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vendredi 22 novembre 2024

BD - Jeremiah dans le brouillard


Nouvelle aventure cauchemardesque pour Jeremiah, survivant de plus en plus impitoyable dans un monde postapocalyptique hyperviolent. Malgré les réticences de Kurdy, Jeremiah a accepté une mission douteuse. Convoyer un mystérieux objet très dangereux.

Dans des ruines grises, plongées dans la fumée et le brouillard, le duo va devoir affronter deux frères qui se font la guerre. Pris entre deux feux, ils ne devront pas hésiter à tuer pour survivre. Un long cauchemar pour les héros, peuplé d’hommes et de femmes aux visages déformés par leurs vies crasseuses.

Hermann, plus de 80 ans, a perdu un peu de précision dans son trait, mais conserve une étonnante faculté à retranscrire ces ambiances crépusculaires et morbides.
« Jeremiah » (tome 41), Dupuis, 48 pages, 13,50 €

lundi 18 mars 2024

BD - Quand la violence déborde des cases

 Beaucoup de noir, un peu de rouge sang : Quelque chose de froid et Brigantus sont deux albums de BD particulièrement violents. Le premier se déroule aux USA durant les années 30, chez les gangsters, le second raconte le périple sanglant de légionnaires romains à la conquête de l’Écosse. 

Froid comme un cadavre

Parmi les nombreuses sorties signées de Philippe Pelaez, Quelque chose de froid sort de l’ordinaire. Il est vrai que le scénariste le plus recherché du moment aborde un genre qu’il connaît particulièrement et aime par-dessus tout : le polar hommage aux films noirs américains.

Et pour illustrer cette histoire de vengeance implacable, il s’est adjugé le concours d’Hugues Labiano, dessinateur toulousain très à l’aise pour rendre ces ambiances sombres et inquiétantes.

En 1936, Ethan Hedgeway revient à Cleveland après un long séjour en prison. Ancien comptable, suspecté d’avoir trahi son patron, Frank Milano, parrain de la pègre de cette ville du nord des USA, Ethan sait qu’il est en sursis. Récemment, les sbires de Milano ont enlevé sa femme puis l’ont libérée… en morceaux. Bien décidé à se venger, Ethan trouve refuge dans un petit hôtel et parvient à déjouer plusieurs tentatives d’assassinats. Il tente de comprendre qui est le plus dangereux entre la police corrompue, la mafia omniprésente et Victoria, ravissante unijambiste qui lui fait du charme.

L’intrigue est sombre, les événements dramatiques. Mais cela ne suffisait pas à Philippe Pelaez qui y a rajouté une angoissante série de crimes dans les bidonvilles de Cleveland. Un fou qui après avoir assassiné ses victimes, les démembre et les décapite. Un album magistral, premier d’une trilogie autour du noir. Les deux auteurs seront aux Rencontres autour de la BD de Gruissan le week-end du 13 et 14 avril. L’occasion de se faire dédicacer le tirage de luxe en noir et blanc proposé en plus de l’édition classique, en couleurs.

Légionnaire ou bête à massacrer

Hermann n’en a pas terminé de nous surprendre. Le dessinateur de Bernard Prince ou Jeremiah, rajoute un univers à sa palette graphique : le péplum. Il a déjà fait du western (Comanche, Duke), des récits historiques (les Tours de Bois-Maury), mais avec Brigantus il plonge ses pinceaux dans l’empire roman.

Sur un scénario de son fils, Yves H., il raconte les déboires de Brigantus, légionnaire romain. Avec ses camarades qui le détestent, Brigantus participe à la conquête de l’île de Bretagne. Ils s’enfoncent de plus en plus au Nord, vers ce qui deviendra l’Écosse.

Mais la résistance des autochtones est de plus en plus farouche. En quelques planches d’une extraordinaire violence, Hermann dessine un Brigantus, féroce colosse sans pitié, tuant des dizaines d’assaillants dans des torrents de sang. Il sera presque le seul survivant. Et une fois à l’abri, dans une caserne romaine, il sera accusé de trahison. Brigantus, héros et banni. La trame ressemble à un western. Mais les décors, landes désolées recouvertes de brouillard, marécages fétides, modifient la donne.

Pas de soleil éclatant, juste du froid et de l’humidité rendant la survie encore plus compliquée. Un premier tome efficace, avec un Hermann qui a un peu modifié son trait en perdant un peu de précision, mais conserve toujours cette force et puissance rarement atteintes par d’autres dessinateurs.

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« Quelque chose de froid », Glénat, 64 pages, 15,50 € (Édition noir et blanc, 29,50 €)

« Brigantus » (tome 1), Le Lombard, 56 pages, 15,95 €

lundi 13 novembre 2023

BD - Quand Jeremiah quitte ses propres aventures


Saluons enfin un dernier grand ancien de retour dans les bacs des librairies. Pas un héros, mais un auteur : Hermann. Celui que la profession surnomme « le sanglier des Ardennes » ne veut pas s’arrêter. A plus de 80 ans, il continue à donner vie à ses personnages préférés.

Lancé il y a plus de 40 ans sur les routes d’un monde postapocalyptique, Jeremiah a toujours été flanqué d’un compagnon électron libre : Kurdy. Ce dernier est omniprésent dans Ce qui manque. Et le manque, c’est justement Jeremiah. Kurdy, ivre, drogué, va dériver dans un monde brumeux et violent à la recherche de son ami disparu dans l’album précédent.

Le scénario, assez abscons, est plus une variation sur la survie en temps de crise qu’une aventure logique et censée. Kurdy est dans le brouillard. Avouons-le, le lecteur aussi parfois. Reste les dessins de Hermann et surtout son utilisation de la couleur directe.

« Jeremiah » (tome 40), Dupuis, 48 pages, 12,95 €

dimanche 18 décembre 2022

BD - Suspense pour Jeremiah

Infatigable Hermann. A plus de 80 ans, il continue à signer plus d’un album de BD par an. Dans le nouveau Jeremiah, ses deux héros sont au plus mal. Kurdy est en prison et Jeremiah se fait enlever par un clan de mafieux dirigé par une cruelle « Madame ». 

Kurdy va vite se faire la belle et embarquer avec lui son compagnon de cellule. Un petit malfrat qui connaît parfaitement la région et lui permet de comprendre qui en veut à son copain et pourquoi. Une histoire très sombre, pessimiste, qui se termine par un coup de théâtre très inquiétant. 

Il faudra attendre l’année prochaine et le 40e tome pour savoir si cette « Rancune » (titre de l’épisode) n’est pas trop mortelle. 

« Jeremiah » (tome 39), Dupuis, 12,95 €

jeudi 4 octobre 2018

BD - Jeremiah en roue libre



Arrivé à un certain âge et une certaine reconnaissance, on ne s’embête plus à faire semblant. Hermann, 80 ans, créateur des séries à succès Bernard Prince, les Tours de Bois-Maury ou Jeremiah, fait ce qu’il aime le plus : dessiner et jouer avec les couleurs. Donc il ne faut pas s’étonner si le dernier album en titre de sa riche carrière soit un peu faiblard au niveau scénario. 
L’essentiel de l’intrigue débute par un incendie. Juste pour justifier la destruction des motos de Jeremiah et Kurdy obligés de repartir à pied. 

En plein désert, ils se retrouvent dans la demeure d’un riche père de famille voulant protéger sa fille, la belle et très dépressive Douliana. Qui, en voyant Jeremiah, a immédiatement un faible pour le beau héros. C’est tragique, comme toujours dans ce monde post-apocalyptique qui nous pend au bout du nez. Une fois l’histoire évacuée, place au meilleur : les planches en couleurs directes. Un régal pour les yeux, avec des compositions audacieuses prouvant que le dessinateur, sans doute un des plus doués de sa génération, a encore des choses à tenter, expérimenter et prouver. 
« Jeremiah » (tome 36), Dupuis, 12 €

lundi 11 septembre 2017

BD : Kurdy Malloy, avant sa rencontre avec Jeremiah



Une aventure de Jeremiah sans Jeremiah ? Hermann a osé. Il se penche dans ce 35e album sur le second personnage important de la série : Kurdy. À l’époque il est déjà en fuite. Mais c’est une casquette qu’il porte et pas son casque militaire. Il trouve refuge dans les jupes de Mama Olga, vieille femme obèse, dérangée, parlant avec une croix, persuadée d’y voir le fantôme du Christ. Enfin pas si folle puisqu’elle devine dans Kurdy le portrait d’une « mule » pour transporter de la drogue dans un camp de rééducation voisin. Cela tombe bien Kurdy veut s’y rendre pour retrouver un ami qui a une information essentielle à lui communiquer. Un épisode très « grande évasion » que tous les fans de la série apprécieront.
➤ « Jeremiah » (tome 35), Dupuis, 12 €

mardi 27 décembre 2016

BD : Un «faux» Jeremiah... sans Jeremiah

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Fin janvier, le festival d’Angoulême rend hommage à Hermann couronné Grand Prix en 2016. En plus de la réédition de ses plus grands succès (Bernard Prince, Comanche), le dessinateur belge continue à produire deux albums par an. Infatigable, même s’il n’a plus toute la dextérité de ses meilleures années. S’il poursuit les aventures de Jeremiah en solitaire, ses autres albums « one shot » sont souvent signés de son fils, Yves H. C’est le cas du « Passeur » qui se déroule dans un monde postapocalyptique, très semblable à celui traversé par Jeremiah et Kurdy (ils font même une apparition en début d’histoire). Un couple s’arrête dans une petite ville. Ils ont un plan et de l’argent. Trouvés sur un cadavre. Avec l’espoir de rejoindre le « Paradize », promesse de vie plus douce. Quand ils trouvent enfin le Passeur, ce dernier retient la femme en otage et réclame deux fois plus d’argent. L’homme va se maudire, la femme perdre gros et le Passeur voir la possibilité d’une rédemption. C’est très sombre, pas optimiste pour un sou, parfois un peu compliqué et trop basique dans l’intrigue mais cela reste de la très grande BD par un maître de la couleur directe qui profite de cet album pour faire des expériences entre aquarelle et acrylique.
➤ « Le passeur », Dupuis, 15,50 €

dimanche 22 novembre 2015

BD : Jeremiah découvre l'autre jungle



Toujours sur les routes, Jeremiah et Kurdy semblent de plus en plus résignés. Le monde post-apocalyptique dans lequel les a plongés Hermann voici une trentaine d'année va de mal en pis. Pas le moindre soupçon d'espoir ou d'optimisme dans ce pays livré aux bandes et mafieux tout puissants. Dans le 34e tome, ils cherchent un endroit ou dormir. Un hôtel un peu trop regardant sur le look refuse de leur louer une chambre. Jeremiah, de plus en plus énervé, laisse en pourboires quelques horions. Ils se rabattent sur un établissement moins classe, situé dans un quartier surnommé « Jungle City ». Ils vont s'y retrouver coincés après le vol de leurs motos. Toujours à cran, Jeremiah cherche la bagarre et envoie tous ses adversaires au tapis. Cela donne envie au caïd du coin de se mesurer à lui. Une bonne occasion pour les habitants de la Jungle de retrouver un peu de sérénité. Si Jeremiah l'emporte. Encore faut-il qu'il accepte de combattre. Regrettons que le dessin de Hermann ne soit plus le même. Les couleurs restent lumineuses, mais les compositions anatomiques parfois de plus en plus aléatoires...

« Jeremiah » (tome 34), Dupuis, 12 €

jeudi 30 janvier 2014

BD - Expérience temporelle dans la Station 16 de Hermann et Yves H.


L'île de Zemble, entre Russie et pôle Nord, est un territoire désert et gelé. Les Soviétiques ont longtemps utilisé ce bout de terre immense comme site pour leurs essais atomiques. C'est là que le 30 octobre 1961 a explosé la Tsar Bomba, la plus puissante jamais conçue, d'une puissance équivalente à 1400 Hiroshima. La BD écrite par Yves H pour son père Hermann débute en 1997. Les sites sont désertés. Il ne reste que quelques soldats pour surveiller les déambulations des ours polaires. Quand ils reçoivent un appel à l'aide d'une station météo désaffectée, ils s'y rendent en hélicoptère. Ils vont alors être pris dans une faille spatio-temporelle causée par les expérimentations nucléaires. 
Il y a un petit air de « Lost » (3e saison) dans cette histoire complète. Hermann y manie les couleurs avec virtuosité, notamment quand il s'agit de peindre toutes les nuances de la neige.

« Station 16 », Le Lombard, 14,45 €


samedi 26 octobre 2013

BD : R. G. de retour au Congo avec Hermann et Yves H.


Rémy Georget, le R. G. de la BD, est un jeune journaliste au Matin, journal de Bruxelles. Georget, timide et effacé, découvre par hasard qu'il a un oncle, Célestin, au Congo. On est en 1928 et l'immense pays africain fait rêver toute la Belgique. Il est engagé comme secrétaire par le conservateur d'un musée faisant partie du voyage du roi sur ses terres équatoriales. Rémy, accusé à tort de l'avoir assassiné durant la traversée, va devoir fuir durant les 56 pages de cet album dessiné par Hermann sur un scénario de Yves H, son fils. 

L'intrigue n'a rien d'exceptionnelle (une histoire de vengeance) mais vaut surtout par les clins d'œil, allusions et autres private joke cachées à chaque coin de page. L'oncle Célestin ressemble à un Tintin ayant mal tourné, un marin écossais est aussi barbu que le capitaine Haddock, on a même droit à une Castafiore en puissance. Mais comme c'est Hermann qui dessine, elle est belle à couper le souffle. Dans un registre radicalement différent, le dessinateur de Jeremiah et de Bernard Prince prouve qu'il arrive encore à s'amuser devant sa planche à dessin. Nous aussi !

« Retour au Congo », Glénat, 13,90 €

samedi 9 février 2013

BD - Violence pure dans le nouveau Jeremiah de Hermann


Pour la 32e fois, Jeremiah et Kurdy promènent leur carcasse dans le monde post apocalyptique imaginé par Hermann. Aux guidons de leurs motos, ils vont de ville en ville, sans cesse en danger. Dans « Le Caïd », ils sont en panne. Immobilisés, ils sont témoins d'une rixe. Jeremiah, comme à son habitude, intervient pour aider le plus faible. Il se fera un ennemi redoutable. Bloqués dans cette ville partagée entre deux gangs, ils vont devoir trouver refuge dans un vieux parc d'attraction pour l'explication finale.
Avec un scénario réduit à sa plus simple expression, ces 46 pages sont juste un prétexte pour dessiner des décors sombres et inquiétants, cadres d'un déchaînement de violence pure. Du Hermann, dans toute sa splendeur.
« Jeremiah » (tome 32), Dupuis, 12 €

dimanche 20 mai 2012

BD - Huis-clos végétal pour Bois-Maury au Yucatan


« El senor » Bois-Maury n'en finit plus de saluer ses lecteurs. Cette saga historique imaginée par Hermann s'est arrêtée une première fois. Quelques années plus tard, le dessinateur belge la reprenait avec son fils, Yves H. au scénario. 

Nouveaux décors, plus de tension et de violence : ce classique de la BD moyenâgeuse a bien évolué depuis les premières planches parues dans le mensuel Vécu. Ce 15e titre voit Bois-Maury au cœur de la forêt vierge du Yucatan. Il accompagne des conquistadores poursuivis par de féroces indiens. Dans cet enfer vert, sur la durée de deux jours, les occidentaux et les « sauvages » vont s'affronter. Bois-Maury est obligé de composer avec les deux camps pour avancer dans sa quête de l'or de la cité perdue. 

Formidables couleurs, planches muettes où l'action fusent : Hermann, malgré ses « septante » ans révolus, reste un des maîtres du genre.

« Bois-Maury », (tome 15), Glénat, 11,50 € 

lundi 30 janvier 2012

BD - Jeremiah et Kurdy, héros de Hermann, débarquent dans un faux paradis


Jeremiah et Kurdy, les vagabonds du monde post-apocalyptique imaginé par Hermann, font une pause dans leurs errances entre crasse et poussière. En aidant une riche héritière, ils bénéficient durant quelques jours du gite et du couvert dans la somptueuse villa du papa. Du lit de l'héritière également, en mal d'hommes jeunes n'ayant pas froid aux yeux. Mais ce petit paradis de luxe et de volupté cache un sacré panier de crabes. 

Le papa, riche antiquaire, a tenté d'escroquer un Russe très susceptible. Cela tombe bien, Jeremiah et Kurdy peuvent se transformer en gardes du corps très efficaces. Un album un peu à la Chabrol, huis-clos dans un milieu aisé où les rancœurs sont tenaces. Avec le portrait hilarant d'un artiste prétentieux, créant des œuvres avec... ses fesses.

« Jeremiah » (tome 31), Dupuis, 11,95 €






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lundi 10 octobre 2011

BD - Mauvaise nuit pour des cambrioleurs malchanceux

Hermann, 73 ans, n'a plus la même souplesse de trait qu'avant, mais reste quand même un des meilleurs dessinateurs réalistes. Le plus typé, certainement. A côté de ses séries régulières (Jeremiah, Bois-Maury...) il a toujours aimé s'accorder des espaces de respiration, des « one-shot » souvent violents et sombres. Depuis quelques années, ces récits sont signés Yves H. , son fils. Avec « Une nuit de pleine lune », Hermann réussit l'exploit de rendre passionnant un scénario tenant en deux lignes : des cambrioleurs s'attaquent à un psychopathe à la retraite. Ce dernier les élimine tous en une nuit... 

Délaissant la couleur directe, le dessinateur belge a retrouvé toute la puissance du trait noir, au pinceau, pour planter cette ambiance de plus en plus pesante, menaçante, massacrante... Les scènes de nuit, dans la cave, sont les plus noires, dans tous les sens du terme. Pourtant l'horreur finale se déroulera au petit matin, en plein jour, alors qu'un gai soleil semble annoncer une riante journée. Perdu !

« Une nuit de pleine lune », Glénat, 13,50 € (Il existe une édition luxe en noir et blanc à 25 euros) 

lundi 4 juillet 2011

BD - Avec Vernal, Hermann et Franz : Jugurtha for ever

La BD historique a connu ses heures de gloire quand lire un hebdo jeunesse permettait également de s'éduquer. A la fin des années 60, Hermann est sollicité pour illustrer la vie de Jugurtha, un Numide s'étant opposé aux Romains.

Le scénario, très documenté, est de Jean-Luc Vernal. Deux premières histoires qui ont marqué les lecteurs de Tintin réclamant sans cesse de nouvelles aventures de Jugurtha. En 1975, Vernal a donc cédé aux sirènes des fans et écrit la suite des exploits de ce rebelle, totalement imaginaire cette fois. C'est Franz qui a assuré la continuité graphique. 

Le premier tome de cette intégrale reprend les quatre aventures initiales. On appréciera plus particulièrement « L'île de la résurrection », histoire emblématique d'une certaine utopie très en vogue dans les années 70.

« Jugurtha, l'intégrale » (tome 1), Le Lombard, 24,95 € 

mercredi 2 mars 2011

BD - Diamants et crapauds pour le 30e Jeremiah


Kurdy, le compagnon de galère de Jeremiah, s'illustre une nouvelle fois dans le 30e album de cette série fantastique signée Hermann. Le dessinateur a retrouvé son encre de Chine pour cet album moins couleurs directes que les précédents. 

Cela donne une noirceur supplémentaire à ce récit se déroulant dans les ruines d'une ville qui pourrait être Manhattan. Un ami de Kurdy lui a donné un plan pour récupérer des diamants. Problème, il n'est pas le seul sur la piste et surtout l'immeuble est cerné par des alligators et squatté par des hommes crapauds qui mangent autre chose que des libellules... 

Tension, action, suspense et coup de théâtre rythment cette BD qui ne permettra toujours pas à Kurdy et Jeremiah de toucher le pactole leur permettant de se retirer au calme. C'est heureux pour les lecteurs.

« Jeremiah » (tome 30), Dupuis, 11,95 € 

lundi 10 mai 2010

BD - L'aventurier ultime


Bernard Prince est le prototype parfait du héros de BD aventurier, libre et humain. Il est né de l'imagination débordante de Greg, durant ces années 60 au cours desquelles il lançait un personnage tous les trois mois. Le dessin en a été confié à Hermann, encore débutant. Il deviendra au fil des albums un des meilleurs dessinateur réaliste de sa génération. 

Bernard Prince qui va reprendre du service, mais avant de découvrir la nouveauté (en août prochain), plongez dans les débuts de la série grâce à cette superbe intégrale. Une redécouverte grâce au format plus grand et le long dossier qui revient sur la genèse de la série. 

Le volume 1 reprend les cinq premiers titres avec en bonus de nombreuses gouaches illustrant les couvertures du Journal Tintin.

« Bernard Prince » (intégrale, tome 1), Le Lombard, 35 €

vendredi 7 mai 2010

BD - Le petit chat est mort


La nouvelle aventure de Jeremiah, le héros solitaire créé par Hermann, a des airs de règlement de compte en famille. La famille. Pas évident de vivre avec cette entité réductrice quand on ne jure que par la liberté. Jeremiah est de retour auprès de la belle Léna. Avec son mari elle élève son enfant. Un gamin qui ressemble étrangement à Jeremiah. 

Un toit, un travail, une femme, des enfants... On sent le héros hésiter. Mais son naturel libertaire va revenir au galop et le mettre dans de fâcheux draps. Un soir, il intervient dans une bagarre. Il cloue le bec à une brute qui tabassait un mineur. Ce dernier avait eu l'affront de critiquer Ricky, le fils pourri gâté du patron de la mine. Ricky, haineux, violent, autoritaire, une véritable peste. « Un bon garçon » selon sa mère, aveuglée. Ricky qui va tenter de se venger de Jeremiah.

Dans cette histoire de révolte ouvrière et de règlement de compte, l'action semble un simple prétexte pour étaler tout au long des pages la difficulté pour certains parents d'assumer leur progéniture. Un message personnel de l'auteur ?

« Jeremiah » (tome 29), Dupuis, 10,95 € 

mercredi 14 octobre 2009

BD - De Bois-Maury et la fureur cosaque


La saga des Tours de Bois-Maury achevée, Hermann semblait avoir définitivement détourné ses pinceaux du Moyen Age. Finalement c'est son fils, Yves H., scénariste, qui l'a poussé à prolonger la série en signant des histoires complètes ayant pour personnage central un descendant de la célèbre famille. 

L'occasion par ailleurs d'explorer des contrées et des périodes nouvelles de cette Europe remplie de bruit et de sang. Vassya, titre de ce 14e tome, est le nom d'un chef cosaque. Il s'est associé avec les Polonais pour chasser le tsar Boris Godounov et y placer Dimitri à sa place. 

De la grande histoire racontée à travers les amours d'un jeune hussard et d'une belle autochtone.

« Bois-Maury » (tome 14), Glénat, 9,40 € 

samedi 22 août 2009

BD - Pirates et zombies à la mode Hermann


Suite et fin de cette histoire de pirates signée Hermann, père et fils. L'Iguane est toujours à la recherche du coffre au trésor de Murdoch, le cruel pirate. Il croit toucher au but mais ne trouve que des papiers sans valeur. Ses hommes l'abandonnent sur une île déserte. 

L'Iguane qui ressemble de plus ne plus à un mort-vivant. Sa peau, de plus en plus cadavérique, a le don de filer la frousse à tous ceux qui le croisent. En parallèle, les soldats anglais tentent eux aussi de mettre un terme aux exactions de Murdoch. Le final de cette seconde partie se déroule sur une île encore sauvage. D'un côté le camp de Murdoch, lourdement armé, de l'autre les Indiens Caraïbe et au centre un volcan qui fait des siennes. Hermann anime ce petit monde de mort et de souffrance avec son brio habituel. 

Toujours en couleurs directes (de l'aquarelle passée sur de simples crayonnés), le récit vous plonge au cœur de ces mers trop bleues et le vert de cette végétation luxuriante, envahissante et oppressante. Sans oublier le noir des âmes et le gris des cendres du volcan qui aura le dernier mot.

« Le diable des sept mers » (tome 2), Dupuis, 14,50 €