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lundi 30 mars 2020

Exercice de rattrapage filmique en temps de confinement

Déjà plus de deux semaines sans cinéma. Deux semaines que les salles obscures sont désertes. Plus la moindre nouveauté. Normalement, si le fichu virus n’avait pas déferlé sur l’Europe, ce week-end on aurait pu aller voir « La Daronne », film de Jean-Paul Salomé avec Isabelle Huppert. J’ai eu la chance de le voir avant sa non-sortie en prévision d’une rencontre avec le réalisateur et l’interprète principale. Rencontre qui a été annulée de même que la sortie du film, bien avant la décision de confinement général. Espérons que cette excellente adaptation du roman d’Hannelore Cayre paru chez Métailié trouvera son public malgré une sortie décalée et toujours très hypothétique.
Pas de film cette semaine, mais ce n’était pas le cas les précédentes années. Et dans le lot, il y a certainement des œuvres que vous avez ratées au moment de leur sortie. Alors petit exercice de rattrapage dans le temps avec les films présentés en tête de la page cinéma de l’Indépendant.


En 2019, fin mars, sortait Le dernier amour de Benoît Jacquot. L’histoire de Casanova (Vincent Lindon) qui pour une fois n’arrivait pas à conclure la Charpillon (Stacy Martin) se refusant à lui. Vous pouvez louer le film pour 4,99 € sur UniversCiné ou CanalVOD.
En 2018, La prière de Cédric Khan permettait à un jeune acteur d’exploser en ce mois de mars. Anthony Bajon, avant même la sortie du film sur cette rédemption d’un petit loubard dans une communauté religieuse, venait de remporter l’ours d’argent de la meilleure interprétation masculine à la Berlinade. (location en streaming pour 3,99 € sur UniversCiné).
2017 : mars est placé sous le signe de la naissance et des Catherine avec Sage-femme de Martin Provost. Catherine Deneuve et Catherine Frot sont en dettes dans cette belle histoire de maternité, de famille et de femmes. (location pour 3,99 € sur UniversCiné)
Qui est Rosalie Blum ? Cette interrogation, le critique ciné de l’époque se la pose en mars 2016. Ce film de Julien Rappeneau, poétique et hilarant, met en vedette Noémie Lvovsky et aussi Sara Giraudeau et Alice Isaaz. (2,99 sur UniversCiné)
Mars 2015, Anaïs Demoustier tape dans l’œil du critique cinéma de l’Indépendant qui lui consacre un petit portrait intitulé « Une frimousse craquante ». La belle est au centre d’une histoire d’amour compliquée racontée dans A trois on y va de Jérôme Bonell. (Retrouvez la belle Anaïs en streaming sur MyTF1VOD pour 3,99 €).
Mars 2014 voit le succès d’un beau documentaire sur l’école. Mais n’importe laquelle. La cour de Babel de Julie Bertuccelli raconte une année scolaire dans une classe d’accueil destinée à recevoir les enfants étrangers qui ne maîtrisent pas le français. Pour 2,99 € vous pouvez réviser ce long-métrage sur UniversCiné.
Enfin en pleine fête de Pâques 2013, Guillaume Nicloux lance son film La Religieuse. Il y raconte la détermination d’une jeune femme à quitter les ordres où l’ont placé de force ses parents. Un film à revoir sur Arte Boutique pour 3,99 €. Ce retour dans le passé ne nous donne pas l’occasion de découvrir des nouveautés, mais au moins assouvi notre envie de films.

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Retour sur trois sorties de 1990, 1980 et 1970

Les films sortis depuis plus de 30 ans  sont également disponibles sur les service de VOD.
En mars 1990, Depardieu dans Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau faisait sienne la célèbre réplique, « C’est un roc ! … c’est un pic ! … c’est un cap ! Que dis-je, c’est un cap ? … C’est une péninsule ! ». (2,99 € sur LaCinetek)
 En mars 1980, un autre grand du cinéma est à l’affiche : Belmondo dans Le Guignolo de Georges Lautner. (2,99 € sur Orange ou CanalVOD)
Enfin en 1970 (avril exactement) sortait un film de Bernard Toublanc-Michel intitulé Le Petit Bougnat. Rien d’exceptionnel question scénario mais une adolescente de 14 ans pour la première fois à l’affiche crève l’écran. Elle fera une belle carrière sous le nom d’Isabelle Adjani... (2,99 € sur Orange ou CanalVOD).

lundi 10 septembre 2018

Chronique - L'été fut chaud

Quel été mes aïeux ! Il suffit qu’on décide de la mettre en veilleuse durant deux mois pour que l’actualité se déchaîne. Passons sur la victoire de l’équipe de France de football au Mondial (la deuxième, presque la routine) Par contre, l’affaire Benalla, c’était du pain béni pour le moqueur en puissance qui aime martyriser son clavier et le pouvoir. Mais comme le fameux moqueur prend aussi des vacances, il s’est contenté de voir ça de loin, oubliant les milliards d’idées provoquées par cette histoire de nervi énervé viré. Même Hulot le gentil ami des oiseaux, du bio et des bobos n’a pas attendu mon retour pour claquer la porte du gouvernement. Alors du coup, il me reste quoi à moi pour y puiser mon fiel ? L’UDI au Barcarès ? Rugy au gouvernement ? Collomb à l’Intérieur (ça au moins ça n’a pas changé). Désolé, je n’aime pas tirer sur les ambulances. Je me voyais sécher sur la reprise comme un collégien face à sa traditionnelle rédaction de rentrée, terrorisé à l’idée de raconter « comment se sont passées vos vacances ? » (faut-il ou non parler du baiser que l’ado a volé à Kimberley le soir du 15 août entre deux explosions de feu d’artifice ?), quand le miracle est venu de Pyongyang. De notre Gégé national plus exactement. Depardieu, expert en bouffe, pinard et dictateurs. Après une belle histoire d’amour avec Poutine, il semble l’avoir trompé avec ce qui se fait de mieux en matière d’oppresseur du peuple : Kim Jong-un. L’ami Gérard (en compagnie de Yann Moix, autre intellectuel français un chouïa clivant) était dans les tribunes pour assister au traditionnel défilé militaire de l’armée de Corée du Nord. Mais pourquoi cette fascination pour des hommes marchant parfaitement droit ? Sans doute parce que lui, il y a longtemps qu’il ne peut plus le faire, marcher droit.
Michel Litout
(Chronique parue le 10 septembre 2018 en dernière page de l'Indépendant)

vendredi 9 mars 2018

DVD et blu-ray : Aglaé se délocalise


India Hair est Aglaé. Aglaé est une employée modèle. Consciencieuse et travailleuse. Elle adore son métier de chercheuse en crash automobile. Aussi, quand l’usine doit être délocalisée en Inde, elle est la seule à demander sa mutation. Cette étrange comédie d’Eric Gravel a des airs de sketch du Groland. Aglaé, avec ses tics et ses tocs embarque dans sa folie deux collègues interprétées par Elisabeth Depardieu et Yolande Moreau. Et comme la direction refuse de leur payer un billet d’avion pour rejoindre la nouvelle usine, elles décident de s’y rendre en voiture. Passée la Pologne, seule Aglaé poursuit sa route. Au Kazakhstan elle trouve l’amour. Mais n’en démord pas : l’Inde l’attend. Si la critique sociale n’est pas violente, elle dénonce cependant les délocalisations et surtout la façon dont les patrons traitent les ouvriers. Quant à India Hair, sa bouille rêveuse et mutine illumine le film de bout en bout, des plaines kazakhs aux montagnes chinoises en passant par les quartiers rupins de Suisse. 

➤ « Crash Test Aglaé », Le Pacte Vidéo, 12,99 € le DVD, 19,99 € le blu-ray

jeudi 23 mars 2017

DVD : Rap et peinture dans "Tour de France"


Gérard Depardieu ne pouvait pas rêver de meilleur rôle pour son état d’esprit de ces dernières années. S’il a voulu s’exiler en Belgique, qu’il a pris la nationalité russe, ce n’est pas pour fuir la France et ses impôts. Plus justement, il veut être ailleurs, sur les routes, à la découverte du monde.


Dans « Tour de France », film de Rachid Djaïdani, il interprète Serge, un vieil homme fatigué, lancé dans un tour de France des ports de France. A chaque escale, des ports de la Manche à La Rochelle en passant par Sète ou Marseille, il reproduit une peinture de Joseph Vernet, peintre marin du XXIIIe siècle. Un voyage qu’il veut accomplir avec son fils. Mais ce dernier se décommande et confie le volant de la vieille camionnette paternelle à un ami : le rappeur Far’Hook (Sadek). Le tête à tête entre le Français aigri et le jeune arabe fait des étincelles. Mais rapidement les deux trouvent un terrain d’entente. Serge a besoin d’un chauffeur et Far’Hook, pris dans une embrouille entre bandes rivales, doit se faire oublier durant quelques semaines.

Le film, petit budget mais vrai road-movie, est parfois émouvant, parfois grave, voire énervant quand on détaille les histoires de rivalités entre rappeurs. Il est aussi un peu moralisateur.
Reste Depardieu. Excellent. Toujours excellent. Sa masse, ses murmures, ses emportements. Certes il fait du Depardieu, que du Depardieu. Mais il incarne si bien cette France un peu désuète, nostalgique et râleuse mais toujours aussi foncièrement bonne, solidaire et fraternelle. Ce n’est pas le frais minois de la Miss Univers qui devrait être pris pour modèle afin d’incarner la nouvelle Marianne mais la bonne bouille et le gros nez de Gérard Depardieu.
● « Tour de France », Studiocanal, 19,99 €

mercredi 22 mars 2017

BD : "Gérard", un portrait intimiste d'un monstre du cinéma français


Acteur incontournable du cinéma français depuis près d’un demi-siècle, Gérard Depardieu ne laisse personne indifférent. Ses positions politiques à l’emporte-pièce l’ont parfois coupé d’une partie de son public. Mais il reste envers et contre tout entier, ours mal léché, fils de prolo passionné d’art, capable de gentillesse comme de colères homériques. Pour mieux comprendre cet homme que la vie n’a pas épargné, le mieux est encore de le suivre au quotidien, entre tournage, voyages d’affaires et autres enregistrement d’émissions culinaires aux quatre coins de l’Europe. L’exercice est périlleux, mais Mathieu Sapin, dessinateur de BD, a accepté le challenge. Cela donne un gros roman graphique de 160 pages, de son hôtel particulier parisien à Moscou en passant par le Portugal ou la Catalogne.


Tout a commencé en 2012. Mathieu Sapin accompagne Gérard Depardieu en Azerbaïdjan à l’occasion du tournage, pour Arte, d’un documentaire sur les traces d’Alexandre Dumas. Une relation unique se noue entre les deux artistes. Dès lors, Gérard Depardieu va inviter Mathieu Sapin à partager son univers, ses pensées (philosophiques ou triviales), ses coups de gueule.
■ Homme attachant
Le petit dessinateur (pas tant que cela, mais tout le monde semble petit à côté des 140 kg de Depardieu), à force de gribouillages sur ses carnets, d’écoute et d’observation obtient l’amitié de l’acteur. Ce n’était pas gagné. Gérard a la relation sélective. Et peut être odieux avec quelqu’un qu’il a dans le nez. Mathieu Sapin le raconte sans détour quand l’acteur, au Portugal, prend en grippe le serveur d’un restaurant. Il ne cessera de le harceler et s’en explique ensuite auprès de son « biographe » : « Je peux continuer de les vexer jusqu’à ce que je voie qu’ils souffrent, et là je dirai ‘Je te demande pardon, je le ferai plus’».
On n’apprend rien d’essentiel sur Depardieu et ses provocations (Poutine, exil fiscal...) mais on découvre un homme beaucoup plus tendre et profond qu’il n’y paraît. Sapin sait se rendre invisible comme quand il surprend l’acteur en train de caresser et de discuter avec un vieux chien qui pue. On provoquer des confidences, comme s’il était un vieil ami de toujours.
Clairement subjectif, l’auteur est tombé sous le charme. Il ne lui pardonne pas tout, mais presque. Comme l’explique Marina Foïs à François Hollande (Sapin a ses entrées à l’Elysée) : « Je l’aime sans réserves ! L’acteur qu’il est fait que je ne veux rien juger du reste. (…) Le monde est devenu trop étriqué pour Gérard. Il cherche de nouvelles émotions, mais il n’y a plus rien qui soit à sa mesure ». Au total, Mathieu Sapin est resté « cinq années dans les pattes de Depardieu ». Un témoignage drôle et émouvant.
➤ « Gérard. Cinq années dans les pattes de Depardieu » par Mathieu Sapin, Dargaud, 19,99 €

mardi 8 novembre 2016

De choses et d'autres : Les nouveaux Russes


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Si dans un jeu télévisé l’animateur demande « Citez-moi deux acteurs russes », le candidat peut répondre avec la certitude d’empocher la cagnotte « Gérard Depardieu et Steven Seagal ! » Notre Gégé national (qui l’est donc de moins en moins) vient d’être rejoint dans le grand mercato des comédiens sur le retour par l’inénarrable Steven Seagal. Dans le cinéma d’action, tendance castagne et karaté, il y a un maître, Bruce Lee, un sous-fifre, Chuck Norris, et le pathétique Steven Seagal.
A 64 ans, il continue à tourner dans des films d’action comme s’il en avait 30. Son jeu est aussi expressif que celui de son totem en aïkido : la tortue. Comme Depardieu, ses multiples casquettes d’acteur, scénariste, producteur et réalisateur le poussent à chercher des cieux fiscaux plus cléments. Au début de l’année il est devenu citoyen serbe et la semaine dernière c’est Poutine en personne qui a signé un décret lui accordant la nationalité russe.
J’attends avec impatience le prochain film, russe cela va de soi, mettant en vedette ces deux stars mondiales. Depardieu, mangeant, buvant et gueulant en insultant la planète entière face à Steven Seagal, force de la nature, ascète, bouddhiste et si calme juste avant de démonter les 15 adversaires qui osent s’attaquer à lui. Je sens le concept à creuser, le duo d’anthologie et une idée à proposer à des réalisateurs ou producteurs en mal de ristourne sur leur feuille d’impôts. 

vendredi 23 septembre 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Gégé le Gaulois

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En plein débat sur l'importance de notre héritage gaulois dans l'identité nationale, un spécialiste de la question vient de rendre un avis tranché. Spécialiste, il le revendique : il a interprété à plusieurs reprises un des plus célèbres Gaulois qui soit : Obélix. L'omnipotent (à ne pas confondre avec impotent) Gérard Depardieu, en tournée de promotion en Italie pour son dernier livre intitulé "Innocent", s'insurge quand on lui demande s'il se sent toujours Français, lui qui détient désormais un passeport russe remis en mains propres par Poutine. Fureur de notre Gégé national : "Non, je suis un citoyen du monde. La France risque de devenir un Disneyland pour les étrangers, peuplé d'imbéciles qui font du vin et du fromage qui pue pour les touristes." Comme d'habitude avec l'inoubliable acteur des "Valseuses", c'est du lourd. Étonnant comme il arrive à se caricaturer tout seul. Car en dehors de ses activités cinématographiques, il est également producteur de vin, bouteilles qu'il vend d'autant plus cher par le simple ajout de son nom sur l'étiquette. Pour le fromage qui pue, il n'a pas encore trouvé le bon filon financier. Mais on lui fait confiance pour lancer une marque de camembert du style "Le Gégé, rond et à point" Quant à critiquer Disneyland, il ferait mieux de se renseigner. Le complexe touristique axé sur les héros américains n'est pas au mieux de sa forme. Par contre le Parc Astérix, en 2015, a vu sa fréquentation augmenter de 8 %. Alors oui, les Gaulois attirent plus les touristes étrangers que la souris aux grandes oreilles, mais faut-il s'en désoler ou saluer une réussite purement commerciale ?

jeudi 11 août 2016

Cinéma : Quand les enfants prennent leur famille en main

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Et si les enfants étaient parfois plus sérieux et responsables que les parents ? Ce concept est à la base de "C'est quoi cette famille ?" de Gabriel Julien-Laferrière.

Famille recomposée, je vous hais. Du moins les parents qui ont de véritables tableaux de service pour savoir qui garde qui. Les enfants, ballottés d'un père à une belle-mère sans oublier les grands-parents se retrouvent quasiment sans domicile fixe. Cela arrive désormais à plus de la moitié des petits Français tant le divorce et le remariage sont entrés dans les mœurs de ces adultes peu responsables. Bastien, 13 ans, est l'exemple extrême. Il se retrouve au centre d'une immense famille recomposée avec pas moins de six demi-frères et sœurs et huit parents. Une véritable tribu qui se croise, vit quelques soirées ensemble, n'a pas le temps de partager quoi que ce soit avant que la garde change, les habitudes aussi. Il a l'impression d'être une tortue, avec toute sa vie contenue dans son petit sac à dos. Il en a marre. Pour l'instant il vit avec sa mère Sophie (Julie Gayet) et son beau-père actuel Hugo (Lucien Jean-Baptiste). Mais il sent qu'il y a de l'eau dans le gaz entre ces deux-là, malgré la naissance d'un adorable petit garçon cinq ans auparavant.
L'appartement des enfants
Redoutant un nouveau divorce (et donc obligatoirement un nouveau mariage dans peu de temps), il va tout faire pour que les choses changent. Son idée : tous les enfants habiteront dans un immense appartement. En permanence. Ensuite ce sont aux différents parents à assurer un tour de garde pour qu'ils ne vivent pas complètement seuls, même si cette première hypothèse a la préférence des plus âgés de la fratrie. Le spectateur craint que l'idée de base ne s'essouffle rapidement. Mais c'est sans compter avec le talent de Gabriel Julien-Laferrière qui, en plus de parfaitement diriger les enfants, sait faire jouer les ressorts de la comédie chez les adultes. Son casting pour l'occasion est assez malin. Julie Gayet, la plus "normale" du lot, joue les équilibristes entre ses deux ex, Philippe (Thierry Neuvic) et Claude (Philippe Katerine). Sans compter sur la dépression de sa sœur, Agnès (Julie Depardieu) qui se mélange à la tribu par défaut. Rajoutez un papa geek (Arié Elmaleh) et une grand-mère foldingue et légèrement nymphomane (Chantal Ladesou) et vous avez une succession de situations toutes plus hilarantes les unes que les autres. Avec en plus, un final en musique qui n'est pas sans rappeler un peu "La famille Bélier". Une comédie pour toutes les générations, que l'on soit une famille recomposée ou pas.
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Claudia Tagbo, un humour irrésistible

Parmi les six parents de la famille recomposée du film de Gabriel Julien-Laferrière, Claudia Tagbo  endosse le rôle de la mère excessivement possessive.
famille, divorce, tagbo, gayet, neuvic, depardieuAvec Hugo (père du jeune narrateur Bastien), elle a conçu dans sa jeunesse Eliot, devenu grand ado un peu trop sérieux. La faute à sa mère qui le couve comme un poussin à peine éclôt. La comédienne, repérée dans le Jamel Comedy Show, donne de sa personne pour rendre cette caricature de mère totalement irrésistible. Autant elle est sèche et presque méchante avec les autres adultes (et en plus horriblement jalouse des années après sa rupture avec Hugo), autant elle est prête à tous les sacrifices pour son fils qui lui ne demande qu'à s'émanciper.
Son bagout, son accent africain exagéré, ses tenues : tout n'est que caricature et c'est bien la force de cette actrice qui n'en a que faire de son "image". Elle veut avant tout faire rire. Et ça marche à tous les coups. Claudia Tagbo que l'on retrouve d'ailleurs dans une autre sortie de la semaine puisqu'elle prête sa voix à une des chasseuses de fantômes du remake de "SOS fantômes".

dimanche 29 mai 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Marseille culte

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Sans être abonné à Netflix ni avoir vu les deux premiers épisodes de la série diffusés en prime time sur TF1, je peux affirmer avec certitude que "Marseille" deviendra un programme culte. Il suffit de voir quelques extraits méchamment distillés par des "admirateurs" au second degré. Si j'en crois ces petites vidéos, il y est essentiellement question de sexe, d'ambition et d'accent.
Présenté comme la "House of cards" à la frenchie, Marseille est plutôt un mix de "Plus belle la vie" chez les bourgeois et d'une pagnolade du temps des Raimu et autres Fernandel. Si Depardieu en politique bien installé n'en fait pas des tonnes, on ne peut pas en dire autant de Benoît Magimel, qui de l'avis de tous les critiques, est la véritable vedette de l'histoire. Attraction plus exactement.
Affublé d'un accent du sud assez changeant, il surjoue en permanence et passe son temps à grimacer. Grimace quand il prépare un coup tordu. Grimace quand il "honore" une collaboratrice entre deux rendez-vous. Grimace quand il se baigne. Le tout avec des dialogues dignes des plus grands textes surréalistes. "C'est moi qui vais t'enculer avec une poignée de graviers en prime", "À part ma queue, qu'est-ce que tu veux ?" sans oublier celle qui, si vous ne prenez pas au second degré, risque de vous faire tomber au trente-sixième dessous. Magimel, nu dans une piscine, caresse un opposant politique tout aussi dénudé et lui demande, angélique, "Vous trouvez pas ça bizarre... qu'on se touche le zob en parlant de Picasso ?"
Toute la série y est résumée : vulgaire, improbable et irrésistiblement comique.

vendredi 4 mars 2016

Cinéma : La route de l'amour passe par le vin

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Deux agriculteurs, le père et le fils, traversent la France en taxi à la découverte du vignoble français. 'Saint-Amour', désopilant et poétique, met en vedette Poelvoorde et Depardieu.
Un film sur le vin, avec Benoît Poelvoorde et Gérard Depardieu en vedette : il n'y a que le duo Delépine/Kervern pour oser relever le défi. Les deux acteurs ne sont pas réputés pour leur tempérance quand il s'agit de profiter de la vie. Mais comme les réalisateurs ne crachent pas non plus sur un bon millésime, l'entente a visiblement été très facile à trouver entre les différents ego.

Forcément le tournage a dû parfois en être un peu affecté, mais qu'importent les aléas puisqu'il y a l'ivresse ? Le début du film se déroule en plein salon de l'agriculture. Jean (Gérard Depardieu), éleveur presque à la retraite, vient tenter une ultime fois sa chance au concours du plus beau taureau. Il voudrait que son fils Bruno (Benoît Poelvoorde) reprenne l'exploitation. Ce dernier, grand dépressif devant l'éternel, ne veut pas finir ses jours entre des vaches. Il veut profiter de la vie, trouver une femme. Son rêve ultime : être vendeur dans un magasin de jardinage.
Avec les cochons
Pour l'heure, il considère sa venue au Salon de l'agriculture comme des vacances. Sa seule et unique semaine de vacances durant toute l'année. Il va ainsi faire la route des vins avec son oncle (Gustave Kervern), sans quitter l'enceinte du Parc des expositions parisien. Cela donne une ouverture mémorable, où les deux paysans en goguette, s'enfilent quantité de verres, au point de finir à quatre pattes en compagnie de gentils porcelets, sous l'œil atterré des visiteurs parisiens.

Jean récupère son fils dans un état lamentable et comme pour lui pardonner cette vie d'abnégation, lui accorde de faire véritablement la route des vins. Les voilà partis en taxi, avec Vincent Lacoste au volant. Un trio, trois générations, la France, du vin : les ingrédients permettent de multiplier les situations cocasses et délirantes.
Au bout du chemin, ils rencontrent Vénus (Céline Sallette), une jeune femme idéaliste qui vit dans des cabanes perchées sur des arbres. Elle comprendra ces trois hommes au parcours si différent et les aimera, chacun à sa façon. Le film, de road-movie excentrique, bascule dans la poésie la plus complète, avec quasiment un brin de référence divine (la sainte trinité, la vierge et l'enfant). Mais quoi de plus normal : le vin n'est-il pas le sang du Christ ?
Forcément inégal, ce long-métrage de Delépine et Kervern est cependant plus abouti que le précédent, entièrement centré sur la dérive d'un employé modèle interprété par le génial Michel Houellebecq (lire ci-dessous).
On retrouve l'écrivain dans ce film. Il n'a pas beaucoup de scène avec Depardieu. Dommage. On imagine la confrontation entre le frêle intellectuel, aux sentiments intériorisés et le massif acteur, au verbe haut et tonitruant. Cela devrait faire de sacrées étincelles. Pour un prochain film peut-être...
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Brillantes apparitions
Road movie déjanté, 'Saint-Amour' offre son lot de rencontres improbables. Les deux réalisateurs ont particulièrement soigné le casting de ces seconds rôles savoureux. A tout seigneur tout honneur, Michel Houellebecq, fidèle du duo, interprète un incroyable propriétaire de chambres d'hôtes. Lent et atone, il est irrésistible au cours de ces quelques minutes hors du temps. Bruno, potentiel candidat à 'L'amour est dans le pré', cherche l'âme sœur. Mais ne crache pas sur un coup en passant. Il croise la route d'une agent immobilière très professionnelle. Ovidie, ancienne star du porno, lui offre un peu de rêve. Juste par vengeance. Mais cela reste toujours du bon temps agréable à prendre.
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On notera également la présence au stand des vins d'Alsace de Blutch, par ailleurs dessinateur de BD et habitué des apparitions chez les copains ('Jacky' de Riad Sattouf). Andréa Ferréol est de l'étape carcassonnaise du trio. Elle petit-déjeune avec Depardieu puis prolonge la rencontre dans sa chambre. Le vieux paysan bougon a beaucoup de chance avec les femmes.
C'est lui aussi qui raccompagne une jeune serveuse interprétée par Solène Rigot, terrorisée à l'idée de la dette à rembourser. Sans oublier Ana Girardot (en jumelles) ou Izia Higelin (en paraplégique). Comme des sketches de Groland, mais avec des acteurs professionnels et connus.

vendredi 31 juillet 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Russie, pays de cocagne 2.0

La Russie de Poutine va-t-elle gagner ses galons de pays refuge pour les grands incompris de ce monde ? Si Edward Snowden est le plus bel exemple de cette nouvelle politique, le risque de dérive est malgré tout omniprésent chez l'ancien homme fort des services secrets russes. Comment comparer la liberté d'information défendue par Snowden (révélations sur les écoutes de la NSA américaine) et l'accueil triomphal accordé à Gérard Depardieu, acteur rechignant à payer ses impôts en France. Mais le pire est à venir. 
Silvio Berlusconi, ancien chef du gouvernement italien, poursuivi de toute part par la justice en raison de ses affaires louches, soirées olé-olé (Bunga Bunga en langage berlusconien) et pressions sur la presse et la justice, vient de déclarer que Poutine serait prêt à lui offrir le poste de ministre des Finances. A 79 ans, le Cavaliere se rêve encore membre de la confrérie des puissants du monde. Un dernier sursaut de mégalomanie qui a fait rire le maître du Kremlin mais pourrait donner des idées aux incompris, rejetés et désavoués de tous bords. Jérôme Cahuzac postulera-t-il au ministère du Budget russe ? Même si placer des roubles sur un compte secret à Singapour s'avérerait sans nul doute moins rentable que des euros. 
Sepp Blatter, celui qui fait rimer foot et magouille, rebondira-t-il avec délectation au poste de coordinateur du mondial 2018 en... Russie ? Et si au passage Vladimir pouvait nous débarrasser de Jean-Marie Le Pen, Michel Sardou et Jacques Séguéla (le must dans la catégorie vieux râleurs jamais contents), je lui accorde ma reconnaissante éternelle.

dimanche 21 juin 2015

Cinéma - Duo majeur dans la fournaise de « Valley of love »

Gérard Depardieu et Isabelle Huppert à la recherche de leur enfant mort.


Petit dernier de la sélection française du dernier festival de Cannes, « Valley of love » de Guillaume Nicloux permet surtout de retrouver deux monstres sacrés du cinéma français dans un tête à tête brûlant. 35 ans après « Loulou » de Maurice Pialat, Isabelle Hupert et Gérard Depardieu se retrouvent face à face. Elle est toujours aussi lumineuse, il est encore plus massif. Passé la surprise des premières minutes, le charme (et surtout leur talent) agit. Totalement investis dans leurs deux rôles, on oublie leur statut de stars pour ne voir que deux parents en plein désarroi. La force aussi au scénario du réalisateur ténu mais prenant.

Dans un motel de la zone touristique de la Vallée de la Mort en Arizona, Isabelle (Isabelle Huppert) attend son ancien mari Gérard (Gérard Depardieu). Tous les deux acteurs, ils ont refait leurs vies depuis bien longtemps. Le seul lien qui leur restait c’était ce fils, Michaël. Isabelle l’a abandonné à 7 ans. Gérard a coupé les ponts peu de temps après sa majorité. Michael vivait à San Francisco en compagnie de son ami. Et une après-midi, il a mis fin à ses jours. Peu auparavant, il a écrit deux lettres destinées à Gérard et Isabelle. Il leur demande de passer une semaine en novembre dans la Vallée de la mort. De se rendre, ensemble dans divers lieux selon un ordre précis et alors, alors seulement, selon le contrat passé, ils pourront le voir une dernière fois. Et s’expliquer...

Si Isabelle croit dur comme fer à cette rencontre, Gérard est plus que sceptique. D’ailleurs, il ne peut pas rester la semaine complète. Il a un rendez-vous important jeudi.
Le film, tourné à minima, dans les véritables décors écrasés de chaleur (les comédiens, surtout Depardieu, suent à grosses gouttes), est d’une limpidité presque aveuglante. Pour le père, cette idée saugrenue de les réunir dans ce lieu étouffant est une vengeance parfaite. Juste une manigance pour qu’ils se disputent et souffrent encore et toujours. La mère est sur un tout autre registre. Persuadée d’avoir tout raté avec ce fils qui l’a rejetée, elle croit à cette ultime chance de retrouver l’enfant qu’elle a porté, aimé...
Alors ils en parlent. Déambulent dans les canyons, marchent sur les cailloux. Retrouvent l’air climatisé des chambres du Motel, font des cauchemars et repartent inlassablement le lendemain vers un nouveau point de vue, un nouveau très hypothétique rendez-vous, à la recherche d’un signe.
Isabelle Huppert et Gérard Depardieu sont excellents dans la peau de ces parents brisés par la perte de leur enfant. D’autant plus démolis qu’ils sont, tous les deux, totalement passés à côté de la vie de Michael. Alors si ce film peut servir au moins à une chose, c’est de rapprocher parents et enfants avant qu’il ne soit trop tard.

lundi 19 mai 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Bye-bye New York


Les mains claquent sur les fesses, les bouches avides parcourent les corps de haut en bas, du sexe, toujours plus de sexe. La première partie de « Welcome to New York », d'Abel Ferrara sur l'affaire DSK commence de façon très crue. Comme pour bien cerner la personnalité de cet homme « malade », totalement obsédé par la possession et la domination des femmes. Une addiction qui provoquera presque sa perte. Heureusement sa femme est là. Elle le sauve de la prison. Essentiellement pour protéger sa réputation à elle, selon le réalisateur.

Comme tout bénéficiaire d'un accès internet haut débit, j'ai pu regarder hier, en vidéo à la demande, ce film à la réputation sulfureuse. Il m'en a coûté 7 euros. Un peu cher pour une œuvre très inégale, parfois outrancière. L'avantage, c'est que pour le même prix, on peut le voir à plusieurs. Ou le regarder une seconde fois. « Non, merci ! » réplique immédiatement ma femme qui n'a que peu goûté aux turpitudes de Devereaux joué par Gérard Depardieu.
Durant la première demi-heure, il se contente de grognements pour tout dialogue. Il passe la nuit à tripoter et jouir de cette « viande » de callgirls dociles. Jusqu'au dernier râle, sur la femme de ménage qui elle, n'est pas consentante. L'histoire commence vraiment. Arrestation, prison, procès et surtout explications avec sa femme. Loin de décrire Devereaux comme un monstre, ce film le présente comme un malade, un accro au sexe. L'inhumanité, Ferrara la voit dans le personnage de Simone, interprétée par Jacqueline Bisset. Le résultat : un film de mec qui pense sous la ceinture.

mardi 29 avril 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Gégé tient la forme

Gérard Depardieu pète la forme. Alors que son film sur l'affaire DSK s'apprête à sortir avec pertes et fracas, il vient de s'offrir un voyage au Caucase sur les traces d'Alexandre Dumas. Et comme l'auteur des « Trois Mousquetaires » qui à l'époque était accompagné d'un peintre, l'interprète d'Obélix embarque dans ses bagages un artiste : Mathieu Sapin, dessinateur de BD. Un couple improbable. Mathieu Sapin, petit, maigrichon, un peu dégarni et peu causant est l'antithèse de Depardieu. Gérard conduit un side-car, Mathieu dessine les paysages. L'ensemble donne un documentaire qui sera diffusé sur Arte le 4 mai à 22 h 25. Et pour tout savoir de l'opinion de Depardieu à propos de Poutine, Castro et Hollande, achetez Casemate,
la revue sur la BD qui publie une très bonne interview.

Cependant c'est bel et bien dans le rôle de DSK que l'acteur va crever l'écran ces prochaines semaines. Le film d'Abel Ferrara, après bien des problèmes pour boucler son budget, est enfin finalisé. Personne ne l'a vu. Mais la société de production a expliqué que les scènes les plus torrides ont dû être retirées et raconté la difficulté pour trouver l'actrice principale (Jacqueline Bisset a remplacé au pied levé une Isabelle Adjani effrayée par le scénario sans concession). Mais pour qu'un film existe, il faut qu'il soit diffusé dans les salles. Là aussi la malédiction a frappé. Pas un distributeur n'en veut. Conséquence, faute de sélection au festival de Cannes, « Welcome to New York » sort directement sur les plateformes de vidéo à la demande. Une première pour un film atypique. L'Affaire DSK n'a pas fini de faire parler...

dimanche 13 avril 2014

Cinéma : Les deux sœurs et les crocodiles

Un titre énigmatique, "Les yeux jaunes des crocodiles" pour un film sur la famille avec deux superbes actrices : Julie Depardieu et Emmanuelle Béart. 


Quelle est la recette parfaite d'une bonne comédie ? Des dizaines de producteurs se sont cassé les dents sur cette énigme. Souvent, ils se rabattent sur des valeurs sûres. Comme les best-sellers. Ainsi, quand le roman de Katherine Pancol « Les yeux jaunes des crocodiles » a dépassé le million de ventes en 2006, quelques-uns se sont dit avec raison qu'il y avait là un filon. Claude Lelouch a été le plus rapide. Il acquiert les droits mais n'arrive pas à mettre le projet en place pour cause de surcharge de travail. Il cède finalement les droits à Manuel Munz qui au passage rafle également les deux suites de cette saga devenue entretemps un succès international.

Un bon bouquin donne-t-il un bon film ? Seconde interrogation pour l'équipe qui s'attelle à un projet délicat tant l'histoire de Jo et Iris, les deux sœurs que tout oppose, est déjà connue par nombre de personnes. Cécile Tellerman, réalisatrice de « Tout pour plaire » et de « J'ai quelques chose à te dire » a particulièrement soigné son casting. C'est d'ailleurs la plus belle réussite de ce long-métrage sans grande surprise (surtout si on a lu le livre avant...) mais au ton toujours très juste.

Le duo en opposition est donc composé de Julie Depardieu (Jo, la moche, la faible, la sans ambition, victime consentante) et Emmanuelle Béart (Iris, la sublime, la volontaire, prête à tout pour arriver à ses fins. Une différence amplifiée par la mère, vénérant Iris et dénigrant Jo. Problème : Jo possède le talent et l'imagination. Alors qu'Iris, après une carrière de cinéaste ratée, se pique d'écrire un roman mais n'arrive pas à en écrire le moindre mot. Jo accepte de servir de nègre à sa soeur en échange de quelques sous - son mari est parti élever des crocodiles avec une manucure en Afrique du Sud – et il faut bien payer les factures.
L'être et le paraître
Emmanuelle Béart en fait des tonnes (mais c'est justifié) dans l'abjection. Elle semble abonnée aux rôles de pestes absolues. Elle s'accapare avec gourmandise ce personnage excessif. Julie Depardieu, dont c'est le retour à la comédie, doit puiser davantage dans son expérience pour endosser la peau de cette paumée, sans confiance, tétanisée par la peur de blesser ses proches. Pour arbitrer le tout, deux rôles secondaires décisifs.
Philippe (Patrick Bruel) le mari d'Iris et Hortense (Alice Isaaz) la fille de Jo. Le premier, tout en retenue et jeu intérieur, apporte une étonnante sérénité au film. On devine qu'il ne laissera pas l'injustice perdurer, au risque de perdre l'amour de sa femme. Hortense, jeune écervelée, fascinée par les pauses et la richesse d'Iris, servira de déclencheur.
Fidèle au roman, le film de Cécile Tellerman, tout en étant ouvertement une comédie, apporte ce qu'il faut de gravité à une histoire éternelle de la lutte entre le vrai et le faux, le beau et le laid, l'être et le paraître.
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 Les mondes de Katherine Pancol

Phénomène d'édition, les romans de Katherine Pancol font partie des plus attendus par des milliers de lectrices. Après avoir raconté les déboires de Jo dans « Les Yeux jaunes des crocodiles », elle a poursuivi la saga avec « La valse lente des tortues » puis clôturé le tout dans « Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi ».
Dans le second, Hortense prend un peu plus d'importance, le mari de Jo semble revenir et Philippe, de son exil à Londres (grand avocat d'affaires dans un milieu richissime, il plaque tout pour vivre plus simplement qu'à Paris), en pince toujours pour la sœur de son ex-femme. Il est interprété par un Patrick Bruel à mille lieues du chanteur pour midinettes. Posé, réfléchi, à l'écoute : l'opposé complet du pied-noir démonstratif de certains de ses rôles au cinéma.
Lors de la présentation en avant-première des « Yeux jaunes des crocodiles » au Rencontres cinématographiques du Sud à Avignon, Patrick Bruel s'adresse à la salle « J'ai d'abord aimé ce personnage. Et puis pendant que j'ai tourné le film j'ai aimé cette personne. C'est un être très intéressant dans son désarroi. » Et de ne pas cacher son envie de savoir ce qu'il peut devenir dans une hypothétique suite encore tributaire de l'accueil du public.
Quant à Katherine Pancol, elle n'a pas complètement tourné la page. Dans son nouveau roman, « Muchachas » paru en mars chez Albin Michel, on retrouve la belle Hortense, devenue styliste, au bras de Gary, le fils de la meilleure amie de Jo...

mardi 8 janvier 2013

Billet - Trois images au hasard pour résumer internet


Internet déverse quotidiennement un flot d'images. Sans tri, ni mise en perspective. Le « choc des photos », marque de fabrique d'un hebdomadaire, est mis en pratique à tout moment. Trois exemples vus ce week-end.  

Le ridicule absolu en visionnant, sur le site officiel de la république de Mordovie, la photo d'un Gérard Depardieu engoncé dans un costume traditionnel de cette région de Russie. A un tel niveau de tartufferie, on ne comprend pas le foin fait autour de cet exil fiscal. Notre Gégé (de moins en moins national) est devenu l'un de ces personnages outrageusement caricaturaux inventés par les auteurs de Groland... 
L'émerveillement en détaillant l’œil blanchâtre et les tentacules d'un calamar géant filmé à 900 mètres de profondeur. Le monstre marin de 8 mètres de long a fait une brève apparition devant un sous-marin japonais spécialement affrété pour le filmer. 
L'horreur en comprenant les raisons d'une collision frontale triplement mortelle près de Nantes. Un jeune de 24 ans se filme en train de foncer à 200 km/h sur une petite route départementale. Pour quelques images si prisées sur certaines plate-formes vidéo, il prend des risques déments. La collision est effroyable. Le jeune conducteur est tué sur le coup ainsi que deux autres personnes dans l'autre voiture. On ne verra pas cette image sur internet, mais on l'imagine. C'est insoutenable. 
Ainsi vont les images sur internet. Parfois belles, parfois horribles, souvent banales. Le miroir sans tain de notre société.
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant.