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samedi 18 octobre 2014

Cinéma : Lou, nouvelle coqueluche des ados

Julien Neel a adapté sa bande dessinée « Lou, journal infime » avec des « vrais personnages en viande ».


Lou, julien Neel, Glénat, sagnier
Le premier film de Julien Neel a un petit air de ressemblance avec « Amélie Poulain ». Comme Jeunet, le dessinateur de BD qui passe pour la première fois derrière la caméra a entièrement recrée un quartier, une ville voire tout un univers avec de nombreuses références aux objets obsolètes, vieillots mais plein de charme. La faute à la mère de Lou (Ludivine Sagnier), adulescente assez irresponsable. Derrière sa grande frange et ses grosses lunettes rondes, elle ne sort quasiment plus. Elle passe ses journées vautrée sur un canapé à jouer aux jeux vidéo, ne tenant debout qu'en ingurgitant une quantité phénoménale de café. Lou (Lola Lasseron) elle, est du genre petite fille rêveuse. Très rêveuse. Elle a pris la manie d'observer les gens et de tout noter dans des carnets. Depuis son toit terrasse, avec sa meilleure amie Mina, elles observent la chambre du joli garçon. Un certain Tristan qui fait briller les yeux de Lou. Ce petit monde assez farfelu et très poétique est encore plus chamboulé quand Richard (Kyan Khojandi, le créateur de Bref pour son premier grand rôle au cinéma), baba cool à la peau de mouton, emménage dans l'appartement de l'autre côté du palier. Lou y voit immédiatement un possible petit ami à sa mère trop seule et malheureuse. Son plan se déroule à merveille, jusqu'à cette soirée pendaison de crémaillère. Richard et la maman sont effectivement sur la même longueur d'ondes. Mais il y a surtout le beau Tristan...



Beaucoup plus qu'une simple bluette d'adolescent, ce film a la grâce des albums de BD. Le dessinateur aux couleurs pastels et douces a été très exigeant dans la reconstitution de son univers de papier. Cela donne un ovni visuel où le moindre détail est soigné. Il s'est même payé le luxe d'intégrer des effets numériques dans la grande scène de combat au laser et des séquences en images de synthèse pour présenter l'univers de Sidéra, le personnage principal du roman en construction de la maman. Plein d'espoir, de tendresse et de justesse, ce film s'adresse avant tout aux jeunes filles. Mais les adultes feraient bien aussi d'aller le voir. A l'image de la grand-mère de Lou (Nathalie Baye), vieille casanière revêche, un contact prolongé avec l'univers de Julien Neel peut avoir un effet bénéfique sur vos humeurs.



Sur papier aussi

Lou, julien Neel, Glénat, sagnierA la base, Lou est une série de bande dessinée. Publiée dans le magazine Tcho ! De Titeuf, les gags et histoires courtes ont donné naissance à six albums publiés aux éditions Glénat. A l'occasion de la sortie du film, ces mêmes éditions Glénat proposent deux livres autour du long métrage. En premier lieu l'adaptation du film, avec quelques dessins de Julien Neel mais surtout une farandoles de photos et une mise en page très recherchée. Idéal pour revivre le film après son visionnage. En cadeau, en fin d'album, l'affiche officielle.
Lou, julien Neel, Glénat, sagnierPlus pointu (et cher), « Lou ! Journal d'un film » est un beau livre retraçant toute l'aventure du projet. De la première rencontre avec le producteur aux bruitages en postproduction, Julien Neel livre son processus de création. Une formidable immersion dans un univers fabriqué de toutes pièces, des bijoux de pacotille de Lou au costume de Mister Juice. Sans oublier les séquences en animation de Sidéra, la justicière intergalactique issue de l'imagination de la maman de la jeune héroïne. Un film, six BD et deux livres : l'univers de Lou est de plus en plus riche.
« Lou, journal infime », Glénat, 9,99 euros
« Lou, journal d'un film », Glénat, 30 euros.


vendredi 6 juin 2014

Cinéma - « Tristesse Club », le “Papaoutai“ de Vincent Mariettte


Prenez trois bons comédiens, une région pleine de beaux paysages, une maison ronde et abandonnée au bord d’un lac et quelques tordus de bon aloi. Rajoutez un père que l’on ne voit jamais. Liez le tout avec des dialogues percutants et... une Porsche et vous obtenez un bon petit film français, divertissant tout en étant intelligent. « Tristesse Club », premier film de Vincent Mariette, est la somme de tous ces ingrédients pour 1 h 30 de divertissement assuré.

Ce n’est pas un chef-d’œuvre, certes, mais l’ensemble fonctionne parfaitement. Premier à entrer en scène, Léon (Laurent Lafitte de la Comédie française), ancien champion de tennis, largué par sa femme et détesté par son fils de dix ans. Surtout quand il lui demande un chèque pour payer l’essence de sa Porsche. Second à l’écran, Bruno (Vincent Macaigne), frère de Léon, entrepreneur toujours puceau qui tente vainement de cacher sa calvitie naissante avec ses cheveux longs. Cela fait longtemps qu’ils ne se parlent plus. Pourtant ils vont se retrouver ensemble dans la région de leur enfance devant la porte du crématorium local pour les funérailles de leur père, Arthur. Et dans la salle d’attente, surprise, ils ne trouvent que Chloé (Ludivine Sagnier), troisième enfant d’Arthur, collectionneur de maîtresse et expert en lâche abandon de famille.

Le timide, la mystérieuse
Une fois ce trio composé, le film semble rouler tout seul. Deux trois rebondissements permettent à la famille tombée du ciel de se découvrir, s’aimer ou se détester. Vincent Macaigne, en timide maladif, incapable d’aller vers les autres, surtout les femmes dont il tombe régulièrement amoureux, joue sa partition sans fausse note. Elle n’est pas nouvelle, mais il est le meilleur dans ce personnage plein de tendresse. Le Bouvil du XXIe siècle. Laurent Lafitte est plus caricatural. Beau gosse, attiré par le moindre short moulant (féminin uniquement), il est resté un grand enfant pour qui la frime est un mode de vie. Enfin, Ludivine Sagnier tient le rôle le plus mystérieux. Cette demi-sœur, tombée on ne sait d’où, intrigue. Séduit aussi. Notamment Bruno, qui en retrouverait presque le sourire, si ce n’était les circonstances.
Mais le véritable héros du film, que l’on ne voit jamais, c’est Arthur, le père cavaleur. En se confiant, les trois façonnent son portrait. Pas reluisant, mais attachant quand même.