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mercredi 29 janvier 2025

Un récit de voyage - Vers les îles Éparses


Dans le canal du Mozambique, il y a Mayotte mais aussi les îles Éparses. De minuscules bouts de terre, territoire français habité en permanence par quelques militaires.

Olivier Rolin, écrivain voyageur, a embarqué sur le Champlain, un navire de la Marine nationale, chargé de ravitailler ces bases. Un mois de navigation qu’il raconte (et dessine) dans ce récit dépaysant. Beaucoup de références littéraires, mais aussi de réflexion sur le temps qui passe : « Cette croisière marque vraiment pour moi un passage dans ma vie, ce n’est pas seulement vers les îles Éparses que je navigue, mais vers l’état déplorable, fragile et un peu ridicule, de vieux. » Il va vivre durant un mois en compagnie d’un équipage de jeunes militaires, débordant de vie et de projets.

Et c’est sans doute cet aspect de sa réflexion qui est le plus intéressant et édifiant.
« Vers les îles Éparses », Olivier Rolin, Verdier, 96 pages, 17,50 €

mardi 11 juin 2024

BD - Larzac, terre de résistance

 

Le Sud n’a jamais aimé les décisions imposées par le Nord, encore moins quand cela vient de Partis, la capitale si prétentieuse. En 1972, le Larzac, plateau caillouteux couvert de brebis à cheval sur l’Hérault et l’Aveyron, entre en résistance. Le gouvernement a décidé d’agrandir le camp militaire expropriant de fait des centaines de familles de paysans. L’occitan va résonner dans toute la France avec ce cri de ralliement, de fierté de résistance : « Gardarem lo Larzac ! »

Première ZAD (zone à défendre) de l’Histoire de France, ce mouvement va durer des années et donner l’occasion à deux auteurs se signer un gros album de près de 180 pages. Pierre-Marie Terral, agrégé et docteur en histoire contemporaine s’est spécialisé dans l’étude de cette lutte paysanne exemplaire qui reste encore très présente dans les mémoires des Français. Sébastien Verdier, dessinateur qui a beaucoup travaillé avec Pierre Christin, recrée les ambiances de l’époque dans des planches en noir et blanc très réalistes.

Des chapitres entrecoupés de photos d’époque ou de dessins parus au moment des événements dont une BD-reportage de Cabu. Un ouvrage pour ne pas oublier que toute lutte, si elle est juste, peut être victorieuse. Signataire de la préface, ce n’est certainement pas José Bové qui peut prétendre le contraire.

« Larzac, histoire d’une résistance paysanne », Dargaud, 176 pages, 23,50 €

samedi 27 août 2022

Roman - Femme intransigeante

Nouvelle voix de la littérature catalane, Eva Baltasar propose pour cette rentrée littéraire la traduction en français de son second roman Boulder.

Après Permafrost, la romancière barcelonaise propose un nouveau voyage loin du soleil de la péninsule ibérique. La narratrice, cuisinière dans un navire de commerce qui longe indéfiniment la côte Pacifique de l’Amérique du sud, est farouchement attachée à son indépendance, sa solitude. Elle se contente de maîtresses éphémères rencontrées dans les petits ports.

Jusqu’à Samsa. Elle s’attache, se résigne à la suivre en Islande. Une vie commune, presque normale, puis apparaît chez Samsa une envie d’enfant. Dès lors l’amour va laisser place à une autre urgence dans laquelle la narratrice ne trouve plus sa place. « La vie est maintenant une pente descendante. Un souffle d’air qui me pousse vers elle, sitôt que je me lève. Je m’enfonce dans les jours comme un explorateur dans un territoire déjà arpenté, d’une manière apathique, sans prendre de précaution. »

Roman radical sur des thèmes peu consensuels - (homosexualité, refus de la maternité), Boulder est un texte minéral, comme ces roches isolées au milieu du paysage.

« Boulder » d’Eva Baltasar, Verdier, 18,50 €

mercredi 4 novembre 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES : Météo et complot


Philippe Verdier, présentateur météo sur France 2, vient d'être licencié. Il devrait presque s'en féliciter tant sa mésaventure apporte une énorme publicité gratuite à son livre sur le climat. Résumé des épisodes précédents : mi-octobre, le M. Météo du service public prend des congés. Il a besoin de ce temps pour assurer la promotion de son essai Climat Investigation, brûlot destiné à dénoncer le "complot" du réchauffement planétaire. Un manifeste "climatosceptique" à quelques semaines de la conférence COP 21 à Paris.
La direction de la chaîne apprécie peu les sorties virulentes de Philippe Verdier ; il met clairement en cause la probité du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec). Il pense qu'on dramatise la situation, que le réchauffement de la Terre n'est pas aussi important que décrit, notamment en France. Convoqué en entretien préalable en vue de son licenciement, il lance une pétition sur le net pour "sauver son job". En vain.
Dernier rebondissement, mis en scène avec effet dramatique à volonté, il publie ce week-end une vidéo dans laquelle, face à la caméra, il ouvre sa lettre de licenciement et déclame, comme si la fin du monde était imminente : "J'ai décidé d'ouvrir cette lettre avec vous et devant vous parce qu'elle s'adresse à chacun au nom de la liberté d'expression et du droit à l'information."
Viré donc, mais il devait s'en douter. L'argumentaire de son livre débute par ces deux phrases : "Le climat est aujourd'hui une guerre, une religion. Tout avis contraire sera éliminé." Dont acte.


Philippe Verdier ouvre sa lettre de... par Editions_Ring