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dimanche 23 avril 2023

De choses et d’autres - Retraite, climat, même combat


Vous l’avez certainement entendu au détour d’une publication facebook ou sur Twitter. Même les grandes chaînes ont passé des extraits du tube du printemps. Une chanson improbable, que j’ai découverte avec stupéfaction en regardant les dernières nouvelles concernant les mobilisations populaires contre la réforme des retraites.

Entre deux charges de policiers un tantinet énervés et une déclaration fracassante de Laurent Berger de la CFDT que l’on n’aurait jamais imaginé plus radical qu’un militant de base de la CGT, je tombe sur une jeune femme habillée en noir, avec lunettes de soleil, qui danse comme si elle était en boîte de nuit devant une banderole revendicative.

Une certaine « Mathilde danse pour le climat » selon son profil TikTok. En musique de fond, un refrain basique et entêtant collé à quelques boîtes à rythmes très années 80 : « Pas de retraités sur une planète brûlée. Retraite, climat, même combat ! » La convergence des luttes. Ou plus exactement la convergence des tubes puisque ce morceau composé par « Planète Boum Boum, l’équipe d’animation d’Alternatiba Paris » est devenu viral.

Message simple et clair, avec la possibilité de le hurler sous les bruits des explosions de grenades lacrymogènes et de cocktails molotov, la Planète Brûlée a un bel avenir devant elle. Un refrain, mais pas de couplet, si ce n’est une petite précision une fois passé le milieu de la chanson : « on veut taxer les riches ».

J’attends la version plus clairement anti gouvernement : « Pas de 49.3 pour le président Roi. Pauvres, chômeurs, même douleur ! »

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le lundi 3 avril 2023

jeudi 9 mars 2023

De choses et d’autres - Faux abonnés, vrai symbole

Le déclenchement du 49.3 pour faire passer la réforme des retraites a provoqué une nouvelle crispation sur les bancs de l’Assemblée nationale. Pourtant, il y a encore des Français qui s’amusent d’une situation politique que l’on pourrait qualifier de « compliquée » en parodiant les statuts amoureux de Facebook.

C’est notamment par l’entremise des réseaux sociaux que des plaisantins ont tenté de dédramatiser la situation en se moquant, gentiment, de la Première ministre. Un abonné de Twitter connu sous le pseudo de « EstChauve », constatant qu’Elisabeth Borne n’avait que 12 300 abonnés sur son compte Instagram, il a lancé un défi aux internautes : « Si ce tweet atteint 50likes, j’envoie 27k faux abonnés à Borne pour qu’elle ait exactement 49.3 k abonnés. » Quelques heures plus tard, le profil de la Première ministre affichait un très esthétique 49.3 juste à côté de son nom.

La preuve que sur le net les nombres d’abonnés ou de clics sont souvent trafiqués. Si « EstChauve » rit encore de sa bête blague qui ne lui aurait coûté que 10 euros en achat de faux comptes, chez les détracteurs de la réforme des retraites, ce 49.3 est une petite vengeance.

Mais temporaire. Les vigies du net ont remarqué que le nombre d’abonnés au compte d’Elisabeth Borne baissait sensiblement d’heure en heure. Mais moins vite qu’il n’avait engraissé. Certains ont spéculé sur la création d’une cellule de crise à Matignon.

Des petites mains chargées de nettoyer le compte de la patronne. Le boulot est fastidieux. Mardi, à 17 h 30, il y avait encore 24 200 abonnés.

Et pas de chance, quand ils en auront terminé, il leur faudra s’occuper du compte d’Olivier Dussopt. Lui aussi, mardi, affichait 49.3 k abonnés sur Instagram.

Billet paru le mercredi 22 mars 2023

vendredi 17 février 2023

De choses et d’autres - Accélération de l’actualité

La semaine qui vient de s’écouler est un exemple pour les écoles de journalisme. L’actualité est souvent conditionnée par un agenda prévisionnel et incontournable. Et puis l’inattendu bouscule tout.

Depuis la quasi fin de la pandémie, tout semblait être revenu à la normale. En dehors de la réforme des retraites et des suites de la guerre en Ukraine, rien ne semblait pouvoir perturber les sujets traités. Même la Saint-Valentin avait une petite chance de se tailler une jolie place dans les gazettes.

Mais patatras, tout change sur des impondérables. Alors que les députés insoumis semblent maîtres du temps et de l’opinion à l’Assemblée, mettant en difficulté un gouvernement en manque de popularité, il suffit d’une photo d’un certain Thomas Portes, élu LFI, pour que tout soit inversé. Il pose fièrement, tel un chasseur africain, le pied sur un ballon à l’effigie du ministre du Travail.

Ce dernier, de « super vilain » qui va pourrir la fin de vie de millions de Français se transforme en victime qu’on ne peut que plaindre… Certains élus à gauche regrettent cette propension à se tirer des balles dans le pied (l’image est doublement explicite et justifiée).

Tempête à l’Assemblée. On ne parle plus de la retraite. Ça crie, s’invective et le RN ricane. Le débat de fond disparaît totalement.

Jusqu’à ce fait divers horrible sur une route de la région parisienne. Une collision frontale, cinq blessés, un bébé mort. Comme un des conducteurs (celui qui a quitté sa voie de circulation) est connu et contrôlé positif à la cocaïne, c’est l’hallali. On ne parle plus que des dérives de Pierre Palmade, l’amuseur qui a cessé de faire rire. Un gros titre en chasse un autre. L’actualité s’accélère et redevient incontrôlable.

Si la tendance se confirme selon la classique loi des séries, je redoute le missile nucléaire lancé par inadvertance mardi ou la mort violente d’un grand de ce monde jeudi.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le lundi 13 février 2023

samedi 1 octobre 2022

De choses et d’autres - Trois fois 61

Il arrive parfois des concordances de chiffres étonnantes. Personnellement, cette semaine a été placée sous le signe du 61. Je ne fais plus mystère de mon âge avancé.

Pour vous donner une idée, quand je dois remplir un formulaire sur internet où il est nécessaire de donner sa date de naissance, je suis obligé de scroller loin, très loin, vers les profondeurs pour trouver mon année de naissance. En l’occurrence, 1961. Le premier 61 de la trilogie.


Le second est évident, puisque justement, mon anniversaire tombait cette semaine. Et comme tout bon mathématicien peut le confirmer, si l’on est né en 1961, en 2022 on fête son 61e anniversaire. Voilà mon second 61 de la série.

Reste le troisième, le plus remarquable, le plus intrigant aussi. Il arrive le lendemain de mon anniversaire, par l’intermédiaire d’un mail envoyé par la Carac, une mutuelle d’épargne. Il y est question d’un sondage réalisé par OpinionWay sur la retraite. Et selon les réponses des 1 005 Français de 55 à 75 ans retraités, « 61 ans est le bon âge pour la retraite ». Il est agréable ce troisième 61. Et parfois, j’aimerais bien qu’il devienne réalité.

Donc, dans un monde où les sondages feraient la loi, je ne serais plus en train d’écrire ce billet pour mériter mon salaire, mais déjà en train de profiter de mon nouveau temps libre. Selon le sondage, la retraite est positive à 89 % et représente, en priorité, du « temps libre, la décompression, et du repos ».

Mais il se trouve aussi que cette bascule de vie est mal vécue par certains, notamment en raison de la perte du pouvoir d’achat. Personnellement, c’est l’ennui qui m’angoisse le plus. Alors je vais envisager un quatrième 61 : 61 mois, soit un peu plus de 5 ans, la durée nécessaire pour valider tous mes trimestres, synonyme d’une retraite à taux plein.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le samedi 1er octobre 2022

mercredi 7 septembre 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Les cernes de la vie

cernes, journalisme, retraite, vieillesse
Ce matin, en sortant de la douche, je prends conscience que j'ai des cernes. De belles et grosses valises définitivement ancrées sous les yeux.
Cette constatation me plonge dans le passé. J'ai 20 ans et étudie le journalisme dans une école près de Bordeaux. Le directeur de l'époque, mon maître de mémoire arbore lui aussi des cernes. J'admire ce signe d'intense travail, de lecture et d'écriture de tous les instants. Mon visage, encore poupin, est à mille lieues de ces signes extérieurs d'intellectuel posé. Il est vrai que le directeur en question multiplie les casquettes. Responsable de l'école, il ne s'en occupe que trois jours par semaine, du lundi au mercredi. Le reste du temps il vit à Paris, écrit des scénarios, des romans, signe des enquêtes dans les magazines. Deux vies en une, en somme. Aucune occasion de s'ennuyer, ma hantise. D'autant qu'à Bordeaux la rumeur court qu'il entretient une relation avec une jeune et charmante étudiante de 20 ans sa cadette.
Ces cernes sous les yeux, signature de son statut d'homme hyperactif, ne sont plus un signe recherché de nos jours. La fraîcheur avant tout. Pour s'en persuader, regardez dans votre quotidien préféré les photos des départs à la retraite qui se multiplient dans les pages villages. Je suis frappé par l'apparente jeunesse de ces futurs inactifs. Une vie de labeur certes, mais sans les stigmates.
Je suis encore très loin de la retraite (dans une bonne dizaine d'années, voire plus), mais j'en porte déjà les marques. Et paradoxalement, je m'en réjouis.

mardi 7 octobre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Retraite dorée

 Les hommes politiques aussi jouent au loto. Comme dans la vraie vie, très peu acquièrent le statut de gagnant. Généralement ils sont désignés tous les trois ans au cours d'une loterie connue sous le nom d'élections sénatoriales. La semaine dernière, 178 gros lots se retrouvaient mis en jeu.
Certes je noircis sans doute le tableau, mais un mandat de sénateur ressemble un peu à des vacances tous frais payés tombées du ciel. Du Sénat, a toujours émané des relents de maison de retraite de luxe pour vieux messieurs incapables de décrocher de leur addiction au pouvoir. Longue période de sevrage de six ans au cours de laquelle l'élu croit légiférer alors qu'au final, tout ce qu'il vote est retoqué par l'Assemblée nationale. Il garde cependant les ors du Palais du Luxembourg, les huissiers en livrée et les avantages matériels multiples et variés.
Sans oublier la fameuse "immunité", elle tombe souvent à pic pour certains élus acculés de toutes parts. Tout cela sent le cliché à plein nez, me direz-vous. Que la gérontocratie du Sénat vaut n'importe quel conseil municipal. Que les jeunes aussi ont leur chance. Les jeunes, parlons-en. Lors de la dernière élection le record a été battu. Un sénateur de 26 ans seulement. Quelle bouffée d'air pur... s'il ne s'était agi de l'un des deux représentants du Front national.
Sans compter que David Rachline, le fameux jeune, a été nommé secrétaire de séance lors de l'élection du président. Chauve et joufflu, il était parfait pour le rôle. Il semble plus près de la cinquantaine que de la trentaine...