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lundi 31 mars 2025

Fantasy - « Le Maître du Temps » traverse les années

Avant que cela soit la mode, Louise Cooper proposait cette trilogie à base de fantasy et de romance. Une saga qui n'a pas vieilli, à redécouvrir en format semi-poche.

Force est de le reconnaître : Le Maître du Temps de Louise Cooper, Anglaise morte en 2009, n'a pas pris une ride. L'image est facile mais tout à fait justifiée. La trilogie de fantasy est parue initialement en 1986. Traduite en français par Ange, elle a conquis l'Hexagone en 2001. Aujourd'hui, les nouvelles générations peuvent découvrir dans une version intégrale, en semi-poche et papier bible, cette longue quête amoureuse entre deux laissés pour compte de ce monde où magie, religion et noblesse s'unissent pour faire taire le peuple.

Les premières pages permettent de comprendre comment cette société s'est stabilisée. Il y a longtemps, l'Ordre et le Chaos se sont affrontés. Les dieux de l'Ordre l'ont emporté, repoussant le Chaos dans les limbes. Depuis, un clergé composé d'Initiés et de Sœurs veillent à ce que le Chaos ne revienne pas. Seule manifestation de son passage sur ce monde : le vortex. Des tempêtes magiques aléatoires qui emportent hommes et femmes vers l'inconnu.

Quand Tarod, jeune orphelin, déclenche un vortex, tout le monde est persuadé qu'il est un messager du Chaos. Il disparaîtra dans la tempête et sera retrouvé beaucoup plus loin, presque mort, par des Sœurs d'Aeoris, le principal Dieu de l'Ordre. Adopté, éduqué, protégé, Tarod deviendra un des Initiés, ces magiciens au service de l'Ordre, réunis dans le château de la Péninsule de l'Etoile.

Après avoir rencontré Tarod, le lecteur suit les traces de Cyllan, jeune convoyeuse de bétail. Une diseuse de bonne aventure, belle et fougueuse, qui croise Tarod sur des falaises. Une rencontre coup de foudre. Reste que dans ce monde de fantasy, Tarod et Cyllan sont un peu les Roméo et Juliette de l'imaginaire. Ils mettront bien des pages pour s'avouer cet amour et oser le vivre. Avec ce que cela implique : reniement de l'Ordre pour Tarod, effectivement lié au Chaos, exil et condamnation pour la belle Cyllan.

Les trois romans sont comme trois grands chapitres d'un poème d'amour en permanence contrarié. Tarod, va d'abord se retrouver coincé dans le temps, puis obligé de choisir un camp. Cyllan sera la part d'Humanité qui changera le destin de ce monde. S'il n'est pas dénué de passages parfois un tantinet longuets, ce roman offre un final, se déroulant dans les entrailles d'un volcan, qui restera longtemps gravé dans les mémoires des heureux et courageux lecteurs.

« Le Maître du Temps », Louise Cooper, Bragelonne, 840 pages, 19,95 €

dimanche 9 février 2025

Littérature jeunesse - Quintus Octavius, partagé entre deux mondes

Peut-on échapper à son destin ? Tel est en filigrane le message de ce roman jeunesse, à partir de 9 ans, écrit par Kiah Thomas à l’imagination foisonnante.


La vie serait tellement plus simple si pour obtenir ce que l’on désire, il suffisait de le vouloir… Ce monde existe. C’est Elipson, contrée magique décrite dans ce roman signé de l’Australienne Kiah Thomas. Il suffit de prononcer le mot banane pour qu’un fruit, mûr à point, apparaisse et s’offre à notre gourmandise.

Enfin, ce pouvoir n’est pas donné à tous. « Mander quelque chose, c’est le faire exister par la force de sa seule volonté, explique Quintus Octavius, le héros du récit, c’est le faire apparaître à partir de rien. » Seuls les Mandeurs peuvent maîtriser le Mandement. Quintus doit normalement faire partie de cette caste. Sa mère est la cheffe du conseil des Mandeurs, sa sœur une des plus puissantes. Pourtant, lui, n’arrive pas à réveiller son don. Pas la moindre banane. Or, s’il ne passe pas avec succès le test, il risque la déchéance. Et sa mère la honte…

Le début du roman, en plus de décrire cette société parfaite, où personne ne travaille puisqu’il suffit que les Mandeurs agissent pour avoir objets et nourriture du quotidien, raconte la grande confusion de Quintus. Le jeune garçon veut bien faire. Pour sa famille. Pour lui. Mais il est impuissant.

Et la nuit, il fait d’étranges rêves. Il plane sur un monde différent, où le vert domine. Il ne le sait pas encore, mais c’est Ivantra, l’autre partie de ce monde imaginaire. Il y est propulsé par Allie, secondehéroïne de cette fantaisie magique très manichéenne.

Deux mondes, deux conceptions de la vie, des exploités et des exploiteurs… Quintus comprend qu’il peut passer de l’un à l’autre. Dès lors, il va devoir choisir son camp, déterminer en toute indépendance son destin. Une parabole intéressante sur l’inné et l’acquis.

« Quintus Octavius et le monde interdit » de Kiah Thomas, PKJ, 224 pages, 15,90 €

samedi 28 décembre 2024

Fantasy - La quête magique des Héritiers dans « Le secret de Ji » de Pierre Grimbert

Classique de la fantasy française, cette saga de Pierre Grimbert bénéficie d’une édition intégrale parfaite pour faire ses premiers pas dans un univers riche et magique. 


L’île de Ji est un caillou ridicule dans le monde imaginé par Pierre Grimbert. C’est pourtant de là que débute la grande saga publiée il y a 30 ans et dont on peut découvrir une intégrale de plus de 1 300 pages au Livre de Poche. Les héritiers d’une délégation des divers royaumes de ce monde sont pourchassés par des moines assassins, les Züu. Il y a un peu plus d’un siècle, la délégation s’est enfoncée dans un souterrain de l’île, disparaissant durant plusieurs jours. Tous ne sont pas revenus. Traumatisés, les rescapés ont juré de ne jamais raconter ce qu’ils ont vu. Un secret jalousement gardé et transmis aux héritiers.

Au début du roman, six de ces héritiers parviennent à déjouer les attaques. Il y a Grigan, un guerrier, Lana, une prêtresse, Rey, un comédien, Corenn, une responsable politique, Bowbaq, un homme des bois et Léti, une simple jeune fille. Ils sont accompagnés par Yan, pêcheur, fiancé de Léti, la jeune fille. Pourchassés par les tueurs, ils vont vivre des aventures mouvementées et fantastiques.

Notamment quand Yan découvrira qu’il a un don pour la magie. Mais est-ce suffisant quand on est aux prises avec des démons et même un dieu répondant au nom de Sombre et planifiant la mort de tous les humains ?

L’intégrale regroupe les quatre romans constituant le premier cycle. Une quête dans laquelle le lecteur s’identifiera facilement, vibrant en découvrant ce que cache l’île de Ji, frémissant quand Yan rencontrera le dieu Usul, craignant pour la vie de Grigan, attaqué par une cohorte de rats de Farik porteurs d’une maladie mortelle ou riant des plaisanteries de Rey, le boute-en-train de la compagnie des héritiers.

« Le secret de Ji » (intégrale), de Pierre Grimbert, Le Livre de Poche, 1 360 pages, 24,90 €

jeudi 28 novembre 2024

Une saga - « Le seigneur des anneaux » en édition collector chez Pocket


Au rayon cadeaux de fin d’année, les livres collector sont toujours du plus bel effet. L’occasion d’offrir des classiques dans une édition originale. Pour les amateurs de fantasy, osez le Graal absolu : la trilogie du Seigneur des Anneaux.

La saga de Tolkien est à redécouvrir chez Pocket dans ce format poche de toute beauté, aux couvertures dorées et en relief. Trois tomes pour suivre les aventures des Hobbits face au redoutable Sauron, déterminé à conquérir le pouvoir absolu. Plus de 2000 pages au total, en trois volumes pour la somme totale de 34 €.
« Le seigneur des Anneaux », Tolkien, Pocket

mercredi 4 septembre 2024

BD - Dragons militaires


Quoi de plus redoutable qu’un dragon déchaîné ? Dans cette série entre fantastique et histoire, imaginée par Jarry et Istin, la première guerre mondiale voit s’affronter les premiers avions aux derniers dragons. Tout un monde que l’on retrouve dans l’image de couverture du second tome : un dragon, gueule ouverte, dents acérées, tente de croquer un biplan, fragile mécanique pilotée par un homme forcément inconscient. Car il faut être suicidaire ou fou pour prétendre se mesurer à ces monstres d’écailles et de feu, aux ailes démesurées.


Frank Luke fait partie de ces courageux qui ont choisi de quitter les États-Unis pour rejoindre l’escadrille Lafayette sur le front français. Un jeune pilote qui agit par vengeance. Fils d’éleveur, il a vu la vie de son père s’écrouler quand un dragon a poussé tout le troupeau dans un précipice. Faillite, désespoir, suicide… Frank veut donc bouffer du dragon et s’engager est la meilleure occasion pour descendre les bêtes domestiquées par l’armée allemande. Il veut particulièrement s’attaquer au Schwartzlord, le plus puissant et meurtrier des dragons.

Un récit très guerrier dans lequel le héros frôle souvent la mort. Prévue en quatre tomes, cette série concept, aux histoires indépendantes, est illustrée cette fois par Emanuela Negrin, dessinatrice italienne.
« Guerres et dragons » (tome 2), Soleil, 60 pages, 15,95 €

lundi 19 août 2024

BD – Le monde d’Arran flambe dans de terribles batailles


Suite de la chronique des Guerres d’Arran. Ce crossover entre les séries de fantasy des éditions Soleil (Elfes, Mages, Nains, Orcs et gobelins) est prévu en six épisodes.

Le 4e vient de paraître. Si Nicolas Jarry est toujours au scénario, maîtrisant à la perfection cette chronique détaillée de la guerre entre humains et races anciennes, il peut compter sur de nombreux renforts. David Courtois a participé au récit, Alex Sierra, Espagnol, a dessiné le story-board et l’essentiel des planches avec l’aide de la dessinatrice italienne Livia Pastore et du coloriste Nanjan.


Une grosse équipe pour assurer le rythme effréné de parution de trois titres par an. Si chaque album peut être lu indépendamment, profitez de l’été et de vos vacances pour découvrir les différentes batailles avant celle du jour, celle des Cités-Etats. Trois royaumes s’associent pour exterminer les races anciennes. Mais les elfes sylvains de la forêt de Daëdenn décident de résister.

Face à la puissance des humains, ils décident de relâcher tous les voleurs et meurtriers croupissant dans la prison d’Armuhr. Des renforts manquant de fiabilité mais qui n’ont pas leur pareil pour exprimer rage et sauvagerie sur le champ de bataille.

Une série parfaite pour les amateurs de fantasy, tendance tripailles à l’air et crânes fendus.

« Les guerres d’Arran » (tome 4), Soleil, 60 pages, 16,50 €

vendredi 26 juillet 2024

BD - Animaux courageux dans les Terres de Ruines

Un renard, un cochon, une reinette et un écureuil forment le quatuor intrépide qui va tenter de retrouver le trésor de Rygone le pirate. Un roman graphique du Canadien Derek Laufman au trait proche des dessins animés actuels.

Rex et le chef de la bande. Un petit renard, orphelin, élevé par la maman de Pô son meilleur copain, cochon très rose et très trouillard. Rex rêve de combats, de conquêtes et trésor à découvrir dans de sombres cavernes.

Voilà pourquoi il est très content que Pô découvre la carte du trésor d'un pirate légendaire. Reste à retrouver cette île perdue et affronter les mille dangers sur la route. Pour se donner toutes les chances, Rex et Pô demandent l'aide de Kayle, une écureuil, experte en tir à l'arc. Le trio sera complété par Lilah, princesse rainette lasse de rester au palais et prête à tout pour découvrir le monde.

Une histoire très fluide, avec quantité de péripéties, quelques méchants et batailles mémorables et un final digne des plus grands films de pirates. Une jolie surprise dans la collection « Aventuriers d'ailleurs » intégrée aux éditions Bamboo depuis peu.

« Le trésor des Terres de Ruines », Aventuriers d’Ailleurs - Bamboo, 144 pages, 18,90 €

dimanche 5 mai 2024

BD - Dragons au combat contre les avions allemands


 Étonnante uchronie que cette nouvelle série de fantasy imaginée par Nicolas Jarry et David Courtois : Si l'Allemagne a bien déclaré la guerre au monde libre en 1939, la bataille dans les airs est encore plus spectaculaire. En plus des Spitfire face aux Messerchmitt 109, des dragons s'affrontent pour les deux camps.

Le premier tome de cette série qui en comptera quatre se penche sur le destin d'une famille britannique. Le père est un as de l'aviation. Il a des dizaines de victoires à son actif. Il forme par ailleurs son fils, l'aîné, qui sera son coéquipier. A terre, la mère s'inquiète pour ses deux plus jeunes enfants. Alexandra, à peine adolescente et Michaël, le petit dernier.

Alexandra, la narratrice, explique son premier contact avec une femelle dragon. Elle est liée à la bête fabuleuse. Elle devrait pouvoir devenir la « pilote » de cette redoutable machine de guerre. Mais sa mère refuse et l'envoie se réfugier avec son frère, aux USA. Pile au moment où les Allemands déclenchent leur grande offensive aérienne. L'avion du père est abattu, le bateau des enfants coule.
Par chance, ils arrivent à se réfugier sur un phare isolé. C'est de là qu'Alexandra va apprendre à maîtriser son compagnon ailé. Dessiné par Vax, cet album, histoire complète qui présente la série, mélange combats aériens de fer, de feu et d'écailles. Des compositions graphiques époustouflantes. Comme quoi la guerre, parfois, c'est presque joli...

«Guerres et dragons» (tome 1), Soleil, 64 pages, 15,95 €

lundi 19 février 2024

« Porcelaine sous les ruines » : Thé, amour et fantasy

 Alors que la Terre est submergée par la pluie, deux « génies » aux pouvoirs oubliés se retrouvent et s’aiment dans des champs de thé. Une romance fantastique signée Ada Vivalda.


De moins en moins de lecteurs, de plus en plus de lectrices. Même pour des genres plus pointus comme la fantasy. Et des lectrices qui aiment que la romance s’invite dans ce monde féerique de dragons, magie et sortilèges. Pour accueillir ce genre spécifique, les éditions Gallimard viennent de créer Olympe. Une collection qui propose Porcelaine sous les ruines de l’autrice française Ada Vivalda.

Dans un futur pas si éloigné que cela de notre présent, le dérèglement climatique a fait des ravages. Montée des eaux partout, transformant de vastes continents en poussière d’îles. L’action du roman se déroule sur ce qui reste de l’Irlande. Un archipel nommé Hibernia et dirigé par Lady Alba Whitmore. Hibernia est le garde-manger de Cymru, ce qui reste de la Grande-Bretagne. Les relations sont tendues et le conseil de Cymru dépêche sur place Lethan Alcor. Il devra négocier avec Alba et tenter de lui extorquer le secret qui permet à ses paysans de conserver une très bonne rentabilité.

Dans ce monde humide, où la technologie n’existe plus, la rencontre entre les deux est électrique. Car Alba, qui est un génie, immortelle mais chassée de son pays et privée de ses pouvoirs, est irrésistiblement attirée par Lethan.

Ce dernier, habile politique, sait séduire, mais a un but secret inavouable. Alba désire absolument préserver son peuple et lutte donc contre Lethan et ses propres sentiments. Car elle sait que « les gens qui s’adorent eux-mêmes ont le don de susciter l’adoration des autres. » Sur fond de complot politique, de trahison et de résilience des deux personnages principaux, le lecteur (la lectrice dans la majorité des cas), va suivre la lente évolution amoureuse de ce couple que tout semble opposer mais qui en réalité s’attire irrésistiblement. Car pour Lethan, Alba « ne possédait pas le charme facile de ses habituelles conquêtes, tout en courbes et en sensualité. Cette femme-là, songea Lethan, avait une beauté d’impératrice. »

« Porcelaine sous les ruines » d’Ada Vivalda, Olympe, 400 pages, 23 €

 

mercredi 31 janvier 2024

BD - Quand les enfants esclaves deviennent presque des Dieux


Bénédiction ou malédiction ? Ils sont certains à se poser la question après être devenus des Semi-Déus, des presque dieux aux pouvoirs  magiques dans ce monde imaginé et dessiné par Juliette Fournier et Jean-Gaël Deschard. Dans ce royaume de Sayran, le pouvoir de la reine s'appuie sur les pouvoirs des Semi-Déus, des enfants aux dons extraordinaires. Asmodée en fait partie. 

Pourtant l'histoire de cette fillette n'est pas si heureuse que cela. Sa famille, de simples paysans, affamée après une mauvaise récolte, décide de la vendre contre de la nourriture. Asmodée sera transformée en petit monstre avec d'autres filles et garçons recueillis par le clergé. Elle a la possibilité de prendre l'apparence de qui elle veut. 

Pour l'instant son pouvoir ne sert qu'à réaliser des petits larcins avec une camarade qui a le don de dupliquer, temporairement, des objets. La fillette, pour s'acheter de belles tenues,change d'apparence et revend des objets d'art rares à des marchands cupides. 

Son destin va changer quand elle sera chargée de remplacer une importante personnalité du royaume. 

On apprécie dans cette BD de fantasy l'histoire simple et inventive, sans trop de magie mais toujours merveilleuse malgré tout. Les dessins, doux, finement colorés et très expressifs, apportent un plus dans le côté monde fantastique et onirique de la série. Sans oublier le message politique : les pouvoirs ne sont pas sans conséquence et impliquent une grande responsabilité des bénéficiaires. Un apprentissage qui pour l'instant n'est pas essentiel à Asmodée. 

"Les Semi-Déus" (tome 1), Vents d'Ouest, 56 pages, 11,95 €

mercredi 10 janvier 2024

BD - Cape, épée et masque : "Gueule de cuir", le super-héros de la fantasy


Romancier reconnu dans le petit monde de la fantasy, Pierre Pevel a dans un premier temps adapté ses romans en BD. Désormais il crée des série originale pour le 9e art. Les amateurs sont aux anges car son imagination foisonnante fait des merveilles dans ce genre si particulier. 

"Gueule de cuir", sa dernière création en date, est dessinée par Créty. Un très grand illustrateur pour un monde qui ne l'est pas moins. Dans ce Paris entre renaissance et mondes magiques, un épéiste vit en gagnant des duels. 

Un soir, à la demande d'une mystérieuse beauté, il doit se rendre dans un quartier malfamé de Paris. Là, il viendra en aide à un homme attaqué par des brigands. Il les tuera tous et croit l'aventure terminée quand le secouru, sur le point de mourir, le transperce de son épée. Et immédiatement il lui recouvre le visage d'un masque de cuir. 

Voilà comment le héros devient à son corps défendant justicier de la nuit, obligé de combattre des forces maléfiques sous le nom de Gueule de cuir. On apprécie dans cette série le côté baroque, les combats millimétrés,  le mystère entourant les nombreux protagonistes et surtout l'invention du Zodiaque du Diable. Douze signes qui pourraient se décliner en autant d'albums si le succès est au rendez-vous.

"Gueule de cuir" (tome 1, l'épéiste), Bamboo Drakoo, 64 pages, 15,90 €

BD - Léonarde, fille intelligente et renarde rusée

Il ne faut jamais oublier les premières histoires que l'on imagine dans l'enfance. Ce sont parfois les plus sincères qui donnent matière à une bonne série. Isabelle Bauthian en a fait l’expérience. Elle avoue que Léonarde est "la première histoire un peu solide que j'ai inventée". Des années plus tard la petite héroïne prend vie dans ce premier album qui présente le monde où elle évolue. 

Dans ce moyen-âge fictif, en pleine fantasy, les Humains se partagent la contrée avec deux autres groupes dotés d'intelligence et de parole : les Goupils (renards en français moderne) et les Leus (les loups). Au début de l'histoire Léonarde est une petite fille, meilleure amie de la fille du roi, Eldorise. Elles aiment se faire peur en se racontant la légende du Houéran, méchant esprit protecteur de la forêt, "géant au fessier cornu, qui aime réchauffer sa barbe au coin du feu.

Pour amener plus de paix, Léonarde chipe une formule magique qui doit lui permettre de comprendre la langue des bêtes et ainsi oeuvre pour la concorde. Mais cela ne se passe pas comme prévu. Elle est transformée en Goupile et ne parle que le renard. 

Capturée par les Leus, elle ne doit son salut qu'à l'intervention de Larsan, jeune Goupil impétueux, brave et très mignon. 

L'histoire, dessinée par Anne-Catherine Ott, parfaite dans ce travail d'humanisation des animaux, est complète. Pas de suite prévue pour l'instant, mais franchement ce serait dommage tant Léonarde est sympathique et Larsan prometteur.

"Léonarde, la barbe du Houéran", Bamboo Drakoo, 80 pages, 16,90 € 

jeudi 13 juillet 2023

Fantasy - Flic ou sorcier ?


Les fans de Brandon Sanderson bénissent cette année 2023. Lors du confinement, il s’est lancé dans l’écriture de quatre projets secrets. Quatre gros romans de fantasy qui sont publiés cette année. Le second, Manuel de survie du sorcier Frugal dans l’Angleterre médiévale (512 pages, Le Livre de Poche, 22,90 €) se déroule dans une dimension parallèle de l’Angleterre médiévale.

Un roman intrigant car le lecteur est tout aussi déboussolé que le héros dans les premières pages. Amnésique, il se retrouve perdu dans cette époque, ne se souvenant pas d’où il vient, comment il s’appelle et pourquoi il se retrouve là. Une enquête dans l’intrigue qui nous donne l’occasion de découvrir petit à petit la vie quotidienne dans cette Angleterre d’antan. Le héros, après bien des hésitations, se souviendra qu’il est flic. Il croisera même la route de membres d’un gang de Seattle, la ville où il travaille. Pour tenter de les arrêter, il va s’improviser sorcier afin d’impressionner les autochtones.

Un roman avec de gros morceaux de science-fiction, un peu de merveilleux et une quantité non négligeable d’humour. Et si vous en voulez encore plus, le 3e roman secret, Yumi et le peintre de cauchemars, vient de paraître cette semaine.

jeudi 25 mai 2023

BD - Le Paris de Pierre Pevel est magique


Le Paris des Merveilles est une série de romans signés Pierre Pevel. Un monde de fantasy, où le monde magique d’Ambremer communique avec le Paris du début du XXe siècle. Étienne Willem s’est approprié ce monde pour en signer une adaptation BD parfaite.


Ceux qui connaissent déjà cet univers retrouvent Louis Griffont, un mage luttant contrer les forces maléfiques. Ce premier tome est une sorte de mise en situation, l’occasion de présenter les protagonistes, une belle et mystérieuse cambrioleuse et une très méchante entité démoniaque.

« Le Paris des Merveilles » (tome 1), Bamboo Drakoo, 14,90 €

samedi 15 avril 2023

BD - Une drogue pour amplifier les « Guerres d'Arran »

Lancée il y a 10 ans seulement, la série des Elfes imaginée par Jean-Luc Istin est devenu une saga monumentale avec de multiples ramifications. Plus de 35 titres dans l’arc narratif originel, 25 dans le monde des nains, 20 orcs et gobelins et cela ne fait que commencer puisque les scénaristes se lancent dans de nouvelles collections comme ces Guerres d’Arran dessinées par Brice Cossu. Le premier tome intitulé La compagnie des bannis, revient sur le montage de cet attelage de races différentes sous le commandement de Dunnrak et Hidden, deux des personnages découverts dans de précédents albums.

L’idée générale est qu’un tournant radical marque les mondes d’Arran. Les hommes tentent de trouver un moyen pour détruire les anciennes races. Quelques nobles ont imaginé une organisation criminelle qui commercialise une drogue redoutable, la kicha. Une substance qui consume la volonté des anciennes races, transformant le consommateur en loques. Le trafic se déroule sous la supervision d’une organisation secrète qui a pour nom la veuve noire.
La première partie de ce récit ambitieux, sorte de summum de l’univers foisonnant parfaitement maîtrisé par Istin, permet l’introduction de nouvelles races particulièrement intéressantes comme l’elfe naine nommée Sykill, habitante de Lutannie, experte en maniement de l’arc. Par contre, les hommes en prennent pour leur grade dans ces 72 pages denses.
« Guerres d'Arran » (tome 1), 16,95 €

vendredi 17 mars 2023

BD - Un écrivain aux prises avec le Danthrakon

Dans une ville de Paris version fantasy, Lathan tente de vivre de sa plume. Mais ce n’est pas parce qu’on ne vit que pour l’écriture qu’on peut payer son loyer et ses repas. Pourtant Lathan a la chance d’avoir une fiancée belle et amoureuse, la rousse et impétueuse Murcille.

Acculé par les créanciers, Lathan accepte en désespoir de cause de se mettre au service d’un riche commerçant. Ce prétentieux, devenu immensément riche après bien des vilenies, veut écrire sa biographie. Il charge donc Lathan de mettre sur papier ses exploits qu’il passe des heures à détailler pour le malheureux écrivain. Lathan accepte pour le salaire et aussi la possibilité de travailler dans la grande bibliothèque du magnat financier. Là, il découvre le Danthrakon, un grimoire magique qui peut donner du talent.

Lathan, lassé d’écrire des inepties sur commande et constatant que ses romans ne remportent pas de succès, cède à la tentation et va utiliser le livre magique pour enfin écrire le chef-d’œuvre qui va le rendre riche, célèbre et adulé. Plus qu’une simple BD d’aventure, ce Succès damné d’Arleston et Olivier Gay pour le scénario et Olivier Boiscommun pour les dessins, est une intéressante réflexion sur le désir de renommée, l’envie de reconnaissance, la folie de la célébrité. Car si Lathan arrive à écrire ce livre qui va lui changer la vie, ce n’est pas sans conséquence pour son entourage, notamment la belle Murcille.

Un récit complet qui reprend le fameux Danthrakon dont Arleston et Boiscommun ont déjà raconté les aventures dans trois tomes plus classiques.

« Succès damné », Bamboo Drakoo, 16,90 €


mardi 7 février 2023

Fantasy - Les exploits de Tress de la mer Émeraude, roman inédit et « secret » de Brandon Sanderson

Certains écrivains, durant le confinement, ont redoublé d’activité. Comme si l’enfermement était la meilleure solution pour booster sa production. Brandon Sanderson, déjà assez prolifique en temps normal, a profité des circonstances pour se lancer dans un grand projet constitué de quatre romans secrets.

Et face à l’inconnu économique de la pandémie, il lance une opération de financement en ligne. Résultat, plus de 41 millions de dollars recueillis, record absolu. En janvier dernier, le premier titre est sorti aux États-Unis et simultanément en France, en grand format au Livre de Poche.

Tress est une jeune fille impétueuse et amoureuse. Elle voudrait se marier avec le fils du Duc de sa petite île perdue en pleine mer Émeraude. Mais Charlie est kidnappé par une sorcière. Tress, de simple laveuse de fenêtres, va devoir se transformer en héroïne capable de voguer aux quatre coins du monde et affronter mille dangers pour son bien aimé.

Ce monde merveilleux, entre fantasy, Moyen Âge et science-fiction, enchantera tous les amateurs de littérature de l’imaginaire. Tress fait partie de ces femmes fortes qui marquent les esprits. Et rendez-vous en avril pour le second roman puisque Brandon Sanderson a promis de publier les quatre ouvrages durant l’année 2023.

« Tress de la mer Émeraude », Brandon Sanderson, Le Livre de Poche, 24,90 €

mardi 8 novembre 2022

BD - Paris est magique


Le Paris des Merveilles est une série de romans signés Pierre Pevel. Un monde de fantasy, où le monde magique d’Ambremer communique avec le Paris du début du XXe siècle. 

Etienne Willem s’est approprié ce monde pour en signer une adaptation BD parfaite. Ceux qui connaissent déjà cet univers retrouvent Louis Griffont, un mage luttant contrer les forces maléfiques. 

Ce premier tome est une sorte de mise en situation, l’occasion de présenter les protagonistes, une belle et mystérieuse cambrioleuse et une très méchante entité démoniaque.

« Le Paris des Merveilles » (tome I), Bamboo Drakoo, 14,90 €

lundi 15 août 2022

BD - Mexico à l’envers

Cette BD de Barbucci (dessin) et Arleston (scénario) va mettre un peu de piquant dans votre été. Du relevé dans votre bouche, l’action se passe au Mexique et la cuisine y est très épicée, du très ébouriffant pour vos yeux, la belle héroïne, Fourmille, se dénudant de plus en plus dans les premières pages.

Avec Yuri, son compagnon d’aventure, elle va mettre le cap sur Mexico. La belle, dans le monde d’Ekho (le même que le nôtre, mais sans électricité et beaucoup de magie), a la possibilité d’accueillir les âmes des morts en errance. Cette fois elle va devoir aider Juan à trouver le chemin du Paradis.

Après l’Afrique, l’Asie, l’Europe ou l’Amérique, Arleston s’attaque donc à l’Amérique centrale. Le Mexique qui y est décrit est chatoyant, joyeux et aussi très violent. Il y est question d’un produit permettant de retrouver la mémoire. Mais aussi d’un virus qui la fait disparaître.

En creux, les amateurs de complots en tout genre y liront l’histoire du Covid, inventé par les laboratoires pharmaceutiques pour écouler leurs milliards de doses de vaccins. Comme si la vie était aussi simple qu’une BD…

« Ekho, monde miroir » (tome 11), Soleil, 14,95 €


samedi 30 avril 2022

Fantasy - Au Vieux Royaume


Les amateurs français de fantasy apprécient le Vieux Royaume, le monde imaginé par Jean-Philippe Jaworski. Dans « Le sentiment de fer », on retrouve cinq nouvelles se déroulant dans cet univers alors que la guerre des Grands Vassaux fait rage. Dans le premier texte, on suit le mercenaire et tueur Cuervo Moera, chargé de voler un précieux livre. De la pure action, entre espionnage et joutes de cape et d’épée. On croise aussi des elfes, un meunier devenu détrousseur de cadavres doté d’un incroyable aplomb lors de son procès ou d’une colonne de guerriers nains ou de gnomes perdus dans une cité perdue maudite. 

« Le sentiment de fer » de Jean-Philippe Jaworski, Folio SF, 7,60 €