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dimanche 18 août 2024

Roman - Pâquerettes en fête


Les Pâquerettes où se déroule l’action du roman de Corinne Hoex, c’est une maison, ou home, de retraite en Belgique. En France on parle d’Ehpad et c’est tout de suite moins poétique. Et de la poésie, voire des moments de détente, ou de bonheur, il n’y en a plus beaucoup dans la vie de ces pensionnaires, surnommées affectueusement par l’autrice Les reines du bal.

Pourtant, malgré les décennies qui pèsent sur les articulations et empêchent la bonne circulation des idées entre les neurones, elles semblent pleines d’esprit et parfois très vertes. En chapitres très courts, Corinne Hoex aborde différents aspects de la vie des pensionnaires. De leurs incompréhensions face aux évolutions de la vie moderne comme cette pauvre Mme Prunier, constatant qu’à la banque un code n’est plus nécessaire, seules ses empreintes digitales sont exigées. Empreintes totalement effacées par une vie de labeur. « Mes doigts sont trop usés pour l’avenir » constate-t-elle dépitée.

Certaines sont un peu plus déboussolées, « débranchées » comme l’explique un médecin à Mme Chapelier pour lui faire comprendre qu’elle est atteinte de sénilité.

Le meilleur reste la passe d’armes entre Simonard et Prunier à propos de dignité. Pas commodes les reines du bal quand elles ne sont pas d’accord.
« Les reines du bal », Corinne Hoex, Grasset, 96 pages, 14 €

samedi 11 mai 2024

Roman - « Le carnaval sauvage » et ses violentes vendanges

Certaines traditions locales perdurent. Même si elles vont trop loin dans les humiliations. Ce roman de Pierre de Cabissole se déroule dans l‘Hérault et décrit le drame de Maria, victime expiatoire du « Carnaval sauvage ». 


Les premières lignes d’un roman donnent souvent le ton. L’envie d’aller plus loin aussi. Les cinq premières pages du roman de Pierre de Cabissole, Le carnaval sauvage, sont d’une rare force.

On est plongé dans ce déchaînement de violence qui marque le récit de Maria : « Aujourd’hui, les monstres sont bien réels : ils sont là, devant moi. Il en est sorti de partout. Des cancrelats hors les trous d’un mur, dégringolant les uns sur les autres. Ils me saisiront par la taille - leurs pattes immondes, immenses -, me soulèveront du sol et m’emmèneront. Je hurlerai, par réflexe uniquement, mais ils cogneront, ils cogneront plus fort que les cris et ils me feront disparaître dans quelque trou lugubre d’où on ne revient jamais. » La suite est encore plus destructrice.

Mais qu’a fait Maria pour mériter un tel sort ? Retour en arrière, quelques jours plus tôt. Après trois années d’études à Lyon, la jeune femme revient dans son village natal dans l’Hérault. Elle veut se faire quelques sous en participant aux vendanges. L’envie aussi de revoir Agnès, la fille qu’elle aime tant. Cette réapparition va causer quelques tourments au sein de la jeunesse locale. Au plus mauvais moment.

Car à la fin de la cueillette du raisin, la tradition veut que les jeunes hommes, habillés comme des bêtes, masqués, chahutent les jeunes femmes habillées de blanc. Une tradition violente, expiatoire, incontournable.

L’occasion pour certains de régler quelques comptes avec Maria, cette intello qui ose revenir au pays et tenter de conquérir le cœur d’Agnès qui ne sait plus trop où elle en est. Un roman dense, sanglant, sans demi-mesure, comme cette tradition qui s’apparente un peu à certaines fêtes de l’Ours du Vallespir.

« Le carnaval sauvage » de Pierre de Cabissole, Grasset, 216 pages, 20 €

lundi 15 avril 2024

Littérature étrangère - 18 novembre pour l’éternité

Tara Selter est bloquée dans le temps. Jour après jour, elle revit le 18 novembre. Les deux premiers tomes (sur sept) de cette expérience littéraire de Solvej Balle viennent de paraître.

Méfiance, lire Le volume du temps de Solvej Balle peut provoquer un basculement dans la folie. Il faut avoir les nerfs bien accrochés pour ne pas tomber dans un état autre, étrange, dangereux, en découvrant les circonvolutions effectuées jour après jour par l’esprit de Tara Selter, la narratrice. Son manuscrit, qui va s’étendre sur sept tomes et que Solvej Balle, autrice norvégienne a mis plus de 20 ans à finaliser, débute au jour #121. Cela fait 121 jours que Tara est bloquée dans le temps. 121 jours qu’elle se réveille le matin du 18 novembre. Elle se souvient des autres jours. Son entourage par contre, n’en garde jamais le moindre souvenir. Le 18 novembre, Tara est à Paris. Elle rentre d’un voyage d’affaires à Bordeaux (achat de livres anciens). Son mari est resté chez eux, un petit village du Nord de la France. Elle doit le rejoindre le 19. Mais cela fait 121 jours qu’elle attend ce 19 novembre. En vain.

Le thème de la boucle dans le temps, popularisée avec le film Le jour de la marmotte, n’a jamais été développé à ce point. Pas sur le plan science-fiction, mais uniquement sur les conséquences sur le quotidien du prisonnier. Tara détaille toutes ses interrogations, peurs, incertitudes. Comment elle prend conscience que ce 18 novembre infini n’est pas un mauvais rêve, ce qu’elle tente pour briser le cercle infernal. « Nos connaissances auraient dû nous préparer à affronter l’invraisemblable, se dit-elle, mais ce n’est manifestement pas le cas. Bien au contraire : nous le côtoyons sans être pris de vertige tous les matins. Au lieu d’avancer prudemment et avec un étonnement constant, nous nous comportons comme si tout allait de soi. L’étrangeté nous paraît normale ; le vertige ne nous saisit que lorsque le monde nous apparaît tel qu’il est : incohérent, imprévisible et absurde. »

Dans un premier temps elle décide de revenir chez elle, rejoindre Thomas dès le matin. Elle passe la journée avec lui, mais le lendemain, il revit le 18 sans se souvenir de la veille, ne comprend donc pas ce qu’elle fait là. Elle lui explique de nouveau. Explications qu’il oublie le lendemain. Elle insiste : « Je devais trouver des réponses, une explication, un moyen de m’en sortir. Si j’arrivais à percer les mécanismes du temps, je parviendrais peut-être à remettre la journée sur ses rails. » Au bout d’une cinquantaine de jours, Tara, abandonne et va se cacher dans la maison, vivre ces 18 novembre par procuration. Car Thomas semble de plus en plus déconcerté, inquiet. « J’étais réellement devenue folle. Mais il confondait la cause et l’effet. Je n’étais pas folle au point d’imaginer que j’avais vécu trois cent trente-neuf 18 novembre. Si je l’étais devenue, c’était parce que je les avais réellement vécus. »

Lassée de revivre cette journée au même endroit, avec la même météo et les mêmes gens, Tara décide de bouger, donnant encore plus d’ampleur à ce voyage dans l’espace, mais dans un temps limité. Le volume du temps est déstabilisant.

On ne peut s’empêcher au fil des pages de s’interroger sur notre propre façon d’appréhender le temps qui passe, les opportunités ratées, les désirs inassouvis, les envies toujours présentes mais remisées au fond de notre subconscient pas manque de volonté.

« Le volume du temps » (tomes 1 et 2), de Solvej Balle, Grasset, 252 et 288 pages, 18,90 et 19,90 €

mardi 22 août 2023

Rentrée Littéraire - Peintres enquêteurs de la Renaissance


Passé le 15 août, arrive, telle une déferlante, les premiers titres de la rentrée littéraire. Découvrez dès aujourd’hui dans votre librairie préférée ce roman très brillant de Laurent Binet sur le milieu des peintres florentins au XVIe siècle.

Loin de l’encyclopédie barbante, Perspective(s) (Grasset, 288 pages, 20,90 €) se présente sous forme d’un roman policier épistolaire. Tout débute par une lettre de Giorgio Vasari, peintre, architecte et conseiller du Duc de Florence, à Michel-Ange, exilé à Rome. Il lui demande de revenir pour l’aider dans l’enquête sur l’assassinat de Jacopo da Pontormo, retrouvé mort devant sa fresque un poignard planté dans le cœur. Circonstance aggravante, un portrait de la fille du Duc, nue, le sexe offert, est découvert près du cadavre. Une toile qui va servir aux opposants du Duc.

Un vrai roman, avec rebondissements, fausses pistes, courses-poursuites et actes de bravoure. Sans oublier une réflexion sur l’art et son évolution : « La perspective nous a donné la profondeur. Et la profondeur nous a ouvert les portes de l’infini » écrit Michel-Ange Déjà lauréat du Goncourt du premier roman en 2010, Laurent Binet, avec ses peintres enquêteurs, devrait faire partie des favoris pour le Goncourt 2023.

mardi 18 avril 2023

Littérature - « Vers la mère » ou le dernier voyage d’une famille colombienne

Une mère et son enfant descendent un fleuve en Colombie. Une ultime communion racontée par Lorena Salazar dans « Vers la mère », son premier et brillant roman.

Elle est blanche. Il est noir. Pourtant elle explique à tout le monde que c’est son fils. La narratrice de ce premier roman signé Lorena Salazar entreprend un dernier voyage avec son fils. Il y a quelques années, une femme, une amie, lui a confié ce bébé. Elle l’a élevé comme si c’était le fruit de ses entrailles. Mais aujourd’hui elle a pris sa décision et va rendre ce fils à sa véritable mère.

Pour cela elle doit quitter le petit village perdu dans la jungle colombienne et gagner la ville de Bellavista. Un seul chemin pour ce long périple de plusieurs jours, le fleuve Atrato. La narratrice va donc embarquer sur une pirogue d’une dizaine de places, le TER régional en quelque sorte, et faire confiance à la navigatrice pour la conduire à bon port malgré les pièges de la jungle et la violence des forces armées révolutionnaires.

Dans une langue poétique et foisonnante, la jeune romancière raconte par bribes l’histoire de cet enfant et de sa fausse mère. Elle fait intervenir les autres passagers, qui relatent leur propre vécu ou jugent cet embryon de famille dépareillée. On se laisse bercer par la descente sur les eaux limoneuses et poissonneuses de l’Atrato, autre personnage central du roman.

La vie y est exubérante : « Le soleil pique, les arbres rivalisent avec l’eau : ils veulent s’étendre, voler de l’espace au lit de l’Atrato. Un oiseau impose sa présence par des cris de plus en plus stridents. […] Dommage qu’on ne sache pas si un oiseau pleure ou chante. »

Et puis, plus on s’approche de la destination finale, la mère adoptive doute, se remémore ces années de communion avec le petit être. « Quand j’ai peur, je porte l’enfant dans mes bras, j’ai besoin de sentir son poids sur mon ventre. Je le porte pour solder la dette que j’ai envers lui, celle ne pas être sa mère. »

Le roman gagne en intensité, en douleur. Un texte court mais profond, loin de notre quotidien occidental, mais universel dans son schéma entre une mère et son enfant.

« Vers la mère » de Lorena Salazar, Grasset, 19,50 €

samedi 21 janvier 2023

Roman - Noire c’est noire

Roman coup de poing, de ces uppercuts qui cueillent l’adversaire par surprise et le laisse groggy de longues minutes, Assemblage de Natasha Brown prouve que les débats autour de la représentation des minorités dans tous les secteurs de la société ne sont pas spécifiques à la France. A Londres aussi les femmes noires ont toutes les peines à réussir dans un milieu masculin et blanc. 

Natasha Brown, qui a d’abord travaillé dans le secteur bancaire avant de devenir une des romancières les plus prometteuses de son pays, a sans doute puisé dans son vécu pour illustrer les obstacles rencontrés par son personnage principal. Il faut qu’elle soit parfaite. Et malgré tout elle éprouve de l’appréhension. « Chaque jour une nouvelle opportunité de merder. Chaque décision, chaque réunion, chaque rapport. Il n’y a pas de succès, seulement des échecs temporairement évités. » Une jeune femme qui vit le racisme au quotidien, même auprès de sa future belle-famille. Au point de se poser des questions sur la démarche de son petit-ami : « Je suis le genre de diversité qu’il faut. En retour, je lui offre une certaine crédibilité progressiste. J’efface en partie ses casseroles politiques de fils de bonne famille, de très bonne famille. » 

Mais plus qu’un brûlot pour la diversité, Assemblage est avant tout un constat sur la complexité du monde et la difficulté d’y trouver sa place. 

« Assemblage » de Natasha Brown, Grasset, 17 €

jeudi 25 août 2022

Roman - Hugo Boris débarque

L’entame d’un roman est toujours essentielle. Les 40 premières pages de Débarquer d’Hugo Boris sont un modèle du genre. Il parle pourtant d’un événement vu et revu depuis des décennies : le débarquement allié sur les plages de Normandie. Il parvient avec son style direct sans temps mort à plonger le lecteur au cœur de l’action, l’obligeant à lire ce passage en apnée, comme les protagonistes dont Andrew, jeune Américain tétanisé par l’enjeu. Le fracas, la mort, la peur, le désir font irruption dans les souvenirs honteux de ce vétéran que l’on retrouvera des années plus tard sur ces plages normandes, sorte de sanctuaire du courage.

De l’horreur aussi. Car une fois débarqué, rien ne se passe comme prévu pour Andrew. Il a l’impression que « chaque explosion lui est destinée, chaque tir le vise personnellement. Des morceaux de fer veulent pénétrer sa chair. Sa peur ne connaît plus de pause. […] Il rampe à reculons, se rejette lui-même à la mer, bat en retraite. »

Et finalement il « bascule sur le dos, fait le mort pour rester en vie, les narines palpitantes, les bras en croix, les oreilles immergées pour étouffer les cris. » Un très grand roman sur une autre forme de résilience.

« Débarquer » d’Hugo Boris, Grasset, 18,50 €

mardi 16 août 2022

Roman - Substitut paternel

Anne Goscinny ne semble s’être lancée dans l’écriture que pour tirer un trait sur le drame de la mort de son père, René Goscinny, le créateur d’Astérix et Obélix. Elle n’était qu’une fillette quand il a succombé en plein test d’effort chez un cardiologue. Depuis, la petite Anne est devenue une femme, mais a conservé des séquelles de cette absence.

En signant Romance, elle semble avoir enfin fait le tour de ce traumatisme. Un roman puissant, prenant, envoûtant et parfois angoissant. Jeanne, la narratrice, après des années à veiller sur son fils unique, décide de déménager, de couper les ponts avec ce jeune adulte. Elle emménage dans un appartement logé à l’étage d’une grande maison.
Elle est accueillie par Romance, la petite fille du propriétaire. Un médecin. Et Jeanne comprend que ce toubib c’est le chirurgien qui l’a soignée enfant et dont elle est tombée amoureuse, juste car il était devenu un père de substitution.
On explore dans ce roman à la limite du fantastique, les méandres de l’esprit humain, les impasses et aveuglements. Jeanne va se réveiller et Anne Goscinny passer à autre chose.

« Romance » d’Anne Goscinny, Grasset, 17,50 €

mercredi 13 juillet 2022

Roman - Un homme, trois femmes dans « Assemblées », premier roman de Clémentine Autain

Ce premier roman de Clémentine Autain laisse perplexe. La députée de gauche raconte de l’intérieur la vie de l’Assemblée nationale. Mais bizarrement, les trois femmes qu’elle met en scène sont toutes sous le charme d’un député de droite, mâle alpha de la politique française, macho assumé et grand prédateur de petite culotte. 

Si quelques passages du livre racontent comment certaines femmes se mobilisent pour faire changer le regard des hommes sur les femmes dans ce milieu très rétrograde, les trois héroïnes ressemblent plus à des caricatures de femmes enamourées comme on en croisait tant et tant dans les vieux romans à l’eau de rose.

Lila, brillante économiste, femme élevant seule son fils, devient une bête groupie dès qu’elle croise la route du député Antoine Polin. De même, Jeanne, assistante parlementaire d’un élu de gauche, se donne sans réserve de 5 à 7 à ce même Polin. Qui par ailleurs a une femme depuis 25 ans, Estelle, cocue mais si heureuse avec son homme de pouvoir qu’elle voit conquérir l’Élysée.

Parfois, Assemblées ressemble à du Marlène Schiappa…

« Assemblées » de Clémentine Autain, Grasset, 20 €

dimanche 27 février 2022

Revue littéraire - Comment lisez-vous ?


Le dernier numéro de la revue littéraire « La règle du jeu » porte sur la lecture. Des dizaines d’écrivains, intellectuels et politiques ont répondu à la question « Comment lisez-vous ». Une sorte de radiographie de la lecture des élites qui donne quelques indications quand on leur demande quel est le classique dans lequel ils n’ont jamais réussi à apprécier. 

Deux titres arrivent nettement en tête : Don Quichotte et le Ulysse de Joyce. Plusieurs candidats à la présidentielle sont sollicités, d’Emmanuel Macron à Valérie Pécresse. A noter qu’Anne Hidalgo apprécie beaucoup les poèmes d’Antonio Machado

La dernière question concerne les mauvais livres et le plaisir coupable, parfois de les apprécier. Réponse pleine de bon sens de David Foenkinos : « Certains des miens quand j’ai dû les relire. Pour la tendresse d’un certain passé. »

 


mercredi 5 janvier 2022

Rentrée littéraire d’hiver : L’amour chez les jeunes et… les vieux



Maladie la plus agréable qui soit, l’amour frappe sans discernement. Les jeunes filles de 13 ans comme les vieux messieurs de 60 ans. Ces deux romans de la rentrée d’hiver sont des témoignages. Des expériences aux deux extrêmes de la vie, la découverte de l’amour et des choses du sexe par une adolescente, le retour de flamme pour un homme de 60 ans. Dans les deux cas, la passion est dévorante.

Dans un collège privé de Beyrouth, des filles de 13 ans n’ont qu’une seule envie : goûter aux garçons. Dans son premier roman au titre si explicite, Le goût des garçons, Joy Majdalani raconte comment sa narratrice cherche la bonne amie, celle qui lui permettra d’en apprendre plus sur ces mystérieux garçons, leur sexe, leurs désirs. Elle en rêve et craint ne jamais pouvoir devenir une femme. « Des hommes, j’étais condamnée à ne glaner que des bribes, la compagnie circonstancielle et désintéressée d’oncles, de professeurs, de pères d’amies. Jamais je ne serais initiée à leurs mystères. » Pourtant elle va enfin trouver le Graal. Un premier baiser, quelques caresses puis le grand saut conté dans une langue vraie, crue et audacieuse. 



À l’opposé, dans Pars, oublie et sois heureuse de Pierre Mérot, c’est le récit d’un amour inespéré qui vient ensoleiller la vie de l’écrivain l’année de ses 60 ans. Sandy est professeur, comme lui. Il va lui écrire quotidiennement des emails de septembre 2019 à janvier 2021. Le roman ne contient que ces courts textes, pas les réponses hormis une lettre de rupture. La plupart du temps on devine ce qu’elle lui dit, comment deux êtres qui ont pourtant tout vécu peuvent redécouvrir l’enchantement de l’existence quand on tombe amoureux, les rendez-vous rares mais intenses et, malgré l’âge, les jeux coquins. « Heureusement qu’il y a ta photographie hors la loi le jour où l’on a soixante ans… Soixante ans, c’est-à-dire une âme enfantine dans un corps qui a marché si longuement. » 

Ce superbe réveil de la flamme du désir va finalement se révéler très destructeur. Un texte entre beauté de la passion, tristesse de l’éloignement et excitation des scènes érotiques.

« Le goût des garçons » de Joy Majdalani, Grasset, 16 € (en vente le 5 janvier)

« Pars, oublie et sois heureuse » de Pierre Mérot, Albin Michel, 18,90 € (en vente le 5 janvier)



dimanche 19 avril 2020

Roman – Adorable larbin


Elle est riche. Très riche. Il est distrayant. Très distrayant. Entre Delphine Campbell, héritière d’une fortune colossale et Chardin, son homme à tout faire, entre majordome et compagnon platonique, les rapports ne sont jamais simples. Pourtant ils ne peuvent plus vivre l’un sans l’autre. La première s’ennuie sans les reparties de Chardin dans ces dîners trop sérieux, le second ne pourrait jamais se permettre de vivre dans un tel luxe après sa carrière d’acteur raté et de metteur en scène jamais reconnu. Un couple qui ne cesse de se chamailler dans « L’homme des jours heureux », nouveau roman de Jean-Pierre Milovanoff sélectionné pour le prix Midi (lire dans notre supplément magazine du dimanche). 
Ce roman court et incisif est aussi une histoire d’amour impossible. Pas entre Chardin et Delphine, mais entre ce vieux beau de 66 ans, larbin de luxe de l’héritière, et la nièce de cette dernière, Gina, de presque 40 ans sa cadette. Chardin est persuadé que ce sera son dernier amour. Dès la première rencontre, un soir dans les couloirs de l’immense demeure, il est obligé de constater que « les yeux de cette femme le désarçonnent, et aussi sa voix, sa bouche, ses épaules, sa silhouette, sa vivacité, sa douceur, tout finalement ! ». Gina, tout juste séparée, cœur à prendre, qui saura trouver refuge dans les bras de cet homme certes très âgé, mais si attentionné. Il est vrai que Chardin sait se tenir dans le monde. C’est son capital le plus profitable. Même si parfois il se dégoûte. 
Comme quand il s’habille élégamment mais ne peut s’empêcher de se juger sévèrement en se regardant dans la glace : « Crapule, va ! Désœuvré qu’on entretient pour qu’il fasse son numéro ! Bouffon qui témoigne du prestige de sa maîtresse ! N’as-tu pas honte de te démener pour distraire des invités que tu méprises ! » Une lucidité qui ne passe pas la barrière du matériel. 
Oui Chardin est un larbin, un adorable larbin, mais il aime ce statut et l’auteur nous démontre que finalement, on est tous au service de quelqu’un. Lui au moins, a choisi une riche héritière. 

« L’homme des jours heureux » de Jean-Pierre Milovanoff, Grasset, 16 €


samedi 20 octobre 2018

Roman - Pascal Bruckner nous offre un cauchemar le temps d'une nuit ou d'une année

Si vos nuits sont déjà un peu agitées en raison de cauchemars récurrents et troublants, évitez ce roman de Pascal Bruckner. Ou au choix dévorez-le en une nuit blanche. Ainsi vous n’aurez pas de cauchemar, même si les mésaventures de Jézabel valent largement toutes les inventions paranoïaques de votre inconscient. Pascal Bruckner, dans une veine fantastique qu’il apprécie tant, renoue avec les dédales du temps.

En route pour le Canada afin de présenter à un ami de son père une montre particulière, Jézabel croit sa dernière heure arrivée lors d’une violente tempête. L’avion de ligne, chahuté, est détourné vers le Maine aux USA. De là, elle rejoint un hô- tel perdu dans les montagnes avant d’espérer prendre un bus pour le Canada quand les conditions météo le permettront. Un hôtel étrange, immense, silencieux et sinistre.

En rejoignant la chambre, elle croise pour une première rencontre avec les Insomniaques : « Au loin apparut, accoudé à la balustrade de l’entresol, un trio de vieux messieurs, debout à cette heure, un manchot, un bossu et un boiteux avec leurs cannes qui la fixaient sans mot dire. Ils sautillaient, vifs et agités, malgré leurs handicaps ». Une ambiance étrange, à la Shinning, qui ne l’empêche pas de sombrer dans le sommeil après 24 heures éprouvantes.



A son réveil, elle découvre qu’elle a dormi une année complète. Rêve ou réalité, jamais le lecteur ne sait où est la frontière. Un peu comme si le présent, le passé et l’avenir se mélangeaient allègrement dans un récit alambiqué. Avec Jézabel, on résiste pour ne pas sombrer dans la folie.

➤ « Un an et un jour » de Pascal Bruckner, Grasset, 18 €

➤ L’adaptation en BD de son roman « Les voleurs de beauté », prix Renaudot, vient de sortir aux éditions Glénat

vendredi 19 octobre 2018

Roman - Sur la trace de Federica Ber, la belle disparue



Qui était Federica Ber ? Qu’est-elle devenue ? Ces deux interrogations sont au centre du roman de Mark Greene. Le narrateur se souvient de cette belle Italienne qui lui a fait découvrir les toits de Paris quand il était jeune. 
Aujourd’hui elle est suspectée dans la mort d’un couple d’architectes découvert attachés au pied d’une muraille rocheuse des Dolomites. Entre ces récits distincts, l’auteur aurait pu signer un faux polar, avec rebondissements et coups de théâtre. Il a préféré jouer à fond la nostalgie. Les souvenirs de cet été magique. Puis la disparition de cette femme libre, visionnaire. Cela donne deux histoires d’amours incomplètes, inachevées. Marquées par le destin. Un roman fort et vertigineux.
➤ « Federica Ber » de Mark Greene, Grasset, 18 €

vendredi 8 juin 2018

Roman : Patrick Rambaud raconte son Mai-68


Membre de l’académie Goncourt, expert en romans historiques (essentiellement l’épopée napoléonienne) et chronique politique sarcastique, Patrick Rambaud a fusionné ses deux talents pour signer « Les aventures de Mai ». De Mai 68 évidemment.
Raconté comme un roman, au jour le jour, ce roman fidèle aux événements, montre les réactions de plusieurs protagonistes de l’époque. Parmi les « imaginaires », un groupe d’amis, souvent issus de la bonne bourgeoisie, étudiants et découvrant les joies de la révolte, du libertinage, des manifs et un peu moins des matraquages des CRS.
CRS qui ont eux aussi leur représentant dans l’histoire. Un certain Misson, peu enclin à recevoir des pavés sur le casque. « Misson aperçoit une femme en chemise de nuit sous la porte cochère entrouverte ; avec Pelley, il se précipite, ouvre la porte en grand d’un coup de talon, la femme aux yeux rouges valse contre le mur, Pelley se baisse pour la matraquer aux tibias, elle hurle, Misson lui cogne les épaules et le crâne ». Loin d’être une sympathique parenthèse, Mai-68 a parfois été d’une rare violence.
Ça aussi Patrick Rambaud le raconte, se mettant même en scène en racontant la frustration d’un des amis de la bande, éloigné de Paris pour cause de service militaire dans une base aérienne.
On s’enthousiasme avec les jeunes, on stresse avec les politiques, on regrette un peu le dénouement.
Mai a quand même laissé des traces. Une société plus libre et intelligente. Même si l’épilogue montre des « anciens combattants » totalement dépassés par l’évolution de notre société numérique digne du Big Brother de George Orwell.

 ➤ « Les aventures de Mai », Patrick Rambaud, Grasset, 18 €

jeudi 24 août 2017

Roman - "Minuit, Montmartre", le Paris rêvé de Julien Delmaire


Elle est noire, sauvage et belle comme un paysage d’Afrique. En 1909, la jeune Masseïda erre dans les rues de Paris. Dans le quartier de Montmartre. Si loin de sa terre natale. Mourant de faim, frigorifiée, elle ne devra son salut qu’à la rencontre avec un gros chat, le roi du quartier. Il va la conduire chez son maître. Du moins l’homme chez qui il daigne parfois passer les nuits. Théophile Alexandre Steinlein est un artiste peintre. Ce surdoué du fusain vivote en plaçant des dessins dans la presse humoristique. Il réalise aussi des tableaux de commandes. Mais ce qu’il aime c’est dessiner des chats, ses meilleurs amis. Il va faire une exception pour Masseïda.

Julien Delmaire, en racontant la vie de cet illustrateur mondialement connu pour avoir signé l’affiche du « Chat Noir », y ajoute une belle romance et une réflexion sur le déracinement et la différence. Être une femme, noire, indépendante dans ce Paris dévergondé mais encore plein de préjugés n’est pas de tout repos. Il utilise un style chatoyant et riche pour décrire la vie du peuple, ses rébellions et joies.

➤ « Minuit, Montmartre » de Julien Delmaire, Grasset, 18 € 

mardi 23 mai 2017

Roman : La fin des Ferrailleurs



Il existe des livres qui sont un peu plus qu’un assemblage de feuilles de papier remplies de mots. En les ouvrant, on a immédiatement l’impression non pas de pénétrer dans une histoire mais de plonger dans un monde. La saga des « Ferrailleurs » d’Edward Carey interpelle. Gros, il alterne chapitres courts, dialogues inventifs et dessins en noir et blanc. « La ville », troisième et dernier titre de la série, raconte comment les Ferrailleurs, lignée maudite, parviennent à étendre l’obscurité sur la ville de Londres. La capitale anglaise vit dans la peur. Des gens disparaissent, des objets se modifient : rien n’est plus comme avant.
Cela intrigue la jeune Eleanor, d’autant qu’elle voudrait savoir qui sont les nouveaux voisins. Elle va oser frapper chez les Ferrailleurs et croiser la route de Clod. Dernier de la lignée, il sera peut-être le sauveur de la ville. Du moins s’il parvient à échapper à la surveillance de son cousin Rippit. « Rippit le coasseur, le croasseur, l’éructeur, le brailleur qui s’égosillait sous mon nez, avec sa voix perçante, sa voix de porte qui grince, Rippit qui me crie dans les oreilles, s’infiltre dans mes pensées, dans mon esprit affligé, ses yeux jaunes fixés sur moi. Mon fidèle compagnon, mon cousin, mon crapaud de cousin. »
Un roman fantastique, dans tous les sens du terme.
➤ « La ville » (troisième et dernière partie de la saga des Ferrailleurs), d’Edward Carey, Grasset, 23 €

lundi 10 avril 2017

Roman : Mais qui a trucidé la jolie starlette dans le roman "VIP" de Laurent Chalumeau ?



Forcément, en refermant ce roman jubilatoire de Laurent Chalumeau, on se demande ce qui retourne du vrai et ce qui n’est que fiction pure et dure. Puis on se souvient qu’avant la première page du récit, il y a un avertissement vite parcouru et qui prend, une fois le livre refermé, toute sa signification. « Alors, personne ne le croira, mais tant pis : toute ressemblance avec des personnes vivantes ou ayant existé serait fortuite et involontaire. Surtout, franchement, elle serait assez déprimante. » Mais pourquoi ce serait si déprimant vous demandez-vous ? Impossible de vous donner le fin mot de l’histoire, il est des précisions qu’il v
aut mieux ne jamais savoir avant de lire un roman. Dans la vraie vie non plus d’ailleurs... L’entame de « VIP » (comme Very important people) a tout du polar. Dans un appartement luxueux du Paris bourgeois, deux cambrioleurs fouillent les tiroirs à la recherche des objets de valeur. Une jeune femme, quasi nue, sort de la salle de bain. Panique. Des deux côtés. Maîtrisée, elle n’a pas le temps de donner l’alerte et de prévenir son amant qui doit la rejoindre dans quelques minutes.
Jeune actrice, primée d’un césar du meilleur espoir, Anaïs Carvin est une habituée des pages people. Pourtant les deux malfrats mettent du temps à la reconnaître. Sans maquillage elle a une tout autre apparence. Mais reste très belle. Beaucoup plus que le plus haut de gamme de leur banlieue minable. Encore plus quand ils enlèvent la serviette de bain.
■ Scandale étouffé
La starlette se croit seule et abandonnée mais un témoin ne rate rien de la scène. Patrice Corso est paparazzi. Il a eu l’info que la jolie mais très volage Anaïs serait rejointe par son nouvel amant. Un autre people, du croustillant. Patrice, qui a déjà perdu nombre de procès contre la comédienne, y voit l’occasion de se venger. Et de vendre cher ces clichés exclusifs pris depuis l’appartement en travaux en face de celui d’Anaïs. Même quand ça dérape, il continue à photographier et filmer. Juste avant que le viol ne débute, une quatrième personne arrive dans la pièce.
Et là, Patrice n’en croit pas ses yeux. Il voulait du scoop, mais à ce point... Du très haut niveau. Mais comment exploiter l’événement quand la scène se transforme en carnage ? Faisons confiance à Patrice qui sait que « Dans la presse caniveau, mon petit pote, t’es dégourdi ou tu dures pas. »
15 minutes plus tard pourtant, Patrice s’enfuit, terrorisé, laissant quatre morts dans l’appartement, dont sa starlette. La suite du roman décrit comment ce scandale sera méticuleusement étouffé, malgré la perspicacité de policiers et l’opiniâtreté d’une juge d’instruction.
Une description minutieuse du travail d’enquête par un Laurent Chalumeau particulièrement au fait. Et quand de grands intérêts entrent en jeu, dictature africaine et ambitions politiques, les quatre morts de la scène première sont rejoints par quelques lampistes pour noyer le tout. Mais tout ça n’est que fiction. Du moins, on l’espère.
 ➤ «VIP» de Laurent Chalumeau, Grasset, 18,90 €


mardi 7 mars 2017

Roman : Petite déambulation républicaine de nuit

LES RÉPUBLICAINS. Anciens de sciences-po, un homme et une femme se souviennent de leurs excès et ambitions




Le titre est un peu trompeur. Le roman Les Républicains de Cécile Guilbert n’a rien à voir avec l’histoire très brève du parti politique qui depuis quelques semaines semble engagé « dans une course vers l’abîme » selon l’expression de Dominique de Villepin pour fustiger l’obstination d’un François Fillon, totalement discrédité mais candidat à la présidentielle jusqu’au bout. Il est beaucoup question de politique dans ce roman, mais de ses à-côtés, de ses coulisses. Et à droite justement.
La narratrice, qui se présente comme « La fille en noir » (tenue qu’arbore toujours Cécile Guilbert, essayiste de renom), croise au sortir d’une émission de Thierry Ardisson Guillaume Fronsac, longtemps conseiller de multiples ministres, recasé dans le privé comme banquier d’affaires. Ils se connaissent depuis de longues années. Ils étaient sur les bancs de Sciences-po en 1986. Cette fameuse promo qui comptait dans ses rangs pléthore de talents devenus, trente années plus tard des noms connus du grand public. D’Anne Roumanoff à Jean-François Copé en passant par David Pujadas, Alexandre Jardin ou Frédéric Beigbeder.
La fille en noir, en plus de ses essais savants, a prêté sa plume à des ministres ou joué les nègres. Fronsac a prolongé en passant par l’ENA, devenu un proche de Balladur il a joué les hommes de l’ombre, vivant au plus près les victoires, défaites et autres coups fourrés qui jalonnent la vie politique française. À l’époque de sciences-po, la fille en noir abusait des drogues et des fêtes. Fronsac, plus sérieux, avait déjà de l’ambition. Cela ne les a pas empêchés, un soir, de s’embrasser. Depuis plus rien. Ils ont suivi leurs carrières, leurs réussites, de loin sans jamais chercher à se revoir.
■ Le règne de l’ordre
Le roman raconte leur départ du studio d’enregistrement. Ils marchent ensemble, nonchalamment, dans ce Paris bourgeois, à se remémorer leur jeunesse, se racontant, comme pour mieux s’apprivoiser. Cela donne l’occasion à la romancière d’asséner quelques vérités sur un milieu qu’elle semble bien connaître. Sur les écrivains par exemple. Du moins ceux qui font tout pour être publié : « Mais le vrai ressort résidait bien sûr dans la vanité, cette poupée mécanique qui rend idiots les plus intelligents, ridicules les plus talentueux et résume à Paris toutes les passions ». Fronsac de son côté épingle « la vie de courtisan, de conseiller en particulier… Ce cloaque de petitesses arrangées, d’empressement ignobles, saturé de pièges et de manèges où tu ne te grandis pas sans te courber, où la souplesse le dispute à la bassesse et la jalousie à l’hypocrisie. »
Leur promenade nocturne les conduit devant la statue de Jeanne d’Arc. Ils vont boire un verre au Regina. Vont-ils prendre une chambre, reprendre leur flirt ? Pas évident car leur jeunesse est loin. L’ordre règne désormais dans leur vie « L’ordre qui est le jumeau de la mort quand le plaisir le déserte. L’ordre et sa tranquillité si violente qu’elle donne parfois envie de hurler. » Mais sont-ils encore capables de hurler ?
➤ « Les Républicains » de Cécile Guilbert. Grasset. 19 €

mercredi 4 janvier 2017

De choses et d'autres : Espèces de célébrités

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Une nouvelle espèce d’araignée découverte récemment en Inde a été nommée « Eriovixia gryffindori » en référence au mage Godric Gryffindor des romans de la saga Harry Potter. Le corps de cet insecte a la forme du fameux « choixpeau », un chapeau ensorcelé pour répartir les nouveaux élèves de Poudlard.
Ce n’est pas la première fois qu’une petite bestiole est baptisée en hommage à une célébrité. On apprend ainsi selon « Le carnet scientifique » (éditions Grasset) de Mathieu Vidard que les araignées, très nombreuses, ont déjà dans leurs rangs de nouvelles venues dont le nom très rock est tiré des patronymes de Bono, Lou Reed ou David Bowie. Plus étonnant ce scarabée, dont le nom est une référence à Arnold Schwarzenegger car « le fé- mur de ses pattes médianes, particulièrement développé, rappellerait les biceps de l’acteur ». Les guêpes ne sont pas en reste : leurs piqûres sont plus ou moins graves si elles sont de la famille de Pink Floyd, Muse, Metallica ou Elvis Presley.
Reste la plus étonnante des petites bêtes, la Norasaphus monroeae baptisée en référence à Marilyn Monroe. Sa tête a une forme de sablier qui ressemble à la silhouette de la star hollywoodienne. Dernière précision, le Norasaphus monroeae est un trilobite, soit un « arthropode marins fossile ayant vécu durant le Paléozoïque ». Franchement, beaucoup moins sexy que l’interprète de « Certains l’aiment chaud »...