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mardi 4 mars 2025

BD - Prison ou cimetière à ciel ouvert ?

Très efficace cette série concept lancée par le scénariste Christophe Bec chez Soleil. Le point commun entre ces quatre récits indépendants : la survie des protagonistes. Après une aventure dans les Rocheuses (Warm Springs), direction la prison d'Aparecida, "complexe pénitentiaire le plus violent du Brésil". 

Dans ces murs, des centaines de détenus tentent de survivre au quotidien. Face aux brimades des gardiens, mais aussi, et surtout, les attaques entre différents clans. Une prison qui subit une inspection. La tension est à son comble. Notamment à la direction. Il faut faire bonne impression. Mais pour avoir du calme, seule la méthode forte fonctionne. 

C'est dans ce contexte qu'arrive un nouveau détenu. Un VIP. Tout simplement l'ancien chef de la police, condamné pour avoir maté une révolte dans cette même prison occasionnant des dizaines de morts. Résultat, tous les clans n'ont qu'une idée : se révolter et lui faire la peau. 

Pour comprendre cette mutinerie d'une rare violence, Christophe Bec emprunte le ressenti d'un détenu qui tente de subsister en assurant quelques petits trafics,  quasiment innocents face à la drogue aux armes et aux filles esclaves sexuelles qui permettent aux gros bonnets de continuer de s'enrichir. Il va trouver de l'aide auprès d'un jeune surdoué au foot rêvant de faire une carrière en Europe. Ce sera compliqué, on s'en doute...

Ce récit, implacable, sanglant et sans le moindre moment de répit est dessiné par deux auteurs. La première partie est réalisée par Mirko Colak, un Serbe, la seconde par Diego Bonesso, un Italien. Et comme pour le premier tome, le dénouement (qui va finalement survivre dans cet enfer ?) est étonnant.

"Survival - Aparecida Prison", Soleil, 64 pages, 16,50 €

mardi 18 février 2025

BD – Survivre face à un chasseur implacable

Tous les amateurs de nature savent que croiser un groupe de chasseurs n'est pas toujours sans risque. D'un côté des hommes et femmes qui se contentent de vivre le moment, de l'admirer pour s'en souvenir, de l'autre d'autres passionnés, mais qui ont une arme entre les mains. Au moindre problème, le rapport de force peut devenir plus que problématique pour les désarmés. 

C'est en gros ce qui se passe dans cet album écrit par Christophe Bec et dessiné par Valerio Giangiordano. Dans un parc naturel d'Oregon, un groupe de jeunes alpinistes va se mesurer à une montagne mythique, le Mont Jefferson. Mais avant d'atteindre les pentes abruptes, ils doivent traverser une réserve indienne et une zone boisée qui est le terrain de jeu des chasseurs locaux. Un malheureux accident et tout dégénère. La nature sauvage le devient encore plus quand un père se lance dans une terrible vendetta. 

Sans éviter l'écueil du manichéisme, cet album est brut de décoffrage. Un gibier, des prédateurs, des conditions météo extrêmes : le décor et le générique de cette BD de grand spectacle sont idéales pour apporter au lecteur des émotions fortes. 

Et la fin vous étonnera car Christophe Bec, scénariste aguerri, sait parfaitement renouveler ce genre très couru par le cinéma américain. 

« Survival – Warm Springs », Soleil, 56 pages, 15,50 €

dimanche 24 décembre 2023

Des beaux livres en cadeaux : toujours une bonne occasion pour faire plaisir

 Offrir un livre pour les fêtes de fin d’année c’est l’assurance de satisfaire membres de la famille ou amis. Vous trouverez dans cette page nos idées de lecture, mais n’hésitez pas à demander conseil aux libraires ou de simplement feuilleter un ouvrage et écouter votre cœur.

Cinéma. Ciné illimité pour rire de films sérieux


Peut-on rire des films sérieux ? Oui, deux fois oui si l’on en croit l’équipe de L’arrière cuisine, collectif d’auteurs qui sévit depuis quelques années sur le net et qui a converti quelques-unes de ses meilleures trouvailles en livre hilarant.

Ciné Illimité ce sont des fiches sur 224 films, passés à la moulinette, avec anecdotes, points forts et points faibles. Tous les styles sont analysés, du chef-d’œuvre absolu (Apocalypse Now) au film de genre (Massacre à la tronçonneuse) en passant par la chose filmique innommable (Cinéman).

Des analyses subtiles qui vous parleront si vous avez vu le film. Ainsi, parmi les points forts de Mulholland Drive de David Lynch cette constatation : « Tout fan de Cyril Hanouna qui regarde ce film a une chance sur deux de faire un AVC avant la fin. »

Dans un autre genre, un des points faibles de Shining de Stanley Kubrick : « Quand on voit la gueule de l’hôtel et son emplacement, on se demande qui y vient en vacances, même en été. »

« Ciné Illimité », Marabout, 288 pages, 32 €

Légendes. Mieux comprendre les Esprits du Nord


Les mythologies nordiques s’affranchissent de la froidure. Runes, dieux et autres légendes ont tendance à entrer dans le quotidien de tout occidental un peu curieux des différentes croyances et pratiques religieuses ou magiques. Si vous vous demandez encore qui est Freya, dans quel cas il faut fabriquer un taufr ou comment prier les vaettir en pratique, ce gros livre de Sentulia est pour vous.

L’autrice, « spécialisée en mythologie scandinave, en fabrication de grimoires et de reliures, mais également en magie nordique », explique point par point les grandes lignes de ce vaste sujet. Vous apprendrez ainsi que Freya, déesse de l’amour (charnel et sentimental) est une divinité très sollicitée par les Humains.

Et pour les vaettir, n’oubliez pas au final le blot, un bol d’alcool versé au pied d’un arbre…

« Esprits du Nord », Secrets d’étoiles, 272 pages, 27 €

Science-fiction. Les noires prévisions de Christophe Bec dans ses Inexistences


Auteur de la région (né en Aveyron, longtemps installé à Albi), Christophe Bec a débuté comme simple dessinateur avant de se consacrer essentiellement à des scénarios de thrillers ou de séries de science-fiction. Avec Inexistences, grand et gros albums, il revient au dessin tout en creusant d’autres pistes puisqu’il mélange roman, peintures et BD dans cette histoire pour le moins pessimiste.

Dans un futur à peine noirci, les derniers Humains tentent de survivre dans un monde désolé. Le froid, la roche, les ruines sont omniprésentes dans ce monde halluciné où la violence semble la dernière loi en vigueur.

Comme une prédiction de ce visionnaire talentueux de ce qui attend les générations futures, malgré la COP 28 et les voitures électriques…

« Inexistences », Soleil, 152 pages, 29,95 €

Science-fiction. Le texte original du roman "Une princesse de Mars"


Si Elon Musk rêve d’aller sur Mars, c’est peut-être en raison de ce roman d’Edgar Rice Burroughs paru aux USA en 1912. Une princesse de Mars est la première des aventures de John Carter. Le premier roman de science-fiction aussi, celui qui a en grande partie codifié le space opéra et la fantasy.

On retrouve ce texte fondateur dans une superbe édition à la couverture rigide, aux aplats dorés et à la composition large et aérée. Un superbe écrin pour plonger avec délectation dans cette aventure improbable et parfois un peu datée dans son virilisme où un aventurier américain est confronté au peuple martien, des géants dirigés par une princesse d’une rare beauté, Dejah Thoris.

« Une princesse de Mars » d’Edgar Rice Burroughs, Hoëbeke, 352 pages, 28 €

Classique. Don Quichotte de la Manche revisité graphiquement par les frères Brizzi


Paul et Gaëtan Brizzi, frères jumeaux, après une jolie carrière dans le cinéma d’animation, ont consacré leur talent graphique à adapter des grands textes de la littérature mondiale. Après Céline et Vian, ils se sont attaqués à l’Enfer de Dante l’an dernier et en cette fin 2023 ils proposent leur vision d’un roman moins sombre : Don quichotte de la Manche de Miguel de Cervantes.

Essentiellement en noir et blanc avec cependant quelques passages en quadrichromie (crayons de couleur pastel du plus bel effet), l’album de 200 pages offre une vision très personnelle de cette ode à la folie dans l’Espagne médiévale.

Une redécouverte tant la version des Brizzi est originale et époustouflante de virtuosité.

« Don Quichotte de la Manche » adapté par Paul et Gaétan Brizzi, Daniel Maghen, 200 pages, 29 €
 

Comics. Hitman, méchant tueur et héros attachant


Présenté comme « le chaînon manquant entre Preacher et The Boys », la série Hitman écrite par Garth Ennis et dessinée par John McCrea a longtemps fait figure de comics le plus violent et insolent du marché.

Le héros, un tueur à gages, est mordu par un extraterrestre. Au lieu de mourir dans d’atroces souffrances, il développe des superpouvoirs comme la télépathie ou la vision à rayons X. Il deviendra Hitman et accepte dès lors des contrats sur le dos des super vilains. Dans le premier tome de cette intégrale, il croise souvent la route de Batman (qui cherche toujours à l’arrêter, ça reste un tueur…), le Joker et quantité de créatures qui adorent les humains. Surtout au petit-déjeuner.

C’est irrévérencieux (on retrouve l’esprit Boys) et dessiné dans une noirceur de bon aloi.

« Hitman » (tome 1), Urban Comics, 576 pages, 39 €

Nature. Orcas, au royaume des orques


Une petite baignade dans les eaux froides de la Norvège au nord du cercle polaire arctique, ça vous tente ? Ce qui paraît particulièrement improbable devient possible avec la magie des beaux livres. Le photographe animalier Stéphane Grazotto, après avoir suivi une famille de cachalots, a décidé de braquer ses objectifs sur les orques.

Ces mammifères marins majestueux ont pour habitude de se réunir chaque hiver dans la zone pour se goinfrer de harengs. Les poissons s’amassent par millions dans les eaux sombres et mystérieuses d’un fjord. Les orques les suivent et en profitent pour se faire un festin. La magie de la nature capturée par le photographe qui a plongé au plus près de ces redoutables prédateurs.

Un livre à l’italienne pour une jeune maison d’édition, Axoloti, qui entend sensibiliser à l’environnement par l’art et la science.

« Orcas », Éditions Axoloti, 160 pages, 29,90 €

Jeux. Résoudrez-vous Les énigmes de Sherlock Holmes ?


Si vous vous sentez l’âme et la perspicacité d’un Sherlock Holmes, ce livre d’énigmes est pour vous. Nicole Masson et Yann Caudal ont imaginé 150 énigmes et jeux divertissants qui mettront à rude épreuve vos petites cellules grises (Hercule Poirot aussi était un redoutable détective).

Dans les lieux emblématiques de Londres, face à son ennemi de toujours Moriarty, ; Holmes devra décrypter des messages codés, repérer des suspects ou découvrir qui est coupable dans ces jeux où quelques indices, s’ils sont savamment analysés, permettent de trouver la solution.

Sur le même principe, résolvez aussi les énigmes proposées à la sagacité de Lady W., jeune femme futée de la cour d’Angleterre au XIXe siècle.

« Les énigmes de Sherlock Holmes », Mango Éditions, 208 pages, 15,95 €

mercredi 23 août 2023

BD - Invasion et extinction avec « Aurora »


Nouvelle version de la fin du monde. Christophe Bec, scénariste, délaisse les effets du réchauffement climatique pour s’intéresser aux effets d’une aurore boréale. Durant 24 heures, la terre est sous influence. 222 000 enfants naissent ce jour-là.


Une vingtaine d’années plus tard, les enfants de l’Aurore semblent se réveiller, se connecter et agissent tous de concert. Le second tome de Aurora (Soleil, 64 pages, 15,95 €) de cette trilogie dessinée par Stéfano Raffaele, poursuit la présentation des différents portraits d’enfants. Du fils d’un multimilliardaire à l’intelligence hyperdéveloppée à l’orphelin d’une favela, expert en foot et immunisé contre toutes les maladies en passant par le militaire, sniper d’élite.

Une seule semble différente, la dernière de la lignée, celle qui est née le plus au sud. Elle n’entend pas l’appel mais comprend ce qui se trame. Car ces enfants devenus adultes n’ont qu’une mission : exterminer la race humaine. C’est donc un album d’une rare violence (il y a plusieurs références au film American Nightmare) qui est proposé aux amateurs de science-fiction. Reste à découvrir qui manipule les 222 000 enfants de l’Aurore.

lundi 27 mars 2023

BD - Inquiétante meute d’enfants

En 2025, une gigantesque aurore boréale rouge a été perceptible partout dans le monde. Ce jour si particulier, 220 000 enfants naissent. 21 ans plus tard, ils forment une meute et semblent reliés entre eux, avec un dessein commun : prendre le pouvoir sur terre.

Un pitch simple et bien angoissant pour cette nouvelle série digne des meilleurs films de SF actuels. Christophe Bec signe encore une fois un scénario à grand spectacle. Le premier tome est illustré par Stefano Raffaele, dessinateur réaliste italien de talent déjà vu dans Olympus Mons ou Prométhée.

Un futur incontournable pour les amateurs de série apocalyptique.

« Aurora » (tome 1), Soleil, 15,95 €

mardi 19 avril 2022

BD - Loin du soleil avec Liu Cixin


Ambitieuse collection chez Delcourt avec l’adaptation en BD des nouvelles de l’écrivain chinois Liu Cixin. 15 titres sont déjà programmés, dont 7, dès cette année. C’est Bec et Raffaele qui ouvrent le bal avec La Terre vagabonde. Quand des scientifiques découvrent que le Soleil va exploser, ils persuadent les gouvernements de transformer toute la Terre en vaisseau spatial. 

D’énormes réacteurs sont construits et la planète bleue entame une longue dérive vers une autre étoile nourricière, à des milliers d’années-lumière. Un récit à grand spectacle, avec suspense et explications scientifiques. Un monde imaginaire qui inquiète, car tout semble plausible.    

« La Terre vagabonde », Delcourt, 21,90 €


jeudi 25 mai 2017

BD : Presque mieux que du Jules Verne


Prêts pour la grande aventure au fond des mers ? Embarquez à bord du Fulgur, ancêtre du sous-marin inventé par un savant français et financé par un riche Américain. Avec équipage et explorateurs, ils décident de plonger à plus de 4 000 mètres pour explorer des fosses marines mystérieuses. Mais ce n’est pas la science qui guide le promoteur de l’expédition mais l’appât de l’or. Il compte renflouer un bateau chargé de tonnes du métal précieux. Mais rien ne se passe comme prévu et le Fulgur, pris dans un tourbillon, est englouti dans des cavernes. Le reste du récit raconte sa dérive, dans des cavernes gigantesques, à chercher une sortie tout en affrontant des animaux monstrueux, du calamar géant au requin préhistorique. Une série prévue en quatre tomes, écrite par Christophe Bec en hommage à Jules Verne et dessinée par le serbe Nenadov.
➤ « Le Fulgur » (tome 1), Soleil, 15,50 €

samedi 11 février 2017

BD : Le réveil des anomalies dans "Olympus Mons" de Bec et Raffaele

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Revoilà Christophe Bec et Steffano Raffaele dans une nouvelle série aux mêmes ficelles que Prométhée. Dans un futur proche, des scientifiques découvrent au fond de la mer de Barents une « anomalie » qui ressemble fortement à une soucoupe volante échouée. Au même moment, un équipage russe se pose sur Mars et explore le Mont Olympus. Eux aussi découvrent des restes de ce qui pourrait être un vaisseau spatial. Deux actions reliées par les visions d’un médium américain. Selon lui, les occupants du vaisseau sont sur le point de se réveiller et ils ne sont pas contents. 56 premières pages d’une série dont on ne connaît pas encore le nombre de tomes mais qui promet tant ce prologue est palpitant et imaginatif, tout en étant inspiré de faits réels datant des années 50.
➤ « Olympus Mons » (tome 1), Soleil, 14,95 €


mardi 1 novembre 2016

BD : L’horreur sous toutes ses coutures

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Halloween oblige, le mois d’octobre est propice aux sorties d’albums jouant sur la peur des lecteurs. Les éditions Glénat ont fait le pari de lancer une collection dédiée à cet univers particulier. « Flesh Bones » fleure bon l’hommage à la série B. Ces albums copieux (plus de 120 pages) aux couvertures souples et en noir et blanc sur un papier volontairement granuleux sont de bonnes parenthèses frisson dans notre quotidien manquant parfois cruellement d’exceptionnel. Trois titres viennent de sortir dont le sexy « Blood Red Lake » de Bec (scénario) et Arlem (Dessin). Quatre étudiants (deux geeks et deux filles canons) vont fêter la fin des études sur un lac perdu dans la montagne. En route ils croisent la route d’un tueur psychopathe. Du sexe, de la violence, encore du sexe, un peu de fantastique, la recette est simple et marche à la perfection.
➤ « Blood Red Lake », collection Flesh Bones, Glénat, 14,95 € 

jeudi 24 mars 2016

BD : S'évader des profondeurs avec Bec et Rafaele

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Conclusion de la série "Deepwater prison" écrite par Christophe Bec et dessinée par Stefano Rafaele. Dans un futur proche, pour résorber l'augmentation de la population carcérale, les autorités construisent des prisons au fond de l'océan. A 800 mètres de profondeur, impossible de s'évader. Ce huis clos angoissant est digne des meilleurs films d'évasion. Un petit groupe de prisonniers fomente un audacieux plan pour se faire la belle. Leur ticket de sortie c'est une fonctionnaire du gouvernement qui vient enquêter sur les conditions de vie de cet état dans l'état. On trouve à la manœuvre un ancien marine, condamné pour désobéissance. Et pour donner un peu plus de corps à l'ensemble, l'histoire tourne autour des exactions d'une grande compagnie pétrolière. Politique et écologique, la série est particulièrement crédible. Les dessins hyper réalistes de Rafaele renforçant cette impression.
"Deepwater prison", (tome 3), Soleil, 15,50 euros

mardi 15 mars 2016

BD : Frissonnez en bikini sur un atoll

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La BD aussi aime s'aventurer dans le genre gore de la série B. Les effets spéciaux, parfois très coûteux sur pellicule, sont d'une simplicité enfantine sur papier. Il suffit que le dessinateur ait beaucoup d'imagination et un bon coup de crayon. Chance, Katou, à la réalisation graphique de « Bikini Atoll » sur un scénario de Christophe Bec, a les deux qualités en réserve. Très imaginatif quand il doit dessiner des monstres marins ou des mutants dégénérés adeptes du cannibalisme. Joli coup de crayon quand il dessine les courbes peu vêtues de touristes, potentielle réserve de chair fraîche...
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Un groupe de touristes se paye un voyage sur les traces des premiers essais atomiques américains. Sur un voilier luxueux, en compagnie de deux guides, sept personnes vont notamment faire de la plongée sous-marine. Première frayeur pour l'une des jolies naïades quand elle croise un requin gigantesque près d'une épave. Cela continue sur l'atoll de Bikini, transformé en île déserte réservée à quelques touristes. Pas si déserte que cela. Et le seul habitant n'aime pas être dérangé. D'un autre côté, il est bien content de ces visites impromptues adéquates pour garnir son garde-manger. Sur 130 pages denses et en noir et blanc, les deux auteurs font monter la tension et l'horreur. Le groupe se réduit au fur et à mesure de la colère du monstre. Mais comme dans toute bonne série Z, il y a des survivants. Essayez de deviner qui, en début d'ouvrage. Un exercice plaisant pour mieux décortiquer l'intrigue. Dans la même collection intitulée « Flesh Bones », deux autres titres de la même veine viennent de paraître : « Le signe » de Thirault et Garcia, une histoire de sort et de superstition et « Sonar » de Runberg et Chee Yand Ong, autre aventure de monstre marin, dans la Méditerranée cette fois.
« Bikini Atoll », Glénat, collection Flesh Bones, 14,95 euros

mercredi 10 février 2016

BD : L'Aubrac en sombre sous le pinceau de Christophe Bec

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Retour aux sources pour Christophe Bec. Il reprend ses pinceaux pour dessiner un de ses scénarios. De plus « Les tourbières noires » se déroulent dans son Aveyron natal, sur le plateau de l'Aubrac exactement. Cette histoire il la destinait à un long métrage. Mais face aux difficultés financières ou aux modifications du script original par les différents intervenants, il a préféré reprendre sa liberté et mener cette histoire effrayante à son terme, mais en solitaire. Un photographe prend des clichés de la nature sauvage de cette partie de l'Aveyron froide et hostile. Sous le charme, il attend le coucher du soleil pour capter les couleurs exceptionnelles mais se retrouve seul dans la lande. Il trouve refuge dans une ferme où un homme semble paniqué à l'idée de sortir. Il vit seul avec sa fille, jeune et belle. La nuit, une vieille demeure, deux hommes, une femme : tous les ingrédients sont réunis pour un album très personnel autour des centres d'intérêts récurrents d'un auteur prolixe.
« Les tourbière noires », Glénat, 14,95 euros


lundi 27 juillet 2015

BD - Le bon filon de Christophe Bec


Certains aigris pourraient lui reprocher de ne pas beaucoup se renouveler. Certes les multiples scénarios de Christophe Bec ont un air de similitude indéniable. Mais n'est-ce pas, également, le signe de la parfaite cohérence de son univers ? Il ne faut pas prendre chacun de ses albums pour une création différente, mais comme une piste nouvelle de son oeuvre suprême. Que cela soit aux Humanoïdes, chez Soleil et maintenant aux éditions Casterman il est toujours question de puissance supérieure face à notre infinie médiocrité, notre fragilité et manque de clairvoyance. « Eternum » débute par la découverte d'un sarcophage dans les entrailles de la lune minière Aldéma, au milieu de la voie lactée. Il dégage un rayon lumineux intense se propageant au-delà des limites connues de l'univers. 
Quelques semaines plus tard, tous les hommes de la colonie se sont entretués. Des scientifiques arrivent pour tenter de comprendre ce qui se passe. Dans le sarcophage, une femme, image de la perfection, en état de semi coma. Eve ? Quand un second rayon lumineux fait son apparition, l'Humanité tremble. Ouvertement inspirée des grands films de science-fiction des années 80, cette série est née de l'envie de Jaouen de dessiner ce genre d'univers. On approuve à 100%

« Eternum », Casterman, 13,50 €

lundi 10 novembre 2014

BD : Sombre plongée dans "Sunlight" de Bec et Khattou chez Glénat


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Nouvelle collection chez Glénat. « Flesh & Bones », comme son nom l'indique (de chair et d'os) est spécialisée dans l'horreur. Le premier titre donne la tonalité de l'ensemble : copieux (168 pages) et en noir et blanc pour plus d'efficacité dans la peur. Christophe Bec s'est associé avec son collègue dessinateur Tarnais Bernard Khattou pour une histoire se déroulant en grande partie sous terre. Trois jeunes, deux filles et un garçon, passionnés de plongée et de spéléo se retrouvent en boîte de nuit. Un « ami d'un ami » leur donne un tuyau de première main. Dans une mine abandonnée entre Salvetat et Saint-Dourdou (localités imaginaires mais qui semblent directement inspirées par les villages aveyronnais), des dizaines de galeries sont inondées. Un terrain de jeu idéal pour les trois amateurs de sensations fortes. Seule condition : ne rien dire à personne car tout accès à la mine est interdit. Ils partent donc un matin, en catimini, pour une journée de plongée qui va se transformer en cauchemar puis en horreur absolue. Une chute dans un puits non identifié, une blessure, des restes humains, la faim, la soif... Tout se ligue contre les trois naufragés du gouffre, aux prises avec leurs pires peurs au bout de quelques jours. Scénario digne d'un film d'horreur, dessin noir et ténébreux : ce premier titre a tout pour lancer sous de bons auspices cette prometteuse collection.

« Sunlight », Glénat, 15,50 €

samedi 12 juillet 2014

BD - Temps glacial pour Lancaster, nouveau héros de Bec et Dzialowski


Si Christophe Bec s'est imposé dans la BD en tant que dessinateur, il a rapidement débordé de projets. Incapable matériellement de dessiner toutes les histoires issues de son imaginaire fécond, il a distribué ses intrigues à plusieurs illustrateurs. Voilà comment le scénario de Lancaster est arrivé entre les mains de Dzialowski
Ce récit, hommage assumé aux grandes séries des années 50 et 60 comme Bob Morane ou Valhardi..., met en scène Jim Lancaster, lord anglais épaulé par un ami Français, Robert, amateur de jolies filles, de cognac et de bagarre. Ils ont été contactés par un savant pour aller explorer un mystérieux gouffre découvert en Antarctique. Le scénariste a mis un maximum de références dans ces 48 pages très denses : civilisation perdue, nazis revanchards, voyage dans le temps sans oublier une pin-up, la journaliste Audrey. Impossible de réaliser mieux dans le genre « faisons du neuf avec du vieux ».
« Lancaster » (tome 2), Glénat, 13,90 €

vendredi 11 juillet 2014

BD - Black-out mondial dans le passionnant "Prométhée" de Bec et Raffaele


Série la plus ambitieuse de Christophe Bec, « Prométhée » est en phase finale. La tension est à son comble, les rebondissements se multiplient, l'heure est grave. Dans ce 10e épisode (chaque album ressemble à un chapitre de roman fantastique), à 13 h 13, un jour avant la date fatidique, l'électricité disparaît de la surface du globe. 
Une partie de l'histoire montre comment la planète réagit à ce retour aux âges sombres. Transports stoppés, avions en perdition, centrales nucléaires en surchauffe, communications coupées... la civilisation risque de s'éteindre en quelques heures. Heureusement quelques vieilleries fonctionnent encore pour permettre aux personnages principaux de poursuivre leur course contre la montre. Arrivé à ce stade de l'histoire, impossible de prendre le récit en cours. Il faut absolument avoir lu les précédents épisodes pour saisir toutes les péripéties. Un véritable feuilleton, à rythme accéléré grâce à la virtuosité et la dextérité de Stefano Raffaele, le dessinateur.

« Prométhée » (tome 10), Soleil, 13,95 €

mardi 1 avril 2014

BD - Angoissante prison sous-marine


Pour éviter les évasions, les Américains ont inventé Alcatraz, la prison, sur une île au large de San Francisco. Dans le futur décrit par Christophe Bec et illustré par Stefano Raffaele (dessinateur réaliste d'une rare efficacité), ils sont allés encore plus loin. La prison est une base sous-marine à 900 mètres de profondeur. Deepwater Prison, lieu d'une violence inégalée. Les gardiens et quelques caïds font régner la terreur. Pour la première fois depuis longtemps, une femme va y séjourner. Une scientifique qui enquête sur le naufrage d'une plateforme pétrolière à quelques encablures. 
Le premier tome de cette série qui aurait tout à fait eu sa place dans la collection « La grande évasion » plante le décor. Un héros, emprisonné par erreur, une femme belle et déterminée, une administration qui a beaucoup à cacher et quelques monstres marins démesurés. Il ressort de cette BD un sentiment d'angoisse et d'oppression très fort. Preuve que les auteurs ont parfaitement réussi leur coup. Car dans Deepwater Prison, personne ne peut être serein...

« Deepwater Prison » (tome 1), Soleil, 13,95 €

mercredi 5 février 2014

BD - Naufragés des glaces sur Sibéria 56


Comment survivre sur une planète hostile ? Cette question est à la base de nombre d'œuvres de science-fiction. Dans « Sibéria 56 », Christophe Bec, le scénariste, apporte sa vision, magistrale et spectaculaire, sur des dessins d'Alexis Sentenac. Sibéria est la 56e planète de précolonisation terrienne. Une base scientifique y est installée depuis quelques années. La relève arrive. Mais la navette avec quatre astronautes dedans est prise dans une tempête de glace. L'engin se crashe à des kilomètres de la base. Ils devront faire le trajet à pied, dans des combinaisons performantes mais qui ne les mettent pas à l'abri de tous les dangers de ce monde hostile. 
Il y a un peu d'Alien (le groupe diminue au fil des jours), de Dune (de gros vers affamés chassent les petits humains) et de la planète interdite (le principal ennemi est quasiment invisible). Toute une ribambelle d'hommages à un genre que Bec raffole. Et comme il est excellent dans son domaine, le tout est cohérent et original alors que cela aurait pu tourner au bête plagiat. Grâce aussi aux dessins de Sentenac, très à l'aise dans ces décors de glace et de désolation.

« Sibéria 56 » (tome 1), Glénat, 13,90 €

mardi 24 septembre 2013

BD - Lancaster, le nouvel aventurier


Lancaster, autant l'avouer immédiatement, a des airs de Bob Morane. Ce lord anglais, jeune, blond, athlétique et séduisant, part à l'aventure comme vous allez au boulot le matin. Il est accompagné de son alter-ego comique, Robert, un Français persuadé de faire chavirer tous les cœurs. Un duo complété par la journaliste Audrey Duquesne, pulpeuse tête brûlée. 
L'histoire imaginée par Christophe Bec et dessinée par Dzialowski se déroule durant les années 50. Les trois compères participent à une expédition dans le grand Nord. Un milliardaire cherche la preuve de la présente humaine sur terre il y a 70 millions d'années. Savants fous, complot nazi, révélations scientifiques, trahison : les 48 pages de cette première partie sont palpitantes.

« Lancaster » (Tome 1), Glénat, 13,90 €

mardi 17 septembre 2013

BD - L'île cauchemar du "Meilleur job du monde" de Bec et Fonteriz

Tout avait débuté comme dans un rêve merveilleux. Doug, jeune trader londonien, est sélectionné pour occuper le meilleur job du monde : garder durant six mois une villa luxueuse sur une île tropicale au large de l'Australie. Le premier tome racontait son arrivée sur l'île et ses premiers émois. Il découvre une vieille K7 vidéo et une pièce secrète. Dans cette villa, il y a quelques années, un ancien nazi a mené des expériences abominables sur des femmes. Le second tome va crescendo dans l'angoisse. Terminée l'image paradisiaque des cocotiers et du sable blanc. La nuit, des fantômes tentent de pénétrer dans la villa et Doug a de plus en plus l'impression d'être observé. Il va même tenter de quitter l'île. En vain. Christophe Bec, scénariste prolifique en cette rentrée 2013, n'a pas son pareil pour planter une ambiance de peur. Fonteriz, dessinateur espagnol, assure, par un trait réaliste solide et efficace, la seconde couche de cette histoire à ne pas lire le soir en s'endormant sous peine de sommeil agité.

« Le meilleur job du monde » (tome 2), Soleil, 13,95 €