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samedi 4 janvier 2025

De la poésie - Rimbaud est vivant


Si la poésie de Rimbaud a traversé les siècles, son image est rare. Un portrait du poète à 17 ans est le plus connu. C’est s’appuyant sur ce visage que Luc Loiseaux a fabriqué des photos d’époque de Rimbaud. Des clichés criants de vérité pour raconter les cinq ans de créativité intense, de 1870 à 1875.

On a droit au jeune Rimbaud en pleine fugue avec un sac à dos, allongé dans un lit d’hôpital, s’enivrant avec Verlaine, joyeux dans des cafés où l’alcool coule à flots. Un texte enrichi de poèmes et citations pour mieux comprendre l’évolution de son œuvre. Un beau livre utilisant intelligemment les technologies modernes.
« Rimbaud est vivant » de Luc Loiseaux, Gallimard, 272 pages (100 illustrations), 39 €

samedi 13 avril 2024

Des poèmes - L’Adresse


« Quand tu retourneras marcher dans la rue, après la tempête, tu ne seras pas trempé. Mais à l’intérieur, oui, il restera cette humidité qui gèles les os. » Les premières lignes de ce poème d’Arthur Teboul ont été écrites le jeudi 16 mars 2023 à 12 h 38.

Dans son bureau, il a reçu durant une semaine des inconnus et leur a offert ces poèmes composés en leur présence. Cet éphémère « cabinet de poèmes minutes » à Paris permet de publier ce recueil reprenant ce formidable exercice d’écriture automatique. Aussi déroutant qu’innovant et surprenant.

« L’Adresse - Les rendez-vous du désespoir » d’Arthur Teboul, Seghers, 384 pages, 26 €

mercredi 13 mars 2024

Des poèmes : Il·lusió Col·lisió


Alain Pottier, dit Alpott, aime taquiner les mots. Ce vigneron mais aussi poète propose ses recherches et découvertes dans la collection « Be Fort ». Il·lusió Col·lisió, paru en décembre dernier, est un joli ouvrage reprenant plusieurs dizaines de courts poèmes de cet artiste qui a le Pays catalan chevillé au corps.

Découvrez d’abord 37 nouvelles poétiques richement illustrées de photos artistiques en noir et blanc. Puis explorez un long texte sur la Sicile africaine. Alain Pottier se dévoile un peu plus ensuite dans une autobiographie géographique qui passe par Toulouse, la Guyane ou Paris. Pour clore le tout, un texte sur la tauromachie.

« Il·lusió Col·lisió », Trabucaire, 112 pages, 20 €

lundi 23 octobre 2023

Un beau livre de poésie - Une saison en enfer par Rimbaud et Patti Smith


Patti Smith, chanteuse et poétesse américaine, a régulièrement cité Rimbaud en exemple. C’est donc tout naturellement qu’elle intègre la luxueuse collection « Grande Blanche illustrée » en proposant une soixantaine de photos, dessins documents ou textes inédits en regard des poèmes de Rimbaud parus dans Une saison en enfer

Un beau livre permettant de redécouvrir sous une approche très actuelle ces textes parus il y a 150 ans. Patti Smith qui signe également, textes et photos de son quotidien dans Un livre de jours (Gallimard, 400 pages, 26,50 €)

« Une saison en enfer », Rimbaud et Patti Smith, Gallimard, 45 €

vendredi 16 décembre 2022

BD - Les fleurs du mal et Yslaire

Après avoir exploré la vie du poète à travers Mademoiselle Baudelaire, alias Jeanne Duval, vénus noire au cœur de l’œuvre de Baudelaire, Yslaire offre son inépuisable talent graphique aux Fleurs du mal.

Illustrant les cent poèmes de la version de 1857, avant le procès retentissant de Baudelaire qui en fera écarter six parties jugées immorales, Yslaire, maître de la BD moderne souligne de merveilleuse et vénéneuse manière toute la beauté, la profondeur et le mystère de l’art baudelairien. Le temps n’est rien pour les artistes qui, malgré la différence d’époque, finissent toujours par se rencontrer…

« Les fleurs du mal », Dupuis, 35 €

vendredi 12 février 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Amour, toujours

valentin, amour, poésie
La Saint-Valentin, jolie fête des amoureux, pâtit d'une image par trop commerciale. Tout est bon pour faire du chiffre, l'amour comme la mort. Dans mon village, la Saint-Valentin a conservé sa raison d'être. Pas de repas en amoureux à vendre ni de séance au spa et encore moins de jouets sexuels à petits prix (bien que ma commune soit la mieux achalandée de la région en matière de boutique plaisir, j'y reviendrai certainement un jour ici même).
Non, chez moi, la fête des amoureux se transforme en printemps des poètes. Sur chaque lampadaire, un gros cœur rouge est accroché quelques jours avant le fameux 14-février et des maximes, aussi belles que romantiques, sont proposées aux regards des passants curieux. Juste pour le plaisir, la beauté des mots. Ainsi, de la fenêtre de ma cuisine, depuis mardi, je peux lire de jour comme de nuit, "Je ne sais où est mon chemin, mais je marche mieux quand ma main est dans la tienne."
A trois mètres de la porte du garage, j'apprends que "Dieu a créé la nuit pour que je puisse rêver de toi".
On pourrait rire de cette poésie un peu simpliste. Mais franchement, entre ces petites phrases pleines de douceur et de tendresse et les tags incompréhensibles, insultants, orduriers voire racistes qui fleurissent sur le mobilier urbain, le choix est vite fait. D'ailleurs, les cœurs "vierges" installés de ci de là à l'intention des poètes amateurs sont chaque année respectés. Aucun détournement ni vandalisme. Nouvelle preuve que l'amour restera toujours une valeur sûre des fondements de notre société.

samedi 5 avril 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - De cauchemarner à escargoter, inventons des mots !

L'autre matin, réveil nauséeux après un sommeil agité. L'impression d'avoir « cauchemarné » une bonne partie de la nuit. « Cauchemarner » le verbe me vient à l'esprit car mes cauchemars récurrents ont pour sujet une surcharge de travail que je n'arrive pas à terminer.

Un mot inventé qui aurait toute sa place dans le concours lancé par la Semaine de la langue française et de la Francophonie. Durant un mois, les internautes ont proposé des mots et leur définition via Facebook. Trois d'entre-eux se sont imposés. « Escargoter » : prendre son temps est sorti vainqueur chez les seniors.
Pour les juniors, le délicieux « se mémériser » : action de se vieillir au moyen d'habits hors d'âge a gagné. Enfin mention spéciale du jury pour « tôtif » : le contraire de tardif.
Parmi les propositions (il y en a eu plus de 3 000 !) je reste en admiration devant « s'enrêver » : s'embarquer dans un rêve éveillé et « Mamimosas » : grand-mère qui adore les fleurs. Les propositions sont souvent plus originales que celles de l'Académie française, peu réputée pour son audace. On se souvient des « couch potatoes » anglo-saxonnes, ces personnes rivées à leur canapé face à la télé. En français imaginaire, cela peut donner « marmoufler » : pantoufler comme une marmotte pendant un ou plusieurs jours d'affilée.
Finalement, toutes ces idées sont trop excellentes. Mais là je fais mon « adverboulimique » : rédacteur qui fait un usage excessif des mots modalisateurs...

Chronique "De choses et d'autres" parue vendredi en dernière page de l'Indépendant.