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samedi 4 février 2023

DVD et blu-ray – Emmanuel Mouret le sentimental

Simon (Vincent Macaigne), est un homme marié. Quand il rencontre Charlotte (Sandrine Kiberlain) à une soirée, il lui parle essentiellement de son épouse et de ses enfants. Cela ne l’empêche pas de rappeler et de lui donner rendez-vous dans un bar, un soir. Ils boivent, discutent, boivent beaucoup, discutent encore plus et, comme une évidence, finissent dans le lit de Charlotte.

Une liaison passagère qui va durer et même se multiplier avec l’adjonction d’une troisième personne.

Le dernier film d’Emmanuel Mouret, en vidéo chez Pyramide, parle donc d’amour. Comme toujours. Un grand sentimental ce cinéaste.

Sensible et toujours à l’affût des nouvelles pratiques des couples de demain. En bonus, un long entretien avec le réalisateur ainsi que le court-métrage Un zombie dans mon lit.

jeudi 16 juin 2016

Cinéma : Dans la jungle, le stagiaire est roi

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Film décalé, marrant et très politique, "La loi de la jungle" d'Antonin Peretjatko va réjouir les amateurs de cinéma français hors norme, dans la lignée des délires de Mocky.


Comment dénoncer la condition des stagiaires, nouveaux esclaves de notre civilisation moderne, sans ennuyer le spectateur ? Antonin Peretjatko a la recette : montrer la violence de la société économique avec une métaphore. Le monde du travail est une véritable jungle. Donc tout le film a été réalisé dans la forêt guyanaise, une des plus redoutable jungle du monde. Le tournage a sans doute été épique au vu des acteurs crapahutant dans des marécages, de l'eau jusqu'aux genoux, recouverts de toutes les bestioles possibles et imaginables, entre serpents, crocodiles et autres insectes aux dards mortels. Sans compter la chaleur et l'humidité.
loi de la jungle,pons,macaigne,légitimus,guyane,peretjatko,haut et courtMais avant d'arriver au cœur de cet enfer vert, les deux personnages principaux, Châtaigne (Vincent Macaigne) et Tarzan (Vimala Pons) apprennent un peu à se connaître. Le premier est stagiaire au ministère de la Norme. Sa mission : certifier la conformité aux dictacts européens du projet "Guyaneige". Financé en grande partie par le Qatar et un fonds de pension canadien, il s'agit de construire la première station de ski couverte en pleine Amazonie. De quoi relancer le tourisme du département français... Tarzan est stagiaire aussi. Normalement elle doit superviser la création de jardins à la française à Cayenne. En réalité elle va servir de chauffeur à Châtaigne. Ils ont tout les deux 27 ans, l'âge moyen des stagiaires dans cette France en crise économique.
Pastiches
Le film, succession de péripéties et de rencontres improbables, décousu, foutraque et totalement improbable, passe du burlesque au poétique sans oublier quelques pastiches comme la scène de la bagarre dans lebar où Vimala Pons cogne plus fort et plus vite que Terence Hill. On croise également un Mathieu Amalric en caricature de colonialiste, Pascal Légitimus, touche locale beaucoup plus sensée que les "expatriés", des guérilleros, une secte mangeuse de cerveaux, un huissier fou et même le cadre ambitieux d'une société d'audit qui a l'intention de construire une ligne TGV entre Cayenne et Manaus. Il y a aussi beaucoup d'arbres et quelques animaux étranges comme ce serpent albinos en plein repas, un ver accordéoniste amateur de jazz ou des coléoptères dotés de deux phares phosphorescents. Cela ne donne pas spécialement envie d'aller faire du tourisme en Guyane, a moins que l'on désire, comme nos deux héros qui vont finalement roucouler ensemble nus dans une pirogue, de quitter ce monde de fous.


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"L'humain n'est pas rentable"
loi de la jungle,pons,macaigne,légitimus,guyane,peretjatko,haut et courtOn retrouve toujours avec un grand plaisir les deux acteurs fétiches d'Antonin Peretjatko. Vimala Pons en lanceuse de couteau téméraire, constamment une clope au bec, petit short sexy voire un peu moins quand elle ingurgite sans le savoir un puissant aphrodisiaque. Vincent Macaigne, costard cravate, énorme code de la Norme sous le bras, symbolise parfaitement ces technocrates européens persuadés que ces "poussières d'empire", à cause de leur statut de département français, doivent répondre aux mêmes normes qu'à Berlin ou Lisbonne... Il va rapidement déchanter, comprenant qu'il n'est qu'un rouage dérisoire dans l'énorme escroquerie du politiquement correct. Quelques tirades bien senties remettent les pendules à l'heure comme ce directeur de cabinet qui reconnaît que "l'humain n'est pas rentable" ou ce "stagiaire de la femme de ménage" venu passer l'aspirateur à sa place. On retrouve un ton libertaire absolu dans ce film, comme dans les meilleurs Mocky. L'intrigue est souvent remisée au second plan, juste pour permettre un clin d'œil comme cette statue de Marianne perdue en forêt ou ce pont financé sur des fonds publics mais qui ne sert à rien. Le pire étant cette station de ski en pleine zone équatoriale. Mais là, le réalisateur n'a rien inventé, un tel complexe existant en Arabie Saoudite...

vendredi 11 mars 2016

Cinéma : De l'inconfort d'être raisonnable

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François Damiens risque de sombrer dans la folie dans "Des nouvelles de la planète Mars", un film de Dominik Moll sur notre société contemporaine aseptisée à l'extrême.


Les nuits de Philippe Mars (François Damiens) sont plus belles que ses journées. Cet informaticien, qui code 10 heures par jour, la nuit venue, rêve qu'il est astronaute. Il flotte dans l'espace, voit sa ville illuminée la nuit, se rapproche de l'immeuble impersonnel où il habite. Il est sur le point de se voir en train de dormir, le top en matière de rêve guidé quand son téléphone sonne. C'est sa femme qui à 5 heures du matin, vient lui déposer les affaires de leurs deux enfants, Sarah et Grégoire. Séparés, ils ont gardé de bons rapports. Pratique pour l'ancienne épouse qui peut ainsi mener sa carrière de journaliste en toute tranquillité. Dans son entreprise, Philippe est l'élément compétent sur qui on peut toujours s'appuyer. De plus il ne dit jamais non. Quand son boss lui demande d'aller superviser un projet qui fait du surplace, il rechigne mais accepte finalement. Comme toujours.
Oreille coupée
Phillipe va devoir "chaperonner" Jérôme (Vincent Macaigne), très compétent mais légèrement asocial. Totalement l'inverse de lui. Jérôme fait tout dans l'excès, au travail comme dans sa vie privée. Résultat il se sent martyrisé et déprécié. Comme souvent dans les grandes sociétés, le terreau fertile des psychoses de Jérôme se transforme en violent burn-out. Il lance un hachoir à viande sur le boss. Ce dernier l'évite. Pas l'oreille de Philippe. Après une opération de "raccommodage" au cours de laquelle il croit discuter avec ses parents morts depuis un an, Philippe est de nouveau réveillé en pleine nuit. Cette fois c'est Jérôme qui, après s'être échappé de l'asile psychiatrique, lui demande de l'héberger pour une nuit. Tout le film repose sur la personnalité si raisonnable de Philippe. Il tente de dire non mais au final se fait toujours avoir. Soit par faiblesse, soit par le fait accompli. Quand sa sœur lui demande de garder durant une semaine son petit chien, il est ferme : pas question. Alors elle part, résignée, mais laisse l'animal dans l'entrée, persuadée que Philippe, trop bon trop con, s'en occupera malgré tout. Et c'est ce qu'il fait. Jusqu'à sa rencontre avec Chloé (Veerle Baetens, déjà vue dans "Alabama Monroe"), presque petite amie de Jérôme, phobique mais qui n'a pas sa langue dans la poche. Une comparaison va faire prendre conscience à Philippe de l'enfermement dans lequel il se maintient volontairement en refusant tout excès ou dérogation à la norme. Le film devient alors une sorte de brûlot révolutionnaire light et Philippe découvre la vie. Tout simplement.
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François Damiens, tant de chemin parcouru
mol,damiens,mars,macaigneQu'il semble loin le temps des caméras cachées de François l'Embrouille. Pourtant si François Damiens a percé en France, c'est avant tout dans ce genre très compliqué des caméras invisibles. Belge plein de toupet, il a frôlé le pire dans ses "performances" où il devenait souvent odieux et dégueulasse. Après avoir piégé ses compatriotes, il s'exporte en France pour Canal +. Il décide également, de piéger quelques célébrités. Une sorte de carte de visite qui a rapidement mis la puce à l'oreille de certains réalisateurs. Mais au début, on ne lui demande de ne faire que du François l'Embrouille. Il multiplie les personnages caricaturaux, râleurs et désagréables. Le sommet sera sans doute son interprétation de paysan-photographe de charme dans "Dikkenek", film belge culte où il se fait "carjacker" en plein Bruxelles. Mais Damiens a un fort potentiel dramatique. Sous ses airs de méchant grognon se cache un véritable comédien. Il sort des sentiers battus dans "L'arnacoeur" en jouant le copain de Romain Duris. Plus récemment il devient émouvant dans "Les Cow-boys", film sur un père qui fait tout pour tenter de sauver sa fille partie faire le djihad. C'est ce François Damiens que Dominik Moll a souhaité. Papa un peu dépassé, employé modèle, citoyen exemplaire, il ne sait pas dire non. Un grand naïf très sympathique. Jérôme (Vincent Macaigne) a failli couper l'oreille de Philippe (François Damiens) avec un hachoir, en plein open space.

jeudi 11 février 2016

Cinéma : La foi à l'épreuve de la vie dans "Les Innocentes" d'Anne Fontaine

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Comment survivre à l'horreur, comment garder la foi ? Le film "Les innocentes" d'Anne Fontaine apporte une réponse forcément subjective mais d'une réelle beauté.

Hiver 1945. La Pologne vient d'être libérée du joug nazi. Libérée mais aussi envahie par les forces russes. Pour certains, les cinq années de crainte et de peur ne font que commencer. Dans ce pays en ruines, la croix rouge française est en mission pour soigner et rapatrier les soldats tricolores blessés au front. Mathilde Beaulieu (Lou de Laâge), jeune interne, se forme en multipliant les opérations de rafistolage de chairs blessées. Elle est sous la responsabilité de Samuel (Vincent Macaigne), médecin haïssant les Polonais. Pas étonnant quand on sait que toute sa famille est morte dans un camp à quelques kilomètres de là. Fataliste il confie à Mathilde, "Les seuls Polonais que j'aime ce sont ceux du ghetto de Varsovie. Mais ils sont tous morts". Le film d'Anne Fontaine, par cette voix de Samuel, ne se prive pas de dénoncer les persécutions des Juifs par les Polonais, catholiques parfois trop primaires. Mais eux aussi ont souffert. Pour preuve la situation des 30 religieuses d'un couvent isolé dans la campagne. Quand les soldats russes sont arrivés en libérateurs, ils ont profité de cette "prise de guerre". Toutes les religieuses ont été violées.
Grossesses compliquées
Quelques mois plus tard, Mathilde reçoit la visite de l'une d'entre elles. Elle veut l'aide d'un médecin car les grossesses de certaines ne se déroulent pas bien. Inspiré d'une histoire craie, ce film marque un tournant dans la carrière d'Anne Fontaine. Habituée aux histoires de triangle amoureux, elle plonge dans ce drame avec une sensibilité et une compréhension revigorante. Car malgré les drames personnels, les doutes, la violence de la guerre, les horreurs du passé, ce film est résolument optimiste. Mathilde, athée et rationnelle, va souvent revenir dans le couvent, se lier d'amitié avec ces femmes à l'esprit si différent du sien. Elle va surtout parvenir à leur faire accepter leur destin et ces enfants de la honte. Elle recevra l'aide d'une religieuse plus ouverte, sœur Maria, interprétée par Agata Buzek, actrice polonaise qui crève l'écran. L'amitié entre ces deux femmes que tout oppose permettra de sauver les enfants et les jeunes femmes craignant la damnation éternelle pour n'avoir pas respecté (pourtant à leur corps défendant) leur vœu de chasteté. Entièrement tourné en Pologne dans un monastère désaffecté (l'église polonaise a refusé de prêter un de ses couvents pour le tournage...), le film oppose la froideur des lieux à la chaleur des cœurs des hommes et femmes, tous liés par les mêmes épreuves. Et au final, la vie l'emporte sur la foi.
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Et Lou de Laâge devint adulte
lou.jpgÀ 25 ans, Lou de Laâge quitte pour la première fois son statut d'adolescente, éternelle espoir du cinéma français. En endossant l'uniforme de ce jeune médecin français, plongée dans les horreurs de la guerre, elle devient adulte. Femme aussi. Très libre. Avec Samuel, elle forme un couple atypique. Ils se vouvoient, travaillent ensemble, dansent parfois et se donnent du bon temps dans les bras l'un de l'autre. Médecin par vocation, elle désire ardemment sauver des vies même si dans les conditions difficiles d'un pays exsangue elle se contente de rafistoler des corps. Aussi quand elle pénètre la première fois dans le couvent et découvre des religieuses vivant comme une honte absolue leur maternité non désirée, elle brise un peu sa carapace. Elle fera tout pour les aider. Elles et les enfants qu'elles portent. Elle se substituera à leur mère supérieure, enferrée dans ses principes et sa doctrine religieuse au point de commettre l'irréparable. Un rôle tout en nuance pour Lou de Laâge. Elle s'en tire parfaitement, dosant avec subtilité ses émotions et son expression, de plus en plus épanouie au fil des semaines et des naissances. Son interprétation de Mathilde devrait lui ouvrir d'autres horizons, elle qui jusqu'à maintenant a essentiellement joué des rôles d'adolescente allumeuse et torturée ("Respire" ou "L'attente").

dimanche 27 septembre 2015

Cinéma : L'amitié dans sa version égoïste


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Ami faire-valoir, ami roue de secours. Dans 'Les deux amis' de Louis Garrel, le partage n'est pas équitable entre Clément (Vincent Macaigne) et Abel (Louis Garrel).

Dans le vif du sujet dès la première minute. On croit aller voir une comédie française légère sur l'amitié et l'amour dans un triangle classique de deux garçons et une fille et on se retrouve dans la froide réalité d'une prison pour femmes. Mona (Golshifteh Farahani) sort des quelques minutes de bonheur que lui offre la douche du matin. Ensuite c'est la course. À travers les longs couloirs puis dans les transports en commun. En semi-liberté, elle travaille pour une sandwicherie dans la gare du Nord à Paris. Ce qu'elle a fait pour aller en prison, on ne le saura pas. Ce qu'elle fait pour en sortir est au centre du film. La semi-liberté implique une discipline de fer. Pas d'alcool, pas de retard, filer droit...
Le prix à payer pour retrouver sa dignité, sa fierté. Alors quand Mona rencontre Clément (Vincent Macaigne) doux dingue intermittent du spectacle, elle est sur ses gardes. Clément tombe fou amoureux et se lance dans une cour effrénée. Mona n'ose pas lui avouer la vérité. Le soir, elle prétexte un retour en banlieue chez ses parents pour s'éclipser. Alors Clément lui offre un cadeau. Sans le savoir il touche juste. Un oiseau en cage. Belle parabole qui est l'élément déclencheur du film. Mona refuse, rompt. Vincent, désespéré, demande conseil à son meilleur ami Abel (Louis Garrel). Ce dernier, écrivain raté, gardien de nuit dans un parking, multiplie les conquêtes après avoir été plaqué par son grand amour. Il est devenu cynique, froid. La face sombre de son duo avec Clément, malheureux en amour mais toujours capable de s'enflammer.
Caméra amoureuse
Louis Garrel, dont c'est le premier film en tant que réalisateur, ne s'est pas donné le beau rôle. Incapable d'aider son ami, il va au contraire le trahir après avoir kidnappé Mona. La jeune femme se retrouve, sans le vouloir, en cavale. Un drame pour son avenir. Mona désespérée, Clément rejeté, Abel au double jeu : rien ne va plus dans le trio. Sans rien apporter de grand nouveau au genre, ce long-métrage vaut surtout par le jeu de ses acteurs. Vincent Macaigne, en second rôle brillant, éternel dépressif, maladroit et touchant, prouve une nouvelle fois l'étendue de son talent. Ses yeux brillent d'amour pour la belle Mona, mais aussi pour Abel, cet ami de toujours, fidèle et honnête. Du moins le croit-il... Louis Garrel, en beau gosse sans scrupule, endosse aussi le rôle de dindon de la farce.
garrel, macaigne, Golshifteh Farahani, Preuve qu'il est clairvoyant. Mais les plus belles scènes restent celles où Mona déploie toute sa grâce et sa folie. La danse dans le bar de nuit, lascive et envoûtante, est filmée avec une caméra littéralement amoureuse.

vendredi 6 juin 2014

Cinéma - « Tristesse Club », le “Papaoutai“ de Vincent Mariettte


Prenez trois bons comédiens, une région pleine de beaux paysages, une maison ronde et abandonnée au bord d’un lac et quelques tordus de bon aloi. Rajoutez un père que l’on ne voit jamais. Liez le tout avec des dialogues percutants et... une Porsche et vous obtenez un bon petit film français, divertissant tout en étant intelligent. « Tristesse Club », premier film de Vincent Mariette, est la somme de tous ces ingrédients pour 1 h 30 de divertissement assuré.

Ce n’est pas un chef-d’œuvre, certes, mais l’ensemble fonctionne parfaitement. Premier à entrer en scène, Léon (Laurent Lafitte de la Comédie française), ancien champion de tennis, largué par sa femme et détesté par son fils de dix ans. Surtout quand il lui demande un chèque pour payer l’essence de sa Porsche. Second à l’écran, Bruno (Vincent Macaigne), frère de Léon, entrepreneur toujours puceau qui tente vainement de cacher sa calvitie naissante avec ses cheveux longs. Cela fait longtemps qu’ils ne se parlent plus. Pourtant ils vont se retrouver ensemble dans la région de leur enfance devant la porte du crématorium local pour les funérailles de leur père, Arthur. Et dans la salle d’attente, surprise, ils ne trouvent que Chloé (Ludivine Sagnier), troisième enfant d’Arthur, collectionneur de maîtresse et expert en lâche abandon de famille.

Le timide, la mystérieuse
Une fois ce trio composé, le film semble rouler tout seul. Deux trois rebondissements permettent à la famille tombée du ciel de se découvrir, s’aimer ou se détester. Vincent Macaigne, en timide maladif, incapable d’aller vers les autres, surtout les femmes dont il tombe régulièrement amoureux, joue sa partition sans fausse note. Elle n’est pas nouvelle, mais il est le meilleur dans ce personnage plein de tendresse. Le Bouvil du XXIe siècle. Laurent Lafitte est plus caricatural. Beau gosse, attiré par le moindre short moulant (féminin uniquement), il est resté un grand enfant pour qui la frime est un mode de vie. Enfin, Ludivine Sagnier tient le rôle le plus mystérieux. Cette demi-sœur, tombée on ne sait d’où, intrigue. Séduit aussi. Notamment Bruno, qui en retrouverait presque le sourire, si ce n’était les circonstances.
Mais le véritable héros du film, que l’on ne voit jamais, c’est Arthur, le père cavaleur. En se confiant, les trois façonnent son portrait. Pas reluisant, mais attachant quand même.