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jeudi 8 mai 2025

Roman fantastique - « La Dissonance », invisible, passionnante

Il y a du Stephen King de la grande époque dans ce roman de Shaun Hamill. La destinée magique et fantastique de quatre adolescents délaissés.

Véritable tour de force que ce roman de Shaun Hamill. Seulement son second et déjà un texte qui devrait compter dans les décennies à venir. En imaginant et en édictant les règles de la Dissonance, l'auteur texan a tout simplement créé une nouvelle forme de magie, de fantastique urbain.

Avant de plonger dans ces mondes alternatifs où rares sont ceux qui voient et ont des pouvoirs, le lecteur fait connaissance des quatre amis, héros involontaires, voués à sauver le monde. Les mondes exactement.

Encore ados en cette année 1996. Hal est le prototype du « petit branleur », jamais sérieux, toujours trop arrogant. Pas de père, une mère volage et absente, il s'en tire toujours par une pirouette. Quitte à y laisser quelques plumes (ou des dents dans les bagarres). Erin, blonde, belle, rêve d'une vie normale. Mais ses parents vivent dans un mobil-home et sont sur le point de divorcer. Athena, jeune Noire très intelligente, sait que si elle veut réussir, elle devra batailler dix fois plus que les autres. Enfin Peter, orphelin, introverti, est élevé par son grand-père Elijah Mash, un professeur d'université toujours plongé dans ses vieux livres.

Quatre rejetés par les autres jeunes, qui se sont trouvés et vont passer leur première soirée pyjama. C'est là qu'un petit livre apparaît dans le couloir de la vieille demeure du professeur Marsh. Il est écrit en « dissonnant », langage magique qu'Athena maîtrise immédiatement comme Erin et Peter. Pour Hal c'est du chinois. Mais après avoir prononcé une formule, Athena envoie le quatuor dans les bois environnants. Il se retrouve aux prises avec des araignées géantes, cauchemardesques, agressives. C'est Hal, armé d'une épée magique, qui les sauvera.

Le début de la saga est précédé du quotidien des trois survivants, de nos jours. Malgré leurs pouvoirs, ils semblent faire toujours partie des ratés, des laissés pour compte. C'est dans ce contexte morose que l'auteur développe les psychologies compliquées, voire toxiques, de ces héros dont on rêve pourtant à s'identifier.

Un pavé qui se dévore, sans le moindre temps mort, avec rebondissements, trahisons, morts violentes, exploration de mondes inconnus et final à grand spectacle. Une fois ce roman refermé, La Dissonance fera partie de votre existence et ne la quittera plus jamais. Ici et maintenant. Demain et ailleurs.

« La dissonance » de Shaun Hamill, Albin Michel Imaginaire, 640 pages, 24,90 €

dimanche 3 juillet 2022

BD - Alcibiade, jeune magicien va à l'école

Depuis l’avènement d’Harry Potter, les écoles de, magiciens et autres sorciers sont des endroits qui font rêver les plus jeunes. Alcibiade est un de ces élèves qui va en cours pour manier formules magiques et autres incantations pour défendre son monde. Imaginées par Allan Barte et dessiné par Marc Lataste, les aventures d’Alcibiade sont surtout humoristiques.

Pas de grand méchant dans ces histoires courtes prépubliées dans Tchô, le magazine.

Le petit lutin aux oreilles pointues doit surtout tenter de conserver son aura sur sa bande d’amis depuis l’arrivée d’un autre magicien en devenir, Sigismond, un peu trop prétentieux aux yeux du jovial Alcibiade.

« Alcibiade » (tome 1), Glénat, 14,50 €

mardi 30 juin 2020

Série Télé - Campus américain et ordre magique


Depuis la déferlante mondiale d’Harry Potter, les écoles de magie ont la cote. Netflix a logiquement lancé sa propre production originale, en décidant d’entrée de viser le public adolescent. Avec aussi des visées sur Teenwolf puisqu’il y a aussi des loups-garous. Quelques démons aussi, mais pas la queue d’un vampire… Bref, on trouve tous les ingrédients nécessaires à la fabrication d’une bonne série magique dans The Order, dont la saison 2 vient de débarquer sur la plateforme mondiale. 

L’université de Belgrave a tout du campus américain classique. Mais en plus des classiques fraternités, il accueille le très secret Ordre de la rose bleue. Les membres de The Order sont des magiciens. Jack Morton (Jake Manley) veut intégrer l’Ordre pour venger la mort de sa mère, poussée au suicide par le grand Mage. Une intrigue principale pour la première saison, au cours de laquelle Jack se transforme en loup-garou, rejoint un autre ordre de chevaliers destiné à détruire la Rose bleue et tombe amoureux de la blonde et capiteuse Alyssa (Sarah Grey), magicienne en plein dilemme : aimer le jeune loup ou rester fidèle à l’Ordre. 

La saison 2 voit l’émergence de nouveaux personnages, dont la détestable Gabrielle (Louriza Tronco) archétype de la garce qui n’utilise la magie qu’à des fins futiles et personnelles. Elle amène beaucoup d’humour et d’autodérision dans un monde assez irréel. The Order vaut aussi par ses clins d’œil aux spécialistes. Ainsi le professeur d’Éthique de Jack est interprété par Sam Trammell, vu dans True Blood, autre série fantastique qui a marqué les esprits. On note aussi la participation de Jason Priestley dans son propre rôle. L’ancien comédien de Beverly Hills ne devrait, selon The Order, son succès qu’à sa parfaite maîtrise des incantations magiques.

vendredi 20 mars 2020

Roman. Les véritables aventures merveilleuses de Taram



Parues dans les années 60, « Les chroniques de Prydain » de lloyd Alexander ont rencontré un immense succès. Essentiellement dans le monde anglo-saxon, plus sensible à ces sagas d’héroic-fantasy.
Dans les années 80, Walt Disney a signé une adaptation des deux premiers tomes dans le dessin animé intitulé « Taram et le Chaudron magique ». Les littératures de genre, notamment quand elles s’adressent aux adulescents devenant très tendance en France (merci Harry Potter), les éditions Anne Carrière ont décidé de rééditer ce classique. Le premier tome est sorti mi-janvier, le second en février. Normalement le 3 est programmé en mai, mais la crise sanitaire et le confinement décidé par le gouvernement avec fermeture des librairies et l’arrêt de toute activité non essentielle, va sans doute chambouler ce programme. 
Que cela ne vous empêche pas de lire les deux volumes parus « Le livre des trois » et « Le chaudron noir », certainement disponible dans la grande surface que vous ne manquerez pas de visiter pour vous réapprovisionner en nourritures terrestres (ces livres ne sont pas disponibles en version numérique). Taram est un jeune apprenti chaudronnier rêvant de gloire et d’actions héroïques. 
Mais pour l’instant il fabrique des fers à cheval et doit garder Hen Wren, « la seule truie divinatrice de Prydain, et la plus précieuse. » Quand elle s’échappe, Taram court après elle dans la forêt. Là il va tomber sur un chevalier terrifiant : « Le masque était constitué d’un crâne humain duquel sortaient de grands bois de cerf menaçants. À travers les orbites dans l’os blanchi, les yeux du Roi Cornu semblaient un brasier. » Une rencontre qui va faire basculer le destin de Taram.
C’est le début de ces aventures merveilleuses et fantastiques qui courent sur cinq volumes. Parfait pour se changer les idées et voyager dans des territoires nouveaux, exempts de confinement, de virus et autres contraintes matérielles si rudes à supporter.


« Les Chroniques de Prydain », tomes 1 et 2, Anne Carrière, 15 €
 

jeudi 3 août 2017

BD : Niklos Koda tombe le masque



Fin de partie pour Niklos Koda. Le magicien issu de l’imagination de Jean Dufaux et Olivier Grenson tombe le masque pour le 15e et dernier album d’une des séries phares de la collection 3e Vague du Lombard. Un épilogue tragique pour cette histoire entre fantastique et polar. Aïcha Ferouz est de retour à Paris. La nouvelle secoue les services dirigés par le capitaine Laurent. Mais il suffit d’un tour de passe-passe de Niklos pour que sa belle maîtresse écarte le militaire et prenne sa place. Mais Niklos, lui, ne peut être réintégré. Il ne le cherche pas véritablement. Depuis qu’il est en possession du VIe livre, l’outil majeur des magiciens, il sait qu’il n’est plus maître de son destin. Ce qui lui importe désormais c’est de protéger sa fille Seleni de son adversaire le plus redoutable, Barrio Jésus. Un affrontement qui met un terme définitif aux aventures de Niklos Koda. À moins que cela ne soit que la fin d’un cycle et que le charmeur ne revienne dans un autre monde, sous une nouvelle identité, voire une forme différente et inattendue.

➤ « Niklos Koda » (tome 15), Le Lombard, 12 €

jeudi 13 août 2015

BD - Magie londonienne


Certains dessinateurs excellent dans une époque. André Benn, depuis les aventures de Mic Mac Adam, n'a quasiment jamais quitté la fin du XIXe siècle, que cela soit en Angleterre ou en France. Sa nouvelle série, annoncée en trois tomes au format carré, se déroule entre 1852 et 1887 dans les environs de Whitechapel, quartier londonien. Les premières pages montrent Jerrold Piccobello, célèbre magicien un peu oublié, se faire refouler d'une audition. Une sacrée déchéance pour ce maître des prestiges. Il revient alors sur les lieux de ses débuts, un théâtre aujourd'hui en ruines et se souvient. Orphelin à 10 ans (son père, tricheur aux cartes, a tenté d'arnaquer un ponte de la pègre...), il est recueilli par une femme qui vit dans la conciergerie de ce théâtre. 
C'est là, adolescent, qu'il va rencontrer Virgill Webb, prestidigitateur qui lui apprendra les rudiments de la magie puis le prendra comme associé. L'album, sur deux époques différentes, raconte l'ascension de Jerrold, ses tournées en Europe avec Virgill, leurs conquêtes féminines. Mais un jour, Virgill disparaît et Jerrold déprime. Entre récit d'initiation et histoire d'amitié, « Le magicien de Whitechapel » se conclu par une incursion dans le fantastique. Comme si les trucs et astuces ne suffisaient plus pour berner le public. Benn, comme dans ses précédentes productions, abandonne son trait rond et bien formé pour des croquis aux multiples hachures, renforçant le côté sombre et vieillot de l'histoire. Une surprenant évolution graphique mais qui s'accorde parfaitement avec le scénario.

« Le magicien de Whitechapel » d'André Benn, Dargaud, 15,99 €

dimanche 22 février 2015

BD - L'arbre magique de Corbeyran et Alice Picard


Un arbre magique, abritant des milliers d'esprits comme autant de dieux. La base du scénario de cette nouvelle série de fantasy écrite par Corbeyran a des airs de roman vintage signé Julia Verlanger (Gilles Thomas au Fleuve Noir). Dans ce royaume où la noblesse vit dans le luxe et l’opulence, le peuple ne veut pas des nouvelles croyances. En secret, il continue à vénérer cet arbre magique. Alors pour asseoir définitivement son pouvoir, le roi (et surtout sa femme) décide de faire abattre ce symbole du passé. 
Mais pour que cette destruction soit efficace, il demande de l'aide à un sorcier qui recommande de sacrifier un des princes. Ce sera Noor, le plus rebelle, le plus éduqué et sensible aux anciennes croyances. Noor va être expédié dans le monde des esprits. Une « presque mort » qui lui permet de contrer la mort de l'arbre. Le récit s'étale sur plusieurs années, avec une fin inéluctable. 
Cet album, en plus de l'intrigue très plaisante, donne la possibilité à Alice Picard, la dessinatrice, de briller dans ce qu'elle maitrise à merveille : la couleur directe. Certaines planches sont d'une richesse étonnante, notamment toutes les scènes oniriques se déroulant dans ce fameux monde des esprits.
« La légende de Noor » (tome 1), Delcourt, 14,95 €



dimanche 20 juillet 2014

BD - Wika, jolie petite fée


Attention, claque graphique assurée. Si la couverture déjà en jette un maximum, l'intérieur est sublime. Olivier Ledroit travaille sur ce projet depuis plus de deux ans mais cela valait la peine d'attendre. Il signe des planches en couleurs directes d'une incroyable richesse. Impossible de lire cet album en dix minutes. En fait, c'est le temps qu'il faudrait consacrer à chaque case pour en apprécier tous les détails. Alors si vous êtes du genre pressé, lisez ce tome 1 d'un coup, mais surtout reprenez-le après et savourez chaque composition. 
Dans cet univers d'heroic fantasy mâtiné de steampunk, le prince Obéron prend le pouvoir en tuant le duc Claymore Grimm et la duchesse Titania. Mais sa victoire n'est pas totale car leur petite fille, Wika, est sauvée. Pour passer inaperçue, son protecteur coupe les ailes de cette jeune fée. 13 années plus tard, Wika quitte la ferme où elle a été élevée et va à la grande ville, Avalon. Elle y rencontre un jeune voleur, Bran, et apprend l'art de dérober aux plus riches. Devenue adulte, Wika, en plus de l'amour, découvre ses pouvoirs magiques. Elle ne peut plus se cacher d'Obéron et ses sbires, ses sept enfants-loups et l'ogre Kabulguen. L'histoire, imaginée par Ledroit, est retravaillée par Thomas Day, écrivain de SF français régulièrement primé.

« Wika » (tome 1), Glénat, 14,95 €

lundi 18 novembre 2013

BD - Niklos Koda bascule du côté noir


Cinq ans que le magicien Niklos Koda avait disparu du rayon nouveautés BD. Son dessinateur, Olivier Grenson a mené quelques projets différents, dont « La douceur de l'enfer » en solitaire. Il retrouve là son scénariste attitré, Jean Dufaux, pour la première partie d'un nouveau cycle. Le héros, de magicien blanc, est passé (en partie seulement), du côté obscur de la magie. 
Pour sauver sa femme et sa fille, Séleni, il a invoqué l'esprit maléfique niché au sein du 6e livre, le Spiborg, la spirale Borgès. Depuis il glisse vers les ténèbres. Pour mettre fin à ce mouvement, Niklos doit retrouver le livre et le détruire. Il se rend à Shanghai et participe à la vente aux enchères de ce livre très convoité. Niklos y retrouve quelques uns de ses adversaires, anciens nazis et autres mafieux comme l'ennemi implacable Hali Mirvic. La confrontation est violente et sans pitié. 
Olivier Grenson, après ce long intermède, revient avec un dessin encore plus précis et délicat. Le tout mis en couleur par Bekaert qui signe pour la première fois de son véritable nom.

« Niklos Koda » (tome 11), Le Lombard, 12 €



mardi 10 avril 2012

BD - Lutte de magiciens dans Black Stone de Corbeyran et Chabbert


Fin du 19e siècle à Paris. Dans une roulotte misérable, trois amis tentent de survivre grâce à l'habileté de leurs mains. Nelson et Jacques sont des magiciens. De ces tricheurs qui font disparaître les pièces ou mélangent les cartes à leur convenance. Nelson, désespéré de ne pas rencontrer le succès qu'il estime mériter, abandonne Jacques et part à Londres avec sa fiancée, Jenny. C'est sur scène qu'un événement va faire basculer leurs vies. Nelson fait véritablement disparaître un enfant. A la place il trouve une pierre noire aux pouvoirs magiques. Presque lynché par le public, il parvient à s'enfuir et recommence à zéro en Amérique. Mais seul car Jenny est restée aux mains des policiers et est condamnée. Corbeyran signe une nouvelle histoire très originale, totalement différente de ses scénarios précédents. Au dessin on retrouve Chabbert, un complice habituel avec qui il a déjà signé une partie de Uchronie(s).

« Black Stone » (tome 1), Glénat, 13,90 €

lundi 9 février 2009

BD - Trois épées et de la magie


De l'espionnage à la magie, il n'y a parfois qu'un fil ténu. Niklos Koda, héros imaginé par Dufaux et dessiné par Grenson, utilise ses dons de magiciens pour soutirer secrets et informations confidentielles. Ce magicien, pilier de la collection "Troisième Vague", vit dans son dixième album la fin d'un premier cycle. 

Le club Osiris a de plus en plus de difficulté à résister aux assauts de son ancien protecteur, le Bureau 9. Et les derniers membres soupçonnent Koda de trahison. Ses pouvoirs pourraient l'avoir fait bascule du côté sombre de la magie. Dans les faits il n'en est rien. 

Si Niklos a fait appel à un puissant sorcier maîtrisant l'écoulement du temps, c'est pour sauver sa fille, Seleni. Une fillette qui se révèle avoir au passage récupéré quelques pouvoirs redoutables. On devine que ce personnage va prendre de l'ampleur dans les prochains tomes de cette série vedette. 

Si le scénario est parfois obscur (c'est souvent de la magie noire), on reste sous le charme du trait réaliste de Grenson, de plus en plus à l'aise, se permettant des compositions audacieuses, soignant les gros plans de ses principaux personnages. 

En cadeau, avec cet album, quatre nouvelles cartes de tarot, dont celles des "Trois épées" et des "Anges noirs".

"Niklos Koda" (tome 10), Le Lombard, 10,40 euros