C’est à la demande insistante de sa muse, la femme qu’il semble aimer secrètement, Misia Sert (Dora Tillier), qu’il accepte de se mettre à la tâche. Dans sa maison refuge, en contemplant la nature, il pose les premières notes sur la partition. Puis passe au piano, imagine cette ritournelle lancinante et la répète de façon crescendo. Il n’en sera jamais totalement satisfait : pas d’âme, juste une expérience d’orchestration.

Mais lors de la première du ballet, c’est un triomphe. Maurice Ravel, déjà célèbre (il faisait régulièrement des concerts aux quatre coins du monde), devient une star planétaire. Mais pour un seul morceau qui éclipse tout le reste de son œuvre. Le film aborde aussi cet aspect de sa carrière, cannibalisée par ces 17 minutes géniales. Géniales car on ne peut s’empêcher, au cours de sa création puis de son interprétation dans le film, de succomber à sa simplicité, sa virtuosité.

Le Bolero a été qualifié de charnel, d’érotique. L’inverse de la vie quasi monastique de Maurice Ravel. Il n’avait qu’une seule épouse : la musique. Anne Fontaine a cependant voulu faire sentir au spectateur combien ce créateur était sensible et délicat. Quelques scènes entre Raphaël Peronnaz et Doria Tillier sont d’une rare sensualité.

Amour platonique, peut-être causé par la trop grande importance de la mère de Ravel dans sa vie. Les amateurs de psychanalyse y trouveront matière à réfléchir. Ce qui est sûr, c’est que Ravel, une fois le Bolero mis en orbite, a lentement décliné, atteint d’une maladie du cerveau. Il ne pouvait plus composer, mais la musique était toujours présente dans sa tête. De nouveaux Boleros que l’on n’aura jamais la chance d’apprécier.

Film d’Anne Fontaine avec Raphaël Personnaz, Doria Tillier, Jeanne Balibar, Vincent Perez, Emmanuelle Devos
 

 

Cinéma - “La salle des profs”, reflet d’une société en perdition

Film d’lker Çatak avec Leonie Benesch, Michael Klammer, Rafael Stachowiak, Leo Stettnisch


Que se passe-t-il dans cette salle des profs d’un collège allemand ? Solidarité et concorde ont déserté le lieu. Carla (Leonie Benesch), jeune prof de maths, nouvellement affectée, découvre que tout le monde se surveille. Il y a des vols. Chez les élèves et les profs.

Elle tend un piège et filme la voleuse. La première pièce d’un puzzle machiavélique qui va transformer le collège en véritable poudrière. La salle des profs d’Iker Çatak, sélectionné pour l’oscar du meilleur film étranger, inaugure un nouveau genre, le thriller scolaire.

Carla se retrouve acculée. Elle se met à dos ses collègues mais surtout toute la classe d’Oskar (Leo Stettnisch), le fils de la présumée voleuse, mise à pied temporairement. Le film devient de plus en plus oppressant, la position de Carla intenable, celles d’Oskar et de sa mère encore plus délicates.

Une réalisation au cordeau qui bénéficie d’une interprétation magistrale, notamment de Leonie Benesch qui aurait sans doute mérité, comme Sandra Hüller, d’être nominée comme meilleure actrice.

 

Cinéma - Le saxo majeur de “Blue Giant”

Un film japonais d'animation (tiré d'un manga) de Yuzuru Tachikawa racontant la formation d'un groupe de jazz. 


Tiré du manga de Shinichi Ishizuka édité en France Chez Glénat, Blue Giant est le genre de réalisation qui va passionner les amateurs de jazz et sans doute créer des vocations. Pas forcément de musiciens, mais de nouveaux amateurs de cette musique qui a su au fil des décennies traverser les frontières et conquérir toutes les civilisations. Au Japon, le jazz ressemble presque à une religion. Les adeptes sont ceux qui vont dans les clubs, le clergé les musiciens.

Dai, jeune prodige du saxo, décide de quitter sa province pour tenter sa chance à Tokyo. Hébergé chez son meilleur ami, Tamada, il va faire des petits boulots la journée et répéter, seul devant le fleuve, tous les soirs. Ce qu’il aime dans le jazz, ce sont les solos d’improvisation. En allant dans un club, il croise la route de Yukinori, pianiste expérimenté. Ils ont le même âge, décident de répéter ensemble dans un club qui n’accueille plus de public. Manque un batteur. Dai va proposer le poste à Tamada, totalement novice mais enthousiasmé par l’idée. Le goupe Jass vient de naître et le film Blue Giant raconte sa progression jusqu’au sommet en moins de deux ans.

Si la première partie est un peu laborieuse (découverte de Tokyo, rencontre des membres, premières répétitions), la suite est véritablement enthousiasmante. Les longues scènes au cours desquelles le groupe joue à l’unisson sont un bonheur rarement atteint dans une fiction. Et les effets graphiques et de couleurs amplifient d’autant l’impression d’osmose entre les trois jeunes artiste, la musique, le public et les spectateurs qui se trouvent catapultés au cœur de ce jazz en images. 

 

mardi 5 mars 2024

Un livre voyage : Marra Sketch

Une semaine au Maroc, des photos et des dessins durant ce petit voyage. Et à l’arrivée un joli livre signé Ben Caillous au dessin et Laurent Herencia pour la partie photographique.

Les deux amis avaient envie de collaborer ensemble, ce Marra Sketch est l’occasion parfaite pour qu’ils fassent répondre leurs regards sur les habitants du Maroc. Ben Caillous, dessinateur installé à Villelongue-dels-Monts dans les Pyrénées-Orientales explique que « Le défi était de réaliser un sketchbook sur six jours à Essaouira et Marrakech. Deux ambiances différentes. » Et de reconnaître que dans ce livre, « ce sont les expressions, les postures et les scènes de vie locale qui nous ont captivées. »

« Marra Sketch », Les Presses Littéraires, 108 pages, 18 €

lundi 4 mars 2024

Un livre jeunesse : Le prince tigre

Chen Jiang Hong est un illustrateur d’origine chinoise installé depuis des années en France. Il est à la tête d’une importante œuvre où il raconte les légendes de son pays mais en imagine aussi de nouvelles.

C’est le cas de l’album Le prince tigre, récemment réédité. Les hommes ont tué les petits d’une tigresse. Désespérée, elle se venge tous les soirs en attaquant des villages. Pour arrêter le carnage, le roi doit lui donner son seul enfant, un fils, le prince.

Le petit homme va prendre la place des petits animaux, calmer la mère en souffrance et apprendre les secrets de la forêt. Un conte humaniste à lire aux enfants dès 6 ans.

« Le prince tigre », L’École des loisirs, 44 pages, 7 €

dimanche 3 mars 2024

BD - Johann Ludwig Burckhardt et Pétra

 


La vie de certains explorateurs est édifiante. Celle de Johann Ludwig Burckhardt, Suisse, est tellement extraordinaire qu’elle a donné lieu à ce roman graphique écrit par Danièle Masse et dessinée par Alexis Vitrebert. Burckhardt quitte la Suisse pour tenter de trouver du travail en Angleterre. Mais le royaume est en pleine crise, affamé par le blocus imposé par Napoléon.

Ce fervent Chrétien décide de se mettre au service de l’Association africaine. Une entité qui veut découvrir de nouvelles routes dans le continent africain. Pour favoriser le commerce et contrer l’avancée des Français. Burckhardt se retrouve, de fait, espion au service des Anglais. Il veut aller en Égypte, explorer la Libye, traverser le Sahara. Il va devoir se travestir en Cheikh Ibrahim Ibn Abdallah, marchand indien. Il apprend l’arabe, étudie le Coran et commence son long travail d’infiltration. Le Liban, la Syrie, la Jordanie…

Il explore la région, découvre des merveilles, renseigne les Anglais. C’est en 1812 qu’il retrouve la cité oubliée de Pétra. Il va finalement parvenir à rejoindre l’Égypte, tenter de retrouver la source du Niger. Un périple au cours duquel il fera une nouvelle découverture archéologique essentielle : le temple d’Abou Simbel.

Paradoxalement, cette partie de sa vie n’est pas la plus développée dans la BD. Les auteurs ont préféré se concentrer sur sa vie spirituelle. Au contact des musulmans, il va comprendre les pays traversés, jusqu’à aller faire le pèlerinage de la Mecque. Ce sera le premier Occidental. Des voyages éprouvants, au point qu’il mourra d’épuisement et repose depuis au Caire.

« L’Espion d’Orient », Delcourt, 160 pages, 19,99 €

samedi 2 mars 2024

BD - Parcours de migrant dans "Ce que je sais de Rokia"

 


Trop souvent la crise des migrants se résume à une litanie de chiffres. Combien meurent en traversant la Méditerranée, combien parviennent à rejoindre la France, combien sont renvoyés sans ménagement dans leur pays… Ce que je sais de Rokia, témoignage de Quitterie Simon dessiné par Francesca Vartuli aborde la problématique en ne parlant qu’un cas, celui de Rokia.

A La Rochelle, Marion veut s’engager pour aider les migrants mineurs en situation irrégulière. Avec son mari et ses enfants, elle veut accueillir un jeune isolé et sans abri. Ce sera Rokia. Elle serait originaire du Liberia, à 19 ans, est arrivée il y a un peu plus d’un an en Italie après une traversée de la Méditerranée au départ de la Libye. Elle va de famille d’accueil en famille d’accueil, apprenant le français, attendant une éclaircie côté papiers. Marion, autrice, va tenter de fendre la carapace de Rokia. Mais c’est compliqué. La jeune fille est très repliée sur elle-même, souvent mutique.

Première victoire, Rokia décide de rester chez Marion. Et cette dernière va lui trouver un objectif : devenir chocolatière. Quelques mois de bonheur et tout s’écroule. Une convocation à la gendarmerie. L’expulsion, vers l’Italie, est de plus en plus probable.

Le récit, dessiné dans de superbes couleurs par une jeune artiste italienne, montre le côté implacable de l’administration française. Police et gendarmerie appliquent les lois à la lettre, sans se poser de question ni examiner le statut particulier de la jeune femme. Marion recevra par chance beaucoup de soutien dans son combat pour permettre à Rokia de rester en France dans un premier temps puis de bifurquer vers une autre solution.

De La Rochelle à Menton en passant par les vallées protégées du piémont pyrénéen, c’est à une belle épopée que le lecteur est convié, avec son lot de déceptions de rebondissements et aussi d’élan d’humanité.

« Ce que je sais de Rokia », Futuropolis, 176 pages, 23 €


vendredi 1 mars 2024

BD - Cuba, la révolution et la mafia


Comment Fidel Castro a pris le pouvoir à Cuba ? La réponse est dans ce très gros roman graphique (250 pages) des Québécois Michel Viau et Djibril Morissette-Phan. Havana Connection, pour raconter la révolution castriste, adopte la vision d’un Canadien qui était aux premières loges. Un Canadien célèbre : Lucien Rivard.

En 1956, alors que le dictateur Batista, appuyé par les USA, règne sur l’île, la mafia est persuadée que ce pays à quelques heures de la Floride peut devenir le nouveau Las Vegas. Lucien Rivard débarque à la Havane avec le titre de patron d’un cabaret. En réalité, c’est un sous-marin de la mafia, chargé d’ouvrir un casino pour blanchir l’argent sale et faire transiter la drogue en provenance de la French Connection. Il a également un petit business de trafiquant d’armes.

Le lecteur vit les soubresauts de l’insurrection par l’intermédiaire de Lucien et d’un de ses employés au bar. Lucien qui n’approuve pas les méthodes très violentes de Batista. Mais il est obligé de les tolérer pour ne pas se mettre la mafia américaine à dos. Il va rééquilibrer son karma en vendant des armes aux révolutionnaires menés par Castro. Un roman graphique historique qui se lit comme un polar. Même si on connaît la fin.

Une copieuse partie documentaire en fin de volume raconte ce qu’ils sont devenus. Lucien Rivard, de retour à Montréal, a finalement été extradé aux USA et purgé quelques années de prison, Batista a terminé son existence en exil au Portugal puis en Espagne. Quant à Fidel Castro, il est toujours vénéré comme le libérateur par une grande majorité de Cubains.

« Havana Connection », Glénat, 248 pages, 27,50 €