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jeudi 12 septembre 2024

BD - L’autre Thorgal, héros de la Saga


Thorgal se démultiplie. Après les aventures parallèles (Jeunesse, Louve, Kriss…), place à la Saga. Une autre façon de satisfaire les fans de la série imaginée par Van Hamme et Rosinski. L’occasion pour certains auteurs de s’emparer d’un personnage et d’un monde dans des romans graphiques plus longs.

Le 3e titre de la collection voit le retour de deux experts des aventures du Viking : Yann et Surzhenko. Ils se proposent de combler un trou dans les albums de la série d’origine. Shaïgan raconte la vie du Thorgal devenu amnésique et « reconditionné » par la perfide Kriss de Valnor en Shaïgan-sans-merci, le sanguinaire pirate.


Un épisode prenant place juste avant Géants, paru en 1996. De plus en plus incapable de tuer, Thorgal-Shaïgan demande conseil à un sorcier qui peut lire le passé. Il lui promet de lui révéler sa véritable identité contre une épée magique enterrée avec la dépouille d’un roi. Après une présentation du contexte, le reste de l’album multiplie les combats et découvertes sur une île défendue par des morts vivants. Des combats, à terre mais aussi sur les flots, qui permettent à Surzhenko de signer de superbes planches.

Le scénario de Yann, bourré de références, est avant tout un hommage au travail de Van Hamme. Une Saga dont on ne se lassera jamais.
« Thorgal Saga - Shaïgan », Le Lombard, 88 pages, 21,50 €

lundi 18 mars 2024

BD - Quand la violence déborde des cases

 Beaucoup de noir, un peu de rouge sang : Quelque chose de froid et Brigantus sont deux albums de BD particulièrement violents. Le premier se déroule aux USA durant les années 30, chez les gangsters, le second raconte le périple sanglant de légionnaires romains à la conquête de l’Écosse. 

Froid comme un cadavre

Parmi les nombreuses sorties signées de Philippe Pelaez, Quelque chose de froid sort de l’ordinaire. Il est vrai que le scénariste le plus recherché du moment aborde un genre qu’il connaît particulièrement et aime par-dessus tout : le polar hommage aux films noirs américains.

Et pour illustrer cette histoire de vengeance implacable, il s’est adjugé le concours d’Hugues Labiano, dessinateur toulousain très à l’aise pour rendre ces ambiances sombres et inquiétantes.

En 1936, Ethan Hedgeway revient à Cleveland après un long séjour en prison. Ancien comptable, suspecté d’avoir trahi son patron, Frank Milano, parrain de la pègre de cette ville du nord des USA, Ethan sait qu’il est en sursis. Récemment, les sbires de Milano ont enlevé sa femme puis l’ont libérée… en morceaux. Bien décidé à se venger, Ethan trouve refuge dans un petit hôtel et parvient à déjouer plusieurs tentatives d’assassinats. Il tente de comprendre qui est le plus dangereux entre la police corrompue, la mafia omniprésente et Victoria, ravissante unijambiste qui lui fait du charme.

L’intrigue est sombre, les événements dramatiques. Mais cela ne suffisait pas à Philippe Pelaez qui y a rajouté une angoissante série de crimes dans les bidonvilles de Cleveland. Un fou qui après avoir assassiné ses victimes, les démembre et les décapite. Un album magistral, premier d’une trilogie autour du noir. Les deux auteurs seront aux Rencontres autour de la BD de Gruissan le week-end du 13 et 14 avril. L’occasion de se faire dédicacer le tirage de luxe en noir et blanc proposé en plus de l’édition classique, en couleurs.

Légionnaire ou bête à massacrer

Hermann n’en a pas terminé de nous surprendre. Le dessinateur de Bernard Prince ou Jeremiah, rajoute un univers à sa palette graphique : le péplum. Il a déjà fait du western (Comanche, Duke), des récits historiques (les Tours de Bois-Maury), mais avec Brigantus il plonge ses pinceaux dans l’empire roman.

Sur un scénario de son fils, Yves H., il raconte les déboires de Brigantus, légionnaire romain. Avec ses camarades qui le détestent, Brigantus participe à la conquête de l’île de Bretagne. Ils s’enfoncent de plus en plus au Nord, vers ce qui deviendra l’Écosse.

Mais la résistance des autochtones est de plus en plus farouche. En quelques planches d’une extraordinaire violence, Hermann dessine un Brigantus, féroce colosse sans pitié, tuant des dizaines d’assaillants dans des torrents de sang. Il sera presque le seul survivant. Et une fois à l’abri, dans une caserne romaine, il sera accusé de trahison. Brigantus, héros et banni. La trame ressemble à un western. Mais les décors, landes désolées recouvertes de brouillard, marécages fétides, modifient la donne.

Pas de soleil éclatant, juste du froid et de l’humidité rendant la survie encore plus compliquée. Un premier tome efficace, avec un Hermann qui a un peu modifié son trait en perdant un peu de précision, mais conserve toujours cette force et puissance rarement atteintes par d’autres dessinateurs.

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« Quelque chose de froid », Glénat, 64 pages, 15,50 € (Édition noir et blanc, 29,50 €)

« Brigantus » (tome 1), Le Lombard, 56 pages, 15,95 €

vendredi 1 décembre 2023

BD - Thorgal chasse les yeux


Repris par Yann au scénario et Vignaux au dessin, Thorgal continue sa longue quête d’aventures dans le Grand Nord. Il quitte enfin la zone du vaisseau spatial qui l’a amené sur terre pour replonger dans des légendes nordiques qui constituent le cœur de la série créée par Van Hamme et Rosinski il y a déjà 46 ans.

Sur un frêle esquif, avec Jolan son fils et la compagne de ce dernier Boréale, ultime rescapée du vaisseau spatial, il s’échoue sur un récif. Il va chercher du secours dans un village terrorisé par un chef despotique. Il devra ramener une roche garnie des yeux d’un millier d’habitants d’Asgard.


Entre des traîtres, des vipères rouges, des charlatans et une jeune guerrière désirant se venger, le héros a beaucoup à faire. Un épisode dense, à la narration parfaite comme toujours avec Yann, et des dessins qui s’éloignent de plus en plus du style de Rosinski. En réalité, on a l’impression que Vignaux, le dessinateur, manie le pinceau aussi bien qu’un René Follet voire un Raymond Poïvet.

« Thorgal » (tome 41), Le Lombard, 48 pages, 12,95 €


vendredi 13 octobre 2023

Un journal - Tintin, 77 ans pour tous les jeunes

Plus qu’une madeleine pour quelques générations, le journal Tintin représente souvent une découverte du monde, de la culture, de la lecture et d’une façon générale de la bande dessinée. Avec son slogan « pour les jeunes de 7 à 77 ans », il ne pouvait que rebondir à l’occasion de son… 77e anniversaire.

Disparu depuis de trop longues décennies, l’hebdomadaire revient pour un numéro exceptionnel de près de 400 pages.

Au sommaire de longs articles sur la revue, les personnages emblématiques et l’univers de Hergé, bien entendu, mais surtout des dizaines de BD permettant à des auteurs actuels de rendre hommage aux grands anciens. Nob, par exemple, signe des gags de Modeste et Pompom. Avec deux exceptions : Hermann dessine une histoire complète de la très regrettée Comanche et Crisse reprend pour quelques pages son adorable Nahomi.

« Journal Tintin, numéro spécial 77 ans », collectif, Le Lombard, 400 pages, 29,90 €)

vendredi 9 juin 2023

BD - Quand Tebo revisite l’univers des Schtroumpfs


Il est des univers compliqués à modifier. On pensait que les Schtroumpfs imaginés par Peyo étaient inamovibles. Et puis le petit génie Tebo s’empare des petits bonshommes en bleu et tout devient évident. De série un peu simpliste, moralisatrices et aux dessins de plus en plus figés, il en fait une aventure désopilante, dynamique et très novatrice. Les puristes vont s’étrangler, tous les autres (la grande majorité des lecteurs de BD intelligente) vont apprécier.

Tout commence par la chute d’un Schtroumpf du haut du toit d’une maison champignon. Quand il se réveille, un collègue lui demande s’il va bien. Mais comme il ne parle pas le schtroumpf (en clair il remplace un mot sur deux par « Schtroumpf »), le nouveau ne comprend pas. Le village doit rapidement de rendre à l’évidence, ce Schtroumpf n’est pas d’ici.


Qui est-il ? C’est la question qui va servir de fil rouge à cet album de 56 pages, avec une incroyable révélation dans les dix dernières pages.

Pour retrouver l’origine de ce Schtroumpf mystère, Costaud, Lunettes et la Schtroumpfette vont aller explorer les environs en sa compagnie, se retrouver aux prises avec un poisson carnivore, une chauve-souris agressive, un dragon et une poule idiote. Sans oublier le nouveau méchant de la série : l’alchimiste Haltegadin. Une reprise hommage qui devrait être la norme.

« Qui est ce Schtroumpf », Le Lombard, 11,50 €

mercredi 24 mai 2023

BD - Sel, travail des enfants et Schtroumpfs

Comment faire passer des messages politiques dans les BD pour les plus jeunes ? Les scénaristes des Schtroumpfs ont parfaitement assimilé le concept.

Sous couvert d’aller chercher un peu de sel dans une mine secrète, les Schtroumpfs vont se retrouver à dénoncer le travail forcé des enfants ainsi que la libération des femmes puisque la Schtroumpfette va constater que porter le pantalon est plus pratique que la robe. Reste une jolie histoire d’entraide dessinée dans le style de Peyo par Miguel Diaz Vizoso.

« Les Schtroumpfs » (tome 40), Le Lombard, 11,50 €

vendredi 11 novembre 2022

BD - Sel et Schtroumpfs


Comment faire passer des messages politiques dans les BD pour les plus jeunes ? Les scénaristes des Schtroumpfs ont parfaitement assimilé le concept. 

Sous couvert d’aller chercher un peu de sel dans une mine secrète, les Schtroumpfs vont se retrouver à dénoncer le travail forcé des enfants ainsi que la libération des femmes puisque la Schtroumpfette va constater que porter le pantalon est plus pratique que la robe.

 Reste une jolie histoire d’entraide dessinée dans le style de Peyo par Miguel Diaz Vizoso.

« Les Schtroumpfs » (tome 40), Le Lombard, 11,50 €

mardi 14 juillet 2020

BD - Rafales contre Rafales



14-Juillet oblige, plongez dans les exploits de l’armée française. Avec Centaures, série écrite par Heurzet et dessinée par Loutte, le Charles de Gaulle est envoyé dans l’océan Indien. Il doit aider à l’évacuation des ressortissants français de l’archipel des Amandines, en plein coup d’État. De la politique-fiction très plausible, avec groupe de mercenaires capables de piloter les deux Rafales de l’armée de l’air de cette petite république insulaire.

Cela donne des combats entre Rafale dans le ciel des tropiques. Les amateurs de BD aéronautiques (très nombreux depuis Buck Danny ou les Chevaliers du Ciel) se régaleront. Les autres risquent de ne pas très apprécier le jargon martial et technique.




« Centaures » (tome 2), Le Lombard, 12,45 €

vendredi 3 juillet 2020

BD : les trois albums incontournables de l’été 2020

La sélection de ces trois BD incontournables de l’été est forcément subjective. Mais soyez certains qu’avec ces trois albums de BD, votre lecture sortira des sentiers battus. Peau d’homme est un conte féministe moderne écrit par Hubert et dessiné par Zanzim. Jim signe enfin le 4e et dernier volet de sa saga romantique Une nuit à Rome. Enfin, en ces temps de pandémie, c’est un autre fléau qui a dévasté la planète dans Le convoyeur, série de SF écrite par Tristan Roulot et dessinée par Dimitri Armand.


Peau d’homme




En Italie, vers la Renaissance, la belle, jeune et naïve Bianca va se marier avec Giovanno. Un mariage arrangé. Mais les femmes de la famille de Bianca ont un secret. Elles possèdent une peau d’homme. 

Si une femme l’enfile, elle se transforme et jeune homme. Voilà comment Bianca va découvrir les réalités du monde des hommes dès qu’elle se transforme en Lorenzo, le nom de la peau. Hubert et Zanzim signent un conte remarquable de modernité. Bianca, devenue homme, va côtoyer son futur mari.



 Un vantard, buveur mais qui cache aussi bien des secrets. Notamment qu’il va se marier mais qu’en réalité il a un faible pour les garçons. Et Bianca d’entendre de la bouche de son futur mari qu’il ne voudrait pas vivre avec cette Bianca mais Lorenzo. Cette variation sur les préférences sexuelles, le genre, les habitus et les préjugés est d’une justesse implacable.  

Peau d’homme, Glénat, 27 €


Une nuit à Rome




50 ans, le tournant. La jeunesse insouciante à 20, la raison à 40 mais que peut-on vivre quand on a 50 ans ? Jim dans sa saga romantique débutée en 2012 tente de donner un embryon de réponse. Ce quatrième et dernier volet termine le second cycle. Dans le premier, Raphaël, retrouvant dans une veille cassette VHS une vidéo de lui et sa petite amie de quand il avait 20 ans se promettre de passer leurs 40 ans ensemble. Ils le font à Rome. Puis retournent à leurs petites vies rangées.

 Rebelote pour les 50 ans. Raphaël invite Marie à ses 50 ans. A Rome toujours, capitale italienne merveilleusement dessinée par Jim. Marie hostile dans un premier temps car elle sait que sa mère va mourir. 

Mais comme à 40 ans, la magie va de nouveau fonctionner. Sauf qu’à 50 ans, il est accidents de la vie dont il est plus compliqué de se remettre qu’à 20 ou 30…

Une nuit à Rome (tome 4), Bamboo Grand Angle, 18,90 €


Le convoyeur




Excellent dessinateur remarqué dans deux autres séries aux univers différents (Sykes et Texas Jack), Dimitri Armand frappe de nouveau fort avec le premier tome des aventures futuristes du Convoyeur.

 Dans un avenir proche, un virus a ravagé la planète. Il s’est attaqué au fer. Le métal a perdu toutes ses qualités. La civilisation s’est écroulée. Et l’Humanité s’est abâtardie à cause de ce fer manquant dans le sang. 


Le Convoyeur est une sorte de chasseur de primes. Il accepte de ramener ce qu’on lui demande (un trésor, un être aimé enlevé, un objet) en échange d’un simple service : gober un œuf spécial. Dans ce premier album, il va traîner dans ce qui ressemble à l’Occitanie d’après l’apocalypse (il va de Caor au fief du duc d’Arcasso), acceptant d’aider un village de femmes déserté par tous les hommes. Magistral !

Le convoyeur (tome 1), Le Lombard, 14,45 €

mercredi 25 mars 2020

BD - Albums en numérique gratuits : Le Lombard et Dupuis régalent


Non, vous ne risquez pas vous ennuyer durant ce long confinement. Si vous avez une connexion internet correcte et un peu de mémoire dans votre ordinateur, vous allez pouvoir lire des BD en quantité, sans faire chauffer la carte bleue. Après Dargaud, ce sont les éditions Dupuis et du Lombard qui offrent aux lecteurs quelques classiques de leur catalogue gigantesque. 
Pour les éditions Dupuis, l’opération a pris pour nom Lundi Énergie. Depuis ce lundi, des surprises sont réservées aux amateurs de BD frustrés de nouveautés. Pour l’instant trois albums sont en libre lecture sur cette page du site dupuis.com : pour les plus jeunes le tome 8 des gags de Kid Paddle, le roi des jeux vidéo, par Midam ; les amateurs de polar dévoreront « Aïna », 25e enquête de Jérôme K. Jérôme, le détective parisien qui se déplace en solex sorti de l’imagination débridée de Dodier.
Enfin un titre un peu oublié de la collection Aire Libre permet de voir presque les premiers pas d’Emmanuel Guibert : « La fille du professeur ». Ce récit, écrit par Joann Sfar, raconte les amours compliquées entre une momie égyptienne et Liliane, la fameuse fille du professeur.
De plus les éditions Dupuis offrent sur le site du journal Spirou spirou.com des activités quotidiennes comme des jeux avec la Petite Lucie, des activités de Petit Poilu ou des dessins à colorier d’Arthur de Pins pour occuper les enfants obligés de rester à la maison. 

Les éditions du Lombard offrent durant le confinement dix albums en lecture gratuite sur le site de la maison d’édition Sur lelombard.com. place au patrimoine avec des pépites comme les premières aventures de Bob Morane dessinées par Dino Attanasio ou le premier tome des aventures de Comanche, sans doute le meilleur western dessiné de tous les temps (mieux que Blueberry à notre humble avis) signé Greg et Hermann. Mais en version anglaise, histoire de faire travailler cette langue à vos enfants… 

jeudi 3 août 2017

BD : Niklos Koda tombe le masque



Fin de partie pour Niklos Koda. Le magicien issu de l’imagination de Jean Dufaux et Olivier Grenson tombe le masque pour le 15e et dernier album d’une des séries phares de la collection 3e Vague du Lombard. Un épilogue tragique pour cette histoire entre fantastique et polar. Aïcha Ferouz est de retour à Paris. La nouvelle secoue les services dirigés par le capitaine Laurent. Mais il suffit d’un tour de passe-passe de Niklos pour que sa belle maîtresse écarte le militaire et prenne sa place. Mais Niklos, lui, ne peut être réintégré. Il ne le cherche pas véritablement. Depuis qu’il est en possession du VIe livre, l’outil majeur des magiciens, il sait qu’il n’est plus maître de son destin. Ce qui lui importe désormais c’est de protéger sa fille Seleni de son adversaire le plus redoutable, Barrio Jésus. Un affrontement qui met un terme définitif aux aventures de Niklos Koda. À moins que cela ne soit que la fin d’un cycle et que le charmeur ne revienne dans un autre monde, sous une nouvelle identité, voire une forme différente et inattendue.

➤ « Niklos Koda » (tome 15), Le Lombard, 12 €

samedi 8 juillet 2017

Bd : Stéphane Clément et l’art vivant



Daniel Ceppi, après des années de silence éditorial, a repris sa plume et lancé une série policière suisse. Pour cet album grand format, il a la bonne idée de ressusciter son personnage emblématique de Stéphane Clément. Le voyageur baroudeur s’est posé en Irlande avec sa compagne Cynthia. Mais lors d’un séjour à Genève, il se trouve mêlé à une série de crimes mystérieux. Le tueur semble mener une vengeance et transforme ses victimes en représentations de chair et de sang de peintures célèbres. D’où le titre de l’album, Lady of Shalott, toile de John William Waterhouse. Une intrigue pleine de références et de rebondissements pour un auteur qui n’a rien perdu de son talent.
➤ « Lady of Shalott », Le Lombard, 14,99 €

samedi 29 avril 2017

BD : De la beauté de la simple lumière


Juste retour des choses, les peintres célèbres sont de plus en plus au centre d’albums de BD où les dessinateurs d’aujourd’hui peuvent rendre hommage à leurs grands maîtres. Deux Espagnols, Salva Rubio pour le scénario et Efa pour la mise en images, racontent dans ce roman graphique de plus de 110 pages la vie de Claude Monet. La narration très linéaire et chronologique se révèle idéale pour expliquer le combat de toute une vie vers la simplicité de la lumière. Le jeune Claude Monet, incompris, créateur du mouvement des impressionnistes, a beaucoup galéré avant de trouver son cadre idéal, à Giverny. Un dossier en fin d’album permet d’expliquer les références de certaines cases, avec en vis-à-vis les œuvres qui ont inspiré les auteurs. Superbe objet qui donne envie de redécouvrir un artiste essentiel dans l’histoire de la peinture.
➤ « Monet, nomade de la lumière », Le Lombard, 17,95 € 

vendredi 14 avril 2017

BD : Le rugby raconté par Bouzard, un fan de foot



Guillaume Bouzard est un fou de foot. Humoriste reconnu, il a également signé des gags sur ce sport se jouant uniquement avec les pieds. Quand une maison d’édition lui demande d’aller assister à un match au Camp Nou, il jubile. Seule condition : ne pas se renseigner à l’avance sur la rencontre qu’il aura la joie de voir. Il endosse son plus beau maillot du Barça et se rend à Barcelone. Surprise, le stade est plein... de Français. Et les cages de foot ont disparu... En ce 24 juin 2016, c’est la finale du Top 14 de rugby à XV qui est délocalisée pour cause d’Euro de foot en France. Passé cette introduction, teintée de déception, Bouzard se met au service de la collection et raconte toute l’histoire de ce sport réputé violent. Et ce n’était pas une image aux débuts, quand il n’y avait pas de règles et qu’un participant a pénétré sur l’ère de jeu armé d’une hache. Depuis le rugby s’est civilisé, discipliné, professionnalisé. Mais cela n’empêche pas le bon esprit, la 3e mi-temps et l’excellente ambiance dans les tribunes. Bouzard n’en ressort pas forcément convaincu, mais il aura au moins fait passer le message dans cette jolie collection de vulgarisation toute en BD.
➤ « Le rugby » (collection La petite bédéthèque des savoirs, n° 15), Le Lombard, 10 €

vendredi 7 avril 2017

BD : Beauté hypnotique


A Paris en 1918, Camille élève seule sa fille, tuberculeuse. Le père n’est pas rentré de la guerre. Il n’est pas mort au combat. Fusillé pour insubordination. Pas de pension pour la veuve. Quand elle perd son emploi d’ouvrière, elle n’a plus le choix. Pour payer un séjour dans un sanatorium, elle décide d’utiliser ses dons d’hypnotiseuse pour détrousser un bourgeois. Arrêtée par la police, elle finit dans un asile d’aliéné et en voulant sauver une femme meurtrie par la perte de son enfant, elle intègre un groupe d’anarchistes en passe de commettre un attentat contre Clemenceau. La petite histoire des gens normaux rejoint la Grande histoire des célébrités dans cette série écrite par Galandon et dessinée par un virtuose du pinceau, Attila Futaki, Hongrois ayant déjà collaboré sur de nombreux comics, de Conan à Percy Jackson.
➤ « Hypnos », Le Lombard, 13,99 € 


lundi 23 janvier 2017

BD : Capricorne quitte notre univers

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La série a failli ne pas avoir de fin. Face à une baisse des ventes, Capricorne d’Andréas a été condamné par son éditeur à quatre titres de la conclusion. Une mobilisation des fans sur internet a permis de la relancer et le dessinateur de Rork a pu boucler cette histoire de mondes parallèles et de double vie. Le 20e et dernier volume ne peut pas se lire seul. Par contre pour le passionné qui a suivi l’errance du héros dans différents mondes aux buttes avec des cubes numériques, cavaliers et autres entités masquées, ces 46 pages donnent quantité de réponses. Et des passerelles vers l’autre série, plus ancienne qu’est Rork. Un peu comme si on regardait la dernière saison de Lost sans avoir suivi les vies des protagonistes dans les 70 précédents épisodes. Reste le dessin. A savourer sans modération. Andréas est un maître. Comme le titre de cet album…
➤ « Capricorne » (tome 20), Le Lombard, 12 € 

dimanche 6 novembre 2016

BD : La fausse route de Bob Morane

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Reprendre de vieux héros est parfois aventureux. Bob Morane, héros de romans de gare signés Henri Vernes et transposé en BD par Coria durant de longues décennies ne restera pas dans l’histoire de la BD par son originalité. Les intrigues, entre espionnage et fantastiques, manquaient de corps. Pour relancer le personnage, il est fait appel à deux scénaristes aux univers beaucoup plus complexe : Luc Brunschwig (« Le pouvoir des innocents ») et Aurélien Ducoudray (« The Grocery »). Toujours dessinée par Armand, l’aventurier est devenu conseiller du président du Nigeria. Il fait la promotion d’un casque éducatif qui a tout l’air d’être un vecteur d’abrutissement des masses. Bob devenu Mauvais ? Le second tome lui ouvre les yeux. Il comprend son erreur, reprend sa liberté et va (peut-être) s’allier avec son pire ennemi, M. Ming. Le malaise de l’épisode initial passé, on va pouvoir passer aux choses sérieuses.
➤ « Bob Morane Renaissance » (tome 2), Le Lombard, 13,99 €


dimanche 16 octobre 2016

BD : "Vertigo", vengeance entre gangs

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Si l'action de "Vertigo", histoire complète de 80 pages, se déroule essentiellement à Caracas au Venezuela, l'origine des problèmes du personnage principal, Samuel Santos, vient du Salvador, 14 ans auparavant. Santos, devenu avocat, défend les squatteurs de la tour David, haute de 45 étages et inachevée depuis des décennies. Avant cette existence 'normale', il était membre d'une mara, un gang, au Salvador. Le récit, se déroulant sur deux époques, raconte cette histoire de vengeance différée et d'espoir de renouveau. Car en quittant le Salvador, Santos a laissé un bébé. Est-ce son fils qui vient d'être emprisonné pour meurtre ? Écrite par Nathalie Sergeef, cette histoire âpre et violente est mise en images par Bufi, dessinateur italien maniant à la perfection le réalisme pur et dur.
"Vertigo", Le Lombard, 14,99 euros


jeudi 22 septembre 2016

BD : La guerre des inventeurs


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Nouvelle série très steampunk, « Les trois fantômes de Tesla » raconte la bagarre entre deux inventeurs de génie : Edison et Tesla. Marazano, le scénariste, a cependant pris beaucoup de libertés avec l'histoire officielle pour imaginer ce monde entre uchronie, guerre avec les nazis et inventions improbables. Dans un New York encore sous la menace des bombes allemandes et japonaises (nous sommes en 1942), Travis, jeune garçon très intelligent, s'installe avec sa mère, jeune veuve, dans un appartement triste d'un immeuble de Manhattan. Son voisin, vieux monsieur paranoïaque, l'espionne. Il a ses raisons, persuadé que des espions veulent l'enlever pour qu'il termine ses travaux sur une nouvelle énergie. Travis vit à côté de Tesla et va se transformer en relais d'une formidable machination avec robots, armures et autres objets volants très dangereux. Au dessin, Guilhem abandonne le trait rond du très classique style franco-belge (Zarla) pour un réalisme sombre dans lequel il excelle, comme son frère le très célèbre Christophe Bec.
«Les trois fantômes de Tesla», Le Lombard, 13,99 €


mardi 16 août 2016

BD : UN CANCRE PLEIN DE RESSOURCES


Petit rappel pour les adultes qui ont oublié ce temps béni des dieux : depuis début juillet ce sont les vacances scolaires ! De loin la période préférée de l'élève Ducobu. Il peut officiellement faire ce qu'il aime le plus : dormir ou lire des BD toute la journée. Mélangeant gags d'une planche et histoires plus longues de quelques pages, ce recueil titré « Système D » permet à Zidrou de revenir sur quelques unes de ses marottes comme la dictée savante, les clichés sur le métier d'enseignant ou la hantise des cahiers de vacances. On apprécie particulièrement les trouvailles sur les piscines. Par contre Léonie Gratin, vit très mal ces deux mois qui lui offrent moins d'occasions de martyriser son cancre préféré dessiné par Godi.
« L'élève Ducobu » (tome 22), Le Lombard, 10,60€