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mardi 26 novembre 2024

BD - La mémoire du futur de Spirou et Fantasio


La mode semble à la mort des héros. Spirou, vénérable personnage qui a fait le succès des éditions Dupuis, semblait avoir tiré sa révérence lors que précédent album titré sobrement La mort de Spirou. Mais les repreneurs de la série popularisée par Franquin, (Benjamin Abitan et Sophie Guerrive au scénario, Olivier Schwartz au dessin), ont plus d’un tour dans leur sac et proposent un 57e album, La mémoire du futur.


La suite du précédent où Spirou est prisonnier d’une intelligence artificielle issue du robot Cyanure, jolie création de Tome et Janry dans les années 80. Un héros persuadé d’être retourné à Bruxelles en 1958. Il devra trouver la faille qui lui permettra de retrouver le présent.

Un album assez déconcertant. Un côté hommage au Spirou de Jijé, mais un final hyperviolent, avec hécatombe (virtuelle certes) des seconds rôles. L’ensemble est cependant de très bonne qualité, version modernisée et futuriste d’une série qui va vers ses 90 ans.
« Spirou et Fantasio » (tome 57), Dupuis, 64 pages, 12,50 €

dimanche 18 août 2024

BD - Spirou à Cuba


Après Spirou chez les Soviets de Fabrice Tarrin, le Narbonnais, place à Spirou à Cuba (La baie des Cochons est le véritable titre) par Elric, le néo-Perpignanais. Une aventure du groom rouge lançant véritablement la collection « Classique ». En clair, des auteurs actuels proposent des suites à des albums du grand Franquin.

La baie des Cochons est le prolongement de l’album Le prisonnier du bouddha. Écrite par Clément Lemoine et Michael Baril, l’histoire débute par la venue à New York de Spirou et Fantasio, envoyés spéciaux de leur journal, le Moustique, pour le discours de Fidel Castro à la tribune de l’ONU.


Nous sommes en 1961 et la Guerre froide bat son plein. Spirou, suspecté d’être un espion américain est enlevé par les Castristes et envoyé en prison à la Havane. Fantasio, avec l’aide d’agents US, va tenter de le libérer tout en participant à l’opération militaire de la baie des Cochons.

Un mélange très fluide entre histoire contemporaine, fiction et gags essentiellement amenés par Fantasio. L’album se laisse lire, même s’il est très loin de la maestria de Franquin. Un hommage dans l’esprit pour une collection qui annonce deux autres titres à paraître dont un très appétissant Le trésor de San Inferno scénarisé par Trondheim et dessiné par Fabrice Tarrin, seul héritier graphique de Franquin à la hauteur.
« La baie des Cochons », Dupuis, 64 pages, 13,50 €

mercredi 24 janvier 2024

Un livre de Bob Garcia pour comprendre le génie de Franquin

Bob Garcia a beaucoup écrit sur Hergé. Mais en cette année 2024 qui marque son centième anniversaire, c’est sur André Franquin que cet exégète de la bande dessinée s’est penché. Un essai très documenté sur « Les secrets d’œuvre ».

Après une rapide biographie, il décortique tous les albums et série du génial créateur de Gaston, du Marsupilami et animateur hors pair des aventures de Spirou et Fantasio. Un livre référence, agrémenté de dessin des Sternic, pour comprendre d’où vient le sous-marin du Repaire de la murène, ou l’origine du prénom Gaston, inspiré d’un véritable gaffeur qu’a bien connu Yvan Delporte, le rédacteur en chef du journal Spirou.

Un essai à déguster en relisant les œuvres de Franquin.

« Franquin, les secrets d’une œuvre », Éditions du Rocher, 348 pages, 19,90 €

lundi 11 septembre 2023

BD - Femmes déterminées dans le nouveau Spirou de Yann et Dany


Spirou sort de sa zone de confort dans cette aventure écrite par Yann et dessinée par Dany. Dans la collection permettant à des grands noms de la BD de donner leur propre version du héros popularisé par Franquin, Fournier et Tome et Janry, le groom journaliste doit affronter une organisation subversive peu banale. La Gorgone bleue se revendique féministe et écologiste.

Et pour faire aboutir ses actions n’hésite pas à oublier la légalité. Clairement des « éco-terroristes » si Gérald Darmanin avait fait une apparition dans la BD… Pourtant elles se contentent de barbouiller de peinture bleue les locaux des fast-foods appartenant à un certain Simon Santo caricature d’un Trump qui aurait fait fortune en vendant des pesticides et des hamburgers.

Les Gorgones bleues franchissent un cap quand elles enlèvent la belle Lara Mac Burgy, égérie et petite amie de Simon Santo. Spirou, Fantasio et Seccotine vont tenter de la retrouver et de découvrir qui se cache derrière cette organisation qui œuvre pour l’avenir de la planète.

Le scénario de Yann, acerbe comme toujours, est clairement en faveur des agitatrices et se moque des mâles dominants. Le dessin de Dany, expert en jolies courbes, apporte un décalage plaisant à un album qui se lit à plusieurs niveaux. En plus des messages politiques cachés, on peut également retrouver quantité de petits clins d’œil à la BD franco-belge, de la participation de Jones (XIII) à l’assaut sur le repaire des Gorgones en passant par l’intervention des agents Max Desben et Larry Vranckerg, membres de l’IRS sans oublier le rôle essentiel d’une revenante, une certaine Kay Mac Cloud, rousse Américaine, imaginée dans les années 70 par Dany et Greg pour animer les pages d’Achille Talon Magazine.

« Spirou et la gorgone bleue », Dupuis, 88 pages, 18,95 € (édit : cet album a finalement été retiré de la vente. Il serait insultant envers certaines minorités...)

vendredi 21 juillet 2023

BD - La pilule de Champignac


De toutes les séries dérivées de l’univers de Spirou et Fantasio, Champignac est sans doute la plus originale. Celle qui va aussi le plus loin pour donner une âme à un personnage qui n’est qu’un faire-valoir comique dans la série d’origine. Une des plus belles réussites du scénariste BeKa constitué du duo ariégeois Caroline Roque et Bertrand Escaich.


Le troisième tome des aventures du comte Pacôme de Champignac, Quelques atomes de carbone (Dupuis, 15,50 €) après les années guerre, raconte une période de sa vie du début des années 50. Dans sa propriété où pullulent les lapins, il vient de mettre au point sa dernière invention : une pilule contraceptive donnant enfin aux femmes la possibilité de choisir en toute liberté le moment où elles veulent être mère. La fondatrice du Planning familial aux USA, Margaret Sanger, veut que Pacôme présente sa formule à des industriels de Boston. Mais sur place, la rencontre se transforme en course-poursuite périlleuse : l’Amérique puritaine de la Guerre froide ne semble pas prête pour cette révolution des mœurs.

Un sujet sérieux, voire grave, pour un album qui conserve sa légèreté avec le côté savant distrait qui s’en tire en faisant des gaffes.

samedi 11 février 2023

BD - Marsupilami, un sacré animal à redécouvrir

Auteur allemand ayant déjà proposé sa vision des aventures de Spirou (Spirou à Berlin, éditions Dupuis), Flix fait un nouveau détour dans l’univers imaginé en grande partie par Franquin en dessinant une aventure du marsupilami. L’animal aux pouvoirs incroyables et à la queue encore plus extraordinaire, aurait été découvert au début du XIXe siècle par Alexander von Humboldt lors d’une expédition dans la jungle de Palombie.

Un savant loufoque, qui est souvent à côté de la plaque mais qui va finalement parvenir à ramener un spécimen vivant en Allemagne. Plongé dans une longue léthargie, le marsupilami se réveille en 1931 à Berlin et va découvrir ce pays froid (on est en hiver, il neige), de plus en plus sous la coupe d’un pouvoir autoritaire et répressif. Par chance il va recevoir de l’aide de la part de la petite Mimi, une fillette de 7 ans. Elle vit seule avec sa maman, dans la misère et aimerait tant avoir un animal de compagnie.

Avec le marsupilami elle est gâtée et Flix va lui permettre de tester toutes les possibilités de l’animal dans des scènes bourrées d’action et de malice. Un animal exotique rapidement malheureux, sa jungle lui manque. Mais comment une fillette de 7 ans peut-elle permettre à son petit ami de retrouver son nid ?

Une jolie histoire, avec un bon fond historique, sur la montée du nazisme en Allemagne et les découvertes d’Alexander von Humboldt, visionnaire encore trop méconnu aujourd’hui.

« L’animal de Humboldt », Dupuis, 14,95 €

dimanche 18 décembre 2022

BD - Spirou perd la bulle

Quand Jul décide d’écrire un scénario de Spirou et Fantasio, qu’il confie à Libon, il s’attaque à la raison des deux héros. Fantasio a disparu. Il est parti faire un reportage à Angoulême.


Il souffrirait du mystérieux mal de la préfecture de Charente : croire qu’on est un personnage de BD. Il jure comme un charretier, persuadé d’être le capitaine Haddock. Spirou devra se faire passer pour Tintin pour le délivrer de la clinique psy où il est enfermé avec d’autres malades se prenant pour Astérix, les Schtroumpfs ou les Dalton. C’est hilarant et bourré de références à la BD franco-belge.

« Spirou chez les fous », Dupuis, 12,50 €

mercredi 7 septembre 2022

BD - Spirou coule


Tout héros a une fin. Pour Spirou, tête d’affiche des éditions Dupuis, le moment semble venu de tirer sa révérence. Dans ce 56e titre de la série, écrit par Abitan et Guerrive, dessiné par Schwartz, il est quand même question de « La mort de Spirou ». Une nouvelle équipe pour un seul album ?


Et si plus subtilement cette histoire de ville sous-marine avec du Zorglub en filigrane n’était qu’une vaste opération marketing ? On ne le sait pas exactement en refermant l’album.

On se dit simplement que l’ensemble est réussi, cohérent et assez fidèle à l’esprit de la série. Excepté cette mort finale…

« Spirou » (tome 56), Dupuis, 11,90 €

jeudi 25 août 2022

BD - Fin de parcours pour le Spirou d'Emile Bravo


Quand les éditions Dupuis ont décidé de décliner les aventures de Spirou et Fantasio en différentes sous-séries, Émile Bravo a eu l’idée géniale de choisir la période juste avant-guerre. Cela a donné un Journal d’un ingénu se prolongeant dans la longue saga des années de guerre, L’espoir malgré tout. Le quatrième et dernier tome vient de sortir. Un événement tant cette histoire aura marqué les lecteurs, petits et grands. Spirou, jeune idéaliste qui découvre la vie, l’amour, l’espoir, se retrouve confronté à la guerre et à l’horreur nazie.

De Bruxelles à la France occupée, avec son ami inconscient et toujours aussi farfelu Fantasio, ils vont voir les exactions de l’occupant, risquer leur vie, comprendre que les déportés sont envoyés vers des camps où aucun retour n’est possible. Après trois longs tomes (entre 80 et 110 pages), l’épisode final est plus ramassé. À peine 40 pages, mais d’une densité étonnante. Car c’est la fin de la guerre qui est racontée.

Les Alliés viennent de débarquer et les deux héros participent activement à la Résistance. Mais une fois la France puis la Belgique libérées, le retour à la vie normale est quasi impossible. Émile Bravo raconte sans fard la réalité des camps d’extermination et les exactions de l’épuration.

« Spirou, l’espoir malgré tout » (tome 4), Dupuis, 13,50 €

samedi 4 juin 2022

BD - Tout sur l’œuvre de Tome & Janry


Les amateurs de bande dessinée franco-belge vont adorer ce superbe livre. Sur plus de 250 pages, on retrouve le récit de la carrière de Tome & Janry, repreneurs des aventures de Spirou dans les années 80 et surtout créateur du Petit Spirou. On apprend comment ce duo de jeunes Belges, cantonnés dans des rôles d’assistants (Turk, Dupa, Greg) a décidé de prendre son destin en main quand les éditions Dupuis leur ont proposé de rependre les aventures du héros emblématique de la maison : Spirou. Cela a donné des albums géniaux, de Virus à Qui arrêtera Cyanure sans oublier le trop décrié Machine qui rêve.

On apprend leur mode de fonctionnement (Tome scénarise, Janry dessine), comment ils ont eu l’idée des gags du Petit Spirou et surtout la raison de leur arrêt brutal de la série principale.

Un beau livre richement illustré de reproduction de planches, dessins et cases en très grand format, paraissant à l’occasion des 40 ans de la parution de Virus. Un hommage aussi à Philippe Tome, mort brutalement en 2019.

« Tome & Janry, deux vies en dessins », Dupuis - Champaka, 55 € 

mercredi 29 décembre 2021

BD - Spirou et les petits formats en version originale


Bien plus qu’un simple album de bande dessinée, cette version luxueuse de « Spirou et les petits formats », propose également une étude savante de la méthode de travail des deux auteurs, Franquin et Roba. Cette aventure du célèbre groom a spécialement été réalisée pour l’éditions dominicale du Parisien libéré. 

De septembre 1960 à janvier 1961, les lecteurs ont découvert cette histoire d’imprimante 3D avant l’heure. L’action se déroule à Champignac et voit deux géants d e la BD belge unir leurs talents pour multiplier la présence de Spirou. L’album propose l’histoire dans une version avec de nouvelles couleurs, une autre correspondant à celle publiée dans le journal, sans couleur mais avec des trames et enfin la reproduction des planches originales. Le tout expliqué par Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault, grands spécialistes de la bande dessinée franco-belge. Un véritable trésor pour les fans. 

« Spirou et les petits formats », Dupuis, 28,95 €


vendredi 8 mai 2020

Spirou et Fantasio ont accompagné le confinement des lecteurs de l'Indépendant

Fin ce vendredi 8 mai de la publication en feuilleton de la nouvelle aventure de Spirou et Fantasio. Fred Neidhardt et Fabrice Tarrin vous donnent rendez-vous fin août pour la sortie de l’album « Spirou chez les Soviets » aux éditions Dupuis.

Que tout le monde se rassure, le monde libre l’emporte à la fin de l’aventure de Spirou et Fantasio imaginée par Fred Neidhardt, auteur résidant à Montpellier et dessinée par Fabrice Tarrin, habitant lui à Narbonne. Deux jeunes auteurs qui n’ont pas hésité à dynamiter le monde imaginé par Jijé, Franquin, Fournier ou Tome et Janry.
Le héros en habit rouge, lancé en dans le magazine qui porte son nom depuis 1938 par Rob-Vel, affiche plus de 60 albums au total. La série principale, animée par Franquin dans les années 60 et dernièrement par Yoann et Vehlmann, cohabite depuis quelques années avec des aventures signées de grandes plumes de la BD. La collection intitulée « Le Spirou de… » donne l’occasion à certains de revisiter totalement l’univers. Si Yann (déjà avec Tarrin au dessin) a rendu un vibrant hommage aux grandes aventures à la Franquin dans « Le Tombeau des Champignac », Émile Bravo a mis le jeune groom sur les routes de l’exode face à l’arrivée des troupes allemandes dans « L’espoir malgré tout ».

Dans Spirou chez les Soviets, Fred Neidhardt a voulu confronter le héros de son enfance au régime autoritaire de l’URSS des années 60. S’il est question de politique et de droits de l’Homme dans cette histoire de plus de 50 pages, ce n’est cependant pas le brûlot publié en 1929 par Hergé, engagé dans une croisade contre les Bolcheviks.


Spirou est un héros humaniste comme le démontre la dernière partie de l’album publiée hier et aujourd’hui dans les pages de l’Indépendant. Une jolie récréation durant le confinement, l’occasion selon Fabrice Tarrin, « d’apporter une petite récréation aux lecteurs. » L’album, qui devait paraître en juin, est finalement décalé à la fin de l’été.
 Désormais Fabrice Tarrin va de nouveau retourner à son héros personnel, le Lémurien, série très personnelle née sur un blog au début des années 2000 où il se met en scène. Un nouvel album est espéré l’année prochaine. À moins qu’il ne prenne du retard à cause d’un célèbre petit Gaulois…

dimanche 12 avril 2020

Le nouveau Spirou de Fabrice Tarrin et Fred Neidhardt en prépublication dans L'Indépendant dès ce dimanche

Pour vous distraire durant le confinement, L’Indépendant publie sous forme de feuilleton la prochaine aventure de Spirou et Fantasio. Le groom rouge va faire un tour chez les Soviets dans cette BD écrite par Fred Neidhardt et dessinée par Fabrice Tarrin. À retrouver dans les pages de l'Indépendant dès ce dimanche et les 26 jours suivants.



Fabrice Tarrin, dessinateur de BD résidant à Narbonne est, comme tous les Français, confiné dans sa maison. Il vient de terminer l’album qu’il a mis près de cinq années à réaliser, une aventure de Spirou chez les Soviets. "En ces temps difficiles, la publication de l’histoire dans L’Indépendant permettrait d’apporter une petite récréation aux lecteurs", nous a-t-il soufflé.

Et avec le scénariste, Fred Neidhardt, de Montpellier, il a prévu de reverser les droits d’auteur liés à cette prépublication aux hôpitaux qui sont sur le pied de guerre depuis plus d’un mois. La prépublication de l’album, qui ne sortira qu’en septembre aux éditions Dupuis, débute dès ce dimanche dans L'Indépendant.

L’action se déroule durant les années 60, en pleine guerre froide entre l’URSS et l’Occident. Le comte Champignac, savant iconoclaste, est enlevé par les Russes. Nos deux héros, journalistes dans le civil, vont aller de l’autre côté du rideau de fer pour le faire évader. Ce sera l’occasion d’une succession de rebondissements, courses poursuites et situations comiques dans une caricature féroce des travers du régime soviétique.

vendredi 27 mars 2020

Rain, Le Fléau et Virus avec Spirou : fictions dans l’air du temps

Une série, un livre et une BD. Trois œuvres de fiction mais qui en pleine pandémie vont vous faire frémir. Car cette histoire de virus tueur a déjà été imaginée par des auteurs cherchant à terroriser leur public.

The Rain (Netflix)


Mieux que The Walking Dead, The Rain, série danoise diffusée sur Netflix, vous donnera des frissons car il est question d’épidémie virulente. Mais un poil plus mortelle que le Covid19 qui à côté fait figure de gringalet. Le virus de la série est propagé par la pluie. Donc personne n’y échappe. L’action se déroule quelques années après l’infection. Ne reste presque plus de survivants. On suit le retour à l’air libre de jeunes frères et sœurs qui ont vécu caché dans un abri confectionné par leurs parents. L’anarchie règne, les dangers sont multiples. Finalement, c’est pas si mal le confinement…

Le Fléau (Lattès)


Considéré à juste titre comme un des chefs-d’œuvre de Stephen King, Le Fléau parle lui aussi de virus. Une manipulation de chercheurs officiant dans le plus grand secret dans l’armée américaine. Une petite fuite et, en 48 heures, c’est la moitié de la planète qui est contaminée. La Super-Grippe ne va épargner que très peu de personnes. Sans compter le second service : « Au moment où l’épidémie de super-grippe touchait à sa fin, une deuxième épidémie se déclara et dura environ quinze jours. Elle fut particulièrement virulente. […] Dans un sens strictement darwinien, ce fut le coup de grâce. » Ce sont ces très rares survivants que l’on suit dans ce livre monumental de plus de 1 000 pages, dans sa version numérique parue chez Lattès.
Avec un soupçon de fantastique, les derniers humains errant le long des routes des USA dévastés rêvant tous de Mère Abigaël : une vieille Noire de cent huit ans dont dépend leur salut commun. « Elle était vieille, elle n’avait plus beaucoup de force, mais elle avait conservé toute sa tête. Abigaël Freemantle, c’était son nom, était née en 1882. » Mère Abigaël, figure inoubliable de l’impressionnante galerie de personnages du Fléau.

Virus (Dupuis)

Dernier classique utilisant le thème du virus incontrôlable, la 33e aventure de Spirou et Fantasio parue en 1984. Fantasio, journaliste qui a du flair pour les scoops, est sur la piste d’un accident dans une base secrète en plein antarctique. Un des travailleurs, infecté par un virus très dangereux, a pris la fuite. Il va falloir pour nos deux héros trouver un antidote avec l’aide du génial comte de Champignac. « Virus » était la première histoire longue de Tome et Janry. Les deux jeunes auteurs venaient d’être désignés comme repreneurs officiels du héros vedette des éditions Dupuis. Un héritage difficile à porter après le génial Franquin.
Mais dès cette première aventure, mouvementée et contemporaine, sans oublier de l’humour à foison avec Fantasio en gaffeur et Spip en lanceur de bons mots. Étrange comme cette histoire est restée d’actualité. Même si dans la BD, ce sont des industriels qui fabriquent de super-virus pour augmenter leurs dividendes. On peut relire cet album, comme un ultime hommage au scénariste Tome, mort il y a quelques mois. Il n’aura pas connu l’épidémie de Covid19. Il en aurait sans doute tiré quantité de bons gags pour le Petit Spirou.

lundi 10 septembre 2018

BD - Le match à mort des comiques de Spirou et Fluide Glacial

 

Quand l’humour ronronne, rien ne vaut une petite polémique pour redonner un peu de motivation pour retrouver son ironie mordante. Donc, il y a quelques mois, Fluide Glacial a ouvert les hostilités en attaquant frontalement Spirou « un journal tout pourri ». Réponse des Belges de Marcinelle « vous n’êtes que des poivrots tut nazes ». Après quelques escarmouches dessinées (piratage des marges de Spirou, fausse couverture du Fluide de juillet), la bataille finale a eu lieu cette semaine dans les kiosques. Deux numéros complémentaires où les auteurs de Spirou font du Fluide et vice-versa. On rigole beaucoup de la version de Spirou par Goossens, de l’Oncle Paul à la sauce Francis Masse et l’Atelier Mastodonte dévergondé de Guillaume Bianco

➤ Spirou n° 4195, 2,50 €, Fluide Glacial n° 508, 4,90 €

(Chronique parue le 9 septembre dans la page Livres de l'Indépendant)

mardi 31 juillet 2018

BD - Le groom rebelle du futur


Avouons-le, le Spirou imaginé par Denis-Pierre Filippi et Fabrice Lebeault est de plus dé- stabilisant pour les fans de la série. En plaçant leur intrigue dans un futur indéterminé entre univers de « Blade Runner » et « Cinquième élément », ils prennent un risque. I faut pourtant aller au bout des 68 pages pour comprendre où ils veulent conduire le lecteur et découvrir qu’ils sont en réalité parmi les plus fidèles de l’univers, période Franquin.

Spirou est un agent administratif d’une société ressemblant fortement au Big Brother d’Orwell. Sa sœur, Seccotine, est une rebelle. Elle lutte pour la liberté. Quand leur grand-père, chercheur émérite est enlevé, ils se lancent à la poursuite des ravisseurs, certainement des sbires de la Fondation Z. Z comme Zorglub.

Décors futuristes majestueux, un Fantasio à des millions de kilomètres du farceur maladroit d’origine, un Spip androïde. On se demande longtemps où les auteurs nous mènent. Jusqu’au dénouement final qui a un peu des airs de Brazil, le film culte de Terry Gillian...

➤ « Le spirou de... (Fondation Z), Dupuis, 14,50 €

vendredi 29 décembre 2017

BD : Hommage à un animal génial


Depuis la jungle de Palombie, des dessinateurs venus de tous les horizons ont rêvé au Marsupilami. Plusieurs jeunes générations ont imaginé, un jour, s’attaquer à la représentation graphique de la création de Franquin. Son pelage et surtout sa queue permettant une infinité de variations. De son vivant, le créateur du Marsu l’a confié à Batem, mais les éditions Dupuis ont donné leur chance à plusieurs auteurs de se frotter à l’animal génial. Des histoires courtes vues dans le journal Spirou et reprises dans ce gros volume de 100 pages. Du très décalé au fantastique sombre en passant par l’humour simple ou l’hommage aux films de guerre, il y en a pour tous les goûts. Mais à chaque fois il n’y a qu’un seul et unique vainqueur : le Marsupilami.
➤ « Marsupilami », Dupuis, 19€

lundi 18 décembre 2017

BD : Un groom qui a de l'avenir


D’où viens-tu Spirou ? Sente, le scénariste et Verron le dessinateur tenaient à donner une réponse à cette question. Ainsi est donc née l’histoire de Ptirou. Ce gamin, à la tignasse rousse, acrobate dans un cirque, devient groom sur un transatlantique. Le même qui a à son bord un certain Robert, jeune Français qui aime tant dessiner. Ptirou a pour lui un indécrottable optimisme et une audace à toute épreuve. Sur ce bateau, il croise la route de la jolie et si gentille Juliette. Un peu comme dans le film Titanic, cette histoire d’amour va servir de fil conducteur à cet album entre hommage, critique sociale et plongée dans le passé. Raconté par l’Oncle Paul, le périple de Ptirou sait aussi émouvoir. Le lecteur et surtout Robert, qui, une fois rentré en France, s’inspirera de son espièglerie pour imaginer Spirou, version éternelle de cet orphelin frappé par le destin.
➤ « Il s’appelait Ptirou », Dupuis, 16,50 €

mardi 25 juillet 2017

BD : La fin des malheurs de Sophie



Créée par Jidéhem, Sophie est une fillette qui a promené ses jupes et robes dans les pages du journal de Spirou dès 1969. Le cinquième et dernier tome de l’intégralité de ses aventures se consacre aux années 1977 à 1994. 275 pages de BD précédées d’une présentation de la fin de carrière de Jidéhem, par ailleurs aide de Franquin sur Gaston et créateur du détective Ginger. La fillette va grandir pour ses trois dernières grandes aventures, plus mouvementées. Le dessin s’aère, se rapproche encore plus de la ligne claire. Mais ce sont les ultimes productions de Jidéhem, forcé à prendre sa retraite et qui est décédé en mai dernier. Un dernier hommage à un grand de la BD belge.
➤ « Sophie » (intégrale 5), Dupuis, 32 € 

samedi 28 janvier 2017

Angoulême, un festival de nouvelles bandes dessinées

BANDE DESSINÉE. Dans moins d’une semaine Angoulême va se transformer en capitale mondiale de la BD. Petit tour d’horizon des nouveautés d’un secteur en pleine expansion.
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Les grands anciens sont toujours à la mode. Après Blake et Mortimer, Tintin ou Lucky Luke, Spirou est en vedette en ce mois de janvier. Pas le héros « officiel » de Vehlmann et Yoann mais celui de la collection parallèle donnant carte blanche à des auteurs confirmés pour proposer leur vision du héros rendu si populaire par Franquin. « Le maître des hosties noires » est la suite de « La femme léopard » de Yann et Schwartz. Les deux auteurs ont décidé de replonger le jeune groom vêtu de rouge dans le Bruxelles d’après-guerre, dans un style rappelant celui de Jijé. Spirou et Fantasio sont au Congo. Accompagnés de la jeune et très jolie Aniota, Africaine qui ne laisse pas Fantasio indifférent, ils veulent rejoindre la province de l’Urungondolo, là où vit la tribu des femmes-léopards. Mais en 1947, peu de temps après la fin de la guerre en Europe, un dictateur local entre en rébellion contre l’ordre colonial belge. Il enrôle un sorcier capable d’animer des fétiches, les transformant en robots-gorilles indestructibles.
Il a également un grand projet : rayer la Belgique de la carte de l’Europe. Pour cela il demande à des savants allemands en fuite de lui construire une bombe avec l’Uranium extrait des mines de sa province.
Autour de cette intrigue dramatique, Yann laisse libre cours à son humour décapant. Il dynamite avec un plaisir évident l’esprit colonial et la folie des nazis. Sans compter les dizaines de clins d’œil à la fameuse BD franco-belge. Un style dans lequel Olivier Schwartz excelle. Il actualise le trait de Jijé, avec un soupçon de Chaland et des compositions de planches d’une clarté exceptionnelle.
■ Un trio pour le Grand Prix
Olivier Schwartz présent à Angoulême le week-end prochain sera sans doute très sollicité par les fans. Son album devrait rapidement gravir les échelons dans les classements des meilleures ventes. Il n’est cependant pas dans la sélection finale dans la compétition du meilleur album de l’année. Une compétition très ouverte, même si deux titres se détachent du lot, « Shangri-La » de Mathieu Bablet chez Ankama et « La légèreté » de Catherine Meurisse aux éditions Dargaud.
Pour le Grand Prix, décerné par l’ensemble de la profession, après un premier vote pour ne garder que les « meilleurs », il ne reste plus que trois noms pour succéder à Hermann (lire ci-dessous). Trois immenses auteurs à la tête d’œuvres ambitieuses et reconnues de tous. Le choix sera particulièrement difficile entre Chris Ware, Cosey et Manu Larcenet.
Ware est le génial américain qui ne se prive d’aucune expérience comme dans « Building Stories » récompensé du prix du Jury en 2012. Cosey, déjà sélectionné l’an dernier dans le trio final, est de nouveau de la partie. Il a signé un étonnant album avec Mickey en vedette l’an dernier. Reste Larcenet, le petit prodige qui a débuté avec des histoires absurdes dans Fluide Glacial puis est devenu un des maîtres du noir et blanc. Sa trilogie, « Blast », est devenue un classique du roman graphique.
Qui sera président ? Réponse le mercredi 25 janvier, à la veille de l’ouverture du 44e festival d’Angoulême.
➤ « Le maître des hosties noires », Dupuis, 14,50 €
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■ LES ALBUMS PHARES DU FESTIVAL
Bouzard dépoussière Lucky Luke

Après Mathieu Bonhomme, c’est Guillaume Bouzard qui a eu carte blanche pour imaginer une aventure décalée de Lucky Luke le cowboy créé par Morris. On retrouve tout ce qui fait le charme de la série, avec l’absurde en plus. Le cow-boy solitaire se brouille avec son cheval, les Dalton lui demandent son aide et Averell... veut se faire poser un anneau gastrique. Du grand n’importe quoi, finement dessiné dans ce style inimitable de jeté-lâché propre au dessinateur de Plageman et Mégabras.
➤ « Jolly Jumper ne répond plus », Lucky Comics, 13,99 €
Puppy, le petit chien zombi

Après avoir illustré Albert Cohen, Luz continue ses recherches tous azimuts. Il signe un très étrange album de plus de 250 pages grand format, entièrement muet. Dans un cimetière pour animaux, une patte sort de terre. C’est Puppy, chien récemment enterré dans ce lieu si tranquille. Puppy ne comprend pas, il perd la tête (au propre) et court après sa truffe. Le chien zombi explore les différentes tombes, redoute les chats errants et va tenter la grande aventure chez les humains. D’une grande beauté, cet album est une nouvelle pierre à la carrière en mouvement de Luz, ancien de Charlie qui a définitivement tourné la page du dessin d’humour.
➤ « Puppy », Glénat, 19,50 €
Série noire à la suédoise
EXPRESSION@
Tout dessinateur en rêve : une collection à son nom. Philippe Berthet a obtenu cette faveur et puise parmi les meilleurs scénaristes du moment pour signer des histoires complètes très noires. Sylvain Runberg lui a écrit un polar suédois aux airs très américains. Une partie de l’intrigue se déroule au cours du Motorcity, festival mêlant vieux groupes de rock et voitures américaines des années 60. Un milieu que connaît bien l’héroïne, une policière fraîchement sortie de l’école.
➤ « Motorcity », Dargaud, 14,99 €
Amours multiples à Montréal

Julie Maroh a frappé un grand coup dans le monde de la BD souvent très masculine avec son « Le bleu est une couleur chaude ». Succès de librairie devenu film culte sous le titre de « La vie d’Adèle ». Militante de la cause LGBT, elle revient avec un gros recueil d’histoires courtes ayant pour point commun l’amour. L’amour sous toutes ses formes. Dans une préface explicative elle s’insurge contre le cliché « un homme une femme » et va beaucoup effectivement plus loin dans les combinaisons. Beaucoup de tendresse dans ces récits se déroulant à Montréal, ville libre et joyeuse, quelle que soit la période de l’année.
➤ « Corps sonores », Glénat, 25,50 €
L’Afrique de Jean-Denis Pendanx

Pour son premier album en solo, Jean-Denis Pendanx plante ses pinceaux dans cette Afrique qu’il aime tant. Sur plus de 110 pages on suit l’initiation de Kémi, très loin, vers le delta du Niger, un périple étourdi de croyances et de fétichisme, une quête magnifique et tourmentée.
➤ « Au bout du fleuve », Futuropolis, 20 €