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mercredi 17 janvier 2024

Cinéma - Emma Stone, la pépite de “Pauvres créatures”

En plus du Lion d’or à Venise, le film de Yórgos Lánthimos vient d’être doublement primé aux Golden Globes : meilleure comédie mais surtout meilleure actrice pour Emma Stone qui rayonne dans son rôle de Bella.



Il y a le cinéma du réel, celui qui filme notre monde tel qu’il est. Et puis le cinéma de l’imaginaire, celui qui permet au spectateur de s’évader dans une nouvelle dimension. Et parfois, l’imagination permet encore mieux de dénoncer les injustices du présent. Pauvres créateurs de Yórgos Lánthimos est l’exemple même du film politique qui n’en a pas l’air. Car derrière une histoire à forte connotation fantastique dans un monde steampunk, se cache un brûlot contre les hommes et pour l’émancipation des femmes.

Avant de saisir la portée politique du film, le public déguste, les yeux gourmands, la présentation de ce Londres entre passé et futur. Le docteur Godwin Baxter (Willem Dafoe), éminent chirurgien, héberge dans sa demeure une jeune femme un peu simplette. Bella (Emma Stone) a le corps d’une adulte, mais son esprit ressemble plus à celui d’une enfant de quelques années. On n’en dit pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de la trouvaille du roman originel d’Alasdair Gray. Par chance elle progresse vite.

Pour noter cette évolution au jour le jour, Baxter embauche un étudiant en médecine, Max McCandless (Ramy Youssef). Max tombe amoureux de Bella, séduit par sa spontanéité son côté naïf. Cette dernière, cloîtrée, veut découvrir le monde. Elle va saisir l’opportunité de s’enfuir avec un séducteur frivole, Duncan Wedderburn (Mark Ruffalo).

Un périple sur un paquebot qui passe par Lisbonne, Alexandrie et Paris. C’est au cours de cette odyssée que Bella va prendre conscience des limites de la société trop formatée. Notamment pour tout ce qui est du domaine de la sexualité. Bella, dénuée de sentiment, aime profiter de tous les plaisirs. Au grand désespoir de Duncan. Elle comprendra que ce corps, en plus de lui permettre de s’épanouir, est une véritable arme contre les hommes. Toute la difficulté est d’en garder la maîtrise.

Renversant par son propos, époustouflant graphiquement, attachant par l’amour toujours un peu présent, édifiant par son message, Pauvres créatures est un ovni cinématographique dans une production de plus en plus formatée. Emma Stone y livre une prestation saluée par le Golden Globe de la meilleure actrice.

Le sexe y est traité de manière frontale et sans pudeur, les femmes sont belles et conquérantes, intelligentes et beaucoup plus sages que les hommes qui semblent obnubilés par ce désir de possession, preuve selon eux de leur amour indéfectible pour leur bien-aimée. Alors que l’amour ne peut s’épanouir que dans un milieu baignant dans la liberté.

Film de Yórgos Lánthimos avec Emma Stone, Mark Ruffalo, Willem Dafoe,

vendredi 26 mai 2023

Un album jeunesse - Monstres à attraper

On a tous dans notre vie de parent ou de grands-parents dû un soir raconter une histoire à un enfant pour qu’il s’endorme. Et souvent il ne veut pas que l’histoire s’arrête et n’a qu’une envie : ne pas dormir.

Cet album de Tjibbe Veldkamp et de Kees de Boer sera une sorte de miroir pour l’enfant. Car l’adulte, fatigué, essaie de faire court. Mais le petit prétend qu’il a attrapé un monstre et entend raconter son histoire. Après moult combats contre des bestioles étranges et fantastiques, c’est enfin l’heure du dodo.

32 pages riches d’humour et de partage entre les générations.

« Le jour où j’ai attrapé un monstre », Les Arènes Jeunesse, 12,90 €

mercredi 6 juillet 2022

BD - Monstres scolaires


Les Beka, scénaristes de la région (Caroline Roque est originaire de Perpignan), ont imaginé un monde où tout se fait à l’envers. Le jour de la rentrée des classes, pas un élève n’est à l’heure. Pour la plus grande joie des profs qui sont ainsi dispensés de cours. Cette école bizarre est celle des petits monstres.

Littéralement, des monstres qui doivent apprendre à être méchants et à faire peur. Dessinée par Bob dans un style rondouillard et inspiré de l’animation, cette série qui s’adresse aux plus jeunes met en vedette Boloss, le seul enfant monstre qui aimerait être instruit, qui n’est pas dissipé et aime les belles choses.

Le premier album regroupe quatre histoires complètes, pour un total d’une centaine de pages. On y croise quelques horreurs vraiment effrayantes, mais surtout, on comprend que, finalement, la gentillesse et l’harmonie sont plus épanouissantes que ce besoin impérieux des monstres de mettre le bazar et de ne jamais obéir.

«L’école des petits monstres» (tome 1), Dupuis, 9,90 €

mardi 15 mars 2016

BD : Frissonnez en bikini sur un atoll

atoll bikini, bec, katou, glénat, nucléaire, monstre
La BD aussi aime s'aventurer dans le genre gore de la série B. Les effets spéciaux, parfois très coûteux sur pellicule, sont d'une simplicité enfantine sur papier. Il suffit que le dessinateur ait beaucoup d'imagination et un bon coup de crayon. Chance, Katou, à la réalisation graphique de « Bikini Atoll » sur un scénario de Christophe Bec, a les deux qualités en réserve. Très imaginatif quand il doit dessiner des monstres marins ou des mutants dégénérés adeptes du cannibalisme. Joli coup de crayon quand il dessine les courbes peu vêtues de touristes, potentielle réserve de chair fraîche...
atoll bikini, bec, katou, glénat, nucléaire, monstre
Un groupe de touristes se paye un voyage sur les traces des premiers essais atomiques américains. Sur un voilier luxueux, en compagnie de deux guides, sept personnes vont notamment faire de la plongée sous-marine. Première frayeur pour l'une des jolies naïades quand elle croise un requin gigantesque près d'une épave. Cela continue sur l'atoll de Bikini, transformé en île déserte réservée à quelques touristes. Pas si déserte que cela. Et le seul habitant n'aime pas être dérangé. D'un autre côté, il est bien content de ces visites impromptues adéquates pour garnir son garde-manger. Sur 130 pages denses et en noir et blanc, les deux auteurs font monter la tension et l'horreur. Le groupe se réduit au fur et à mesure de la colère du monstre. Mais comme dans toute bonne série Z, il y a des survivants. Essayez de deviner qui, en début d'ouvrage. Un exercice plaisant pour mieux décortiquer l'intrigue. Dans la même collection intitulée « Flesh Bones », deux autres titres de la même veine viennent de paraître : « Le signe » de Thirault et Garcia, une histoire de sort et de superstition et « Sonar » de Runberg et Chee Yand Ong, autre aventure de monstre marin, dans la Méditerranée cette fois.
« Bikini Atoll », Glénat, collection Flesh Bones, 14,95 euros

mardi 22 décembre 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES : Religion al dente

pâtes, pastafarisme, religion, monstre, spaghetti, volant, nouvelle-zélance
André Malraux ne croyait pas si bien dire quand il soutenait que "Le XXIe siècle sera religieux, ou ne sera pas." Les religions occupent le devant de la scène, meilleur prétexte trouvé par les uns et les autres pour s'entre-tuer.
Il existe pourtant une frange de la population qui fait tout pour détourner le peuple de ces croyances. Par exemple les inventeurs du "pastafarisme". Pour bien démontrer le ridicule des cultes, ces Américains créent une religion de toutes pièces. Il y a dix ans environ, ils décrètent que l'univers est la création d'un monstre volant en spaghettis, que les adeptes doivent porter une passoire sur la tête et aduler les pirates. Farfelu mais pas plus idiot que la croix, le voile ou la soutane... Dernier point, chaque prière des "pastafariens" doit être conclue par l'expression "R'amen", autre nom des nouilles chez les Japonais.
Pour devenir une véritable religion, quelques apôtres portent la bonne parole partout dans le monde. La Pologne l'a reconnue en 2014 et récemment, l'état néo-zélandais lui a donné l'autorisation de célébrer des mariages. Car les "pastafariens" aiment se marier, "parfois plusieurs fois" selon la responsable de l'église.
Et qui sait, dans 200 ans le "pastafarisme" sera peut-être devenu la religion dominante, après une première guerre sanglante entre les orthodoxes (pâtes cuites al dente) et les réformateurs (pâtes crues). Du moins si elle surmonte le schisme déclenché par les fervents du "sans gluten." Car pour eux, le gluten, c'est l'incarnation du diable.

samedi 15 décembre 2007

BD - La tétralogie du monstre de Bilal en intégrale luxueuse


Ce gros volume reprend les dernières recherches graphiques et narratives d'un maître du genre : Enki Bilal. Une histoire à trois voix, Nike, Leyla et Amir, comme autant de représentant de cette ancienne Yougoslavie, éclatée, démantelée. Après la trilogie Nikopol, cette nouvelle saga, toujours aussi intellectuelle, encore plus expérimentale côté dessin, prouve définitivement que Bilal a encore quelques chose à dire en bande dessinée et qu'il reste le talentueux précurseur qui lui a assuré une reconnaissance européenne.

(Casterman, 272 pages, 54,95 €)