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mercredi 14 mai 2025

BD - Agrippine, princesse de sang

La série des Reines de sang se penche sur le rôle des femmes dans la Rome antique. Pas évident d'être l'épouse d'un empereur ou d'un général. A part donner des héritiers mâles, leur utilité n'est jamais essentielle. C'est le cas de la jeune Agrippine. Rome est déchirée entre deux factions. Le peuple voudrait que le général César Germanicus, cantonné en Germanie, accède au pouvoir. Mais Tibère, le gendre d'Auguste, premier empereur, s'accroche au pouvoir. Agrippine est la fille du général. Un père qu'elle ne verra que peu. Entre guerres et négociations, il est souvent loin de la capitale. Et rapidement son pouvoir fait peur. Une dose de poison plus tard, il quitte définitivement la scène politique. La succession se fera donc entre les enfants de Tibère et ceux du général. Mais Agrippine a bien l'intention de tenir un rôle dans ce jeu politique dangereux. 

Racontée par Luca Blengino sur des dessins très expressifs de Roberto Ali, la vie d'Agrippine sera présentée en trois volumes (le second en septembre, le troisième en janvier 2026), agrémenté de deux autres titres sur des femmes importantes de la Rome antique : Messaline (septembre) et Poppée (janvier). Le quotidien d'Agrippine se partage entre études et plaisirs simples de la vie. Mais elle doit sans cesse être sur ses gardes. Notamment quand son frère Caligula est dans les parages. Il est persuadé que pour assurer la pérennité du sang céleste de la lignée, il doit faire un enfant à sa sœur...  Elle n'a pas encore 10 ans... 

Agrippine, une fois adulte, sera transformée en cadeau pour réconcilier les deux factions. Elle acceptera de baisser la tête et de se taire. Mais ce sera la dernière fois. De cette union non voulue, elle donnera le jour au redouté Néron, futur empereur. La suite de la série verra naître une des plus terribles reines de sang. 

"Agrippine" (tome 1), Delcourt, 48 pages, 15,50 €

mercredi 21 août 2024

BD - Fière Écosse qui résiste aux Romains


Si les Romains ont conquis toute la Gaule (excepté un petit village…), il est d’autres parties de l’Europe qui ont toujours résisté au rouleau compresseur des légions. Loin de la caricature, le premier tome de Caledonia, écrit par Corbeyran et dessiné par Despujol, raconte comment des tribus celtes, essentiellement mues par une farouche volonté de liberté, harcèle les soldats de Rome au point de faire paniquer ces soldats d’élite.


Lucius, le commandant en chef de la IXe légion refuse d’ordonner la retraite. à l’abri dans un fortin, il continue de lancer des expéditions et malgré les lourdes pertes parvient à capturer Leta, la fille du chef Galam. L’album, en plus de combats au corps à corps sanglants et acharnés, véritable prouesse du dessinateur, raconte le travail psychologique de Lucius pour tenter de gagner la confiance de sa prisonnière. Mais c’est mal connaître les Écossaises.

Leta va elle aussi manipuler l’officier de l’armée des envahisseurs et faire appel à des alliés peu communs.

L’irruption du fantastique dans cette chronique historique donne une occasion supplémentaire à Emmanuel Despujol d’exposer avec bonheur son extraordinaire talent.
« Caledonia » (tome 1), Soleil, 56 pages, 15,50 €

dimanche 12 novembre 2023

BD - La suite des aventures d'Alix, historique


Si Gaston a longtemps été un pilier des éditions Dupuis et du journal Spirou, Alix en a été de même pour les éditions Casterman et le journal Tintin. Mais pour le jeune Gaulois imaginé par Jacques Martin en 1948, pas d’éclipse. C’est de son vivant que le dessinateur a choisi ses repreneurs. Et cela continue avec plusieurs équipes pour animer cette BD historique passionnante.


Dans ce 42e titre de la série, on retrouve au scénario Roger Seiter et au dessin Marc Jailloux. Une aventure entre Égypte et Grèce. Alix quitte Alexandrie pour Rome. Mais en chemin, sur cette Méditerranée déjà très fréquentée, il est chargé par César d’une mission en Grèce. Il doit retrouver les vestiges d’Achille et tenter de juguler une révolte des provinces grecques contre l’empire romain. Beaucoup de mythologie dans ce récit, et d’ennemis pour Alix qui doit affronter les troupes de Pompée mais aussi l’avide Arbacès et les gardiens de la sépulture du célèbre Grec.

Comme toujours, un album d’Alix permet au lecteur d’en apprendre un peu sur l’histoire de Rome ou de la région. La reconstitution des décors, costumes et coutumes est toujours aussi minutieuse et les dessins de Jailloux dans la droite lignée de Jacques Martin quand il était au sommet de son art.

« Alix » (tome 42), Casterman, 48 pages, 12,50 €

lundi 27 février 2023

BD - Alix face à la furie des Amazones

Pour relancer une série un peu essoufflée, il suffit parfois de peu de choses. Dans le cas d’Alix, créé par Jacques Martin et repris par quantité d’auteurs qui ont avant tout essayé de copier le maître sans amener beaucoup de changement, il aura suffi de demander à une femme scénariste de s’approprier ce monde de référence dans la BD historique pour dynamiter et relancer la franchise. Valérie Mangin arrive donc en sauveuse en imaginant, en premier lieu, un Alix plus âgé, devenu sénateur. Une série parallèle dessinée par Thierry Démarez. Le succès aidant, Casterman la sollicite pour plonger dans la série initiale, celle où Alix et Enak, jeunes et fougueux, sillonnent l’empire romain pour vivre des aventures édifiantes.

Après le tome 40, l’œil du minotaure, Valérie Mangin signe le tome 41, La reine des Amazones, toujours avec Chrys Millien au dessin. Une femme au scénario et des femmes dans l’action.

Alix et Enak, en visite chez un ami à Thessalonique dans la province de Macédoine, découvrent la légende des Amazones. Ces femmes guerrières, indépendantes, fières et intransigeantes, résistent à la domination romaine. Délia, la plus forte de toutes, s’est proclamée reine des Amazones et entretient une petite armée qui veut se mesurer aux soldats de Rome. Folklore ou véritable volonté d’indépendance ? Alix ne peut que comprendre ces femmes, souvent exploitées par les hommes, notamment les colons envoyés par César. Mais quand des femmes sont enlevées voire assassinée en pleine nuit dans Thessalonique, la situation change. Qui sont véritablement ces Amazones ? Alix, bien malgré lui, devra affronter ces femmes déterminées, même s’il n’est pas véritablement du bon côté de l’histoire.

L’émergence du féminisme dans un univers outrageusement masculin (et de plus en plus homosexuel, ce qui n’était que suggéré à l’époque de Martin semble beaucoup plus explicite dans la reprise de Valérie Mangin), donne un petit air d’actualité à des albums mêlant habilement réalité historique et récit progressiste.

« Alix, la reine des Amazones » (tome 41), Casterman, 12,50 €


dimanche 19 juin 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : De mères à maires

rome, paris, maire, hidalgo, raggiMême si, au final, le règne du mâle est loin d'être terminé, dans le symbole, les mentalités changent. En Europe, pour être maire d'une grande ville, mieux vaut depuis quelques années être également mère de famille. Après Paris et Anne Hidalgo, d'autres grandes capitales sont tombées dans l'escarcelle des femmes. Madrid et Barcelone ont profité de la vague Podemos pour renouveler le personnel politique et le genre dominant.
Ce week-end c'est en Italie que les femmes ont pris le pouvoir. Virginia Raggi pour le mouvement populiste "cinq étoiles" se retrouve à la tête de Rome. Juste retour des choses quand on sait que la ville est née, selon la légende, grâce à Romulus et Remus, sauvés par une louve. Et Virginia Raggi a tout de la louve. Aimante avec ses enfants, sans doute, elle peut mordre aussi. Jeune avocate, brillante et au charme certain, elle risque de marquer la ville éternelle de son empreinte. Un renouvellement complet des pratiques très machos de la classe politique italienne. Il suffit de se souvenir sur quels critères Berlusconi choisissait ses ministres femmes pour comprendre l'évolution des mentalités. Des mensurations parfaites valaient plus qu'une ou un CV prestigieux.
Plus près de nous, Carole Delga dirige la région. Seul membre du gouvernement originaire de l'Aude et des P.-O. la ministre Ségolène Neuville. Reste le titre suprême, la présidence de la République. Mais là, vu les candidats aux différentes primaires, inutile de rêver à une présidente en 2017.

mardi 19 mars 2013

Billet - Habemus Tweetam

« 
Chers amis, je vous remercie de grand cœur et je vous demande de continuer à prier pour moi. » Habemus Tweetam ! Le pape François a enfin tweeté. Son compte officiel en anglais, fort de près de 2 millions d'abonnés, s'est réveillé ce dimanche sur le coup de midi. Un tweet traduit et diffusé simultanément sur ses nombreux comptes, du français au latin en passant par l'espagnol et l'arabe. Un premier message repris des milliers de fois, comme quand le Vatican a annoncé l'élection de François. Mais il n'atteint pas les records de mercredi soir : le compteur était monté jusqu'à 130 000 tweets à la minute. Benoît XVI avait lancé le mouvement. Une trentaine de tweets seulement. Certaines mauvaises langues prétendent que c'est en découvrant la rapidité du réseau que Joseph Ratzinger a pris conscience qu'il était temps pour lui d'abandonner sa charge.
François ne semble pas être à la pointe de la modernité. Mais il ne manque pas d'esprit. Lors de ses rares prises de paroles post-élection, il a souvent eu un petit mot pour plaisanter. Revenant sur le déroulement du Conclave, il a eu une expression très imagée pour définir le moment où il a compris qu'il risquait d'être élu : « Quand les choses sont devenues dangereuses... » Il a le sens de la formule. Idéal pour Twitter. Malheureusement, il y a peu de chance que le compte @pontifex concurrence les « stars de la déconne en 140 signes ».
 
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce lundi en dernière page de l'Indépendant. 

mardi 14 août 2012

BD - Insaisissable Cassio de Desberg et Reculé au Lombard


De toutes les séries historiques de Desberg, Cassio est celle qui offre le plus de possibilités de rebondissements à son scénariste. Cassio, bâtard aux pouvoirs médicinaux sans commune mesure, arrive à Rome. Il va retrouver dans l'entourage de l'empereur Antonin quelques uns de ses pires ennemis. Ceux-là même qui l'avaient laissé pour mort quelques mois plus tôt dans le quatrième tome de la série dessinée par Reculé. Cassio réapparaît, et a bien l'intention de se venger. 
Ces deux tomes, constituant un cycle complet, racontent comment il s'est imposé à Rome et surtout s'est attiré des inimitiés mortelles. En parallèle, de nos jours, une archéologue est elle aussi sur les traces de Cassio. 
Des recherches qui sèment mort et désolation autour d'elle. Elle réchappe à divers guet-apens grâce aux interventions d'un mystérieux bienfaiteur. Et le lecteur de s'imaginer que Cassio a traversé les siècles. Mais ce n'est que pure spéculation, Desberg et Reculé ayant certainement d'autres développements à proposer aux fans (de plus en plus nombreux) de la série.

« Cassio » (tomes 5 et 6), Le Lombard, 12 €

mercredi 18 avril 2012

BD - Intrigues romaines autour des "Boucliers de Mars"


Rome, ses intrigues et sa décadence sont au centre des « Boucliers de Mars », série historique due à la conjugaison des talents de Gilles Chaillet et Christian Gine. Le premier nous a quittés l'an dernier. Mais Gine entend achever cette histoire prévue en trois tomes. Le second vient de paraître et confirme le talent de conteur de Chaillet (créateur du personnage de Vasco). 

Les boucliers sont au nombre de douze et sont censés prévenir l'empire romain des périls le menaçant. Des boucliers dérobés, signe que les Parthes (les ennemis du moment) bénéficient de complicités au plus haut sommet de l'Etat. Un centurion, Lucius, et un préteur urbain, Hadrien, sont au centre de l'intrigue. Une leçon d'Histoire passionnante, digne des meilleurs Alix.

« Les boucliers de Mars » (tome 2), Glénat, 13,90 € 

jeudi 6 décembre 2007

BD - Alix et l'Ibère

Alix et Enak sont toujours au service de César. L'empereur romain, après avoir conquis la Gaule, s'attaque à la péninsule ibérique. Mais le peuple des Ibères est fier et difficile à soumettre, le stratège romain va s'en rendre compte à ses dépens. Sur ces terres arides, bordées par la Méditerranée, Alix semble las de ces batailles et conquêtes sans fin. César le comprend et lui offre une splendide ferme, idéalement placée. Mais pour cela il en chasse manu militari les actuels propriétaires, une famille d'Ibères vivant jusqu'alors en paix... 

Alix bien évidemment refuse, César insiste. Notre héros, contraint, s'installe dans le vaste bâtiment. Une nuit, il est capturé par une bande de rebelles ibères. A leur tête Tarago, fier guerrier prêt à tout pour libérer son peuple du joug romain. Entre lui et Alix, tout est prétexte à désaccord. Un face à face où forcément il y aura un vainqueur et un vaincu. 

Tout l'album, écrit par Jacques Martin, François Maingoval et Patrick Weber, est construit sur cet antagonisme rédhibitoire. Pourtant les deux hommes, fonctionnent sur le même principe et pourraient s'apprécier... Ce long duel peuplé de coups de théâtre a été dessiné par Christophe Simon. L'esprit de Jacques Martin est parfaitement conservé.

"Alix" n° 26, Casterman, 9,50 €