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samedi 15 juillet 2023

BD - L’enfant de la guerre du second cycle de « L’adoption »

Non, la bande dessinée n’est pas que gags et aventures pour les plus jeunes et fantasy ou romans graphiques prises de tête pour les aînés. La BD peut aussi émouvoir et aborder des sujets de société graves. Exemple parfait avec L’Adoption (Bamboo Grand Angle, 16,90 €) de Zidrou et Monin.

Les auteurs y parlent du combat des parents, des malheurs des enfants. Et parfois rien ne se passe comme prévu. Dans le second tome du deuxième cycle, les Guitry viennent de prendre une décision qui leur coûte : ils ne veulent plus de Wajdi, le gamin de dix ans, survivant de la guerre au Yémen.

Trop violent, trop agressif. Problème, Wajdi, en comprenant cela, préfère fuir que de retourner dans des camps ou foyers inhumains. On suit son périple dans un parc, survivant en faisant les poubelles ou volant les croquettes qu’une mamie dépose pour les chats errants. Les parents, de leur côté, comprennent à rebours la violence de leur décision et font désormais tout pour retrouver le fugueur.

Pas trop larmoyante, pleine d’espoir et de signes prédisant que notre société individualiste n’est pas totalement foutue, cette BD redonne foi en l’avenir. Et provoque chez les plus empathiques une petite larme rédemptrice.

mercredi 25 mai 2016

BD : Le vieux boucher et la fillette


Préparez vos mouchoirs. Zidrou raconte une histoire émouvante et triste, mise en images (en lumière plus exactement) par Arno Monin. "L'adoption" embarque le lecteur dans une de ces relations si fortes qu'elle a la puissance à sa lecture de faire disparaître tout le quotidien autour de soi. Gabriel est un vieux monsieur un peu bougon. Boucher toute sa vie, il fête cette année ses 75 ans. Dans son pavillon de banlieue, il passe le temps entre soirées télé, jardinage, sorties avec les vieux copains et bavardages complices avec sa femme. Il a tout pour être heureux. Une fille qui fait de la politique, un fils... courtier en assurances. Gabriel aurait voulu qu'il reprenne la boucherie, mais le sang ce n'est pas pour Alain. Marié, il n'arrive pas à avoir un enfant avec son épouse. Alors, à la "faveur" d'un tremblement de terre meurtrier au Pérou, ils partent sur place et reviennent avec Qinaya, petite orpheline de quatre ans. Accueil glacial du Papy. Amour débordant de la Mamy. Et comme les parents travaillent tous les deux, pour économiser les frais de baby-sitter, Qinaya va souvent passer des journées, voire des semaines chez ses grands-parents. L'essentiel de l'album raconte cette rencontre magique entre le vieux monsieur et la jeune orpheline. Une tendre complicité au fil des jours, des jeux et des découvertes. Comme si l'ancien boucher, des années à rebours, voulait rattraper les moments qu'il n'a pas pu passer avec ses enfants, pour cause de surcharge de travail. Jusqu'au jour où... Les contes de fée n'existent plus dans notre société. Le tableau est trop beau. Le drame s'invite et on ne peut s'empêcher d'écraser une larme à la fin de l'album, impatient de connaître la suite des aventures de Gabriel et de Qinaya qui signifie "nuage" sur les hauts plateaux du Pérou.
"L'adoption" (tome 1), Bamboo Grand Angle, 14,90 euros

vendredi 23 novembre 2007

BD - La confirmation de "L'envolée sauvage"

Le premier tome de ce récit avait frappé les esprits. Et remporté de nombreux prix. Voici le second tome mettant en scène le jeune Simon. Il a le malheur d'être Juif au mauvais moment. Dans cette France occupée par l'armée allemande, alors que les rafles se multiplient, il est sauvé par un curé puis placé dans un pensionnat. Mais il doit prendre la fuite et trouve refuge dans une ferme de province. 

C'est là que le lecteur le retrouve. Il est en compagnie de son pigeon Gédéon. Car Simon a de plus le pouvoir de pouvoir parler aux oiseaux. Dans cette ferme, il est tranquille jusqu'à l'arrivée de la milice venue pour le capturer. Il est sauvé in extremis par un faux infirme qui la nuit se bat avec la Résistance. Simon veut aussi se rendre utile, mais son inexpérience et son jeune âge lui font faire des erreurs. 

Il est capturé et enfermé dans un wagon à bestiaux. Direction les camps de la mort. Sur place il rencontre une jeune fille et tente vaille que vaille de survivre à l'horreur. Heureusement pour lui, le commandant du camp, a plusieurs rapaces. Simon parvient à les amadouer et trouve dans les oiseaux des amis. 

L'histoire de Laurent Galandon est dense et forte. D'autres l'auraient beaucoup plus diluée. Aux dessins, Arno Monin parvient à reproduire l'enfer des camps sans trop en montrer.

"L'envolée sauvage", Bamboo Angle de vue, 12,90 € 

mardi 19 septembre 2006

BD - Fuis, petit, fuis !


1941, dans une campagne du Nord de la France. Le jeune Simon ne se doute pas du drame dans lequel est plongé le pays. Il aime, en allant à l’école, regarder les oiseaux. Il aime tant les voir voler. Simon est dans une pension chez le curé du village. Ce dernier, bon cœur, ne peut pas grand-chose contre les forces maléfiques qui s’abattent sur le région. Le Juif est devenu l’ennemi de la Nation. Simon est juif, ce n’est qu’un enfant, mais il est des « bons Français » pour le dénoncer. Et les gendarmes font leur travail. Sans trop se poser de question. Heureusement, le curé a de la ressource et envoie Simon à Paris, dans le dernier refuge qu’il connaisse : une maison de correction. Le petit Simon, l’ami des oiseaux, va se retrouver en cage avec des petits caïds qui vont eux aussi lui faire comprendre qu’il n’est pas comme les autres. Un peu dans la veine du « Sac de billes » de Joseph Joffo, cette BD de Galandon (scénario) et Monin (dessin) intitulée "L’envolée sauvage" raconte la fuite de cet innocent dans une France prête aux pires extrémités pour bien se faire voir de l’occupant. (Bamboo, Angle de vue, 12,90 €)