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jeudi 27 mars 2025

BD – Julie Wood revient... sur la roue arrière


Non, Jean Graton n'a pas que le personnage de Michel Vaillant à son actif. Le bédéaste amateur de belles mécaniques a lancé dans le grand bain des courses motorisées le pendant féminin du pilote auto. Julie Wood a cependant la particularité de préférer les deux-roues aux autos. Une motarde gironde, blonde et téméraire, jeune et indépendante, qui prend un peu d'épaisseur psychologique dans cette reprise initiée par les éditions Graton et Denis Lapière, scénariste des nouvelles saisons des courses de Michel Vaillant. Au scénario, on retrouve le multicartes Philippe Pelaez. Le dessin a été confié à l'Italien Stassi, sans oublier Marc Bourgne au storyboard.

Le premier album prend des airs de polar dans une Californie violente et secrète. Des bandes de jeunes motards se retrouvent chaque week-end pour s'adonner à leur jeu préféré : le rodéo sauvage. Dans des rues souvent trop fréquentées, ils déferlent sur la roue arrière, sans casque, dans un équilibre qui ne tient qu'à un fil. Comme leur vie.

Au cours d'un de ces rodéos, un homme meurt. La police croit à un accident quand elle découvre l'impact d'une balle. Abattu. Et dans son portefeuille, un rapport avec le garage de l'oncle de Julie Wood. Cette dernière, tentée par une carrière dans le circuit de « flat track », va tenter de comprendre le lien du mort avec sa famille.

On apprécie le réalisme de la série, la beauté de Julie, sa détermination et les gros cylindres parfaitement dessinés par Stassi. Une histoire à suivre, évidemment, mêlant compétition et affaires familiales. Un parfait hommage au monde de Jean Graton.

« Juie Wood – Mortel rodéo », Graton, 56 pages, 15,50 €

mardi 18 mars 2025

BD - Quand Brigitte Bardot faisait fantasmer la province


Qui ne rêve pas de rencontrer Brigitte Bardot ? Pas aujourd'hui, la star de cinéma préfère ne plus sortir de chez elle (et de parfois avoir des positions politiques assez limites), mais dans les années 50 et 60. Conrad Knapp, jeune Parisien travaillant dans le milieu du cinéma, est en quête d'un lieu de tournage authentique. Il rencontre les habitants de Trougnac, village typique de l'époque, l'action se déroule en 1960. La tornade BB comme Brigitte Bardot fait des ravages chez les hommes. Un peu moins chez les femmes. Tous rêvent de la rencontrer. 

Conrad Knapp explique alors que des producteurs l'ont chargé de trouver un village pour accueillir ce nouveau film réunissant une seconde fois Jean Gabin et Brigitte Bardot après l'immense succès (et scandale) d'En cas de malheur de Claude Autant-Lara. Pour vendre son projet aux autorités, il fait miroiter notoriété et affaires florissantes. Pour les simples quidams, il a un atout dans la manche : il a une photo tirée d'une scène censurée du film. Quand la jeune femme remonte sa jupe pour séduire le vieil avocat, elle va jusque au dessus de la taille. On voit donc très nettement les fesses de Brigitte Bardot. Cela semble peu aujourd'hui, mais pour la fin des années 50, c'est une image sulfureuse. D'ailleurs c'est le curé du village qui sera le plus ferme opposant à la venue de BB à Trougnac. 

Cette gentille histoire s'inspirant un peu de Don Camillo dans l'opposition entre religieux conservateurs et progressistes ouverts, est signée Philippe Pelaez. Ce scénariste BD très prolifique est un grand spécialiste du cinéma. Américain mais aussi classique français. Chaque chapitre s'ouvre par une citation extraite de ces dialogues que l'on ne retrouve plus nulle part. Conrad Knapp, avec un scénario, une photo et quelques belles paroles va convaincre tout le monde de l'importance de son rôle dans le choix des décors. Et se laisser acheter sans trop de scrupules. 

Un roman graphique savoureux, dessiné par Gaël Séjourné, à la fin étonnante, dernier clin d'oeil à ces villages de France aux noms si étranges.   

"Les fesses à Bardot", Bamboo Grand Angle, 160 pages, 22,90 €

dimanche 23 février 2025

BD - Alphonse, chômeur qui donne de sa personne

Le marché de l'emploi est en pleine révolution. Terminés les métiers pépères que l'on occupait durant toute une vie de labeur. Désormais le CDD prime. Et les métiers changent. Beaucoup n'existaient pas il y a quelques années. D'autres sont peu connus. Une originalité qui a donné l'idée à Philippe Pelaez, scénariste alternant tous les genres, pour dit-il, "ne jamais rester dans sa zone de confort", ces histoires courtes comiques vues depuis quelques mois dans Fluide Glacial. 

Le héros, Alphonse, est le prototype du chômeur longue durée, acceptant tous les emplois, même les plus improbables. Voilà comment il se retrouve, sous les crayons de Pascal Valdés, bombardé "branleur de dindons" dans une ferme typique de la France profonde. Des dindons qui semblent apprécier sa présence. On rit à ces péripéties campagnardes, plus que si vous avez eu la malchance d'occuper le métier saisonnier très redouté dans le sud-ouest de "castreur de maïs". 

Les histoires courtes voient notre pauvre Alphonse devenir prof d'anglais en prison ou renifleur d'aisselles (un métier qui ressemble à s'y méprendre à testeur de médicaments pas encore tout à fait au point...). Le récit le plus bidonnant est peut-être quand il accepte d'être "nettoyeur de scène de crime". Certes il a des notions de "technicien de surface", mais un peu moins de "crime" quand il est associé au sang, tripes et morceaux de cervelle collés au plafond. La liste de ces métiers aussi détestables que comiques semble infinie. Une seconde livraison ne déplairait pas au lecteur en mal "d'umour et bandessinées", slogan toujours d'actualité pour Fluide Glacial qui fête le mois prochain ses 50 ans. 

"Alphonse, la gueule de l'emploi", Fluide Glacial, 56 pages, 13,90 €

Philippe Pelaez et Pascal Valdés seront présents aux prochaines Rencontres autour de la bande dessinée qui se déroulera du jeudi 17 avril au dimanche 20 avril, au Palais des congrès de Gruissan dans l'Aude.

mercredi 23 octobre 2024

BD - Noire et sombre dictature


Parmi les nombreuses séries lancées ces dernières années par Philippe Pelaez, scénariste prolifique, Noir Horizon semble faire partie des plus ambitieuses. Il y a beaucoup de politique et de références bibliques à cette histoire de folie du pouvoir, de vengeance et de Résistance à l’oppression.

Sur une planète imaginaire, un Régent règne en dictateur absolu. Il tient le peuple par les jeux et la drogue. Une société en mal d’énergie. Quand il découvre sur Kepler 452-b une source d’énergie nouvelle, il envoie ses meilleurs soldats. Mais cela semble une descente aux enfers.


De retour, le quatuor se rebelle et lance un mouvement de résistance. Parmi eux, la propre fille du Régent, Esther. Le second tome de cette trilogie, loin de Kepler, raconte les fondements de la société totalitaire. Exécutions arbitraires, torture, enlèvements et déportation sont monnaie courante. Pourtant Esther et ses amis ne plient pas et se lancent dans une guérilla sans fin pour permettre au peuple de retrouver sa liberté.

De belles envolées bénéficiant de la maîtrise graphique exceptionnelle de Benjamin Blasco-Martinez.
« Noir Horizon » (tome 2), Glénat, 56 pages, 14,95 €

 

mardi 22 octobre 2024

BD - Asphyxiés par le manque d'air


Dans la série Air imaginée par Philippe Pelaez et dessinée par Francis Porcel, la presque fin du monde est causée par une pluie de météorites. Cela a modifié l’atmosphère, le permafrost a fondu, libérant des bactéries mortelles qui ont contaminé l’air, bien commun encore plus vital que l’eau.

Sur cette base, on découvre une société où on vit cloîtré, la moindre sortie à l’extérieur devant s’accomplir aidé par des bonbonnes d’air pur et d’un masque adéquat. L’occasion pour les autorités de mettre en place une dictature de plus en plus dure. Une résistance se développe, accusée d’attentats.


C’est pour venger la mort de sa femme et de son fils que Troy Denen se fait passer pour un terroriste et infiltre les combattants. Il va aller de surprise en surprise, découvrant que le pouvoir est encore plus retors qu’il ne le pensait.

Un scénario bien ficelé, avec méchant absolu crédible, le tout dessiné par Francis Porcel, Barcelonais au trait réaliste parfait quand il imagine des vaisseaux (aériens et sous-marins), dignes d’un roman de Jules Verne.
« Air » (tome 2), Bamboo Grand Angle, 64 pages, 16,90 €

lundi 15 juillet 2024

BD - Une vie à revivre différemment

 

La relation père fils est au centre de ce récit graphique entre science-fiction, fantastique et philosophie. Un scénario de Philippe Pelaez, peut-être le plus ambitieux de ce scénariste qui multiplie les sorties ces dernières années. Une histoire de conquête de l’espace.

Le petit Johnny a neuf ans quand il voit son père décoller aux commandes d’une navette. Quelques secondes plus tard, elle explose. Malgré ce traumatisme, le petit garçon va tenir sa promesse, devenir lui aussi astronaute pour conquérir les étoiles. Des années ont passé et il est aux commandes d’un vaisseau qui va se poser sur la neuvième planète du système solaire.

Un dysfonctionnement et comme son père, le vaisseau explose et se retrouve propulsé dans le passé. Il a 19 ans et l’occasion de refaire sa vie, modifier les erreurs avec in fine, l’espoir de sauver son père. Cette histoire de paradoxe temporel, d’allers-retours dans les époques (à 9, 19 ou 29 ans) est parfois compliquée à suivre. Mais grâce au remarquable travail graphique de Guénaël Grabowsky, ce qui aurait pu devenir confus évolue sur une évidence et clarté absolue.

On se retrouve alors dans la position du jeune Johnny, à se demander, si l’occasion nous était donnée, ce que l’on désirerait changer dans le cours de notre vie. Attention, la question peut plonger dans un abîme sans fin, encore plus vertigineux que l’espace qui sert de décor à cet album.

« Neuf », Dargaud, 88 pages, 18 €

lundi 10 juin 2024

BD - Le magot de Mémé

 

Le Tarn est un affluent de la Garonne. Un département aussi, décor du roman graphique Le gigot du dimanche écrit par Philippe Pelaez et dessiné par Espé. Une histoire de famille, la famille du scénariste Philippe Pelaez qui joue un rôle essentiel dans le récit en répondant au surnom si mignon de Pilou.

Pilou adore les dimanches où tout le monde mange chez Mémé, un gigot bourré d’ail après des bouchées à la reine à la cervelle. Frères, oncles, cousins, tous se disputent et après ils vont au stade voir l’équipe locale de rugby maltraiter les voisins puis au loto-quine où le gros lot est un cochon. Vivant le cochon.

Pilou à 11 ans, on est en 1981 et sa maman, qui a voté Mitterrand, crie sur son tonton, l’assureur, gaulliste, mauvais perdant, persuadé que les chars russes vont défiler sur le Champs-Élysées le 14-Juillet. Une famille dysfonctionnelle qui retrouve de l’unité dès que Mémé va à la cuisine. Ils tentent tous de savoir où elle a pu planquer son magot, des Louis d’or devenus aussi légendaires qu’invisibles.

Tout semble vrai dans cette histoire. À part le fameux magot. Philippe Pelaez reconnaît qu’il s’est un peu inspiré de sa famille, mais que le seul dont il est certain d’avoir respecté les pensées et agissements, c’est lui-même. On rit beaucoup aux multiples péripéties autour du magot mais aussi de la découverte de la vie par Pilou, un petit gros un peu naïf qui n’a pas son pareil pour mettre les pieds dans le plat… de gigot.

« Le gigot du dimanche », Bamboo Grand Angle, 72 pages, 16,90 €

lundi 18 mars 2024

BD - Quand la violence déborde des cases

 Beaucoup de noir, un peu de rouge sang : Quelque chose de froid et Brigantus sont deux albums de BD particulièrement violents. Le premier se déroule aux USA durant les années 30, chez les gangsters, le second raconte le périple sanglant de légionnaires romains à la conquête de l’Écosse. 

Froid comme un cadavre

Parmi les nombreuses sorties signées de Philippe Pelaez, Quelque chose de froid sort de l’ordinaire. Il est vrai que le scénariste le plus recherché du moment aborde un genre qu’il connaît particulièrement et aime par-dessus tout : le polar hommage aux films noirs américains.

Et pour illustrer cette histoire de vengeance implacable, il s’est adjugé le concours d’Hugues Labiano, dessinateur toulousain très à l’aise pour rendre ces ambiances sombres et inquiétantes.

En 1936, Ethan Hedgeway revient à Cleveland après un long séjour en prison. Ancien comptable, suspecté d’avoir trahi son patron, Frank Milano, parrain de la pègre de cette ville du nord des USA, Ethan sait qu’il est en sursis. Récemment, les sbires de Milano ont enlevé sa femme puis l’ont libérée… en morceaux. Bien décidé à se venger, Ethan trouve refuge dans un petit hôtel et parvient à déjouer plusieurs tentatives d’assassinats. Il tente de comprendre qui est le plus dangereux entre la police corrompue, la mafia omniprésente et Victoria, ravissante unijambiste qui lui fait du charme.

L’intrigue est sombre, les événements dramatiques. Mais cela ne suffisait pas à Philippe Pelaez qui y a rajouté une angoissante série de crimes dans les bidonvilles de Cleveland. Un fou qui après avoir assassiné ses victimes, les démembre et les décapite. Un album magistral, premier d’une trilogie autour du noir. Les deux auteurs seront aux Rencontres autour de la BD de Gruissan le week-end du 13 et 14 avril. L’occasion de se faire dédicacer le tirage de luxe en noir et blanc proposé en plus de l’édition classique, en couleurs.

Légionnaire ou bête à massacrer

Hermann n’en a pas terminé de nous surprendre. Le dessinateur de Bernard Prince ou Jeremiah, rajoute un univers à sa palette graphique : le péplum. Il a déjà fait du western (Comanche, Duke), des récits historiques (les Tours de Bois-Maury), mais avec Brigantus il plonge ses pinceaux dans l’empire roman.

Sur un scénario de son fils, Yves H., il raconte les déboires de Brigantus, légionnaire romain. Avec ses camarades qui le détestent, Brigantus participe à la conquête de l’île de Bretagne. Ils s’enfoncent de plus en plus au Nord, vers ce qui deviendra l’Écosse.

Mais la résistance des autochtones est de plus en plus farouche. En quelques planches d’une extraordinaire violence, Hermann dessine un Brigantus, féroce colosse sans pitié, tuant des dizaines d’assaillants dans des torrents de sang. Il sera presque le seul survivant. Et une fois à l’abri, dans une caserne romaine, il sera accusé de trahison. Brigantus, héros et banni. La trame ressemble à un western. Mais les décors, landes désolées recouvertes de brouillard, marécages fétides, modifient la donne.

Pas de soleil éclatant, juste du froid et de l’humidité rendant la survie encore plus compliquée. Un premier tome efficace, avec un Hermann qui a un peu modifié son trait en perdant un peu de précision, mais conserve toujours cette force et puissance rarement atteintes par d’autres dessinateurs.

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« Quelque chose de froid », Glénat, 64 pages, 15,50 € (Édition noir et blanc, 29,50 €)

« Brigantus » (tome 1), Le Lombard, 56 pages, 15,95 €

vendredi 6 octobre 2023

BD - "Noir Horizon", la frontière des ténèbres


Autre planète, autres habitants dans le premier tome de la série Noir Horizon écrite par le très prolifique Philippe Pelaez (scénariste qui sort en moyenne deux nouveautés chaque mois depuis un an…) et dessinée par Benjamin Blasco-Martinez.

Sur Kepler-452b, l’armée est en butte à un gros problème. Une source d’énergie est détectée, mais elle est derrière un mur constitué de matière noire. Et dès qu’un commando tente de la franchir, il est exterminé, comme haché par des mandibules de créatures géantes et cruelles.

Pour tenter de découvrir ce qui se passe derrière ce Noir horizon, des gradés ont l’idée de faire appel à quelques têtes brûlées qui purgent des peines de prison au fond d’un bagne perdu dans les confins de la galaxie. On assiste à la classique formation de l’équipe de choc, composée de deux terroristes, de deux meurtriers sanguinaires et d’un tueur à gages. Eux, vont parvenir à franchir le mur, mais ce qu’ils vont découvrir de l’autre côté leur ferait presque regretter les quatre murs de leur cellule.

Du grand spectacle aux confins de l’espace, sans limite, par un dessinateur réaliste capable d’imaginer tout un univers (engins, vaisseaux, armes, créatures) cohérent et très angoissant. Une série prévue en trois tomes.

« Noir Horizon » (tome 1), Glénat, 56 pages, 14,95 €

mardi 5 septembre 2023

BD - Futur asphyxiant par manque d'"Air"

Entre le futur proche et le steampunk, Air, nouvelle série de Pelaez (scénario) et Porcel (dessin), raconte comment l’atmosphère de notre planète est devenue un bien rare et convoité. Une société qui a viré à la dictature.

L’intrigue suit deux personnages, une jeune femme, mère d’un garçon muet et un haut responsable du conseil qui gouverne le pays. Ce dernier, pour démasquer un réseau de protestataires, va tenter de se faire passer pour un saboteur. Un monde très années 30, dessiné par le Barcelonais Porcel.

Pelaez profite de l’histoire pour faire passer quelques vérités sur le présent. La contamination de l’air étant la conséquence du réchauffement du permafrost et de la réapparition de virus.

Un subtil mélange de politique, science-fiction, écologie et action. (Bamboo Grand Angle, 16,90 €)

vendredi 17 mars 2023

BD - Reformatage psychologique complet

La Russie, du temps des Soviétiques comme celle d’aujourd’hui de Poutine, ne s’embarrasse pas trop des problèmes d’éthique médicale. C’est en partant de cette réalité que Philippe Pelaez a rédigé le scénario de ce thriller intitulé Ceux qui n’existaient plus.

Un complexe scientifique retiré, solidement surveillé par des gardes armés, accueille 20 volontaires pour une expérience au long cours. Ils vont être isolés (plus de téléphones portables ni de réseau social et encore moins d’information du quotidien) durant une année complète. De plus ils devront prendre des médicaments expérimentaux et subir toute une batterie de tests.

10 hommes et 10 femmes qui ont pour point commun d’avoir vécu un grave traumatisme qui depuis les hante. On suit plus particulièrement Natacha Karpovna, jeune femme dépressive depuis qu’un fou s’est introduit chez elle et a assassiné son mari et ses deux enfants. Elle revit la scène chaque nuit et ce traitement est pour elle l’espoir d’enfin tourner la page.

Mais rapidement le lecteur comprend que les dés sont pipés. Que les malades ne sont ce que l’on croit. Que les scientifiques de l’équipe menée par les scientifiques de l’équipe du professeur Vetrov ont en réalité d’autres desseins pour ces cobayes. Quand des existences complètes se révèlent être des chimères.

Un peu complexe pour ce qui concerne les explications scientifiques concernant le fonctionnement du cerveau, cette BD est quand même très efficace dans son volet machination. Et retournement de situation, jusqu’à la dernière page annonçant une suite qu’on n’osait espérer.

« Ceux qui n’existaient plus », Bamboo Grand Angle, 15,90 €


mercredi 2 novembre 2022

BD - Vilains super marrants

Beaucoup d’entre vous rêvent d’avoir un superpouvoir. Et si ça se trouve, vous êtes nombreux à en avoir un. Mais restez discrets car il y a pouvoir et pouvoir. Sur ce constat, Philippe Pelaez (scénariste) a imaginé une BD illustrée par Morgann Tanco. Ils sont trois, adolescents dans un lycée de province, à s’être découvert un don. Mais qu’en faire ?


Sandra peut déclencher une diarrhée, Wilma casser votre smartphone et Hugo vous rendre amoureux. Contrairement au titre de la série, ils ne vont pas devenir des Super Vilains. Au contraire ils vont déployer des trésors d’imagination pour transformer leurs pouvoirs en arme contre la bêtise.


Cela donne des scènes assez croquignolesques qui feront sourire voire rire à gorge déployée comme cette prof de physique prise d’un besoin pressant en plein cours, un CPE qui craque pour son adjoint, un vigile découvrant l’amour auprès de son berger allemand.

Et comme les auteurs sont généreux, il y a également un jeune qui parle aux crustacés et un autre qui peut se téléporter. Mais ce dernier don a un bug… 

Super vilains de Morgann Tanco et Philippe Pelaez est édité par Fluide Glacial et coûte 12,90 €

Chronique parue en dernière pager de l’Indépendant le samedi 29 octobre 2022

mercredi 17 août 2022

BD - Mortelle écluse

 

Une nouveauté au rayon BD en ce 10 août ! Étonnant et pourtant certains éditeurs osent sortir des sentiers battus. Saluons dont Bamboo de proposer ce roman graphique se déroulant dans le Lot au cœur de l’été, bien avant la rentrée littéraire.

Philippe Pelaez raconte comment le petit village de Douelle, le long du Lot, a connu des jours sombres quand plusieurs femmes sont découvertes violentées et noyées dans l’écluse du village. Or, l’éclusier, Octave, est un simple d’esprit, bossu et au visage difforme. Une sorte de Quasimodo que tout le monde a tendance à accuser.

Pourtant Octave est doux comme un agneau, innocent comme un poussin. Par contre Alban, le jeune caïd local, n’hésite pas à menacer les jeunes filles du cru pour obtenir des faveurs sexuelles. Tout le monde le sait. Personne ne réagit. Alban est trop dangereux. Et les policiers envoyés de Cahors ne vont pas permettre de faire cesser les crimes.
Un polar rural sombre et crépusculaire, se déroulant dans les années 60, mis en images par Gilles Aris, Toulousain connaissant parfaitement la région.

« L’écluse », Bamboo Grand Angle, 15,90 €

jeudi 28 avril 2022

BD - Fureur imagée


La fantasy c’est de la poésie. Avec des tripes et des monstres… Furioso, écrit par Pelaez et dessiné par Laval Ng, est en réalité l’adaptation d’un poème italien écrit par L’Arioste en 1516. Dans la BD, on suit le retour d’entre les morts de Garalt. 

Chevauchant son cheval-aigle, il sauve Angélique et va tenter de retrouver la femme qu’il aime : la guerrière Bradamante. Entre-temps, il participe à un tournoi (tripes…) et doit éviter la vengeance de Roland, celui qui l’a déjà tué une première fois. Un album ambitieux qui dénote par ses dessins bourrés de détails.

« Furioso » (tome 1), Bamboo Drakoo, 14,50 €

lundi 28 mars 2022

BD - L’autre Quasimodo


Ambitieuse série historique écrite par Philippe Pelaez et dessinée par Eric Stalner. Le Bossu de Montfaucon imagine la suite des aventures de Quasimodo. Dans la France très divisée de Charles VIII, le « presque roi », un certain Pierre d’Armagnac, noble déchu, se rend au gibet de Montfaucon et sauve d’une mort certaine le bossu imaginé par Victor Hugo. 


Le duo, quelques années plus tard, se mettra au service de Louis d’Orléans pour tenter de récupérer le trône de France. La trouvaille de la série est de se faire croiser Quasimodo et Jeanne la Boiteuse, épouse de Louis d’Orléans. Le monstre et la paria. Tout pour une histoire d’amour peu ordinaire. 

« Le bossu de Montfaucon » (tome 1), Bamboo, 14,90 €

vendredi 11 mars 2022

BD - Le Paris violent de « L’enfer pour aube »


À Paris, au début du XXe siècle, les Apaches font la loi dans les faubourgs de la capitale. Mais le progrès les repousse de plus en plus loin du centre ville. Dans le cadre de travaux tous azimuts du tout nouveau métro, un homme masqué sème la terreur en assassinant des bourgeois. 

L’inspecteur Gosselin va tenter de comprendre ce qui se cache derrière cette série de meurtres cruels qui s’apparentent plus à une vengeance qu’à de simples crapuleries. Un scénario documenté et plein de références signé Pelaez et dessiné par un Tiburce Oger très inspiré.

« L’enfer pour aube » (tome 1), Soleil, 15,95 €

dimanche 28 juin 2020

BD - Mondes parallèles d'Alter


Parue il y a quelques années sous le titre de « Parallèles » en quatre tomes, Alter de Pelaez et Laval NG revient sous la forme d’un gros volume de 100 pages avant la parution, mi-août, de la conclusion de cette série de SF ambitieuse. 

Dans un futur proche, un conflit mondial provoque le dédoublement de notre bonne vieille terre. Le capitaine Sylan Kassidy, persuadé de s’être échoué sur une planète éloignée, est en réalité sur la réplique de la planète bleue, version apocalypse. Attaqué par des zombies, il comprend qu’il doit revenir à son point de départ pour espérer survivre. 


Un peu complexe à comprendre au début, mais des doubles planches épurées en milieu de récit permettent de saisir l’idée générale. 

« Alter » (tome 1), Bamboo - Drakoo, 19,90 € 

lundi 15 juin 2020

BD - Chat comestible



Avez-vous déjà mangé du chat ? Non répond dégoûté toute personne sensible. Pourtant, si vous habitiez dans ce petit village entre Castres et Mazamet à une certaine époque, le pâté que vous achetiez chez le boucher charcutier et aussi maire, était fait à base de chats. Personne ne le savait à part lui, qui éprouvait un réel plaisir à chasser les animaux et les dépecer dans son atelier secret sur une île au milieu d’un lac. 


Personne excepté le petit Jacques Pujol qui l’a surpris un soir de piégeage. Jacques, le héros-narrateur de ce récit très noir signé Pelaez et dessiné par Francis Porcel, battu par son père, est placé en apprentissage chez le tueur de chats. Ce dernier a deviné qu’il connaît son secret. Il tente de l’éliminer, mais Jacques ne se laisse pas faire. 

Voilà comment à 13 ans, pour se défendre, on se retrouve petit criminel. Jacques tuera aussi le paternel et sera finalement placé dans une institution pour jeunes délinquants. Il y rencontrera d’autres enfants à problème, sa future bande de jeunes voyous prêts à tout pour conquérir Toulouse, la grande ville. Une histoire digne de la Série Noire.   

« Dans mon village, on mangeait des chats », Bamboo Grand Angle, 15,90 €