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vendredi 7 mars 2025

Biographie - Le rire de Pierre Bénichou

Immense journaliste, passé par de très nombreux journaux et devenu un des piliers du Nouvel Observateur, Pierre Bénichou fait partie de ces talentueux artistes sans œuvre. Son style lui aurait sans doute permis de signer des romans passionnants. Il se contentera de publier un recueil de ses nécrologies... 

Son bagout et son sens de la repartie étaient parfaits pour faire du stand-up. Mais le genre n'étais pas encore né. Alors il a amusé la galerie dans les bars et boites de nuit parisiennes. Et puis il a été remarqué par des faiseurs de stars. Sur le tard, il est devenu un sociétaire des Grosses têtes, poussant la chansonnette romantique après avoir sorti une vacherie absolue. 

Personnage complexe, Pierre Bénichou est au centre de cette biographie de Benjamin Puech. Dans quelques jours, cela fera 5 ans que nous sommes orphelins de cet amuseur talentueux.

« Pierre Bénichou, une figure de style », Benjamin Puech, Editions du Rocher, 208 pages, 19,90 €

mercredi 24 janvier 2024

Un livre de Bob Garcia pour comprendre le génie de Franquin

Bob Garcia a beaucoup écrit sur Hergé. Mais en cette année 2024 qui marque son centième anniversaire, c’est sur André Franquin que cet exégète de la bande dessinée s’est penché. Un essai très documenté sur « Les secrets d’œuvre ».

Après une rapide biographie, il décortique tous les albums et série du génial créateur de Gaston, du Marsupilami et animateur hors pair des aventures de Spirou et Fantasio. Un livre référence, agrémenté de dessin des Sternic, pour comprendre d’où vient le sous-marin du Repaire de la murène, ou l’origine du prénom Gaston, inspiré d’un véritable gaffeur qu’a bien connu Yvan Delporte, le rédacteur en chef du journal Spirou.

Un essai à déguster en relisant les œuvres de Franquin.

« Franquin, les secrets d’une œuvre », Éditions du Rocher, 348 pages, 19,90 €

mercredi 20 septembre 2023

Littérature - Nicolas Le Nen, soldat et écrivain, signe « Armistice »

Plongée dans l’enfer de la guerre d’Indochine avec ce roman de Nicolas Le Nen, Perpignanais, breveté de l’Ecole de guerre et ancien patron du service action de la DGSE.


S’il est beaucoup question d’honneur, de sacrifice et de patrie dans Armistice, roman de Nicolas Le Nen, ce récit prenant pour cadre la fin de la guerre d’Indochine (du moins pour l’armée française), aborde d’une façon plus générale et universelle la vengeance et l’oubli. Un roman cependant qui fait la part belle aux combats, notamment ceux qui ont précédé la chute de Diên-Biên-Phu. Ils sont trois, rescapés de l’armée française, à s’entraider et raconter leurs derniers mois dans cet enfer. Trois perdants, prisonniers des Viets, maltraités par des vainqueurs arrogants.

Mais comme le fait remarquer le principal narrateur, Constant Jalaire, jeune Lieutenant engagé pour contrarier son père, notable resté planqué (pour ne pas dire plus) durant l’occupation allemande, « Nous autres, soldats, savons bien que seules les armées victorieuses font des guerres justes et belles. » Avec un légionnaire d’origine allemande et un fils de paysan du Massif central, Jalaire va tenter de survivre malgré les brimades. Il se confiera à ses compagnons, comme pour expier ses mortelles erreurs de commandement. 

Nombre de ses hommes sont tombés  au combat. Exactement dans des guets-apens au cœur de la jungle. Et de constater qu’au « combat, la mort saisissait les soldats dans des attitudes grotesques, comme si la guerre n’était qu’une farce tragique dans laquelle mourir n’était pas si grave. »

Dans un style marqué par un réalisme sans fioritures, Nicolas Le Nen raconte cette débâcle française tout en intégrant à l’intrigue une dimension historique Car loin de cette France métropolitaine, le trio aura l’occasion de solder des comptes, lourds de conséquences, qui ont pris naissance à la fin de la seconde guerre mondiale. Deux guerres, deux vainqueurs différents, mais des horreurs tout à fait semblables.

« Armistice » de Nicolas Le Nen, 320 pages, éditions du Rocher, 19,90 €

jeudi 23 mars 2023

Un livre enquête sur les risques de l’éco-terrorisme

 La lutte pour préserver l’environnement va-t-elle devenir violente ? Le livre de deux journalistes originaires de Pyrénées-Orientales, Anthony Cortes et Sébastien Leurquin, tente de répondre à la question.

Face à l’urgence climatique, des voix s’élèvent. Mais sans véritablement réussir à faire bouger les lignes. Alors certains militants écologistes sont tentés pour changer de mode d’action, n’écartant plus la violence. Un réel danger selon deux journalistes originaires de la région, Anthony Cortes et Sébastien Leurquin. Ils ont enquêté sur les mouvements écologistes radicaux en France et publient le détail de leurs recherches dans un livre paru aux éditions du Rocher. Dans L’affrontement qui vient, ils ont notamment rencontré une militante de Deep Green Résistance qui annonce clairement la couleur : « La peur ça change pas mal de choses dans le rapport de force, puis ça te permet d’attirer des gens déterminés. Nous, on veut prendre petit à petit la place des mignons écolos pour amener l’idée d’actions violente comme l’axe central, voire le seul. »

Les autres mouvements sont moins offensifs, mais laissent entendre que la base, de plus en plus, envisage de passer à l’action face à l’immobilisme. Autre témoignage recueilli dans ce livre, celui d’une militante de 26 ans : « Il ne faudra pas accuser ceux qui se révolteront face à la situation. Ce que nous savons, c’est que tout est perdu ou presque, et ce n’est pas notre génération la responsable. Notre monde court à sa perte, notre monde est fini. »

Cette longue enquête (des dizaines de personnes longuement interviewées), tente aussi de comprendre comment l’État participe à cette montée de la tension. Gérald Darmanin (qui n’a pas voulu répondre aux auteurs), est le premier à avoir parlé d’éco-terrorisme dans le mouvement de protestation contre les super-bassines dans les Deux-Sèvres. Certains militants écolos sont fichés S, surveillés, parfois assignés à résidence.

Alors l’affrontement devient-il inévitable. Oui selon Sandrine Rousseau, députée écologiste : « Le système néglige quelque chose de capital : c’est une question de vie ou de mort ! Dans cette urgence vitale, les gens n’ont plus rien à perdre. »


« L’affrontement qui vient » d’Anthony Cortes et Sébastien Leurquin, Éditions du Rocher, 18,90 €

mardi 22 novembre 2022

Découverte - Chloé Nabédian explore "Les grands mystères de la nature"


Connue pour présenter la météo sur France 2, Chloé Nabédian est curieuse. Elle part à la recherche de solutions à plusieurs « phénomènes naturels mystérieux aux quatre coins de la planète ». Cela donne ce joli livre très instructif. Comme ces pierres qui bougent toutes seules dans la vallée de la mort. Après avoir évoqué quantité de solutions (des extraterrestres à la CIA…), l’autrice révèle au final, démonstration à l’appui, comment ces blocs de plus de 200 kg peuvent bouger sans l’aide de rien ni de personne. 

« Les grands mystères de la nature », Éditions du Rocher, 22,90 €

samedi 30 avril 2022

Essai - Une reine adorée

Alors que jeudi à l’occasion de l’anniversaire de la reine Elizabeth II (96 ans !) des tirs de canons ont retenti depuis la Tour de Londres et Hyde Park, nombre de Français se demandent encore ce que les Britanniques trouvent à cette vieille dame discrète. 

C’est Louise Ekland, journaliste et animatrice télé et radio, originaire de Liverpool, qui a pris sa plus belle plume pour tenter d’élucider ce phénomène quasi métaphysique.  « J’ai décidé de vous expliquer, avec un humour tout britannique, pourquoi nous, les Anglais, aimons tant notre Queen, » explique-t-elle dans ce livre léger, pas trop sérieux mais bourré d’anecdotes de révélations et de témoignages. 

« God save my Queen » de Louise Ekland, Editions du Rocher, 17,90 €

dimanche 22 mars 2020

Livre pratique - Et vous, le sommeil, ça va ?


La période ne se prête sûrement pas aux bonnes nuits calmes et reposantes. L’angoisse de la situation de confinement, la maladie qui rôde, la solitude pour certains, la promiscuité pour d’autres ne peut que jouer défavorablement sur la qualité de votre sommeil. C’est donc le moment d’ouvrir « Bien dormir ça s’apprend ! » de Benjamin Lubszynski. Il propose un programme de deux mois pour retrouver le sommeil. 
Deux mois, pas de chance, c’est la durée probable du grand confinement. Alors précipitez-vous immédiatement dans la partie qui vous sera la plus utile en ce moment : « Et Dieu inventa la sieste ! » Et puis qui sait, les séances d’autohypnose ou celles enregistrées sur le CD accompagnant l’ouvrage pourront fonctionner en cas de nuit blanche. 

« Bien dormir, ça s’apprend » de Benjamin Ludszynski, Éditions du Rocher, 17,90 €

lundi 30 mai 2016

Roman : Bonbon gigogne

Vincent Ravalec, s'amuse à raconter comment un romancier tente de modifier un thriller qui devient réalité.
bonbon désespéré, ravalec, éditions du rocherPas tendre le nouveau roman de Vincent Ravalec. Même s'il est question de bonbon dans le titre, le texte n'est pas aussi rose que la couverture. Car le bonbon dont il est question dans ce thriller provincial, mystique et farfelu, est désespéré. Tout commence dans l'esprit d'Origène Pildefer. Cet employé de médiathèque tente, en vain, de publier un roman. Après plusieurs refus, il décide de travailler son prochain texte avec l'aide de ses élèves de l'atelier d'écriture qu'il anime en soirée. Nouveau refus. Il est sur le point d'abandonner quand il croise à Paris, trois des personnages de son texte refusé. A-t-il des pouvoirs médiumniques ?
On ne le saura pas exactement, mais Vincent Ravalec, sur cette idée saugrenue, plonge dans un roman gigogne. Origène, pour vérifier si la fiction pouvait devenir réalité, suit les trois jeunes femmes qu'il a imaginées et découvre que comme dans le roman, elles vont passer le week-end dans un village paumé de province. Elles doivent assister à une procession religieuse autour d'une sainte, au pied de la statue d'une friandise en train de fondre intitulée "Bonbon désespéré". Le périple se termine dans un labyrinthe de souterrains creusés sous un château. Problème : elles n'en reviendront jamais. Du moins dans le manuscrit, elles meurent violées et torturées. Peut-il alors changer le cours de l'histoire, réécrire pour que la fin soit moins trash et gore ?
Une course contre la montre racontée avec brio par un Vincent Ravalec très à l'aise dans ces changements de niveau de narration. Grâce aussi à la multitude de personnages tous plus iconoclastes les uns que les autres, des notables grotesques en passant par les voyous psychopathes sans oublier la flamboyante Suzette, fille de la bonne du curé, frustrée sexuellement mais qui découvre durant ce fameux week-end un formidable et insoupçonné amant.
"Bonbon désespéré" de Vincent Ravalec, Editions du Rocher, 16,90 euros