vendredi 27 mars 2020

Rain, Le Fléau et Virus avec Spirou : fictions dans l’air du temps

Une série, un livre et une BD. Trois œuvres de fiction mais qui en pleine pandémie vont vous faire frémir. Car cette histoire de virus tueur a déjà été imaginée par des auteurs cherchant à terroriser leur public.

The Rain (Netflix)


Mieux que The Walking Dead, The Rain, série danoise diffusée sur Netflix, vous donnera des frissons car il est question d’épidémie virulente. Mais un poil plus mortelle que le Covid19 qui à côté fait figure de gringalet. Le virus de la série est propagé par la pluie. Donc personne n’y échappe. L’action se déroule quelques années après l’infection. Ne reste presque plus de survivants. On suit le retour à l’air libre de jeunes frères et sœurs qui ont vécu caché dans un abri confectionné par leurs parents. L’anarchie règne, les dangers sont multiples. Finalement, c’est pas si mal le confinement…

Le Fléau (Lattès)


Considéré à juste titre comme un des chefs-d’œuvre de Stephen King, Le Fléau parle lui aussi de virus. Une manipulation de chercheurs officiant dans le plus grand secret dans l’armée américaine. Une petite fuite et, en 48 heures, c’est la moitié de la planète qui est contaminée. La Super-Grippe ne va épargner que très peu de personnes. Sans compter le second service : « Au moment où l’épidémie de super-grippe touchait à sa fin, une deuxième épidémie se déclara et dura environ quinze jours. Elle fut particulièrement virulente. […] Dans un sens strictement darwinien, ce fut le coup de grâce. » Ce sont ces très rares survivants que l’on suit dans ce livre monumental de plus de 1 000 pages, dans sa version numérique parue chez Lattès.
Avec un soupçon de fantastique, les derniers humains errant le long des routes des USA dévastés rêvant tous de Mère Abigaël : une vieille Noire de cent huit ans dont dépend leur salut commun. « Elle était vieille, elle n’avait plus beaucoup de force, mais elle avait conservé toute sa tête. Abigaël Freemantle, c’était son nom, était née en 1882. » Mère Abigaël, figure inoubliable de l’impressionnante galerie de personnages du Fléau.

Virus (Dupuis)

Dernier classique utilisant le thème du virus incontrôlable, la 33e aventure de Spirou et Fantasio parue en 1984. Fantasio, journaliste qui a du flair pour les scoops, est sur la piste d’un accident dans une base secrète en plein antarctique. Un des travailleurs, infecté par un virus très dangereux, a pris la fuite. Il va falloir pour nos deux héros trouver un antidote avec l’aide du génial comte de Champignac. « Virus » était la première histoire longue de Tome et Janry. Les deux jeunes auteurs venaient d’être désignés comme repreneurs officiels du héros vedette des éditions Dupuis. Un héritage difficile à porter après le génial Franquin.
Mais dès cette première aventure, mouvementée et contemporaine, sans oublier de l’humour à foison avec Fantasio en gaffeur et Spip en lanceur de bons mots. Étrange comme cette histoire est restée d’actualité. Même si dans la BD, ce sont des industriels qui fabriquent de super-virus pour augmenter leurs dividendes. On peut relire cet album, comme un ultime hommage au scénariste Tome, mort il y a quelques mois. Il n’aura pas connu l’épidémie de Covid19. Il en aurait sans doute tiré quantité de bons gags pour le Petit Spirou.

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