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dimanche 5 janvier 2025

Littérature – Quelques grands romans à redécouvrir dans des versions festives

Rééditions de prestige pour des romans d’anthologie. La fin de l'année est  aussi l’occasion de redécouvrir des histoires intemporelles qui ont marqué leur époque.


Sorti en 1984, Talisman de Stephen King et Peter Straub fait partie de ces grands romans fantastiques dont le héros, Jack Sawyer, gamin de 12 ans, devient un ami intime tant on vibre à ses aventures à la recherche du Talisman dans les Territoires pour sauver sa mère, malade.

Au début des années 80, Stephen King est déjà très célèbre. Peter Straub, dans un genre encore plus horrifique, est lui aussi considéré comme un grand romancier. L’envie de collaborer est immédiate et la trame du roman est trouvée dans un kebab londonien. C’est Stephen King lui-même qui l’affirme dans l’interview qui précède le roman dans cette très belle réédition chez Albin Michel (800 pages, 29,90 €). Raconte comment ils ont écrit à tour de rôle les chapitres, se les envoyant par modem (internet n’existait pas encore) par-dessus l’Atlantique.

Le texte final est d’une grande fluidité, une quête regorgeant d’inventions et d’épreuves.


Autre style littéraire avec le recueil de romans de Patrick Modiano intitulé Paris des jours et des nuits, paru chez Gallimard dans la toujours très élégante collection Quarto (1 020 pages, 27 €). Cette édition, réalisée par l’auteur, reprend de façon chronologique une dizaine de romans parus entre 1982 (De si braves garçons) et 2019 (Encre sympathique). 

Leur point commun : Paris, la ville que Patrick Modiano a sillonné depuis des décennies en long, en large et en travers, y puisant son inspiration.

Le Prix Nobel de littérature en 2014 propose en début de volume des photographies des divers lieux que l’on croise dans ses romans, des abattoirs de Vaugirard à la gare Saint-Lazare en passant par le bal de La Marine ou les Tuileries.



Classique un peu oublié de la littérature française, La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils est de nouveau disponible chez Calman-Lévy (240 pages, 25 €) dans une édition collector, couverture cartonnée avec préface de Claude Schopp. Inspirée de sa propre liaison avec Marie Duplessis, cette dramatique histoire d’une femme qui se sacrifie par amour a été adaptée au théâtre.

On peut notamment découvrir la scène finale au début du film Sarah Bernhardt, la Divine, actuellement au cinéma, interprétée par une Sandrine Kiberlain possédée par son personnage. Une tirade inoubliable de la belle Marguerite : « J’ai toussé et craché le sang toute la nuit. Aujourd’hui je ne peux plus parler, à peine si je peux remuer les bras. Mon Dieu ! Mon Dieu ! je vais mourir. Je m’y attendais, mais je ne puis me faire à l’idée de souffrir plus que je ne souffre, et si… » Un des sommets du romantisme.

samedi 30 mars 2024

Thriller - Holly, l'héroïne de Stephen King, seule face à deux vieux monstres

Stephen King retrouve Holly Gibney dans son nouveau thriller. La détective doit faire face à un couple maléfique insoupçonnable. 

 


Stephen King a de la suite dans les idées. Et n’aime pas gâcher de bons personnages. Après deux romans terrifiants (Mr Mercedes et L’Outsider), il remet Holly Gibney sur le devant de la scène. La détective privée mal dans sa peau doit affronter plusieurs crises en même temps.

Après la mort de son mentor, sa mère décède du covid. Covid qui met également hors-jeu son complice, Pete. Dans une Amérique de plus en plus fracturée (pour ou contre les vaccins, pour ou contre Trump), une mère la sollicite. Sa fille, Bonnie, a disparu.

Elles ne s’entendaient pas bien, mais la jeune bibliothécaire n’avait aucune raison de tout abandonner du jour au lendemain. Holly, toujours aussi peu optimiste, craint le pire. Enlèvement, viol, assassinat… Un scénario que le lecteur envisage aussi au premier chef en découvrant, entre les chapitres consacrés à la longue et patiente enquête d’Holly, les agissements des époux Harris. Deux vieux professeurs d’université qui cachent bien leur jeu de serial-killers.

Stephen King, en dévoilant dès les premières pages, les assassins, semble se moquer des cosy mystery très à la mode. Son roman n’en demeure pas moins passionnant car on découvre, au fil des pages, les agissements absolument horribles d’Emily et Rodney Harris. Arthrite et sciatique ne les empêchent pas de tuer et dépecer de jeunes victimes soigneusement choisies.

C’est une des difficultés que doit surmonter Holly : « Bonnie et Rae sont trop différents pour être victimes d’une même personne. Elle en est certaine. Presque. » Ce presque, doute caractéristique du fonctionnement d’Holly, donne tout son sel à ce thriller très psychologique. Car en plus des époux tueurs, on suit les remises en cause d’Holly découvrant les mensonges de sa mère ou la belle relation entre Barbara (une jeune collaboratrice d’Holly) et une vieille poétesse presque centenaire.

Souvent, dans les romans de Stephen King, ce sont ces passages hors intrigue qui donnent toute leur saveur à ces thrillers du réel.

« Holly » de Stephen King, Albin Michel, 528 pages, 24,90 €

samedi 29 avril 2023

Fantastique - Stephen King réenchante à sa façon le « Conte de fées »

Retrouvez un Stephen King en très grande forme dans un roman foisonnant d’inventions narratives. Prêts pour la descente au pays des contes de fées ?


Il n’a rien perdu de son génie de la narration. Stephen King est toujours passionnant quand il se lance dans de grands projets permettant de donner libre cours à son imagination débordante. Conte de fées, ce pavé de plus de 700 pages est un excellent cru dans la longue bibliographie de celui qui a popularisé le thriller fantastique à travers le monde. L’histoire suit les péripéties sur terre et dans l’Autre Monde du personnage principal, Charlie, 17 ans, qui semble le reflet de l’auteur quand il était jeune et surtout une simple chienne nommée Radar, vieille, malade, mais très attachante.

Le début du roman, raconté à la première personne par Charlie, est très réaliste. Du style Chronique sociale qui dépeint cette Amérique qui ne fait pas vraiment rêver. Charlie vit simplement dans une petite ville de province entre sa mère et son père.

Le trou vers l’Autre Monde 

Mais un soir, en allant acheter à manger, la maman est tuée par un chauffard. Le père tombe dans une longue période d’alcoolisme. Durant près de 10 ans, Charlie devra se débrouiller presque seul à la maison. C’est donc un garçon déjà dur au mal qui découvre un matin son inquiétant voisin M. Bowditch, blessé dans son jardin. C’est sa chienne, Radar, un berger allemand au pelage élimé, qui a donné l’alerte en hurlant à la mort. Charlie va aider ce vieillard taciturne, devenir son aide familiale, son ami. En échange, le vieil homme lui livre ses secrets : il a plus de 100 ans, a ramené de l’Autre Monde, un pays merveilleux mais très dangereux, des pépites d’or qui lui permettent de vivre simplement sans avoir à travailler. Dernière révélation : la porte de l’Autre Monde est un puits caché dans le cabanon de jardin.

Les 200 premières pages du roman, très humaines, racontent avec gravité et beaucoup d’humanisme cette amitié naissante. La suite est beaucoup plus agitée. Charlie descend le long escalier en colimaçon qui le mène vers l’Autre Monde. Il part avec sa chienne, car un cadran solaire aurait le pouvoir de la faire rajeunir. Dès lors le lecteur, happé par cet univers extraordinaire, va palpiter dans le sillage d’un Charlie bravant tous les dangers pour sauver Radar. Il découvre un peuple malade, qui perd ses traits, devient gris. Notamment une jeune princesse, Leah, charmante mais dont la bouche s’est refermée comme une vilaine cicatrice : « Voilà bien la veine de Charlie Reade, tomber raide amoureux d’une fille que je ne pourrai jamais embrasser sur la bouche. » Dans ce monde crépusculaire, peuplé de loups la nuit, de gros cafards rouges et d’hommes et de femmes mourants, il va trouver des réponses auprès d’un aveugle. Notamment sur la maladie grise : « Respirer devient de plus en plus difficile. La chair inutile avale le visage. Le corps se referme sur lui-même ».

Charlie devra donc affronter de nombreux cauchemars bien réels (Stephen King en a toujours un plein sac en réserve) avant sauver son animal adoré et retrouver sa jolie (mais défigurée) princesse. Car c’est dans un véritable monde de conte de fées, où le Mal tente de l’emporter sur le Bien, que le jeune Américain tombe en descendant l’escalier. Un monde à préserver qu’on quitte à regret à la fin du roman.

« Conte de fées » de Stephen King, Albin Michel, 24,90 €

vendredi 27 mars 2020

Rain, Le Fléau et Virus avec Spirou : fictions dans l’air du temps

Une série, un livre et une BD. Trois œuvres de fiction mais qui en pleine pandémie vont vous faire frémir. Car cette histoire de virus tueur a déjà été imaginée par des auteurs cherchant à terroriser leur public.

The Rain (Netflix)


Mieux que The Walking Dead, The Rain, série danoise diffusée sur Netflix, vous donnera des frissons car il est question d’épidémie virulente. Mais un poil plus mortelle que le Covid19 qui à côté fait figure de gringalet. Le virus de la série est propagé par la pluie. Donc personne n’y échappe. L’action se déroule quelques années après l’infection. Ne reste presque plus de survivants. On suit le retour à l’air libre de jeunes frères et sœurs qui ont vécu caché dans un abri confectionné par leurs parents. L’anarchie règne, les dangers sont multiples. Finalement, c’est pas si mal le confinement…

Le Fléau (Lattès)


Considéré à juste titre comme un des chefs-d’œuvre de Stephen King, Le Fléau parle lui aussi de virus. Une manipulation de chercheurs officiant dans le plus grand secret dans l’armée américaine. Une petite fuite et, en 48 heures, c’est la moitié de la planète qui est contaminée. La Super-Grippe ne va épargner que très peu de personnes. Sans compter le second service : « Au moment où l’épidémie de super-grippe touchait à sa fin, une deuxième épidémie se déclara et dura environ quinze jours. Elle fut particulièrement virulente. […] Dans un sens strictement darwinien, ce fut le coup de grâce. » Ce sont ces très rares survivants que l’on suit dans ce livre monumental de plus de 1 000 pages, dans sa version numérique parue chez Lattès.
Avec un soupçon de fantastique, les derniers humains errant le long des routes des USA dévastés rêvant tous de Mère Abigaël : une vieille Noire de cent huit ans dont dépend leur salut commun. « Elle était vieille, elle n’avait plus beaucoup de force, mais elle avait conservé toute sa tête. Abigaël Freemantle, c’était son nom, était née en 1882. » Mère Abigaël, figure inoubliable de l’impressionnante galerie de personnages du Fléau.

Virus (Dupuis)

Dernier classique utilisant le thème du virus incontrôlable, la 33e aventure de Spirou et Fantasio parue en 1984. Fantasio, journaliste qui a du flair pour les scoops, est sur la piste d’un accident dans une base secrète en plein antarctique. Un des travailleurs, infecté par un virus très dangereux, a pris la fuite. Il va falloir pour nos deux héros trouver un antidote avec l’aide du génial comte de Champignac. « Virus » était la première histoire longue de Tome et Janry. Les deux jeunes auteurs venaient d’être désignés comme repreneurs officiels du héros vedette des éditions Dupuis. Un héritage difficile à porter après le génial Franquin.
Mais dès cette première aventure, mouvementée et contemporaine, sans oublier de l’humour à foison avec Fantasio en gaffeur et Spip en lanceur de bons mots. Étrange comme cette histoire est restée d’actualité. Même si dans la BD, ce sont des industriels qui fabriquent de super-virus pour augmenter leurs dividendes. On peut relire cet album, comme un ultime hommage au scénariste Tome, mort il y a quelques mois. Il n’aura pas connu l’épidémie de Covid19. Il en aurait sans doute tiré quantité de bons gags pour le Petit Spirou.

mardi 15 août 2017

Livres de poche : retrouvez les héros de vos films préférés



Sorti au cinéma il y a moins d’une semaine, « La Tour sombre » est tirée d’un roman de Stephen King. Redécouvrez l’œuvre originale dans cette réédition au format poche suivi d’un court roman, « Les petites sœurs d’Elurie ». Roland de Gilead, dernier justicier et aventurier d’un monde dont il cherche à inverser la destruction programmée, doit arracher au sorcier vêtu de noir les secrets qui le mèneront vers la Tour Sombre.
➤ « La Tour sombre », J’ai Lu, 7,80 €


Le prochain Star Wars, au cinéma, est annoncé en décembre. Mais si vous êtes en manque de sabre-laser et de batailles spatiales plongez dans les romans inédits régulièrement édités en poche. Dernier en date « Liens de sang » de Claudia Gray qui a pour vedette la princesse Leia. Désespérés à l’idée de ne pas réussir à prendre les mesures nécessaires face aux menaces tant extérieures qu’intérieures, les Sénateurs réclament l’élection d’un Premier Sénateur. Ils espèrent qu’un leader fort pourra unifier une galaxie divisée.
➤ « Star Wars, Liens de sang », Pocket, 9,30 €


Magnifiquement adapté à l’écran par la cinéaste Naomi Kawase, primée à Cannes, « Les délices de Tokyo », roman de Durian Sukegawa est une ode à la cuisine et à la vie. Poignant, poétique, sensuel : un régal. «Écouter la voix des haricots » : tel est le secret de Tokue, une vieille dame aux doigts mystérieusement déformés, pour réussir le an, la pâte de haricots rouges qui accompagne les dorayaki, des pâtisseries japonaises.
➤ « Les délices de Tokyo », Le Livre de Poche, 6,90 €

dimanche 29 janvier 2017

Livres de poche : histoires de menaces


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Quinze ans après avoir contribué à stopper l’invasion qui menaçait la France, Tom Costa est porté disparu. Miki, son jeune frère désormais responsable de la petite communauté installée à Port Leucate se lance à sa recherche et va devoir affronter les périlleuses routes d’Espagne pour retrouver sa trace. Ce roman d’aventures post-apocalyptiques de Laurent Whale offre un divertissement intelligent sur la poursuite de la vérité et la fidélité.
➤ « Les damnés de l’asphalte », Folio SF, 8,80 €

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Paris, 11 mars 1944. Appelés pour un incendie rue Le Sueur, les pompiers et la police découvrent dans les caves d’un hôtel particulier un charnier de vingt-sept cadavres dissous dans la chaux vive. Lancé à la poursuite de celui que la presse surnomme « Docteur Satan », le détective privé Jérôme Dracéna imaginé par Jean-Pierre de Lucovich va devoir affronter un génie du crime, maître de l’illusion, à l’image de Fantômas ou du diabolique Dr Mabuse.
➤ « Satan habite au 21 », 10/18, 8,80 €

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Il a suffi de quelques jours au charismatique révérend Charles Jacobs pour ensorceler les habitants de Harlow, dans le Maine. Et plus que tout autre, le petit Jamie. Car l’homme et l’enfant ont une passion commune : l’électricité. Trente ans plus tard, Jamie est un guitariste de rock rongé par l’alcool et la drogue. Il va croiser à nouveau le chemin de Jacobs. Un roman électrique de Stephen King sur ce qui se cache de l’autre côté du miroir.
➤ « Revival », Le Livre de Poche, 8,30 €

dimanche 25 septembre 2016

DVD et blu-ray : "Cell Phone", impulsion fatale


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Stephen King, maître absolu du roman terrifiant, après avoir vendu des millions d'exemplaires de ses livres partout dans le monde, les fait fructifier en signant des adaptations au cinéma ou à la télévision. Un univers unique, qu'il renouvelle sans cesse malgré les années. Tout le monde se souvient de "Christine", la voiture possédée, ou du "Fléau", vaste roman de fin du monde transformé en une mini-série un peu trop édulcorée (tout comme "Ça"). Souvent c'est très réussi. Parfois un peu moins. "Cell Phone", film de Tod Williams sorti directement en DVD et blu-ray est dans la juste moyenne. Tiré du roman "Cellulaire" il met en vedette John Cusack (pas plus convaincant que d'habitude), Samuel L. Jackson (brillant, quel que soit le projet) et la jeune Isabelle Fuhrman déjà vue dans "Hunger Games" ou "Masters of sex").


Tout commence très vite. Un dessinateur de BD, Clay, en transit dans un aéroport, tente de joindre sa femme et son fils. Mais son téléphone est à plat. Bien heureux héros, car tout à coup, tous ceux qui avaient un smartphone à l'oreille deviennent fous furieux, massacrant les épargnés. La faute à une impulsion qui a reformaté les cerveaux des victimes. Ils deviennent des "phoners", autre appellation des zombies à la sauce King. Clay parvient à se réfugier dans le métro et fera équipe avec Tom (Samuel L. Jackson), un vétéran du Vietnam (utile quand on a décidé de descendre le maximum de Phoners avec des armes récupérées chez un membre de l'association "National Rifle Association"). La suite se déroule comme un classique film de survivants traqués par des meutes de zombies avides de chair fraîche. À la différence qu'ils ont une conscience commune, comme des insectes. Reste à trouver la reine…
Quelques personnages déjantés plus tard, Clay se retrouve au pied de l'antenne relais d'où est partie l'impulsion. Le réalisateur, sans doute indécis, a visiblement tourné trois fins différentes. Et comme il est généreux, on a droit aux trois dans les deux dernières minutes. En bonus, les classiques coulisses du tournage, avec notamment le maquillage du grand méchant digne d'une émission de Ciné FX...
"Cell Phone", Marco Polo Production, 14,99 euros le DVD, 19,99 euros le blu-ray.