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mercredi 21 août 2024

BD - Fière Écosse qui résiste aux Romains


Si les Romains ont conquis toute la Gaule (excepté un petit village…), il est d’autres parties de l’Europe qui ont toujours résisté au rouleau compresseur des légions. Loin de la caricature, le premier tome de Caledonia, écrit par Corbeyran et dessiné par Despujol, raconte comment des tribus celtes, essentiellement mues par une farouche volonté de liberté, harcèle les soldats de Rome au point de faire paniquer ces soldats d’élite.


Lucius, le commandant en chef de la IXe légion refuse d’ordonner la retraite. à l’abri dans un fortin, il continue de lancer des expéditions et malgré les lourdes pertes parvient à capturer Leta, la fille du chef Galam. L’album, en plus de combats au corps à corps sanglants et acharnés, véritable prouesse du dessinateur, raconte le travail psychologique de Lucius pour tenter de gagner la confiance de sa prisonnière. Mais c’est mal connaître les Écossaises.

Leta va elle aussi manipuler l’officier de l’armée des envahisseurs et faire appel à des alliés peu communs.

L’irruption du fantastique dans cette chronique historique donne une occasion supplémentaire à Emmanuel Despujol d’exposer avec bonheur son extraordinaire talent.
« Caledonia » (tome 1), Soleil, 56 pages, 15,50 €

lundi 24 octobre 2022

DVD - A la découverte du "Limbo"


Certains films ont tout pour intriguer. Limbo de Ben Sharrock interpelle par l’association de plusieurs facteurs normalement peu compatibles. Ou du moins rarement vus ensemble. Sur une petite île au nord de l’Écosse, des réfugiés tentent de survivre. Parmi eux, Omar (Amir El-Masry), venu de Syrie, ne quitte jamais son oud soigneusement rangé dans son étui. De la musique orientale sur les terres froides et ventées des Hébrides ? Le cocktail se révèle au final plus que savoureux. Après des mois de galère et de prise de risque notamment en Méditerranée, le film raconte le quotidien morne et triste de quatre réfugiés, hébergés sur cette île quasi déserte essentiellement peuplée de moutons. Ils attendent une hypothétique réponse à leur demande d’asile. Omar, séparé de sa famille, n’arrive plus à jouer de son instrument. Pourtant dans son pays il était un virtuose. Comment se reconstruire ? Pourquoi vouloir une seconde vie, Limbo (L’atelier d’images) apporte plus que des réponses, c’est une véritable philosophie de la résilience qui est mise en pratique dans une histoire finalement universelle. 

mercredi 1 mars 2017

Cinéma : Le retour des Ecossais fous de "Trainspotting"

TRAINSPOTTING 2. Danny Boyle a osé. Osé faire une suite à Trainspotting, son film culte de la fin des années 90. Les jeunes Écossais ont vieilli. Leur folie est toujours source d'incroyables péripéties.


La sortie de « Trainspotting » en 1996 a pour beaucoup été un choc inoubliable. Danny Boyle y mettait en vedette une jeunesse écossaise gangrenée par la drogue. Film devenu culte, lançant la carrière du réalisateur britannique mais également des acteurs principaux dont Ewan McGregor qui depuis a conquis Hollywood. Vingt ans plus tard, Danny Boyle reprend la même bande et plonge en pleine nostalgie un public de fans qui, comme lui et les personnages, a pris 20 ans dans les dents. Cela aurait pu être une opportunité pour relancer une carrière déclinante (on a vu en France quelques catastrophes issues de tels montages financiers), mais c’est un formidable film parfaitement dosé entre clins d’œil, nostalgie et remise en question. Avec ce petit plus qui va avec l’âge : l’optimisme.
Il y a 20 ans, Mark « Rent Boy » (Ewan McGregor) trahissait ses potes et partait avec le magot. Aujourd’hui il est de retour à Glasgow. Pour la première fois. Il est rangé. Une compagne, un boulot honnête aux Pays-Bas. C’est un malaise cardiaque qui le pousse à vouloir revoir son pays natal, si dé- testé, mais qui lui manque tant. Pendant ce temps, les trois escroqués ont continué vaille que vaille leur vie de merde sous la pluie et le crachin de Glasgow. Spud (Ewen Bremner), toujours junkie, tente encore une fois de décrocher. En vain. Il écrit une ultime lettre à la mère de son fils et se lance dans une nouvelle tentative de suicide. Simon « Sick Boy » (Jonny Lee Miller), tout en tenant le bar dé- sert de sa tante, utilise les charmes de sa petite amie du moment Veronica (Anjela Nedyalkova) pour faire chanter des maris volages. Quant à Begbie (Robert Carlyle) il croupit en prison depuis des années.
■ Begbie le furieux
Mark décide de rendre visite à Spud et le sauve in extremis. Les retrouvailles avec Simon sont plus agitées. Il n’a pas pardonné. Reste qu’il a besoin de Mark pour une nouvelle arnaque. Donc, ils se rabibochent. Le problème viendra de Begbie. Il parvient à s’évader et quand il apprend que Mark est dans les parages, il pète de nouveau les plombs et se lance dans une vendetta redoutable.
Le film, enlevé, rythmé par une bande-son très vintage, est un ré- gal. Surtout si l’on a déjà vu le premier. On retrouve des lieux emblématiques comme les toilettes crasseuses du pub, lieu du pire trip d’héroïnomane du cinéma. Ou le retour à la campagne, pour rendre hommage à Tommy. Car c’est la grande nouveauté du film, il y a du sens et de l’empathie. Les trois copains à la dérive (Mark a beaucoup embelli sa situation à Amsterdam) vont se comprendre, s’unir, s’épauler et trouver leur voie. Le personnage de Spud prend une dimension plus importante, plus centrale dans l’intrigue. Le grand dadais, touchant de maladresse et de frousse, va trouver un dérivatif à l’héroïne. Et même Begbie va prendre conscience que son monde, fait de colère et de violence, ne peut pas être bon pour ses proches.
Et comme dans toute combine il faut un gagnant, ce ne sera pas Mark qui cette fois l’emportera mais le personnage qui en aura le plus besoin. Et qui sans doute le mérite le plus. 


Robert Carlyle crève l'écran



Du premier volet de Trainspotting, deux acteurs ont particulièrement émergé. Ewan McGregor (Star Wars) en premier lieu et dans une moindre mesure Robert Carlyle. Après des rôles dans des drames sociaux typiques du cinéma anglais, il explose dans le rôle de Begbie, énervé chronique, alcoolique et violent. Essai transformé avec sa participation à « The Full Monty », l’histoire des chômeurs stripteaseurs. Tout en tournant en Angleterre, il est aussi de nombre de films américains. Il devient un « méchant » récurrent, spécialiste de seconds rôles savoureux.
En même temps il accepte souvent les participations à des séries télé populaires et son visage devient de plus en plus connu. Notamment quand il devient le personnage principal de « Stargate Universe » pour deux saisons et le grand méchant de « Once upon a time ».
Dans Trainspotting 2 il porte sur ses épaules l’essentiel du volet comique du film de Danny Boyle. Sa technique pour s’évader est osée mais surtout hilarante. Et quand il découvre le retour de Mark, son pire ennemi, à Glasgow, il se transforme en fou furieux capable de tout. En cavale, ses déguisements, ratés, attirent toujours l’attention. Sans compter que ses longues années de prison ont eu des effets néfastes sur sa libido et sa virilité. Alors se lancer dans une course-poursuite dans les faubourgs de la capitale écossaise, après avoir ingurgité six comprimés de viagra n’est pas chose aisée. Autant que de ne pas rire à gorge déployée dans le cinéma

samedi 15 février 2014

BD - Collision d'égos à Whaligoë


On n'arrête plus Yann. Le scénariste des Innommables multiplie les projets. Sans distinction de maison d'édition. Cette fois c'est chez Casterman (d'ici à ce qu'on lui propose la reprise de Tintin qui se murmure de plus en plus...) qu'il imagine les péripéties d'un couple improbable en plein romantisme du 19e siècle. Douglas est un dandy, érudit et poète. Speranza, sa maîtresse, est aussi belle que dépendante à la drogue, du laudanum en l'occurrence. Ils sont bloqués à Whaligoë, petite bourgade écossaise. Douglas tente de découvrir qui se cache derrière le pseudonyme d'Ellis Bell, écrivain dont la première publication est d'une extraordinaire beauté. 
Un certain Branwell, brute épaisse, vulgaire et illettrée, prétend être cet écrivain promis à un bel avenir. Douglas ne le croit pas et le défie en duel. 
La dernière partie de ce diptyque dessiné par Virginie Augustin permet à Yann de pondre quelques vers et allégories que Chateaubriand ne renierait pas. Car décidément, l'ancien trublion des Hauts de page de Spirou sait tout faire.

« Whaligoë » (tome 2), Casterman, 13,50 €