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samedi 27 mai 2023

BD - Loi des séries pour Jonathan Lassiter

Personnage un peu fade se transformant à l’insu de son plein gré en véritable gangster : Jonathan Lassiter. Ce jeune Américain, employé dans une petite société d’assurance de la ville de Keanway dans le Nebraska, est particulièrement insignifiant. C’est une succession de coups du sort qui va le transformer. En premier lieu, il perd son emploi. Pas assez vendeur. Puis il se fait larguer pas sa petite amie. Par téléphone. En quittant l’entreprise, il décide d’aller se saouler dans un bar, mais quand il veut payer, ils constate qu’un pickpocket lui a dérobé son portefeuille.

C’est beaucoup pour Jonathan. Une loi des séries interrompue par l’intervention quasi divine d’un certain Edward. Distingué, très riche, il paie l’ardoise de Jonathan et propose de le ramener chez lui. Dans la voiture, Edward se confie et demande à Jonathan s’il est d’accord pour prendre un dernier verre dans un autre bar. C’est le début d’une longue nuit qui va se solder par la mort de pas mal de personnes, l’explosion d’une villa et la destruction d’un gros stock de drogue. Jonathan, l’ancien assureur trop honnête, est complice de toutes ces actions toutes répréhensibles.
Ce récit mené crescendo dans l’évolution de la personnalité du jeune héros malgré lui, est un petit bijou signé Eric Stalner. Comme son précédent album, Bertille et Bertille, il a dessiné cette nuit (13 h 17, exactement) en noir et blanc, avec juste l’adjonction discrète de quelques aplats en rouge pour accentuer les ambiances. C’est subtil, digne d’un film noir américain des années 60 et pas du tout politiquement correct.
« 13 h 17 dans la vie de Jonathan Lassiter », Bamboo Grand Angle, 19,90 € (sortie le 31 mai)
 

lundi 28 mars 2022

BD - L’autre Quasimodo


Ambitieuse série historique écrite par Philippe Pelaez et dessinée par Eric Stalner. Le Bossu de Montfaucon imagine la suite des aventures de Quasimodo. Dans la France très divisée de Charles VIII, le « presque roi », un certain Pierre d’Armagnac, noble déchu, se rend au gibet de Montfaucon et sauve d’une mort certaine le bossu imaginé par Victor Hugo. 


Le duo, quelques années plus tard, se mettra au service de Louis d’Orléans pour tenter de récupérer le trône de France. La trouvaille de la série est de se faire croiser Quasimodo et Jeanne la Boiteuse, épouse de Louis d’Orléans. Le monstre et la paria. Tout pour une histoire d’amour peu ordinaire. 

« Le bossu de Montfaucon » (tome 1), Bamboo, 14,90 €

samedi 28 mars 2020

BD - Deux grands classiques adaptés

Loin de s’opposer à la littérature, la bande dessinée peut se révéler un excellent complément. Notamment en offrant des adaptations de grands classiques, sorte d’escabeau pour accéder à des textes parfois un peu difficiles. 



On retrouve à l’adaptation de « L’arrache-cœur » de Boris Vian un scénariste expérimenté. Morvan (Sillage) n’a jamais caché sa passion des grands écrivains contemporains. Après Edgar Allan Poe, Mark Twain ou Alexandre Dumas, c’est à une montagne qu’il s’attaque. Car L’arrache-cœur de Boris Vian est un roman âpre, touffu, et compliqué. Il s’en tire au final parfaitement avec l’aide des dessins en noir et blanc et au pinceau de Maxine Péroz. On est d’entrée mis dans le bain, le psychiatre, arrivant dans une maison isolée, découvre une femme sur le point d’accoucher. Elle pointe un revolver en direction d’une porte close.


Derrière il y a Angel, le mari, le père. Cela fait deux mois qu’il est enfermé dans cette pièce car sa femme « hait son gros ventre et ne veut pas qu’on la voie dans cet état. » Et comment a-t-il fait pour tenir aussi longtemps cloîtré (la réponse nous intéresse particulièrement, nous qui sommes de millions actuellement à garder la chambre) : « J’attends que tout soit fini en pensant à des choses intimes. Et en dormant, je pense à ses fesses. » Le ton est donné. Cet Arrache-cœur est diablement charnel.

Autre genre avec « Pot-Bouille » de Zola adapté par Cédric Simon et dessiné par Éric Stalner. Le roman de la saga des Rougon-Macquart raconte l’ascension d’Octave Mouret, jeune provincial monté à Paris en plein réaménagement par Haussmann. On suit ses manigances pour prendre le pouvoir en séduisant les bonnes personnes.


Là aussi c’est un roman charnel que les auteurs offrent aux lecteurs après leur excellente adaptation de « La curée ». En fin d’album, Philippe Mellot replace l’intrique dans son contexte historique avec des articles illustrés de photos et de gravures d’époque

« L’arrache-cœur », Delcourt, 17,50 €
« Pot-Bouille », Les Arènes BD, 20 €


vendredi 21 août 2015

BD - Le muet s'explique


Éric Stalner aime changer d'atmosphère pour ses nombreuses réalisations en solo. Après l'anticipation de la « Zone » et le fantastique merveilleux de « Vito », il plonge ses lecteurs dans le milieu des cabarets de New York au XIXe siècle. Le héros, Will, jeune émigrant dont la mère est morte dans un attentat, après de dures années dans un pensionnat pour sourds et muets, trouve une seconde famille au Pink Flamingo
On y boit, on y danse, quelques jeunes femmes y vendent leurs charmes et des truands s'en servent de base arrière. Surtout tout le monde y est traité sur le même pied d'égalité que l'on soit nain ou muet, vieux ou jeune, beau ou laid. Mais ce petit paradis de la liberté individuelle est dans le collimateur de la police. 
De plus, il semble qu'un traitre cherche à faire fermer l'établissement et même assassiner la petite bande. Will va jouer de son infirmité (fausse en réalité, il simule depuis des dizaines d'années) pour découvrir quelques secrets. Un trait réaliste sûr au service d'une histoire très humaine qui pourrait bien rebondir pour un nouveau cycle sur la côte Ouest des USA

« Un long silence » (tome 2), Glénat, 13,90 €

samedi 6 décembre 2014

BD : Secret et silencieux


stalner, silence, glénat
Parmi les auteurs qui ne se reposent pas sur leurs lauriers, Eric Stalner occupe une place à part. S'il a débuté sa carrière avec son frère Jean-Marc sur la série « Le Bôche », il a depuis repris sa liberté et multiplie les projets. Mais contrairement à certains qui mettent des années à finaliser une idée, autant pour publier le premier tome et deux fois plus pour le second opus, Eric Stalner dessine presque plus vite que le lecteur ne lit. En moins de quatre ans il vient de boucler une série de SF en quatre tomes (La zone), lancer un conte fantastique sur trois volumes (Vito) et imaginer une nouvelle série historique. Cette dernière, « Un long silence », débute à New York en 1890 à Long Island. Will Campbell et sa mère viennent de débarquer en provenance de leur Irlande miséreuse. Un nouveau départ. Mais dans la gare, un attentat tue sa mère. Se faisant passer pour sourd-muet, il passe dix ans dans un institut spécialisé. Devenu adulte, il se fait engager comme comptable au Pink Flamingo, un cabaret qui sert aussi de couverture à une maison close. Il espère toujours découvrir qui a posé la bombe meurtrière. Stalner nous plonge dans cette ville de gueules cassées et de rebuts de la société. Son trait, entre réalisme et caricature, fait des merveilles pour brosser cette galerie de portraits.

« Un long silence », Glénat, 13,90 €

mardi 19 mars 2013

BD - L'image du faune dans Vito de Stalner

Vito, nouvelle série fantastique d
'Eric Stalner, se déroule entièrement en Italie. Après la seconde guerre, Giuseppe, cinéaste raté, survit en projetant sur les places des villages de Sicile des films américains. Il vit seul dans son camion en compagnie de son chien. Un jour, un mystérieux homme lui remet une bobine de film lui expliquant que ces rushs auraient un grand succès auprès du public. Effectivement, la scène est étonnante de réalisme. Une fillette s'enfuit dans la campagne. Elle est rattrapée par un homme. Un centaure exactement. La fillette le chevauche, rejoint une belle maison et parle à un faune. Giuseppe cherche les trucages. Ne les voit pas. Il comprend que tout est vrai quand Vito trouve refuge dans son camion. Un adolescent sauvage, cachant ses cornes et des oreilles pointues de faune sous une casquette. Un monde merveilleux à découvrir.
« Vito » (tome 1), Glénat, 13,90 €

mercredi 20 août 2008

BD - Cigares connection


La mode est aux BD se déroulant sur deux époques différentes. « Flor de Luna » est écrite sur ce principe. Le lecteur suit en parallèle les événements contemporains qui bousculent l'empire du cigare dirigé par la famille Porter et la création de cette société, à Cuba au 19e siècle. Diego Castellano, seul, est arrivé à faire pousser du tabac sur un bout de terre qu'il a défriché de ses propres mains.

 Mais sa situation financière reste précaire. Il assure ses arrières en passant un accord secret avec des contrebandiers. Diego qui n'est pas insensible aux malheurs de la belle Lucia. Fille d'un riche planteur, elle est donnée en mariage au chef de l'armée espagnole. Un homme violent, égoïste et raciste. De cette union naîtra une petite fille, ressemblant plus à son père qu'à sa mère. Une saga qui va être marquée par des meurtres déclenchant une vengeance qui pourrait trouver son aboutissement de nos jours. 

Un scénario intrigant et plein de rebondissements de Pierre Boisserie, dessiné par Eric Stalner associé pour l'occasion à Eric Lambert.

« Flor de luna » (tome 2), Glénat, 12,50 € 

dimanche 2 décembre 2007

BD - Clones temporels et voyageurs


Couverture de Guardino, scénario de Boisserie, dessin de Stalner, rythme de parution rapide : « Voyageur » bénéficie de tous les ingrédients pour rapidement accrocher le lecteur. Une histoire de science-fiction s'étalant sur plusieurs époques. 

Les auteurs débutent par le futur. Quatre albums présentant ce monde, conséquences des deux autres cycles, présent et passé. Dans un Paris transformé en gigantesque camp de concentration d'un côté, centre de recherche génétique de l'autre, deux jumeaux, Lou et Fish tentent d'échapper aux griffes de leur créateur, Markovic. Des adolescents aux pouvoirs surnaturels. Mais ils ne sont pas seuls, Markovic dans ses laboratoires fabrique de nouveaux clones. 

Palpitantes, ces aventures de liberté et lutte contre la dictature, tiennent en haleine le lecteur.

« Voyageur », Glénat, 12,50 euros 

dimanche 15 juillet 2007

BD - Saga enfumée

Boisserie s'attaque à la saga des cigares de Cuba dans cette série dessinée par Stalner et Lambert. La première partie se déroule sur deux époques différentes. De nos jours, Antoine Chatel découvre son patron, Charles Porter, assassiné dans sa chambre à Genève. Il venait pour le tuer. Le travail a déjà été fait. Il se plonge alors dans les souvenirs de famille de Porter. Tout débute en 1820 en plein océan Atlantique. Sur un navire négrier, le senor Castellano vogue vers Cuba. Il va prendre possession d'un lopin de terre pour y cultiver du tabac et fabriquer des cigares. 

Mais la traversée ne se déroule pas sans heurt. Une mutinerie de l'équipage, des esclaves jetés par dessus bord, des femmes violées. Un avant-goût des délices des tropiques. On suit le destin de Castellano, mais également de Lucia, fille d'un riche armateur, de Portero, un militaire aux ambitions démesurées et de Jahia, la princesse africaine devenue simple esclave sur le bateau. 

Le dessin réaliste très expressif de Stalner et Lambert est entièrement au service de cette épopée romantique et prometteuse. ("Flor de Luna", Glénat, 12,50 €) 

lundi 9 avril 2007

BD - Le "Voyageur" va du passé au futur

Le projet est gigantesque. Pas moins de 13 albums formeront la série complète du « Voyageur ». Au scénario Boisserie et Stalner, au dessin pas moins de sept illustrateurs différents. Un héros, Voyageur, trois cycles, futur, présent et passé. 

Le premier tome, dessiné par Stalner, décrit ce futur proche tout à fait plausible. En 2082, Paris est devenu une ville coupée en deux. D'un côté une partie sécurisée, aux mains d'une multinationale, de l'autre des ruines et des démunis essayant de survivre. 

Trois enfants, cobayes de la multinationale, tentent de fuir. Ils seront aidés dans leur cavale par un mystérieux voyageur aux pouvoirs surnaturels. La genèse d'une aventure éditoriale devant s'achever en 2011 avec un épilogue dessinée par Guarnido qui signe toutes les couvertures.

« Voyageur », Glénat, 12,50 euros

vendredi 25 août 2006

BD - Espionnage d'antan


Eric Stalner dessine vite. Et bien. En parallèle à La croix de Cazenac et après Blues 46, polar en deux épisodes se passant dans le Lot, il se lance sur la mythique route 66 qui traverse les USA d’Est en Ouest. Une série dont il assure le scénario et qui aborde le thème de l’espionnage dans l’Amérique de Kennedy. En ce mois d’avril 1961 Alex Poliac enterre sa femme. Elle vient de trouver la mort dans un accident de la route. En compagnie de son fils Rob, il va s’enfuir, en pleine nuit, tentant de récupérer une liste qui est également convoitée par le FBI. Vient se greffer sur cette course poursuite des crimes commis par un serial killer qui signe ses forfaits en grimant ses victimes en clowns. On appréciera particulièrement dans cette nouvelle série qui s'annonce haletante, la reconstitution de l’Amérique profonde des années 60, avec grosses voitures et stations services typiques. Le premier tome se passe en Illinois. Le second traversera le Missouri. Il reste donc du chemin avant d’atteindre la Californie… (Dargaud, 13 €)