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samedi 8 février 2025

BD - Partage du pouvoir au sommet de l'Etat


En France, depuis la Ve République imaginée par les Gaullistes pour leur chef, l’essentiel des pouvoirs sont concentrés entre les mains d’un seul homme, élu au suffrage universel. Ce président est le symbole du pouvoir. Un homme (pas de femme encore élue), qui comme aux USA, doit composer avec son épouse, la Première dame.

Tronchet, observateur sarcastique de la vie politique française, a imaginé une bascule du pouvoir vers dette épouse, souvent dans l’ombre, mais toujours omniprésente dans le quotidien du président. Un gros album de plus de 250 pages dessinées par Peyraud dans un style caricatural, mais pas trop.


Car si rien n’est vrai dans cette histoire, on devine cependant que quelques bribes de réalité ont été recyclées pour faire comprendre au lecteur que finalement, ce scénario assez abracadabrantesque pourrait tout à fait arriver. Ou aurait pu. Le président actuel, considéré par les progressistes comme un « vieux con de droite », se voit plutôt en « jeune con du centre ».

Ancien rugbyman, originaire du Sud-Ouest, il a profité d’un concours de circonstance (et de sa belle gueule) pour prendre l’Élysée. Mais à un an de l’élection présidentielle, ses conseillers sont inquiets. La réélection s’annonce mal, son ministre de l’Intérieur semble de plus en plus lorgner sur le poste. De plus, son ex-femme va sortir un livre sanglant sur leurs relations. Il faut tourner la page. Un communiquant imagine alors de lui trouver une nouvelle épouse, belle et célèbre. Un mannequin.

L’idylle est programmée pour débuter dans une soirée ou le président est apostrophé par une jeune actrice, militante de gauche pour les droits de l’Homme. Coup de foudre mutuel. Ce changement de première dame va bousculer la République. Une belle utopie, avec rendez-vous nocturnes secrets en scooter, faux scoops de la presse people et magouilles des adversaires.

De Hollande à Sarkozy en passant par l’actuel locataire de l’Élysée, tous peuvent se reconnaître dans cette synthèse des conséquences de l’amour sur le pouvoir. Et sur la force des femmes qui, si elles ne sont pas encore ouvertement au pouvoir, trouvent d’autres moyens beaucoup plus intelligents et efficaces pour le partager avec les hommes.
« Première dame », Glénat, 272 pages, 25 €

dimanche 19 janvier 2025

Pamphlet - La France déconstruite dans « Les lettres qataries »

Gilles Martin-Chauffier endosse les habits d’un diplomate qatari pour résumer, d’un point de vue radicalement différent du parisianisme, une année politique française assez folle.


L’exercice littéraire n’est pas nouveau mais a fait ses preuves. Rien de tel que le regard d’un étranger pour mieux analyser sa propre société. Depuis les Lettres persannes, plusieurs intellectuels ont tenté de confronter la civilisation française à certaines de ses contradictions en utilisant un regard différent.

Gilles Martin-Chauffier, sans renouveler le genre, propose une réflexion d’actualité sur l’année politique française écoulée. Pour tenter de décrypter ces soubresauts, il se glisse dans la peau de Hassan, diplomate qatari en poste à Paris, racontant chaque mois à son frère resté au pays, ses découvertes de la France profonde ou des mœurs parisiano-parisiennes.

Quand il se déplace en province (Landes, Savoie), c’est assez bien vu. La France des terroirs n’a que peu changé et les défauts d’hier sont toujours aussi présents. Par contre, quand il s’agit de politique, on s’étonne que cet Hassan ait tant de critiques contre le président Macron ou François Hollande, et très peu contre Marine Le Pen. Il est sans pitié pour le dernier président socialiste : « qui ne restera dans l’Histoire que pour ses cinq ans de sieste à l’Élysée ». Il a tendance à oublier un peu vite que durant ce quinquennat, le terrorisme islamiste a violemment frappé et endeuillé le pays (Charlie, Bataclan, Nice) et que la réaction de la présidence a été à la hauteur. Que le président Hollande a été le premier à couper les ponts avec Poutine (alors que Sarkozy…) ou tout fait pour faire tomber Assad alors que d’autres députés allaient au contraire se pavaner à Damas.

Il est facile de déconstruire la vieille gloire de la France, reste que si elles avaient été moins partisanes, ces Lettres qataries auraient pu rester dans les mémoires. Raté.

« Les lettres qataries » de Gilles Martin-Chauffier, Albin Michel, 224 pages, 19,90 € (parution le 22 janvier)

dimanche 8 octobre 2023

BD - Gauchistes manipulés en prévision du "Grand soir"


Ceux qui trouvent les députés de La France Insoumise un peu trop extrémistes devraient réviser leur histoire de France contemporaine. Notamment les années 70 et 80, quand l’extrême gauche ne siégeait pas au Parlement mais battait le pavé, attaquait les banques et enlevait les symboles du grand capital.

En suivant le parcours militant de trois jeunes militants de la Gauche Prolétarienne, Philippe Richelle et Pierre Wachs (scénario et dessin) redonnent vie à cette période où les idéaux et le désir du Grand Soir (la révolution ouvrière triomphe comme en Chine populaire) ont donné l’envie à certains d’utiliser la violence.


On apprend surtout dans ce roman graphique en noir et blanc que ces idéalistes ont beaucoup été manipulés par la police gaulliste et les renseignements généraux. Certaines actions ont directement été fomentées dans les cabinets ministériels, pour affaiblir le Parti communiste trop proche du pouvoir puis discréditer ces mouvements qui prenaient un peu trop d’ampleur dans les couches populaires.

Au final, si certains militants ont abandonné leurs idéaux et ont simplement profité d’une vie simple de gentils bourgeois, d’autres ont franchi la ligne jaune et multiplié les actions spectaculaires, basculant dans le terrorisme pur et dur d’Action Directe. Une BD très documentée (comme toujours avec Philippe Richelle), au style graphique épuré pour mieux faire passer cette ambiance un peu vintage du siècle dernier.

« Le grand soir », Glénat, 200 pages, 25 €

jeudi 9 mars 2023

De choses et d’autres - Faux abonnés, vrai symbole

Le déclenchement du 49.3 pour faire passer la réforme des retraites a provoqué une nouvelle crispation sur les bancs de l’Assemblée nationale. Pourtant, il y a encore des Français qui s’amusent d’une situation politique que l’on pourrait qualifier de « compliquée » en parodiant les statuts amoureux de Facebook.

C’est notamment par l’entremise des réseaux sociaux que des plaisantins ont tenté de dédramatiser la situation en se moquant, gentiment, de la Première ministre. Un abonné de Twitter connu sous le pseudo de « EstChauve », constatant qu’Elisabeth Borne n’avait que 12 300 abonnés sur son compte Instagram, il a lancé un défi aux internautes : « Si ce tweet atteint 50likes, j’envoie 27k faux abonnés à Borne pour qu’elle ait exactement 49.3 k abonnés. » Quelques heures plus tard, le profil de la Première ministre affichait un très esthétique 49.3 juste à côté de son nom.

La preuve que sur le net les nombres d’abonnés ou de clics sont souvent trafiqués. Si « EstChauve » rit encore de sa bête blague qui ne lui aurait coûté que 10 euros en achat de faux comptes, chez les détracteurs de la réforme des retraites, ce 49.3 est une petite vengeance.

Mais temporaire. Les vigies du net ont remarqué que le nombre d’abonnés au compte d’Elisabeth Borne baissait sensiblement d’heure en heure. Mais moins vite qu’il n’avait engraissé. Certains ont spéculé sur la création d’une cellule de crise à Matignon.

Des petites mains chargées de nettoyer le compte de la patronne. Le boulot est fastidieux. Mardi, à 17 h 30, il y avait encore 24 200 abonnés.

Et pas de chance, quand ils en auront terminé, il leur faudra s’occuper du compte d’Olivier Dussopt. Lui aussi, mardi, affichait 49.3 k abonnés sur Instagram.

Billet paru le mercredi 22 mars 2023

mardi 21 février 2023

De choses et d’autres - Retour à l’envoyeur

Chanté par Dutronc en son temps, l’Opportuniste est toujours tendance au XXIe siècle. Ils sont de plus en plus nombreux à renier leurs premières convictions pour s’assurer un peu de pouvoir ou un ministère. La recomposition politique imposée par la victoire d’Emmanuel Macron a multiplié ces opportunistes.

Dans les rangs du parti présidentiel, on trouve quelques nouvelles têtes mais surtout beaucoup d’anciens ayant retourné leur veste. De droite comme Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin, ou de gauche à l’image d’Olivier Véran ou Olivier Dussopt.

Ce dernier, en première ligne avec la réforme des retraites, a cruellement été mis devant ses reniements lors des questions d’actualité à l’Assemblée nationale. Inaki Echaniz, jeune député de gauche des Pyrénées-Atlantiques, a interrogé le ministre du Travail sur cette réforme rejetée par une majorité de Français selon tous les sondages. « Allez-vous réellement prendre en compte les propositions des différents partenaires sociaux ou imposer une réforme déjà décidée par l’Élysée ? » a interrogé le député d’opposition. Une intervention solennelle, avec des phrases fortes contre le passage en force du gouvernement.

Le ministre s’est justifié, comme toujours, en expliquant que la réforme était nécessaire pour l’équilibre financier du système par répartition. Un ministre qui a totalement oublié que cette question, mot pour mot, c’est lui qui l’avait écrite puis prononcée le 4 mai 2010 à destination d’Éric Woerth, ministre du Travail de Sarkozy et porteur d’une première réforme des retraites.

Un retour à l’envoyeur qui fait mouche dans cette démonstration implacable de retournement de veste.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le vendredi 10 février 2023

vendredi 17 février 2023

De choses et d’autres - Accélération de l’actualité

La semaine qui vient de s’écouler est un exemple pour les écoles de journalisme. L’actualité est souvent conditionnée par un agenda prévisionnel et incontournable. Et puis l’inattendu bouscule tout.

Depuis la quasi fin de la pandémie, tout semblait être revenu à la normale. En dehors de la réforme des retraites et des suites de la guerre en Ukraine, rien ne semblait pouvoir perturber les sujets traités. Même la Saint-Valentin avait une petite chance de se tailler une jolie place dans les gazettes.

Mais patatras, tout change sur des impondérables. Alors que les députés insoumis semblent maîtres du temps et de l’opinion à l’Assemblée, mettant en difficulté un gouvernement en manque de popularité, il suffit d’une photo d’un certain Thomas Portes, élu LFI, pour que tout soit inversé. Il pose fièrement, tel un chasseur africain, le pied sur un ballon à l’effigie du ministre du Travail.

Ce dernier, de « super vilain » qui va pourrir la fin de vie de millions de Français se transforme en victime qu’on ne peut que plaindre… Certains élus à gauche regrettent cette propension à se tirer des balles dans le pied (l’image est doublement explicite et justifiée).

Tempête à l’Assemblée. On ne parle plus de la retraite. Ça crie, s’invective et le RN ricane. Le débat de fond disparaît totalement.

Jusqu’à ce fait divers horrible sur une route de la région parisienne. Une collision frontale, cinq blessés, un bébé mort. Comme un des conducteurs (celui qui a quitté sa voie de circulation) est connu et contrôlé positif à la cocaïne, c’est l’hallali. On ne parle plus que des dérives de Pierre Palmade, l’amuseur qui a cessé de faire rire. Un gros titre en chasse un autre. L’actualité s’accélère et redevient incontrôlable.

Si la tendance se confirme selon la classique loi des séries, je redoute le missile nucléaire lancé par inadvertance mardi ou la mort violente d’un grand de ce monde jeudi.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le lundi 13 février 2023

mercredi 7 septembre 2022

De choses et d’autres - Pas la même équipe

Nouvelle polémique autour du ballon rond. Pour une fois, les frasques des millionnaires du foot ou les dérives sociales et climaticides de la coupe du monde au Qatar n’y sont pour rien.

C’est du foot plaisir qui pose problème. Cette envie qu’on a tous, un jour ou l’autre, de jouer une partie cool, sans pression, juste pour le plaisir de courir un peu, de faire des passes et, si possible, de marquer.


Le problème est de savoir si on peut jouer avec n’importe qui, même son pire ennemi, ce contre quoi on lutte pied à pied au quotidien. Le cas de conscience s’est posé aux députés de gauche, quand ils ont appris qu’ils devraient faire équipe et donc porter le même maillot que des élus du Rassemblement national. Logiquement, ils ont refusé.

Hors de question d’offrir de belles images de fraternité, de joie et de convivialité avec ceux qui, il ne faut jamais l’oublier, ont apporté dans l’hémicycle leurs idées d’exclusion, de préférence nationale et de stigmatisation des étrangers.

Car un député Rassemblement national, même en short, reste un représentant du parti politique français directement issu d’une formation au passé sulfureux, aux dirigeants maintes fois condamnés pour racisme ou révisionnisme. Jouer au foot avec eux, comme si de rien n’était, ce n’est qu’une nouvelle façon de dédiaboliser la formation politique d’extrême droite.

Et ceux qui, aujourd’hui, crient à la faute politique d’une gauche intransigeante et trop radicale devront s’en souvenir, dans quelques années, quand ils passeront place Pierre Sergent pour se rendre au stade Jean-Marie Le Pen, juste à côté du square Pétain.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le vendredi 30 septembre 2022

mercredi 13 juillet 2022

Roman - Un homme, trois femmes dans « Assemblées », premier roman de Clémentine Autain

Ce premier roman de Clémentine Autain laisse perplexe. La députée de gauche raconte de l’intérieur la vie de l’Assemblée nationale. Mais bizarrement, les trois femmes qu’elle met en scène sont toutes sous le charme d’un député de droite, mâle alpha de la politique française, macho assumé et grand prédateur de petite culotte. 

Si quelques passages du livre racontent comment certaines femmes se mobilisent pour faire changer le regard des hommes sur les femmes dans ce milieu très rétrograde, les trois héroïnes ressemblent plus à des caricatures de femmes enamourées comme on en croisait tant et tant dans les vieux romans à l’eau de rose.

Lila, brillante économiste, femme élevant seule son fils, devient une bête groupie dès qu’elle croise la route du député Antoine Polin. De même, Jeanne, assistante parlementaire d’un élu de gauche, se donne sans réserve de 5 à 7 à ce même Polin. Qui par ailleurs a une femme depuis 25 ans, Estelle, cocue mais si heureuse avec son homme de pouvoir qu’elle voit conquérir l’Élysée.

Parfois, Assemblées ressemble à du Marlène Schiappa…

« Assemblées » de Clémentine Autain, Grasset, 20 €

mercredi 30 mars 2022

Cinéma - “Le monde d’hier” face à la politique de demain

La présidente Léa Drucker. Photo Pyramide Films

À moins de deux semaines du premier tour de la présidentielle, Le monde d’hier, film politique de Diastème, fait froid dans le dos. Dans cette France imaginaire, l’Élysée est occupé, depuis 5 ans, par Isabelle de Raincy (Léa Drucker). Elle a décidé de ne pas se représenter. Officiellement, pour s’occuper de sa fille ado. En réalité, car elle est gravement malade et ne pourrait pas achever son second mandat. A quelques jours du second tour, entre le représentant de son parti et le candidat de l’extrême droite, son directeur de cabinet (Denis Podalydès), lui apprend qu’une vidéo compromettante allait annihiler toute chance de l’emporter pour le candidat républicain. Il faut, dans l’urgence, trouver une solution pour éviter que le pays ne tombe dans les mains d’un populiste. D’autant qu’au même moment un attentat terroriste à l’étranger provoque la mort de plusieurs Français et met la campagne entre parenthèse.

Présenté, en première mondiale, au festival international du film politique de Carcassonne, en janvier dernier, Le monde d’hier aborde, de façon très frontale, le problème de la montée des extrémismes dans une république.  Pour le réalisateur, le danger est très présent, aux portes du pouvoir. Il a bénéficié, pour écrire son scénario, des conseils avisés de Fabrice Lhomme et Gérard Davet, journalistes qui connaissent parfaitement les rouages de l’État. Le film, toujours très sombre, comme dans une nuit qui risque de s’abattre sur tout le pays, explique comment les politiques, parfois, doivent mentir, se renier, mentir et même trancher dans le vif pour éviter le pire. Une démonstration qui fait un peu froid dans le dos.

Film français de Diastème avec Léa Drucker, Denis Podalydès, Alban Lenoir




jeudi 17 mars 2022

BD - Élysée blues


Portraits croisés de Nicolas Sarkozy et François Hollande dans cette « Obsession du pouvoir », récit minutieux des journalistes d’investigation Gérard Davet et Frédéric Lhomme. Ces 120 pages, aussi passionnantes qu’un thriller, sont illustrées par Pierre Van Hove. Entre le président hyperactif et le président normal, la détestation aura toujours été un moteur supplémentaire pour arriver au sommet de l’État. 


Les deux journalistes, tout en se mettant en scène dans leur parcours jalonné de scoops, racontent aussi en creux comment un petit jeune, croisé à l’Élysée, a joué finement. Résultat, Emmanuel Macron, en route pour un second mandat, a mis au placard ces deux politiciens qui n’ont toujours pas compris comment ils se sont retrouvés sur la touche.

« L’obsession du pouvoir », Delcourt, 17,95 €

mercredi 15 mars 2017

De choses et d'autres : France 2, télé frileuse


Ça ne rigole plus sur France 2. Plus du tout même pour Mathieu Madénian et Thomas VDB. Les deux compères, présents depuis octobre dans la défunte émission de fin d’après-midi AcTualiTy, devaient continuer leur programme court tous les soirs après le journal télévisé. Une exposition maximale pour une pastille humoristique très appréciée sur internet. Et puis patatras. Au dernier moment, la direction décide de les déprogrammer. Et quand je dis au dernier moment, c’est véritablement dans l’urgence car la décision a été prise deux heures avant la première diffusion, directement par Delphine Ernotte, la présidente de France Télé- vision.
Les deux copains ne se démontent pas et publient un sketch sur Twitter, dans l’esprit de ce qu’ils font habituellement. Ils s’y étonnent que l’argument principal de leur éviction serait que la direction ignorait qu’ils parlent politique et qu’en cette période de campagne électorale, mieux vaut ne pas prendre le risque de se fâcher avec un candidat. Surtout celui ou celle qui pourrait dans six semaines se retrouver à l’Elysée, serais-je tenté d’ajouter.
À se poser des questions sur le management de la chaîne. Car la politique, Madénian et Thomas VDB l’abordent deux fois sur trois dans les 120 messages déjà diffusés à l’antenne, sans le moindre problème jusqu’à présent. Réponse sèche sur Twitter de la PDG (même si elle est agrémentée d’un smiley clin d’œil) : « Je vous dois la vérité : vous ne me faites pas rire... » Peut-être préfère-t-elle Jean Roucas et le Bébête Show ? 

mardi 13 décembre 2016

De choses et d'autres : Questionnement final

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Si Marchais n’a pas eu sa peau et ne l’a jamais fait taire, Bruno Le Maire a osé se rebeller lors du 3e débat de la primaire de la droite. Une remise en place sèche et nette qui n’est pas passée inaperçue. Finalement ce sont les audiences qui auront eu raison du marathonien de l’interview politique, de l’insubmersible journaliste Jean-Pierre Elkabbach.
A 79 ans et après plus d’un demi-siècle de présence quasi continue à la radio ou la télévision, le champion de l’analyse de la Ve république n’officiera plus en direct le matin sur Europe 1 dès le mois prochain. Les mauvais résultats de la matinale nécessitent une réforme. Il est le premier à en faire les frais. Une mise au placard, pour beaucoup d’observateurs, d’un homme qui n’a pas su prendre la mesure du renouvellement politique de ces derniers mois. Mais attention, il n’a pas encore dit son dernier mot et restera à l’antenne chaque samedi et dimanche, à 8 h 20, toujours dans sa discipline favorite : l’interview politique.
Régulièrement moqué par Nicolas Canteloup dans sa Revue de Presque pour la doudoune qu’il quittait rarement, Jean-Pierre Elkabbach n’appréciait pas les allusions de l’humoriste à propos de ses séjours réguliers dans un palace au Maroc. Il aura désormais encore plus de temps pour aller se ressourcer dans cette Afrique du Nord qu’il n’a jamais oubliée (il est né à Oran) et qui reste encore très présente dans son cœur. 

mardi 15 novembre 2016

De choses et d'autres : Quand Alain Juppé manie l’ironie après sa sortie sur le Prisunic

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Dimanche, invité sur France 3, Alain Juppé a commis une bourde énorme, colossale, quasiment éliminatoire dans la course à la présidence tant elle est révélatrice de son incompétence. Pour parler du revenu universel il ose cette comparaison : « Est-ce que tout le monde va le toucher, de madame Bettencourt jusqu’à la vendeuse de Prisunic ? » Oui, vous avez bien lu : Prisunic ! Immédiatement les gardiens de la modernité s’offusquent. Quel homme politique prétendant devenir président cite des magasins qui n’existent plus depuis 15 ans ? Totalement hors sol. Car oui, sur les réseaux sociaux, le débat se résume à des détails de cet acabit (cf les chocolatines).
Le maire de Bordeaux, si souvent brocardé pour son grand âge et son sérieux de croque-mort réplique en maniant une ironie digne d’un maître es communication. Hier matin sur RTL, après avoir admis qu’il ne se rend plus au Prisunic mais au Monoprix faire ses courses, il se lance dans un véritable sketch pince-sans-rire : « Je bats ma coulpe. J’ai fait une énorme connerie. C’est épouvantable. Ça disqualifie ma candidature à la présidence de la République, je le reconnais volontiers. »
Se moquer des moqueurs, quelle jolie réaction. Car à la fin de son intervention il en rajoute une couche : « Quand on est maire depuis vingt ans, on sait ce que c’est que - pardon, à nouveau, les supérettes de proximité. Mais c’est peut-être pas comme ça que ça s’appelle... » 

samedi 12 novembre 2016

De choses et d'autres : Précis de « gentillesses » politiques

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Le capitaine Haddock aurait fait un excellent homme politique. Du moins dans sa propension à insulter à tout-va à l’aide de jurons très imagés.
L’insulte en politique compte une longue histoire racontée avec force exemples édifiants par Bruno Fuligni dans un dictionnaire dont la nouvelle édition, « Spécial présidentielle 2017 », vient rafraîchir les mémoires. On ira avec délectation vers les entrées des possibles présidentiables comme Nicolas Sarkozy (« Pas méchant mais pas d’allure. En fait il est bien plus fade qu’on ne le croit » Ségolène Royal) ou Alain Juppé (« C’est Fabius en pire. Ce dernier avait un soupçon de sensibilité, l’autre je ne le pense pas » Nicolas Sarkozy).
Plus loin dans le temps, député puis sénateur des Pyrénées-Orientales, Jules Pams faisait les frais de la verve de Clemenceau : « Pams, ce n’est pas un nom, c’est un bruit ». On notera d’ailleurs qu’au début du XXe siècle, les insultes étaient très virulentes. De même le dénigrement antisémite n’était pas une légende, pour preuve les propos de Léon Daudet sur Léon Blum ou de Charles Maurras sur Abraham Schrameck, particulièrement nauséabonds.
➤ « Petit dictionnaire des injures politiques », L’Editeur, 19 €

mardi 27 septembre 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Votes primaires

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Pour la première fois de son histoire, la droite française se lance dans des primaires pour désigner son candidat à la présidentielle. De Gaulle doit bien ricaner dans sa tombe. Preuve que les idées de démocratie participative ne cessent de progresser, les chantres de l'homme providentiel se tournent aux aussi vers une désignation plus transparente.
Avec pas mal de risques. De scission dans un premier temps. On ne s'affronte pas durant deux mois pour se rabibocher trois jours plus tard en ayant oublié toutes les vacheries balancées en public. Si Juppé l'emporte, que vont faire les soutiens de Sarkozy, beaucoup plus nombreux que ceux du maire de Bordeaux ?
A l'inverse, Juppé battu osera-t-il se rallier au panache du maire de Pau et monarque du Béarn ? Autre difficulté en vue, la validité des résultats. Pas à cause de procurations douteuses (elles sont tout simplement interdites) mais par la volonté affichée de militants de gauche d'aller voter, juste pour faire barrage à l'ancien président. Il leur en coûtera deux euros, mais ils estiment que c'est le prix à payer pour éviter le retour de Nicolas Sarkozy, encore plus détesté à gauche depuis qu'il marche ouvertement sur les plate-bandes du Front national.
Résultats contestables aussi avec les votes probables de certains soutiens de François Hollande beaucoup plus machiavéliques. Eux, au contraire, vont se déplacer pour aider Nicolas Sarkozy à l'emporter, adversaire le plus à la portée de l'actuel président. Un sacré micmac pour désigner celui que tous les sondages donnent comme futur président de la République.

mercredi 19 novembre 2014

BD : La fin de la prohibition



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Ceux qui pensent lire un roman graphique copieux sur la fin de la prohibition de l'alcool aux USA dans les années 30 en seront pour leur frais. « Legal » de Cédric Gouverneur (scénariste) et Amazing Ameziane (scénario et dessin) est en fait un ouvrage de politique fiction. Les deux auteurs imaginent comment la légalisation du cannabis en France pourrait radicalement transformer notre société. Un nouvel accident vient endeuiller la ville de Nanterre. Après de multiples règlements de comptes entre bandes rivales pour la maitrise du trafic de drogue, c'est un go-fast qui est à l'origine d'une collision. En percutant un bus scolaire, des dizaines de jeunes meurent en victimes collatérales de cette course sans fin à l'approvisionnement. Le maire de gauche, soutenu par l'Élysée, tente une expérience de légalisation du cannabis dans sa commune pour mettre fin au trafic. La BD alterne entre plongée dans les dédales du grand banditisme mondial et les arcanes de la politique locale. C'est parfois très documenté mais aussi passionnant car l'intrigue repose sur le parcours de trois « héros » : une jeune conseillère en communication du maire, un dealer un peu révolutionnaire et un ex-tautard prêt à tout pour s'en sortir et ne pas plonger. Étonnant, mais en refermant le bouquin on se surprend à l'interroger « Pourquoi pas ? »
« Legal », Casterman, 22 €



mercredi 24 septembre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : associations hétéroclites

alcool, livre, politique, film, cinéma
Au gré de mes pérégrinations sur le net, je tombe sur ce blog assez génial associant livres et alcools. Un lecteur averti publie une photo pour chaque livre lu. Par exemple, le remarquable roman "Ecrits fantômes" de David Mitchell (chez Points) est à savourer avec le goût d'une Torra, bière corse parfumée à l'arbouse. Certains livres vous percutent à tel point qu'ils ne nécessitent pas d'alcool. "La conjuration des imbéciles", chef d'œuvre de John Kennedy Toole, ne supporte que du jus de clémentine.
Ces idées d'associations sont déclinables à l'infini. Il suffit de choisir deux catégories suffisamment riches pour s'ouvrir de nouveaux horizons. Par exemple, cinéma et politique, un film et un politicien. Les choix pour François Hollande : "Les parapluies de Cherbourg" ou le guilleret "Chantons sous la pluie". Les racines ibériques de Manuel Valls le destinent naturellement à "Matador" de Pedro Aldomovar.
Dans l'opposition, vu la conjoncture, Nicolas Sarkozy me fait immédiatement penser, retour oblige, à ce film français des années 80 avec Jerry Lewis en vedette : "Par où t'es rentré, on t'a pas vu sortir ?". Alain Juppé s'accommoderait bien d'un film avec Schwarzenegger. Pas pour leurs musculatures, assez peu comparables, mais pour le côté "Je suis une star, terminés les seconds rôles".
Cécile Duflot, tant par son apparence que son caractère, ferait une remarquable "Hulk" française. Mais le mieux loti reste DSK. Il a droit à son propre film inspiré de ses démêlés judiciaires
En bonus, le bêtisier du film de Philippe Clair :

samedi 10 mai 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Démocratie extensive à l'épreuve des Européennes

Ces élections européennes s'annoncent sous les meilleurs auspices ! Pas au niveau de la participation ni de l'intérêt des électeurs (malheureusement) mais à celui de la diversité des listes en lice. Si aux municipales, je me plaignais de ne pas avoir de choix (une seule liste en course, celle du maire sortant réélu avec 100 % des voix...), cette fois il y en a pléthore. 25 listes dans la circonscription du Sud-Ouest. En Ile-de-France, ils font mieux avec 32 étiquettes.
En plus des partis classiques, de gauche à droite, on trouve quelques "perles", de celles qui font la joie et le bonheur des gloseurs de choses et d'autres dans mon genre. Certains candidats s'affichent ouvertement hors normes comme le "Parti faire un tour" (le Pffft !) ou la liste "Cannabis sans frontières".
Plus près de chez nous, que peut donc bien proposer le "Programme libertaire pour une Europe exemplaire contre le sexisme et la précarité" ? Réponse dans sa profession de foi : "Nous ne violons pas", "Les faibles nous protégeons"... Sans oublier l'essentiel "Nous ne tuons pas". Au rang des aberrations, saluons les Royalistes et les partisans du vote blanc. Les premiers proclament un slogan très soixante-huitard : "Ils vous promettent la lune, exigez le soleil". Les seconds ne craignent pas la contradiction : pour soutenir le vote blanc, ils impriment leurs propres bulletins...
Plus exactement, c'est vous qui les imprimez depuis leur site internet, de même que toutes ces petites listes qui ont rarement les moyens de financer leur campagne. Mais si elles passent les 3 %, ce sont elles qui seront remboursées !

mardi 11 mars 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Politique, nom féminin

La parité dans les élections, parfait. Reste que cela ne changera pas la mentalité des sexistes. Et comme par hasard, c'est parmi les élus que cette parité, nécessaire pour permettre enfin aux femmes d'accéder au pouvoir, passe le moins.
Pour les sceptiques, ceux qui sont persuadés d'une cabale menée par les féministes toujours promptes à jouer les victimes d'un système machiste, un site internet permet de prendre la juste mesure de la misogynie ambiante. Intitulé "Et sinon, je fais de la politique", il recense, à l'initiative de Karima Delli, députée européenne "plusieurs remarques, réflexions, ou autres 'blagues'. Anodines pour les uns, légères pour les autres, elles s'avèrent simplement sexistes, machistes et parfois insultantes."
Petit florilège. A la fin d'une réunion tardive : "Alors maintenant, tu vas rentrer chez toi, faire des coquillettes au gruyère à ton mari ?" Au cours d'une réunion publique : "Je vote pour ton candidat si tu me montres tes seins." Dans une rencontre entre élus : "T'as été élue grâce à la parité ou une promotion canapé ?" Enfin cette appréciation : "Elle bosse bien, elle est redoutable, et en plus elle est jolie…" Franchement, à la place des femmes politiques qui prennent ça avec humour (ce qui prouve une fois encore leur intelligence), j'aurais répliqué, dans l'ordre : "Tu sais faire cuire des coquillettes, toi ?" "Mes seins, eux, ne font pas de politique" "Et toi, sur le quota beauf ou débile ?" "Tout le contraire de toi qui est fainéant, mou et particulièrement repoussant."
J'en viens à regretter le panachage aux municipales. J'aurais rayé avec plaisir un nom sur deux. Les hommes, évidemment...

Chronique "De choses et d'autres" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant. 

lundi 27 janvier 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - François et Valérie, le plaquage à retardement

Larguée, abandonnée, plaquée… répudiée osent les plus vindicatifs. Game over pour Valérie Trierweiler éjectée du palais de l'Elysée par son locataire jusqu'en 2017, élu par le peuple, lui. François Hollande, en plus d'être un président normal, se retrouve également célibataire (officiellement du moins), un "coeur à prendre" selon l'expression galvaudée dans les productions Harlequin.
Il devient aussi le premier président à rompre par dépêche AFP interposée. Certains goujats se contentent d'un post-it sur la porte du frigo "Tu cuisines mal, je te quitte", d'autres le font par SMS "Je t'M plus, adieu" ou pire dans un statut Facebook en précisant à leurs amies qu'ils viennent de passer de "en couple" à "célibataire". François Hollande, depuis pas mal de temps se rangeait dans la catégorie "situation amoureuse : c'est compliqué".
Enfin, s'il avait utilisé son compte Facebook comme un Français normal. Mais il a voulu faire comme si de rien n'était. Closer s'est chargé de dévoiler le pot aux roses. Quinze jours après, acculé, il rompt. Un plaquage à retardement dans toute sa splendeur.
Déjà très bas dans les sondages, il ne devrait pas remonter dans l'estime des Français. Encore moins des Françaises. Certes, il assume la rupture, mais il n'y a pas mis les formes. Résultat, Valérie Trierweiler, qui a longtemps eu l'image peu glorieuse de la maîtresse voleuse du mec de Ségolène Royal, apparaît désormais comme une victime, délaissée pour une plus jeune.
D'ici à ce qu'elle s'engage en politique…