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lundi 30 mars 2020

Exercice de rattrapage filmique en temps de confinement

Déjà plus de deux semaines sans cinéma. Deux semaines que les salles obscures sont désertes. Plus la moindre nouveauté. Normalement, si le fichu virus n’avait pas déferlé sur l’Europe, ce week-end on aurait pu aller voir « La Daronne », film de Jean-Paul Salomé avec Isabelle Huppert. J’ai eu la chance de le voir avant sa non-sortie en prévision d’une rencontre avec le réalisateur et l’interprète principale. Rencontre qui a été annulée de même que la sortie du film, bien avant la décision de confinement général. Espérons que cette excellente adaptation du roman d’Hannelore Cayre paru chez Métailié trouvera son public malgré une sortie décalée et toujours très hypothétique.
Pas de film cette semaine, mais ce n’était pas le cas les précédentes années. Et dans le lot, il y a certainement des œuvres que vous avez ratées au moment de leur sortie. Alors petit exercice de rattrapage dans le temps avec les films présentés en tête de la page cinéma de l’Indépendant.


En 2019, fin mars, sortait Le dernier amour de Benoît Jacquot. L’histoire de Casanova (Vincent Lindon) qui pour une fois n’arrivait pas à conclure la Charpillon (Stacy Martin) se refusant à lui. Vous pouvez louer le film pour 4,99 € sur UniversCiné ou CanalVOD.
En 2018, La prière de Cédric Khan permettait à un jeune acteur d’exploser en ce mois de mars. Anthony Bajon, avant même la sortie du film sur cette rédemption d’un petit loubard dans une communauté religieuse, venait de remporter l’ours d’argent de la meilleure interprétation masculine à la Berlinade. (location en streaming pour 3,99 € sur UniversCiné).
2017 : mars est placé sous le signe de la naissance et des Catherine avec Sage-femme de Martin Provost. Catherine Deneuve et Catherine Frot sont en dettes dans cette belle histoire de maternité, de famille et de femmes. (location pour 3,99 € sur UniversCiné)
Qui est Rosalie Blum ? Cette interrogation, le critique ciné de l’époque se la pose en mars 2016. Ce film de Julien Rappeneau, poétique et hilarant, met en vedette Noémie Lvovsky et aussi Sara Giraudeau et Alice Isaaz. (2,99 sur UniversCiné)
Mars 2015, Anaïs Demoustier tape dans l’œil du critique cinéma de l’Indépendant qui lui consacre un petit portrait intitulé « Une frimousse craquante ». La belle est au centre d’une histoire d’amour compliquée racontée dans A trois on y va de Jérôme Bonell. (Retrouvez la belle Anaïs en streaming sur MyTF1VOD pour 3,99 €).
Mars 2014 voit le succès d’un beau documentaire sur l’école. Mais n’importe laquelle. La cour de Babel de Julie Bertuccelli raconte une année scolaire dans une classe d’accueil destinée à recevoir les enfants étrangers qui ne maîtrisent pas le français. Pour 2,99 € vous pouvez réviser ce long-métrage sur UniversCiné.
Enfin en pleine fête de Pâques 2013, Guillaume Nicloux lance son film La Religieuse. Il y raconte la détermination d’une jeune femme à quitter les ordres où l’ont placé de force ses parents. Un film à revoir sur Arte Boutique pour 3,99 €. Ce retour dans le passé ne nous donne pas l’occasion de découvrir des nouveautés, mais au moins assouvi notre envie de films.

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Retour sur trois sorties de 1990, 1980 et 1970

Les films sortis depuis plus de 30 ans  sont également disponibles sur les service de VOD.
En mars 1990, Depardieu dans Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau faisait sienne la célèbre réplique, « C’est un roc ! … c’est un pic ! … c’est un cap ! Que dis-je, c’est un cap ? … C’est une péninsule ! ». (2,99 € sur LaCinetek)
 En mars 1980, un autre grand du cinéma est à l’affiche : Belmondo dans Le Guignolo de Georges Lautner. (2,99 € sur Orange ou CanalVOD)
Enfin en 1970 (avril exactement) sortait un film de Bernard Toublanc-Michel intitulé Le Petit Bougnat. Rien d’exceptionnel question scénario mais une adolescente de 14 ans pour la première fois à l’affiche crève l’écran. Elle fera une belle carrière sous le nom d’Isabelle Adjani... (2,99 € sur Orange ou CanalVOD).

vendredi 25 mars 2016

Cinéma : Les mystères de Rosalie Blum

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Qui est Rosalie Blum ? Pourquoi le coiffeur Vincent Machot surveille ses faits et gestes ? Julien Rappeneau propose une comédie sensible sur ces "invisibles" aux petites vies.
Adapté d'une bande dessinée de Camille Jourdy, "Rosalie Blum" conserve son architecture en trois parties distinctes, les trois points de vue des personnages principaux. Honneur à Vincent Machot (Kyan Khojandi), coiffeur de son état dans une petite ville de province (le film a été tourné à Nevers). Il se partage entre son travail, son chat, sa fiancée partie en stage à Paris et sa mère, installée dans l'appartement au-dessus du sien. À plus de 30 ans, il s'ennuie horriblement.

Un dimanche, obligé d'assouvir un nouveau caprice de sa mère (Anémone), il part acheter du crabe en boîte. Il en trouve dans une épicerie excentrée, tenue par une femme (Noémie Lvovsky) dont le visage dit quelque chose à Vincent. Tant et si bien qu'il décide de l'espionner, pour découvrir d'où il la connaît. Maladroit, il se transforme en suiveur-voyeur, l'accompagnant à la chorale, trouvant sa maison, fouillant ses poubelles et la regardant boire plus que de raison dans un club. Jusqu'à une nuit au cours de laquelle il abandonne, terrorisé par cette Rosalie Blum très mystérieuse.
Aude, suiveuse du suiveur
Second acte, Aude (Alice Isaaz), jeune chômeuse, se présente en championne du "moins j'en fais mieux je me porte". Elle vie en colocation avec un artiste de rue (Philippe Rebbot) et traîne avec ses deux amies de toujours (Sara Giraudeau et Camille Rutherford). Le trio sera le moteur comique du film, avec une mention spéciale à Sara Giraudeau, extraordinaire de drôlerie dans le rôle de cette ado attardée qui aime se faire peur, au point de se faire pipi dessus... Aude est la nièce de Rosalie Blum, cette dernière l'embauche pour espionner à son tour cet étrange coiffeur peu discret dans ses filatures.
Le suiveur suivi, la suiveuse séduite par le suivi-suiveur : un triangle amoureux se met doucement en place, au grand bonheur de Rosalie, triste et solitaire mais qui voit d'un bon œil cet embryon de romance entre ces deux jeunes paumés. Le film bascule alors dans une grande loufoquerie, où les quiproquos se succèdent, les routes se croisent, se télescopent.
Une belle histoire, à la fin certes prévisible mais qui fait tant de bien en ces temps difficiles et trop moroses.
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Noémie Lvovsky : femme étonnante et mère émouvante

Dans le rôle de Rosalie Blum, Noémie Lvovsky signe une performance toute en nuances. Cette femme solitaire, que l'on devine blessée par la vie, n'est qu'une silhouette dans la ville. Elle ne demande rien à personne, semble vouloir se faire oublier. Dans la première partie du film, Noémie Lvovsky n'a quasiment pas de texte. Elle déambule comme absente dans cette ville de province terne. Mais il faut aussi qu'elle apporte cette lueur de mystère qui accroche le regard de Vincent et du spectateur. Sobre et exemplaire, l'actrice, plus habituée aux rôles comiques, s'impose avec brio dans un exercice délicat.
Par la suite, tout en conservant cette gravité de mère courage au parcours heurté, elle redevient petite fille en manipulant Vincent et Aude. Son sourire, son regard espiègle sont un régal. Excellente actrice, Noémie Lvovsky a pourtant débuté dans le milieu par l'écriture de scénarios, puis la réalisation de films ("Camille redouble", notamment). Elle est passée de l'autre côté de la caméra dans des petits rôles, crevant l'écran dans le rôle de Vincent Lacoste dans "Les beaux gosses" de Riad Sattouf.