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dimanche 18 février 2024

Bande dessinée : Icônes parisiennes de la Joconde à la tour Eiffel

Parmi les Parisiennes célèbres, elles font partie des plus connues. Les plus visitées aussi. La tour Eiffel et la Joconde sont au centre de ces deux albums récemment parus. Et pour compléter ce panorama des icônes de la capitale, gros plan sur le musée du Louvre par Nob dans un recueil de gags aussi marrants qu’instructifs. 

Un tueur sur la tour Eiffel


Selon les auteurs, L’Hermenier au scénario, Cossu et Sentenac au dessin, ce projet est né il y a 13 ans. Le trio s’est connu dans un atelier et entre-temps chacun a lancé d’autres projets, dont la série Frnck pour Cossu. Wahkan se déroule dans un Paris steampunk typique de cette branche de la science-fiction.

En cette année 1889, le monde a les yeux braqués sur Paris, son exposition universelle et cette incroyable construction qu’est la tour Eiffel. Un attrait touristique indéniable menacé par la découverte de plusieurs cadavres. Des hommes assassinés, pendus aux structures métalliques, effet très négatif pour les visiteurs qui ont le malheur de les découvrir.

Pour retrouver l’assassin, la police dépêche sur place un de ses meilleurs éléments : l’inspecteur Kowalski. Petite particularité, c’est quasiment la seule femme flic de France. Rousse, belle et effrontée, elle déteste travailler en équipe. Aussi quand elle apprend qu’elle doit enquêter en compagnie de Jules Castignac, jeune diplômé de l’école de police, elle ne cache pas son énervement.

Ce long récit mouvementé, qui mélange western et croyances mayas, aurait pu être le premier tome d’une série prometteuse. Mais il ne semble pas que cet univers soit prolongé dans de nouvelles aventures. Treize ans après sa naissance, la mode semble un peu passée et les auteurs ont d’autres projets.

L’escapade de Monna Lisa



D’emblée, une petite précision pour les pinailleurs. Les auteurs, Marco Rizzo et Lelio Bonaccorso, des Italiens, ont délibérément écrit le nom de la Joconde sans faute, soir « Monna Lisa » avec deux « n » à Monna. Logique quand on comprend que ce roman graphique, inspiré d’une histoire vraie, raconte comment la célèbre toile de Léonard de Vinci, a brièvement quitté Paris et le musée du Louvre pour revenir dans son pays de création.

Tout commence en plein été au musée du Louvre. A l’ouverture des portes, le personnel constate qu’il manque un tableau. Et pas n’importe lequel : on a volé la Joconde. La police soupçonne dans un premier temps Picasso et Apollinaire. En réalité ce vol est l’œuvre de Vincenzo Peruggia. Immigré italien, la Joconde il l’admire tous les jours puisqu’il est employé au Louvre, chargé de restaurer les cadres.

Persuadé que le tableau a été dérobé par Napoléon, il veut le restituer à son pays. C’est donc avec une facilité déconcertante qu’il vole la toile et va la cacher durant deux ans sous son lit, dans la misérable chambre qu’il occupe à Paris. Deux ans où il « privatise » le fameux sourire, persuadé que c’est aussi celui de la femme qu’il a aimé en secret. C’est quand il décide d’aller le rendre en Italie qu’il se fait prendre. La Joconde retourne donc à Paris, Vincenzo, devenu héros national, est jugé et condamné à seulement un an de prison.

Dans un style graphique très dépouillé, les auteurs racontent cette quasi-histoire d’amour entre un homme simple (pour ne pas dire simplet selon le jugement de la cour) et une œuvre d’art. Ils expliquent aussi que la Joconde n’a pas été volée. C’est Léonard de Vinci qui l’a amené en France avec lui et que le tableau est recensé dans les collections royales dès 1625.

Gags artistiques au Louvre


Restons au Louvre avec cet album signé Nob (Dad, La Cantine) et coédité par Delcourt et le plus grand musée du monde. Une journée au Louvre raconte la découverte de ce lieu unique par une famille recomposée.

Les Bourlingue sont sept. Le père (avec son fils et sa fille ado, d’un premier mariage), la mère (avec un fils d’un premier mariage), leur bébé et le papi, en réalité le vieux voisin venu avec eux pour passer le temps.

Plusieurs générations qui permettent à l’auteur de multiplier les références sur les chefs-d’œuvre croisés au cours de la visite. Il y a bien évidemment la Joconde, qualifiée par l’adolescente de « reine des influenceuses ». Les plus jeunes voient les tableaux avec un regard toujours décalé comme cette question farfelue du garçon face au Radeau de la Méduse : « À ton avis, c’est de la peinture à l’eau ? ».

Nob, tout en faisant preuve de pédagogie (explication de l’origine du nom de la marque Nike par exemple), désacralise l’art, le rendant humain, à portée de tous, facile à comprendre. L’humour au service du savoir et de la culture : la meilleure façon d’aborder ce musée gigantesque, 14 km de galeries, 7,8 millions de visiteurs en 2022 et 33 00 œuvres exposées.

« Wahkan », Dupuis, 72 pages, 15,50 €
« Pour l’amour de Monna Lisa », Steinkis, 112 pages, 18 €
« Une journée au Louvre », Delcourt, 104 pages, 17,50 €

samedi 15 avril 2023

BD - Une drogue pour amplifier les « Guerres d'Arran »

Lancée il y a 10 ans seulement, la série des Elfes imaginée par Jean-Luc Istin est devenu une saga monumentale avec de multiples ramifications. Plus de 35 titres dans l’arc narratif originel, 25 dans le monde des nains, 20 orcs et gobelins et cela ne fait que commencer puisque les scénaristes se lancent dans de nouvelles collections comme ces Guerres d’Arran dessinées par Brice Cossu. Le premier tome intitulé La compagnie des bannis, revient sur le montage de cet attelage de races différentes sous le commandement de Dunnrak et Hidden, deux des personnages découverts dans de précédents albums.

L’idée générale est qu’un tournant radical marque les mondes d’Arran. Les hommes tentent de trouver un moyen pour détruire les anciennes races. Quelques nobles ont imaginé une organisation criminelle qui commercialise une drogue redoutable, la kicha. Une substance qui consume la volonté des anciennes races, transformant le consommateur en loques. Le trafic se déroule sous la supervision d’une organisation secrète qui a pour nom la veuve noire.
La première partie de ce récit ambitieux, sorte de summum de l’univers foisonnant parfaitement maîtrisé par Istin, permet l’introduction de nouvelles races particulièrement intéressantes comme l’elfe naine nommée Sykill, habitante de Lutannie, experte en maniement de l’arc. Par contre, les hommes en prennent pour leur grade dans ces 72 pages denses.
« Guerres d'Arran » (tome 1), 16,95 €

samedi 25 mars 2017

BD : La vie avant les voyelles



Le titre de la série interpelle. Au début tout le monde lit Franck. Mais en y regardant de plus près, on s’aperçoit qu’il n’y a pas de « a ». Frnck : quel drôle de nom pour un héros. Au début de l’histoire, ce gamin d’une dizaine d’années, orphelin, a bien la voyelle dans son nom. Sur le point d’être adopté, il préfère s’enfuir et en pleine forêt, tombe dans un trou d’eau. Quand il émerge, il a changé d’époque. Il est à la préhistoire. Pour preuve il se retrouve nez à nez avec un tigre aux dents de sabre. Des sauvages le sauvent. Et c’est là qu’il constate qu’ils parlent sans la moindre voyelle. Entre fantastique et humour, cette série écrite par Olivier Bocquet et dessinée par Brice Cossu est particulièrement entraînante. Les tribulations de Frnck chez Cro Magnon font rire, même si on devine, en arrière-plan, une intrigue familiale plus complexe.
➤ « Frnck » (tome 1), Dupuis, 9,90 €

jeudi 16 juin 2011

BD - L'héritier des ténèbres, la royauté revisitée par L'Hermenier et Cossu chez Drugstore


Les Royalistes vont adorer cette BD. Car l'idée de base serait une belle vengeance pour eux. Alors que son père et sa mère viennent d'être guillotinés, Louis, le Dauphin, héritier de la couronne de France, croupit dans une prison. Il y fait alors une étrange rencontre. Un démon (leur maître exactement, Baphomet), lui propose d'entrer à son service pour se venger des hommes. Louis n'hésite pas très longtemps.

Cette série fantastique écrite par L'Hermenier et dessinée par Brice Cossu se poursuit ensuite de nos jours. Louis, toujours jeune homme, est devenu immortel. Il se nourrit des âmes malfaisantes. Comment est-il revenu sur terre, comment supportera-t-il son immortalité, sa vengeance est-elle sans fin ? Ces questions sont encore en suspens, donnant l'occasion aux auteurs de développer cette séduisante idée de roi démoniaque.

Cossu, au dessin, illustre à merveille cette BD grand spectacle, en costumes, puis en Chine actuelle et aussi dans les bas-fonds du Paris contemporain.

« Le Dauphin » (tome 1), Drugstore, 13,50 €