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mercredi 7 février 2024

Cinéma - Ayez peur de “La bête”


Comment, à partir d’un roman datant du début du XXe siècle, aborder avec intelligence le phénomène des intelligences artificielles ? Un sacré challenge relevé par Bertrand Bonello dans La bête. Du texte original de Henry James, il n’a conservé que le sentiment diffus de peur. Et des dialogues de la partie se situant en 1910. Le reste navigue entre film d’anticipation, comment résister face à la déshumanisation de la société en 2044 face à l’omniprésence des intelligences artificielles et quasi reportage sur la vie d’une apprentie comédienne à Los Angeles en 2014.

Trois époques, trois films imbriqués les uns dans les autres, avec deux comédiens pour les mêmes personnages, Gabrielle (Léa Seydoux) et Louis (Georges McKay). L’idée principale du roman d’origine est l’attente par un couple d’une catastrophe imminente. L’attente. Dans la peur.

En 1910, elle intervient assez rapidement dans l’usine de fabrique de poupées du mari de Gabrielle alors que Paris est inondé après le débordement de la Seine. La partie la plus intrigante reste celle traitant de notre futur proche. Gabrielle tente de changer de travail. Mais elle a trop d’affect. Pour évoluer, elle doit être reformatée, que son ADN soit lissé, qu’elle oublie toutes ses vies d’avant.

La critique de l’émergence des intelligences artificielles est vigoureuse. Car la technique ne leur permet pas de devenir humaines. Par contre, une fois aux commandes, elles pourraient nous contraindre à gommer notre humanité. Et la perte de l’amour, de l’empathie, de toute sensibilité devient dès lors cette bête qui nous menace, tapie dans la jungle du futur.

Un film ambitieux, labyrinthique et angoissant. Un thriller d’anticipation, même si on a parfois l’impression d’avoir déjà les deux pieds dedans.

Film de Bertrand Bonello avec Léa Seydoux, George MacKay


vendredi 16 septembre 2022

BD - Barney Stax, le détective privé du pire


Le mythe du détective privé à la Marlowe a encore de beaux jours devant lui. Question dérision, l’album de James et Guerse est un bijou d’humour. Généralement, Barney Stax n’a absolument rien à faire de ses journées.

Mais quand une jolie blonde débarque dans son bureau et lui demande de suivre son mari pour comprendre pourquoi il ne la trompe pas (elle est nymphomane et paiera Barney en nature), il ne se doute pas qu’il est en train de plonger dans une guerre secrète entre CIA et KGB. Car le mari, plombier de son état, est en réalité un espion. Dialogues hilarants, situations cocasses, chutes incongrues, rebondissements abracadabrantesques : Barney Stax va regretter d’avoir dit oui.

« Barney Stax », Fluide Glacial, 13,90 €

dimanche 29 mars 2020

BD. De l’absurde et de l’émotion

Pour cette sélection dominicale de BD à lire sur papier ou en numérique sur une des nombreuses plateformes permettant d’acheter instantanément un album, sans quitter sa maison et même son canapé, c’est le grand écart. D’un côté une série de gags absurdes dans un milieu ne se prêtant que très peu à une enquête policière (un service de comptabilité), de l’autre une bonne grosse dose d’émotion dans le 8e titre de la série Boule à Zéro de Zidrou et Ernst racontant la lutte d’une petite fille contre le cancer.


Paul, comptable de son état à la Cotoprep, est retrouvé mort à son bureau par ses collègues. Deux policiers se rendent dans l’entreprise pour enquêter.
La commissaire Linguine et son adjoint Pichard vont alors se heurter à un monde qu’ils ne soupçonnaient pas : la vie en entreprise, avec guerre des services (logistique contre marketing), vie propre de l’écosystème de la machine à café et action forte et symbolique des délégués du personnel.

Bref, dans ces 100 gags imaginés par James et dessinés par David de Thuin on se moque beaucoup du travail dans ces grosses boîtes, au détriment de la découverte de la vérité sur ce meurtre à la compta.



Depuis quelques jours le personnel soignant des hôpitaux est mis sur un piédestal qu’il n’aurait jamais dû quitter. Car ce n’est pas qu’en temps de pandémie que médecins, infirmières et aides-soignantes se dévouent corps et âme pour les malades. La preuve dans ce nouvel album de Boule à Zéro. Zita, la petite héroïne de la série, atteinte d’un cancer, vit depuis dix dans ce service avec d’autres malades de son âge. La première partie de l’album voit le départ de Moïse, son colocataire de chambre.

Orphelin, il vient d’être adopté, malgré sa leucémie. Un coup au moral pour Zita. La suite est pire encore. Elle croit voir un fantôme dans sa chambre. Un certain Dali, disparu depuis 10 ans. Mais qui est-il ? Les BD qui arrivent à vous émouvoir à ce point sont rares, alors préparez vos mouchoirs et dégustez. 

« Meurtre à la compta », Delcourt - Pataquès, 9,95 €
« Boule à zéro » (tome 8), Bamboo, 10,90 €


lundi 23 mars 2020

BD - Deux dragueurs catastrophe

Le premier, Clunch, n’est pas à proprement parler le héros de la série. Le second, Will est lui de tous les gags. Deux jeunes hommes, glandeurs, pas très débrouillards et qui donnent une étrange image du sexe fort dans ces BD humoristiques où le mâle Alpha en prend pour son grade.


Rob est un prototype de robot ménager. Il a débarqué dans l’appartement de Clunch en septembre 2013, date de la première publication de ces gags dans le journal de Spirou. Rob, mêle s’il ne doit en théorie que d’acquitter des tâches ménagères (cuisine, nettoyage, lessive, vaisselle) a un intelligence artificielle à peu près 100 million de fois supérieur à son propriétaire.
 L’opposition entre le robot stakhanoviste et le fainéant fans de jeux vidéos et de chips a longtemps été le ressort de la série. Elle a passé un cap, devenant plus adulte et désormais directement publiée sous forme de gros albums dans la collection Patakès de Delcourt. James (scénario) et Boris Mirroir (dessin) mettent d’abord Clunch au chômage. Puis il devient vendeur de cuisine, va au musée, rencontre une jeune fille cultivée, en tombe amoureux et conclu grâce à son petit robot malicieux. 
On dérive alors vers une sorte de série familiale avec Rob dans le rôle de l’enfant. On rit beaucoup, c’est sans cesse renouvelé et toujours aussi pertinent dans la critique de la société. A découvrir. 



Will aussi aimerait découvrir la femme de sa vie. Mais Will a un gros problème : Will est totalement obsédé par sa voisine, Maëva, caricature de la « blonde à forte poitrine » des sketches d’Elie Seimoun, mais en version rousse. Will tente quand même de lui faire la cour, mais son chien, Kleber, encore plus attiré par la fornication que son maître, gâche souvent ses effets. Will est le meilleur remède à tous les losers en amour. Oui, il y a pire. 
Comme pour Rob, Will a été publié dans une revue (Lanfeust), avant de renaître chez un autre éditeur, Bamboo, peu habitué d’ordinaire à publier des BD aussi explicites. Mais il faut savoir que Will est en quelques sorte le péché de jeunesse de Guillaume Bianco devenu depuis un auteur qui manie poésie et fantastique avec brio, notamment dans le formidable « Billy Brouillard ». 

« Rob » (tome 2), Delcourt, 13,95 € 
« Will » (tome 1), Bamboo, 10,95 €


dimanche 16 avril 2017

BD : Héritage et famille compliqués



 Le soap opéra, vu au second degré, est désopilant. Les psychologies des personnages sont tellement caricaturales qu’ils ne peuvent que faire rire les téléspectateurs un peu censés. Fabcaro l’a bien compris en écrivant cette série de gags sur une histoire d’héritage dans une famille de branquignols pas piquée des hannetons (selon une expression très datée mais adéquate dans le cas présent). Le patriarche est malade. Il va bientôt mourir. Au lieu de pleurer sur sa disparition prochaine, fils, filles, gendres et belles-filles s’écharpent sur un seul et unique point : qui va hériter de la CX diesel ? Parue dans Fluide Glacial, la série a fait l’objet de trois « saisons » entre 2011 et 2014. Retrouvez les 260 demi-planches dans cette intégrale à l’italienne complétée par le making of expliqué par James, le dessinateur, et les recherches graphiques sur les personnages et les couvertures.
➤ « Amour, passion et CX diesel » (intégrale), Fluide Glacial, 25 € 

mercredi 11 novembre 2015

Cinéma : James Bond, 007 à jamais



L'espion le plus célèbre de la planète est de retour dans "Spectre", superproduction avec Sam Mendès derrière la caméra, Léa Seydoux et Monica Bellucci dans les rôles des femmes fatales et Daniel Craig, pour la quatrième fois dans le costume de James Bond. Retour sur un phénomène.


De Londres à Tanger en passant par Mexico, le nouveau James Bond permet au héros interprété par Daniel Craig de beaucoup voyager. Il y affronte le chef de "Spectre", une organisation mondiale, le mal incarné par un homme froid et calculateur qui a les traits de Christoph Waltz. Pour adoucir ce face-à-face mouvementé, rythmé par des explosions, des combats et des courses-poursuites (dans les rues de Rome cette fois), deux femmes sont en vedette. Une veuve, rapidement consolée par le bel anglais, Monica Bellucci, et une orpheline, tout aussi rapidement réconfortée par Bond qui n'a pas l'empathie sélective, Léa Seydoux. Le film de plus de 2 h 20, le 24e de la série, ne souffre pas du moindre temps mort. Passée la scène d'ouverture (plan séquence virtuose dans des rues de Mexico noires de monde), on retrouve tout l'univers créé par Ian Fleming dans les années 50 et perpétué depuis sur grand écran.

Modernes contre anciens
Le nouveau M (Judy Dench n'est plus de la partie depuis la fin dramatique de Skyfall) pique une grosse colère. Les écarts de Bond nuisent au service. D'autant qu'un certain C, politicien ambitieux, veut le moderniser, voire le démanteler. Heureusement il reste toujours l'adorable Moneypenny (Naomie Harris) et l'ingénieux Q (Ben Whishaw) pour prêter main-forte à l'espion de plus en plus isolé. Sam Mendès, après le formidable succès de Skyfall, a longtemps hésité avant de signer pour un nouvel opus. Daniel Craig semble avoir mis tout son poids dans la balance pour convaincre le réalisateur qu'il pouvait encore apporter quelque chose à la franchise. Le résultat est époustouflant, du début à la fin. Tout en conservant cette dimension humaine insufflée au personnage depuis "Casino Royale". "Spectre" s'annonce comme un des plus gros succès de cette année 2015, "Daniel Craig paraît à son apogée. Il maîtrise le rôle à la perfection. Pour bon nombre d'amateurs, il est désormais le chaînon manquant entre Sean Connery et Timothy Dalton. À la fois, violent et tourmenté, cynique et vulnérable", souligne Guillaume Evin, spécialiste du personnage de Bond. Le film met une nouvelle fois une actrice française en vedette, Léa Seydoux, interprète de Madeleine Swann (clin d'œil des scénaristes à la littérature française, preuve qu'il n'y a pas que des incultes à Hollywood). Si dans un premier temps, elle rejette violemment l'espion anglais responsable de la mort de son père, elle va vite découvrir un homme déterminé à la protéger quoi qu'il arrive. Menacée par les sbires de Spectre, elle échappe à une tentative d'enlèvement en pleine montagne et montre des talents étonnants à la bagarre dans un train marocain. Elle finira dans les bras de James après cette jolie réplique : "Et maintenant, qu'est ce qu'on fait ?" Comme si ce n'était pas évident. Enfin, saluons le petit rôle, mais très lumineux, de Monica Bellucci. Celle qui a été auditionnée mais non retenue pour "Demain ne meurt jamais", est totalement irrésistible en veuve de 50 ans. Car Bond séduit toutes les générations.

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"Spectre", paroles des comédiens

Lors d'une conférence de presse récemment à Paris, les principaux acteurs de ce 24e James Bond se sont confiés.

Daniel Craig : "Je suis prêt à tourner de nouveau avec Sam Mendès"
"Quand j'ai accepté d'interpréter James Bond, je savais que c'était un rôle difficile à jouer. J'ai demandé aux producteurs si je pouvais participer au processus, à donner mon avis et à être vraiment présent. Ils ont accepté et très généreusement ils m'ont également crédité du titre de coproducteur de ce dernier Bond. Tourner un James Bond est un immense défi, c'est quand même huit mois de tournage. Mais je suis entouré de gens extrêmement talentueux et je ne suis qu'une toute petite partie de cette équipe. Je suis un grand fan de Léa Seydoux et dès que je l'ai vue, j'ai voulu jouer avec elle. Nous avons eu beaucoup de chance car quand on prépare un James Bond, on fait des listes d'acteurs et ils ont tous accepté. Je suis évidemment prêt à retourner avec Sam Mendès. Mais actuellement, ce n'est pas d'actualité. En ce moment, tous, nous n'avons qu'une envie : ne plus penser à James Bond".

Léa Seydoux : "Loin du cliché de la femme objet"
"Lorsqu'on a un appel pour passer un casting pour James Bond, on n'y croit pas, on se dit que ça ne marchera jamais, c'est comme le loto, on joue mais on sait qu'on ne gagnera jamais. D'ailleurs, j'ai totalement raté mon premier essai. Mais ensuite, mon agent m'a dit que Sam Mendès m'avait beaucoup appréciée et au rendez-vous suivant, il m'a accueillie les bras ouverts en me disant 'bienvenue dans la famille'. En lisant le scénario j'ai constaté que c'était une James Bond's girl plus moderne, qu'ils voulaient s'éloigner du cliché de la femme objet. Madeleine est un vrai personnage, qui a un trajet émotionnel et qui va devoir affronter son passé. Et finalement, elle a beaucoup de points communs avec le James Bond actuel". La suite ? Je n'ai pas de projet en ce moment, mais j'adorerais interpréter une super-héroïne !".

Monica Bellucci : "Une femme mûre et féminine"
"J'ai été très surprise de l'appel de Sam Mendès car je me suis dit : 'Qu'est ce que je fais à 50 ans dans un James Bond ?'. Mais lui cherchait une femme mûre à mettre à côté de James Bond. Lucia, la veuve, n'a plus la jeunesse mais elle a une féminité encore vivante qui lui sauve la vie. Que l'on fasse les méchantes ou les gentilles, il y a toujours quelque chose de magique à interpréter une James Bond's girl. Ce sont des rôles objet, mais peu importe... Je ne suis restée qu'un mois sur le plateau de "Spectre", ce qui est peu quand on pense que je tourne depuis trois ans dans le prochain Kusturica".

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Encyclopédie et roman

 Présenté comme le spécialiste français de James Bond, Guillaume Evin a de nouveau mis tout son savoir à la disposition de ceux qui auraient quelques lacunes. "James Bond, l'encyclopédie 007", soit 224 pages richement illustrées avec une multitude d'anecdotes et la présentation chronologique des 24 films composant la saga. Ce beau livre qui sera du plus bel effet sous les sapins de Noël, est une mine d'informations. En plus de longs articles sur la production des films, le choix des acteurs pour le rôle-titre et celui des James Bond's Girls, indispensables au succès des films, des éclairages plus anecdotiques vous permettront de tout savoir sur les différentes voitures conduites (et parfois massacrées) par l'espion ou des armes qu'il a utilisées pour faire un sort aux méchants. On apprécie particulièrement les nombreuses photos des tournages, pour mieux comprendre l'ambiance qui régnait sur les plateaux. Tel Sean Connery, endormi sur relax, quelques bouteilles de bière vides abandonnées par terre ou Roger Moore au volant du bolide le plus étonnant de la saga : une 2CV jaune, criblée de balles. Au rayon des méchants, à côté des grandes légendes que représentent Donald Pleasance, Christopher Lee ou Christopher Walken, les Français ne sont pas en reste avec Michaël Lonsdale, Louis Jourdan et plus récemment Mathieu Amalric.
"James Bond, l'encyclopédie 007", Hugo Image, 24,95 €.
En roman aussi....
Avant de s'animer sur grand écran, James Bond est un héros de romans. Ian Fleming a signé une quinzaine de titres avant de mourir en plein succès au milieu des années 60. Depuis, l'espion a déserté les librairies. Mais fort du succès des derniers films, notamment depuis que Daniel Craig a repris le rôle, l'idée de nouveaux romans a titillé les héritiers. Une nouvelle fois, Anthony Horowitz s'est mis derrière la machine à écrire. Après avoir ressuscité Sherlock Holmes, l'écrivain anglais a plongé dans l'univers de Ian Fleming. Pour être le plus fidèle possible, il s'est appuyé sur des notes originales censées être le support d'un épisode des aventures de 007 dans le milieu de la course automobile. Un roman qui file à toute vitesse, avec cette pointe de nostalgie si agréable.
"Déclic Mortel", Anthony Horowitz, Calmann-Lévy, 18 €.


mercredi 17 juin 2015

DVD - Les jeux dangereux de Grey et Anna

Après les livres et le film, savourez chez vous « Cinquante nuances de Grey » en DVD ou blu-ray.


Énorme carton de ce début d’année dans les salles, « Cinquante nuances de Grey » devrait rencontrer le même succès pour sa sortie en DVD et blu-ray. Étonnamment, ce sont certainement les mêmes personnes qui ont acheté les livres, vu le film plusieurs fois au cinéma qui vont se ruer sur le coffret blu-ray offrant deux heures de bonus et une version longue du film de Sam Taylor-Johnson. Inutile donc de résumer une nouvelle fois l’histoire un peu mince. Christian Grey (Jamie Dornan), jeune et célibataire, est sexy et riche. Ana Steele (Dakota Johnson), pauvre petite étudiante encore naïve (et vierge !) tombe amoureuse. Mais Grey a des tendances sado-maso. Ana va-t-elle accepter par amour de se faire fesser par son mâle dominant ? Et plus si affinité ? Présenté comme un chef-d’œuvre de perversion, le roman d’E. L. James est en réalité un bon compromis entre du porno soft et une romance classique.

Pour l’adaptation cinématographique, toute la difficulté consistait à ne pas trop en montrer sous peine de se retrouver avec une interdiction aux moins de 18 ans. Donc de littérature porno soft, les producteurs ont transformé l’idylle entre Grey et Ana en prise de tête (Elle : « Je l’aime mais c’est un monstre » Lui : « Je l’aime mais je ne veux pas lui faire du mal ») entrecoupée de quelques scènes érotiques. Deux heures d’hésitations un peu longues. Heureusement il reste quelques scènes sympathiques. La rencontre dans la quincaillerie et la liste d’achat du mystérieux Grey ou la discussion du contrat entre un Grey trop sûr de lui et une Ana dure en négociations. Sans oublier le tic d’Ana : se mordiller la lèvre. Si Grey n’aime pas, tout homme normalement constitué ne peut que craquer...

« Cinquante nuances de Grey », Universal, 15,99 euros le DVD, 19,99 euros le blu-ray.


samedi 24 mai 2014

BD - Mais qui va hériter de la CX diesel ?


Sous une couverture « boule à facettes » manquant de lisibilité (ne vous laissez pas arrêter par ce détail), Fabcaro (textes), James (dessin) et BenGrrr (couleurs) poursuivent la saga de la famille totalement déjantée de « Amour, passion et CX diesel ». Un troisième recueil de gags dans la veine des deux précédents : hilarant ! Quatre frères et sœurs, dans la force de l'âge, se disputent l'héritage à venir de parents de plus en plus séniles. Notamment la CX diesel du patriarche qui fait fantasmer tout le monde. Cette voiture semble personnaliser le pouvoir absolu dans une famille où les ratés sont légion. 
On rit donc aux tentatives de drague pathétiques du directeur de discothèque auprès de l'étudiante en philosophe, babysitter pour financer ses études. Le fils homo se désespère comme une midinette quand il se fait larguer par son mec en cuir. Heureusement il retrouve le bonheur auprès d'Abdelatif. Cela donne aux auteurs une source inépuisable de gags autour des clichés racistes de la famille française de base. Mordante et sans pitié, cette série est une des meilleures d'un nouveau Fluide Glacial en mal « d'Umour et Bandessinées ».

« Amour, passion et CX diesel » (tome 3), Fluide Glacial, 12 €

vendredi 14 juin 2013

BD - Charles Charles, le pire des présidents


Nombreux parmi nos concitoyens sont ceux qui trouvent que François Hollande n'est pas à la hauteur de la fonction présidentielle. Les mêmes qui reprochaient à Sarkozy d'être trop bling-bling... Ceux-là doivent impérativement lire « Charles Charles, profession président », un album satirique écrit par Dubuisson et dessiné par James (et prépublié en partie sur Libération). Là vous avez véritablement un président calamiteux au pouvoir. Il n'en rate pas une et on éclate de rire à chaque strip. 
D'entrée, il fait la boulette qui va le poursuivre durant tout le quinquennat « Je citerai mon mentor et modèle Gandhi : Avec de grands pouvoirs viennent de grandes responsabilités ». Pas de bol, c'est de Spider-man... 
Particulièrement mal entouré, ne manquez pas la scène avec le ministre de l'environnement, en retard à une réunion sur une marée noire car « je me suis chopé un cerf avec mon 4x4 sur la nationale en revenant du déjeuner de mon club de chasse. » Le meilleur reste ses relations avec les femmes. La première dame, cruche absolue, mais surtout la chancelière de Schlafenzie aux exigences diplomatiques peu orthodoxes...

« Charles Charles, profession Président », Delcourt, 10,95 €

samedi 1 décembre 2012

BD - La Cellule Prométhée sur les traces de soldats affamés


Il y a du Tardi, tendance Adèle Blanc-Sec dans cette nouvelle série écrite par Patrice Larcenet (le frère de l'autre...) et dessinée par James. L'action se déroule en 1930, dans un Paris encore marqué par les drames de la Grande guerre. Quand un héros des tranchées devient fou, cela ne passe pas inaperçu. Surtout s'il trucide femme et enfant avant de les boulotter au dîner. Un fait divers parfait pour réactiver la Cellule Prométhée. 
Cette police de l'ombre, totalement indépendante, est composée de trois personnes. Un médium, un homme d'action et leur chef, un ancien curé, tireur d'élite. Quand un second cas de cannibalisme se développe chez un ancien soldat, ils vont découvrir les ultimes séquelles de ce conflit que tout le monde, par la suite, a qualifié de « grande boucherie ». 
Ne vous laissez pas déstabiliser par les personnages, des animaux anthropomorphisés, contentez-vous de glisser dans l'ambiance et l'intrigue. Vous ne regretterez pas ce voyage plein de mystères.
« La cellule Prométhée » (tome 1), Treize Etrange, 13,90 €


mardi 26 avril 2011

BD - Une CX, des héritiers


Vu de loin cela ressemble à un très mauvais soap opéra (pléonasme ?). Quand on regarde de plus près les producteurs (Fabcaro, James et BenGrrr), on se doute que c'est de la parodie dure et sans concession. Et très rapidement on se laisse envahir par cette famille déchirée dans une succession qui tarde. A la base, il y a Harold et Cynthia, les parents. Harold est un peu gâteux et semble près de la sortie. Ses enfants, tous adultes, se déchirent ce futur héritage. Et notamment le joyau, la CX diesel...

Trois frères et une sœur, tous plus différents les uns que les autres. Avec cependant un point commun (en dehors de leur mère, pour le père c'est moins sûr), une bêtise crasse. Brandon, gérant d'une boite de nuit, semble détenir le pompon. Adepte des lettres anonymes (rédigées sur le papier à en-tête du Chunga Night), il a un mauvais goût qui force le respect. Bill, son frère, célibataire, est l'amant de Jessifer, femme de Brandon, qui a également couché avec l'autre frère, Jean-Mortens, le facteur et peut-être Harold.

Plus qu'une famille, c'est une ménagerie hilarante dont l'histoire est découpée en gags d'une demi-planche.

« Amour, passion & CX diesel », Fluide Glacial, 10,40 € 

jeudi 30 septembre 2010

BD - L'enfer des bureaux ouverts et partagés


A l'heure du débat sur l'âge de la retraite et de la pénibilité de certains emplois, cet album vient éclairer d'un regard nouveau le travail de bureau. Certes, il n'est pas difficile physiquement de faire des photocopies, mais la pression morale peut parfois faire encore plus de dégâts que des tonnes de parpaings à transporter. 

James dans sa série de gags « Dans mon Open Space » décrit avec une acuité redoutable ces petit désagréments du quotidien. Et tout en faisant œuvre de critique sociale, il nous fait rire en brocardant le machiavélisme de certains chefs ou directeurs. Dans cette entreprise de textile, le thème de la délocalisation est bien évidemment abordée, de même que la protection de l'environnement. Les solutions prônées sont parfois radicales : « On va lancer une nouvelle ligne de lingerie 100 % recyclable, en toile de jute. On n'en vend pas, on n'en produit pas... on sauve la planète ! ». La séquence sur la venue d'un trader en phase de désintoxication de bonus colle particulièrement à l'actualité. Une BD à faire lire dans toutes les écoles de commerce.

« Dans mon open space » (tome 3), Dargaud, 10,95 € 

vendredi 15 mai 2009

BD - Jungle fever dans l'Open space de James


Rarement le monde du travail, le travail au bureau exactement, aura été décrit avec une telle acuité. James, le créateur de cette série de gags d'une demi-planche, a longtemps été dans un véritable open space avant de tout plaquer et de vivre de son dessin. Il a certainement été à la place de Hubert, le héros, stagiaire non rémunéré depuis 6 mois et qui est sur le point d'être embauché. En CDI (contrat à durée indéterminée) en plus ! 

Ce serait parfait s'il n'y avait pas cette période d'essai, renouvelable bien évidemment. C'est acide, souvent méchant, comme la majorité des collègues d'Hubert. 

Ainsi, un ancien de la maison le félicite pour son CDI, mais pour une raison très personnelle et mesquine : « A chaque nouvelle embauche, ça me fait reculer d'un rang dans l'éventualité d'un plan social ». Une phrase qui résume cet album à ne pas laisser traîner au bureau.

« Dans mon Open Space » (tome 2), Dargaud, 10,40 € 

samedi 31 mai 2008

BD - Le monde impitoyable de l'entreprise

James, avant de signer ce premier album de BD dans la collection Poisson Pilote, a passé une bonne dizaine d'année dans une entreprise. On ne sait pas exactement à quel poste. Informatique, marketing, finances, commercial ? Mais ces 10 années n'ont pas été totalement inutiles puisqu'il y a puisé l'essentiel des gags de ce recueil qui brosse un portrait au vitriol et très réaliste des relations dans ces immenses bureaux où stagiaires et pré-retraités au placard se côtoient en s'ignorant. 

Hubert est anxieux. C'est son premier jour. James va lui présenter les quelques personnes avec qui il devra travailler. Exactement les gens qui comptent et qui ont le droit de lui commander un café. Hubert n'est que stagiaire. Et pour longtemps... Le patron se veut humain, il est ignoble, la directrice du marketing n'a plus d'idées depuis longtemps mais sait utiliser ses subalternes, l'informaticien est dans son monde, ne cherchant pas forcément à résoudre les problèmes... à quoi servirait-il ensuite ? 

Les gags ont parfois un petit air de « Caméra Café », mais sans quitter la thématique de l'entreprise et des relations humaines dans une société. Bien vu, dessiné d'un trait nerveux et très expressif, c'est cependant assez gentil. James, avant d'être publié, a animé un blog où il avait la dent beaucoup plus dure. Il faisait notamment un sort au monde de l'édition, de la BD en particulier. Aurait-il rejoint ses ennemis d'antan ?

« Dans mon open space » (tome1), James, Dargaud, 10,40 €