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samedi 13 juillet 2024

En vidéo - “Daaaaaalí !” de Quentin Dupieux

 

Quentin Dupieux doit être un fan du jeu des 7 familles. Il s’en crée régulièrement de nouveaux. « Dans la famille de mes films sortis en 2024, je voudrais le 2e ». C’est Daaaaaalí ! qui vient de sortir en DVD et blu-ray chez Diaphana.

« Dans la famille des Dalí, je voudrais le 4e ». C’est Édouard Baer, après Jonathan Cohen, Gilles Lellouche, Pio Marmaï et avant Didier Flamand.

Cette comédie, aussi absurde que loufoque, voit plusieurs comédiens interpréter le peintre catalan. L’édition en vidéo est agrémentée de nombreux bonus comme un entretien avec Quentin Dupieux, Jonathan Cohen et Édouard Baer, Daaaaaalí à la plage, un extrait du documentaire Filmer fait penser réalisé par Charles Bosson, ainsi qu’une rencontre avec Salvador Dalí, reportage réalisé par Pierre Jourdan en 1971 et extrait des archives de l’INA.

samedi 21 mai 2022

DVD - La pièce rapportée, de l'amour à l'humour

DVD et Blu-ray. « La pièce rapportée » (Diaphana vidéo) d’Antonin Peretjatko est une comédie désopilante. En décidant de se moquer des très riches bourgeois qui vivent entre eux, cloîtrés dans des hôtels particuliers parisiens, le réalisateur de La loi de la jungle, force le trait de la caricature. 

Josiane Balasko interprète la très guindée et paralysée (elle est en chaise roulante après un accident de chasse à courre) Adélaïde Château-Têtard, veuve d’un industriel qui a fait sa fortune en travaillant avec nombre de dictateurs. Le second est son fils, Paul (Philippe Katherine), quadra célibataire, rivé à son smartphone, à jouer à des jeux débiles. 

Quand Paul décide d’épouser Ava (Anaïs Demoustier), guichetière dans le métro, la reine mère déprime. Une comédie, très visuelle, bourrée de références, foisonnante et hilarante.

lundi 30 mars 2020

Exercice de rattrapage filmique en temps de confinement

Déjà plus de deux semaines sans cinéma. Deux semaines que les salles obscures sont désertes. Plus la moindre nouveauté. Normalement, si le fichu virus n’avait pas déferlé sur l’Europe, ce week-end on aurait pu aller voir « La Daronne », film de Jean-Paul Salomé avec Isabelle Huppert. J’ai eu la chance de le voir avant sa non-sortie en prévision d’une rencontre avec le réalisateur et l’interprète principale. Rencontre qui a été annulée de même que la sortie du film, bien avant la décision de confinement général. Espérons que cette excellente adaptation du roman d’Hannelore Cayre paru chez Métailié trouvera son public malgré une sortie décalée et toujours très hypothétique.
Pas de film cette semaine, mais ce n’était pas le cas les précédentes années. Et dans le lot, il y a certainement des œuvres que vous avez ratées au moment de leur sortie. Alors petit exercice de rattrapage dans le temps avec les films présentés en tête de la page cinéma de l’Indépendant.


En 2019, fin mars, sortait Le dernier amour de Benoît Jacquot. L’histoire de Casanova (Vincent Lindon) qui pour une fois n’arrivait pas à conclure la Charpillon (Stacy Martin) se refusant à lui. Vous pouvez louer le film pour 4,99 € sur UniversCiné ou CanalVOD.
En 2018, La prière de Cédric Khan permettait à un jeune acteur d’exploser en ce mois de mars. Anthony Bajon, avant même la sortie du film sur cette rédemption d’un petit loubard dans une communauté religieuse, venait de remporter l’ours d’argent de la meilleure interprétation masculine à la Berlinade. (location en streaming pour 3,99 € sur UniversCiné).
2017 : mars est placé sous le signe de la naissance et des Catherine avec Sage-femme de Martin Provost. Catherine Deneuve et Catherine Frot sont en dettes dans cette belle histoire de maternité, de famille et de femmes. (location pour 3,99 € sur UniversCiné)
Qui est Rosalie Blum ? Cette interrogation, le critique ciné de l’époque se la pose en mars 2016. Ce film de Julien Rappeneau, poétique et hilarant, met en vedette Noémie Lvovsky et aussi Sara Giraudeau et Alice Isaaz. (2,99 sur UniversCiné)
Mars 2015, Anaïs Demoustier tape dans l’œil du critique cinéma de l’Indépendant qui lui consacre un petit portrait intitulé « Une frimousse craquante ». La belle est au centre d’une histoire d’amour compliquée racontée dans A trois on y va de Jérôme Bonell. (Retrouvez la belle Anaïs en streaming sur MyTF1VOD pour 3,99 €).
Mars 2014 voit le succès d’un beau documentaire sur l’école. Mais n’importe laquelle. La cour de Babel de Julie Bertuccelli raconte une année scolaire dans une classe d’accueil destinée à recevoir les enfants étrangers qui ne maîtrisent pas le français. Pour 2,99 € vous pouvez réviser ce long-métrage sur UniversCiné.
Enfin en pleine fête de Pâques 2013, Guillaume Nicloux lance son film La Religieuse. Il y raconte la détermination d’une jeune femme à quitter les ordres où l’ont placé de force ses parents. Un film à revoir sur Arte Boutique pour 3,99 €. Ce retour dans le passé ne nous donne pas l’occasion de découvrir des nouveautés, mais au moins assouvi notre envie de films.

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Retour sur trois sorties de 1990, 1980 et 1970

Les films sortis depuis plus de 30 ans  sont également disponibles sur les service de VOD.
En mars 1990, Depardieu dans Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau faisait sienne la célèbre réplique, « C’est un roc ! … c’est un pic ! … c’est un cap ! Que dis-je, c’est un cap ? … C’est une péninsule ! ». (2,99 € sur LaCinetek)
 En mars 1980, un autre grand du cinéma est à l’affiche : Belmondo dans Le Guignolo de Georges Lautner. (2,99 € sur Orange ou CanalVOD)
Enfin en 1970 (avril exactement) sortait un film de Bernard Toublanc-Michel intitulé Le Petit Bougnat. Rien d’exceptionnel question scénario mais une adolescente de 14 ans pour la première fois à l’affiche crève l’écran. Elle fera une belle carrière sous le nom d’Isabelle Adjani... (2,99 € sur Orange ou CanalVOD).

jeudi 7 avril 2016

Cinéma : Marguerite et Julien, enfants maudits


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Le scénario original est de Jean Gruault. Destiné à François Truffaut, il est longtemps resté au fond d'un tiroir. Œuvre sulfureuse et oubliée, elle est exhumée par Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm qui la transforment en fable tragique portée par l'interprétation d'Anaïs Demoustier, exceptionnelle dans le rôle de cette jeune femme passionnée, exclusive, désespérée.

Marguerite aime Julien. Julien aime Marguerite. Mais ils sont frère et sœur. Une passion scandaleuse qui va aller jusqu'au meurtre. Le film, dans sa version DVD, offre un passionnant entretien avec le scénariste de cette œuvre inclassable. Jean Gruault se confie en toute franchise, quelques mois avant sa disparition.
"Marguerite et Julien", Wild Side Vidéo, 12,99 euros


vendredi 24 avril 2015

Cinéma - Caprice, burlesque et romantique

Emmanuel Mouret, tout en s’intéressant aux tourments de l’amour, se filme en grand dadais maladroit et amoureux. Un pur régal burlesque.


Il a de plus en plus des airs de Tati de l’an 2000. Emmanuel Mouret, cinéaste atypique, aime les histoires romantiques, les belles actrices et les situations comiques. Ces trois constantes marquent sa filmographie, débutée modestement mais qui commence à s’étoffer. La force de la persévérance. Si dans son précédent long-métrage, L’art d’aimer il se contentait de rester derrière la caméra, dans cette nouvelle comédie au ton doux-amer, il endosse également le principal rôle masculin. Clément est instituteur à Paris. Séparé de son épouse, il a la garde alternée de son fils âgé de dix ans. Une vie rangée, peu palpitante où il lit beaucoup et va régulièrement au théâtre. Essentiellement voir les pièces où Alicia (Virginie Efira) est en vedette. Cette distinguée blonde, archétype de la bourgeoise élégante et toujours soignée, se remet difficilement d’une douloureuse séparation. Clément, tel un adolescent, est amoureux fou d’Alicia. Une passion platonique pour une image.

Rencontre avec la star
Tout bascule le jour où la célébrité se rend dans l’école de Clément. Elle désire des cours particuliers pour son filleul, scolarisé dans l’établissement. Elle demande conseil au directeur, Thomas (Laurent Stocker), qui lui recommande Clément, collègue mais surtout meilleur ami. Le petit instit' gauche et maladroit, fan de la star, va avoir l’occasion de la côtoyer au quotidien. En balbutiant, il va oser l’inviter à dîner. Un repas mémorable, de charcuterie et de fromage, le tout arrosé de vin rouge. Une séquence où Emmanuel Mouret démontre tout son art de la mise en scène, du quiproquo et du burlesque, tendance Jacques Tati mâtiné de Pierre Richard. La suite ressemble à un conte de fée. Séduite, Alicia tombe sous le charme et récupère Clément et son fils sous son toit.
La deuxième bascule du film intervient quand Thomas, abandonné par sa femme, demande réconfort à Clément. Ils vont parler dans un bar, boire, rencontrer deux jeunes femmes... Si Thomas a toutes les excuses pour passer la nuit dans les bras de cette belle inconnue, pourquoi Clément cède-t-il aux avances de la piquante Caprice (Anaïs Demoustier) ? Magie du cinéma qui transforme ce personnage emprunté en bourreau des cœurs, double amant de deux femmes radicalement différentes, la blonde distinguée face à la rousse délurée.
Mais il ne faut pas croire que le réalisateur va transformer son film en banal vaudeville. Certes on retrouve le classique ménage à trois, mais ce n’est pas pour la gaudriole que les personnages vont se croiser. Il y sera au contraire question d’amour éternel, de passion incontrôlable et de renoncement. Cet homme qui a tout pour être heureux va s’enfoncer dans un marasme absolu causé par son incapacité à choisir, à déterminer qui il aime en réalité. Une jolie parabole sur la trajectoire d’une vie, les hasards des rencontres et les évidences qui nous passent sous le nez.
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Le style Emmanuel Mouret

Il faut souvent plusieurs années à un réalisateur pour qu’il trouve son style, sa patte. Emmanuel Mouret est une exception dans le cinéma français. Jeune Marseillais, il monte à Paris suivre des cours de théâtre et intègre la Femis, prestigieuse école de cinéma. Dès ses premiers courts-métrages, il impose sa marque à des histoires entre burlesque et romantisme. Sa réalisation de fin d’études est remarquée et bénéficie même d’une sortie en salle. Dans la foulée il réalise en 1999 son premier film, Laissons Lucie faire, première étape d’une œuvre d’une grande constance. Marie Gillain y interprète une jeune vendeuse de maillots de bain dont le petit ami rate le concours de gendarmerie et tente de devenir agent secret. Un premier rôle loufoque pour Emmanuel Mouret, déjà entouré de jolies femmes qu’il parvient systématiquement à séduire par sa gaucherie. Suivront dans ses réalisations Frédérique Bel, Julie Gayet, Virginie Ledoyen, Judith Godrèche... Pour simplifier on pourrait dire du cinéma de Mouret qu’il est composé essentiellement d’amour et de gaffes, mais au fil des réalisations il a rajouté une dimension plus grave et réaliste dans ses scénarios.

vendredi 27 mars 2015

Cinéma - Un sandwich aux sentiments

Partagée entre deux amours, Mélodie ne sait plus où donner de la tête. “A trois on y va”, film pétillant de fraîcheur, montre les nouvelles amours de la jeunesse.

Le sujet est un peu scabreux et carrément casse-gueule en ces temps de politiquement correct. Charlotte (Sophie Verbeeck) file le parfait amour avec Micha (Félix Moati). Ils viennent d’acheter une maison à Lille et font des projets. Pourtant, depuis quelques mois, Charlotte trompe Micha avec Mélodie (Anaïs Demoustier). Mélodie qui tout en étant officiellement la meilleure amie de Charlotte et secrètement sa maîtresse, tombe dans les bras... de Micha.
Une maîtresse, deux cocus dont un au féminin : « A trois on y va » de Jérôme Bonell renouvelle un peu le genre éculé du vaudeville. Car le film débute comme une pièce de boulevard. Un repas improvisé, Micha s’absente, Mélodie et Charlotte en profitent pour s’embrasser fougueusement entre deux assiettes sales. L’homme revient, elles font comme si de rien n’était. Le spectateur sourit face à des situations un tantinet éculées mais transfigurées car tout est chamboulé. La maîtresse n’a d’yeux que pour l’épouse. Une passion dévorante qui met Mélodie dans tous ses états.



Triangle parfait
Rapidement, le ton badin du film dévie vers un message plus grave. Dans le trio, Mélodie joue le rôle de la dynamiteuse. Charlotte, l’introvertie, est celle qui se cherche le plus. Elle aime Micha. Mais ne peut pas résister à son attirance pour Mélodie. Un dilemme qui lui pourrit la vie. Devenue maussade, taciturne, Micha s’interroge. Pour tenter de trouver des réponses, il se tourne vers la meilleure amie, Mélodie. Et un soir, il fait le premier pas, embrasse Mélodie. Il culpabilise, mais pas autant que cette dernière...
En ces temps où le cinéma français ne brille pas par son optimisme et ses sujets légers, « A trois on y va » est une véritable bouffée d’air frais. Les acteurs, naturels et totalement crédibles, donnent corps à cet amour impossible en forme de triangle parfait. Pas de discours pédant sur l’homosexualité, juste la constatation que l’amour frappe toujours au hasard, sans discernement de sexe ou de condition.
Très pudique dans les scènes intimes, la réalisation rend beau ce qui au final a des airs de tragédie. Une belle réussite qui doit beaucoup aux dialogues enlevés et l’interprétation, très charnelle et fusionnelle de trois jeunes comédiens bourrés de talent.
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Une frimousse craquante

Le visage constellé de tâches de rousseur, Anaïs Demoustier est de ces actrices qui accrochent le regard. On ne se lasse pas d’admirer sa frimousse toujours souriante. Celle qui a toutes les chances de devenir l’incarnation d’un nouveau style de femme, tourne de plus en plus. Dans le film de Jérôme Bonell, elle interprète une jeune avocate, débordée par son travail et son trop-plein de sentiments pour un couple parfait. Elle a déjà joué dans un film sur l’équivoque. Pour « Une nouvelle amie », elle interprétait Claire, la jeune femme qui découvrait le secret de Romain Duris, jeune père se déguisant en femme pour élever son bébé.
Le mois prochain elle sera également à l’affiche de « Caprice », la nouvelle comédie d’Emmanuel Mouret (présentée en avant-première demain au Castillet de Perpignan). Elle va là aussi faire exploser un couple en séduisant un professeur épris d’une actrice célèbre (Virginie Efira). Anaïs Demoustier sera également à l’affiche du prochain film de Christophe Honoré : l’adaptation des célèbres “Malheurs de Sophie” de la comtesse de Ségur.


dimanche 9 novembre 2014

Cinéma : Toutes les facettes de la féminité dans le film de François Ozon avec Romain Duris et Anaïs Demoustier


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François Ozon aborde un sujet sensible dans son film « Une nouvelle amie » ou comment un veuf fait revivre son épouse, pour leur bébé et sa meilleure amie.


François Ozon n'a pas la réputation d'être un réalisateur consensuel. Au contraire, il aime déranger, interpeller, faire réagir son public par des sujets complexes voire tabous. Il ne déroge pas à ses bonnes habitudes dans « Une nouvelle amie », histoire d'un triangle amoureux joué à deux. Claire (Anaïs Demoustier) et Laura (Isild Le Besco) se connaissent depuis l'école élémentaire. Amie de classe, de cour de récréation, de vacances... Deux fillettes, l'une blonde l'autre rousse, inséparables qui se jurent une amitié éternelle. Devenues adultes et étudiantes, c'est ensemble qu'elles font tourner la tête des hommes. Quand Laura se marie avec David (Romain Duris), Claire est témoin. Elle échangent leur rôle quand la rousse se marie avec Gilles (Raphaël Personnaz). Laura tombe enceinte, donne naissance à une petite fille. Mais la grossesse se passe mal, la jolie blonde, malade, ne survit pas à ces neuf mois de douleur. Le film débute par l'oraison funèbre de Laura par Claire. La voix tremblante, l'amie de toujours réitère la promesse faite à la mourante : elle serait toujours présente pour aider sa fille et son mari.

Qui manipule qui ?
Après ce rapide résumé en images d'une amitié forte, François Ozon prend plus de temps pour planter l'ambiance. Claire n'arrive pas à surmonter son chagrin. Elle pose des congés, reste à traîner dans sa grande maison. Surtout, elle n'ose pas reprendre contact avec Gilles. Trop peur de raviver des plaies. Ce sont ses jambes lors d'une footing qui la conduisent inconsciemment devant la maison de Gilles. Claire hésite. Et finalement décide d'entrer. Sans frapper. Presque en intrus. Ce qu'elle découvre la fige sur place. Une certaine Virginia donne le biberon au bébé. Claire la connaît parfaitement tout en la voyant pour la première fois. Cette nouvelle amie, si différente, rencontrée par l'entremise de Gilles, va servir de factotum pour remplacer Laura. Ce sera le secret du veuf et de la meilleure amie. Un lourd secret qui va considérablement compliquer leur vie mais aussi leur permettre, à tous les deux, à sortir de la dépression et, qui sait, permettre à l'enfant de vivre avec une présence féminine forte malgré la mort de sa mère.
Une nouvelle fois François Ozon fait un film autour de la manipulation. Si au début, on a l'impression que c'est Romain Duris qui tire les ficelles, plus l'intrigue progresse et devient complexe, plus on se doute que Claire n'est pas la simple oie blanche du début. Chaque personnalité dévoile sa complexité et toutes ses facettes de sa féminité. Un film au sujet par excellence casse-gueule, mais parfaitement maîtrisé en ces temps obscurs de chasse à la théorie du genre.

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La promesse d'un César pour Romain Duris

ozon, duris, demoustier, isild le besco, nouvelle amie, travestiLa performance de Romain Duris dans ce film de François Ozon lui permettra certainement de décrocher un César lors de la prochaine cérémonie.
L'acteur fétiche de Cédric Klapish (lancé dans le Péril Jeune et personnage récurrent dans la trilogie de l'Auberge espagnole), intègre pour la première fois l'univers de François Ozon. Il abandonne donc sa peau de jeune minet, bourreau de coeurs et parfait pote, pour une composition beaucoup plus complexe. Un pari osé qu'il remporte haut la main en épousant parfaitement le corps et l'esprit de Gilles. Amoureux fou de sa femme, il sombre dans la dépression quand elle meurt après la naissance de leur premier enfant. Pourtant il faut bien s'occuper de ce bébé braillard. Et trouver des solutions pour le contenter, l'éduquer, lui offrir une vie normale. En homme torturé, écartelé entre raison et folie, image du père omniprésent et de la mère absente, Romain Duris marque les esprits. Nommé quatre fois aux Césars (deux fois en tant que meilleur espoir puis meilleur acteur dans « De battre mon coeur s'est arrêté » et « L'arnacoeur »), il n'a jamais remporté la moindre statuette symbole de l'excellence du cinéma français. Sa composition dans « Une nouvelle amie » pourrait enfin rendre justice à son immense talent. Reste à savoir dans quelle catégorie...