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mardi 31 janvier 2023

DVD - "Revoir Paris" et se souvenir des attentats


DVD et Blu-ray.
Revoir Paris (Pathé Vidéo), film d’Alice Winocour permet de se replonger dans l’ambiance après attentats terroristes qui a longuement tétanisé la France. Librement inspiré des attaques des terrasses de café et du Bataclan, le film est une plongée dans la tête d’une des victimes, Mia (Virginie Efira). Attention, on ne ressort pas de ce film intact. La force de l’interprétation, la justesse des réactions, la beauté de certaines émotions risquent de durablement vous rester en tête. Les premières minutes montrent la vie parisienne de Mia. 

Au guidon de sa moto, elle va travailler et retrouve, le soir, son compagnon, médecin. Il doit partir en urgence à l’hôpital. Elle rentre seule. Comme il pleut, elle s’arrête dans une brasserie attendre la fin de l’orage. C’est là que sa vie bascule. Les premiers tirs, une blessure au ventre, puis un grand trou noir. Trois mois plus tard, elle ose revenir à Paris. Mais ne se souvient plus de la soirée fatale. 

Pour tenter de se réapproprier sa vie, son passé, Mia revient à Paris, va sur les lieux de l’attentat, rencontre des membres de l’association des victimes, dont Thomas (Benoît Magimel). Lentement, comme à reculons, Mia va se souvenir, retrouver des détails, comprendre ce qu’elle a fait. Comment elle a pu survivre… Un film inoubliable.  

jeudi 24 novembre 2016

Cinéma : "La fille de Brest", l'affaire du Médiator, du sang et des larmes

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Emmanuelle Bercot adapte le combat d’Irène Frachon contre le médicament des laboratoires Servier. Une fiction aussi forte qu’un documentaire.

Fille de chirurgien, Emmanuelle Bercot, avant de devenir cinéaste, a longtemps voulu marcher sur les traces de son père. Elle confie dans le dossier de presse que ses « loisirs préférés du mercredi, du samedi, c’était d’aller voir mon père opérer. Dès l’âge de 10-12 ans, j’ai passé beaucoup de temps dans les blocs opératoires. » Au bloc, on y entre dès les premières scènes. Une opération à cœur ouvert. Irène Frachon (Sidse Babett Knudsen), pneumologue, y assiste car l’opérée est une de ses patientes, une de ces femmes qui ont pris du Médiator pour maigrir et qui se retrouvent avec une déficience des valves cardiaques. Une première scène choc, où le travail des soignants est filmé cliniquement. Un cœur malade, du sang et le Médiator, véritable bombe à retardement qui donnera par la suite beaucoup de larmes. Irène Frachon est considérée à juste titre comme une des premières lanceuses d’alerte française. Rien ne destinait cette médecin à devenir une justicière de la santé. Le film raconte comment elle a découvert le point commun à beaucoup de malades cardiaques au CHU de Brest où elle officie.
Le Médiator, médicament antidiabétique prescrit par les médecins comme coupe-faim revient régulièrement. Un peu trop. Elle alerte les autorités sanitaires. En vain. Tout change quand elle parvient à convaincre une équipe de chercheurs menée par le professeur Antoine Le Bihan (Benoît Magimel, étonnamment sobre dans son jeu pour une fois) à mener une étude sur un cas clinique. Les résultats sont effrayants. Non seulement le Médiator rend malade, mais il cause la mort de plusieurs personnes. La preuve avec la seconde scène difficilement supportable du long-métrage, l’autopsie d’une des victimes du médicament. Quand Irène Frachon tient dans ses mains ce cœur inerte, on comprend qu’elle ira jusqu’au bout de son combat, quitte à mettre en danger sa vie privée, son couple et l’équilibre de ses enfants.
■ Colères et grimaces
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Film aussi austère que le climat breton, « La fille de Brest » est pourtant loin d’être une démonstration laborieuse du difficile combat des « petits » contre les « grands ». Surtout en raison de l’interprétation de Sidse Babett Knudsen, totalement investie dans son rôle. Quand plus rien ne va, elle sait forcer le trait de son personnage. Colères homériques avec force injures en Danois ou grimaces outrancières pour tenter de mettre un peu de légèreté dans le drame, c’est toujours dosé au millimètre, crédible et efficace.
Et le plus fort reste le fait que cette histoire compliquée de molécule, de pressions et de scandale sanitaire, parvient à émouvoir le spectateur. Quand enfin les médias, tous les médias, s’emparent du scandale, comme Irène Frachon, on est soulagé, comme récompensé de ces sacrifices continuels. Et on a une pensée pour les centaines de victimes, la seule énergie qui fait fonctionner ce bout de femme tenace et infatigable.

dimanche 29 mai 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Marseille culte

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Sans être abonné à Netflix ni avoir vu les deux premiers épisodes de la série diffusés en prime time sur TF1, je peux affirmer avec certitude que "Marseille" deviendra un programme culte. Il suffit de voir quelques extraits méchamment distillés par des "admirateurs" au second degré. Si j'en crois ces petites vidéos, il y est essentiellement question de sexe, d'ambition et d'accent.
Présenté comme la "House of cards" à la frenchie, Marseille est plutôt un mix de "Plus belle la vie" chez les bourgeois et d'une pagnolade du temps des Raimu et autres Fernandel. Si Depardieu en politique bien installé n'en fait pas des tonnes, on ne peut pas en dire autant de Benoît Magimel, qui de l'avis de tous les critiques, est la véritable vedette de l'histoire. Attraction plus exactement.
Affublé d'un accent du sud assez changeant, il surjoue en permanence et passe son temps à grimacer. Grimace quand il prépare un coup tordu. Grimace quand il "honore" une collaboratrice entre deux rendez-vous. Grimace quand il se baigne. Le tout avec des dialogues dignes des plus grands textes surréalistes. "C'est moi qui vais t'enculer avec une poignée de graviers en prime", "À part ma queue, qu'est-ce que tu veux ?" sans oublier celle qui, si vous ne prenez pas au second degré, risque de vous faire tomber au trente-sixième dessous. Magimel, nu dans une piscine, caresse un opposant politique tout aussi dénudé et lui demande, angélique, "Vous trouvez pas ça bizarre... qu'on se touche le zob en parlant de Picasso ?"
Toute la série y est résumée : vulgaire, improbable et irrésistiblement comique.