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jeudi 28 novembre 2024

Un roman foisonnant - « Le grand Quand » d’Alan Moore


Scénariste ayant marqué l’imaginaire des comics, Alan Moore est aussi (et sans doute avant tout), un romancier à l’imagination sans limite. Britannique pur jus, l’auteur se lance dans une série ayant Londres pour décor principal. Reste à savoir quelle ville exactement : la capitale anglaise de 1949 que l’on connaît où une métropole différente, comme issue d’un univers parallèle.

Pour vous faire une idée, plongez dans Le grand Quand, sur les traces d’un jeune libraire et futur écrivain, Dennis Knuckleyard, fasciné par des livres racontant l’histoire de la ville, avec des pans importants totalement imaginaires. Un univers foisonnant et incroyable où l’on retrouve la douce folie du génial Alan Moore.
« Le grand Quand », Alan Moore, Bragelonne, 384 pages, 25 €

vendredi 7 avril 2023

Biographie - Dominique Bona dans les pas de Joseph Kessel et Maurice Druon, « Les Partisans »

 Auteurs du Chant des Partisans, l’hymne des Résistants, Joseph Kessel et Maurice Druon sont au centre de cette biographie parue chez Gallimard et signée Dominique Bona.

S’ils ne sont que deux dans le titre et la photo illustrant la couverture du nouveau livre de Dominique Bona, c’est en réalité l’épopée d’un trio qui est racontée dans cette somme de plus de 520 pages. Car en plus de Joseph Kessel et de son neveu Maurice Druon, l’académicienne met la lumière sur le rôle de Germaine Sablon, chanteuse, maîtresse de Kessel, combattante de la France Libre et première interprète de cette chanson devenue symbole national.

Originaire des Pyrénées-Orientales, Dominique Bona n’en oublie pas son pays catalan et y trouve le début très épique de cette triple biographie. Fin décembre 1942, ils sont trois à se rendre à Perpignan pour rencontrer un passeur. Un certain José, Catalan du cru chargé de conduire en Espagne ces Français désireux de rejoindre le général De Gaulle à Londres. De nuit, dans le froid, ils vont passer le col au niveau du Perthus, parvenant à éviter les patrouilles allemandes.

Un long et dur périple très inhabituel pour ces trois habitués au confort et au luxe. Joseph Kessel est un journaliste et écrivain reconnu. Il a longtemps pu continuer à travailler dans la France occupée par l’armée allemande malgré ses origines juives. Mais le durcissement du régime de Vichy l’oblige à faire un choix. Il décide de quitter ce pays qu’il a déjà servi lors de la première guerre mondiale. Direction Londres. Il emmène Maurice Druon, son neveu, fils caché de son défunt petit frère. Pour compléter l’attelage, Germaine Sablon. Une des nombreuses maîtresses de Kessel, chanteuse et comédienne célèbre, au franc-parler redoutable. Une fois à Londres, ils se mettent au service de la France Libre.

« Un feuillet dans l’Histoire » 

C’est dans ce cadre que Kessel et Druon, en une journée (le 30 mai, jour de la sainte Jeanne d’Arc), écrivent le texte du Chant des Partisans. « Il faut à la Résistance un symbole fort et un repère unificateur. Les maquis de France en ont besoin. […] Kessel a le don de parler à tous, sa prose est simple et vivante. » Il sera aidé par Maurice Druon pour la mise en vers, la musique sera tirée d’une chanson russe et c’est Germaine Sablon qui l’enregistrera la première, le 31 mai aux studios d’Ealing. Les deux écrivains, l’oncle et le neveu, ont conscience de l’importance de cette chanson, « C’est peut-être tout ce qui restera de nous » dira Kessel à Druon. Lequel réplique, plus solennel, « Nous venons de glisser un feuillet dans l’Histoire. »

Si la création du Chant des Partisans est au centre de cette biographie, Dominique Bona n’occulte pas le reste de la carrière du trio. On redécouvre un grand écrivain en la personne de Joseph Kessel, homme fougueux, habitué aux esclandres, capable de menacer de jeter sa maîtresse par la fenêtre, gaulliste convaincu.

Maurice Druon, après un Goncourt à 30 ans, est devenu célèbre avec sa saga des Rois maudits. Devenu ministre des Affaires culturelles, il a par la suite marqué l’Académie française, même « s’il échoue à faire élire le chanteur Charles Trenet. »

Mais la plus belle découverte de ces Partisans reste le parcours de Germaine Sablon. Une femme forte, capable de résister à De Gaulle, libre et indépendante, follement amoureuse de Kessel et de son pays.

« Les partisans, Kessel et Druon une histoire de famille » de Dominique Bona, Gallimard, 24 €

jeudi 16 février 2023

Série télé - Jeunes chasseurs de fantômes dans « Lockwood & Co » sur Netflix

Réalisation anglaise destinée aux adolescents, Lockwood & Co sur Netflix propose de suivre trois jeunes chasseurs de fantômes dans Londres. 

La création télévisuelle anglaise a toujours été d’une étonnante vitalité. Confirmation ces derniers mois sur les plateformes de streaming. Périphériques, les mondes de Flynne sur Amazon, Extraordinary sur Disney + et Netflix n’est pas en reste avec Lockwood & Co, série en huit épisodes, destinée au public jeune d’après une série de romans de Jonathan Stroud (Albin Michel et Livre de Poche en France).

Dans un présent légèrement différent, du jour au lendemain, des fantômes sont arrivés en nombre dans les villes anglaises. Pour les combattre, seuls les adolescents sont efficaces. Cela a donné naissance à des agences de chasseurs de spectres, armés de chaînes, de bombes au phosphore et d’épées.

La jeune Lucy Carlyle (Ruby Stokes), très douée pour déloger les ectoplasmes, est embauchée par Lockwood (Cameron Chapman) et George (Ali Hadji-Heshmati). Un trio qui forme l’entièreté de l’agence Lockwood & Co, différentes des autres structures pas sa petitesse et surtout l’absence d’adultes pour superviser les nettoyages nocturnes des maisons hantées.

Effets spéciaux convaincants, psychologie des protagonistes très poussée mais pas trop caricaturale (Lucy est mal dans sa peau, Lockwood trop sûr de lui et George excessivement geek et prudent), la sauce prend dès le premier épisode. En huit chapitres parfaitement renouvelés, sans négliger la trame générale, Lockwood & Co est une jolie surprise de ce début d’année sur Netflix. Surprise british, encore une fois.

 

mercredi 20 mai 2020

DVD - Dans les eaux troubles des affaires des « Gentlemen »



Cela faisait plus de dix ans que Guy Ritchie avait le scénario de « The Gentlemen » dans un coin de sa tête. Une histoire tellement complexe et étoffée qu’il envisageait dans un premier temps d’en faire une série télé. Finalement il a condensé l’action, conservé les moments forts et les rebondissements pour en faire un film de deux heures qui se déguste comme un bon whisky irlandais, à petite gorgée et minuscule lampée.

Casting de rêve

Après quelques échecs commerciaux en France, Guy Ritchie casse la baraque avec Sherlock Holmes et surtout Aladdin. Résultat il peut enfin se consacrer à ce projet personnel qui lui tient à cœur et surtout réunir un casting d’exception. Dans le rôle du héros, ou du moins du personnage principal Michael Pearson, Matthew McConaughey. Charlie Hunnam sera Ray son bras droit et Hugh Grant Fletcher, journaliste et narrateur officiel. 

Rajoutez Michelle Dockery dans le rôle de l’épouse de Pearson et Colin Farrell en coach hilarant de boxe et vous avez de la dynamite pour un film d’action très cérébral. Car si ça bouge beaucoup chez ces « Gentlemen », ça réfléchit aussi en permanence. Histoire d’avoir un coup d’avance face à des concurrents peu scrupuleux. 

Michael Pearson est le roi du cannabis en Angleterre. Il a plusieurs « fermes » dissimulées en Angleterre dans des lieux totalement insoupçonnables. Une véritable industrie qu’il décide de revendre. Deux acheteurs sont intéressés. Un financier américain et un jeune ambitieux de la mafia chinoise. 

Mais le véritable danger vient de Fletcher. Ce journaliste freelance bosse pour les pires tabloïds britanniques. Il a reçu carte blanche d’un rédacteur en chef rancunier pour faire tomber Pearson.   Il a un dossier complet, mais avant de le publier, il le propose à Ray, le bras droit de Pearson, pour quelques millions de livres, soit 50 fois plus que le prix de sa pige. 

On adore cet enchaînement de coups fourrés, de manœuvres vicieuses et de coups de billard à trois, voire quatre bandes. L’histoire est tordue à souhait, avec quelques scènes d’anthologie comme la descente de Ray dans une HLM pour récupérer la fille d’un aristocrate tombée dans la drogue ou le braquage de la femme de Pearson dans son garage.  Sans oublier toutes les apparitions de Colin Farrell, totalement irrésistible dans son interprétation d’un coach de boxe se dévouant pour permettre à quelques petites frappes de banlieue de s’en sortir dans la vie sans trop passer par la case prison. Le film est disponible à l’achat numérique à partir de ce mercredi, puis sur toutes les plateformes de VOD le 28 et enfin en DVD et bluray le 6 juin chez M6 Vidéo. 

dimanche 7 octobre 2018

Polar - Lettres ou pas lettres d'Hercule Poirot


Sophie Hannah, romancière anglaise, a accepté le défi de marcher sur les traces d’Agatha Christie. Elle a hérité du plus fameux des personnages de la Reine du crime : Hercule Poirot. «Crime en toutes lettres » est le troisième roman des nouvelles enquêtes du détective belge aux moustaches savamment gominées. Il enquête sur la mort d’un vieil homme dont la famille accumule les secrets. Un roman brillant, digne d’Agatha Christie, mais avec un peu plus de féminisme dans une Angleterre vieillotte et décidément trop macho pour notre époque.

Tout commence par une altercation entre Hercule Poirot et une belle inconnue. Cette dernière reproche au détective de lui avoir envoyé une lettre calomnieuse. Dedans, il l’accuse du meurtre de Barnabas Pandy. Or, non seulement elle affirme n’avoir jamais tué personne, mais en plus elle ne sait pas qui est ce Barnabas Pandy. Poirot, interloqué, tente de se défendre. En vain. Il ne peut donc pas lui dire que cette lettre n’est pas de lui. Et que lui aussi ne connaît pas de Barnabas Pandy.

Tout se complique quand trois autres personnes viennent elles aussi clamer avec véhé- mence, dans les bureaux de Poirot, leur innocence dans ce meurtre. Car être accusé par le célèbre Hercule Poirot, n’est pas sans conséquence à l’époque. Face à cette multiplication de faux grossiers, Hercule Poirot décide d’enquêter avec son ami l’inspecteur Catchpool qui endosse le rôle de narrateur. Rapidement, il découvre que le fameux mort, un vieil homme, a été découvert noyé dans sa baignoire. Mais la police a classé l’affaire, simple accident domestique.

Questions sans réponses  
Avec sa pugnacité légendaire, Poirot va remonter la piste, se demander s’il ne s’agit pas effectivement d’un meurtre déguisé. Mais qui est le criminel parmi les quatre désignés coupables ? Les pièces du puzzle se mettent petit à petit en place. Au lecteur de tenter de se faire une idée sur la finalité du roman. Avec quelques questions qui reviennent en boucle : qui a tué Barnabas Pandy ? A-t-il été véritablement assassiné ? Qui a imité la signature de Poirot ? Pour quel motif le faussaire a-t-il voulu attirer l’attention du détective belge ? Réponse dans le dernier chapitre comme tout bon Agatha Christie.

Pourtant c’est bien Sophie Hannah qui a écrit ce roman, on le voit au rôle tenu par quelques femmes, loin des caricatures de l’époque. Notamment la futée Fee, serveuse dans un restaurant mais qui se verrait bien inspectrice de police si la loi l’y autorisait. Faute de mieux, elle aide l’inspecteur Catchpool à fournir des indices à un Poirot toujours aussi amusant dans ses manières guindées.

➤ « Crime en toutes lettres » de Sophie Hannah, Le Masque, 20,90 €

jeudi 16 août 2018

Roman - Monk dans le cloaque de Londres


Avec une régularité de métronome, Anne Perry sort une enquête de Monk chaque année.

Le détective anglais, responsable de la police du fleuve, est sollicité par un ami avocat. Un de ses clients est victime d’un enlèvement. Sa jeune femme vient d’être enlevée et les ravisseurs réclament une grosse somme pour la relâcher vivante. Monk est sollicité car l’échange doit se dérouler sur l’îlot Jacob, un lieu malfamé régulièrement submergé lors des grandes marées. Accompagné de quatre de ses hommes dont le fidèle et taciturne Hooper, il va tenter de capturer les kidnappeurs. Mais rien ne se passe comme prévu dans ce qui est le pire endroit de Londres : « La puanteur était abominable. Qui savait quels cadavres gisaient dans cette vase, réduits à l’état de bouillie et d’ossements ? Quelque chose bougea dans le cloaque. » La suite est violente. Les hommes de Monk sont attaqués, l’argent volé et la jeune épouse retrouvée morte lardée de dizaines de coups de couteau. Un échec sur toute la ligne pour le fier Monk. D’autant plus douloureux quand il comprend que les malfaiteurs bénéficiaient d’un complice dans son équipe.

Ce 24e volume, sorti directement en grand format, en plus de décrire un Londres du XIXe siècle toujours très dépaysant, offre l’occasion à la romancière de mettre en vedette Hooper, ancien marin entièrement dévoué à son patron.

➤ « Marée Funèbre », 10/18, 14,90 €

mardi 23 mai 2017

Roman : La fin des Ferrailleurs



Il existe des livres qui sont un peu plus qu’un assemblage de feuilles de papier remplies de mots. En les ouvrant, on a immédiatement l’impression non pas de pénétrer dans une histoire mais de plonger dans un monde. La saga des « Ferrailleurs » d’Edward Carey interpelle. Gros, il alterne chapitres courts, dialogues inventifs et dessins en noir et blanc. « La ville », troisième et dernier titre de la série, raconte comment les Ferrailleurs, lignée maudite, parviennent à étendre l’obscurité sur la ville de Londres. La capitale anglaise vit dans la peur. Des gens disparaissent, des objets se modifient : rien n’est plus comme avant.
Cela intrigue la jeune Eleanor, d’autant qu’elle voudrait savoir qui sont les nouveaux voisins. Elle va oser frapper chez les Ferrailleurs et croiser la route de Clod. Dernier de la lignée, il sera peut-être le sauveur de la ville. Du moins s’il parvient à échapper à la surveillance de son cousin Rippit. « Rippit le coasseur, le croasseur, l’éructeur, le brailleur qui s’égosillait sous mon nez, avec sa voix perçante, sa voix de porte qui grince, Rippit qui me crie dans les oreilles, s’infiltre dans mes pensées, dans mon esprit affligé, ses yeux jaunes fixés sur moi. Mon fidèle compagnon, mon cousin, mon crapaud de cousin. »
Un roman fantastique, dans tous les sens du terme.
➤ « La ville » (troisième et dernière partie de la saga des Ferrailleurs), d’Edward Carey, Grasset, 23 €

mercredi 10 mai 2017

DVD et blu-ray : "Taboo" le retour d'un "sauvage" jugé par de prétendus "civilisés"



Série historique, « Taboo », portée par Tom Hardy interprète du personnage principal et à l’origine de cette idée de vengeance, est une claque esthétique. Dans ce Londres du début du XIXe siècle, plusieurs mondes cohabitent. Les riches, nobles ou marchands, et les pauvres, sales et malades. On passe donc des palais aux gourbis, des costumes chatoyants aux hardes puantes.


Pour faire la liaison, James Keziah Delaney (Tom Hardy), un ancien soldat, disparu depuis une dizaine d’années. Ce fils d’un riche armateur, après une carrière militaire dans les colonies, a pris la poudre d’escampette. Insoumis, rétif à toute autorité, il a déserté en Afrique. Sauvé par une tribu, il est devenu plus « nègre » que ces hommes et femmes longtemps considérés comme de la main-d’œuvre gratuite pour des esclavagistes racistes. S’il revient à Londres, c’est à la demande du serviteur de son père. Ce dernier est malade, il craint pour sa vie. James arrive trop tard. Il a enterré sa mère (une indienne achetée aux Amériques) et se retrouve à la tête de la fortune de son père. De ses dettes plus exactement car le vieil homme a tout perdu. James va reprendre la maison, les entrepôts et avec l’argent gagné sous les tropiques (ou volé ?), il a le projet d’ouvrir un comptoir sur une bande de terre désolée, sur la côte pacifique de ces USA en pleine guerre avec la couronne d’Angleterre.
■ Une suite ?
La série, en 8 épisodes d’une heure, permet de se replonger dans cette grande histoire un peu méconnue en France de la grandeur de l’Angleterre, forte de ses colonies et de son réseau maritime tenu par la compagnie des Indes. La terre de James est l’objet de toutes les convoitises. La couronne anglaise, les Américains en pleine guerre d’indépendance et la Compagnie.
Il va jouer de ces rivalités pour tenter de remporter la partie. A ces intrigues planétaires, se rajoutent une histoire de vengeance (contre le puissant directeur de la compagnie des Indes, interprété par un Jonathan Pryce excellent), ses retrouvailles avec sa demi-sœur (Oona Chaplin), la découverte que son père s’était récemment marié avec une jeune actrice (Jessie Buckley). Le côté tabou du titre vient des mœurs supposées de Delaney fils. La populace veut croire que son long séjour chez les sauvages lui a fait adopter leur mode de vie, du cannibalisme à l’inceste en passant par la magie. En partie vrai, ce qui rend le personnage interprété par Tom Hardy très ambigu et terrifiant par moments.
Mais ce Blanc, revenu de chez les sauvages tatoué de haut en bas, paraît parfois bien plus civilisé que les dirigeants anglais, prêts à tout et surtout au pire pour asseoir leur pouvoir ou faire fructifier leur fortune. Un soupçon de fantastique, un peu de violence et pas mal d’action composent ces huit heures de plongée dans le Londres d’antan. Et si l’histoire a une fin cohérente, tout est ouvert pour une suite de l’autre côté des océans. 
➤ « Taboo », Studiocanal, 29,99 € coffret de trois DVD, 39,99 € le coffret de trois blu-ray

mardi 18 avril 2017

Thriller : la cuisine de l'horreur de "Mör" de Johana Gustawsson


Le titre du second roman de Johana Gustawsson interpelle. « Mör » ? Explication en quatrième de couverture : « Mör : en suédois, signifie tendre. S’emploie pour parler de viande. » Les amateurs de cuisine scandinave pourraient être tentés d’acheter cette enquête de la profileuse Emily Roy. La mode est à aux références culinaires ces derniers temps. Parsemer une intrigue de quelques bons repas, avec recettes en annexe, donne une saveur supplémentaire aux thrillers. Mais si parfois un des détectives suédois mange avec grand appétit des « kanelbulles », des « petits pains à la cannelle », tout en détaillant les photos des victimes mutilées, quand il est question de viande tendre, ce n’est pas du tout appétissant. Car il s’agit bien d’une histoire de cannibalisme qui est développée dans cette histoire à cheval entre Londres et Falkenberg en Suède.

Première victime découverte au bord d’un lac. Une jeune femme, nue, fesses, cuisses et seins découpés. La mort est donnée par strangulation. Karla, une policière suédoise est chargée de l’enquête. Au même moment, une vedette du cinéma anglais est enlevée à Londres. Falkenberg et Londres, les terrains de chasse habituels d’Emily Roy, profileuse canadienne pour Scotland Yard et Alexis Castells, romancière française (avec des origines catalanes comme l’indique son nom). Elles ont formé un redoutable duo dans « Block 46 », premier roman de Johana Gustawsson, française vivant à Londres.
■ Atout Asperger
Rapidement, les deux jeunes héroïnes vont faire le rapprochement avec les meurtres commis dix ans plus tôt dans un quartier de Londres. Le coupable, Richard Hemfield, qui a été arrêté et jugé, est enfermé dans un hôpital psychiatrique. Il a toujours clamé son innocence. Mais lors de son arrestation, il a tué un policier français en stage à Londres. Le fiancé d’Alexis... Si d’autres crimes sont en cours en Suède, et même en Angleterre, Hemfield serait donc innocent. Alexis ne supporte pas cette éventualité. Et va tout faire pour tenter de dé- mêler cet écheveau compliqué bourré de fausses pistes et de personnages aux lourds secrets de famille. Surfant sur le succès de son premier roman, Johana Gustawsson se permet même de rajouter des personnages secondaires au rôle prépondérant, notamment une stagiaire du procureur, Alienor Lindgergh, encore plus brillante qu’Emily question déduction tout en soufrant d’une forme d’autisme qui la coupe du monde réel. Mais avoir une « Asperger » dans son équipe se révèle d’une incroyable efficacité pour voir les faits avec un regard différent.
 ➤ « Mör » de Johana Gustawsson, Bragelonne, 21,50 €

dimanche 26 mars 2017

BD : L’écrivain et son double



Rodolphe au scénario, Griffo au dessin : ce sont des valeurs sûres de la BD qui signent le premier tome de « Dickens & Dickens ». Dans le Londres du milieu du XIXe siècle, Charles Dickens, journaliste et romancier, aime se promener de nuit dans Londres. Il remarque un homme qui le suit. Un inconnu qui lui ressemble étrangement. Intrigué il demande à deux détectives, peu regardant sur les manières utilisées, de lui faire comprendre que cette filature doit cesser. Retrouvés égorgés, Dickens prend peur. À juste titre car l’inconnu n’est autre que lui. Réinventant le mythe du double fantôme (doppelganger) et de Dr Jeckyll et M. Hyde, l’histoire imaginée par Rodolphe permet à Griffo de dessiner des ambiances troubles avec fog et redingotes.
➤ « Dickens & Dickens » (tome 1), Vents d’Ouest, 14,50 € 

vendredi 3 mars 2017

BD : Quand les femmes se font justice



La libération des femmes n’a pas été un long fleuve tranquille. Avant le MLF et même les suffragettes, certaines ont tenté de briser le joug de la société exclusivement masculine. Parfois avec violence comme raconté dans cette nouvelle série (prévue en quatre tomes dans un premier cycle) écrite par Zidrou et dessinée par le Barcelonais José Homs. « Shi » est tiré d’un idéogramme japonais, le symbole de la mort. Tout débute à Londres en 1851. Dans le Crystal Palace inauguré pour l’exposition internationale, Jennifer, jeune fille de bonne famille, tombe sur Kita, une Japonaise exhibée telle un animal. Elle serre dans ses bras son bébé mort. Ce petit cadavre va rapprocher les deux femmes et servir de détonateur à leur haine des hommes. Des années plus tard l’organisation « Shi » est toujours active et s’attaque aux pires tueurs de la planète, les marchands d’armes. Une dimension politique renforcée par l’aspect historique du récit, le tout dessiné par un génie de la couleur directe propulse Shi parmi les séries les plus remarquées au dernier festival d’Angoulême.
➤ « Shi » (tome 1), Dargaud, 13,99 €

vendredi 30 septembre 2016

BD : Maggy prise au piège


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Troisième et ultime volet des aventures de Maggy Garrisson. Une première saison, selon la terminologie devenue à la mode. Imaginée par Lewis Trondheim et dessinée par Stéphane Oiry, Maggy est une jeune Anglaise un peu boulotte, persuadée qu'elle ferait une excellente détective privée. Notamment pour aller dans les pubs boire des bières afin d'obtenir des informations. C'est comme ça qu'elle rencontre son boyfriend, un homme de main de la pègre locale. Début des embrouilles aussi avec la police et quelques-uns de ses éléments les plus corrompus. Le ton de la BD est unique, très cérébral, mais avec aussi son lot d'action (accident de voiture, bagarre dans une cuisine...). Cela ferait un excellent roman noir. C'est déjà une remarquable BD.
"Maggy Garrisson" (tome 3), Dupuis, 14,50 euros


mardi 28 juin 2016

DVD et blu-ray : Gangsters de légende dans le Londres des années 60

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Les jumeaux Kray ont régné sur Londres durant quelques années. Ces gangsters de la pire espèce, jumeaux, violents et sans pitié, ne sont pas restés très longtemps en activité mais sont devenus des légendes du milieu britannique. Brian Helgeland, surtout connu pour être le scénariste de quelques perles comme "L.A Confidential" ou "Mystic River" passe derrière la caméra pour raconter cette épopée incarnée par Tom Hardy. L'acteur anglais endosse les deux rôles principaux. Ceux de Reggie et Ronnie Gray. Au milieu des années 60, ces petites frappes se font respecter avec les poings. Ils terrorisent puis "protègent" des commerces, mettent en place des trafics de drogue. L'argent leur permet d'acheter des boîtes de nuit et de se payer quelques protections haut placées.


Un parcours classique de gangsters qui est cependant exceptionnel car ces jumeaux, s'ils sont viscéralement attachés l'un à l'autre et très ressemblant physiquement, sont en réalité très opposés. Si Reggie est calme, pondéré et calculateur, Ronnie est un réel malade mental. Schizophrène, paranoïaque, son homosexualité le classe définitivement dans les cas à part de la folie humaine. Le film montre comment ce tandem va finalement s'autodétruire, juste à cause d'une femme. Frances (Emily Browning), sœur du chauffeur de Reggie, tape dans l'œil du caïd. Il va lui faire la cour pour finalement l'épouser. Avec à la clé la promesse qu'il va se "ranger", cesser ses activités illégales pour vivre simplement avec son épouse. Des promesses qui ne durent pas. La faute à Ronnie qui multiplie les incartades déclenchant une guerre des gangs et relançant les investigations de Scotland Yard.
Le film, entre bluette, scènes d'anthologie (quand Ronnie pique une colère, c'est homérique) et reconstitution historique est remarquablement construit. On ne s'ennuie pas une minute durant ces deux heures entièrement tournées dans les rues de Londres préservées.
Dans les bonus, un documentaire nous en apprend un peu plus sur les véritables frères Kray, ces légendes qui ont finalement terminé leurs jours, en prison pour Reggie, dans un asile psychiatrique pour Ronnie.
"Legend", Studiocanal, 19,99 euros le DVD, 24,99 euros le blu-ray

vendredi 25 mars 2016

BD : Notables dépravés dans le "Club des prédateurs"

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Londres à la fin du XIXe siècle. La révolution industrielle permet à de riches propriétaires de faire encore plus fructifier leur fortune. Les usines marchent à plein, la main-d'œuvre facile à trouver dans les bas-fonds de la capitale. Quand on a faim, un simple verre de lait attire les enfants. Même si dans la foulée ils doivent travailler dix heures dans la foulée. Jack, un gamin des rues, refuse cette situation. Il préfère voler, déguisé en petit ramoneur. Il croise la route de Liz, fille d'un notable membre d'un club sélect. Leur amitié va être mise à rude épreuve quand ils rencontrent le Bogeyman, un croquemitaine à la réputation sulfureuse. Il enlèverait les enfants... L'album écrit par Valérie Mangin et dessiné par Steven Dupré débute comme une critique sociale de l'Angleterre victorienne. Mais l'intrigue bascule dans le grand-guignol, avec une dernière case à la limite du soutenable.
"Le club des prédateurs" (tome 1), Casterman, 13,95 euros

vendredi 8 janvier 2016

Thriller : Deux femmes et des meurtres


Deux femmes sur les traces d'un ou plusieurs tueurs en série. Dans « Block 46 » de Johana Gustawsson, Emily et Alexis enquêtent entre Londres et la Suède.

Johana Gustawsson, londres, suède, bragelonneDeux époques, trois lieux : Johana Gustawsson n'a pas choisi la facilité pour son premier thriller en solo. Cette journaliste française, originaire de Marseille, n'a pourtant plus rien à voir avec le Sud. Elle vit à Londres et son mari, Suédois, lui a fait découvrir la côte ouest de la péninsule scandinave. Son « Block 46 » se déroule en Angleterre et dans la ville de Falkenberg.
Le lien entre ces deux lieux : des meurtres selon un même mode opératoire. La question récurrente de ce roman est : un serial killer et deux territoires de chasse, ou un tueur dominant et un élève dominé, chacun chez soi ?
Un travail pour Emily Boy, une des deux héroïnes imaginées par Johana Gustawsson. Cette Canadienne, brillante profileuse, est installée à Londres depuis quelques années. Elle collabore avec Scotland Yard. Par un petit matin, dans un parc, des promeneurs découvrent le cadavre d'un enfant grossièrement dissimulé sous des feuilles mortes. Il a été étranglé, dénudé, lavé. Puis le sadique lui a retiré les yeux et arraché la trachée. Une victime de plus pour ce serial killer qui, depuis quelques mois, a déjà frappé à plusieurs reprises à Londres.

Meurtre en Suède
Au même moment, l'autre personnage principal de l'histoire, Alexis Castells, écrivaine française installée à Londres et spécialisée dans les tueurs en série, part en urgence en Suède. Elle est sans nouvelles de sa meilleure amie, Linnéa, styliste en bijouterie. En compagnie d'une autre amie et du futur époux de Linnéa, elle se rend à Falkenberg, ville côtière recouverte de glace en ce mois de janvier rigoureux. Ils n'ont pas le temps de se rendre à la villa de Linnéa. La police vient de retrouver son cadavre au bord de la plage. Énuclée, la trachée arrachée. Cette information arrive jusqu'à Emily qui se transporte immédiatement en Suède. Avec l'aide d'Alexis, elle va tenter de tracer le portrait de ce tueur et ses recherches vont la mettre sur la trace d'un certain Erich, ancien déporté à Buschenwald.
Le lecteur lui est déjà en partie dans la confidence. Entre les différentes scènes en Suède ou à Londres, on suit la survie d'Erich dans ce camp de la mort. Privations, sévices, travail forcé. Il est affecté dans un premier temps au nettoyage des fours. Cela donne quelques passages particulièrement durs comme cette description : « Face à Erich, plusieurs dizaines de corps nus ou vêtus de haillons étaient pendus à des crochets fixes à quelques centimètres du plafond, comme des pièces de viande. Les visages, tordus par la peur et la douleur, semblaient encore vivants. » Erich sera finalement affecté au Block 46, celui des expérimentations médicales. Il va devenir le bras droit d'une médecin nazi fou, disséquant à longueur de journée des corps décharnés de déportés exécutés quelques minutes auparavant. Toute l'horreur du roman est concentrée dans ces courts passages parfois insoutenables.
Fan d'Agatha Christie, Johana Gustawsson attend les dernières pages pour dévoiler l'identité du tueur. Un dénouement remarquablement amené et qui surprend le lecteur. Des deux héroïnes, Emily, la plus effacée, semble pourtant la plus porteuse. Souhaitons que la profileuse au caractère si fragile revienne dans une nouvelle enquête.
Michel Litout
« Block 46 », Johana Gustawsson, Bragelonne, 20 €


jeudi 13 août 2015

BD - Magie londonienne


Certains dessinateurs excellent dans une époque. André Benn, depuis les aventures de Mic Mac Adam, n'a quasiment jamais quitté la fin du XIXe siècle, que cela soit en Angleterre ou en France. Sa nouvelle série, annoncée en trois tomes au format carré, se déroule entre 1852 et 1887 dans les environs de Whitechapel, quartier londonien. Les premières pages montrent Jerrold Piccobello, célèbre magicien un peu oublié, se faire refouler d'une audition. Une sacrée déchéance pour ce maître des prestiges. Il revient alors sur les lieux de ses débuts, un théâtre aujourd'hui en ruines et se souvient. Orphelin à 10 ans (son père, tricheur aux cartes, a tenté d'arnaquer un ponte de la pègre...), il est recueilli par une femme qui vit dans la conciergerie de ce théâtre. 
C'est là, adolescent, qu'il va rencontrer Virgill Webb, prestidigitateur qui lui apprendra les rudiments de la magie puis le prendra comme associé. L'album, sur deux époques différentes, raconte l'ascension de Jerrold, ses tournées en Europe avec Virgill, leurs conquêtes féminines. Mais un jour, Virgill disparaît et Jerrold déprime. Entre récit d'initiation et histoire d'amitié, « Le magicien de Whitechapel » se conclu par une incursion dans le fantastique. Comme si les trucs et astuces ne suffisaient plus pour berner le public. Benn, comme dans ses précédentes productions, abandonne son trait rond et bien formé pour des croquis aux multiples hachures, renforçant le côté sombre et vieillot de l'histoire. Une surprenant évolution graphique mais qui s'accorde parfaitement avec le scénario.

« Le magicien de Whitechapel » d'André Benn, Dargaud, 15,99 €

dimanche 9 août 2015

BD - Maggy rime avec ennuis


Les meilleurs scénaristes humoristiques deviennent excellents quand il leur prend l'envie de changer de registre. Yann ou Tome en sont les meilleurs exemples. Lewis Trondheim marche sur leurs pas en imaginant les enquêtes de Maggy Garrisson, jeune détective privée londonienne, un peu replète, pas toujours très honnête et présentement amoureuse. Stéphane Oiry dessine toujours le second volet de ses aventures. 
Maggy, tombée sous le charme du beau mais très voyou Alex. Ensemble ils ont délesté deux flics ripoux de 30000 livres. Dont l'inspecteur Sheena, la meilleure amie de Maggy. L'histoire est composée de deux intrigues indépendantes : un contrat pour découvrir qui a dérobé les bijoux d'une femme récemment décédée et les soupçons de Sheena sur l'identité de ses agresseurs, avec l'envie de retrouver le pactole, mal acquis mais bien utile en ces temps de crise. 
Trondheim parvient à distiller une ambiance très particulière, entre filature classique et montée de la paranoïa autour des liasses de billets. La séquence au cours de laquelle Maggy se creuse les méninges pour trouver une cachette indétectable vaut à elle seule de lire cet album.

« Maggy Garrisson » (tome 2), Dupuis, 14,50 €

samedi 13 décembre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Régime corn-flakes

céréales, corn, flakes, londres
Frosties ou Chocapic ? Au chocolat ou multicolores ? Riz soufflé ou müesli ? Il existe des centaines de céréales pour agrémenter le petit déjeuner des enfants. On a tous des souvenirs de ces légers craquements sous l'action du lait, prémices d'une bonne journée, rassasié et plein d'entrain.
Vous regrettez ce temps béni ? Filez immédiatement à Londres, 139 Brick Lane et poussez la porte du « Cereal Killer Cafe ». Deux frères ont ouvert, le 10 décembre, ce lieu unique qui remporte déjà un réel succès... sur les réseaux sociaux du moins. Ouvert de 7 heures à 22 heures, ce café joue à fond la carte de la nostalgie. Vous avez le choix entre 120 marques de céréales et 30 de lait venus du monde entier. Et même du passé. Certains paquets arrivent directement des années 80 ou 90.
Une idée géniale de ces jumeaux barbus et tatoués. Les adultes d'aujourd'hui étaient les enfants d'hier. Ils sont nombreux à éprouver l'envie, le temps d'une matinée et même d'une soirée, entre potes, de retrouver cette ambiance.
Pour être sûr que chacun puisse trouver sa « madeleine » personnelle, le « CKC » propose un large choix et une déco au petit poil. Tout semble d'époque, du mobilier aux posters ou aux télévisions diffusant de vieilles émissions. Bien sûr, ce n'est pas donné. Il vous faudra quand même débourser 3,5 livres (environ 4,40 euros) pour un gros bol de 50 grammes.
Mais que ne ferait-on pas pour des Crunch Jurassic Park, des perles roses Barbie ou du riz soufflé goût banane et fraise ? Encore plus savoureux parce que conseillé par Steve Urkel de la série télé « La vie de famille ».

mardi 9 septembre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Le barbier polonais


Le Royaume Uni a un problème avec l'Europe. Cela ne date pas de son intégration à la communauté européenne. Pour preuve la sortie aujourd'hui à Londres d'un livre révélation sur l'identité de Jack l'éventreur. Loin d'appartenir à la famille royale comme envisagé par quelques auteurs bourrés d'imagination, il ne serait autre qu'un... barbier polonais. En France, on redoute le fameux plombier polonais qui vient prendre le travail des artisans tricolores. Au Royaume Uni, ils vont plus loin. Le barbier polonais a émigré à Londres pour massacrer les prostituées locales. L'identité de Jack l'éventreur serait prouvée par l'analyse ADN du châle qu'une des victimes portait au moment du meurtre, en 1888. La démonstration se veut scientifique, mais parvenir à identifier un ADN plus de 125 ans après les faits relève de l'exploit. Le fameux barbier avait bien été suspecté à l'époque. Un coupable idéal pour les policiers : barbier, il maniait à la perfection rasoirs et autres objets tranchants ; Polonais, la réputation britannique était sauve.


Aujourd'hui, les Anglais se retrouvent face à une nouvelle menace étrangère, sur leur propre sol. L'Écosse pourrait devenir indépendante la semaine prochaine. Pour la première fois un sondage donne la majorité au « oui ». Longtemps caricaturée pour ses pratiques vestimentaires, la radinerie de ses habitants et ses monstres de légende, l'Écosse est très loin de ces clichés. Vous en doutez ? Visionnez « Trainspotting », le film de Danny Boyle. Vos a priori voleront en éclats et l'indépendance de l'Écosse deviendra une évidence.

samedi 7 juin 2014

BD - "Golden dogs", les voleurs trahis


Quatre voleurs. Quatre experts dans leur spécialisation. Orwood est le cerveau, Fanny la belle prostituée qui conquiert les cœurs et les secrets, Lario le castrat transformiste et Lucrèce, sa compagne. Seuls, ils sont vulnérables, unis, ils deviennent les irrésistibles « Golden dogs ». Dans le Londres de la fin du 19e siècle, ils sont sur le point de réaliser un énorme coup. Les trafics de drogues sont en plein essor. L'argent coule à flot et est très tentant. Mais impossible de dérober la recette. Donc les quatre s'attaquent à la matière première. Cela met en colère les malfrats et la police londonienne. 
Cette série écrite par Desberg (omniprésent en cette fin mai avec trois autres albums, deux IRS Team et Miss Octobre) et dessinée par Griffo, après les aventures en commun, s'intéresse aux différents membres du quatuor. Fanny est la vedette de ces 56 pages. Après la dissolution des Golden Dogs, elle parvient à fuir à Paris. Elle devient une célèbre courtisane. Retrouvée par la police britannique, elle se réfugie en Espagne et séduit un riche hidalgo. Ils s'installent au Mexique. Plus qu'une histoire d'amitié, c'est une véritable saga que les auteurs proposent aux lecteurs.

« Golden Dogs » (tome 2), Le Lombard, 14,45 €