Affichage des articles dont le libellé est peinture. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est peinture. Afficher tous les articles

vendredi 19 avril 2024

BD - Toutes les couleurs de la vie à bord du "Navire écarlate"

Essentiellement connus pour leurs réalisation dans le domaine de l'animation, Claire Grimond et Léo Verrier font une entrée remarquée dans le petit monde de la bande dessinée avec ce premier album. Le Navire écarlate, roman graphique plutôt destiné aux plus jeunes (à partir de 10 ans),  baigne dans l'art.

Le héros, Malo, est le petit-fils d'une célèbre peintre, Zita. Il aime lui aussi imaginer des scènes sur papier. Mais il a peur du jugement des autres,; manque de ,confiance, est persuadé de ne pas avoir de talent. Il va devoir changer ce jugement quand il est enlevé par un mystérieux ascenseur volant avec Zita.


I
l se retrouve sur le Navire écarlate, un bateau volant, occupé par des pirates peintres qui, la nuit, barbouillent les façades des immeubles gris et ternes de couleurs éclatantes. C'est à bord qu'il croise pour la première fois Cyane, une petite muse ailée. Elle les met en garde contrer les agissements du capitaine Magenta. 

De l'aventure, de la beauté, de l'imagination... il y a même beaucoup d'humour dans ce récit qui fait la part belle à l'éveil artistique des jeunes lecteurs. Une jolie surprise parue en janvier 2024.

"Le navire écarlate", Jungle, 112 pages, 17,95 €

mercredi 18 octobre 2023

BD - « Avant Gala », premier tome d’une trilogie en bande dessinée sur Dalí

Après Picasso, Julie Birmant et Clément Oubrerie s’attaquent à un autre géant de la peinture espagnole : Dalí. Le 1er tome de cette trilogie raconte sa vie « Avant Gala ».

Se lancer dans une biographie dessinée de Dalí est forcément synonyme de challenge graphique excitant pour l’illustrateur. Clément Oubrerie a relevé le défi et s’en tire avec plus que les honneurs, proposant quelques planches avec des visions « daliniennes » du plus bel effet. Il s’était déjà attaqué au monde du jeune Picasso (Pablo, quatre tomes chez Dargaud) avec la même complice, la scénariste, Julie Birmant.

Le premier tome de cette trilogie (tome 2 en avril 2024, tome 3 en octobre 2024) raconte la jeunesse de Dalí (Avant Gala). De Figuèras à Madrid en passant par Paris, les auteurs montrent un jeune homme très lunatique, parfois pleutre, souvent extravagant, perdu dans ses pensées, toujours original. Si son père accepte de l’envoyer faire les Beaux-Arts à Madrid, c’est pour honorer la mémoire de sa femme, la mère tant aimée de Dalí. C’est là qu’il rencontre ses premiers amis artistes, Federico Garcia Lorca et Luis Bunuel. Bunuel qui lui ouvrira les portes de Paris, capitale des surréalistes. 

Le jeune Dalí, encore sans moustache mais déjà très torturé par son image publique, va s’épanouir parmi ces fêtards dans limites. Même si son rigorisme, sa vénération pour certains anciens, va rapidement le détourner de la bande où un certain Picasso commence à se faire un nom.

L’album vaut aussi pour les nombreuses anecdotes de jeunesse, quand il était à Figueras, déjà obnubilé par quelques figures, des mantes religieuses aux horloges. Julie Birmant, sans véritablement donner les clés de la psyché de Dalí (mais qui oserait s’attaquer à un tel chantier), permet en plusieurs petites touches de définir l’Homme qui deviendra le grand peintre puis le parfait exploiteur de son engouement populaire pour devenir riche à millions. Mais ce sera le propos Des tomes suivants.

« Dalí » (tome 1), Dargaud, 88 pages, 19 €

mardi 22 août 2023

Rentrée Littéraire - Peintres enquêteurs de la Renaissance


Passé le 15 août, arrive, telle une déferlante, les premiers titres de la rentrée littéraire. Découvrez dès aujourd’hui dans votre librairie préférée ce roman très brillant de Laurent Binet sur le milieu des peintres florentins au XVIe siècle.

Loin de l’encyclopédie barbante, Perspective(s) (Grasset, 288 pages, 20,90 €) se présente sous forme d’un roman policier épistolaire. Tout débute par une lettre de Giorgio Vasari, peintre, architecte et conseiller du Duc de Florence, à Michel-Ange, exilé à Rome. Il lui demande de revenir pour l’aider dans l’enquête sur l’assassinat de Jacopo da Pontormo, retrouvé mort devant sa fresque un poignard planté dans le cœur. Circonstance aggravante, un portrait de la fille du Duc, nue, le sexe offert, est découvert près du cadavre. Une toile qui va servir aux opposants du Duc.

Un vrai roman, avec rebondissements, fausses pistes, courses-poursuites et actes de bravoure. Sans oublier une réflexion sur l’art et son évolution : « La perspective nous a donné la profondeur. Et la profondeur nous a ouvert les portes de l’infini » écrit Michel-Ange Déjà lauréat du Goncourt du premier roman en 2010, Laurent Binet, avec ses peintres enquêteurs, devrait faire partie des favoris pour le Goncourt 2023.

samedi 17 décembre 2022

BD - Vélasquez peint

Splendide album que ce Vénus à son miroir signé par Cornette (scénario) et Matteo (dessin). Il est vrai que le sujet est propice aux belles images : un épisode d ela vie du grand peintre espagnol Vélasquez. 

Envoyé par le roi d’Espagne en Italie pour acquérir des toiles et sculptures italiennes, il est hébergé chez un ami peintre. Là, il croise la route de la sœur, Flaminia. Vélasquez a 50 ans, Flaminia à peine 20. Elle peint mais surtout accepte de poser pour lui, nue. Pour la première fois le prude espagnol ose peindre une femme nue. Ce sera la toile Vénus à son miroir. 

En plus de l’intrigue sentimentale, aussi belle que libre, l’album raconte comment Vélasquez accorde la liberté à son esclave Maure, Juan de Parela, autre peintre talentueux.

« Vénus à son miroir », Futuropolis, 17 €  

lundi 22 août 2022

Témoignage - Marie Rouanet raconte Pierre Soulages

Marie Rouanet vient de publier un texte court, très poétique, sur Pierre Soulages, son art et sa vie aveyronnaise.

La romancière Marie Rouanet, installée depuis des années à Camarès dans l’Aveyron, avoue une grande admiration pour Pierre Soulages. Un autre Aveyronnais, peintre centenaire, maître du noir obscur, vivant désormais à Sète mais qui a conservé des racines dans cette terre rude du nord de l’Occitanie. Marie Rouanet a mis sa plume au service de l’artiste. Elle signe un petit livre, sorte de long poème en prose, racontant, imaginant, le parcours d’un Soulages jeune, ouvert à la vie, aux couleurs, odeurs et sons de son quotidien d’enfant ruthénois.

Il aime découvrir les échoppes des artisans, admirer leur travail, leurs outils, leurs créations : « Les mains des ouvriers, épaisses, durcies de cals, fortes comme des étaux devaient pourtant être minutieuses. » Inconsciemment, il découvrait ce qui allait conditionner sa vie, son destin : « Tout cet enchaînement de forces aboutissait à la main nue, seule, capable de ce point d’orgue : l’art. » Attachée à la culture occitane, Marie Rouanet s’est trouvé un point commun avec Pierre Soulages quand il parle de son appartenance au « Pays ». « Lorsque l’on me demande si je suis Aveyronnais, je réponds : ‘Je suis Rouergat’. Le mot désigne un espace qui n’a aucune existence administrative. Il s’agit d’une certaine superficie où je me sens chez moi. Je n’y vais pas tous les jours mais assez pour y avoir des habitudes et des amis. »

« Le silence est l’écrin de la vie intérieure » 

Enfin ce petit fascicule s’achève avec un chapitre sur l’abbaye Sainte-Foy de Conques, sublimée par les vitraux de Soulages. Certainement la partie la plus poétique, belle, lumineuse. Comme si l’inspiration était évidente dans ce lieu ou « le silence est l’écrin de la vie intérieure ». Et Marie Rouanet d’expliquer qu’en ce lieu, « à la place de l’éblouissement des yeux tu trouves l’indicible, l’invisible. Conques, mon chef-d’œuvre. Mon chant du cygne. »

Cet hommage de Marie Rouanet, une grande écrivaine d’Occitanie à Pierre Soulages, un autre grand de la culture régionale, prouve combien le territoire regorge de talents mondialement reconnus permettant de faire rayonner ce petit bout du Sud de la France bien au-delà de nos frontières.

« Les dits de Pierre Soulages » de Marie Rouanet, Fleurines, 6 €

samedi 26 août 2017

BD - Artemisia, première académicienne


Des nombreuses biographies de peintres en bande dessinée (nouvelle mode du moment, en BD comme au cinéma), celle d’Artemisia Gentileschi a l’avantage de la nouveauté. Gauguin ou Manet, on connaît quasiment tout de leur vie. Par contre cette artiste italienne du XVIIe siècle est inconnue pour beaucoup. Nathalie Ferlut fait le récit de sa vie tumultueuse et le confie à Tamia Baudouin pour le mettre en images. Artemisia a toujours baigné dans le milieu des peintres. Son père est un artiste reconnu. Il aimerait former ses deux fils à son art mais à son grand désespoir, seule sa fille a hérité de son talent. Désespoir car en ces temps reculés, peindre est réservé aux hommes. Les femmes ont le droit de faire des natures mortes ou des portraits, mais pas plus. Pourtant le talent de la jeune femme va changer la mentalité des mécènes de l’époque, au point qu’elle sera la première à intégrer l’Académie des Arts de Florence, gagnant ainsi le droit de vendre ses toiles et d’en vivre largement. Mais avant cette victoire sur les mœurs de l’époque, la jeune femme devra subir sa condition. Violée par un ami peintre de son père à ses 18 ans, elle osera le dénoncer et le faire condamner. Un album édifiant sur l’histoire de la peinture mais aussi, et surtout, sur l’émancipation des femmes artistes.

➤ « Artemisia », Delcourt, 15,95 €

jeudi 23 mars 2017

DVD : Rap et peinture dans "Tour de France"


Gérard Depardieu ne pouvait pas rêver de meilleur rôle pour son état d’esprit de ces dernières années. S’il a voulu s’exiler en Belgique, qu’il a pris la nationalité russe, ce n’est pas pour fuir la France et ses impôts. Plus justement, il veut être ailleurs, sur les routes, à la découverte du monde.


Dans « Tour de France », film de Rachid Djaïdani, il interprète Serge, un vieil homme fatigué, lancé dans un tour de France des ports de France. A chaque escale, des ports de la Manche à La Rochelle en passant par Sète ou Marseille, il reproduit une peinture de Joseph Vernet, peintre marin du XXIIIe siècle. Un voyage qu’il veut accomplir avec son fils. Mais ce dernier se décommande et confie le volant de la vieille camionnette paternelle à un ami : le rappeur Far’Hook (Sadek). Le tête à tête entre le Français aigri et le jeune arabe fait des étincelles. Mais rapidement les deux trouvent un terrain d’entente. Serge a besoin d’un chauffeur et Far’Hook, pris dans une embrouille entre bandes rivales, doit se faire oublier durant quelques semaines.

Le film, petit budget mais vrai road-movie, est parfois émouvant, parfois grave, voire énervant quand on détaille les histoires de rivalités entre rappeurs. Il est aussi un peu moralisateur.
Reste Depardieu. Excellent. Toujours excellent. Sa masse, ses murmures, ses emportements. Certes il fait du Depardieu, que du Depardieu. Mais il incarne si bien cette France un peu désuète, nostalgique et râleuse mais toujours aussi foncièrement bonne, solidaire et fraternelle. Ce n’est pas le frais minois de la Miss Univers qui devrait être pris pour modèle afin d’incarner la nouvelle Marianne mais la bonne bouille et le gros nez de Gérard Depardieu.
● « Tour de France », Studiocanal, 19,99 €

mardi 7 mars 2017

De choses et d'autres : Peinture politique


L’affaire prête à rire tant elle est anecdotique face aux véritables scandales de cette campagne présidentielle. Pourtant elle est symptomatique d’une certaine ambiance, d’un bruit de fond lancinant sur une défiance généralisée envers les politiques, tous les politiques.
A Paris, dans le 8e arrondissement, la mairie organise dans ses locaux un salon des artistes. Parmi les nombreuses toiles présentées, un portrait signé Marie Dague. Celui d’un jeune homme de face, petite mèche, yeux bleus et nez aquilin. Plusieurs visiteurs reconnaissent Emmanuel Macron, le candidat d’En Marche ! L’artiste proteste. Ce visage est issu de son imagination. Il y a certes un petit air de ressemblance mais rien de flagrant. Cela devient plus croquignolesque quand une adjointe à la maire Les Républicains décide de faire du zèle et ordonne qu’on retire le tableau des cimaises, comme s’il s’agissait d’un vulgaire affichage sauvage ou de pub subliminale. Les antagonismes sont tels en ce moment que même un portrait présentant un vague air de déjà-vu avec un candidat (pas de son camp, cela va de soi), pousse de zélés censeurs à s’arroger le droit de décrocher, ne pas montrer, de cacher, une œuvre d’art. 
Oui on en est là... aujourd’hui, en 2017 en France. Et il reste encore sept semaines de campagne avant le premier tour. 50 jours de coups fourrés, peaux de bananes et autres boules puantes certainement conservées en réserve par certains. Sans compter les bourdes et dérapages des candidats eux-mêmes. 

mercredi 6 mai 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Chassez le gluten


La mode alimentaire du moment est au sans gluten. Quelques nutritionnistes, après des études poussées, ont décrété que le gluten est mauvais pour notre organisme. Selon eux, ce produit "attaque et détruit les villosités des parois du duodénum, revêtement interne de l'intestin grêle, empêchant ainsi une assimilation des aliments". Autre effet néfaste constaté : une inflammation chronique de l'intestin. N'avalez plus un gramme de gluten, vous ne vous en porterez que mieux.

Le "gluten free" devient le régime miracle pour perdre du poids et se sentir mieux dans sa peau. Donc terminé le pain, les pâtes, les pâtisseries, les gâteaux et les saucisses. Reste le riz, les viandes, le sarrasin, les légumes ou le maïs. Le lait ne contient pas de gluten. Mais le lactose le rend lui aussi difficile à digérer. Donc, le sans gluten s'accompagne souvent d'un sans lactose. Voilà comment on rend tabou ce qui a constitué l'ordinaire de millions d'humains depuis des siècles : une tranche de pain accompagnée d'un bout de fromage.


Cette remise en cause permet à quelques comiques d'imaginer les œuvres d'art dans un monde sans gluten. Le "Gluten free museum" montre le tableau avant/après. Ces deux paysans de Van Gogh dormant contre une meule de céréales d'un jaune éclatant se retrouvent étendus sur un sol nu et sombre. Les célèbres glaneuses de Millet n'ont plus rien à ramasser. Le poulbot de Willy Ronis court sans sa baguette sous le bras. Paradoxe, sans gluten Lucky Luke redevient politiquement incorrect, troquant son épi de blé contre la cigarette des premiers albums...