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vendredi 25 avril 2025

BD - A la recherche de son totem


Ernesto ne sait pas grand chose de son passé. Ce gamin vit avec sa mère aux USA depuis qu'elle est mariée à un riche Blanc, aux affaires sulfureuses. Ernesto voudrait qu'elle lui raconte ses premières années en Haïti. Elle refuse, pour le protéger, le ménager. Son beau-père par contre a décidé de transformer cet enfant de 13 ans en homme. Il décide de l'amener avec lui à Cuba où il fait des affaires. Affaires louches avec le dictateur au pouvoir et la mafia. Alors Ernesto découvre La Havane la nuit, les petites frappes, la police corrompue, les rumeurs sur les Barbudos, ces révolutionnaires cachés dans la montagne. Un gamin abandonné dans une immense villa face à la mer, avec pour seule compagnie une petite tortue et une gouvernante. Cette femme est une activiste révolutionnaire. Elle profite de son poste pour voler des milliers de dollars au beau-père d'Ernesto. 

Cette BD, entre politique, histoire et fantastique, est écrite par Charlotte Girard et Jean-Marie Omont. Dessinée par Grégory Charlet, elle devient quasi mystique quand l'enfant rencontre une fillette farouche. C'est avec elle qu'il va aller dans des grottes pour trouver quel est son animal totem. Un récit puissant illustré par un trait de toute beauté.  

"L'île crocodile" (tome 1), Métamorphose, 88 pages, 18,50 €

mercredi 26 mars 2025

BD - Quittons Castlewitch à regret

Trois tomes. Trois tomes seulement pourrait-on dire. Les aventures des jeunes héros de Castlewitch prennent fin avec ce Nécromalificum, troisième et dernier titre de la série. Imaginé par Nicolas Jarry, dessiné par François Gomès, cet univers riche de possibilités fantastiques aurait pu connaître de nouveaux développements. On a l'impression en refermant l'album que les deux auteurs sont comme nostalgiques (voire déçus), de conclure le récit d'une façon un peu bancale. On se trompe peut-être. On l'espère du moins...

Castlewitch est une petite bourgade où la magie est forte. Elle se révèle par l'apparition dans le vrai monde pour quelques jeunes habitants d'amis imaginaires aux pouvoirs surprenants et presque sans limite. Dans les deux précédents albums, les cinq copains ont bataillé avec leurs totems pour combattre des Maléfics, des entités peu sympathiques. 

Le groupe est en partie dissout. Farah est partie habiter loin de la ville, Sam se retrouve en centre de redressement. Reste Tess, Malo et le plus jeune, Jules. Ils s'entraînent au cas où d'autres Maléfics reviennent. L'histoire raconte le début d'amitié entre une petite fille qui a pour ami un Maléfic. Elle arrive à canaliser ses humeurs. Mais jusqu'à quand ? 

Beaucoup de combats dans la dernière partie de l'album. Cela fera plaisir aux plus jeunes et permet au dessinateur de sortir des compositions un peu classiques du début. Certaines doubles planches sont d'une réelles beauté tout en étant d'une redoutable efficacité. 

A priori donc, l'aventure à Castlewitch s'achève, mais on retrouvera certainement ces deux auteurs dans d'autres projets tout aussi concluants.

"Castlewitch" (tome 3), Soleil, 56 pages, 13,50 €

lundi 17 mars 2025

BD - Les horribles découvertes de Randolph Carter

Randolph Carter, intrépide héros américain engagé dans la Légion étrangère française, imaginé par H. P. Lovecraft, bénéficie d'une adaptation de ses péripéties en bande dessinée. Au scénario, Simon Treins, pseudonyme d'un auteur qui a déjà quelques centaines d'albums à son actif. Les dessins ont été confiés à Jovan Ukropina, auteur Serbe au trait enlevé et dynamique, parfait dans la retranscription des horribles cauchemars sortis des pires situations imaginées par Lovecraft. 

La seconde partie est orientale. Carter, après les tranchées françaises de la première guerre mondiale, rejoint Beyrouth. Il est recruté par un militaire français qui veut espionner les forces turques. La situation politique et militaire dans ce Moyen Orient déjà très agité est très incertaine. Les clans locaux doivent faire avec les vues impérialistes des Français et des Anglais. 

En pénétrant dans le désert, la petite troupe tombe sur des créatures, des goules, assoiffées de sang. Et en se réfugiant dans des cavernes, Carter et ses amis découvre des monstres gagnant en méchanceté et en grandeur. Bref, ce voyage "Par-delà les portes d'ivoire et de corne" (titre du second volume de la série), restera longtemps dans la mémoire des rares survivants. L'histoire est assez obscure et compliquée, mais on ne peut qu'admirer les dessins d'Ukropina.

"Randolph Carter" (tome 2), Soleil, 56 pages, 15,95 € 

mardi 4 mars 2025

BD - Prison ou cimetière à ciel ouvert ?

Très efficace cette série concept lancée par le scénariste Christophe Bec chez Soleil. Le point commun entre ces quatre récits indépendants : la survie des protagonistes. Après une aventure dans les Rocheuses (Warm Springs), direction la prison d'Aparecida, "complexe pénitentiaire le plus violent du Brésil". 

Dans ces murs, des centaines de détenus tentent de survivre au quotidien. Face aux brimades des gardiens, mais aussi, et surtout, les attaques entre différents clans. Une prison qui subit une inspection. La tension est à son comble. Notamment à la direction. Il faut faire bonne impression. Mais pour avoir du calme, seule la méthode forte fonctionne. 

C'est dans ce contexte qu'arrive un nouveau détenu. Un VIP. Tout simplement l'ancien chef de la police, condamné pour avoir maté une révolte dans cette même prison occasionnant des dizaines de morts. Résultat, tous les clans n'ont qu'une idée : se révolter et lui faire la peau. 

Pour comprendre cette mutinerie d'une rare violence, Christophe Bec emprunte le ressenti d'un détenu qui tente de subsister en assurant quelques petits trafics,  quasiment innocents face à la drogue aux armes et aux filles esclaves sexuelles qui permettent aux gros bonnets de continuer de s'enrichir. Il va trouver de l'aide auprès d'un jeune surdoué au foot rêvant de faire une carrière en Europe. Ce sera compliqué, on s'en doute...

Ce récit, implacable, sanglant et sans le moindre moment de répit est dessiné par deux auteurs. La première partie est réalisée par Mirko Colak, un Serbe, la seconde par Diego Bonesso, un Italien. Et comme pour le premier tome, le dénouement (qui va finalement survivre dans cet enfer ?) est étonnant.

"Survival - Aparecida Prison", Soleil, 64 pages, 16,50 €

mardi 18 février 2025

BD – Survivre face à un chasseur implacable

Tous les amateurs de nature savent que croiser un groupe de chasseurs n'est pas toujours sans risque. D'un côté des hommes et femmes qui se contentent de vivre le moment, de l'admirer pour s'en souvenir, de l'autre d'autres passionnés, mais qui ont une arme entre les mains. Au moindre problème, le rapport de force peut devenir plus que problématique pour les désarmés. 

C'est en gros ce qui se passe dans cet album écrit par Christophe Bec et dessiné par Valerio Giangiordano. Dans un parc naturel d'Oregon, un groupe de jeunes alpinistes va se mesurer à une montagne mythique, le Mont Jefferson. Mais avant d'atteindre les pentes abruptes, ils doivent traverser une réserve indienne et une zone boisée qui est le terrain de jeu des chasseurs locaux. Un malheureux accident et tout dégénère. La nature sauvage le devient encore plus quand un père se lance dans une terrible vendetta. 

Sans éviter l'écueil du manichéisme, cet album est brut de décoffrage. Un gibier, des prédateurs, des conditions météo extrêmes : le décor et le générique de cette BD de grand spectacle sont idéales pour apporter au lecteur des émotions fortes. 

Et la fin vous étonnera car Christophe Bec, scénariste aguerri, sait parfaitement renouveler ce genre très couru par le cinéma américain. 

« Survival – Warm Springs », Soleil, 56 pages, 15,50 €

samedi 25 janvier 2025

BD - Drogue mortelle et arts interdits dans un futur pessimiste


Blade Runner à Lyon. C’est le résumé graphique du premier tome de cette nouvelle série de science-fiction dessinée par Jef sur un scénario de Kevan Stevens. Le nom exact de la ville où évoluent les protagonistes de cette utopie sombre et pessimiste est Mégalopolyon.


On suit les vies du maire, monstre obèse bourré de prothèses robotiques, sa fille, cheveux bleus et indépendance chevillée au corps, son fils, trisomique caché car normalement interdit de vie. Il y a aussi un homme qui vend son talent de musicien. En cachette car dans cette société futuriste totalitaire, musique et littérature sont interdits. Qui est surpris en possession d’un instrument ou d’un livre est immédiatement condamné à mort. Et exécuté sur place.

La mort guette tout le monde, encore plus quand de la drogue frelatée inonde la ville. Un premier tome qui pose les bases de la société. On ne sait pas exactement ce que cherchent les acteurs du récit. Mais on se dit que finalement on ne devrait pas se plaindre de notre présent si cet univers est le futur inéluctable de nos petits-enfants.
« La mécanique » (tome 1/3), Soleil, 84 pages, 17,50 € 

dimanche 8 septembre 2024

BD - Le Découpeur frappe


Jean-Charles Gaudin, s'il n'a pas le succès d'Arleston, est tout de même un des scénaristes les plus productifs des éditions Soleil. Et ses séries durent, preuve que le public est au rendez-vous. 

Meilleur exemple avec les Arcanes de Midi-Minuit qui en est à son 8e titre, presque un exploit chez l'éditeur toulonnais particulièrement prompt à interrompre la vie d'un héros ne touchant pas rapidement un large public. Jim et Jenna, les héros de ces histoires entre SF et fantasy, ont la particularité de ne jamais être vus ensemble. 

En fait il s'agit d'une seule et même personne, pouvant laisser la place à son double simplement grâce à un miroir. Si cette trouvaille était mise en avant dans les premières enquêtes, c'est moins vrai pour cette « Affaire Trinski ». Les deux agents sont envoyés dans une province du Royaume victime du coup d'Etat du chef des armées. Il terrorise la population. 

De même que le Découpeur, tueur sanguinaire armé de deux sabres et exterminateur de la résistance. Jim et Jenna auront fort à faire pour mettre hors d'état de nuire ces deux terreurs. 

Trichet, au dessin, aime les femmes sensuelles aux courbes généreuses. Un vrai plaisir pour les yeux...

« Les Arcanes du Midi-Minuit » (tome 8), Soleil, 13,50 €

mercredi 4 septembre 2024

BD - Dragons militaires


Quoi de plus redoutable qu’un dragon déchaîné ? Dans cette série entre fantastique et histoire, imaginée par Jarry et Istin, la première guerre mondiale voit s’affronter les premiers avions aux derniers dragons. Tout un monde que l’on retrouve dans l’image de couverture du second tome : un dragon, gueule ouverte, dents acérées, tente de croquer un biplan, fragile mécanique pilotée par un homme forcément inconscient. Car il faut être suicidaire ou fou pour prétendre se mesurer à ces monstres d’écailles et de feu, aux ailes démesurées.


Frank Luke fait partie de ces courageux qui ont choisi de quitter les États-Unis pour rejoindre l’escadrille Lafayette sur le front français. Un jeune pilote qui agit par vengeance. Fils d’éleveur, il a vu la vie de son père s’écrouler quand un dragon a poussé tout le troupeau dans un précipice. Faillite, désespoir, suicide… Frank veut donc bouffer du dragon et s’engager est la meilleure occasion pour descendre les bêtes domestiquées par l’armée allemande. Il veut particulièrement s’attaquer au Schwartzlord, le plus puissant et meurtrier des dragons.

Un récit très guerrier dans lequel le héros frôle souvent la mort. Prévue en quatre tomes, cette série concept, aux histoires indépendantes, est illustrée cette fois par Emanuela Negrin, dessinatrice italienne.
« Guerres et dragons » (tome 2), Soleil, 60 pages, 15,95 €

mercredi 21 août 2024

BD - Fière Écosse qui résiste aux Romains


Si les Romains ont conquis toute la Gaule (excepté un petit village…), il est d’autres parties de l’Europe qui ont toujours résisté au rouleau compresseur des légions. Loin de la caricature, le premier tome de Caledonia, écrit par Corbeyran et dessiné par Despujol, raconte comment des tribus celtes, essentiellement mues par une farouche volonté de liberté, harcèle les soldats de Rome au point de faire paniquer ces soldats d’élite.


Lucius, le commandant en chef de la IXe légion refuse d’ordonner la retraite. à l’abri dans un fortin, il continue de lancer des expéditions et malgré les lourdes pertes parvient à capturer Leta, la fille du chef Galam. L’album, en plus de combats au corps à corps sanglants et acharnés, véritable prouesse du dessinateur, raconte le travail psychologique de Lucius pour tenter de gagner la confiance de sa prisonnière. Mais c’est mal connaître les Écossaises.

Leta va elle aussi manipuler l’officier de l’armée des envahisseurs et faire appel à des alliés peu communs.

L’irruption du fantastique dans cette chronique historique donne une occasion supplémentaire à Emmanuel Despujol d’exposer avec bonheur son extraordinaire talent.
« Caledonia » (tome 1), Soleil, 56 pages, 15,50 €

lundi 19 août 2024

BD – Le monde d’Arran flambe dans de terribles batailles


Suite de la chronique des Guerres d’Arran. Ce crossover entre les séries de fantasy des éditions Soleil (Elfes, Mages, Nains, Orcs et gobelins) est prévu en six épisodes.

Le 4e vient de paraître. Si Nicolas Jarry est toujours au scénario, maîtrisant à la perfection cette chronique détaillée de la guerre entre humains et races anciennes, il peut compter sur de nombreux renforts. David Courtois a participé au récit, Alex Sierra, Espagnol, a dessiné le story-board et l’essentiel des planches avec l’aide de la dessinatrice italienne Livia Pastore et du coloriste Nanjan.


Une grosse équipe pour assurer le rythme effréné de parution de trois titres par an. Si chaque album peut être lu indépendamment, profitez de l’été et de vos vacances pour découvrir les différentes batailles avant celle du jour, celle des Cités-Etats. Trois royaumes s’associent pour exterminer les races anciennes. Mais les elfes sylvains de la forêt de Daëdenn décident de résister.

Face à la puissance des humains, ils décident de relâcher tous les voleurs et meurtriers croupissant dans la prison d’Armuhr. Des renforts manquant de fiabilité mais qui n’ont pas leur pareil pour exprimer rage et sauvagerie sur le champ de bataille.

Une série parfaite pour les amateurs de fantasy, tendance tripailles à l’air et crânes fendus.

« Les guerres d’Arran » (tome 4), Soleil, 60 pages, 16,50 €

dimanche 5 mai 2024

BD - Dragons au combat contre les avions allemands


 Étonnante uchronie que cette nouvelle série de fantasy imaginée par Nicolas Jarry et David Courtois : Si l'Allemagne a bien déclaré la guerre au monde libre en 1939, la bataille dans les airs est encore plus spectaculaire. En plus des Spitfire face aux Messerchmitt 109, des dragons s'affrontent pour les deux camps.

Le premier tome de cette série qui en comptera quatre se penche sur le destin d'une famille britannique. Le père est un as de l'aviation. Il a des dizaines de victoires à son actif. Il forme par ailleurs son fils, l'aîné, qui sera son coéquipier. A terre, la mère s'inquiète pour ses deux plus jeunes enfants. Alexandra, à peine adolescente et Michaël, le petit dernier.

Alexandra, la narratrice, explique son premier contact avec une femelle dragon. Elle est liée à la bête fabuleuse. Elle devrait pouvoir devenir la « pilote » de cette redoutable machine de guerre. Mais sa mère refuse et l'envoie se réfugier avec son frère, aux USA. Pile au moment où les Allemands déclenchent leur grande offensive aérienne. L'avion du père est abattu, le bateau des enfants coule.
Par chance, ils arrivent à se réfugier sur un phare isolé. C'est de là qu'Alexandra va apprendre à maîtriser son compagnon ailé. Dessiné par Vax, cet album, histoire complète qui présente la série, mélange combats aériens de fer, de feu et d'écailles. Des compositions graphiques époustouflantes. Comme quoi la guerre, parfois, c'est presque joli...

«Guerres et dragons» (tome 1), Soleil, 64 pages, 15,95 €

samedi 23 mars 2024

BD - Imaginaires et Maléfics de Castlewitch

 


Second tome de la trilogie de Castlewitch, série imaginée par Nicolas Jarry et dessinée par François Gomes. Après avoir découvert la ville de Castlewitch et ses spécificités dans le premier tome, le lecteur plonge un peu plus dans la guerre entre Imaginaires et Maléfics.

Chaque enfant se crée un ami imaginaire. A Castlewitch ils sont réels. A l’adolescence ils disparaissent sauf dans certains cas. L’ami devient un Imaginaire si son créateur est bienveillant, un Maléfic s’il est animé de mauvaises intentions. Malo, le jeune héros, a un Imaginaire nommé Afnu’rr. Certains de ses camarades de classe aussi, ont un compagnon qui participe au combat souterrain.

Dans cette suite, Malo va se lier avec Irina, une nouvelle habitante de Castlewitch. Elle a un Maléfic, mais elle parvient toujours à le dominer. Jeu dangereux ? La suite est pleine d’affrontements, de combats et d’actes de bravoure. De renoncements aussi.

L’univers mis en place par Nicolas Jarry est particulièrement cohérent et passionnant. Chaque Imaginaire est représentatif des jeunes. Combatif pour Farah, peureux pour Jules et encore un peu trop joueur pour Malo.

Certains Maléfics sont véritablement terrifiants, mais d’autres sont risibles. Car cette BD, tout en étant très sérieuse et parfois même dramatique, offre une bonne dose de sourires. Et cela devrait aller en augmentant avec l’arrivée, dans le tome 3, de Grizzbou et Granloup, deux nouveaux Imaginaires envoyés pour aider les jeunes amis de Malo dans son combat.

« Castlewitch » (tome 2), Soleil, 56 pages, 13,50 €

vendredi 16 février 2024

BD - Loups affamés dans le 4e tome de World War Wolves



La fin du monde, du moins celui dans lequel on vit actuellement, pourrait prendre la forme décrite par le scénariste Jean-Luc Istin dans sa série World war wolves.

Dans un futur proche (encore une fois), aux USA, des humains se transforment en lycanthropes, plus connus sous le nom de loups-garous. Un phénomène qui se propage comme une épidémie car il suffit qu’être mordu une fois pour rejoindre la meute. Rapidement, l’anarchie et le chaos règnent dans les différents états. La police est contaminée, de même que le FBI. Il existe pourtant quelques poches de résistances comme la ville de Las Cruces. C’est là, derrière de solides remparts, que John Marshall, écrivain, a trouvé refuge en compagnie de sa famille.


Dans le 4e tome, désormais dessiné par Radivojevic, des milliers de loups affamés prennent la ville d’assaut. Les combats font rage. On suit aussi, en parallèle, le périple de Malcom Spoding, un bricoleur de génie qui survit avec une relative facilité dans ce monde en décomposition. Sauf quand il tombe sur une bande de cannibales…

Très violente, cette série, à la mode comics US, propose aussi son lot de fantastique optimiste avec un rêve récurrent aux différents protagonistes humains. Ils y voient un vieil Indien leur demandant de rejoindre un lieu mystique dans l’Arizona. Le bout du chemin et du combat ?

 « World war wolves » (tome 4), Soleil, 104 pages, 15,50 € 

jeudi 18 janvier 2024

Bande dessinée - Histoires indiennes et de l’Ouest américain

Géronimo avec Christian Rossi, Chef Joseph par Corteggiani et Andrade : l’histoire indienne est une mine d’or pour la bande dessinée. Mais l'Ouest sauvage américain est aussi un terrain propice pour voir naître de belles histoires d'amour comme "Western Love" d'Augustin Lebon.


Géronimo le chaman

Très attendu, le nouvel album de Christian Rossi ne déçoit pas. Il a mis des années à finaliser cette somme colossale (plus de 170 pages !) racontant une partie de la vie du chef indien Géronimo. Un roman graphique grand format, tout en couleur, qui mêle fiction et Histoire.

Le chef Apache prend sous son aile un jeune Indien rejeté par sa tribu. Ensemble ils vont sillonner cette région aride située le long de la frontière mexicaine. Une quête initiatique qui se termine mal, au cours de laquelle Christian Rossi met en lumière les talents de chaman du rebelle.

C’est assez mystique parfois, un peu dans le style des Jean Giraud, le maître absolu du western dessiné, celui avec qui Christian Rossi a longtemps collaboré pour signer les aventures de Jim Cutlass. Une série qui ressort dans une superbe intégrale, cadeau parfait pour les fêtes de fin d'année.


L’errance de Chef Joseph

Autre figure de la résistance indienne face aux soldats américains : chef Joseph. À la tête des Nez-Percés, il espère vivre en paix et en harmonie dans la vallée de la Wallowa, terre de ses ancêtres. Mais des colons convoitent les terres et quand de l’or est trouvé, c’est la ruée.

Il est décidé de transférer la tribu dans une réserve au nord. Refus des jeunes guerriers et c’est la guerre. Chef Joseph fera tout pour trouver un point de chute à son peuple.

Une longue errance durant l’été 1877 racontée avec minutie par François Corteggiani (son ultime scénario, il est mort subitement l'été 2022) et dessiné par Gabriel Andrade. De plus, on retrouve en fin de volume une partie pédagogique avec documents d’époque renforçant encore la légende de ce grand chef indien, poussé à la guerre par les circonstances.


Amour, bonne bouffe et... pistoleros

Ils sont adorables ces deux héros imaginés par Augustin Lebon. Pas forcément fréquentables, mais touchants dans leur façon de ne pas vouloir admettre que malgré les circonstances, ils ont succombé au fameux coup de foudre. Une histoire d'amour dans un cadre particulier puisqu'il frappe en plein Ouest sauvage.

Molly, rousse surnommée à juste titre « La Teigne », est une excellente cuisinière. Elle vit de ce talent dans une petite ville du Nouveau-Mexique. On est en pleine conquête de l'Ouest et les outlaws sont légion. Justement arrive en ville le dénommé Gentil, également connu sous le sobriquet moins reluisant de « Crevard ». Il remarque immédiatement Molly. Pourtant il ne doit pas oublier sa mission. Il doit faire les repérages avant le braquage de la banque locale. Un western humoristique et romantique, avec son lot d'action. Car Gentil va décider de trahir sa bande pour sauver Molly.

Une Teigne qui au passage retrouve les traces de sa mère, partie alors qu'elle était encore un bébé et, c'est plus problématique, une demi-sœur presque chef de la bande de Gentil. La suite de la série sera d'ailleurs axée sur ce trio avec des relents de vaudeville...

« Golden West », Casterman, 176 pages, 34,90 €.

« Jim Cutlass » (intégrale), Casterman, 448 pages, 59 €

« Chef Joseph », Glénat, 56 pages, 14,95 €

« Western Love (tome 1), Soleil, 56 pages, 15,50 €


jeudi 11 janvier 2024

Un manga : La reine des gyozas


Les mangas ouvrent l’appétit. Au Japon, BD et bonne bouffe vont souvent ensemble. Au point que les éditions Soleil viennent d’inaugurer une collection nommée « Gourmet ».

Deux séries au menu, une sur les burgers, une autre sur les gyozas. La seconde, dessinée par Yûsuke Kanmera (avec les conseils avisés du chef Paradise Yamamoto), se déroule dans un petit restaurant. La patronne y invente des recettes de gyozas, ces raviolis poêlés après être un peu cuite à la vapeur.

Les histoires sont divertissantes et nous donnent surtout de nombreuses recettes pour accommoder des plaisirs culinaires typiques du pays du Soleil levant.

« La reine des Gyozas » (tome 1), Soleil Manga, 128 pages, 8,50 €

dimanche 24 décembre 2023

Des beaux livres en cadeaux : toujours une bonne occasion pour faire plaisir

 Offrir un livre pour les fêtes de fin d’année c’est l’assurance de satisfaire membres de la famille ou amis. Vous trouverez dans cette page nos idées de lecture, mais n’hésitez pas à demander conseil aux libraires ou de simplement feuilleter un ouvrage et écouter votre cœur.

Cinéma. Ciné illimité pour rire de films sérieux


Peut-on rire des films sérieux ? Oui, deux fois oui si l’on en croit l’équipe de L’arrière cuisine, collectif d’auteurs qui sévit depuis quelques années sur le net et qui a converti quelques-unes de ses meilleures trouvailles en livre hilarant.

Ciné Illimité ce sont des fiches sur 224 films, passés à la moulinette, avec anecdotes, points forts et points faibles. Tous les styles sont analysés, du chef-d’œuvre absolu (Apocalypse Now) au film de genre (Massacre à la tronçonneuse) en passant par la chose filmique innommable (Cinéman).

Des analyses subtiles qui vous parleront si vous avez vu le film. Ainsi, parmi les points forts de Mulholland Drive de David Lynch cette constatation : « Tout fan de Cyril Hanouna qui regarde ce film a une chance sur deux de faire un AVC avant la fin. »

Dans un autre genre, un des points faibles de Shining de Stanley Kubrick : « Quand on voit la gueule de l’hôtel et son emplacement, on se demande qui y vient en vacances, même en été. »

« Ciné Illimité », Marabout, 288 pages, 32 €

Légendes. Mieux comprendre les Esprits du Nord


Les mythologies nordiques s’affranchissent de la froidure. Runes, dieux et autres légendes ont tendance à entrer dans le quotidien de tout occidental un peu curieux des différentes croyances et pratiques religieuses ou magiques. Si vous vous demandez encore qui est Freya, dans quel cas il faut fabriquer un taufr ou comment prier les vaettir en pratique, ce gros livre de Sentulia est pour vous.

L’autrice, « spécialisée en mythologie scandinave, en fabrication de grimoires et de reliures, mais également en magie nordique », explique point par point les grandes lignes de ce vaste sujet. Vous apprendrez ainsi que Freya, déesse de l’amour (charnel et sentimental) est une divinité très sollicitée par les Humains.

Et pour les vaettir, n’oubliez pas au final le blot, un bol d’alcool versé au pied d’un arbre…

« Esprits du Nord », Secrets d’étoiles, 272 pages, 27 €

Science-fiction. Les noires prévisions de Christophe Bec dans ses Inexistences


Auteur de la région (né en Aveyron, longtemps installé à Albi), Christophe Bec a débuté comme simple dessinateur avant de se consacrer essentiellement à des scénarios de thrillers ou de séries de science-fiction. Avec Inexistences, grand et gros albums, il revient au dessin tout en creusant d’autres pistes puisqu’il mélange roman, peintures et BD dans cette histoire pour le moins pessimiste.

Dans un futur à peine noirci, les derniers Humains tentent de survivre dans un monde désolé. Le froid, la roche, les ruines sont omniprésentes dans ce monde halluciné où la violence semble la dernière loi en vigueur.

Comme une prédiction de ce visionnaire talentueux de ce qui attend les générations futures, malgré la COP 28 et les voitures électriques…

« Inexistences », Soleil, 152 pages, 29,95 €

Science-fiction. Le texte original du roman "Une princesse de Mars"


Si Elon Musk rêve d’aller sur Mars, c’est peut-être en raison de ce roman d’Edgar Rice Burroughs paru aux USA en 1912. Une princesse de Mars est la première des aventures de John Carter. Le premier roman de science-fiction aussi, celui qui a en grande partie codifié le space opéra et la fantasy.

On retrouve ce texte fondateur dans une superbe édition à la couverture rigide, aux aplats dorés et à la composition large et aérée. Un superbe écrin pour plonger avec délectation dans cette aventure improbable et parfois un peu datée dans son virilisme où un aventurier américain est confronté au peuple martien, des géants dirigés par une princesse d’une rare beauté, Dejah Thoris.

« Une princesse de Mars » d’Edgar Rice Burroughs, Hoëbeke, 352 pages, 28 €

Classique. Don Quichotte de la Manche revisité graphiquement par les frères Brizzi


Paul et Gaëtan Brizzi, frères jumeaux, après une jolie carrière dans le cinéma d’animation, ont consacré leur talent graphique à adapter des grands textes de la littérature mondiale. Après Céline et Vian, ils se sont attaqués à l’Enfer de Dante l’an dernier et en cette fin 2023 ils proposent leur vision d’un roman moins sombre : Don quichotte de la Manche de Miguel de Cervantes.

Essentiellement en noir et blanc avec cependant quelques passages en quadrichromie (crayons de couleur pastel du plus bel effet), l’album de 200 pages offre une vision très personnelle de cette ode à la folie dans l’Espagne médiévale.

Une redécouverte tant la version des Brizzi est originale et époustouflante de virtuosité.

« Don Quichotte de la Manche » adapté par Paul et Gaétan Brizzi, Daniel Maghen, 200 pages, 29 €
 

Comics. Hitman, méchant tueur et héros attachant


Présenté comme « le chaînon manquant entre Preacher et The Boys », la série Hitman écrite par Garth Ennis et dessinée par John McCrea a longtemps fait figure de comics le plus violent et insolent du marché.

Le héros, un tueur à gages, est mordu par un extraterrestre. Au lieu de mourir dans d’atroces souffrances, il développe des superpouvoirs comme la télépathie ou la vision à rayons X. Il deviendra Hitman et accepte dès lors des contrats sur le dos des super vilains. Dans le premier tome de cette intégrale, il croise souvent la route de Batman (qui cherche toujours à l’arrêter, ça reste un tueur…), le Joker et quantité de créatures qui adorent les humains. Surtout au petit-déjeuner.

C’est irrévérencieux (on retrouve l’esprit Boys) et dessiné dans une noirceur de bon aloi.

« Hitman » (tome 1), Urban Comics, 576 pages, 39 €

Nature. Orcas, au royaume des orques


Une petite baignade dans les eaux froides de la Norvège au nord du cercle polaire arctique, ça vous tente ? Ce qui paraît particulièrement improbable devient possible avec la magie des beaux livres. Le photographe animalier Stéphane Grazotto, après avoir suivi une famille de cachalots, a décidé de braquer ses objectifs sur les orques.

Ces mammifères marins majestueux ont pour habitude de se réunir chaque hiver dans la zone pour se goinfrer de harengs. Les poissons s’amassent par millions dans les eaux sombres et mystérieuses d’un fjord. Les orques les suivent et en profitent pour se faire un festin. La magie de la nature capturée par le photographe qui a plongé au plus près de ces redoutables prédateurs.

Un livre à l’italienne pour une jeune maison d’édition, Axoloti, qui entend sensibiliser à l’environnement par l’art et la science.

« Orcas », Éditions Axoloti, 160 pages, 29,90 €

Jeux. Résoudrez-vous Les énigmes de Sherlock Holmes ?


Si vous vous sentez l’âme et la perspicacité d’un Sherlock Holmes, ce livre d’énigmes est pour vous. Nicole Masson et Yann Caudal ont imaginé 150 énigmes et jeux divertissants qui mettront à rude épreuve vos petites cellules grises (Hercule Poirot aussi était un redoutable détective).

Dans les lieux emblématiques de Londres, face à son ennemi de toujours Moriarty, ; Holmes devra décrypter des messages codés, repérer des suspects ou découvrir qui est coupable dans ces jeux où quelques indices, s’ils sont savamment analysés, permettent de trouver la solution.

Sur le même principe, résolvez aussi les énigmes proposées à la sagacité de Lady W., jeune femme futée de la cour d’Angleterre au XIXe siècle.

« Les énigmes de Sherlock Holmes », Mango Éditions, 208 pages, 15,95 €

mercredi 15 novembre 2023

Quatre chiens et les rêves australiens

 

Le duo Crisse - Paty se reforme et part explorer d'autres rivages. Après la verte Irlande, ils installent l'action de leur nouvel album, Uluru, dans l'Australie de la fin du XIXe siècle. 

Un grand voilier, en provenance d'Angleterre, est pris dans une tempête au large des côtes australiennes. Le jeune propriétaire de quatre chiens, un couple et leurs deux chiots, préfère les sauver en les mettant dans une barrique qui dérive jusqu'au rivage. Les animaux se retrouvent seul dans ce monde inconnu et vont partir à la recherche de leur petit maître. Une aventure animalière, les canidés croisant des dingos, des kangourous, varans et autres animaux étranges et exotiques. Surtout, ils vont aussi découvrir le monde des rêves, celui qui donne cette spiritualité unique aux Aborigènes. 

Sous couvert de saga, les deux auteurs sensibilisent les lecteurs à l'importance du monde des songes. Les dessins de Paty donnent une clarté et une beauté uniques à cet album très original dans la production habituelle. 

"Uluru", Soleil, 64 pages, 15,95 €

samedi 28 octobre 2023

BD - Amour, bonne bouffe et... pistoleros


Ils sont adorables ces deux héros imaginés par Augustin Lebon. Pas forcément fréquentables, mais touchants dans leur façon de ne pas vouloir admettre que malgré les circonstances, ils ont succombé au fameux coup de foudre. Une histoire d'amour dans un cadre particulier puisqu'il frappe en plein Ouest sauvage.


Molly, rousse surnommée à juste titre « La Teigne », est une excellente cuisinière. Elle vit de ce talent dans une petite ville du Nouveau-Mexique. On est en pleine conquête de l'Ouest et les outlaws sont légion. Justement arrive en ville le dénommé Gentil, également connu sous le sobriquet moins reluisant de « Crevard ». Il remarque immédiatement Molly. Pourtant il ne doit pas oublier sa mission. Il doit faire les repérages avant le braquage de la banque locale. Un western humoristique et romantique, avec son lot d'action. Car Gentil va décider de trahir sa bande pour sauver Molly.
Une Teigne qui au passage retrouve les traces de sa mère, partie alors qu'elle était encore un bébé et, c'est plus problématique, une demi-sœur presque chef de la bande de Gentil. La suite de la série sera d'ailleurs axée sur ce trio avec des relents de vaudeville...

« Western Love (tome 1), Soleil, 56 pages, 15,50 €

dimanche 17 septembre 2023

BD - Fourmille la Walkyrie


Elle ne va pas jusqu’en Suède, se contentant de Copenhague. Fourmille Gratule, en compagnie de Yuri et Grace, accompagne un groupe de rock métal à un immense festival. Elle endosse à l’occasion sa panoplie de patronne d’une agence artistique pour leur permettre de percer dans le milieu. Mais cela ne se passe pas comme elle le veut.

Elle abandonne à leur sort les rockers, plus attirés par les substances hallucinogènes qui prolifèrent dans le quartier de Christiania qu’à répéter leurs futurs tubes. Mais c’est pile au moment où la jolie blonde endosse la personnalité de Svafa, une des neuf Walkyries des légendes nordiques.

Car depuis son arrivée à Ekho, Fourmille est régulièrement habitée par l’âme de disparus cherchant à réaliser une dernière action pour bénéficier, enfin, de la paix éternelle. Svafa, intrépide et un peu paranoïaque, veut récupérer un anneau maudit et le faire fondre dans la lave du volcan islandais d’Eyjafjallajökull.

Une aventure très fantasy, avec de nombreuses références et gags en relation avec Le seigneur des anneaux et toute la mythologie nordique. Une histoire sans temps mort par un Arleston en verve, toujours magnifiée par les dessins efficaces et si expressifs (notamment quand les deux héroïnes, Fourmille et Grace testent les saunas et autres bains chauds dans le plus simple appareil) d’Alessandro Barbucci.

 « Ekho, monde miroir » (tome 12), Soleil, 56 pages, 15,50 €
 

mardi 4 juillet 2023

BD - P’tits Diables à la mer


Les vacances en famille, quels délicieux souvenirs. Sauf si comme les P’tits Diables, personnages de BD imaginés par Dutto, frère et sœurs se haïssent.

Tom et Nina vivent dans ces «Vacances diaboliques» (Soleil, 11,50 €), leur première grande aventure. Un récit complet ponctué de quantité de gags. En compagnie de leur père, de leur mère et du chat Grimmy, les P’tits Diables se réjouissent de ces dix jours de farniente dans une jolie maison au bord de la mer. Mais rapidement le séjour se transforme en cauchemar.

Premier problème : ils doivent dormir dans la même chambre. Mais surtout ils sont rejoint par leur cousin Francis. Un véritable psychopathe, expert pour faire accuser le frère ou la sœur, voire les deux en même temps, des pires bêtises imaginaires.

Tom et Nina devront mettre leurs querelles incessantes en pause pour tenter de surmonter l’obstacle Francis.

Ce récit sur l’amitié, l’adversité, la famille et la manipulation, en plus d’être véritablement bidonnant, donne des clés aux plus jeunes pour supporter des situations compliquées. Les parents y trouveront aussi matière à réflexion sur la vie en famille, forcément un peu différente en vacances.