
Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
dimanche 31 décembre 2017
BD : Hommage à un génial dessinateur

vendredi 14 avril 2017
BD : Le rugby raconté par Bouzard, un fan de foot
Guillaume Bouzard est un fou de foot. Humoriste reconnu, il a également signé des gags sur ce sport se jouant uniquement avec les pieds. Quand une maison d’édition lui demande d’aller assister à un match au Camp Nou, il jubile. Seule condition : ne pas se renseigner à l’avance sur la rencontre qu’il aura la joie de voir. Il endosse son plus beau maillot du Barça et se rend à Barcelone. Surprise, le stade est plein... de Français. Et les cages de foot ont disparu... En ce 24 juin 2016, c’est la finale du Top 14 de rugby à XV qui est délocalisée pour cause d’Euro de foot en France. Passé cette introduction, teintée de déception, Bouzard se met au service de la collection et raconte toute l’histoire de ce sport réputé violent. Et ce n’était pas une image aux débuts, quand il n’y avait pas de règles et qu’un participant a pénétré sur l’ère de jeu armé d’une hache. Depuis le rugby s’est civilisé, discipliné, professionnalisé. Mais cela n’empêche pas le bon esprit, la 3e mi-temps et l’excellente ambiance dans les tribunes. Bouzard n’en ressort pas forcément convaincu, mais il aura au moins fait passer le message dans cette jolie collection de vulgarisation toute en BD.
➤ « Le rugby » (collection La petite bédéthèque des savoirs, n° 15), Le Lombard, 10 €
samedi 28 janvier 2017
Angoulême, un festival de nouvelles bandes dessinées

Il a également un grand projet : rayer la Belgique de la carte de l’Europe. Pour cela il demande à des savants allemands en fuite de lui construire une bombe avec l’Uranium extrait des mines de sa province.
Autour de cette intrigue dramatique, Yann laisse libre cours à son humour décapant. Il dynamite avec un plaisir évident l’esprit colonial et la folie des nazis. Sans compter les dizaines de clins d’œil à la fameuse BD franco-belge. Un style dans lequel Olivier Schwartz excelle. Il actualise le trait de Jijé, avec un soupçon de Chaland et des compositions de planches d’une clarté exceptionnelle.
■ Un trio pour le Grand Prix
Olivier Schwartz présent à Angoulême le week-end prochain sera sans doute très sollicité par les fans. Son album devrait rapidement gravir les échelons dans les classements des meilleures ventes. Il n’est cependant pas dans la sélection finale dans la compétition du meilleur album de l’année. Une compétition très ouverte, même si deux titres se détachent du lot, « Shangri-La » de Mathieu Bablet chez Ankama et « La légèreté » de Catherine Meurisse aux éditions Dargaud.
Pour le Grand Prix, décerné par l’ensemble de la profession, après un premier vote pour ne garder que les « meilleurs », il ne reste plus que trois noms pour succéder à Hermann (lire ci-dessous). Trois immenses auteurs à la tête d’œuvres ambitieuses et reconnues de tous. Le choix sera particulièrement difficile entre Chris Ware, Cosey et Manu Larcenet.
Ware est le génial américain qui ne se prive d’aucune expérience comme dans « Building Stories » récompensé du prix du Jury en 2012. Cosey, déjà sélectionné l’an dernier dans le trio final, est de nouveau de la partie. Il a signé un étonnant album avec Mickey en vedette l’an dernier. Reste Larcenet, le petit prodige qui a débuté avec des histoires absurdes dans Fluide Glacial puis est devenu un des maîtres du noir et blanc. Sa trilogie, « Blast », est devenue un classique du roman graphique.
Qui sera président ? Réponse le mercredi 25 janvier, à la veille de l’ouverture du 44e festival d’Angoulême.
➤ « Le maître des hosties noires », Dupuis, 14,50 €
---------------------------
■ LES ALBUMS PHARES DU FESTIVAL
Bouzard dépoussière Lucky Luke

Après Mathieu Bonhomme, c’est Guillaume Bouzard qui a eu carte blanche pour imaginer une aventure décalée de Lucky Luke le cowboy créé par Morris. On retrouve tout ce qui fait le charme de la série, avec l’absurde en plus. Le cow-boy solitaire se brouille avec son cheval, les Dalton lui demandent son aide et Averell... veut se faire poser un anneau gastrique. Du grand n’importe quoi, finement dessiné dans ce style inimitable de jeté-lâché propre au dessinateur de Plageman et Mégabras.
➤ « Jolly Jumper ne répond plus », Lucky Comics, 13,99 €
Puppy, le petit chien zombi

Après avoir illustré Albert Cohen, Luz continue ses recherches tous azimuts. Il signe un très étrange album de plus de 250 pages grand format, entièrement muet. Dans un cimetière pour animaux, une patte sort de terre. C’est Puppy, chien récemment enterré dans ce lieu si tranquille. Puppy ne comprend pas, il perd la tête (au propre) et court après sa truffe. Le chien zombi explore les différentes tombes, redoute les chats errants et va tenter la grande aventure chez les humains. D’une grande beauté, cet album est une nouvelle pierre à la carrière en mouvement de Luz, ancien de Charlie qui a définitivement tourné la page du dessin d’humour.
➤ « Puppy », Glénat, 19,50 €
Série noire à la suédoise

Tout dessinateur en rêve : une collection à son nom. Philippe Berthet a obtenu cette faveur et puise parmi les meilleurs scénaristes du moment pour signer des histoires complètes très noires. Sylvain Runberg lui a écrit un polar suédois aux airs très américains. Une partie de l’intrigue se déroule au cours du Motorcity, festival mêlant vieux groupes de rock et voitures américaines des années 60. Un milieu que connaît bien l’héroïne, une policière fraîchement sortie de l’école.
➤ « Motorcity », Dargaud, 14,99 €
Amours multiples à Montréal

Julie Maroh a frappé un grand coup dans le monde de la BD souvent très masculine avec son « Le bleu est une couleur chaude ». Succès de librairie devenu film culte sous le titre de « La vie d’Adèle ». Militante de la cause LGBT, elle revient avec un gros recueil d’histoires courtes ayant pour point commun l’amour. L’amour sous toutes ses formes. Dans une préface explicative elle s’insurge contre le cliché « un homme une femme » et va beaucoup effectivement plus loin dans les combinaisons. Beaucoup de tendresse dans ces récits se déroulant à Montréal, ville libre et joyeuse, quelle que soit la période de l’année.
➤ « Corps sonores », Glénat, 25,50 €
L’Afrique de Jean-Denis Pendanx

Pour son premier album en solo, Jean-Denis Pendanx plante ses pinceaux dans cette Afrique qu’il aime tant. Sur plus de 110 pages on suit l’initiation de Kémi, très loin, vers le delta du Niger, un périple étourdi de croyances et de fétichisme, une quête magnifique et tourmentée.
➤ « Au bout du fleuve », Futuropolis, 20 €
jeudi 25 février 2016
BD : Le Poilus en ont ras le casque

« Les Poilus frisent le burn-out », Fluide Glacial, 10,95 euros
vendredi 21 février 2014
BD - La bio de Bouzard
Les plus grands chercheurs indépendants se sont penchés sur ses bandes dessinées. Leurs conclusions sont sans appel : « Pas la peine de tortiller du cul pour chier droit... Guillaume Bouzard est drôle. On y peut rien. » Même si cette affirmation n'est que pure invention du créateur de Plageman, on ne peut que répondre, tel Perceval dans Kaamelott ; « C'est pas faux. »
mercredi 6 janvier 2010
BD - Quand Bouzard s'imagine un père poilu
Guillaume Bouzard a avoué en 2004 se lancer dans l'autobiographie « parce que ça rapporte plein de fric ». Mais cet auteur considéré à juste titre comme le digne héritier des meilleurs comiques tendance « Fluide Glacial » ne fait jamais les choses comme tout le monde.
Il raconte donc dans cette série pour le moins désarçonnante comment il a appris être le fruit des amours d'une humaine et d'un troll. Un père qu'il n'a jamais connu mais qu'il va retrouver dans la forêt de Brocéliande en compagnie de son chien Flopi.
L'idée, déjà assez tordue, se complique quand le duo croise la route de chasseurs psychopathes, d'une jeune elfe fugueuse et d'anciens hippies. Ce qui est fou, c'est qu'au final, c'est tendre et émouvant. Bravo Bouzard !
« The autobiography of a mitroll » (tome 2), Dargaud, 10,40 €
mercredi 24 décembre 2008
BD - Un père imparfait selon Bouzard
Cet album de Bouzard débute de la pire des façons : l'auteur vient d'apprendre que sa maman, victime d'une attaque, n'en a plus pour longtemps. A l'hôpital, il découvre une vieille dame affaiblie, obsédée par un secret qu'elle ne peut plus garder pour elle. « Ton père était un troll ! » Telle est la révélation qui va bousculer la vie de Bouzard. Il est très sceptique au début. L'affirmation venant d'une femme n'ayant plus toute sa tête.
Mais après les obsèques, il remarque une couronne mortuaire confectionnée avec des branchages et du lierre. Avec des poils bruns au centre. Il fait analyser l'ADN de ces poils et découvre qu'il a la même anomalie génétique en lui.
Sur une intrigue sérieuse et presque triste, Bouzard développe ce qui va devenir un road movie déjanté, vers la Bretagne, à la recherche d'un père poilu et fantastique.
« The autobiography of a mitroll » (tome 1), Dargaud, 10,40 €



