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dimanche 23 avril 2023

De choses et d’autres - Retraite, climat, même combat


Vous l’avez certainement entendu au détour d’une publication facebook ou sur Twitter. Même les grandes chaînes ont passé des extraits du tube du printemps. Une chanson improbable, que j’ai découverte avec stupéfaction en regardant les dernières nouvelles concernant les mobilisations populaires contre la réforme des retraites.

Entre deux charges de policiers un tantinet énervés et une déclaration fracassante de Laurent Berger de la CFDT que l’on n’aurait jamais imaginé plus radical qu’un militant de base de la CGT, je tombe sur une jeune femme habillée en noir, avec lunettes de soleil, qui danse comme si elle était en boîte de nuit devant une banderole revendicative.

Une certaine « Mathilde danse pour le climat » selon son profil TikTok. En musique de fond, un refrain basique et entêtant collé à quelques boîtes à rythmes très années 80 : « Pas de retraités sur une planète brûlée. Retraite, climat, même combat ! » La convergence des luttes. Ou plus exactement la convergence des tubes puisque ce morceau composé par « Planète Boum Boum, l’équipe d’animation d’Alternatiba Paris » est devenu viral.

Message simple et clair, avec la possibilité de le hurler sous les bruits des explosions de grenades lacrymogènes et de cocktails molotov, la Planète Brûlée a un bel avenir devant elle. Un refrain, mais pas de couplet, si ce n’est une petite précision une fois passé le milieu de la chanson : « on veut taxer les riches ».

J’attends la version plus clairement anti gouvernement : « Pas de 49.3 pour le président Roi. Pauvres, chômeurs, même douleur ! »

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le lundi 3 avril 2023

mardi 28 février 2023

BD - Des castagnettes pour les réfugiés climatiques du futur

David Ratte, auteur complet installé depuis quelques années dans les Pyrénées-Orientales, aime l’eau. Du moins il en met dans ses bandes dessinées récentes. Beaucoup dans le premier tome du 3e cycle de sa série vedette Le voyage des pères éditée par Paquet, beaucoup moins dans la suite de son roman graphique futuriste Réfugiés climatiques et castagnettes chez Grand Angle de Bamboo. Beaucoup d’eau dans le premier donc, puisqu’il s’agit d’une variation sur la vie de Noé et de son arche, beaucoup moins dans le second expliquant que le réchauffement climatique a transformé l’Europe du Sud en désert invivable. Conséquence, les habitants du nord, en l’occurrence les Parisiens, sont obligés d’héberger des réfugiés en provenance d’Espagne, du Portugal ou d’Italie.

Voilà comment Louis, fils de bonne famille, se retrouve à devoir accueillir dans son bel appartement une famille de Barcelone.

Tout se passe bien dans le premier album car Maria, la vieille mamie espagnole arrive en compagnie de sa petite fille, Nieves. Charmante, parlant le français, moderne, cette dernière ne laisse pas indifférent Louis. Mais face à l’agressivité des Français et le marasme économique, Nieves rejoint l’Allemagne, laissant Louis en tête à tête avec Maria ne parlant pas un mot de la langue de Molière.

La seconde partie de cette fable parfois triste, souvent comique et heureusement humaniste au final, montre l’évolution des relations entre Louis et Maria. Ce fils de grand bourgeois va découvrir dans cette grand-mère perdue mais pleine d’empathie, une mère de substitution. Avec une leçon au final : les étrangers permettent parfois de s’ouvrir sur le monde, de changer sa façon de voir et de mieux vivre les changements, voulus ou subis.

« Réfugiés climatiques et castagnettes » (tome 2), Bamboo Grand Angle, 15,90 €

lundi 10 janvier 2022

Cinéma - On lève la tête pour Don’t look up


Attendu par nombre de fans, le nouveau film d’Adam McKay s’est révélé être un parfait cadeau de Noël. Mis en ligne au niveau mondial le 24 décembre sur Netflix, la société productrice, Don’t look up bénéficie d’un casting cinq étoiles, de Leonardo DiCaprio à Cate Blanchett en passant par Jennifer Lawrence et Meryl Streep. 

Le top du cinéma américain pour une histoire moins marrante qu’il n’y paraît. Pourtant Adam McKay est connu pour ses comédies parfois un peu potaches. Mais en écrivant cette fantaisie apocalyptique, il franchit un cap. Certes on rit souvent, les situations sont cocasses et la critique de la société US féroce, mais le fond du récit a tendance à faire froid dans le dos. Certains y ont vu une façon de vilipender l’inaction des USA face au réchauffement climatique ou la pandémie. 

Tout commence par une belle découverte. La jeune doctorante Dibiasky, un peu gothique, sans doute gauchiste et écolo, identifie une comète. C’est la fête dans l’observatoire. Son professeur, le Dr Randall Mindy ouvre le champagne. Ça se gâte quand il calcule la trajectoire de cet objet spatial mesurant plus de 10 km de diamètre. Dans six mois exactement, il va s’écraser sur terre et détruire toute vie de la surface. Il faut réagir. Alors ils tentent de prévenir l’État, la présidente US, l’armée. Pas une bonne idée : avant de sauver la planète, il faut gagner les élections… 

Les scènes dans la Maison Blanche sont sans doute les plus corrosives. Reste la solution des médias. Mais là aussi, comment la fin du monde peut-elle faire le poids face à la réconciliation, en direct, entre une chanteuse pop et son mari infidèle, rappeur ? Le film constate qu’en fait, apocalypse ou pas, les Humains restent fascinés par les minuscules tracas et informations insignifiantes de leurs tristes petites vies.

 Et quand la comète est si près de la terre qu’elle en devient visible à l’œil nu, le mot d’ordre le plus suivi est « Don’t look up », soit « Ne levez pas les yeux » pour continuer de ne pas voir l’inéluctable catastrophe.  

samedi 20 juin 2020

De choses et d’autres - L’écart des températures

Ce week-end, la convention citoyenne pour le climat va définitivement valider ses ultimes propositions après neuf mois de débats. Parmi l’inventaire à la Prévert (reprise du verre consigné, diminution de la vitesse maximale sur les autoroutes, mise à la diète des carnivores...), on trouve cette proposition qui s’annonce assez folklorique si elle est adoptée. La convention pour le climat voudrait « limiter le recours au chauffage et à la climatisation à respectivement 19 ºC et 30 ºC ». 

Les frileux vont devoir enfiler trois couches de laine pour supporter une telle mesure. Car, si cette idée devient loi, on ne pourra plus chauffer sa maison s’il ne fait pas moins de 19 °C dehors. J’imagine déjà les brigades anti-chauffage qui vont sillonner les rues des villes. Thermomètre dans une main, œil rivé sur les cheminées de l’autre, les agents vont traquer les énergivores. 

Une fumée suspecte au-dessus des toits alors que la température est à 19,1 °C ? C’est, direct, l’amende de 135 euros. Et pas de justification oiseuse sur le fait qu’il faut du temps pour que la cheminée chauffe toute la bâtisse. Ils auront aussi accès, en direct, aux compteurs linky. 

Dans cet appartement, la consommation explose, pas de doute, ce sont les radiateurs électriques qui fonctionnent à plein régime. En été, quand il fait 29 °C, sans le moindre souffle de vent, les fenêtres fermées dénonceront de facto les renégats qui ont osé pousser la clim avant les 30 °C réglementaires. 

Mais, je me fais peur inutilement, car même si cette mesure est votée, les avocats se feront un plaisir de la rendre inapplicable, sur la simple question insoluble de la différence entre température réelle et ressentie. 

Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le 20 juin 2020

mercredi 4 novembre 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES : Météo et complot


Philippe Verdier, présentateur météo sur France 2, vient d'être licencié. Il devrait presque s'en féliciter tant sa mésaventure apporte une énorme publicité gratuite à son livre sur le climat. Résumé des épisodes précédents : mi-octobre, le M. Météo du service public prend des congés. Il a besoin de ce temps pour assurer la promotion de son essai Climat Investigation, brûlot destiné à dénoncer le "complot" du réchauffement planétaire. Un manifeste "climatosceptique" à quelques semaines de la conférence COP 21 à Paris.
La direction de la chaîne apprécie peu les sorties virulentes de Philippe Verdier ; il met clairement en cause la probité du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec). Il pense qu'on dramatise la situation, que le réchauffement de la Terre n'est pas aussi important que décrit, notamment en France. Convoqué en entretien préalable en vue de son licenciement, il lance une pétition sur le net pour "sauver son job". En vain.
Dernier rebondissement, mis en scène avec effet dramatique à volonté, il publie ce week-end une vidéo dans laquelle, face à la caméra, il ouvre sa lettre de licenciement et déclame, comme si la fin du monde était imminente : "J'ai décidé d'ouvrir cette lettre avec vous et devant vous parce qu'elle s'adresse à chacun au nom de la liberté d'expression et du droit à l'information."
Viré donc, mais il devait s'en douter. L'argumentaire de son livre débute par ces deux phrases : "Le climat est aujourd'hui une guerre, une religion. Tout avis contraire sera éliminé." Dont acte.


Philippe Verdier ouvre sa lettre de... par Editions_Ring