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jeudi 14 novembre 2024

Un atlas : L’histoire des frontières


Qui n’a pas passé des heures à rêver sur ces cartes du monde ? Multitude de pays séparés par des frontières. Cet atlas coordonné par Delphine Papin et Bruno Tertrais, raconte l’évolution de ces frontières au fil des siècles. Cela permet de mieux comprendre les enjeux actuels.

Deux gros chapitres sont consacrés à l’Ukraine et au Proche-Orient. Dans le premier cas, on devine pourquoi la Russie, longtemps hégémonique dans la région, a de nouveau des vues sur cette partie de l’Europe, déjà au centre de nombreux conflits auparavant. Le cas d’Israël, de la Palestine et du Liban, est là aussi détaillé avec minutie.

« L’atlas des frontières », Les Arènes, 200 pages, 27 €

mardi 13 février 2024

Une biographie en BD - Missak Manouchian

 


Le 21 février prochain, Missak Manouchian entrera au Panthéon en compagnie de son épouse, Mélinée. Ce grand résistant, oublié car étranger, était au centre de l’Affiche rouge. Arménien, engagé pour la France, sa vie est racontée dans une BD écrite par Didier Daeninckx et mise en images par Mako.

De l’assassinat de ses parents en 1915 par les Turcs à son exécution (fusillé par l’armée allemande au Mont-Valérien) le 21 février 1944, c’est la vie chaotique de tous ces immigrés, main-d’œuvre bienvenue dans un premier temps, puis ennemis de la France quand l’extrême-droite est arrivée au pouvoir.

Un dossier pédagogique permet de mieux appréhender le rôle prépondérant du gouvernement de Vichy dans la déportation des Juifs et la traque des résistants.

« Missak Manouchian, une vie héroïque », Les Arènes BD, 120 pages, 22 €

mercredi 24 janvier 2024

Un album jeunesse : Variations sur le temps

On a parfois l’impression que la vie en famille est une perpétuelle course contre la montre. On est toujours en retard. Comment faire comprendre aux jeunes enfants que parfois il faut se presser ? Ce petit album, aux illustrations touchantes et très ancrées dans le réel, permet de donner quelques réponses.

Ou du moins de faire comprendre aux plus petits que l’école débute toujours à la même heure, qu’il ne faut pas rater le début. Et que par ailleurs, le soir, le temps n’est toujours pas extensible et que les histoires avant de dormir doivent être… courtes.

Un album complété par un texte très instructif de Déborah d’Hostingue, psychologue et thérapeute.

« Allez, on y va », Amélie Graux, Les Arènes Jeunesse, 44 pages, 13,90 €

vendredi 10 novembre 2023

BD - Tout sur la psychologie


Autre album particulièrement copieux, cette « Incroyable histoire de la psychologie ». 274 pages de BD en couleur écrites par Jean-François Marmion, psychologue, et dessiné par Pascal Magnat qui a déjà raconté l’histoire du Canard Enchaîné en BD.

Beaucoup d’entrées, toutes plus sérieuses les unes que les autres, mais avec une volonté aussi de distraire le lecteur en mal de connaissance. Car parler uniquement de psychologie pourrait rapidement devenir ennuyeux, voire rébarbatif. Mais si on associe toutes les pratiques, découvertes et recherches à des anecdotes souriantes, le tout devient beaucoup mois indigeste. Mais le scénariste ne se moque pas des philosophes (même si d’entrée il rembarre un peu sèchement le pauvre Freud).

Alors plongez-vous dans cette pratique complexe mais si enrichissante et vous pourrez briller en société en expliquant les théories de Richard Bandler et Josh Grinder sur la PNL (programmation neurolinguistique) ou la logothérapie de Viktor Frankl.

« L’incroyable histoire de la psychologie », Les Arènes BD, 172 pages, 24 €

samedi 1 juillet 2023

BD - Gros mytho


Voilà l’ouvrage parfait pour briller lors de vos prochaines vacances au soleil. L’incroyable histoire de la mythologie grecque de Catherine Mory et Philippe Bercovici
(320 pages, Les Arènes, 25 €) vous donnera les clés pour devenir un dieu du savoir.

Un ouvrage bourré d’anecdotes particulièrement utiles quand vous vous retrouverez au bar du Macumba en pleine tentative de séduction de Kimberley, 3e dauphine de miss Camping tee-shirt mouillé (sur 3 candidates, mais l’essentiel est de participer !). Imaginez son ravissement quand vous la comparerez à une nymphe en glissant au passage que c’est « une divinité secondaire qui peuple la campagne, les bois et les eaux. » Vous êtes sûr de conclure quand vous rajouterez qu’elle est aussi belle qu’une « cuisse de nymphe émue », variété ancienne de rose.


Par contre évitez d’aborder le cas d’Œdipe. Ces histoires d’inceste ne sont plus du tout tolérées de nos jours. De même, n’en faites pas trop sur le cas de Narcisse, déjà que vous passez pour un gros mytho avec votre air condescendant d’érudit de salon.

Un album de BD à emporter en vacances, vous bronzerez moins bête. Mais attention, ne faites pas comme Icare. Un peu de soleil ça va... Trop, bonjour les dégâts.

vendredi 26 mai 2023

Un album jeunesse - Monstres à attraper

On a tous dans notre vie de parent ou de grands-parents dû un soir raconter une histoire à un enfant pour qu’il s’endorme. Et souvent il ne veut pas que l’histoire s’arrête et n’a qu’une envie : ne pas dormir.

Cet album de Tjibbe Veldkamp et de Kees de Boer sera une sorte de miroir pour l’enfant. Car l’adulte, fatigué, essaie de faire court. Mais le petit prétend qu’il a attrapé un monstre et entend raconter son histoire. Après moult combats contre des bestioles étranges et fantastiques, c’est enfin l’heure du dodo.

32 pages riches d’humour et de partage entre les générations.

« Le jour où j’ai attrapé un monstre », Les Arènes Jeunesse, 12,90 €

mardi 27 septembre 2022

Rentrée littéraire - Inquiétants perroquets du futur


Ce roman futuriste de Pia Petersen se déroule aux USA et en France au temps du Covid. La vengeance des perroquets parle du danger des intelligences artificielles et de ces armes de destruction massives que sont les algorithmes. Une artiste est embauchée par un ponte de la Silicon Valley, Palantir. On devine un mégalomane fabriqué avec des morceaux de Musk et de Zuckerberg.

Il demande à la jeune peintre de lui faire son portrait. Elle va donc entrer au cœur du système, voir les pratiques de la multinationale et comprendre, avec l’aide d’un universitaire, comment cette entreprise manipule l’opinion. On découvre ainsi l’existence de perroquets stochastiques : « Leur apprentissage intuitif du langage repose sur la répétition et l’imitation de nos tournures de phrases, collectées sur les réseaux. »

Le résultat, influencé par les codeurs, donne cette nouvelle société de plus en plus impossible à vivre pour les gens un peu épris de liberté. Le roman fait carrément peur. Les perroquets ont déjà pris le pouvoir…

« La vengeance des perroquets » de Pia Petersen, Equinox Les Arènes, 21 €

dimanche 5 avril 2020

Thriller. La mort vous guette derrière les fenêtres



New York, l’hiver. La circulation est dense sous la neige. Tout à coup une voiture devient folle et renverse une passante. A son bord un agent du FBI. La tête explosée. Un sniper caché derrière les milliers de fenêtres des immeubles bordant Park Avenue a fait mouche. 
Le début du thriller « City of windows » de Robert Pobi est dense et violent. On comprend en quelques pages que ce tueur n’en est qu’à son coup d’essai, que c’est lui que les forces de l’ordre vont tenter d’arrêter tout au long des 500 pages. Sniper insaisissable jusqu’à l’entrée en scène de Lucas Page, le personnage principal du roman. Lucas est l’antithèse du héros à la James Bond ou Jack Ryan. Il souffre d’un syndrome d’Asperger et surtout, cet ancien flic de terrain, est désormais en congé longue maladie après avoir été grièvement blessé. Depuis, il s’épanouit avec sa femme en élevant des enfants maltraités avant de les adopter. Car Lucas est très amoindri. Il a perdu une jambe, un bras et un œil. Tout a été remplacé par des prothèses dernier cri, mais il n’a plus les capacités de se rendre sur le terrain. 
Pourtant son ancien chef vient le chercher chez lui, car l’agent du FBI qui a perdu la vie au volant de sa voiture n’est autre que l’ancien coéquipier de Lucas. Contre l’avis de sa femme, il part donc sur place avec pour première mission de déterminer d’où le tueur a tiré. Lucas va utiliser son meilleur atout Asperger : sa capacité à transformer dans sa tête une scène de crime en succession de chiffres car « tout ce qu’il voyait, tout ce qu’il comprenait, c’était les chiffres. » Une opération décrite minutieusement par l’auteur : « Lucas leva les bras et pivota lentement sur lui-même pour absorber le paysage numéral qui pulsait dans son esprit. Il s’imprégna des nombres, agença les données en algorithmes instinctifs. C’était un processus immédiat, un automatisme inexplicable. Il se trouvait au centre d’un vortex et les lignes de code qui tapissaient la scène tournaient autour de lui à une vitesse vertigineuse. » Un flic hors normes pour un thriller où rien n’est évident. Les fausses pistes se multiplient et pendant ce temps les morts augmentent. Et là, ce ne sont pas que des chiffres…

« City of windows », de Robert Pobi, Les Arènes - Equinox, 20 €

samedi 28 mars 2020

BD - Deux grands classiques adaptés

Loin de s’opposer à la littérature, la bande dessinée peut se révéler un excellent complément. Notamment en offrant des adaptations de grands classiques, sorte d’escabeau pour accéder à des textes parfois un peu difficiles. 



On retrouve à l’adaptation de « L’arrache-cœur » de Boris Vian un scénariste expérimenté. Morvan (Sillage) n’a jamais caché sa passion des grands écrivains contemporains. Après Edgar Allan Poe, Mark Twain ou Alexandre Dumas, c’est à une montagne qu’il s’attaque. Car L’arrache-cœur de Boris Vian est un roman âpre, touffu, et compliqué. Il s’en tire au final parfaitement avec l’aide des dessins en noir et blanc et au pinceau de Maxine Péroz. On est d’entrée mis dans le bain, le psychiatre, arrivant dans une maison isolée, découvre une femme sur le point d’accoucher. Elle pointe un revolver en direction d’une porte close.


Derrière il y a Angel, le mari, le père. Cela fait deux mois qu’il est enfermé dans cette pièce car sa femme « hait son gros ventre et ne veut pas qu’on la voie dans cet état. » Et comment a-t-il fait pour tenir aussi longtemps cloîtré (la réponse nous intéresse particulièrement, nous qui sommes de millions actuellement à garder la chambre) : « J’attends que tout soit fini en pensant à des choses intimes. Et en dormant, je pense à ses fesses. » Le ton est donné. Cet Arrache-cœur est diablement charnel.

Autre genre avec « Pot-Bouille » de Zola adapté par Cédric Simon et dessiné par Éric Stalner. Le roman de la saga des Rougon-Macquart raconte l’ascension d’Octave Mouret, jeune provincial monté à Paris en plein réaménagement par Haussmann. On suit ses manigances pour prendre le pouvoir en séduisant les bonnes personnes.


Là aussi c’est un roman charnel que les auteurs offrent aux lecteurs après leur excellente adaptation de « La curée ». En fin d’album, Philippe Mellot replace l’intrique dans son contexte historique avec des articles illustrés de photos et de gravures d’époque

« L’arrache-cœur », Delcourt, 17,50 €
« Pot-Bouille », Les Arènes BD, 20 €