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jeudi 30 novembre 2023

Cinéma - “Perfect Days” ou la sérénité dans la propreté


Peut-on vivre tel un ermite dans une des plus grandes mégalopoles du monde, Tokyo ? Est-il possible de décider de revivre au quotidien une unique journée immuable, rythmée par les mêmes actions et rendez-vous ? Pour Wim Wenders, ces deux attitudes sont toute la vie de Hirayama (Koji Yakusho), un homme d’une déroutante simplicité, personnage principal de Perfect Days, film découvert au dernier festival de Cannes.

Une longue ode à la contemplation, au silence à la sérénité et à la simplicité de la nature. Pour faire passer ces émotions primaires, qui ont déserté les zones urbaines, le réalisateur allemand a fait confiance à ce comédien déjà remarqué dans The Third Murder de Kore-eda. Un excellent choix, Yakusho repartant de la Croisette avec le Prix d’interprétation masculine. Il incarne parfaitement cette immobilité répétitive volontaire. Avec la force de faire comprendre que ce n’est pas contraint.

Il a fait ce choix de solitude, de silence, de travail ingrat. Et cela passe par la répétition. La première demi-heure verra le montre se brosser les dents quatre fois, nettoyer une dizaine de toilettes publiques, boire toujours le même café en partant au boulot au volant de sa camionnette. Sa force : oublier, occulter le monde qui l’entoure. Se contenter de regarder le ciel en souriant, de photographier (sur des pellicules argentiques) les frondaisons des arbres, écouter des classiques des années 70 (Lou Reed et d’autres) sur des cassettes. Le spectateur pressé et moderne ne tiendra pas longtemps.
Celui qui est ouvert à la beauté et à la lenteur du monde, ressortira de la salle avec des batteries d’optimisme et de sérénité gonflées à bloc.


 Film de Wim Wenders avec Koji Yakusho, Tokio Emoto, Arisa Nakano.



mardi 15 août 2017

Livres de poche : retrouvez les héros de vos films préférés



Sorti au cinéma il y a moins d’une semaine, « La Tour sombre » est tirée d’un roman de Stephen King. Redécouvrez l’œuvre originale dans cette réédition au format poche suivi d’un court roman, « Les petites sœurs d’Elurie ». Roland de Gilead, dernier justicier et aventurier d’un monde dont il cherche à inverser la destruction programmée, doit arracher au sorcier vêtu de noir les secrets qui le mèneront vers la Tour Sombre.
➤ « La Tour sombre », J’ai Lu, 7,80 €


Le prochain Star Wars, au cinéma, est annoncé en décembre. Mais si vous êtes en manque de sabre-laser et de batailles spatiales plongez dans les romans inédits régulièrement édités en poche. Dernier en date « Liens de sang » de Claudia Gray qui a pour vedette la princesse Leia. Désespérés à l’idée de ne pas réussir à prendre les mesures nécessaires face aux menaces tant extérieures qu’intérieures, les Sénateurs réclament l’élection d’un Premier Sénateur. Ils espèrent qu’un leader fort pourra unifier une galaxie divisée.
➤ « Star Wars, Liens de sang », Pocket, 9,30 €


Magnifiquement adapté à l’écran par la cinéaste Naomi Kawase, primée à Cannes, « Les délices de Tokyo », roman de Durian Sukegawa est une ode à la cuisine et à la vie. Poignant, poétique, sensuel : un régal. «Écouter la voix des haricots » : tel est le secret de Tokue, une vieille dame aux doigts mystérieusement déformés, pour réussir le an, la pâte de haricots rouges qui accompagne les dorayaki, des pâtisseries japonaises.
➤ « Les délices de Tokyo », Le Livre de Poche, 6,90 €

vendredi 6 mars 2015

Cinéma - Les petits fiancés du Japon

Une Belge de 20 ans rêve de devenir écrivain… et Japonaise. "Tokyo fiancée", film de Stefan Liberski, est adapté du roman « Ni d’Eve ni d’Adam » de sa compatriote Amélie Nothomb.


Une Belge amoureuse du Japon. Un Japonais amoureux de la France. Dans Tokyo, ville gigantesque, ils vont pourtant se trouver, se comprendre, s’aimer. Cette histoire d’amour peu banale est la trame du film Tokyo fiancée réalisé par Stefan Liberski. Ce cinéaste belge, également écrivain, scénariste de BD et trublion à la radio et télévision belge, abandonne pour une fois sa folie douce pour une adaptation fidèle du roman de sa compatriote Amélie Nothomb. La Jeune Belge, c’est elle. Née au Japon, elle retourne dans l’archipel quand elle a 20 ans. Elle a deux ambitions dans la vie : être écrivain et devenir Japonaise. Exactement, elle espère devenir comme ces vieux écrivains japonais, « J’ai toujours eu le lyrisme mégalomane », confie-t-elle en voix off.

Amoureuse... du Mont Fuji
La pétillante Pauline Etienne (vue récemment dans Eden) se glisse dans le personnage d’Amélie. Elle vit dans un minuscule appartement, prend des cours de japonais et pour subvenir à ses besoins, dépose des annonces pour donner des cours particuliers de français.
Son premier élève, Rinri (Taichi Inoue), sera le seul. Ce grand adolescent, fils d’un riche joaillier, va rapidement fasciner la jeune Occidentale. Timide, gentil, respectueux, il ne fait pas le premier pas. C’est Amélie qui ose enfin un premier baiser.
Toute en retenue, cette première partie du film est une longue balade poétique dans les rues et parcs de Tokyo avec des intermèdes dans des soirées entre copains, tous passionnés par le français.
Par la suite, c’est plus compliqué. Rinri la présente à ses parents qui n’espèrent qu’une chose : faire un beau mariage. Mais Amélie ne se sent pas encore prête. Alors elle a l’idée géniale de lui proposer de passer par l’étape fiançailles. Des fiançailles éternelles...

Le film de Stefan Liberski est aussi frais et délicieux qu’un roman d’Amélie Nothomb. L’interprétation de Pauline Etienne, entre tracas intérieur et joie exubérante, crédibilise le personnage complexe de la petite Belge amoureuse du Japon, du mont Fuji et du gentil Rinri. Ils sont si mignons ces petits fiancés nippons...
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Un roman japonais d’Amélie Nothomb

Le film de Stefan Liberski est adapté du roman Ni d’Eve ni d’Adam paru en 2007 chez Albin Michel et lauréat du Prix de Flore.
La romancière belge, née au Japon car son père, diplomate, se trouvait en poste à Tokyo, n’a jamais caché sa fascination pour ce pays complexe et fantasque. Régulièrement, elle s’inspire de sa jeunesse pour distiller des scènes clairement autobiographiques dans ses romans. Si Stupeur et tremblements (adapté au cinéma par Alain Corneau avec Sylvie Testud dans le rôle d’Amélie) portait essentiellement sur le monde du travail, avec Ni d’Eve ni d’Adam, c’est le pan amoureux de la vie de la jeune Amélie que Nothomb raconte. Elle décrypte sa romance avec son élève japonais et son rapport si particulier avec le Mont Fuji.
Amélie Nothomb retournera au Japon bien des années plus tard pour le tournage d’un documentaire. Une nouvelle fois elle nourrira sa plume de cette expérience pour en faire un compte rendu entre réalité et fantasme. La nostalgie heureuse semblait être la fin de la belle histoire d’amour entre la jeune Belge et le pays du Soleil Levant.

samedi 7 octobre 2006

BD - Le Spirou de Morvan et Munuera visite Tokyo


Quand Jean-David Morvan a accepté de reprendre le scénario des aventures de Spirou et Fantasio, on pouvait se douter que ce passionné du Japon emmènerait les deux personnages emblématiques des éditions Dupuis au Pays du soleil levant. C'est chose faite avec cette 49e aventure dessinée par Munuera. Nos deux héros, dès les premières pages, sont plongés dans le Japon médiéval. Pas de voyage dans le temps, simplement la visite très mouvementée d'un parc d'attraction. Ils vont rapidement croiser le chemin de deux enfants, un frère et sa soeur, au centre de cette intrigue permettant au lecteur, sur 64 pages, de découvrir tous les quartiers de la mégapole japonaise. Si Spirou est sensible à la tradition du pays, Fantasio craque pour la multitude de gadgets qui s'offrent aux heureux détenteurs d'une carte de crédit. Le personnage de Itoh Kata, magicien imaginé par Fournier, rappelle au lecteur que le monde de Spirou se nourrit en permanence des créations des différents auteurs ayant animé le personnage. En parallèle à cet album classique, un « 49Z » raconte le voyage des auteurs dans le vrai Tokyo. (Dupuis, 8,50 € et 19,50 €)