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samedi 16 septembre 2023

BD - Les nouveaux réfugiés d'une Europe dépassée


De nos jours, un groupe terroriste inconnu fait sauter la centrale nucléaire de Mosseheim en Alsace. Des millions de Français, mais aussi de Belges et d’Allemands doivent quitter la zone irradiée. Sylvain Runberg et Olivier Truc se sont associés pour écrire ce scénario mis en images par Julien Carette.

Les premières pages montrent le travail des techniciens de la centrale quelques minutes avant l’explosion ainsi que la vie d’une famille prise dans la tourmente. Les Murat, Christophe, le père, chef cuisinier, en train de fêter sa première étoile, Sandra, la mère, décidée à le quitter après des années d’humiliation et deux grands ados, Thibaud et Louise. La catastrophe nucléaire change complètement la donne. Terminée la belle villa, le boulot prenant mais épanouissant, les projets de nouvelle vie avec un autre amoureux, la Playstation et les posts Instagram.

Envoyés en Suède dans le cadre d’un accord européen, les Murat deviennent des réfugiés au même titre que les Syriens arrivés quelques mois auparavant. Mais le plus compliqué reste la cohabitation avec les Allemands, qui rendent la France, et donc tous les Français, responsables de cette situation. Dans le camp où les bénévoles sont débordés, les tensions sont fortes, d’autant qu’à ce quotidien se greffe une intrigue politico-militaire sur les véritables responsables de l’explosion.

La première partie de ce roman graphique en deux tomes est passionnante comme un polar futuriste. Les exilés de Mosseheim a aussi le grand mérite de nous faire réfléchir sur deux réalités trop souvent occultées dans notre monde moderne et privilégié : les risques du nucléaire et le sort des réfugiés, quelles que soient leurs raisons ou leurs origines.

« Les exilés de Mosseheim » (tome 1), Dupuis, 88 pages, 21,95 €

mardi 28 février 2023

BD - Des castagnettes pour les réfugiés climatiques du futur

David Ratte, auteur complet installé depuis quelques années dans les Pyrénées-Orientales, aime l’eau. Du moins il en met dans ses bandes dessinées récentes. Beaucoup dans le premier tome du 3e cycle de sa série vedette Le voyage des pères éditée par Paquet, beaucoup moins dans la suite de son roman graphique futuriste Réfugiés climatiques et castagnettes chez Grand Angle de Bamboo. Beaucoup d’eau dans le premier donc, puisqu’il s’agit d’une variation sur la vie de Noé et de son arche, beaucoup moins dans le second expliquant que le réchauffement climatique a transformé l’Europe du Sud en désert invivable. Conséquence, les habitants du nord, en l’occurrence les Parisiens, sont obligés d’héberger des réfugiés en provenance d’Espagne, du Portugal ou d’Italie.

Voilà comment Louis, fils de bonne famille, se retrouve à devoir accueillir dans son bel appartement une famille de Barcelone.

Tout se passe bien dans le premier album car Maria, la vieille mamie espagnole arrive en compagnie de sa petite fille, Nieves. Charmante, parlant le français, moderne, cette dernière ne laisse pas indifférent Louis. Mais face à l’agressivité des Français et le marasme économique, Nieves rejoint l’Allemagne, laissant Louis en tête à tête avec Maria ne parlant pas un mot de la langue de Molière.

La seconde partie de cette fable parfois triste, souvent comique et heureusement humaniste au final, montre l’évolution des relations entre Louis et Maria. Ce fils de grand bourgeois va découvrir dans cette grand-mère perdue mais pleine d’empathie, une mère de substitution. Avec une leçon au final : les étrangers permettent parfois de s’ouvrir sur le monde, de changer sa façon de voir et de mieux vivre les changements, voulus ou subis.

« Réfugiés climatiques et castagnettes » (tome 2), Bamboo Grand Angle, 15,90 €