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mercredi 22 mai 2024

BD - Connaissance du système solaire


Si des scénaristes imaginent de nouvelles planètes, d’autres se contentent de l’existant. Mais le lecteur, dans tous les cas, se retrouve embarqué dans de formidables voyages stellaires. Bruno Lecigne, scénariste passé par la télévision (Cassandre…), ancien éditeur des Humanoïdes Associés, a mis en place une série pour mieux connaître les planètes de notre système solaire.

Mais tout en apportant rigueur scientifique et quantité d’informations véridiques, il a ajouté une trame imaginaire pour mieux faire rêver.

Avant de rejoindre Mars et Jupiter, les deux premiers tomes parus, tout débute sur la Lune. Les Chinois découvrent un vaisseau spatial accidenté. Tout l’équipage est mort excepté Clarke, Alien mystérieux qui propose aux Terriens de bénéficier de sa technologie pour aller sur les autres planètes gravitant autour du Soleil. Une aubaine pour les scientifiques (menés par un Français).

Ils vont pouvoir marcher sur Mars (dessins de Fabien Bedouel), puis descendre en profondeur dans l’atmosphère orageuse de Jupiter et explorer un océan souterrain du satellite Europe (dessins de Xavier Dujardin et Afif Khaled).


L’avantage c’est que si les données scientifiques vous semblent un peu rébarbatives, vous pouvez toujours les zapper et vous contenter de l’intrigue. Car Clarke semble cacher son jeu, même s’il avoue assez rapidement qu’un autre vaisseau alien a disparu dans les parages.

Huit albums au total sont prévus pour explorer notre système solaire, le dernier (parution 2027) étant consacré au Soleil.

« Mars » et « Saturne », Glénat, 64 pages, 15,50 €


samedi 13 janvier 2024

Science-fiction - La mathématicienne, l’amour et Mars

Et si le premier contact avec les Martiens passait par des problèmes mathématiques ? Seule Crystal Singer sait  résoudre des équations si complexes.



Le genre dit de la science-fiction est tellement vaste et en évolution permanente que les amateurs ont la chance d’être régulièrement étonnés par des trouvailles d’auteurs en perpétuelle recherche. Le roman L’affaire Crystal Singer d’Ethan Chatagnier est novateur à plusieurs titres. Pas de vaisseaux spatiaux dans cette aventure qui court sur plusieurs décennies. Simplement le récit des premiers contacts avec les Martiens. Sur cette Terre imaginaire, au début du XXe siècle, des signes apparaissent sur la surface de Mars. Des scientifiques déterminent qu’il s’agit d’un problème mathématique. Une bête addition. 

Ils tracent donc d’immenses canaux dans le désert et donnent la réponse en y faisant brûler du pétrole. Un dialogue débute, uniquement visuel, long et fastidieux. Les problèmes se complexifient jusqu’à ce qu’Einstein en personne jette l’éponge. Ce n’est que dans les années 60 que la jeune Crystal Singer, avec quatre de ses amis étudiants en mathématiques, trouve la solution et renoue le dialogue interrompu durant de longues décennies. Mais cette percée va bouleverser la vie de Crystal et de son petit ami, Rick, le narrateur. Elle disparaît et les échanges s’interrompent de nouveau. 

Ce roman, ambitieux, vulgarise les mathématiques. Il leur donne une substance que les écrivains n’ont que trop rarement cerné. Même si certaines notions nous dépassent, on comprend presque comment Crystal, plus qu’intelligente, parvient à intégrer la nouvelle logique des mathématiques martiennes, avec des nuances qui auront des conséquences capitales sur l’Humanité mais avant tout sur sa vie et celle de Rick. 

Reste aussi que L’affaire Crystal Singer permet également aux équations de mieux comprendre la magie de l’amour. 


« L’affaire Crystal Singer » d’Ethan Chatagnier, Albin Michel, 272 pages, 20,90 €

mercredi 3 août 2022

BD - Vacances en rouge avec Métal Hurlant


Si vous n’avez pas envie de vous entasser avec les milliers de touristes qui s’agglutinent sur les plages de la région pour ce début août tant redoutée par les agoraphobes. Si même la présence de quelques vaches ou brebis dans les estives des montagnes désertes vous perturbent il ne vous reste plus qu’une solution : partir en vacances sur Mars. Compliqué si l’on n’a pas la fortune d’Elon Musk. Mais pour moins de 20 euros, vous pouvez découvrir les charmes cachés de la planète rouge en vous plongeant dans les 290 pages du numéro 3 de la nouvelle formule de Métal Hurlant.


Que des histoires originales pour cette livraison, avec pour thème, donc, Mars et ses attraits touristiques. Coordonné par Jerry Frissen, le contenu de la revue offre quelques belles surprises comme le retour à la BD de Marc Caro, la découverte de deux signatures féminines talentueuses (Virginie Augustin et Aimée de Jongh).

Seul bémol, c’est beau et intelligent mais manque d’audace et d’originalité, la marque de fabrique du Métal première génération. Exceptée la fresque de Jean Dalin intitulée : A la recherche du Mob.

« Métal Hurlant » (numéro 3), 19,95 €


mercredi 15 août 2018

Cinéma - Triste comme une plage anglaise

LE FILM DE LA SEMAINE. Amours contrariées dans le film « Sur la plage de Chesil » de Dominic Cooke.


Un mariage de six heures. Pas plus. Pourtant cela fait des mois que Florence (Saoirse Ronan) et Edward (Billy Howle) se fréquentent. Nous sommes en 1962 dans une Angleterre encore très corsetée et puritaine. Elle est violoniste, vouée à devenir professeur à moins que son quatuor ne remporte le succès dont elle rêve. Il vient de terminer ses études d’histoire et voudrait devenir écrivain. Deux jeunes pleins de projets, d’idéaux, de doutes aussi. Un coup de foudre ? Pas sûr, mais ça y ressemble. Car Florence et Edward ont besoin d’émancipation pour fuir une famille qu’ils ne portent pas spécialement dans leur cœur.

La première est fille d’un riche industriel, autoritaire, exigeant. La mère, conservatrice absolue, passe ses journées à la dénigrer ; elle et son « crincrin ». Edward vit dans une maison perdue au fond de bois en province. Loin, très loin de la civilisation. Il doit supporter les divagations de sa mère. Après un choc à la tête, elle a l’esprit « dé- rangé ». Version politiquement correcte pour cacher sa folie. Ancienne conservatrice de musée, elle ne vit plus dans le même monde que sa famille. Elle se déshabille sans raison, peint n’importe quoi, ne reconnaît plus son fils, ni son mari ou ses jumelles.

Une atmosphère pesante qu’Edward ne supporte plus. Il va pourtant présenter Florence à cette mère à part. Le courant va passer et le père s’empressera de conseiller à son fils d’épouser cette perle rare.

Mariage non consommé
Le film de Dominic Cooke, adapté d’un roman de Ian McEwan, est une plongée dans l’Angleterre des années 60, ses blocages, ses lourdeurs. Le film débute véritablement quelques heures après le mariage. Florence et Edward se retrouvent seuls dans la suite nuptiale d’un hôtel près de la plage de Chesil. Après leur repas en tête à tête, ils passent dans la chambre.

Pour « consommer » ce mariage tant désiré. Une scène découpée en plusieurs parties, avec des flashbacks intercalés. Pour comprendre pourquoi il semble si difficile pour Florence de profiter de ce moment unique. Voire impossible. Ce mélodrame, où la musique occupe une place essentielle (la grande mais aussi celle de Chuck Berry) nous interroge sur nos échecs, nos balbutiements et renoncements. Faut-il regretter ? Comment comprendre sur le moment que l’on commet la plus grosse bêtise de sa vie ?

Une thématique portée par deux comédiens talentueux. Billy Howle, gauche et timide, laisse entrevoir une rage, une colère, qui va lui gâcher la vie. Saoirse Ronan, dans une composition encore plus compliquée, doit jouer simultanément l’amour et la répulsion. Comme si son corps refusait d’entendre ce que lui ordonnait son esprit. Au final, cette histoire d’amour contrariée offrira aux plus sensibles quelques larmes salvatrices.

➤ « Sur la plage de Chesil », romance de Dominic Cooke (G.-B., 1 h 50) avec Saoirse Ronan, Billy Howle, Anne-Marie Duff.

samedi 11 février 2017

BD : Le réveil des anomalies dans "Olympus Mons" de Bec et Raffaele

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Revoilà Christophe Bec et Steffano Raffaele dans une nouvelle série aux mêmes ficelles que Prométhée. Dans un futur proche, des scientifiques découvrent au fond de la mer de Barents une « anomalie » qui ressemble fortement à une soucoupe volante échouée. Au même moment, un équipage russe se pose sur Mars et explore le Mont Olympus. Eux aussi découvrent des restes de ce qui pourrait être un vaisseau spatial. Deux actions reliées par les visions d’un médium américain. Selon lui, les occupants du vaisseau sont sur le point de se réveiller et ils ne sont pas contents. 56 premières pages d’une série dont on ne connaît pas encore le nombre de tomes mais qui promet tant ce prologue est palpitant et imaginatif, tout en étant inspiré de faits réels datant des années 50.
➤ « Olympus Mons » (tome 1), Soleil, 14,95 €


vendredi 11 mars 2016

Cinéma : De l'inconfort d'être raisonnable

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François Damiens risque de sombrer dans la folie dans "Des nouvelles de la planète Mars", un film de Dominik Moll sur notre société contemporaine aseptisée à l'extrême.


Les nuits de Philippe Mars (François Damiens) sont plus belles que ses journées. Cet informaticien, qui code 10 heures par jour, la nuit venue, rêve qu'il est astronaute. Il flotte dans l'espace, voit sa ville illuminée la nuit, se rapproche de l'immeuble impersonnel où il habite. Il est sur le point de se voir en train de dormir, le top en matière de rêve guidé quand son téléphone sonne. C'est sa femme qui à 5 heures du matin, vient lui déposer les affaires de leurs deux enfants, Sarah et Grégoire. Séparés, ils ont gardé de bons rapports. Pratique pour l'ancienne épouse qui peut ainsi mener sa carrière de journaliste en toute tranquillité. Dans son entreprise, Philippe est l'élément compétent sur qui on peut toujours s'appuyer. De plus il ne dit jamais non. Quand son boss lui demande d'aller superviser un projet qui fait du surplace, il rechigne mais accepte finalement. Comme toujours.
Oreille coupée
Phillipe va devoir "chaperonner" Jérôme (Vincent Macaigne), très compétent mais légèrement asocial. Totalement l'inverse de lui. Jérôme fait tout dans l'excès, au travail comme dans sa vie privée. Résultat il se sent martyrisé et déprécié. Comme souvent dans les grandes sociétés, le terreau fertile des psychoses de Jérôme se transforme en violent burn-out. Il lance un hachoir à viande sur le boss. Ce dernier l'évite. Pas l'oreille de Philippe. Après une opération de "raccommodage" au cours de laquelle il croit discuter avec ses parents morts depuis un an, Philippe est de nouveau réveillé en pleine nuit. Cette fois c'est Jérôme qui, après s'être échappé de l'asile psychiatrique, lui demande de l'héberger pour une nuit. Tout le film repose sur la personnalité si raisonnable de Philippe. Il tente de dire non mais au final se fait toujours avoir. Soit par faiblesse, soit par le fait accompli. Quand sa sœur lui demande de garder durant une semaine son petit chien, il est ferme : pas question. Alors elle part, résignée, mais laisse l'animal dans l'entrée, persuadée que Philippe, trop bon trop con, s'en occupera malgré tout. Et c'est ce qu'il fait. Jusqu'à sa rencontre avec Chloé (Veerle Baetens, déjà vue dans "Alabama Monroe"), presque petite amie de Jérôme, phobique mais qui n'a pas sa langue dans la poche. Une comparaison va faire prendre conscience à Philippe de l'enfermement dans lequel il se maintient volontairement en refusant tout excès ou dérogation à la norme. Le film devient alors une sorte de brûlot révolutionnaire light et Philippe découvre la vie. Tout simplement.
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François Damiens, tant de chemin parcouru
mol,damiens,mars,macaigneQu'il semble loin le temps des caméras cachées de François l'Embrouille. Pourtant si François Damiens a percé en France, c'est avant tout dans ce genre très compliqué des caméras invisibles. Belge plein de toupet, il a frôlé le pire dans ses "performances" où il devenait souvent odieux et dégueulasse. Après avoir piégé ses compatriotes, il s'exporte en France pour Canal +. Il décide également, de piéger quelques célébrités. Une sorte de carte de visite qui a rapidement mis la puce à l'oreille de certains réalisateurs. Mais au début, on ne lui demande de ne faire que du François l'Embrouille. Il multiplie les personnages caricaturaux, râleurs et désagréables. Le sommet sera sans doute son interprétation de paysan-photographe de charme dans "Dikkenek", film belge culte où il se fait "carjacker" en plein Bruxelles. Mais Damiens a un fort potentiel dramatique. Sous ses airs de méchant grognon se cache un véritable comédien. Il sort des sentiers battus dans "L'arnacoeur" en jouant le copain de Romain Duris. Plus récemment il devient émouvant dans "Les Cow-boys", film sur un père qui fait tout pour tenter de sauver sa fille partie faire le djihad. C'est ce François Damiens que Dominik Moll a souhaité. Papa un peu dépassé, employé modèle, citoyen exemplaire, il ne sait pas dire non. Un grand naïf très sympathique. Jérôme (Vincent Macaigne) a failli couper l'oreille de Philippe (François Damiens) avec un hachoir, en plein open space.

jeudi 11 février 2016

Cinéma : La foi à l'épreuve de la vie dans "Les Innocentes" d'Anne Fontaine

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Comment survivre à l'horreur, comment garder la foi ? Le film "Les innocentes" d'Anne Fontaine apporte une réponse forcément subjective mais d'une réelle beauté.

Hiver 1945. La Pologne vient d'être libérée du joug nazi. Libérée mais aussi envahie par les forces russes. Pour certains, les cinq années de crainte et de peur ne font que commencer. Dans ce pays en ruines, la croix rouge française est en mission pour soigner et rapatrier les soldats tricolores blessés au front. Mathilde Beaulieu (Lou de Laâge), jeune interne, se forme en multipliant les opérations de rafistolage de chairs blessées. Elle est sous la responsabilité de Samuel (Vincent Macaigne), médecin haïssant les Polonais. Pas étonnant quand on sait que toute sa famille est morte dans un camp à quelques kilomètres de là. Fataliste il confie à Mathilde, "Les seuls Polonais que j'aime ce sont ceux du ghetto de Varsovie. Mais ils sont tous morts". Le film d'Anne Fontaine, par cette voix de Samuel, ne se prive pas de dénoncer les persécutions des Juifs par les Polonais, catholiques parfois trop primaires. Mais eux aussi ont souffert. Pour preuve la situation des 30 religieuses d'un couvent isolé dans la campagne. Quand les soldats russes sont arrivés en libérateurs, ils ont profité de cette "prise de guerre". Toutes les religieuses ont été violées.
Grossesses compliquées
Quelques mois plus tard, Mathilde reçoit la visite de l'une d'entre elles. Elle veut l'aide d'un médecin car les grossesses de certaines ne se déroulent pas bien. Inspiré d'une histoire craie, ce film marque un tournant dans la carrière d'Anne Fontaine. Habituée aux histoires de triangle amoureux, elle plonge dans ce drame avec une sensibilité et une compréhension revigorante. Car malgré les drames personnels, les doutes, la violence de la guerre, les horreurs du passé, ce film est résolument optimiste. Mathilde, athée et rationnelle, va souvent revenir dans le couvent, se lier d'amitié avec ces femmes à l'esprit si différent du sien. Elle va surtout parvenir à leur faire accepter leur destin et ces enfants de la honte. Elle recevra l'aide d'une religieuse plus ouverte, sœur Maria, interprétée par Agata Buzek, actrice polonaise qui crève l'écran. L'amitié entre ces deux femmes que tout oppose permettra de sauver les enfants et les jeunes femmes craignant la damnation éternelle pour n'avoir pas respecté (pourtant à leur corps défendant) leur vœu de chasteté. Entièrement tourné en Pologne dans un monastère désaffecté (l'église polonaise a refusé de prêter un de ses couvents pour le tournage...), le film oppose la froideur des lieux à la chaleur des cœurs des hommes et femmes, tous liés par les mêmes épreuves. Et au final, la vie l'emporte sur la foi.
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Et Lou de Laâge devint adulte
lou.jpgÀ 25 ans, Lou de Laâge quitte pour la première fois son statut d'adolescente, éternelle espoir du cinéma français. En endossant l'uniforme de ce jeune médecin français, plongée dans les horreurs de la guerre, elle devient adulte. Femme aussi. Très libre. Avec Samuel, elle forme un couple atypique. Ils se vouvoient, travaillent ensemble, dansent parfois et se donnent du bon temps dans les bras l'un de l'autre. Médecin par vocation, elle désire ardemment sauver des vies même si dans les conditions difficiles d'un pays exsangue elle se contente de rafistoler des corps. Aussi quand elle pénètre la première fois dans le couvent et découvre des religieuses vivant comme une honte absolue leur maternité non désirée, elle brise un peu sa carapace. Elle fera tout pour les aider. Elles et les enfants qu'elles portent. Elle se substituera à leur mère supérieure, enferrée dans ses principes et sa doctrine religieuse au point de commettre l'irréparable. Un rôle tout en nuance pour Lou de Laâge. Elle s'en tire parfaitement, dosant avec subtilité ses émotions et son expression, de plus en plus épanouie au fil des semaines et des naissances. Son interprétation de Mathilde devrait lui ouvrir d'autres horizons, elle qui jusqu'à maintenant a essentiellement joué des rôles d'adolescente allumeuse et torturée ("Respire" ou "L'attente").

samedi 5 septembre 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Mars, on repart...


Mars, encore. Mars toujours. La planète rouge semble de nouveau très à la mode. Elle inspire les écrivains, les cinéastes (sortie de Seul sur Mars de Ridley Scott le 21 octobre) et reste omniprésente dans les recherches des scientifiques, comme si elle représentait la dernière frontière à franchir avant de se lancer à la découverte de l'espace infini. Mais avant de fouler le sable ocre de la "Vastitas borealis", encore faut-il être certain que le long voyage et l'isolement ne seront pas sans conséquence pour le mental des membres d'équipage.

Alors la Nasa a lancé depuis vendredi une expérience unique en son genre. Sur une île volcanique déserte de l'archipel d'Hawaï, six volontaires resteront enfermés sous un dôme de 140 m2 durant un an. Bien évidemment tout sera filmé par une multitude de caméras, les cobayes porteront même des capteurs à même la peau. Mieux que Secret Story. Les douches en moins. Et les scaphandres en plus lors des rares sorties. Car il s'agit là d'une expérience scientifique, ne l'oublions pas. Pas d'élimination par le public à grand renfort de SMS surtaxés, mais de la nourriture déshydratée, une lourde combinaison de survie à porter presque en permanence et un seul passage à la salle de bain par semaine, restriction d'eau oblige.
Un Français a rejoint l'équipe de la Nasa. Il a 25 ans et sort d'une école d'ingénieur. On est loin du CV de Nabilla ou de Félicien, le Landais de Loft Story 2. Dommage, j'aurais bien aimé savoir à quoi peut ressembler l'électroencéphalogramme des candidats à ces émissions de téléréalité. Encore faut-il trouver un appareil suffisamment sensible...

samedi 9 mai 2015

BD - Rollergirl sur Mars, de la SF signée Jessica Abel

Connue pour ses histoires underground américaines, Jessica Abel change totalement de style dans « Trish Trash » dont la première partie vient de paraître chez Dargaud. Même si elle conserve le format comics, elle étend son histoire qui comptera trois parties. Trish c'est le surnom de Patricia quand elle endosse sa combinaison de joueuse de hoverderby, la version moderne du roller derby, ce sport de contact ou des patineuses jouent des coudes pour tourner plus vite que leurs adversaires. L'action se déroule dans une futur proche sur Mars
La planète rouge, en voie de terraformation, permet à quelques fermiers de survivre difficilement. Trish vit chez son oncle et sa tante depuis la disparition de ses parents. Elle a 15 ans, ne supporte plus les travaux pénibles et rêve de devenir une vedette de l'équipe locale. 
Le récit se déroule sur deux niveaux. Un premier, purement sportif qui fait très américain, un second, beaucoup plus intéressant, sur le mode de vie sur Mars, le quasi esclavage des colons et le mystère entourant les indigènes. Totalement dépaysant et rafraîchissant car la fougueuse Trish ne se laisse pas faire, ni dans sa vie ni sur la piste.
« Trish Trash » (tome 1), Dargaud, 12,99 €

mercredi 17 septembre 2014

BD : Mars en chambre

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La France, 5e puissance économique mondiale comme l'a récemment rappelé le président de la République, veut frapper un grand coup dans le concert des nations. Pour relever le pays (et les courbes des sondages), l'état se lance dans l'exploration spatiale. Attention Mars, nous voilà ! Sous formes de strips, Fabcaro et Fabrice Erre racontent cette épopée vertigineuse. Mais quand on rogne sur tous les budgets, il ne faut pas s'étonner après que cela ne marche pas comme désiré. D'abord l'équipe d'astronautes. André, José et Jean-Michel sont loin du trio glamour qui pourrait faire rêver les foules. Complètement ignares, ils savent à peine répondre au téléphone et basculer un interrupteur de On à Off leur demande dix minutes de réflexion. De toute manière, la fusée ne décolle pas... Mais face à l'attente du public, le président décide de lancer la plus grande escroquerie scientifique de l'histoire de l'humanité. Les Américains ont fait pareil pour leur voyage sur la Lune. Et en plus Armstrong était dopé, dixit un général français bien informé. Irrévérencieux et hilarant, cette conquête spatiale en chambre est le grand éclat de rire BD de la rentrée.

« Mars », Fluide Glacial, 15 €

lundi 9 juin 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Jeux coquins


Bientôt les vacances. Le temps de la détente pour certains, des révisions pour d'autres. Le tortionnaire-inventeur du cahier de vacances ne mérite pas sa place au paradis. Il a pourri l'été de plusieurs générations de gamins. Pour compenser, la formule a été récupérée par des petits marrants. Ainsi les éditions Jungle et Michel Lafon viennent de sortir le "cahier de vacances qui se joue à deux !"


Basé sur l'œuvre de John Gray, psychothérapeute et écrivain (dont le best-seller "Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus"), les exercices se font seul ou en couple. Les auteurs expliquent que "comprendre le sexe opposé peut devenir un vrai jeu !" A base de mots fléchés, quiz et autres mini-tests, vous pourrez vous mettre dans la peau de l'autre et mieux cerner son fonctionnement. Exercices souvent érotico-comiques qui pourraient donner envie à certains de passer de la théorie à la pratique.
En cadeau, au centre du cahier, le plateau de "Sexy Constellation" pour 4 à 8 joueurs. Un jeu de l'oie (pas blanche), avec des cases coquines comme super orgasme (doublez le score du dé) ou panne sèche (passez votre tour). Et pour un bel été, évitez la case 48 : suspicion dans le couple, retournez à la case départ. (7,95 €)

mercredi 16 avril 2014

Cinéma - Patrice Leconte fait une rechute de romantisme avec "Une promesse"

Si les histoires d'amour finissent toujours mal, encore faut-il qu'elles commencent. Dans Une promesse, film de Patrice Leconte, une femme et un homme n'osent pas se livrer.


« Quand j’ai lu le livre de Stefan Zweig sur les conseils de mon scénariste Jérôme Tonnerre, j’ai eu le sentiment de revenir à la maison, explique Patrice Leconte. J’avais sans doute un peu abandonné ce qui me plaît le plus au cinéma qui est de raconter les émotions, d’être en rythme avec les battements de cœur, de raconter des histoires d’amour. » Réaliser une comédie romantique en costumes, pas toujours très gaie, il faut oser en 2014. Mais pour Patrice Leconte, après s’être « un peu perdu » comme il le reconnaît bien volontiers, monter ce film c’était un peu comme retrouver les frissons de son premier long-métrage et surtout « de redécouvrir ce que j’aimais réellement faire. »

On retrouve donc un Leconte au cadrage soigneux et aux ambiances feutrées, celui de Monsieur Hire ou de la Veuve de Saint-Pierre. Un metteur en scène au plus près de ses acteurs, quasi fusionnel quand il s’agit de filmer les effleurements entre Richard Madden et Rebecca Hall.

Ménage à trois
L’action du film débute en 1912 en Allemagne. Une entreprise de fonderie dirigée par la main de fer de Karl Hoffmeister (Alan Rickman) embauche un jeune et brillant ingénieur, Friederich Zeitz (Richard Madden). Il gravit rapidement tous les échelons jusqu’à se retrouver secrétaire particulier du grand boss. Le patron, malade, ne peut plus venir à l’usine. Il demande donc à Friederich de servir de lien entre lui et l’entreprise. Chaque jour, le jeune homme se rend dans la belle demeure pour faire le point. C’est comme cela qu’il croise la jeune épouse de Karl, Lotte (Rebecca Hall). Tout est en place pour un ballet amoureux dangereux, encore plus risqué quand Friederich s’installe dans la maison pour être au plus près du jeune Otto, fils du couple dont il devient le précepteur.
Patrice Leconte filme avec une grâce et une sensualité l’attirance inexorable entre la mère et le jeune employé. Cela va de l’effleurement des mains sur les rampes d’escalier aux longues séquences sur la nuque de Rebecca Hall, d’une beauté époustouflante. Mais ils ne franchissent pas le pas. Elle veut rester fidèle.
Le mari, de plus en plus malade, n’est pas dupe. Il parvient à éloigner le prétendant en lui confiant une mission au Mexique. Les deux tourtereaux se feront la promesse de se donner l’un à l’autre au retour de cet exil forcé. Ils correspondent fiévreusement jusqu’à l’éclatement de la première guerre mondiale.
D’un romantisme exacerbé, ce film tourné en anglais, d’un grand classicisme, semble un peu décalé pour notre époque. Cet amour courtois datant d’un siècle semble daté. Mais c’est pourtant toute la beauté et le mystère de la naissance d’une relation amoureuse. « Une promesse » a le mérite de nous le rappeler à nous qui vivons en ces temps d’amourettes jetables.
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L'Europe à l'écran

Le film de Patrice Leconte est l'exemple de ce qui peut se faire de mieux en matière de coopération européenne. Le réalisateur français, adapte une nouvelle de l'Allemand Stefan Zweig. Le tournage se déroule en Belgique avec des acteurs anglais. C'est d'ailleurs dans la langue de Shakespeare que le film est diffusé en version originale. La décision de tourner en anglais s'est rapidement imposée à Patrice Leconte.
Son casting permet de redécouvrir Rebecca Hall, une actrice anglaise qui a illuminé l'écran de « Vicky Cristina Barcelona » de Woody Allen, en concurrence avec Scarlett Johansson. Patrice Leconte a filmé sa beauté diaphane au plus près. Il excelle pour mettre en valeur les femmes sur la pellicule. C'était déjà le cas avec Anna Galiena dans « Le mari de la coiffeuse ». Rebecca Hall a aussi tourné dans de grosses productions américaines comme « Iron Man 3 » et « Transcendance », film de science-fiction avec Johnny Deep en juin sur les écrans. Richard Madden, dans le rôle du jeune ingénieur, montre qu'il y a une vie après Game of Thrones. Interprète de Robb Stark, il a coupé barbe et laissé tomber la pelisse pour son premier grand rôle au cinéma. Il a un bel avenir en « beau gosse » puisqu'on le retrouvera en Prince Charmant dans « Cendrillon » de Kenneth Branagh annoncé début 2015.

jeudi 12 décembre 2013

DE CHOSES ET D'AUTRES - Mars, la rouge

Les scientifiques sont aujourd'hui formels : il y a eu de l'eau sur Mars. Terminé le temps des suppositions : des analyses transmises par la sonde Curiosity ce lundi ont non seulement mis en évidence la présence d'eau douce, mais carrément de tout un lac entouré de montagnes enneigées. Attention, il faut cependant mettre en perspective ces informations. Les traces d'eau, et peut-être de vie microbienne, ont été retrouvées dans des roches. L'eau s'est évaporée depuis pas mal de temps. Pour John Grotzinger, professeur de géologie à l'Institut de technologie de Californie, « Ce sont des roches relativement jeunes dans l'histoire martienne ». Soit entre 3,5 et 3,6 milliards d'années. Ils sont comme ça les scientifiques, leur échelle de temps se mesure en milliards d'années. Ils s'enthousiasment pour des choses qui n'existent plus depuis si longtemps qu'il n'y a qu'eux pour en percevoir la réalité. Pour le commun des mortels, une année paraît souvent bien longue. Alors quelques milliards...


Non, la vraie découverte sur Mars qui passionnera les foules n'est pas encore faite. Un squelette fossilisé par exemple. Ou des vestiges d'une civilisation défunte, genre sabre laser, casque de guerrier voire soucoupe volante. L'eau c'est bien beau mais trop commun. En fait, à bien y réfléchir, pour mériter l'ouverture de tous les journaux du monde, il faudrait au moins la découverte d'une bouteille de vin vieille de quelques millions d'années. Là on en reparlera. Surtout si c'est du rouge qui tache, comme la planète du même nom.