mercredi 26 juin 2013

BD : Vélo éternel selon Garréra et Julié

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Jean-Luc Garréra et Alain Julié sont installés depuis des années dans l'Aude, à Coursan exactement. C'est là que sont imaginés les gags des Vélomaniacs, une série vedette de chez Bamboo. Le 9e recueil rend hommage aux 100 ans du tour de France et du vélo sportif. Cela donne une histoire complète sur l'histoire du vélo, entre délires préhistoriques et affirmations approximatives. Ensuite les cyclistes vont reconnaître les routes de Corse, île où sera donné le départ du prochain Tour. Quelques gags « traditionnels » savoureux. Et puis les Vélomaniacs accueillent pour la première fois des cyclistes féminines. Julié a pris visiblement beaucoup de plaisir à dessiner leurs courbes sportives.

« Les Vélomaniacs » (tome 9), Bamboo, 10,60 euros

mardi 25 juin 2013

BD : Secrets d'enfance dans "Cavale" de Giroud, Germaine et Magda

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Tout le monde ne fait pas de crise d'adolescence. Une mère aimante, une vie équilibrée (avec une passion, genre l'équitation), de bons résultats au lycée et la vie s'écoule calmement et sereinement pour Nadia, bientôt 18 ans. La jeune et jolie brune est pourtant tourmentée. Ses nuits sont peuplées de cauchemars abominables. C'est la séquence d'ouverture de cet album écrit par Giroud et Germaine et dessiné par Magda. Nadia regarde horrifiée un cheval crucifié sur un té d'architecte en compagnie de sa mère qui ne cesse de courir. Cela se termine par la mort du père, abattu par un voisin alors qu'il flotte dans les airs... Pour trouver des explications, Nadia demande conseil à sa meilleure amie, passionnée de psychologie. Mais tout s'éclairera quand la tante de Nadia oublie de retenir sa langue. Un secret de famille très prenant, notamment par le dessin clair et précis de Magda.

« Cavale » (tome 1), Dupuis, 14,50 euros

lundi 24 juin 2013

BD : le futur déjanté de François Descraques et Gosh

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A la base c'est une simple web série, faites avec un minimum de moyens et quelques potes. L'histoire d'un agent venu du futur pour empêcher certaines catastrophes. Du genre de ne pas jeter sa canette dans une poubelle... Et puis François Descraques, le concepteur-scénariste-réalisateur du « Visiteur du futur » a étoffé l'histoire, fait d'autres épisodes, une saison complète, une seconde et la troisième est finalement diffusée sur France Télévisions... Il aime aussi la bande dessinée et à force d'insistance a trouvé un graphiste assez déjanté, Gosh, pour signer un one-shot de son univers. L'album est édité chez Ankama et est encore plus délirant que la série.

Un max de vannes, des zombies à la pelle, du trash et du paradoxe temporel : la BD rêvée pour les geeks du passé, d'aujourd'hui ou du futur.

 

« Le visiteur du futur », Ankama, 12,90 euros


mercredi 19 juin 2013

BD : Au plus profond avec "Deep" de Betbeder et Pietrobon

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Dans la suite de cette série de SF écrite par Betbeder, l'action se déroule sur et sous la mer. En surface, les animaux se révoltent. Comme poussés par un instinct irrépressible, ils se liguent contre l'Homme, ce poison mortel. Cela donne l'attaque d'un porte-avions américain par une nuée de sauterelles en plein Pacifique ou l'abordage d'un ferry de touristes sur un fleuve africain. Dans les abysses, on retrouve les personnages principaux de la BD dessinée par Pietrobon. Il y a Mad', la scientifique, paralysée après un accident de plongée et qui désormais vit dans une base sous-marine à des milliers de mètres de profondeur. Elle vient de repérer un objet vieux de millions d'années, prisonnier de la roche, mais manufacturé. Elle recevra l'aide de son ancien amant, Nathan, toujours amoureux de Mad' mais rejeté par elle car responsable de son accident. L'intrigue sentimentale permet de placer quelques respirations dans un récit faisant la part belle aux catastrophes. Du grand spectacle avec une épidémie de bactérie rongeuse de chairs très impressionnante.

« Deep » (tome 2), Soleil, 13,95 €

mardi 18 juin 2013

BD : Le réveil des aliens

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Une bonne petite série B, au ciné comme en bande dessinée cela ne peut pas faire de mal. Juste l'occasion de décrocher complètement de notre triste réalité, dépressogène et sans retour. Au moins, dans ce genre de production, même si cela va encore plus mal que dans la vraie vie, il y a toujours un petit espoir. La Terre, avant d'être peuplée et dominée par les humains, a servi de tombe-prison pour 9 entités extra-terrestres belliqueuses. Enfermées dans des sarcophages disséminés sur les différents continents, elles parviennent régulièrement à s'échapper. Heureusement Hélius, gardien robot les remet en prison. Jusqu'à ce jour où toutes les entités s'échappent en même temps et combinent leurs forces. Le combat contre les humains est trop facile. D'autant que d'autres aliens semblent manipuler les monstres. Un second tome spectaculaire, plein de rebondissements, de massacres et de baston de légende. « World War X » de Frissen et Snejbjerg connaîtra sa conclusion en septembre.

« World War X » (tome 2), Le Lombard, 12 €

BD : Danseuse préhistorique

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Jeune, blonde et audacieuse, Albatra est la vedette du ranch Bellafond. Danseuse de pole, elle envoûte les clients pourtant peu portés sur la grâce et la beauté. L'action de cette BD, écrite par Mady et Danjou et dessinée par Kmixe, se déroule sur une planète reculée, aux limites du désert et de la civilisation. Le ranch propose diverses distractions. De la danse donc, mais aussi des boissons fortement alcoolisées servies par d'accortes serveuses peu farouches et des séances de dressage. Pas de mustang comme au temps de la conquête de l'Ouest sur Terre. Non, des dinosaures, des tyrannosaures souvent. Albatra va devoir former Terra, une gamine encore plus farouche qu'elle. Par un concours de circonstances comme seules les BD de série B osent les imaginer, Albatra va se retrouver dans l'enclos pour calmer un redoutable T-rex albinos affamé. La danseuse s'en tire brillamment et devient Lady Rex, l'attraction de la future course où tous les coups sont permis. Superbement dessiné par Kmixe autant inspiré par les grosses bêtes aux dents acérées que par les corps nubiles des danseuses, ce one-shot aborde plus sérieusement la problématique de la domination des femmes par les mâles arrogants.
« Lady Rex », Vents d'Ouest, 13,90 €


ÇA BRUISSE SUR LE NET : La guerre des consoles

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Xbox, Wii ou PlayStation ? Les consoles de jeux vidéos cherchent un nouveau souffle. Pour y arriver, elles passent par de nouvelles fonctionnalités sur des machines plus puissantes. Cette semaine à Los Angeles, au plus important salon du monde, l'E3, Sony et Microsoft présentaient leurs produits phares. Rapidement la PS4 a pris le dessus sur la Xbox One, selon les spécialistes.  Côté prix d'abord. La PS4 coûte 100 dollars de moins. Un argument imparable. Sony libère aussi la revente des jeux, que Microsoft ne permet pas. Enfin, la connexion à internet n'est pas nécessaire pour jouer sur la PlayStation alors que la Xbox One ne répond plus en cas de coupure supérieure à 24 heures. C'est sur l'offre globale que Microsoft voulait faire la différence en transformant sa console en véritable plateforme multimédia. Regarder la télévision, surfer sur internet, téléphoner avec Skype... Petit souci : les « gamers » veulent avant tout jouer, juste jouer... La véritable nouveauté de la Xbox One est l'évolution du Kinect (commande par détection des mouvements) et la reconnaissance vocale. Comme sur les smartphones récents, la console exécute les ordres vocaux. Très pratique pour les parents. Hurlez « Xbox off ! », la machine s'arrête immédiatement. Car elle, contrairement à votre ado en période rebelle, obéit sans rechigner. 
Michel Litout

PS : « Chronique off ! » durant deux semaines. Rendez-vous le 1er juillet pour une version estivale de « Ça bruisse... »

Livre : Mariage écœurant


Beau mariage, beau milieu, belles manières. Pourtant le roman de Saphia Azzeddine décrit la puanteur de ces riches ne sentant plus leur odeur de putréfaction...

saphia, azzeddine, grasset, millionnaire, bourgeoisEnvie d'être riche ? Lisez ce roman avant de jouer au Loto ou de braquer une banque. Vous y verrez comment l'argent, s'il n'a pas d'odeur, corrompt les esprits. Tous les personnages imaginés par Saphia Azzeddine, sans exception, baignent dans ce milieu de la grande bourgeoisie où dépenser sans compter est aussi simple que respirer. Vous aurez la nausée en refermant le livre. La faute à leur haleine fétide de parvenus puant la suffisance.
Tout semble commencer comme un conte de fée pour gentille princesse. La belle et riche Tatiana raconte comment elle a rencontré son fiancé, Philip. Sur une plage privée aux Seychelles, alors qu'elle barbotait dans le lagon, le jeune agent immobilier en villégiature entre deux gros contrats « a pris mon bikini arc-en-ciel pour un poisson-perroquet si bien qu'il m'a littéralement foncé dessus. ». Diner aux chandelles sur la plage, chaste baiser : ils n'iront pas plus loin lors de cette première rencontre. Par contre lors de leur second rendez-vous, au Ritz à Paris, ce sera un déchaînement de plaisirs fougueux. Bref, Tatiana est heureuse, persuadée d'avoir enfin trouvé l'oiseau rare, l'homme qui lui permettra de fonder une famille dont son père, riche industriel, sera fier.
Ce mariage est au centre de tout le roman composé des avis subjectifs des différents protagonistes. Cela commence par Tatiana, très fleur bleue et romantique. Jeune écervelée parfaitement adaptée au moule, elle profite des largesses de son père pour se payer une cérémonie qui devrait rendre jalouses toutes ses copines.

Fils de concierge
Du côté du marié aussi c'est un rendez-vous important. Mais c'est déjà moins reluisant. Philip est beau. Sa seule richesse en fait. Fils de concierge, il a longtemps singé les grandes manières des riches propriétaires. Il a eu la chance de rencontrer les bonnes personnes au bon moment. Des femmes. Riches. Fascinées par sa beauté. De vulgaire gigolo, il est devenu agent immobilier. Pas excessivement riche, mais suffisamment pour payer une maison à ses parents au Liban et surtout de paraître être un un bon parti pour le papa millionnaire de Tatiana.
Le père raconte lui aussi ce mariage. Il n'est pas dupe des origines de Philip, mais admet que sa futile Tatiana ne peut guère espérer mieux. Il devra simplement surveiller le gendre pour ne pas mettre en péril l'empire industriel qu'il a lui même hérité de son père. On pense un moment que ce milieu si détestable va être enfin taillé en morceaux par Anastasia. C'est l'aînée de Tatiana. Elle est triste, méchante, caustique. Ecrivain ratée, elle voudrait être différente. Mais au final elle aussi succombera aux habitus de classes.
Et pour rendre tout ce petit monde encore plus abject, Saphia Azzeddine a entrecoupé les soliloques des bourgeois des considérations des domestiques. Notamment Sidonie, la gouvernante. Une femme aigrie, qui misait beaucoup sur un entretien d'embauche dans sa jeunesse. Elle a pris un quart d'heure de retard? Quinze minutes qui lui gâchent encore la vie aujourd'hui. On tient enfin « LE » personnage positif du roman ? Perdu, le mariage de Tatiana et de Philip sonnera l'heure de la revanche de la gouvernante pas si insignifiante que cela.
On lit ce roman comme on va au zoo. On observe des animaux sauvages en cage, tournant sans cesse, incapables de prendre conscience de leur captivité. Tristes riches, prisonniers de leur cage dorée... Et ils ne méritent même pas qu'on les plaigne.
Michel LITOUT

« Combien veux-tu m'épouser ? », Saphia Azzedine, Grasset, 17,90 €

vendredi 14 juin 2013

ÇA BRUISSE SUR LE NET : Réseaux sociaux en pleine mutation

twitter,facebook,pinterest,réseaux sociauxLa concurrence fait rage dans le créneau des réseaux sociaux. Tous cherchent à marquer des points pour conserver des abonnés et si possible en détourner quelques-uns des concurrents. Quitte à ouvertement copier le voisin. Petite révolution chez Facebook avec la possibilité de greffer des hashtags (mots-dièses en français correct) sur ses notes. En toute impunité, la société de Marc Zuckerberg s'approprie le petit plus qui a largement contribué au succès de Twitter... Et a bien l'intention d'aller plus loin car prochainement, une fenêtre reprendra les « trending hashtags », les mots-dièses les plus populaires. Twitter pourrait le considérer  pour un bel hommage à son inventivité si au final, il ne s'agissait pas d'un cas flagrant de contrefaçon. 
Autre signe de la bataille menée en coulisses entre les différents réseaux sociaux, l'annonce par Pinterest du lancement de la version française. « Epingler c'est partager », voilà le nom de code de l'extension française d'un réseau graphique dont plus de 26 millions d'utilisateurs, Américains pour la plupart, grossissent les rangs. 
Dans l'absolu, ce foisonnement de choix risque de compliquer la vie des internautes. A quand l'invention d'un logiciel permettant d'agréger toutes les plateformes ? Une petite fenêtre Twitter, un volet Pinterest, des conversations sur Facebook... Celui ou celle qui met au point le truc pourrait devenir le futur milliardaire du net. 

BD : Charles Charles, le pire des présidents

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Nombreux parmi nos concitoyens sont ceux qui trouvent que François Hollande n'est pas à la hauteur de la fonction présidentielle. Les mêmes qui reprochaient à Sarkozy d'être trop bling-bling... Ceux-là doivent impérativement lire « Charles Charles, profession président », un album satirique écrit par Dubuisson et dessiné par James (et prépublié en partie sur Libération). Là vous avez véritablement un président calamiteux au pouvoir. Il n'en rate pas une et on éclate de rire à chaque strip. D'entrée, il fait la boulette qui va le poursuivre durant tout le quinquennat « Je citerai mon mentor et modèle Gandhi : Avec de grands pouvoirs viennent de grandes responsabilités ». Pas de bol, c'est de Spider-man... Particulièrement mal entouré, ne manquez pas la scène avec le ministre de l'environnement, en retard à une réunion sur une marée noire car « je me suis chopé un cerf avec mon 4x4 sur la nationale en revenant du déjeuner de mon club de chasse. » Le meilleur reste ses relations avec les femmes. La première dame, cruche absolue, mais surtout la chancelière de Schlafenzie aux exigences diplomatiques peu orthodoxes...

« Charles Charles, profession Président », Delcourt, 10,95 €

jeudi 13 juin 2013

ÇA BRUISSE SUR LE NET : écran noir en Grèce


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Totalement incroyable l'événement de mardi soir en Grèce. Quelques heures après l'annonce par le gouvernement de la fermeture des télévisions publiques, les trois chaînes et la vingtaine de radios ont cessé d'émettre. Écran noir.  


Pour bien comprendre le choc, il suffit de se mettre dans le contexte français. Imaginez, mardi à 20 h 10, vous avez regardé l'épisode 2252 de « Plus belle la vie » sur France 3. Hier soir vous espériez enfin découvrir le sort de Margaux et si Fournier se remettra des rumeurs sur internet. Perdu. Terminées les aventures marseillaises. « Plus moche la vie » résume un des abonnés de Twitter qui s'est amusé à rebaptiser les émissions de la télé française à la mode grecque. De « Qui veut gagner des centimes ? » à « Les grosses dettes » en passant par « Taratatarama » (mon préféré, de loin...), les amateurs de bons mots s'en sont donné à cœur joie. 
Plus de télévision publique en France : drame dans les maisons de retraite. Les aides-soignantes sont à cran : les pensionnaires craquent les uns après les autres. Déjà privés de Derrick,  ni Motus, ni Des chiffres et des lettres ne confortent leur sieste vespérale... Les autorités redoutent une vague de suicides en fin de semaine. A quoi bon vivre sans Michel Drucker le dimanche ?
A l'opposé, les chaînes privées se frottent les mains. TF1 cesse de diffuser la saison 7 de Secret Story... et reprogramme la première. La facture est moins salée et de toute manière plus personne ne se souvient des candidats de 2006 !
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce jeudi en dernière page de l'Indépendant

BD : des frites chinoises dans "Le sourire de Mao" de Cornette et Constant

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La Belgique est restée pendant près de deux ans sans gouvernement. Une crise politique qui a failli provoquer la séparation en deux de ce petit pays européen. Jean-Luc Cornette, scénariste et Belge, a imaginé ce que serait devenue la partie francophone du Plat Pays si la scission avait bien eu lieu. Un récit de politique fiction dessiné par Michel Constant. Dans un futur proche, le président-capitaine Francis Delcominette règne en maître absolu sur la République démocratique de Wallonie. La capitale, installée à Namur, va bientôt accueillir un musée gigantesque dont le première pièce maîtresse sera la momie de Mao Tsé-Toung. Un musée qui sera construit par les prisonniers politiques, de plus en plus nombreux dans ce confetti d'Europe. Le récit nous donne une vision particulièrement pessimiste d'un état policier à travers les yeux de Ludmilla, une scout élevée dans le culte du chef et Antoine, jeune en révolte n'en pouvant plus de la propagande gouvernementale. Dans une société devenue totalement parano, tous vont s'espionner et tenter de faire triompher leur point de vue.

« Le sourire de Mao », Futuropolis, 16 €

mercredi 12 juin 2013

Chronique : votre smartphone contre le racisme


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Qui aurait imaginé il y a cinq ans que nos smartphones deviendraient des outils contre le racisme ? Hier la Licra (ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) a présenté officiellement une application gratuite pour Apple et Androïd destinée à signaler toute dérive raciste.  L’app’Licra sert notamment à repérer ces tags insultants, hélas de plus en plus nombreux sur les murs.
Grâce à la fonction géolocalisation, vous avez la possibilité de signaler au plus vite l'inscription. Il suffit de prendre en photo le graffiti et d'envoyer le cliché à une adresse spécifique. Ainsi « elle sera traitée en un temps record par la plateforme juridique de la Licra en collaboration avec les services municipaux des villes concernées. » Une simple photo a l'effet d'un coup de pinceau pour effacer l'injure.
Autre utilité, donner des indications aux témoins d'agression ou de discrimination de nature xénophobe. La Licra explique dans le mode d'emploi que « les premières minutes sont essentielles pour agir. L’application guide les témoins pas à pas quant aux démarches à accomplir. » 
Présentée hier, à travers un film promotionnel réalisé par Sophia Aram et une dizaine de personnalités engagées dans ce combat, elle est disponible sur le site effaconsleracisme.org. Un conseil, partagez-la sans modération. Certes, la nouvelle appli n'arrêtera pas la bêtise des racistes (pour la contrer l'éducation à la tolérance reste l'arme infaillible) mais elle permettra au moins de limiter leur nuisance. 


Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce mercredi en dernière page de l'Indépendant. 

Chronique : Se comparer à Liliane Bettencourt


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Rien de tel qu'un bon comparateur pour vous plomber la journée. Prenez par exemple le « Convertisseur de revenus en unités Liliane Bettencourt ». Il sert à démontrer le peu de conséquence d'une taxe à 75 %. Edifiant.
Première opération, vous indiquez votre salaire annuel. Si l'on part sur un chiffre médian de 25 000 euros, le comparateur vous fait très vite comprendre que vous gagnez pipi de chat. Vous avez pitié de Liliane et demandez au début de calculer sans l'imposition à 75 %. Vous découvrez alors qu'elle gagne votre salaire annuel en 47 minutes.
Dans l'autre sens, pour atteindre son revenu annuel il vous faudra trimer 11 200 ans.
Vous vous dites alors que quelques impôts réduiront ces écarts. 75 % semblent beaucoup, mais une fois taxée à ce seuil considéré comme confiscatoire, Liliane Bettencourt met à peine trois heures pour engranger autant que vous en un an. L'épargne est une solution pour devenir plus riche. Mais pour atteindre sa fortune, vous auriez dû mettre tout votre salaire de côté depuis l'an 737 988 avant J-C, soit à l'époque de la découverte du feu.
J'ai effectué quelques règles de trois et si Liliane écrivait cette chronique, vu le temps passé, elle serait payée 30 000 euros l'unité. Il ne me reste plus qu'à cartonner à l'Euromillions ce soir (115 millions en jeu). J'ai tenté de savoir si l'écart se réduit et inscrit ce chiffre dans mes revenus annuels. Le comparateur, très sceptique, me répond : « Liliane, tu n'as pas le droit de jouer ! »

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant.

BD : deux aviateurs amoureux dans le Vent des Cimes

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Inspirée par l'expérience du pilote Henri Guillaumet qui s'écrasa dans les Andes dans les années 30, ce roman graphique écrit par Perrissin et dessiné par Buche vous fera vibrer. Jack Rouault est un des meilleurs éléments de l'Aéropostale. Il amène les sacs de courrier de Santiago à Buenos Aires. En pleine tempête, il se crache dans un paysage de désolation glacée. Jack était attendu par sa fiancée, Rachel. Ancienne aviatrice, enceinte, elle va reprendre les airs pour se lancer à la recherche de son amour. Un romantisme assumé par les auteurs, qui n'en font cependant pas trop.

« Le vent des cimes », Glénat, 25,50 euros

mardi 11 juin 2013

BD : Margaux Motin, mère moderne

La BD aussi a ses stars. Des filles qui n'ont rien à envier à Madonna ou Lady Gaga. Pénélope Bagieu a ouvert la brèche, Margaux Motin a surenchérit. Dessinatrice adepte de l'autofiction, Margaux Motin a d'abord conquis ses lecteurs sur son blog. Puis dans les magazines féminins. Aujourd'hui elle se retrouve en tête des ventes avec un gros recueil intitulé « La tectonique des plaques ». Elle y raconte sa vie de femme abandonnée, d'amoureuse, de mère un peu fofolle. Des scènes plus ou moins longues, parfois hilarantes, mais avec une bonne dose de bons gros sentiments, notamment quand intervient sa fille, adorable Poupette fascinée par une maman qui de fait rien comme les autres.

« La tectonique des plaques », Delcourt Tapas, 22,95 euros

lundi 10 juin 2013

Chronique : Snapchat, Path, Social Number ; les nouveaux réseaux sociaux


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La nouvelle mode sur internet, notamment chez les jeunes, consiste à tester les nouveaux réseaux sociaux, rejetons de Facebook et Twitter. Ces deux mastodontes souffrent de plus en plus de leur gigantisme.
Côté photo, Snapchat décroche la palme du succès. Cette application pour smartphone permet d'envoyer des photos à  tous ses amis. Différence conséquente : la durée de vie de la photo. Elle « n'existe » que d'une à dix secondes une fois réceptionnée. Un peu comme les messages de Mission impossible, elle s'autodétruit une fois visionnée. L'idée géniale vient de trois étudiants de Stanford. Ils la transforment en application dans le cadre de leur mémoire de fin d'études. Brevet déposé, start-up lancée : l'entreprise pèse aujourd'hui plus de 60 millions de dollars.
Le succès de Snapchat chez les jeunes tient du domaine de la transgression de l'interdit. Grimaçants ou dénudés, filles et garçons osent envoyer le cliché, aucun risque qu'il ne se balade sur le net. Toutes les audaces sont permises avec Snatchat. Et si par malheur un de vos correspondants parvient à faire une capture écran, vous l'apprenez dans la seconde. 
L'autre réseau en pleine expansion s'appelle Path. Très comparable à Facebook, vous ne pourrez cependant jamais y dépasser les 150 « amis »... Avant d'accepter une demande (ou d'en envoyer une) réfléchissez bien.
A l'inverse, Social Number permet le summum de l'anonymat. Chaque profil se réduit à un numéro et la liberté de parole est totale ! Dérives en vue ?

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce lundi en dernière page de l'Indépendant

BD : Les jolis souvenirs d'Ardalèn de Miguelanxo Prado

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Une méduse flottant dans une cuisine, des baleines surgissant de l'orée de la forêt, une fée et son coquillage, un naufragé... Miguelanxo Prado a vu très grand dans son dernier roman graphique. Plus de 250 pages en couleurs directes, fourmillant de détails et d'invention. Un long poème sur les souvenirs et la transmission.
Sabela, une jeune femme en plein doute privé et professionnel, se rend dans un petit village de Galice. Elle cherche des traces de son grand-père, disparu dans les années 30. Il aurait rejoint Cuba. Seule piste, Fidel, surnommé le Naufragé. Lui aussi est passé par Cuba. Aujourd'hui c'est un vieil homme seul avec ses fantômes. Sabela et Fidel vont s'apprivoiser, se comprendre, s'aider.
Beau et émouvant.

« Ardalén », Casterman, 24 euros

dimanche 9 juin 2013

BD : Epuration expéditive dans les mystères de la IVe République

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Trois séries distinctes, un seul scénariste et un thème : les mystères de la république. Philippe Richelle (Les coulisses du Pouvoir, Secrets bancaires...) se lance dans ce projet sous-titré « Liberté, impunité, criminalité ». IIIe, IVe et Ve république passent au scanner du scénariste spécialiste en affaires troubles. Des ligues d'extrême-droite aux événements d'Algérie en passant par l'épuration d'après-guerre, il lève le voile sur des pratiques cachées d'un Etat trop souvent au-dessus de ses propres lois. Dans « Les résistants de septembre », dessiné par Buscaglia, le commissaire Coste, à Marseille, enquête sur la découverte d'un charnier dans une petite commune rurale du Lubéron. Plusieurs corps, appartenant à des résistants ou des collaborateurs, mélangés dans la mort. Coste, malgré les pressions de ses supérieurs, va tenter de comprendre comment des hommes et des femmes ont pu être massacrés, et par qui. Passionnant, très bien documenté et rapide, les seconds tomes des trois séries paraîtront en septembre.

« Les mystères de la République », Glénat, 13,90 €

samedi 8 juin 2013

BD : "Cutting Edge", l'avant-garde

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Les meilleurs. Une compagnie financière aux moyens illimités décide de recruter les meilleurs éléments de différents spécialités pour leur confier des missions à haut risque.
Le premier tome de cette série écrite par Francesco Dimitri et dessinée par Mario Alberti débute par la présentation des membres du Cutting Edge. Il y a un mathématicien japonais, un playboy américain, une riche héritière italienne, une jeune photographe animalière et Mark, expert en psychologie sociale.
Cinq jeunes intrépides et complémentaires. Ils s'attendent à recevoir une mission à la hauteur de leur ambition. Perdu. Leviathan, leur nouvel employeur, les charge de retrouver un vieux jazzman disparu de la circulation. De Barcelone à la côte italienne ils vont remonter la piste et localiser le musicien. Il passe toutes ses nuits à tenter de composer la chanson d'amour parfaite.
Mais pourquoi Leviathan veut-il le retrouver ? Pour quel véritable motif ? Une contre enquête, très dangereuse, va sceller l'union du groupe.

« Cutting Edge » (tome 1), Delcourt, 13,95 €

vendredi 7 juin 2013

Chronique : Auto punition par Castigo.fr, tueur de maman


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Des auteurs de bande dessinée l'ont imaginé, de petits rigolos l'ont fait. On ne sait pas encore s'il ne s'agit que d'une opération promotionnelle ou l'œuvre de véritables fous, mais l'histoire mérite d'être racontée.
castigo,ers,zidrou,borecki,bd,dupuis,tueurs de mamansEn mai dernier paraît le premier tome de « Tueurs de mamans », une série écrite par Zidrou et dessinée par Ers et Borecki aux éditions Dupuis. Une bande de copines adolescentes ont pour point commun leur absence de père. Et des mères un peu trop intrusives à leur goût. Elles n'en peuvent plus d'être punies. La geek de la confrérie dégote un site internet particulier : il vend de la vengeance en ligne. « Ils vous tourmentent ? Nous les châtions ! » promet la page d'accueil de Castigo.fr. La suite de la BD devient dramatique : les jeunes achètent des « missions » qui une fois réalisées ou sur le point de l'être, se révèlent violentes, excessives.
Fin mai, les éditions Dupuis ont publié un communiqué pour dénoncer la création par des plaisantins du site Castigo.fr. « Nous ne pouvons que vous exhorter à ne pas aller sur ce site ! Chaque visite encourage ce genre d’initiatives déplorables ! »
Curieux et téméraire, je désobéis et me trouve dans la position du punisseur. Oui, mais si j'ai affaire à  de vrais fous ? Vais-je prendre le risque ? Non. Je choisis l'auto-punition (parce que je le vaux bien). Aujourd'hui, un tueur de Castigo doit m'infliger une correction mémorable. Maintenant, j'ai les jetons.
Si demain il n'y a pas de chronique, c'est que la réalité a dépassé la fiction... 
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce vendredi en dernière page de l'Indépendant. 

Livres : Anges déchus à la manœuvre avec John Connolly aux Presses de la Cité


Charlie Parker, le détective créé par John Connolly, trouve de nouveau des anges déchus sur son chemin. Du fantastique effrayant.

john connolly, charlie parker, fantastique, polar, thriller, bois, maine, presses de la citéLe Maine, charmant état du nord est des USA, est célèbre pour ses forêts. De belles étendues, encore sauvages, regorgeant de gibier. Ces bois deviennent le lieu de toutes les peurs quand ils tombent entre les mains d'écrivains talentueux. C'est dans le Maine que Stephen King situe ses romans les plus horribles. C'est aussi dans le Maine que s'est retiré Charlie Parker, le détective privé imaginé par John Connolly. L'ancien flic, traumatisé par l'assassinat de sa femme et sa fille, vivote dans la ville de Portland. Il va rarement dans les bois. Pourtant dans ce thriller plus fantastique que policier, il va devoir affronter les créatures réfugiées dans ces lieux isolés.

L'avion et la fillette
Tout débute par la découverte d'un avion. L'épave d'un avion exactement. Un petit bimoteur en train d'être mangé par la végétation et absorbé par les marécages de la forêt impénétrable de Falls End, petite ville au bout de l'état du Maine, à quelques encablures du Canada. Deux chasseurs, Harlan et Paul, poursuivant un cerf blessé, s'égarent et tombent sur cet appareil dont la disparition n'a jamais été signalée. A l'intérieur, ils trouvent une grosse quantité d'argent et une liste énigmatique, Mais pas de cadavres. Ils constatent également que le siège passager était occupé par quelqu'un d'entravé. Les menottes ont cédé au moment du crash. L'homme, ou la femme, semble avoir pu s'enfuir. Surpris par la nuit, les deux chasseurs décident de passer la nuit à l'intérieur de la carlingue. Une nuit inoubliable pour les deux hommes. Ils sentent une présence et finissent par entrevoir une fillette. A moins que cela ne soit dans un rêve. « Une petite fille dont il ne voyait pas clairement le visage dansait dans les bois. Elle s'approchait du feu, plongeait le regard dans la fumée et les flammes, examinait les deux hommes, s'enhardissait et venait plus près, jusqu'à ce qu'elle tende la main et touche le visage de Harlan. Il émanait d'elle une odeur de pourriture. » Prenant leurs jambes à leur cou, ils rejoignent la civilisation et utilisent l'argent discrètement pour améliorer leur quotidien.

Méchant Collectionneur
Des années plus tard, sur son lit de mort, Harlan raconte cette histoire à ses enfants devenus adultes. Il leur demande de contacter le détective Charlie Parker pour enquêter sur l'avion. Reste à savoir pourquoi. L'auteur ne dévoile pas immédiatement le lien entre l'avion et le héros. Ce sera le fruit d'un enquête parsemée de cadavres.
La liste, des noms connus et moins célèbres, semble être au centre de toutes les convoitises. Charlie Parker retrouve de vieilles connaissances, les anges déchus. Ces créatures maléfiques œuvrent dans la coulisse pour faire triompher le Mal. Mais elles doivent se méfier du camp du Bien. Parker sera un allié précieux, cependant plus timoré que le bras armé des bons : un tueur en série d'un rare sadisme, le Collectionneur fumeur invétéré répandant sans son sillage une forte odeur de nicotine.
Logiquement, l'explication finale se déroule dans les bois, près de l'avion et de la fillette. Un roman fantastique transpirant la peur à chaque page. Pas sûr qu'il favorise le tourisme dans l'Etat du Maine...
Michel LITOUT

« La colère des anges », John Connolly, Presses de la Cité, 22 €

jeudi 6 juin 2013

Chronique : Bienvenue sur Vine


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Twitter dégaine l'arme ultime pour conquérir les jeunes. Vine. L'application qui permet de réaliser des vidéos de six secondes diffusées en boucle sur son profil. Vine existe depuis quelques mois, mais était réservée aux utilisateurs d'iPhone.
Depuis lundi, la version androïd compatible avec tous les autres smartphones est enfin accessible. Le principe est très simple. Sur votre écran, vous saisissez la scène que vous allez tourner dans un format carré (cf les photos Instagram). Pour lancer l'enregistrement maintenez le doigt appuyé sur l'image. Enlevez-le, tout s'arrête. Cette technique permet de multiplier les plans très courts et rend les six secondes encore plus rythmées. Un peu comme un Gif ou du stop motion (film d'animation en image par image). Carrément addictif.
Je me suis fait la main sur les fleurs du balcon, puis notre ménagerie (deux chiens trois chats, en train de roupiller, faciles à cadrer)

Puis sur mon bureau, je me suis amusé à filmer un cendrier baladeur. Loin de Ray Harryhausen, mais l'affaire est pliée en 20 secondes chrono...

Depuis son lancement, les jeunes en particulier, exploitent Vine. Le site vpeeker.com propose de façon aléatoire et permanente de visionner des clips publiés sur Twitter. Les deux tiers présentent des autoportraits d'ados.
Une radiographie parfaite des problèmes d'acné, de voix en train de muer et d'appareils dentaires de la jeunesse américaine actuelle. De possesseurs de chatons aussi, sans conteste les vraies stars du net...
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce jeudi en dernière page de l'Indépendant.

BD : Chasse aux dragons avec Nicodemus Red de Crisse et Maba

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Nouvelle série pour Crisse. Et nouvelle maison d'édition. Il lance une collection, Fantasy Factory, chez Ankama et le premier titre est dessiné par Maba, un graphiste qui signe son premier album. Dans un pays imaginaire, un homme protège les plus démunis.
Nicodémus Red, justicier de la nuit, pourchasse les méchants. Il va cependant devoir abandonner quelques temps les faubourgs de la capitale pour les terres du Nord. Il a été désigné comme champion de la ville dans la grande chasse aux dragons lancée par le gouvernement. Nicodemus est accompagné d'un Indien et et de son fidèle majordome. Ils rejoignent les Montagnes d'Hillrude en sous-marin. Ils sont en compétition avec le sanguinaire Baron Noir et la diabolique Comtesse des Glaces. Sur place, le jeune héros pourra profiter des connaissances d'une indigène, la belle et très impétueuse Hilda Olafsen. Elle ne sera pas de trop pour affronter les cracheurs de feu.
Dessin en couleurs directes lumineux, scénario avec une juste dose d'humour : premier essai, première réussite.

« Nicodemus Red » (tome 1), Ankama, 13,90 €

mercredi 5 juin 2013

Chronique : Tête à tête avec Najat


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Porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem jongle parfaitement avec les réseaux sociaux et les nouveaux moyens de communication. L'atout charme de l'équipe Ayrault n'hésite pas à prendre des risques et innover.
Chaque mercredi elle livre un compte-rendu du conseil des ministres devant les mêmes journalistes accrédités. Trop banal pour cette twitteuse de la première heure. Depuis un an elle organise en plus des porte-parolats décentralisés. Sur le site gouvernement.fr elle explique le « principe de ces rencontres de proximité : une réunion publique ouverte aux habitants. » Elles permettent de « revenir sur l'action du gouvernement et de répondre en direct aux questions ».
Après l'Ardèche, le Lot ou La Réunion, elle s'attaque demain à 19 heures à cette région de France moins concrète mais beaucoup plus vaste : le numérique. Au placard les salles de fêtes surannées ou salons d'honneur rococo de la préfecture, Najat reste dans son bureau, face à l'écran et sa webcam. Cinq internautes ont été sélectionnés pour poser des questions en direct sur le portail du gouvernement.
Interactivité oblige, le citoyen lambda aura également la possibilité d'intervenir sur Twitter en apostrophant @najatvb et en utilisant le hashtag #PPnum. Les questions seront choisies en direct lors de la vidéoconférence.
Gadget ou véritable démocratie ouverte ? Personne n'a encore la réponse, mais le passage par la case numérique semble inévitable. Reste à trouver le mode d'emploi de cette boîte à outils... 
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce mercredi en dernière page de l'Indépendant. 

Livres : Flavia de Luce, mini détective en poche chez 10/18

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Flavia de Luce, intrépide fillette anglaise, joue aux détectives amateurs dans ce roman policier signé Alan Bradley. Fillette âgée de 11 ans, Flavia de Luce a un caractère bien trempé. Un peu à l'image d'une Fifi Brindacier que rien n'impressionne, elle n'a pas sa langue dans sa poche et sa formidable intelligence lui permet de se sortir de bien des situations délicates. Pourtant, ce que Flavia va vivre en ce début d'été 1950 est beaucoup plus traumatisant que ses bêtises habituelles. En pleine nuit, elle surprend son père en train de se disputer dans son bureau avec un inconnu, un géant roux. Quelques heures plus tard, au petit matin, alors qu'elle se rend au jardin cueillir des herbes pour ses potions, Flavia tombe sur l'inconnu agonisant, visiblement empoisonné. Une passionnante enquête pour la détective amateur... (10/18, 7,50 €)

mardi 4 juin 2013

Chronique : Taratata, tais-toi


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France Télévisions veut faire des économies. Solution retenue : supprimer les émissions dont les audiences sont en berne. Exit « Les mots de minuit » et Taratata. Indifférence totale pour la première, lever de boucliers pour la seconde. Mobilisation éclair sur le net. Une page Facebook et surtout une pétition numérique sur change.org. En quatre jours, déjà 99 000 signatures. Plus que de téléspectateurs diront les mauvaises langues. Car l'émission de Nagui ne fait pas l'unanimité.
Quelques courageux osent émettre des réserves. Comme Juliette, la talentueuse chanteuse toulousaine. Sur son compte Twitter elle avoue son « problème existentiel : vais-je défendre la survie d'une émission qui a toujours refusé de m'inviter depuis 1995 ? »

Son seul passage, c'était à ses débuts, en tant que « révélation ». « Depuis malgré quelques disques d'or et beaucoup de concerts, mon attachée de presse a toujours essuyé des refus. Pas assez en anglais, je suppose... »
Pour beaucoup, le manque d'audience de Taratata est dû à son horaire tardif. Pour quelques uns, c'est aussi une programmation très « branchouille » qui condamne le show. Enfin, comme le remarque ce très caustique twittos : « Je suis vraiment ravi que ma redevance serve à payer les croquettes du chien de Michel Drucker. »

Et du côté de TF1 ils ont tout compris. Ils annoncent « 5 heures de direct pour fêter l'anniversaire de Johnny Hallyday » le 15 juin. D'ici là, Nagui aura peut-être signé sur la Une et paradera à la présentation...
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant. 

BD : La page blanche de Boulet et Pénélope Bagieu en Livre de Poche


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Cette « Page blanche » réunit les deux blogueurs les plus influents de la scène BD : Boulet et Pénélope Bagieu. A l'arrivée cela donne un roman graphique de 200 pages, tout en finesse, avec un personnage principal dans lequel tout un chacun peut se reconnaître et y puiser une envie de « s'améliorer ». Une jeune femme perdue dans ses pensées sur un banc à Paris. Elle revient à la réalité. Et ne comprend pas. Sa mémoire semble s'être effacée. Elle ne se souvient plus de son nom, ni de son passé. En fouillant son sac, elle va retrouver son adresse, ses clés, son téléphone portable. Commence alors une sorte d'auto enquête policière. Elle va reconstituer son quotidien, entre travail dans une librairie et sortie avec des amis de son âge. Rien d'exaltant. Une vie banale. A moins de profiter de cette page blanche pour réécrire son existence...
(Le Livre de Poche, 8,10 €)

lundi 3 juin 2013

Chronique : A Paris, même les pigeons votent


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Paris, ses monuments, son prestige, sa mairie... Que ne ferait-on pour devenir le premier édile de la plus belle ville du monde ? (La modestie est un concept inexistant dès que l'on franchit le périphérique) Tricher par exemple. La primaire organisée par l'UMP s'est transformée en quelques heures en une foire d'empoigne délirante où ne manque que l'intervention de l'inénarrable Cocoe (commission de contrôle des élections)  pour remporter le Gérard de « On veut faire croire qu'on est moderne, mais on reste des buses sur internet ». Nathalie Kosciusko-Morizet avait pourtant un atout secret dans la manche : son frère est le fondateur de PriceMinister, le site de vente entre particuliers. Elle n'a pas su l'utiliser. Au contraire c'est le grand rival, eBay, qui a permis à des internautes irrévérencieux de mettre aux enchères un « vote UMP pour la primaire ». Quasiment gratuit puisqu'il suffit de composer « un poème pro-UMP contre l'adresse email "jetable" permettant de voter de manière sécurisée (évidemment !) pour le candidat ou la candidate de votre choix. » D'autres se sont amusés (et l'ont fait savoir) à voter plusieurs fois, voire au nom de quelques célébrités. Visiblement les 3 euros à débourser ne s'avèrent pas dissuasifs. Un journal d'extrême-droite a même titré en une « Pour 3 euros, payez vous NKM ! » appelant clairement à fausser le résultat.  Quel que soit le verdict de la primaire ce soir, au final, le grand et unique perdant sera le vote électronique par internet. Dommage.
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce lundi en dernière page de l'Indépendant.

BD : La parole de Fred

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Le 2 avril dernier, quelques jours après la parution de l'ultime aventure de Philémon, Fred a rejoint le monde des rêves éternels. Cet auteur essentiel a marqué 60 ans de la culture BD française. Ce livre reprend les entretiens de Fred avec François Le Bescond publiés durant 5 ans dans la Lettre de Dargaud. Othon Aristides de son vrai nom y raconte son enfance, ses débuts à Hara-Kiri, sa joie de travailler avec Goscinny, la persévérance de ce dernier dans la naissance de Philémon. Beaucoup de tendresse dans ces lignes, de poésie et de modestie. Fred s'y dévoile un peu. Mais pas trop. Comme s'il voulait pour toujours garder une part cachée, derrière ses grosses moustaches. Un livre abondamment illustré avec des extraits de Philémon, des dessins d'humour et d'autres récits moins connus, publiés dans le Pilote de la grande époque.

« Un magnéto dans l'assiette de Fred », Dargaud, 15,95 euros

dimanche 2 juin 2013

BD : Voyage de femmes dans "Sirène" de Daphné Collignon

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Une femme, une future mère, un voyage, des questions. Daphné Collignon signe une BD lumineuse malgré les thèmes sombres abordés. Magda, la trentaine, apprend qu'elle est en enceinte. Mais elle vit au Maroc, son amant est loin, absent. Que faire de cet enfant ? Elle demande conseil à une amie et décide de traverser le désert pour trouver des réponses. Elle y croise une autre femme, mystérieuse, muette, inquisitrice. Cette parabole sur les doutes de la maternité se conclue par une lettre très émouvante à la fille (de l'auteur ?). A lire comme un grand poème, tout en savourant les dessins, véritables tableaux du Maroc authentique.

« Sirène », Dupuis, 14,50 euros

samedi 1 juin 2013

Chronique : Nicolas Ancion, romancier de fond

nicolas ancion,didier,new york,carcassonne,romanPeut-on écrire un roman comme on court un marathon ? Nicolas Ancion, écrivain belge installé près de Carcassonne a tenté l'expérience. Durant 24 heures, il est devenu un romancier de fond. Comme coureur de fond. Mais s'enfermer dans une pièce et écrire un polar en 24 heures chrono est trop simple pour ce manieur de mots, très branché nouvelles technologies. Aidé par la région Languedoc-Roussillon et les éditions Didier, il relève le challenge, mais à New York, loin de ses bases liégeoises ou audoises. Et décide d'en faire profiter tout le monde en publiant, en temps réel, son manuscrit dans un Google doc ouvert. Pour couronner le tout, il commente son travail sur Twitter et Facebook. 
« Courir jusqu’à New York », le roman, est bouclé. Du moins un « premier jet commencé le 29 mai à 16h et achevé le 30 mai à 15h29. » Pas moins de 81506 signes pondus en 24 heures dans divers lieux de « Big Apple » comme l'Institut français de New York. Dans ce texte, il est question de New York mais aussi de Carcassonne, lieu de résidence du héros, Miguel, un fils de réfugié espagnol vivotant aux pieds des remparts. Une lettre en provenance de Barcelone lui apprend l'existence d'une cousine à New York. Sur un coup de tête, il la rejoint. Le début des ennuis...
Le texte, limpide et palpitant, se lit facilement. Il est toujours disponible (durant 15 jours) sur le site des éditions Didier et le blog de Nicolas Ancion. En septembre, il sortira en librairie sous une forme plus classique. Et sans doute un peu remanié. Mais pas beaucoup : Nicolas Ancion est un excellent romancier tout court.
Chronique "ça bruisse sur le net" parue ce samedi en dernière page de l'Indépendant.