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jeudi 5 décembre 2024

BD - Révélations pour Soda après une Résurrection sous la plume de Dan Verlinden


 Dix ans. Il aura fallu dix ans pour connaître la suite du tome 13 des aventures de Soda, le flic new-yorkais qui se déguise en pasteur pour ménager sa mère cardiaque. Intitulé Résurrection, il voyait l’arrivée d’un nouveau dessinateur : Dan Verlinden. L’épisode suivant, Révélations, était en cours d’écriture quand le scénariste, Tome, meurt subitement. Après quelques années de doute, les enfants de Tome confient les notes de leur père à Zidrou et Falzar pour écrire la conclusion de l’histoire.

Voilà pourquoi cette suite a mis dix ans à voir le jour. Dans un New York post-attentats du 11 septembre, la surveillance vidéo est devenue omniprésente. Caméras à tous les coins des rues, mais aussi drones. Soda n’apprécie pas spécialement mais continue son boulot et quand il apprend qu’un attentat va sans doute être commis dans le métro, il entre en action.

Dans la suite tant attendue, on découvre que les terroristes ne sont pas ceux que l’on croit, que le 11 septembre cache beaucoup de mensonges d’État. L’histoire semble un peu déconnectée de la réalité, mais on apprécie avant tout les dessins de Dan Verlinden. Ancien assistant de Janry, il a une maîtrise absolue de l’univers sombre imaginé par Tome. Et on constate qu’en dix ans, il a peaufiné son trait et ses mises en page.

Il aurait été un excellent repreneur, mais finalement, Soda va rester dans le giron de Bruno Gazzotti, le dessinateur de la série depuis le tome 3. Il a récemment relancé son héros avec le renfort d’Olivier Bocquet au scénario.
« Soda » (Résurrection & Révélations), Dupuis, 48 pages, 13,50 €

samedi 15 juillet 2023

BD - L’enfant de la guerre du second cycle de « L’adoption »

Non, la bande dessinée n’est pas que gags et aventures pour les plus jeunes et fantasy ou romans graphiques prises de tête pour les aînés. La BD peut aussi émouvoir et aborder des sujets de société graves. Exemple parfait avec L’Adoption (Bamboo Grand Angle, 16,90 €) de Zidrou et Monin.

Les auteurs y parlent du combat des parents, des malheurs des enfants. Et parfois rien ne se passe comme prévu. Dans le second tome du deuxième cycle, les Guitry viennent de prendre une décision qui leur coûte : ils ne veulent plus de Wajdi, le gamin de dix ans, survivant de la guerre au Yémen.

Trop violent, trop agressif. Problème, Wajdi, en comprenant cela, préfère fuir que de retourner dans des camps ou foyers inhumains. On suit son périple dans un parc, survivant en faisant les poubelles ou volant les croquettes qu’une mamie dépose pour les chats errants. Les parents, de leur côté, comprennent à rebours la violence de leur décision et font désormais tout pour retrouver le fugueur.

Pas trop larmoyante, pleine d’espoir et de signes prédisant que notre société individualiste n’est pas totalement foutue, cette BD redonne foi en l’avenir. Et provoque chez les plus empathiques une petite larme rédemptrice.

dimanche 14 mai 2023

BD - Hollywood, entre rêve et réalité

Ne jamais croire ce qui est montré dans les films américains. Cette usine à rêves dissimule une réalité souvent moins flatteuse. Zidrou la raconte dans des histoires courtes se déroulant dans le Hollywood des années 50. Maltaite se charge de la dessiner dans ce style à cheval entre un réalisme sans faille et des gueules caricaturales.

On croise dans ce premier recueil de récits parus dans Fluide Glacial une starlette un peu désespérée, persuadée que cette fois c’est la bonne elle va prendre son envol vers la gloire, un ancien cascadeur reconverti dans le hot dog et une jeune comédienne, d’origine asiatique, qui sera enfin filmée en gros plan.
De l’humour très noir qui frappe toujours là où ça fait le plus mal.

« Hollywoodland » (tome I), Fluide Glacial, 13,90 €

mercredi 26 octobre 2022

BD - Quelques séries au long cours à découvrir ou redécouvrir

Les amateurs de bande dessinée sont de plus en plus attirés par les valeurs sûres. On assiste donc en fin d’année, avant les fêtes, à une déferlante d’albums de séries confirmées et de reprise ou retour de grands anciens. Un phénomène une nouvelle fois très présent cette année même si c’est une année « sans » Astérix ni Blake et Mortimer, champions toutes catégories des BD grand public.

Parmi les retours, on retrouve avec un plaisir non dissimulé la très féministe bien avant l’heure Adèle Blanc-Sec. Tardi a attendu 15 ans pour livrer à ses fans la suite du Labyrinthe infernal. Dans Le Bébé des Buttes-Chaumont (Casterman, 64 pages, 14,50 €), l’héroïne se retrouve confrontée à une armée de clones qui se font exploser à côté de pontes pour la faire accuser. Toute la fantaisie de Tardi, sa noirceur aussi, se retrouve dans cet album, peut-être dernier chapitre d’une série qui a marqué la BD française de ces 50 dernières années même si au total il n’y a que 10 tomes de disponibles. 


Valérian aussi est de retour. La mort de Mézières a mis fin à la série classique mais Christin, sur l’insistance de Virginie Augustin, a écrit un ultime chapitre des aventures des agents spatiotemporels. Ils vont retourner en enfance. 


Une histoire qui va là aussi jouer à fond sur le côté nostalgie des collectionneurs de la série. Et c’est un juste retour des choses si c’est une dessinatrice qui anime cette dernière aventure car depuis quelques titres, c’est Laureline qui en est devenue la véritable héroïne. Là où naissent les histoires (Dargaud, 56 pages, 13,50 €), est la suite logique du dernier album mais reste un titre en dehors de la collection classique. 

Dans les librairies vous pourrez retrouver depuis le mois dernier Corto Maltese (voir l’Indépendant du 25 septembre) ainsi que deux grands anciens de la BD franco-belge qui ont longtemps animé les pages de l’hebdomadaire Tintin. Mais la mort des créateurs a poussé les éditions du Lombard de retrouver des repreneurs. 


Le tome 6 des nouvelles aventures de Ric Hochet, Le tiercé de la mort (Le Lombard, 48 pages, 12,95 €), plonge le journaliste détective dans le monde des courses hippiques. Un héros plus moderne grâce à Zidrou au scénario et Van Liemt au dessin. 


Autre héros qui a marqué certains adolescents dans les années 60 à 80 : Bruno Brazil. L’espion américain a repris du service sur des scénarios de Bollée et des dessins de Aymond. 


Direction le pôle Nord pour le Commando Caïman dans Terreur boréale à Eskimo Point (Le Lombard, 56 pages, 15,45 €) pour affronter des ours blancs mais aussi quelques « méchants » de la pire espèce. Et ces quatre nouveautés ne doivent pas vous faire oublier que chaque série possède des dizaines de titres à redécouvrir !


 


samedi 4 avril 2020

BD - Des mystères bien mystérieux avec l'Instant d'après et New Cherbourg

Amateurs de l’étrange et de l’inexpliqué, ces deux albums vont satisfaire votre soif de curiosité. D’un côté de mystérieuses disparitions, de l’autre un mystérieux peuple marin.



« L’instant d’après » de Zidrou et Maltaite échappe à toute classification. Ce n’est pas un polar, ni un thriller. Le thème semble un peu fantastique, mais rien pour étayer cette impression. Non, cet album de 56 pages ressemble plus à un roman français qui tente d’expliquer les petites choses de la vie par l’exceptionnel. 


Blandine, jolie jumelle qui gagne sa vie en s’effeuillant aux USA, sent qu’il est arrivé un malheur à sa sœur jumelle Aline. Elle rejoint immédiatement la France de la fin des années 70 pour constater qu’elle et son fiancé ont eu un accident de la circulation. Le fiancé est grièvement blessé, Aline a disparu. Quand Philippe se réveille à l’hôpital, il prétend qu’Aline a disparu en une seconde. « Elle était là et puis… l’instant d’après… » Blandine, intriguée, va découvrir que de tels cas disparitions ne sont pas si rares. Mais où Aline et les autres sont-ils ? Plus qu’une fable mystérieuse, c’est une belle réflexion sur la disparition, le deuil, que signent les auteurs.



Mystère aussi à New Cherboug. Reutimann et Gabus ont imaginé cette ville dans un pays et un temps différent. 


Du pur steampunk où les frères jumeaux, Côme et Pacôme Glacère, membres du contre-espionnage, vont affronter une belle espionne anglaise dans un palace pour milliardaire. Ils vont lui reprendre des documents secrets sur l’existence des grondins, un peuple vivant dans la mer et qui donne tout son sel à cette série très feuilleton du début du XXe siècle.

« L’instant d’après », Dupuis, 14,50 €
« New Cherbourg Stories » (tome 1), Casterman, 14,50 € 



dimanche 29 mars 2020

BD. De l’absurde et de l’émotion

Pour cette sélection dominicale de BD à lire sur papier ou en numérique sur une des nombreuses plateformes permettant d’acheter instantanément un album, sans quitter sa maison et même son canapé, c’est le grand écart. D’un côté une série de gags absurdes dans un milieu ne se prêtant que très peu à une enquête policière (un service de comptabilité), de l’autre une bonne grosse dose d’émotion dans le 8e titre de la série Boule à Zéro de Zidrou et Ernst racontant la lutte d’une petite fille contre le cancer.


Paul, comptable de son état à la Cotoprep, est retrouvé mort à son bureau par ses collègues. Deux policiers se rendent dans l’entreprise pour enquêter.
La commissaire Linguine et son adjoint Pichard vont alors se heurter à un monde qu’ils ne soupçonnaient pas : la vie en entreprise, avec guerre des services (logistique contre marketing), vie propre de l’écosystème de la machine à café et action forte et symbolique des délégués du personnel.

Bref, dans ces 100 gags imaginés par James et dessinés par David de Thuin on se moque beaucoup du travail dans ces grosses boîtes, au détriment de la découverte de la vérité sur ce meurtre à la compta.



Depuis quelques jours le personnel soignant des hôpitaux est mis sur un piédestal qu’il n’aurait jamais dû quitter. Car ce n’est pas qu’en temps de pandémie que médecins, infirmières et aides-soignantes se dévouent corps et âme pour les malades. La preuve dans ce nouvel album de Boule à Zéro. Zita, la petite héroïne de la série, atteinte d’un cancer, vit depuis dix dans ce service avec d’autres malades de son âge. La première partie de l’album voit le départ de Moïse, son colocataire de chambre.

Orphelin, il vient d’être adopté, malgré sa leucémie. Un coup au moral pour Zita. La suite est pire encore. Elle croit voir un fantôme dans sa chambre. Un certain Dali, disparu depuis 10 ans. Mais qui est-il ? Les BD qui arrivent à vous émouvoir à ce point sont rares, alors préparez vos mouchoirs et dégustez. 

« Meurtre à la compta », Delcourt - Pataquès, 9,95 €
« Boule à zéro » (tome 8), Bamboo, 10,90 €


dimanche 10 septembre 2017

BD : La dernière croisade d’un incroyable trio


Ils sont trois, un chevalier, un moine et une princesse arabe. Trois sur les routes de France au cœur de ce moyen âge où l’essentiel de l’actualité, déjà, tournait autour d’un conflit religieux. D’un côté les chrétiens, de l’autre les musulmans. Au centre, la Terre sainte et des reliques. Le chevalier Brayard revient d’un long périple au cours duquel il a surtout tué et oublié son morne quotidien. Repu de sang et d’aventures, il rentre au bercail escortant le moine Rignomer qui lui ramène les reliques de la sainte de son ordre. En chemin il tombe sur une donzelle vindicative ; la princesse Hadiyatallah. La fille de ce dignitaire, capturée, représente une belle rançon. Zidrou, au scénario, livre une de ces histoires dont il a le secret, avec de l’humain, du marrant et de l’authentique. On rit beaucoup aux refrains des chansons paillardes de Brayard, on compatit avec Rignomer, au destin peu palpitant de moine copiste. Et puis on tombe follement amoureux de la petite princesse, prête à tout pour rentrer au pays. Le Barcelonais Francis Porcel au dessin donne toute sa rudesse à cette geste moyenâgeuse très moderne finalement et qui aurait fait un excellent film dans le genre de « La chair et le sang » de Paul Verhoeven.
➤ « Le chevalier Brayard », Dargaud, 14,99 €

jeudi 15 juin 2017

BD : "Les beaux étés" pour parfaitement se préparer aux vacances


Même les voitures ont droit à des petits noms. Par exemple, la Renault 4L de la famille des « Beaux étés » a été affublée, dès le premier grand voyage vers le sud, du sobriquet de « Mam’zelle Estérel ». Comment et dans quelles circonstances ? On l’apprend dans le troisième titre de la série écrite par Zidrou et dessinée par le Catalan surdoué Jordi Lafebre. La famille belge des Faldérault, en 1962, prend enfin deux semaines de vacances. Pierre, le père, rêve de Méditerranée. Mais comme il doit emmener avec lui les parents de sa femme, ce sera Saint-Etienne, ses églises et ses musées. Sans compter son hôtel, tenu par des Belges... Bonjour le dépaysement. On retrouve avec un plaisir évident le dessinateur doué mais manquant de reconnaissance et surtout d’un succès en librairie pour voir sa carrière décoller. Sa femme rêve d’émancipation, mais avec maman dans les jupes, ce n’est pas facile. Des deux enfants du couple, elles sont surtout passionnées par la bonhomie du papy, si gros, si doux. Un instantané bourré de nostalgie dans lequel on retrouve forcément un peu de notre vie.
➤ « Les beaux étés » (tome 3), Dargaud, 13,99 €

mardi 6 juin 2017

BD : Père et grand-père en plein brouillard



Suite et fin de l’histoire de « L’adoption » écrite par Zidrou et dessinée par Arno Monin. Après un séisme au Pérou, un couple en mal d’enfant adopte une petite fille, Qinaya. La fillette amène joie et bonheur. Pour Gabriel aussi, le grand-père taciturne. Mais l’adoption est illégale. Qinaya est renvoyée dans son pays d’origine et le père emprisonné. La suite raconte comment Gabriel, sur un coup de tête, décide de se rendre au Pérou. Il engage un détective privé pour retrouver Qinaya. Sur ce sujet délicat, Zidrou parvient à faire passer un message plein d’espoir et d’ondes positives. Gabriel est en plein doute alors qu’il se retrouve plongé dans la Garua, ce brouillard venu du Pacifique et spécifique à Lima. La rencontre avec un père venu lui aussi rechercher sa fille disparue va changer sa vision de la vie. Lumineux et terriblement concret.
➤ « L’adoption » (tome 2), Bamboo Grand Angle, 14,90 €

samedi 15 avril 2017

BD : L’amour malgré la maladie



Comment faire rire avec la maladie ? Le cancer en plus. Le cancer des enfants... Mais pourquoi pas ? Quand Zidrou a écrit le premier tome de « Boule à zéro » il se doutait qu’il prenait des risques. Le sujet est sensible, difficile et grave. Mais en équilibrant à la perfection, rire, émotion et explications médicales, il a non seulement séduit le public, mais fait beaucoup pour ces enfants condamnés à rester dans une chambre d’hôpital, entre chimio et douleurs. Ernst, au dessin, a trouvé le trait épuré parfait pour rendre ces petits malades et le personnel hospitalier (celui qui fabrique de la dette !) aux petits soins, plus que sympathiques. Dans cet album intitulé « Le grand jour », il est question de sortie. Qui sera le premier guéri ? Zita a encore des chances. Mais n’est pas dans le peloton de tête. Par contre Pierrot semble en complète rémission. Mais cela ne fait pas spécialement plaisir à Zita, car c’est son amoureux. Et s’il part de l’hôpital, ne va-t-il pas complètement l’oublier ? Un vrai bonheur de lecture, pour petits et grands, valides et malades.
➤ « Boule à zéro » (tome 6), Bamboo, 10,90 €

mardi 4 avril 2017

BD : Le mystère du peintre catalan


La Catalogne aime ses peintres. La région est un creuset de talents, certains immensément célèbres à l’image de Dali, d’autres tombés dans l’oubli comme Vidal Balaguer. Ce fils de pharmacien de Sabadell a vécu à Barcelone à la fin du XIXe siècle. Un surdoué, incapable de vivre de son art car il ne voulait pas vendre ses toiles. « Natures mortes » raconte la fin de sa vie, aussi mystérieuse que son œuvre. Vidal, comme nombre d’artistes à cette époque, a une muse. Son modèle, Mar, qui est en couverture de l’album écrit par Zidrou et dessiné par Oriol. Mar a disparu du jour au lendemain. Depuis Vidal déprime. Il est passé par l’École de la Llotja où il se lie d’amitié avec un certain Picasso. Dans son appartement encombré de peintures inachevées, il vivote en acceptant les commandes de commerçants. Il dessine des oranges, de la butifarra. Ce qu’il ne comprend pas, c’est qu’une fois la peinture achevée, les objets disparaissent. Pris d’un doute, il va dans un parc et peint un arbre. Le lendemain, comme les natures mortes ou sa muse, il n’existe plus. Une malédiction d’un genre nouveau qui donne l’occasion à Zidrou d’expliquer la disparition du personnage principal en décembre 1899. Entre fantastique, poésie et désespoir, ce roman graphique se prolonge par une exposition, en mai prochain à Barcelone, des 11 toiles retrouvées du peintre maudit.
➤ « Natures mortes », Dargaud, 14,99 €

dimanche 19 mars 2017

BD : Tamara assume et devient célèbre



Tamara, l’ado un peu grosse bourrée de complexes mais qui parvient de plus en plus à assumer, après un joli succès au cinéma, revient sous forme d’album de BD avec toujours Darasse au dessin et Zidrou au scénario, aidé par Lou. La jeune lycéenne se fait toujours autant chambrer par ses camarades pour ses rondeurs. Pourtant, être grosse peut devenir un atout dans notre société où les modes se fabriquent au gré des hashtags et autres selfies sur Instagramme (le réseau pour les femmes fortes). Tamara rencontre Miette, un mannequin XXXL qui la pousse à assumer ses formes et sa féminité. La jeune héroïne va vite devenir célèbre. Mais être aimée par certains cela veut dire aussi que d’autres vous détestent.
➤ « Tamara » (tome 15), Dupuis, 10,95 € 

vendredi 3 mars 2017

BD : Quand les femmes se font justice



La libération des femmes n’a pas été un long fleuve tranquille. Avant le MLF et même les suffragettes, certaines ont tenté de briser le joug de la société exclusivement masculine. Parfois avec violence comme raconté dans cette nouvelle série (prévue en quatre tomes dans un premier cycle) écrite par Zidrou et dessinée par le Barcelonais José Homs. « Shi » est tiré d’un idéogramme japonais, le symbole de la mort. Tout débute à Londres en 1851. Dans le Crystal Palace inauguré pour l’exposition internationale, Jennifer, jeune fille de bonne famille, tombe sur Kita, une Japonaise exhibée telle un animal. Elle serre dans ses bras son bébé mort. Ce petit cadavre va rapprocher les deux femmes et servir de détonateur à leur haine des hommes. Des années plus tard l’organisation « Shi » est toujours active et s’attaque aux pires tueurs de la planète, les marchands d’armes. Une dimension politique renforcée par l’aspect historique du récit, le tout dessiné par un génie de la couleur directe propulse Shi parmi les séries les plus remarquées au dernier festival d’Angoulême.
➤ « Shi » (tome 1), Dargaud, 13,99 €

lundi 24 octobre 2016

BD : LE SPIROU ANIMALIER DE FRANK PÉ

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N’en déplaise aux puristes, l’idée de confier les destinées de Spirou à d’autres auteurs permet de moderniser un héros parfois trop conventionnel. En parallèle des aventures officielles signées par Yoann et Velhmann, d’autres s’approprient le célèbre groom rouge. Comme Frank Pé (dessin) et Zidrou (scénario). « La lumière de Bornéo », longue histoire de 88 pages, décrit un Spirou devenu adulte. En jean et blouson de cuir, il claque la porte quand la nouvelle direction de son journal veut qu’il édulcore un reportage. Il devient ainsi le premier « héros de BD sans emploi ». Il va se laisser vivre, apprendre à peindre, flâner et retrouver le cirque de Noé et sa ménagerie. Mais aussi la jeune fille de Noé. Choc de génération qui donne tout son sel à l’album. L’intrigue, sur l’art et l’exploitation des animaux, permet à Frank de dessiner et de peindre ce qu’il aime le plus. Beau, intelligent, beau, touchant. Vraiment beau...
➤ « La lumière de Bornéo », Dupuis, 16,50 €

lundi 19 septembre 2016

De choses et d'autres : Rayane !!!

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Ce samedi, sous mon autre casquette de critique cinéma, je me rends à l'avant-première de Tamara, un film adapté d'une BD de Zidrou et Darasse. Série que j'apprécie depuis des années, les affres au quotidien d'une jeune fille un peu enrobée. Arrivé dans la salle, je me me sens pris à un guet-apens. L'assistance (plus de 150 personnes) est composée à 80 % d'adolescentes. De 7 à 16 ans, elles papotent bruyamment en se montrant des photos sur leurs smartphones. Et régulièrement, l'une ou l'autre bondit sur son siège, se tourne vers le fond de la salle en criant « voilà Rayane ! »
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J'ai beau être à l'écoute des modes, tenter de me tenir au courant des dernières nouveautés, je passe forcément à côté de certains trucs. Le phénomène Rayane Bensetti par exemple. Ce jeune acteur français interprète Diego dans le film, le petit ami de Tamara. L'archétype du beau gosse. Agitées avant qu'il n'arrive, lorsqu'il fait son entrée, bondissant, le fan-club se déchaîne. Les flashes crépitent. Et ce n'est que le début. La traditionnelle séance de questions se transforme en foire d'empoigne à selfies. Une marée humaine de gamines surexcitées se précipite sur la scène. Pour approcher leur idole elles jouent des coudes, poussent, trépignent. Même face à la première ligne de l'Usap elles fonceraient sans crainte.
Rayane, depuis sa victoire à « Danse avec les stars », a acquis une énorme popularité. Les quelques cinéphiles venus voir le film ont dû patienter plus de 35 minutes avant de découvrir les première images, les dernières admiratrices s'accrochant au cou de Rayane malgré l'extinction des lumières. Mais au final, le film est excellent.

mardi 16 août 2016

BD : UN CANCRE PLEIN DE RESSOURCES


Petit rappel pour les adultes qui ont oublié ce temps béni des dieux : depuis début juillet ce sont les vacances scolaires ! De loin la période préférée de l'élève Ducobu. Il peut officiellement faire ce qu'il aime le plus : dormir ou lire des BD toute la journée. Mélangeant gags d'une planche et histoires plus longues de quelques pages, ce recueil titré « Système D » permet à Zidrou de revenir sur quelques unes de ses marottes comme la dictée savante, les clichés sur le métier d'enseignant ou la hantise des cahiers de vacances. On apprécie particulièrement les trouvailles sur les piscines. Par contre Léonie Gratin, vit très mal ces deux mois qui lui offrent moins d'occasions de martyriser son cancre préféré dessiné par Godi.
« L'élève Ducobu » (tome 22), Le Lombard, 10,60€

dimanche 17 juillet 2016

BD : LA NOSTALGIE DES VACANCES EN FAMILLE

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Envie de bonheur, de nostalgie, de vacances et de soleil ? Plongez sans hésiter dans le second tome de la la série « Les beaux étés ». Zidrou, scénariste du sensible, frappe une nouvelle fois très juste avec cette chronique sociale de la famille Faldérault. Le père, Pierre, dessinateur de BD, met une dernière touche à ses planches avant de rejoindre femme et enfants dans la vaillante 4L, prête à quitter la froide Belgique pour le soleil du Midi. En cette année 1969, c'est une calanque qui accueille pour quelques jours la famille. En racontant l'infiniment petit, les auteurs nous entraînent dans l'infiniment grand. Enfants poètes, parents rêveurs, rencontres étonnantes, décors féériques : tout, des dialogues aux dessins de Jordi Lafèbre, est à déguster lentement comme une bonne sieste sous un pin, au son des cigales.
« Les beaux étés » (tome 2), Dargaud, 13,99€


mercredi 25 mai 2016

BD : Le vieux boucher et la fillette


Préparez vos mouchoirs. Zidrou raconte une histoire émouvante et triste, mise en images (en lumière plus exactement) par Arno Monin. "L'adoption" embarque le lecteur dans une de ces relations si fortes qu'elle a la puissance à sa lecture de faire disparaître tout le quotidien autour de soi. Gabriel est un vieux monsieur un peu bougon. Boucher toute sa vie, il fête cette année ses 75 ans. Dans son pavillon de banlieue, il passe le temps entre soirées télé, jardinage, sorties avec les vieux copains et bavardages complices avec sa femme. Il a tout pour être heureux. Une fille qui fait de la politique, un fils... courtier en assurances. Gabriel aurait voulu qu'il reprenne la boucherie, mais le sang ce n'est pas pour Alain. Marié, il n'arrive pas à avoir un enfant avec son épouse. Alors, à la "faveur" d'un tremblement de terre meurtrier au Pérou, ils partent sur place et reviennent avec Qinaya, petite orpheline de quatre ans. Accueil glacial du Papy. Amour débordant de la Mamy. Et comme les parents travaillent tous les deux, pour économiser les frais de baby-sitter, Qinaya va souvent passer des journées, voire des semaines chez ses grands-parents. L'essentiel de l'album raconte cette rencontre magique entre le vieux monsieur et la jeune orpheline. Une tendre complicité au fil des jours, des jeux et des découvertes. Comme si l'ancien boucher, des années à rebours, voulait rattraper les moments qu'il n'a pas pu passer avec ses enfants, pour cause de surcharge de travail. Jusqu'au jour où... Les contes de fée n'existent plus dans notre société. Le tableau est trop beau. Le drame s'invite et on ne peut s'empêcher d'écraser une larme à la fin de l'album, impatient de connaître la suite des aventures de Gabriel et de Qinaya qui signifie "nuage" sur les hauts plateaux du Pérou.
"L'adoption" (tome 1), Bamboo Grand Angle, 14,90 euros

dimanche 14 février 2016

BD : L'éternel retour de Clifton


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Ce cher colonel Clifton est de retour. Imaginé par Raymond Macherot dans une de ses rares incursions dans la BD classique, lui qui brillait tant dans le style animalier, ce vieux garçons britannique, membre des services secrets, était l'antithèse de James Bond. Une sorte d'Hercule Poirot (pour les moustaches), doublé d'un John Steed (pour la classe et les parapluies). Une première apparition avant le succès du au talent de Turk et De Groot. Les créateurs de Robin Dubois et de Léonard, ont fait leurs armes avec une dizaines d'albums de Clifton. La série relancée a ensuite été reprise par Bédu puis Rodrigue. Un héros fatigué, disparu depuis près d dix ans. Mais il en fut plus pour faire la peau à ce pilier du catalogue du Lombard. Une nouvelle fois c'est Zidrou qui s'est chargé de refaire vivre cet univers si spécifique. Et pour assurer un lien avec le passé, Turk revient au dessin. « Clifton et les gauchers contrariés » se déroule entièrement en Angleterre. Le héros est contacté par la Lala (Ligue des assureurs londoniens et anglais) pour enquêter sur une inquiétante épidémie. Des conducteurs de sa gracieuse majesté, british pur jus, décident sans aucune raison, de conduire à droite. Résultat une multiplication des accidents et donc des bénéficies en baisse pour des assureurs présentés comme de sacrés grippe-sous. La conduite à droite, invention de Napoléon selon le scénariste, peut-elle mettre en péril toute la Grande-Bretagne ? Avec force de références aux clichés les plus comiques de l'art de vivre anglais, l'album alterne avec bonheur gags et scènes de cascades. Un retour particulièrement réussi, dans l'esprit des précédents albums ce qui est assez rares en ces temps de chamboulement complet (remember Bob Morane ou Ric Hochet...)
« Clifton » (tome 22), Le Lombard, 10,60 euros



samedi 17 octobre 2015

BD - Vacances en famille



Il est des histoires qui donnent du baume au cœur. Des récits simples comme le bonheur, celui des jours normaux et de la vie quotidienne. Trop souvent on ne se rend pas compte de cette joie de vivre, cette plénitude, cet équilibre. En refermant l'album de Zidrou et Lafèbre, on n'a plus d'excuses. Obligé de se souvenir des belles choses de son passé, de profiter du présent et d'envisager le futur avec sérénité. La faute à cette petite famille belge qui, en août 1973, est sur départ. Mado, la mère, a tout préparé. La 4L est pleine comme un œuf. Les quatre enfants, de l'ado au bébé, patientent dans l'entrée. Problème Pierre, le conducteur, n'est pas encore prêt. Il doit mettre les dernières touches de couleurs à sa bande dessinée. Cela fait trois jours qu'il travaille d'arrache-pied, courbé sur sa planche à dessin. Quand enfin il livre ses planches, c'est parti pour un mois de vacances au Sud de la France. Pique-nique au bord des routes et camping sauvage. Que du bonheur. Si l'on oublie que Pierre et Mado comptent divorcer à la rentrée... Entre nostalgie et réflexion sur l'amour qui fane comme les plus belles fleurs, cette histoire arrachera quelques larmes aux plus sensibles.

« Les beaux étés » (tome 1), Dargaud, 13,99 €