jeudi 2 janvier 2020

Cinéma - “First Love”, amourette et yakusas


Une romance au pays des yakusas. “First Love” de Takashi Miike est l’improbable mélange entre deux genres cinématographiques totalement opposés. D’un côté une histoire fleur bleue de coup de foudre entre un jeune boxeur et une paumée toxico. De l’autre deux gangs de truands (les Japonais contre les Chinois) se livrent à une guerre sans merci avec la police qui compte les coups ou tente de ramasser les pots cassés quand un ripou entre en scène.
Entre les balles et les coups de lames tranchantes, les tourtereaux vont tenter de sauver leur peau. Sans révéler la fin, sachez qu’elle est conforme à l’un des deux genres cinématographique utilisé, happy end pour la romance, massacre généralisé pour le polar nippon.

Léo (Masataka Kubota), orphelin, cuisinier dans une gargote, ne vit que pour la boxe. Il est doué. Gagne souvent. Mais au grand désespoir de son entraîneur, Léo ne manifeste jamais sa joie. Ni sur le ring une fois le combat terminé, ni dans les vestiaires. Léo est un tracassé, solitaire, limite asocial. Une fois que le spectateur sait à qui il a affaire, cap sur l’autre personnage de ce film d’amour : Yuri (Sakurato Konishi), jeune droguée maintenue en détention dans un appartement prison par ses dealers. Elle apure les dettes de son père en faisant des passes sous le nom de Monica. Complètement accro, elle a de nombreuses hallucinations, de son père justement, en slip, quand il la violait en toute impunité.

Scènes rigolotes 

Si le réalisateur colore son œuvre au noir absolu, c’est pour mieux en rire finalement. Les deux jeunes ne se connaissent pas, mais vont se retrouver mêler à un trafic de drogue. Un Kase (Shôta Sometani) jeune yakusa désirant voler de ses propres ailes, met au point un plan complexe pour voler plusieurs kilos de drogue à son clan avec une coupable toute trouvée : Monica la droguée.


Une magouille très élaborée. Un peu trop sans doute. Rapidement tout par de travers et les cadavres se ramassent à la pelle. Kase, aidé d’un policier ripou, va tuer la moitié de ses anciens amis. Les autres seront victimes des Chinois, eux aussi à la recherche de la drogue. Léo va croiser la route de Monica. Il va l’aider, utilisant ses poings d’acier pour protéger la frêle jeune fille.
Le paradoxal du film c’est qu’il change dès lors de registre, plongeant dans le film de genre déconnant. Kase est hilarant, le père violeur désopilant et une des dealeuses, ivre de désir de vengeance, compose un personnage hystérique mémorable. Bref, du divertissement pur et dur, pour oublier le quotidien morne et sans saveur de nos vies « normales », sans amour ni baston.


Film japonais de Takashi Miike avec Masataka Kubota, Nao Ohmori, Shôta Sometani, Sakurato Konishi

mercredi 1 janvier 2020

La famille et le robot de "Lost in space" sur Netflix


Joli cadeau de Noël de Netflix à tous ses abonnés : la saison 2 de Perdus dans l’espace disponible depuis le 25 décembre sur la plateforme.
Remake du feuilleton délicieusement kitch des années 60, la production originale Netflix a tout du space opéra qui en met plein la vue. Dans la seconde saison composée de dix épisodes, la famille de naufragés affronte une tempête dans un vaisseau spatial transformé en voilier, puis découvre d’où vient le robot devenu l’ami de Will, le plus jeune des Robinson.



Si les situations sont parfois un peu tirées par les cheveux (les problèmes s’accumulant de façon exponentielle comme si les scénaristes étaient en compétition pour trouver le meilleur rebondissement), on apprécie quelques personnages secondaires comme la machiavélique Dr Smith (Parker Posey) ou Don West (Ignacio Serricchio), mécano contrebandier au grand cœur. Du grand spectacle qui n’a rien à envier à un long-métrage. La fin est bourrée d’interrogation. Reste maintenant à avoir si la série sera prolongée pour une saison 3, information qui n’a pas encore filtré chez Netflix.